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26.novembre.201526.11.2015 // Les Crises

Le courage de construire la paix, par William Martinet

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Source : William Martinet, président de l’Union Nationale des Etudiants de France, pour Médiapart, le 17 novembre 2015.

En retournant à l’université, en parlant autour de nous, nous comptons nos morts. L’ami d’un ami ou un camarade d’amphithéâtre. Rien d’étonnant, malheureusement. Les lieux de culture et de convivialité ciblés par les terroristes sont ceux que la jeunesse scolarisée, urbaine et métissée prend plaisir à occuper. Nous avons le sentiment, angoissant, que nous étions tous visés.

Vient ensuite le temps de l’incompréhension et la colère. L’identité des terroristes est dévoilée par l’enquête. Des visages apparaissent et nous montrent que ce sont des jeunes français qui ont pris les armes et commis ces attentats. Préparés et dirigés depuis la Syrie ou l’Iraq, certes, mais des jeunes français tout de même. Nous aurions pu les croiser à un coin de rue, une station de métro ou même à l’école, avant qu’ils ne sombrent dans la barbarie.

Tout cela fait trop de souffrance et de violence pour une seule génération. Il y a, soyons honnêtes, de quoi devenir fou. A l’image de notre société, terrifiée, qui risque de basculer dans le délire collectif de la guerre. Et pourtant, c’est avec le sens des responsabilités que nous abordons le débat politique, celui qui doit nous empêcher de sombrer. « En tant qu’intellectuel, l’étudiant a le devoir de rechercher, propager et défendre la vérité ». Ces mots sont ceux de la Charte de Grenoble, votée au lendemain de la seconde guerre mondiale par les étudiants de l’UNEF qui s’étaient engagés dans la Résistance. Elle est considérée comme l’acte fondateur du syndicalisme étudiant. Elle fait partie de ces textes historiques qui paraissent parfois grandiloquents mais qui, dans la période que nous vivons, prennent tout leur sens.

Alors, humblement, malgré la panique qui nous entoure et les rappels à l’ordre de ceux qui refusent de penser, nous allons rechercher, propager et défendre la vérité. Il y a notamment une vérité qui nous importe : pour lutter contre le terrorisme, il faut avoir le courage de refuser la dérive guerrière. Ce n’est pas nier la violence des attaques terroristes, la détermination de nos ennemis, la souffrance des victimes qui est aussi la nôtre. Ce n’est pas, non plus, négliger la responsabilité de l’Etat à protéger la population. Refuser la dérive guerrière, c’est une méthode qui traduit une conviction : il ne faut pas sombrer dans le piège que nous tendent les terroristes. Face à la particularité de cette menace, l’idéologie qui en est le moteur, la démocratie sera toujours plus efficace que n’importe quelle armée.

Nous refusons de déclarer la guerre à l’intérieur de notre pays. Elle fait reculer nos libertés et nous enfermera dans un paradoxe dangereux : sortir de l’Etat de droit ceux qu’on soupçonne de le combattre. Elle justifie une révision constitutionnelle pour instaurer un état d’urgence permanent. Déclarer une guerre intérieure, c’est partir à la recherche de l’ennemi, porter la suspicion sur son voisin au nom de son origine, sa couleur de peau ou sa religion. Ce n’est pas dans cette société que nous voulons vivre. Plutôt que d’organiser la division, il faut défendre le commun de la République : respecter les droits fondamentaux, rassembler et protéger, pour qu’aucun citoyen ne soit en rupture, à la marge, exposé à l’embrigadement mortifère des terroristes.

