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20.décembre.202320.12.2023 // Les Crises

Israël était au courant du projet d’attaque du Hamas depuis plus d’un an

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Un plan détaillé de l’attaque a été analysé par le Times. Les responsables israéliens l’ont balayé d’un revers de main, le qualifiant d’idéaliste et ont fait fi des mises en garde concrètes.

Source : The New York Times, Ronen Bergman,
Traduit par les lecteurs du site Les-Crises

Lors des attaques du 7 octobre, des hommes armés du Hamas se sont emparés d’un véhicule militaire israélien après avoir infiltré des zones du sud d’Israël. Un projet d’attaques similaires circulait parmi les dirigeants israéliens bien avant que le Hamas ne frappe.Crédit : Ahmed Zakot/Reuters

Par Ronen Bergman et Adam Goldman de Tel Aviv

Des documents, des courriels et des entretiens montrent que des responsables israéliens ont eu connaissance du plan de bataille du Hamas pour l’attaque terroriste du 7 octobre plus d’un an avant qu’elle ne se produise. Mais les responsables de l’armée et des services de renseignement israéliens ont ignoré ce projet, le jugeant trop difficile à mettre en œuvre pour le Hamas.

Ce document d’une quarantaine de pages, dont le nom de code est « Mur de Jéricho », décrit point par point, avec précision, la stratégie dévastatrice de l’attaque qui a entraîné la mort d’environ 1 200 personnes.

Le document traduit, qui a été analysé par le New York Times, ne fixe pas de date pour l’attaque, mais décrit un assaut méthodique destiné à déborder les barrages autour de la bande de Gaza, à prendre le contrôle de villes israéliennes et à prendre d’assaut des bases militaires clés, dont le quartier général d’une division.

Une femme court vers l’abri en béton de sa maison à Ashkelon, en Israël, après qu’une sirène de roquette ait retenti le 7 octobre…Crédit…Tamir Kalifa pour le New York Times

Le Hamas a suivi le plan avec une précision impressionnante. Le document prévoyait un déluge de roquettes dès le début de l’attaque, des drones pour neutraliser les caméras de sécurité, des mitrailleuses robotisées le long de la frontière, et des hommes armés affluant simultanément en masse vers Israël à bord de parapentes, de motos et à pied – tout cela s’est produit le 7 octobre.

Le plan précisait également de nombreux détails sur l’emplacement et l’envergure des forces militaires israéliennes, les centres de communication et autres informations sensibles, ce qui soulève des questions sur la manière dont le Hamas a pu recueillir ses renseignements et sur l’existence éventuelle de fuites au sein de l’appareil de sécurité israélien.

Le document a largement circulé parmi les dirigeants de l’armée et des services de renseignement israéliens, mais des documents et des responsables ont montré que des experts avaient estimé qu’une attaque d’une telle ampleur et d’une telle intensité excédait les capacités du Hamas. On ne sait pas si le Premier ministre Benjamin Netanyahu ou d’autres hauts responsables politiques ont également pris connaissance de ce document.

L’année dernière, peu après avoir obtenu le document, des responsables de la division militaire de Gaza de l’armée israélienne, chargée de défendre la frontière avec Gaza, ont déclaré que les intentions du Hamas n’étaient pas claires.

« Il n’est pas encore possible de déterminer si le plan a été pleinement accepté et comment il sera mis en œuvre », peut-on lire dans une évaluation militaire consultée par le Times.

Et puis, en juillet, trois mois seulement avant les attaques, une analyste expérimentée de l’unité 8200, l’agence israélienne de renseignement sur les transmissions par satellite, a fait savoir que le Hamas avait pendant une journée entière, mené un exercice d’entraînement intensif qui ressemblait à ce qui était décrit dans le plan d’action.

Cependant, un colonel de la division de Gaza a balayé ses inquiétudes, selon des courriels cryptés consultés par le Times.

