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17.janvier.201617.1.2016 // Les Crises

Le capitalisme ou le culte du sacrifice humain, par Chris Hedges

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Source : Le Partage, Chris Hedges, 18-12-2015

Article original publié en anglais sur le site de truthdig.com, le 13 décembre 2015. Christopher Lynn Hedges (né le 18 septembre 1956 à Saint-Johnsbury, au Vermont) est un journaliste et auteur américain. Récipiendaire d’un prix Pulitzer, Chris Hedges fut correspondant de guerre pour le New York Times pendant 15 ans. Reconnu pour ses articles d’analyse sociale et politique de la situation américaine, ses écrits paraissent maintenant dans la presse indépendante, dont Harper’s, The New York Review of Books, Mother Jones et The Nation. Il a également enseigné aux universités Columbia et Princeton. Il est éditorialiste du lundi pour le site Truthdig.com.


Plongée dans l’enfer chimique de Manchester, au Texas

HOUSTON — Bryan Parras se tenait dans l’ombre projetée par les projecteurs entourant les cylindres blancs massifs des réservoirs de la raffinerie Valero. Comme nombre de Mexaméricains pauvres ayant grandi dans cette partie de Houston, il se débat avec l’asthme, les maux de gorge et de tête, l’urticaire, les saignements de nez et tout un tas d’autres maladies et symptômes. L’air était chargé de souffre et de benzène. Il y avait sur nos langues ce goût léger et âcre d’une substance métallique. La raffinerie tentaculaire émettait un bourdonnement électrique strident. Les rugissements périodiques des torchères, les flammes rouges des émissions de gaz rejetés, s’élevaient dans les ténèbres stygiennes. La raffinerie semblait être un être vivant, quelque divinité antédiluvienne géante et malfaisante.

Parras et ceux qui vivent près de chez lui font partie des centaines de millions d’humains sacrifiés sur l’autel des exigences du capitalisme industriel. Ils sont, depuis la naissance, condamnés à subir la pauvreté, la maladie, la contamination toxique, et souvent, la mort prématurée. Ils sont obligés de s’agenouiller, tels des captifs enchaînés, pour être tués sur l’autel du capitalisme et au nom du progrès. Ils sont en première ligne. Nous suivrons. Lors des derniers stades du capitalisme mondialisé, nous serons tous détruits dans une orgie d’extermination de masse pour assouvir l’avidité des entreprises.

Brian Parras

 

Les idoles revêtent plusieurs formes, du Moloch des Cananéens de l’Antiquité jusqu’aux visions sanglantes et utopiques du fascisme et du communisme. La primauté du profit et de la gloire de l’empire US — ce que le théoricien politique Sheldon Wolin appelait « le totalitarisme inversé » — en est la dernière variante. Les exigences des idoles, de l’Antiquité aux Temps modernes, sont les mêmes : des sacrifices humains. Et notre culte du sacrifice humain, bien que technologiquement avancé, est aussi primitif et sanguinaire que les tueries perpétrées au sommet du grand temple aztèque de Tenochtitlán. Ce n’est qu’après avoir brisé nos idoles et nous être libérés de leur emprise, que nous pourrons parler d’espoir. Il eût été bien plus bénéfique pour les milliers d’activistes qui se sont rendus à Paris pour le sommet climatique, de se rendre au lieu de ça dans une zone de sacrifice comme celle du quartier de Parras, et, par vagues de 50 ou de 100, jour après jour, de bloquer les voies ferrées et les routes de services, afin de mettre hors service les raffineries, avant de se faire embarquer. C’est la seule forme de mobilisation massive qui ait la moindre chance de succès.

 