Nous refusons la guerre qui est menée à l’extérieur de notre pays. C’est une leçon que nous tirons de l’histoire récente, celle du bellicisme déclenché par le 11 septembre et qui a produit le monstre qui nous frappe aujourd’hui. Il y a quelque chose de pascalien à répéter « nous sommes en guerre, face à un Etat, une armée » comme si ces propos allaient, par miracle, faire émerger en face de nous un interlocuteur rationnel, prêt à signer une capitulation sous la menace de nos bombes. Ce discours traduit une profonde incompréhension de la logique nihiliste du terrorisme. Il est mouvant, diffus et refait surface dans toutes les fractures du monde. Dans le contexte actuel, les bombardements des puissances considérées comme occidentales ne font que renforcer le terrorisme. En admettant que Daesch soit « détruit » par notre action militaire, ce sera pour laisser la place à un malheur plus grand encore. N’oublions pas que Daesch a succédé à l’affaiblissement d’Al-Qaïda. Cela ne veut pas dire que la France doit rester inactive. Notre pays a la capacité, donc la responsabilité, d’organiser le dialogue et le compromis entre les puissances régionales et internationales qui déstabilisent la Syrie et l’Iraq. L’enjeu, au Moyen-Orient comme partout sur la planète, c’est la construction et la défense, dans le cadre du droit international, d’Etats dans lesquelles les populations peuvent se reconnaitre. Cela peut nécessiter le recours à la force, mais les solutions sont avant tout politiques. Nous avons suivi attentivement le printemps arabe et nous en tirons de fermes convictions : tous les peuples aspirent à la démocratie, aucun n’attend qu’elle soit imposée de l’extérieur, certains payent encore les conséquences d’interventions hasardeuses sans perspectives politiques.

Ce refus de la dérive guerrière, nous souhaitons le faire vivre dans la jeunesse. Nous appelons donc à la constitution d’un collectif d’associations, syndicats et organisations politiques de jeunesse pour y participer. Cela nous parait une démarche indispensable, ne serait-ce que pour faire vivre le débat démocratique, pour que la peur ne l’emporte pas, pour que le collectif produise de l’intelligence plutôt que de l’aveuglement. Nous voulons donner un raison supplémentaire aux jeunes de réinvestir les terrasses de café qui ont été marquées par le drame : pour débattre, comprendre, se disputer, se convaincre… Nous voulons entendre, sur les lieux même des attentats, le ton monter, les arguments fuser, l’esprit critique se déployer. Nous voulons que les jeunes parlent des frappes aériennes de la France en Syrie, de la révision constitutionnelle de François Hollande, de la politique du gouvernement saoudien, de la détermination du peuple kurde…

Nous savons que la tâche est immense, c’est le propre des guerres de se déclencher en un éclair alors que la construction de la paix est affaire de décennies. Notre détermination est tout aussi grande, renforcée par nos liens avec la jeunesse du monde. Au lendemain des attentats, nous discutions avec nos camarades syndicalistes étudiants algériens. A travers eux, nous avons la mémoire de la « décennie noire ». Le prix qu’a payé un peuple, dans sa chair et dans ses libertés, au nom de la « guerre contre le terrorisme ». Des années plus tard, l’énergie qu’ils mettent pour faire ressurgir les aspirations démocratiques des femmes et des hommes d’Algérie est pour nous un combat exemplaire. Un combat qui nous donne la force, aujourd’hui, en France, pour refuser la régression que certains nous préparent.

Source : William Martinet, président de l’Union Nationale des Etudiants de France, pour Médiapart, le 17 novembre 2015.