« Je réfute totalement l’idée que le scénario est imaginaire », a écrit l’analyste dans les échanges de courriels. Selon elle, l’exercice d’entraînement du Hamas correspondait parfaitement au « projet de l’opération Mur de Jéricho ».

« Il s’agit d’un plan visant à déclencher une guerre, a-t-elle ajouté. Il ne s’agit pas d’un simple raid sur un village. »

Les responsables admettent en privé que si l’armée avait pris ces avertissements au sérieux et réorienté d’importants renforts vers le sud, où le Hamas a attaqué, Israël aurait pu atténuer les attaques, voire les empêcher.

Des soldats israéliens ont été déployés dans une zone où des civils ont été tués dans la ville méridionale de Sderot, le 7 octobre.

Au lieu de cela, l’armée israélienne a été prise au dépourvu face à l’afflux de terroristes en provenance de la bande de Gaza. Ce fut la journée la plus meurtrière de l’histoire d’Israël.

Les responsables israéliens de la sécurité ont déjà reconnu qu’ils n’avaient pas réussi à protéger le pays, et il est prévu que le gouvernement mette sur pied une commission chargée d’analyser les événements qui ont conduit aux attaques. Le document sur l’opération Mur de Jéricho révèle au grand jour une cascade d’erreurs qui se sont succédé pendant des années et qui ont abouti à cette attaque que les autorités considèrent aujourd’hui comme le pire échec des services de renseignement israéliens depuis l’attaque surprise qui a conduit à la guerre israélo-arabe de 1973.

Au fondement de tous ces échecs, on trouve la conviction unique et fatalement erronée selon laquelle le Hamas n’avait pas la capacité d’attaquer et n’oserait pas le faire. Selon des responsables, cette certitude était tellement ancrée dans les mentalités du gouvernement israélien, qu’ils n’ont tenu aucun compte des preuves de plus en plus nombreuses du contraire.

L’armée israélienne et l’Agence israélienne de sécurité, qui est chargée de la lutte contre le terrorisme à Gaza, se sont refusées à tout commentaire.

Ces responsables n’ont pas voulu dire comment ils avaient obtenu le document sur l’opération Mur de Jéricho, mais il faisait partie de plusieurs versions de plans d’attaque collectées au fil des ans. Un mémorandum du ministère de la Défense de 2016 consulté par le Times, par exemple, indique que « le Hamas a l’intention de faire migrer la prochaine confrontation en territoire israélien ».

Une telle attaque impliquerait très probablement une prise d’otages et « l’occupation du territoire d’une communauté israélienne (et peut-être même de plusieurs communautés) », peut-on lire dans la note.

Des véhicules ont pris feu à Ashkelon, en Israël, suite à des tirs de roquettes depuis la bande de Gaza, le 7 octobre.Crédit…Ilan Rosenberg/Reuters

Le document sur le Mur de Jéricho, qui tire son nom des anciennes fortifications de l’actuelle Cisjordanie, est encore plus explicite. Il décrit des attaques à la roquette destinées à détourner l’attention des soldats israéliens et à les faire se précipiter dans les bunkers, ainsi que des attaques de drones destinées à neutraliser les dispositifs de sécurité perfectionnés installés le long de la barrière frontalière séparant Israël de Gaza.

Les combattants du Hamas franchiraient alors le mur en 60 points et se lanceraient à l’assaut de la frontière israélienne. Le document commence par une citation du Coran : « Franchissez leur porte pour entrer chez eux par surprise, une fois dans les murs, la victoire vous sera acquise ».

Cette même sourate [Sourate 5, NdT] a été largement reprise par le Hamas dans ses vidéos et ses déclarations depuis le 7 octobre.

Selon l’un des principaux objectifs énoncés dans le document, il s’agissait d’envahir la base militaire israélienne de Re’im, qui abrite la division de Gaza chargée de la protection de la région. D’autres bases placées sous le commandement de la division étaient également mentionnées.