Parras — qui organise des manifestations et la résistance dans la communauté, à travers les Texas Environmental Justice Advocacy Services (Services de plaidoyer pour la justice environnementale du Texas, TEJAS), un groupe local qu’il a cofondé avec son père, Juan — se trouvait à Hartman Park. Il montra du doigt la batterie des réservoirs de stockage et d’autres équipements concentrés autour des raffineries de Valero, Lyondell Basell et Texas Petrochemicals. Le quartier, appelé Manchester, est cerné par l’usine chimique Rhodia, par un chantier pour les trains qui transportent le pétrole des sables bitumineux, du gaz, du charbon et autres produits chimiques toxiques, par une usine Goodyear de caoutchouc synthétique, une usine d’engrais, une usine de mélasse; des stations d’épuration et des cuves de poulets liquéfiés. On y trouve nombre de sites Superfund [loi obligeant les entreprises pollueuses à décontaminer leurs sites, NdE] Ce quartier est l’un des plus pollués des USA. Une poussière ocre recouvre tout. Les entreprises, explique Parras, ne sont pas obligées de fournir la liste des produits chimiques toxiques qu’elles entreposent et utilisent pour raffiner ou traiter leurs produits. Les gens qui vivent dans cette zone industrielle désolée, qui rêvent de la fuir mais restent piégés en raison de leur pauvreté, ou du fait que personne ne souhaite acheter leur maison, savent qu’ils sont empoisonnés, mais ne savent pas exactement ce qui les empoisonne. Et, explique-t-il, « c’est ce qui est vraiment effrayant ».

 

Les opérations chimiques « tuent des gens, bien que personne ne veuille admettre que cela se produit », dit-il. « Et ce sont principalement des Mexaméricains » qui sont tués.

« Des alarmes sonnent dans la raffinerie », explique-t-il, « mais nous, dans la communauté, ne savons pas ce que cela signifie. Nous vivons dans une anxiété constante. On voit arriver des flics ou des voitures de pompiers arriver. Les camions à 18 roues tombent dans le fossé parce que les rues sont trop étroites. Les gens meurent prématurément, souvent de cancer. Il y a des écoles ici. Les enfants sont souvent malades. Les niveaux d’énergie sont amoindris. J’étais toujours fatigué quand j’étais petit. Il y a aussi beaucoup d’hyperactivité. Les enfants ne parviennent pas à se concentrer. Les produits chimiques ajoutent aux problèmes liés à l’obésité, particulièrement le problème du diesel. Les fruits et les légumes que nous faisons pousser dans nos jardins sont noirs. Les produits chimiques peuvent entrainer des maladies cardiaques et des leucémies lymphoïdes. Mais l’impact des produits chimiques n’est pas seulement biologique ou physique. Il est aussi psychologique. Vous vous sentez diminués, surtout quand vous voyez les autres communautés ».

« Nous sommes près d’un port », continua-t-il. « Il y a des hommes embarqués sur les bateaux pour de longues périodes. Beaucoup de trafic sexuel. Beaucoup de drogues. Il y a plus de bars dans ces rues que de magasins. Si vous ne parvenez pas à vous échapper, au mieux, vous finissez par bosser pour l’industrie des services pour un bas salaire, ou dans la prostitution ».

« Nous avons une usine de broyage de métaux », expliqua-t-il, en montrant la sombre brume nocturne.« Il y a une pénurie mondiale de métaux. Ils broient des voitures, des bus, et des appareils en copeaux métalliques. Il y a eu des explosions. Ils ne drainent pas toujours les liquides des véhicules. Il y a des combustibles. Il y a eu des feux. Il y a des particules rejetées dans l’air. Le bruit du broyage est permanent, 24h sur 24 et 7 jour sur 7 ».

Nous avons marché le long d’une rue étroite en pente, passant devant des rangées de petites maisons style « ranch » construites par de pauvres immigrés mexicains dans les années 1930. Manchester est l’un des quartiers les plus déprimés de Houston. Le gémissement aigu et le rythme d’une ballade tejanaprovenaient des fenêtres ouvertes d’une baraque. Parras me raconta, alors que nous marchions le long de la rue non-éclairée, comment lui et d’autres jeunes activistes organisaient des manifestations et prenaient en photo des infractions au règlement sur les émissions, et comment la sécurité privée de Valero harcelait ceux qui s’engageaient dans de telles activités dans les rues autour de la raffinerie.

« Nous sommes suivis, photographiés et nos plaques d’immatriculations sont relevées », explique-t-il.« Nous ne savons pas toujours qui [nous observe]. Ils conduisent des voitures noires aux vitres teintées. Il y a une menace de sécurité [vis-à-vis des équipements pétrochimiques]. Il est facile de monter dans ces trains, ou de rentrer dans l’usine Valero. Mais ce que nous faisons, c’est documenter leur négligence. Nous nous préoccupons des gens qui vivent ici, et des employés. Pensent-ils vraiment que nous allons fermer ces usines? Houston s’est construite sur le pétrole et le gaz. En plus de cela nous avons ce racisme et ce colonialisme endémique à l’encontre des Mexicains et des Indiens, de tous les basanés. C’est ici que la Destinée Manifeste* a commencé ».