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Commentaire recommandé

Greco // 26.11.2015 à 05h28

« En tant qu’intellectuel, l’étudiant a le devoir de rechercher, propager et défendre la vérité »
Le 2003, après avoir eu mon master en Sciences Sociales(en France) et ayant fait mon mémoire de licence/maitrise, sur le même sujet qu’au master, je me suis mis d’accord avec mon prof et le jury, de changer le sujet –pour mon doctorat – pour élargir mes compétences. Alors j’ai décidé de travailler sur le terrorisme “terrorisme ou lutte armée, la définition est l’enjeu ». Je voulais faire une comparaison entre les groupes éradiqués en France Allemagne (Raf, Action Directe, Flnc, Alb, etc. ) et les mouvements violents actifs en Grèce ( actifs encore : http://fr.sputniknews.com/international/20151124/1019753303/grece-athenes-bombe-patronat.html, http://www.tovima.gr/en/article/?aid=756534, http://www.tovima.gr/en/article/?aid=756892. ) . Après 3 ans de travaille intense, des milliers des photocopies et une centaine des livres achetés, j’ai appris par mon prof que mon mémoire risque d’être invalidé ; je ne pouvais pas contester rien, rien, sur la version officielle d’Etat en France !!!!!! J’ai compris alors qu’en France la recherche, la vérité scientifique, la science, étaient finis. Il y avait une vérité, seulement une, comme pour un adepte du Daesh il avait que le coran, rien d’autre. Je précise que j’avais complètement évité le terrorisme islamiste, c’était 2ans après le 11/9 et un phénomène qui débutait et qui était assez sensible, de plus je ne connaissais rien sur le sujet pour commencer. Alors j’ai complètement changé le sujet du doctorat et je l’ai eu facilement….
Imaginez que c’était 12 ans avant…….je pense qu’aujourd’hui il fallait recopier le blabla de Valls, les interminables paroles de Napoleon-Hollande ou les âneries du multirécidiviste Sarkozy…..
On peut écrire,penser librement en France, mais à condition d’être d’accord avec la pensée unique-dominante….
P.S : je reviens à l’attaque de la Turquie contre l’avion russe, parce qu’il a resté 17secondes à l’espace aérienne turque( ?). Holland et Obama vont soutenir la Grèce si elle descend 2-3navions turques qui violent chaque jour l’espace gr ec ? http://fr.sputniknews.com/international/20151027/1019112090/turquie-grece-ciel-avion.html, https://www.rt.com/news/323429-greece-turkey-airspace-violations/, https://wikileaks.org/plusd/cables/05ATHENS1505_a.html#efmAlIAod . Et chaque fois des Mirages ou F-16 grecs les virent (ca s’appel « du combat aérien virtuel », histoire de dépenser d’argent pour du pétrole et entrainer les pilotes des 2 pays pour l’oncle Sam….quand il aura …besoin

23 réactions et commentaires

  • Laurent // 26.11.2015 à 04h01

    Heureux de voir que le vent du renouveau souffle dans les milieux étudiants. Il reste donc un espoir, parce que les types de ma génération n’y parviendront pas seuls. Merci

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  • kasper // 26.11.2015 à 04h46

    Le titre, particulièrement, est heureux. Il ne faut pas se laisser impressionner, ne pas se laisser traiter de lâche ou de tiède par les va-t-en-guerre : il faut du courage pour vouloir la paix dans cette époque pourrie.

      +9

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    • anne jordan // 26.11.2015 à 15h27

      faites le : un badge , en grosses lettres :
      JE NE SUIS PAS EN GUERRE
      et si on s’offusque , donnez le lien vers  » les crises  » !

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  • Greco // 26.11.2015 à 05h28

    « En tant qu’intellectuel, l’étudiant a le devoir de rechercher, propager et défendre la vérité »
    Le 2003, après avoir eu mon master en Sciences Sociales(en France) et ayant fait mon mémoire de licence/maitrise, sur le même sujet qu’au master, je me suis mis d’accord avec mon prof et le jury, de changer le sujet –pour mon doctorat – pour élargir mes compétences. Alors j’ai décidé de travailler sur le terrorisme “terrorisme ou lutte armée, la définition est l’enjeu ». Je voulais faire une comparaison entre les groupes éradiqués en France Allemagne (Raf, Action Directe, Flnc, Alb, etc. ) et les mouvements violents actifs en Grèce ( actifs encore : http://fr.sputniknews.com/international/20151124/1019753303/grece-athenes-bombe-patronat.html, http://www.tovima.gr/en/article/?aid=756534, http://www.tovima.gr/en/article/?aid=756892. ) . Après 3 ans de travaille intense, des milliers des photocopies et une centaine des livres achetés, j’ai appris par mon prof que mon mémoire risque d’être invalidé ; je ne pouvais pas contester rien, rien, sur la version officielle d’Etat en France !!!!!! J’ai compris alors qu’en France la recherche, la vérité scientifique, la science, étaient finis. Il y avait une vérité, seulement une, comme pour un adepte du Daesh il avait que le coran, rien d’autre. Je précise que j’avais complètement évité le terrorisme islamiste, c’était 2ans après le 11/9 et un phénomène qui débutait et qui était assez sensible, de plus je ne connaissais rien sur le sujet pour commencer. Alors j’ai complètement changé le sujet du doctorat et je l’ai eu facilement….
    Imaginez que c’était 12 ans avant…….je pense qu’aujourd’hui il fallait recopier le blabla de Valls, les interminables paroles de Napoleon-Hollande ou les âneries du multirécidiviste Sarkozy…..
    On peut écrire,penser librement en France, mais à condition d’être d’accord avec la pensée unique-dominante….
    P.S : je reviens à l’attaque de la Turquie contre l’avion russe, parce qu’il a resté 17secondes à l’espace aérienne turque( ?). Holland et Obama vont soutenir la Grèce si elle descend 2-3navions turques qui violent chaque jour l’espace gr ec ? http://fr.sputniknews.com/international/20151027/1019112090/turquie-grece-ciel-avion.html, https://www.rt.com/news/323429-greece-turkey-airspace-violations/, https://wikileaks.org/plusd/cables/05ATHENS1505_a.html#efmAlIAod . Et chaque fois des Mirages ou F-16 grecs les virent (ca s’appel « du combat aérien virtuel », histoire de dépenser d’argent pour du pétrole et entrainer les pilotes des 2 pays pour l’oncle Sam….quand il aura …besoin