Le Hamas a atteint cet objectif le 7 octobre, en se déchaînant dans la ville de Re’im et en envahissant certaines parties de la base.

L’audace du plan, selon les responsables, a contribué à sa sous-estimation. Toutes les armées rédigent des plans qu’elles n’utilisent jamais, et les responsables israéliens ont estimé que, même si le Hamas envahissait le pays, il ne pourrait rassembler qu’une force de quelques dizaines de personnes, et non les centaines qui ont finalement attaqué.

Israël avait également mal interprété les actions du Hamas. Le groupe a négocié des autorisations permettant aux Palestiniens de travailler en Israël, ce que les responsables israéliens ont considéré comme un signe que le Hamas ne cherchait pas la guerre.

Mais le Hamas préparait des plans d’attaque depuis de nombreuses années et les responsables israéliens avaient mis la main sur des versions antérieures de ces plans. Ce qui aurait pu être un coup d’éclat des services de renseignement s’est transformé en l’une des pires erreurs de calcul au cours des 75 ans d’histoire d’Israël.

Un camion aurait transporté une femme israélienne capturée à Khan Younis, dans le sud de la bande de Gaza, le 7 octobre.Credit…Agence France-Presse – Getty Images

En septembre 2016, le bureau du ministre de la défense a rédigé un mémorandum top secret basé sur une itération beaucoup plus ancienne d’un plan d’attaque du Hamas. Ce mémorandum, signé par le ministre de la défense de l’époque, Avigdor Lieberman, indiquait qu’une invasion et une prise d’otages « porteraient gravement atteinte au sentiment de sécurité et au moral des citoyens d’Israël ».

La note, consultée par le Times, indiquait que le Hamas avait acheté des armes sophistiquées, des brouilleurs GPS et des drones. Il indiquait également que le Hamas avait porté sa force de combat à 27 000 personnes, ayant ajouté 6 000 personnes à ses rangs en l’espace de deux ans. Le Hamas espérait atteindre 40 000 personnes d’ici 2020, toujours selon le mémo.

L’année dernière, après qu’Israël a obtenu le document concernant le Mur de Jéricho, la division militaire de Gaza a rédigé sa propre évaluation du renseignement relative à ce nouveau plan d’invasion.

Le Hamas avait « décidé de programmer un nouveau raid, sans précédent par son ampleur », ont écrit les analystes dans l’évaluation dont le Times a pris connaissance. Selon ce document, le Hamas avait l’intention de mener une action de diversion suivie d’une «,manœuvre à grande échelle » dans le but de submerger la division en charge de Gaza.

Mais celle-ci a qualifié le plan de « boussole ». En d’autres termes, la division a estimé que le Hamas savait où il voulait aller, mais qu’il se trouvait encore loin du but.

Le 6 juillet 2023, l’analyste chevronnée de l’unité 8200 a écrit à un groupe d’autres experts du renseignement pour leur faire savoir que des dizaines de commandos du Hamas avaient récemment effectué des exercices d’entraînement, sous l’œil de hauts commandants du Hamas.

Au cours de l’entraînement, ils ont notamment testé la possibilité d’abattre des avions israéliens et de s’emparer d’un kibboutz et d’une base d’entraînement militaire, tuant tous les élèves-officiers. Au cours de l’exercice, les combattants du Hamas ont utilisé cette même phrase du Coran qui figurait en haut du plan d’attaque Mur de Jéricho, a-t-elle écrit dans les échanges de courriels consultés par le Times.

L’analyste a prévenu que l’exercice correspondait étroitement au plan Mur de Jéricho et que le Hamas était en train de se doter des moyens nécessaires pour le mettre en œuvre..

Le colonel de la division de Gaza a reconnu le bien-fondé de l’analyse, mais a déclaré que l’exercice faisait partie d’un scénario « totalement fantaisiste » et qu’il ne constituait pas une indication de la capacité du Hamas à le mettre en œuvre.