Nous avons rejoint d’autres jeunes activistes, dont Yudith Nieto, qui a été élevée à Manchester par ses grands-parents. A 26 ans, elle souffre d’un éventail de problèmes de santé, dont l’asthme, une thyroïde endommagée et des douleurs de dos chroniques, qu’elle pense liés au stress et à la contamination par les métaux lourds. « Je ne peux pas me payer de toxicologue pour savoir si ma douleur est liée à l’environnement auquel je suis exposée », explique-t-elle. Nieto, Parras, et d’autres activistes du TEJAS, ainsi que d’autres activistes à travers tout le pays, ont organisé une série de manifestations contre le projet de pipeline Keystone-XL, désormais abandonné, qui aurait transporté du pétrole des sables bitumineux du Canada jusqu’aux raffineries de Houston et des environs.

Yudith Nieto

« Les gens ont peur de s’impliquer », explique Nieto. « Ils sont pauvres et souvent sans papiers. Ou ont fait des allers-retours dans le système carcéral. Les patrouilles frontalières mènent des raids. Nous essayons d’éduquer les gens. Nous avons mené un projet d’analyse de l’air cet été et en automne, en prélevant des particules de matière. Nous allons aux réunions du conseil municipal. Mais notre député au Congrès, Gene Green [le mal-nommé, NdE], est pro-industrie. Il est venu lors d’une audition de sécurité chimique, et a dit qu’il était là pour représenter l’industrie ».

Nieto a également exprimé sa frustration vis-à-vis des secteurs riches et majoritairement blancs de Houston, en expliquant qu’ils ne s’étaient pas joints à la défense de son quartier, les traitant, elle et d’autres activistes mexaméricains, comme des éléments isolés.

Les militants m’ont emmené dans l’un des bars miteux près du port. On pouvait lire sur le panneau devant l’entrée : « Cobesatos », de l’argot pour buckets ou bière, et on y voyait la publicité d’un « Show de Bikini ». Quatre femmes en surpoids dansaient ou buvaient au bar avec des prolos blancs ou mexaméricains. Les bars, qui profitent des femmes démunies et des hommes esseulés qui travaillent dans les industries pétrochimiques et sur les navires pétroliers, sont les seuls signes d’activité humaine à cette heure tardive de la soirée.

« Ceux qui travaillent dans ces industries ne sont pas de Houston », explique Yvette Arellano, également de TEJAS. « Ils vivent dans des motels bon marché, à un rythme de ’20 jours de boulot, 20 jours de repos’. J’ai l’impression de ne jamais rencontrer d’autres Houstoniens. Ils viennent du Colorado, du Dakota ou de Louisiane. Nous n’avons pas de camps pour les hommes. Nous avons des motels. Ce sont surtout des travailleurs intérimaires. Ils ne sont pas à plein temps. Cela pose des problèmes de sécurité. Aucun d’eux ne veut se plaindre de problèmes de sécurité, quand ils savent qu’ils pourraient perdre leur boulot s’ils se plaignaient. Et donc personne ne dit rien ».

Les 21 sommets internationaux sur le climat qui se sont tenus durant les dernières décennies n’ontabouti à rien, si ce n’est à une rhétorique vide, des fausses promesses et toujours plus d’émissions de carbone. Celui de Paris n’a pas été différent. Nous devons nous opposer physiquement à l’extraction, au transport et au raffinage des combustibles fossiles, ou faire face à l’extinction. Ceux qui vénèrent les idoles du profit utiliseront tous les outils à leur disposition, y compris la violence, pour nous écraser. C’est une guerre qui oppose les forces du vivant aux puissances de mort. C’est une guerre qui exige que nous entravions, par tous les moyens, les profits industriels justifiant le gaïacide. C’est une guerre que nous ne devons pas perdre.

NdE
*La Manifest Destiny (« destinée manifeste ») : idéologie selon laquelle la « nation américaine » avait pour mission divine de répandre la démocratie et la civilisation vers l’Ouest. Elle était défendue par les républicains-démocrates (ancêtres du Parti démocrate d’aujourd’hui) dans les années 1840, plus particulièrement par les « faucons » sous la présidence de James Polk.