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    • tig // 26.11.2015 à 10h26

      Merci, ça change du Bisounours incantatoire qui veut qu’on parle de tout aux terrasses en haussant le ton et à coups d’arguments. Le président (hum hum) de L’UNEF veut-il la liste des cerveaux malades et des sujets interdits?

      Un article sur ce blog faisait remarquer qu’accuser les autres d’être d’infames « complotistes », c’est simplement démontrer qu’on est incapable de voir et de percevoir le cynisme dont l’Homme peut faire preuve. Ou alors en faire preuve tout simplement. Ce qui est encore plus grave car on passe de l’ignorance à l’intention.

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    • Mathieu // 26.11.2015 à 11h36

      Comment une thèse de doctorat peut-elle être invalidée par les autorités? Seul le jury décide ou non de la recevabilité d’une thèse. Bref, je ne suis pas sûr de comprendre exactement qui a invalidé votre thèse et pourquoi. Pouvez-vous expliciter pour qu’on comprenne mieux le mécanisme? Merci!

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    • theuric // 26.11.2015 à 16h15

      La seule chose qui me surprenne est le fait que ça ait commencé si tôt, pour le reste, cela me paraît évident, il y a censure.
      Mais ne vous en faites pas, elle n’est pas que d’état, allez raconter à tout un chacun que nous sommes plus proche d’un refroidissement climatique que d’un réchauffement ou que l’économie-monde est au bord d’une faillite généralisée et vous verrez la réaction.
      En fait, ce contre quoi vous vous êtes confronté est la narrative, dès que vous touchez à cet ensemble d’historiettes ou à une partie d’entre elles, vous vous retrouverez face à un mur.
      Ce mur n’est pas composé d’une incompréhension mais plutôt d’un refus inconscient de percevoir la réalité, voyez comment fut reçu le livre de Monsieur Todd « Qui est Charlie », c’en est un bel exemple.
      Enfin, comme toute censure, celle-ci prendra fin à un moment ou à un autre.
      Mais rendez-vous compte du choc que représentera, pour nombre de gens, pas seulement français, de comprendre que leur narrative n’est qu’une fadaise.
      En cela, il serait intéressant de savoir ce que les sciences sociales perçoivent du processus générant des boucs-émissaires, parce que, c’est aussi de cela dont nous causons, non?

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    • Olivier // 26.11.2015 à 17h58

      Greco
      troublant témoignage en effet! Mais même si ton manuscrit n’a pas plu à la « police académique », il doit avoir sa valeur. Serait-il possible d’y jeter un coup d’œil? Que ton travail de bibliographie et de rédaction serve! moi ça m’intéresse en tout cas!

      Et une fois n’est pas coutume, une analyse intéressante sur le « terreau djihadiste » publiée dans le monde
      http://www.lemonde.fr/idees/article/2015/11/24/le-djihadisme-une-revolte-generationnelle-et-nihiliste_4815992_3232.html
      ça va pas plaire à Valls qui nie les origines sociales du terrorisme

      « Se révolter, c’est dire non. C’est s’opposer, refuser. Mais c’est aussi affirmer. Car si l’esprit de révolte n’est pas animé par un profond désir de changement social, accompagné d’un projet politique cohérent, alors il mène à la stérilité. Combien de révoltes spontanées, d’insurrections violentes et meurtrières, répondant à des conditions d’exploitation terribles, ont fini dans le carnage et l’horreur faute de perspectives ? Si la révolte incarne le côté destructeur, parfois nécessaire au renversement de certaines institutions, la révolution représente l’aspect constructeur indispensable à la modification des rapports politiques, économiques et sociaux. » P. Kropotkine, l’esprit de révolte

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  • Toutatis // 26.11.2015 à 06h30

    Bel article de bisounours : « Nous refusons de déclarer la guerre à l’intérieur de notre pays »
    Pas le choix.