« Bref, attendons patiemment », a écrit le colonel.

Un soldat israélien dans la ville méridionale de Sderot près des corps des Israéliens tués par des tireurs palestiniens qui sont entrés dans la bande de Gaza le 7 octobre.Crédit…Tsafrir Abayov/Associated Press

Les échanges se sont poursuivis, certains collègues soutenant la conclusion initiale de l’analyste. Elle n’a pas tardé à évoquer les leçons de la guerre de 1973, au cours de laquelle les armées syrienne et égyptienne avaient pris d’assaut les défenses israéliennes. Ces dernières se sont regroupées et ont repoussé l’invasion, mais l’échec des services de renseignement a longtemps servi de leçon aux responsables israéliens de la sécurité.

« Nous avons déjà vécu une expérience similaire il y a 50 ans sur le front sud à propos d’un scénario qui semblait imaginaire, et l’histoire peut se répéter si nous n’y prenons pas garde », a écrit l’analyste à ses collègues.

Bien que préoccupants, aucun de ces courriels ne laissait prévoir l’imminence d’une guerre. Pas plus que l’analyste n’a remis en question la conviction des responsables du renseignement israélien voulant que Yahya Sinwar, le chef du Hamas, ne soit pas intéressé par une guerre avec Israël. Mais elle a correctement évalué que les capacités du Hamas s’étaient considérablement améliorées. L’écart entre le possible et ce qui était souhaité s’était considérablement réduit.

Cette incapacité à relier les différents éléments fait écho à un autre échec analytique survenu il y a plus de vingt ans, lorsque les autorités américaines disposaient de multiples indications indiquant que le groupe terroriste Al-Qaïda préparait un assaut. Une commission gouvernementale a conclu que les attentats du 11 septembre 2001 contre le World Trade Center et le Pentagone étaient en grande partie dus à un échec de l’analyse et à un manque d’imagination.

« L’échec des services de renseignement israéliens le 7 octobre ressemble de plus en plus à notre 11 septembre », a déclaré Ted Singer, un haut fonctionnaire de la C.I.A. depuis peu retraité qui a beaucoup travaillé au Moyen-Orient. « La défaillance réside dans le fait que l’analyse n’a pas été capable de brosser pour les yeux des dirigeants militaires et politiques un tableau suffisamment convaincant, démontrant que le Hamas avait l’intention de lancer l’attaque au moment où il l’a fait ».

La barrière de sécurité franchie dans le village de Kfar Azza, en Israël, trois jours après son attaque par le Hamas.Crédit…Sergey Ponomarev pour le New York Times

Ronen Bergman est rédacteur pour le New York Times Magazine, il vit à Tel Aviv. Son dernier livre est « Rise and Kill First : The Secret History of Israel’s Targeted Assassinations » (Lève-toi et commence par tuer : une histoire secrète des assassinats ciblés d’Israël, NdT), publié par Random House. En savoir plus sur Ronen Bergman

Adam Goldman s’intéresse au F.B.I. et à la sécurité nationale. Il est journaliste depuis plus de vingt ans. En savoir plus sur Adam Goldman

Source : The New York Times, Ronen Bergman, , 30-11-2023

Traduit par les lecteurs du site Les-Crises

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Commentaire recommandé

Annie // 21.12.2023 à 23h43

Etant donné le niveau de propagande que produit l’occident, peut-on balayer d’un revers de main la possibilité que les religieux fanatiques d’Israel aient laissé agir le hamas afin de justifier la réalisation d’un génocide prévu de longue date? On comprendrait mieux la pseudo révélation du NYT.