Chris Hedges


Traduction: Nicolas Casaux Édition & Révision: Chris Hedges

Source : Le Partage, Chris Hedges, 18-12-2015

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Patrick Luder // 17.01.2016 à 06h49

Cet esclavagisme n’est possible qu’en rendant ces gens dépendants … et en manque … Ils ont acceptés l’industrie avec les promesses de travail et d’argent, ils n’ont reçu que le besoin de travail et d’argent, car le rêve du capitalisme ne se fait que dans un sens pyramidale. La redistribution des richesses est un leurre, une arnaque !

Une industrie propre, responsable et prospère pour tous n’est possible que lorsqu’elle est entièrement gérée par la population locale avec le soucis de s’inscrire dans le respect des générations futures.

Oui, le capitalisme est bien la source de multiples maux => extrêmement graves !

22 réactions et commentaires

  • Patrick Luder // 17.01.2016 à 06h49

    Cet esclavagisme n’est possible qu’en rendant ces gens dépendants … et en manque … Ils ont acceptés l’industrie avec les promesses de travail et d’argent, ils n’ont reçu que le besoin de travail et d’argent, car le rêve du capitalisme ne se fait que dans un sens pyramidale. La redistribution des richesses est un leurre, une arnaque !

    Une industrie propre, responsable et prospère pour tous n’est possible que lorsqu’elle est entièrement gérée par la population locale avec le soucis de s’inscrire dans le respect des générations futures.

    Oui, le capitalisme est bien la source de multiples maux => extrêmement graves !

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    • AbusiveDuck // 17.01.2016 à 10h39

      Oui mais sans capitalisme pas de richesses, si il n’y avait pas de malheureux on ne ferait que partager la pauvreté, et puis en plus ils auraient meme pas de travail, quelle chance d’avoir un travail, non mais franchement ! Et puis je rappelle que la liberté des riches est la seule création de richesses, c’est grâce à la liberté des riches que les pauvres peuvent être mis en compétition pour faire des trucs pas chers, et puis la pollution, on s’en fout, ce sont des pauvres qui viennent polluer les plates bandes d’autres pauvres qu’ils ne connaissent pas, la belle affaire ! En plus vous imaginez des pauvres qu’on ne met pas au travail ?! Ils se mettent à flâner, réfléchir, s’éduquer, s’autonomiser, et après ils organisent la société eux-même… c’est le boulot des riches ça ! Nan, nan, nan il faut que les pauvres travaillent, c’est l’ordre naturel, et puis c’est des feignants de toute facon… Si ils ne l’étaient pas ils serait riches non ?! bon bah voila ! Et puis, de quoi ils se plaignent ?! Ils devraient être fiers de participer à l’acroissement du PIB plutôt que de se plaindre tout le temps et de remettre en question l’argent ou le travail ! Nan mais on va où là ?! Et puis quoi encore ? Remettre en question la Propriété ?! Vous n’êtes pas communistes quand même ?! Vraiment j’arrive pas a comprendre ce qu’on reproche au capitalisme…

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      • tepavac // 17.01.2016 à 13h59

         » Vraiment j’arrive pas a comprendre ce qu’on reproche au capitalisme… »

        Seulement d’être un « intermédiaire » un peu trop vorace entre les producteurs et les consommateurs.
        Mais aussi d’être devenu un immense parasite de nos industries et d’être le principal agresseur des États, c’est à dire qu’il est l’ennemi d’une de nos plus sacrées des libertés individuelles, celle du libre choix.
        Si vous avez un doute sur l’importance de cette liberté fondamentale, dites-vous simplement que c’est le coté opposé à l’esclavage en ayant pour conséquence directe, une opposition à toute forme de dictature ou de despotisme, qu’ils soit culturel, économique ou social.

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      • citoyen du monde // 17.01.2016 à 15h02

        Il ne faut pas confondre capitalisme qui est aujourd’hui un hyperliberalisme et économie de marché. L’économie de marché est presque l’état naturel des échanges à condition d’être correctement encadrée et réglementée. Toute activité humaine doit être réglementée mème si elle émane de l’élite.