    En ce qui concerne l’extérieur par contre, on peut faire quelque chose.

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    • valles // 26.11.2015 à 07h22

      Un jour faudrait dépasser les frontières de la république, de ces terrasses de cafés et de ces mensonges histoire de rendre les droits de l’homme un peu plus universelles.

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    • francois19 // 26.11.2015 à 08h22

      Pas d’accord, Toutatis. Le refus de la guerre commence au niveau de l’individu par un refus de la violence et un refus de sa propre violence. Donc on peut tout-à-fait améliorer les choses chez soi avant d’aller les améliorer chez les autres… Charité bien ordonnée commence par soi-même, comme on dit…

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      • Toutatis // 26.11.2015 à 12h23

        Le refus de la violence est irrationnel. Si on est attaqué il faut se défendre et défendre les siens. Il y a des violences légitimes.

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        • francois19 // 26.11.2015 à 13h48

          La loi du talion ne mène qu’à une spirale de violence. Elle nous a conduit où nous sommes aujourd’hui. Nous avons besoin d’une désescalade. Aucune violence n’est légitime. Il faut aller contre nos reflexes bestiaux. C’est sûr que ça demande une certaine maîtrise de soi. Une certaine discipline. Je vous renvoie au magnifique témoignage de ce journaliste qui a perdu son épouse au Bataclan. « Vous n’aurez pas ma haine ». Il a assez circulé sur les réseaux sociaux, il est facile à trouver, et il est la seule voie possible pour sauver la paix et se sauver soi-même. Quand bien même je devrais mourir demain, j’espère que personne ne me vengerait, mais qu’on dirait simplement que ma vie n’a pas été complètement vaine, et que les valeurs que j’ai portées demeurent après moi. C’est tout ce qui compte. Nous ne sommes que des passeurs.

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        • Alabama // 26.11.2015 à 16h47

          En gros vous légitimez la violence de Daesh, qui s’est formé en Irak par les survivants comme réponse à l’agresseur USA durant la guère de l’Irak?… Où il y a que notre violence qui est légitime?…

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  • pratclif // 26.11.2015 à 07h52

    Bravo William Martinet. Et merci à Greco pour son témoignage. Continuons d’agir au sein de ce diacrisis. Et transmettre via les twitter Facebook linkedIn.

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  • Nerouev // 26.11.2015 à 08h32

    Il n’y a pas que les sunnites contre les chiites, mais regardons aussi notre monde à l’Occidentale. N’y aurait-il pas une scission profonde vis à vis de la Loi du Marché qui amène la richesse qu’il est bon d’étaler pour les uns et à partager avec ceux qui possèdent les matières premières pour les autres. Peut-être une légère différence religieuse en filigrane qui pourrait, en la négociant, nous aider à plus de paix et moins de guerres.

      +2

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  • francois19 // 26.11.2015 à 08h36

    Après, l’un des vrais problèmes est qu’il y a une mise à distance de la violence dans nos sociétés occidentales. On prend des décisions dont d’autres assument les conséquences. Il y a une forme de virtualisation. Et une vraie mise à distance des victimes, mise à distance à laquelle contribue la technologie… On largue des bombes d’un avion. C’est presque un jeu video…
    C’est aussi en cela que le terrorisme nous interpelle car il nous met face à face avec les effets directs de notre propre violence. La violence devient brusquement visible, palpable, proche, et là, nous sommes horrifiés. Parce que quand on perd un ami, ça nous touche directement. Il n’y a plus de petit écran entre le désespoir et nous…
    Une guerre n’est jamais propre… Et les populations sont toujours perdantes.