14 réactions et commentaires

  • Savonarole // 20.12.2023 à 12h57

    La théorie de « l’échec du renseignement » a fait long feu , mais je suis pas sur qu’il y ait encore grand monde qui y croit vu tout ce qui a été publiée depuis…
    Enfin bref , Haapag-Lloyd Austin, Marquis de Raytheon et accessoirement secrétaire à la défense des USA est en train de monter une coalition parce que des rebelles Yemenites sont en train de penaliser économiquement Israël dans « sa défense » … donc on va aller jeter des missiles Raytheon à cinq millions pièce à la baille pour tenter de tirer des drones Houtis à cinq milles balles … qui arrêteraient de voler le jours où un cessez-le-feu serait signé.
    Bon ça serait plus censé d’arrêter « la défense d’Irsael », mais ils ont décidé de pas faire comme ça.
    Surtout ne changez rien les gars : tout va bien se passer !

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  • Lt Briggs // 20.12.2023 à 22h01

    L’aveuglement dont ont fait preuve Netanyahou et ses acolytes découle d’une forme d’hubris, d’un sentiment de toute puissance qu’aucun fait, aucune donnée, aucun témoignage ne peut venir altérer. Ce ne sont pas les premiers dirigeants dans l’Histoire à souffrir de ce mal, loin de là.
    Staline croulait sous les renseignements décrivant les préparatifs allemands d’une offensive sur l’URSS : photos aériennes montrant les concentrations de troupes près de la frontière soviétique, l’espion Richard Sorge qui donne même la date exacte de l’attaque allemande, etc. Mais rien n’y a fait. Staline avait estimé une fois pour toutes que les Allemands n’attaqueraient pas en 1941…
    Sauf devant des preuves, je peine à croire que Netanyahou, le chantre de la sécurité, ait consciemment dégarni la zone autour de Gaza tout en connaissant l’ampleur de l’attaque. Jamais il n’aurait validé un projet qui aurait fait que son nom soit à jamais associé au plus grand nombre de victimes juives depuis 1945. C’est son aveuglement et son sentiment de tout contrôler qui ont sans doute été décisifs. Des organisations telles que le Hamas ont le précieux avantage d’être imprésentables et donc de servir d’épouvantail à toute idée de paix, mais elles ont le désavantage de compter un grand nombre de membres prêts à mourir pour leur cause et sont donc par définition impossibles à acheter ou contrôler. Netanyahou s’y est brûlé les doigts.

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    • utopiste rationnel // 22.12.2023 à 11h10

      Vous parlez d’aveuglement. N’était-ce pas plutôt une attente ? Il n’y a pas qu’un côté capable de « sacrifices » pour leur cause.

        +1

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      • RGT // 26.12.2023 à 11h57

        Les dirigeants israéliens étaient tout à fait au courant de ce que préparait le Hamas (après tout c’est bien LEUR créature dont ils ont favorisé la montée afin de contrer Yasser Arafat pour que la paix ne survienne jamais.

        Il est certain que le Hamas était infiltré à tous les niveaux par le MOSSAD et qu »aucun de ses membres ne pouvait s’épiler les narines sans que le gouvernement ne soit au courant.

        Qu’on arrête de nous fatiguer avec cette attaque « surprise ». Les dirigeants israéliens ont aussi sans aucun doute favorisé l’approvisionnement en armement des combattants du Hamas pour avoir une opportunité idéale pour jouer les victimes, favoriser leur agenda politique (n’oubliez JAMAIS que le meilleur moyen pour un dirigeant de se maintenir au pouvoir est « une bonne guerre » (cf les malouines pour Thatcher qui allait se prendre une débandade mémorable).
        Et comme ces armes n’ont tué que de simples gueux civils israéliens sans importance c’est un bonheur car toute la population du pays sera soudée derrière les dirigeants pour, grâce à une bonne propagande, venger les victimes de ces actes barbares.
        N’oubliez pas que le gouvernement français a abusé des attentats « Charlie » et du Bataclan pour pousser un flicage généralisé (flicage qui n’a JAMAIS servi à protéger contre les attentats visant la population).

        Ça s’appelle la gouvernance et c’est appliqué dans TOUS les pays, les dirigeants qui méprisent et abusent des populations ne voulant pas se retrouver dépouillés de leurs avantages.