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      • vincent // 17.01.2016 à 15h08

        Abusivdoc Une belle transposition de la pensée de Caliclès, le personnage de Platon

        Si on veut vivre comme il faut, il faut laisser aller ses propres passions, si grandes soient-elles, au lieu de les réprimer. Au contraire, il faut être capable de mettre son courage et son intelligence au service de si grandes passions et de les assouvir, elles et tous les désirs qui les accompagnent. Mais cela n’est pas, je suppose, à la portée de tout le monde. C’est pourquoi la masse des gens blâme les hommes qui vivent ainsi, gênée qu’elle est de devoir dissimuler sa propre incapacité à le faire. La masse déclare donc bien haut que l’intempérance est une vilaine chose. C’est ainsi qu’elle réduit à l’état d’esclave les hommes dotés d’une plus forte nature que celle des hommes de la masse ; et ces derniers, qui sont eux-mêmes incapables de se procurer les plaisirs qui les combleraient, font la louange de la tempérance et de la justice à cause de leur propre lâcheté. Car pour ceux qui ont hérité du pouvoir ou qui sont dans la capacité de s’en emparer (…), pour ces hommes-là, qu’est-ce qui serait plus mauvais que la tempérance ? Ce sont des hommes qui peuvent jouir de leurs biens, sans que personne n’y fasse obstacle (…) La vérité, que tu prétends chercher, Socrate, la voici : si la vie facile, l’intempérance, et la liberté de faire ce qu’on veut, demeurent dans l’impunité, ils font l’excellence et le bonheur. Tout le reste, ce ne sont que de belles idées, des convention faites par les hommes et contraires à la nature, rien que des paroles en l’air, qui ne valent rien.

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    • Francois, l’autre // 17.01.2016 à 11h34

      Cet esclavagisme est le pendant du consommateur.

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  • Bruno // 17.01.2016 à 09h56

    Dormez tranquille, brave gens…Très bon article qui nous permet de plonger dans les entrailles de notre société. Heureusement pour nos gouvernements, le terrorisme permet de mobiliser les masses sur des sujets contrôlés et de faire accepter une société contrôlée qui empêchera les masses de se mobiliser contre ces monstres industriels.
    https://beerblogsite.wordpress.com/2016/01/15/aux-etats-unis-les-bambins-tuent-plus-que-les-terroristes/

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  • caliban // 17.01.2016 à 11h00

    « le gaïacide »

    Certains juristes commencent à bouger et veulent inclure le crime d’écocide dans la panoplie du tribunal de La Haye.
    https://www.endecocide.org/fr/
    http://www.franceculture.fr/emission-terre-a-terre-vers-un-tribunal-international-des-droits-de-la-terre-2016-01-16

    Les Etats-Unis ne faisant pas partie des pays signataires, il y a peut-être une chance que cela se fasse. Ce serait déjà un pas pour lutter contre le « totalitarisme inversé » décrit dans cet article.

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  • Galien // 17.01.2016 à 11h09

    Metropolis de Fritz Lang, tout y était déjà.

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  • Carabistouille // 17.01.2016 à 11h50

    Hé oui, les sociétés ancestrales vouaient un culte à Moloch, le Dieu des riches, qui exigeait le sacrifice d’enfants pauvres pour assurer la prospérité des prospères.
    On y revient. On y est.

    Le Veau d’Or est un Dieu cruel et insatiable. Ses grands prètre économistes et ses chantres médiatiques du prophète à deux têtes Hayek-Friedman forment une garde hallucinée d’eunuques sanguinaires aux mains hypocritement propres.

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  • samuel // 17.01.2016 à 13h07

    C’est plus touchant avec un peu d’exotisme, quand c’est Raymond ancien ouvrier, actuellement pilier de bar, qui chante le petit vin blanc un peu trop tôt en matinée, on s’attendrit moins.
    Il a eût beau souhaiter joyeuses fêtes avec un peu d’insistance aux commerçants du coin, on sait bien qu’il a passé les fêtes seul. Mais on est pas sot au point de l’inviter, cette solitude c’est la sienne c’est tout ce qui lui reste, pas la peine qu’un étranger lui fasse la blessure d’une pitié, en forme de charité maladroite et mal ordonnée.
    C’est peut-être la force du libre échange, préférer l’exotisme du loin (et la compassion possible à l’échelle de l’humanité) pour oublier le prés (l’impuissance quotidienne face au pingouin d’à coté). Mais cette force n’est qu’une illusion pratique, évidement sans politique.

      +12

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    • Papagateau // 17.01.2016 à 22h13

      Que veux tu, c’est bien la preuve que la gauche française réellement existante fonctionne sur l’opposition immigrés/gaulois, ou bien voyous-assités (qui défend la liberté) contre bonnepâte (la réaction) ; et non plus sur l’opposition travailleurs/ exploiteur (actionnaire-rentier).