      +6

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  • pol // 26.11.2015 à 09h36

    je vois avec plaisir qu’après trente ans d’éducation lamentablement sabotée, les jeunes sont toujours capables de penser le monde et de le comprendre, et ça me réjouit infiniment.
    rien n’est jamais perdu…

    un ex-militaire

      +6

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  • georges glise // 26.11.2015 à 09h59

    la « c,harte de grenoble qui refondait l’unef en 1944 définissait l’étudiant comme un « jeune travailleur intellectuel » et précisait « qu’en tant qu’intellectuel, « la recherche de la vérité était « sa mission la plus sacrée ». j’ai l’impression que le président actuel de l’unef a relu et médité ce texte essentiel pour son organisation à laquelle j’ai appartenu dans ma jeunesse,notamment pendant la guerre d’algérie.

      +3

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  • wilemo // 26.11.2015 à 13h18

    D’accord avec le texte de l’UNEF
    Pas du tout d’accord avec les pratiques de l’Unef, que j’ai cotoyé en 2004 et 2006, a Rennes. Comme.tout a chacun, ils veulent federer autour d’eux pour changer le monde – et c’est plus que louable -, mais y’a plus personne des qu’ils font face a un.discours argumenté pour modifier leurs propres pratiques.
    J’en suis là (las ?) aujourd’hui : les porteurs de bonne parole des organisations structurees sont bien gentils, mais au lieu de demander la confiance des individus, ils devraient commencer par le leur donner.
    (et si « christian », pdt de l’Unef rennes en 2004, lit ça, qu’il.sache que de traiter les gens de fachos quand ils demandent un rapport etayé sur les influences structurelles socio-economiques de l’oragnisation majoritaire de la fac, ça ne se fait pas.)

      +3

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  • V_Parlier // 26.11.2015 à 14h46

    « L’enjeu, au Moyen-Orient comme partout sur la planète, c’est la construction et la défense, dans le cadre du droit international, d’Etats dans lesquelles les populations peuvent se reconnaitre. Cela peut nécessiter le recours à la force… ». Et avec ça: Les printemps arabes et la démocratie…

    Bref, cette fois une bonne tranche de mainstream qui n’entre pas dans les détails les plus importants pour rester bien conventionnelle, avec un petit tartinage bisounours pour assurer un bon relayage médiatique. J’avoue que je ne me suis jamais senti proche des idées de l’UNEF (bien que je puisse m’entendre avec des gens qui n’ont pas ma couleur politique) et je vois que ça ne changera pas aujourd’hui. Je suis cette fois déçu par ce billet, même si en général j’approuve totalement la démarche de ce blog.

      +2

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  • cording // 26.11.2015 à 16h35

    Qu’il soit le bienvenu au club des bisounours, William Martinet !
    Qu’il se rassure notre pays, son pays, n’entrera pas en guerre comme les US de GW Bush en agressant en 2003 un pays souverain quoique l’on en pense. d’où découle une bonne partie des problèmes actuels.
    Je n’oublie pas l’agité qui nous a gouverné entre 2007 et 2012 qui a fait comme son mentor et la gauche morale genre BHL, Kouchner, a détruit un état souverain, la Libye pour le pire.
    En ce qui me concerne je pense que l’adage latin « si vis pacem para bellum » n’est pas mal.

      +2

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    • V_Parlier // 26.11.2015 à 23h04

      Le pire c’est que je suis carrément sûr que ce Martinet a chanté en chœur avec la meute « Assad doit partir » dès 2012, et qu’il a aussi glorifié l’armement des rebelles syriens et la « révolution » ukrainienne. Bref, un faux cul comme le journaliste de Libé que j’ai vu tout à l’heure sur BFMTV se découvrant tout à coup pacifiste et anti-interventionniste. Inutile de dire comment ce journaliste s’est fait laminer par le guerrier contre qui il débattait! Rien que pour ça, j’étais content! Il n’avait rien à présenter qui pouvait tenir debout dans ses arguments inconsistants, tant il devait faire des efforts de géopolitiquement correct. Et l’autre (au moins cohérent dans ses idées) en a profité tant qu’il pouvait pour le rendre ridicule!

      Et je suis sûr qu’il y a 2 ans les deux protagonistes étaient d’accord sur tout! Donc, conseils à ceux qui ont trop lu Libé: Qu’ils ne cherchent pas à défendre des causes pacifistes, parce-qu’ils rendent ainsi service à leurs adversaires!

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