        Chaque fois qu’une guerre éclate de par le monde, cette guerre est TOUJOURS décidée par des dirigeants ignobles dans leur propre intérêt, et ce sont les « gueux » qui payent.

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  • Garibaldi2 // 21.12.2023 à 02h16

     »Staline avait estimé une fois pour toutes que les Allemands n’attaqueraient pas en 1941 »

    C’est une affirmation péremptoire et totalement erronée. Staline était un dictateur mais pas un con. Il savait très bien que le pacte germano-soviétique n’était que le moyen de donner du temps à l’URSS avant une attaque d’Hitler.

    Que devait faire Staline ? Attaquer ? Résister ? Il a choisi la bonne tactique qui fut d’ailleurs payante : reculer afin que les Allemands étirent leurs troupes sur des milliers de kilomètres et soient confrontés à des problèmes de ravitaillement et à l’automne à la raspoutitsa. Barbarossa commence le 22 juin 1941, période de grande poussière sur les routes soviétiques, avant la boue infernale dès l’automne et ensuite l’hiver glacial, puis un rebelote avec la boue de printemps!

    Il ne sert à rien de résister quand vous pouvez reculer et épuiser ainsi votre adversaire.

    A l’aide de la carte sur (lien court) https://vu.fr/VmRz vous pouvez mesurer la différence entre la distance frontière allemande et Paris comparée à la distance de la Pologne avec Moscou.

    Napoléon aussi avait ignoré le climat et l’immensité de l’empire russe, il l’a payé cher !

      +9

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    • Lt Briggs // 21.12.2023 à 09h36

      Donc vous estimez que compte tenu de la situation de l’URSS, Staline a agi au mieux. Il faut toutefois noter que le 22 juin 1941, « les bombardiers allemands trouvent les avions soviétiques alignés ailes contre ailes à leur base, généralement sans camouflage ni protection. La plupart du temps, l’alerte n’a même pas été donnée et peu d’avions de chasse peuvent décoller. Les pertes de l’Armée de l’air russe sont terribles : attaquée sur 66 aérodromes, à midi elle a perdu 1 200 avions, dont 800 cloués au sol. Cette attaque donne à la Luftwaffe la maîtrise absolue du ciel soviétique pendant plusieurs semaines ». Rusé comme un renard, ce Staline ! Pourtant, je répète que son bureau croulait depuis des semaines sous les rapports alarmants de ses services d’espionnage. Bien que conscient du danger, il ne pouvait renoncer au mythe de son infaillibilité, tout simplement. Comme Netanyahou avec l’attaque du 7 octobre.
      En 2001, les historiens russes estimaient les pertes du conflit germano-soviétique à 26,2 millions de tués (environ 16 % de la population de l’Union soviétique de 1940). Les soviétiques auraient eu de la chance d’avoir Staline en 1941 ? Je n’ose imaginer le bilan s’ils avaient eu à la place un mauvais dirigeant…

        +6

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    • RGT // 27.12.2023 à 10h37

      N’oubliez jamais que Staline avait senti venir le danger du nazisme et s’était rapproché des dirigeants d’€urope de l’ouest (Royaume uni, france principalement) pour signer un accord afin de contrer les velléités hitlériennes.
      De même, il s’était rapproché des dirigeants finlandais pour la même raison, et dans les deux cas il s’est fait envoyer balader.
      La seule solution qui lui restait était de conquérir en Finlande une zone tampon afin de protéger Leningrad (qui fut un succès malgré tout ce qui est raconté dans la propagande de l’ouest) et signa un pacte de non-agression pour gagner du temps afin de se réarmer.

      Les nazis ont attaqué plus tôt que prévu et les soviétiques n’étaient pas encore prêts lors de l’opération Barbarossa et les russes ont utilisé leur stratégie « classique » constituant à reculer pour que l’armée nazie soit affaiblie par des lignes logistiques ingérables, et bien sûr par les conditions géographiques et climatiques très différentes de celles de l’ouest qui entraînait un embourbement des troupes allemandes et des problèmes de fiabilité de leurs matériels incapables de résister à ces conditions.