      L’ouvrier français n’existe plus pour ces gens lá. Donc, s’ils n’existe pas , on n’écrit pas sur eux. Ou alors la gauche francaise reellement existante vomit sur eux , c’est le « beauf » de Cabu.

      La tendresse est réservée aux travailleurs pauvres des USA.

        +2

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  • peyo // 17.01.2016 à 19h47

    Cet article ressemble à un scénario de science fiction, tel que les auteurs les écrivaient dans les années 60. Une société technologique, peuplée d’écrans de propagande et de publicités mensongères ou la relation humaine est réduite à sa simple expression, chacun pour soi. La nature est détruite et regrettée, comme un paradis perdu, existait-il vraiment ?. chaque élément naturel est vendu à prix d’or, les populations sont réduites à vivre dans le cloaque, les dissidents vivent dans les égouts. Les riches, dominent tout et sont séparés de ce monde infâme, vivant dans un environnement technonaturel dernier cri et profitant des dernières délicieuses denrées d’origine biologiques. En petit comité, Ils prennent les bonnes décisions. Nous y sommes presque, certains depuis longtemps, les plus « compétitifs ».
    Une société d’avenir, donc, on vous le dit tous les jours.
    Les Français veulent Macron ou Juppé, on vous le dit aussi. Ils veulent de la « compétitivité » et notre sécurité.
    Nous sommes responsables de notre malheur.

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    • caliban // 17.01.2016 à 20h35

      « Nous sommes responsables de notre malheur. »

      Dans un certain sens, oui. Mais une fois cette responsabilité pointée du doigt, il faut encore détailler le « Nous ». Car il me semble que certaines personnes sont plus responsables que d’autres.

      Et c’est précisément le « système » (mot fourre-tout, je le reconnais volontiers) qui permet à ces responsables de ne jamais devoir rendre de compte. On pense aux dirigeants des firmes multinationales, aux banquiers qui les tiennent mais également aux irresponsables qui dirigent nos démocraties.

      Car qu’y pouvons-nous réellement ? Les alternatives politiques droite-gauche sont fictives, le vote ne change strictement rien. Encore une fois, si nos dirigeants politiques rendent des comptes ce n’est certainement pas aux électeurs : vous en virez un, son clone le remplace.

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    • Crapaud Rouge // 18.01.2016 à 13h13

      Pas « responsables » mais « coupables ». Un sentiment de culpabilité, ça se comprend, mais pas la responsabilité. L’abondance du pétrole, – et des usines pollueuses qui vont avec -, ils les ont créées pour s’enrichir, pas pour faire plaisir au « consommateur final », alias le « client roi ». Celui-là, n’est que leur prétexte, leur levier idéologique : il n’est responsable de rien.

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  • vincent // 17.01.2016 à 20h11

    Ce qui m’attriste dans cette histoire, c’est que bon nombre du pays du tiers monde, en l’absence de modèle alternatif, sont tentés de les imiter, Inde chine, Brésil pour ne citer qu’eux, sans parler de l’Afrique, combien meurt ou subissent des atmosphères empoisonnés comme celle décrit ici?. Pourtant j’ai un faible espoir en me disant que le passif et la culture de ces peuples étant bien différent de la culture saxone capitaliste, il peut y avoir un renouveau et une prise de conscience plus engagé. La solution viendra forcément des ces autres peuple, car pour ma part l’occident est condamné depuis le jour où il a décidé de faire du monde son tombeau.

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    • anne jordan // 17.01.2016 à 22h31

      Les pays que vous citez , Inde , Chine , Brésil , Afrique sont gigantesques ; qui vous dit que leurs peuples veulent calquer ce modèle de faux bien être et d’hyper consommation ?
      Il se trouve que parmi ces peuples il y a dans chacun des ensembles cités ce qu’on appelle des  » peuples premiers  » dont l’idéal est à l’opposé de notre modèle; ces humains là , on ne les entend jamais ( ou alors de façon  » marketing  » comme le chef Roani trimballé de plateau en plateau , avec le sien au bout de la lèvre !!! )
      Or , ce sont justement ces humains là qui ont TOUT à nous apprendre – et dans le doc  » Les 4 cavaliers  » , voir plus haut , même jour , on entend quelques autochtones – femmes ! -qui , finement ,le suggèrent aux Occidentaux arrogants que nous sommes .

        +4

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      • vincent // 17.01.2016 à 23h56

        Je suis entièrement d’accord avec vous,il y a beaucoup à apprendre de ces peuples et c’est d’eux que viendra une partie de la solution. On ne les entend pas assez et ou on ne leur prête aucun crédit sous prétexte qu’ils ne répondent pas à nos critères politique culturelle ou idéologique. D’ailleurs en parlant du documentaire que j’ai regardé ce soir, ils mettent en avant une citation à propos de la valeur de l’argent, contrairement à l’or qui échappe aux politiques humains, la monnaie est totalement artificielle. Cela m’a rappelé une citation d’un chef indien d’amérique du Nord.
        « Lorsqu’ils auront chassé le dernier bisons, et asséché la dernière rivière, ils verront que l’argent ne se mange pas »
        Et à cette économiste africaine qui reprend la soi disante loi du plus fort de la nature pour expliquer que lorsque le prédateur chasse trop il provoque le déséquilibre et fini par ne plus trouver de quoi chassé, et il disparaît, c’est ce qui attend ce système.

        Bref je vous rejoins, et je garde espoir envers ces peuples.

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  • DvD // 17.01.2016 à 20h45

    Dans sa partie documentaire, c’est un article intéressant et courageux, qui interpelle fortement.

    Dans sa partie propagande anti-capitalisme industriel, en revanche, c’est assez grossier. Le caractère polluant de certaines productions – chimiques, par exemple – est indépendant du mode d’organisation desdites productions. L’expropriation de Valero et des autres entreprises chimiques et la nationalisation des raffineries concernées laisserait entière la question de leur caractère polluant.

    La propagande idéologique est sans doute inévitable. Mais serait-ce trop demander aux propagandistes (de tous bords) d’introduire un soupçon de subtilité ? Les causes louables qu’ils veulent servir – ici la santé des populations voisines des usines chimiques – s’en trouveraient bien mieux défendues car on se concentrerait entièrement sur le vrai problème plutôt que sur une diversion. Accessoirement, ce serait aussi plus intéressant et plus respectueux pour l’audience. Il est navrant d’avoir à faire une remarque aussi évidente à des gens qui ont 15 ans de New York Times.

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  • TienTien // 17.01.2016 à 21h47

    Et à Flint (Michigan) une ville de quelques 125.000 habitants, l’eau est tellement empoisonnée depuis des mois que des collectifs citoyens ont fini par obtenir une enquête fédérale:

    http://www.france24.com/fr/20160117-flint-michigan-urgence-etats-unis-pollution-plomb-eau-contamine-sante-legionellose

    Si une telle chose avait eu lieu en Chine, nos chers médias en auraient fait leur une !

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    • vincent // 18.01.2016 à 00h01

      Oui car la Chine c’est le mal, c’est comme ce dernier focus de FR 24 sur le pays, en gros « Ouais les chinois ils licencient et font fermer leur mine de charbon! »
      Alors que deux jours plus tôt
      « Ouais les chinois polluent car ils exploitent trop le charbon »
      lol
      On peut admettre cependant que le gouvernement pourrait prendre en main la reconversion de ses mineurs, m’enfin c’est même pas dit dans le reportage, bonjour la mauvaise foi, et c’est pas comme ci nos mineurs à nous avait eu aussi une reconversion digne.

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  • DvD // 18.01.2016 à 19h11

    Dans sa partie documentaire, c’est un article intéressant et courageux, qui interpelle fortement.

    Dans sa partie propagande anti-capitalisme industriel, en revanche, c’est assez grossier. Le caractère polluant de certaines productions – chimiques par exemple – est indépendant du mode d’organisation desdites productions. L’expropriation de Valero et des autres entreprises chimiques et la nationalisation des raffineries concernées laisserait entière la question de leur caractère polluant.

    La propagande idéologique est sans doute inévitable. Mais serait-ce trop demander aux propagandistes (de tous bord) d’introduire un soupçon de subtilité ? Les causes louables qu’ils veulent servir – ici la santé des populations voisines des usines chimiques – s’en trouveraient bien mieux défendues car on se concentrerait entièrement sur le vrai problème plutôt que sur une diversion. Accessoirement, ce serait aussi plus intéressant et plus respectueux pour l’audience. Il est navrant d’avoir à faire une remarque aussi évidente à des gens qui ont 15 ans de New York Times.

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