      Certes, la parano de Staline a totalement décapité l’armée rouge mais de nouveaux cadres se sont formés « sur le tas » (de cadavres) et étaient largement plus « vénères » et surtout motivés (suite aux massacres monstrueux des civils par les nazis) ce qui fait que même si la population n’était pas favorable à Staline au début du conflit, elle a vite compris qu’entre deux monstres il fallait choisir le moins pire.

      L’URSS n’avait tout simplement pas le choix.

      Et les occidentaux lui ont fourni une « aide » juste suffisante pour que les combats s’enlisent à l’est afin de « vaincre » les nazis auxquels leurs dirigeants étaient favorables.

      Manque de bol, l’URSS a réussi à se réarmer, a formé de nombreux cadres compétents et a finalement mis une grosse branlée aux nazis dont les troupes les plus performantes étaient sur le front de l’est, les soldats du front de l’ouest étant composées d’appelés peu motivées et de soldats au repos épuisés par la boucherie du front de l’est.

        +2

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      • Lt Briggs // 27.12.2023 à 20h03

        « N’oubliez jamais que Staline avait senti venir le danger du nazisme et s’était rapproché des dirigeants d’€urope de l’ouest (Royaume uni, france principalement) »

        Soyons précis. Staline a d’abord interdit au KPD (Parti communiste allemand) tout rapprochement avec les autres forces de gauche, facilitant ainsi grandement l’arrivée au pouvoir des Nazis. Ce n’est qu’après l’écrasement complet de tout ce qui était ou se disait de gauche que Staline a changé de stratégie. Un peu tard.

        « Certes, la parano de Staline a totalement décapité l’armée rouge mais de nouveaux cadres se sont formés « sur le tas » (de cadavres) et étaient largement plus « vénères » et surtout motivés (suite aux massacres monstrueux des civils par les nazis) ce qui fait que même si la population n’était pas favorable à Staline au début du conflit, elle a vite compris qu’entre deux monstres il fallait choisir le moins pire. »
        « L’URSS n’avait tout simplement pas le choix. »

        A quel moment voyez-vous une quelconque forme de stratégie là-dedans ? J’y vois plutôt un réquisitoire contre la politique de Staline et de son équipe. Et ça ne change rien au fait que Staline ait refusé d’admettre l’évidence, à savoir une attaque imminente des Allemands. Il aurait fallu pour ça admettre que le pacte de non agression était une erreur, mais qu’il avait été signé pour gagner du temps car le développement de l’URSS était tout sauf le succès vanté par les autorités, bref saper les bases du communisme. Inenvisageable. Comme Netanyahou et la funeste politique qu’il poursuit depuis qu’il est au pouvoir.

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  • madake // 21.12.2023 à 23h06

    Les preuves de l’existence ET de la connaissance de ce plan, par Israël, s’empilent.
    On continue à répéter en boucle le terme « échec du renseignement ».

    La phrase en fin d’article est choquante :
     » La défaillance réside dans le fait que l’analyse n’a pas été capable de brosser pour les yeux des dirigeants militaires et politiques un tableau suffisamment convaincant… » L’analyste israélienne a été pourtant très insistante, non?

    Le renseignement a fait son travail d’intelligence, mais il semble que ce soit au niveau militaire et/ou politique, que l’on aie failli.
    Quid de la responsabilité du gouvernement israélien ? Difficile à disculper.
    Selon l’expression bien connue, ne pas imputer à la malveillance, ce que l’incompétence et l’hubris suffit à expliquer…
    L’Histoire le dira sans doute…

    Reste que la responsabilité gouvernementale dans la réaction militaire aux actions terroristes, et dans le choix des cibles est totale.
    Historiquement, combattre des terroristes mêlés à une population civile par des actions militaires globales n’a jamais produit les résultats attendus.

    La comparaison avec la guerre en Ukraine est terrible.

    Les russes, en 22 mois, accusés de crimes de guerre et de bombardements aveugles, ont tué, selon le HCR près de 10 000 civils. soit 15 morts/j

    En seulement 2 mois et 2 semaines, les israéliens auraient tué le double,
    20 000 civils palestiniens, soit 266 morts/j chiffres du Hamas, qui semblent se confirmer.

    Et des centaines de milliers de civils affamés, sans eau, énergie ni hygiène…
    David deviendrait Goliath??

      +3

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    • madake // 21.12.2023 à 23h28

      En tout cas,
      avoir sous-estimé ce Mur de Jericho,
      en termes humains,
      vis à vis de sa propre population et de sa sécurité,
      en termes d’image, tant à l’international que dans le monde arabe,
      et vis à vis d’un règlement pacifique de la question palestinienne,
      le coût de ces actions sera exorbitant.

      Une boucherie pour le peuple palestinien,
      une très bonne affaire pour les Frères Musulmans.

      Et il est à craindre que David, s’il devient Goliath, ne devienne le meilleur des sergents recruteurs pour le Hamas et le Hezbollah.

        +2

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  • Annie // 21.12.2023 à 23h43

    Etant donné le niveau de propagande que produit l’occident, peut-on balayer d’un revers de main la possibilité que les religieux fanatiques d’Israel aient laissé agir le hamas afin de justifier la réalisation d’un génocide prévu de longue date? On comprendrait mieux la pseudo révélation du NYT.

      +21

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    • madake // 23.12.2023 à 01h47

      Quelle est l’évolution des combats?
      L’opération commence, et l’armée demande à la population de se réfugier au sud de Gaza,
      qui sera le seul refuge aux bombardements…
      Puis, lorsque la population s’y est réfugiée,
      le sud est davantage bombardé que ne l’était Gaza…

      Il est hélas, évident, que le gouvernement israélien,
      tout comme le Hamas,
      déclarent des objectifs, qui ne sont pas ceux qu’ils poursuivent.
      Et ni dans ceux du Hamas, ni dans ceux du gouvernement israélien, on ne trouvera de règlement pacifique à ce conflit.

      C’est la population palestinienne qui paie la note sanglante de ses deux bouchers.

        +3

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      • marco // 25.12.2023 à 11h53

        Je ne suis pas sûr que le Hamas déclare des objectifs et en poursuive d’autre. Son objectif est la libération de la Palestine. Il fait ce qui lui semble nécessaire, ce que les indiens d’Amérique ont fait, les esclaves noirs d’Amérique ont fait au cours de leurs revoltes (Normal Flinkenstein l’explique très bien).
        Ceci étant dit, je trouve que les gens balaient très vite la question de la responsabilité dans ce conflit. Devons nous attendre autant de la part des deux camps alors que les palestiniens n’ont rien (même pas le contrôle de leur eau), si ce n’est le désespoir, et les israeliens ont tout (armes, soutiens, économie…). Quand certains affirment être une démocratie exemplaire, il faut qu’ils délivrent de l’exemplarité.

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  • chb // 27.12.2023 à 01h34

    Le parallèle est intéressant avec les attentats de 2001 : « Une commission gouvernementale a conclu que les attentats du 11 septembre 2001 contre le World Trade Center et le Pentagone étaient en grande partie dus à un échec de l’analyse et à un manque d’imagination. »
    Sauf que là, l’échec à protéger les kibboutz et la rave party, qui s’est soldé par des centaines de morts, a été utilisé pour un bilan sciemment gonflé, incluant des victimes de tirs amis et « hannibalisation ». La sidération des opinions publiques, tant en Israël que chez ses alliés, est d’autant mieux entretenue plus de deux mois après pour excuser la folie vengeresse.

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