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Le financement du terrorisme, le président et les éléphants… Par Richard Labévière

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Source : Proche & Moyen-Orient, Richard Labévière, 30-04-2018

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LE FINANCEMENT DU TERRORISME, LE PRESIDENT ET LES ELEPHANTS…

Jeudi dernier au siège de l’OCDE à Paris, le président de la République Emmanuel Macron a clôturé une conférence intitulée « No Money for Terror – Conférence de lutte contre le financement de Daech et Al-Qaïda ». Un « Pas d’argent pour la terreur » n’aurait empêché personne de dormir, mais les anglicismes, « ça fait plus moderne », disent les communicants ! Toujours est-il que durant une journée et demie, plusieurs centaines d’experts de haut niveau (financiers, juristes, membres des services spéciaux – et pas ceux de BFM ou C dans l’air), des représentants de 70 pays et d’une vingtaine d’organisations internationales ont pu croiser leurs expertises au sein de différents ateliers et tables rondes1.

Les participants que prochetmoyen-orient.ch a rencontrés, se sont unanimement félicités de la qualité de l’organisation et de la logistique, ainsi que du contenu des travaux. Dont acte – et bravo aux chevilles ouvrières de cette réunion qui conforte la « French touch » et consolide les outils de lutte contre le financement du terrorisme.

Cela dit, en se réduisant à Dae’ch et la Qaïda (ce qui n’est pas si mal en un jour et demi), cette conférence n’a pas été jusqu’à mettre en évidence la révolution copernicienne – le grand retournement – qui s’opère depuis plusieurs années en matière de financement du terrorisme. Les acteurs contemporains des violences les plus radicales s’émancipent progressivement de leurs traditionnels bailleurs de fonds pour devenir eux-mêmes – des acteurs – à part entière – de production de richesses et d’accumulation du capital. Comme les mafias et les syndicats du crime, les organisations terroristes d’aujourd’hui s’imposent comme des entrepreneurs économiques, pas seulement à travers le commerce des otages et leurs différents trafics, mais en optimisant les possibilités d’investissements et en les diversifiant.

En détruisant les Etats-nations, les services publics et les politiques de redistribution sociale, la mondialisation sauvage et dérégulée génère – organiquement, de manière immanente, normative et diversifiée – du terrorisme2. Et dans ce contexte, il ne suffit pas d’améliorer les outils du GAFI (Groupe d’action financière internationale)3, mais il faudrait s’attaquer directement aux places off-shore et aux paradis fiscaux dont la majorité demeure sous pavillon britannique ou américain !

Le terrorisme contemporain est devenu la face cachée de la mondialisation, inspirant et générant des « pompes à fric » dans de multiples secteurs de production de biens et services, à commencer par celui de la sécurité. Désormais, le terrorisme, ses logiques, ses acteurs et ses gestionnaires de fortune sont installés au cœur de nos économies transnationales, globales et dérégulées.

Devant les ministres des Affaires étrangères d’Arabie saoudite et du Qatar notamment (deux pays qui financent, depuis plus de trente ans, l’expansion de l’Islam radical, matrice principale du terrorisme actuel), le président Macron a introduit son propos en invoquant avec force « le multilatéralisme ». Cet appel a sonné d’une manière d’autant plus curieuse que le président français rentrait tout juste de Washington où il s’est pleinement associé à une annonce unilatérale très grave : le remplacement de l’accord sur le nucléaire iranien par un « nouvel accord », ce qui revient à abroger le précédent !

Il s’est attaché ensuite à dégager plusieurs priorités : le contrôle du cyber-espace, des territoires et des théâtres (Irak, Syrie, Sahel, Corne de l’Afrique, Asie du Sud-est, etc.), attirant ensuite une attention prioritaire sur les mécanismes de radicalisation en acte et en puissance aujourd’hui dans les prisons françaises.

Saluant la « Coalition de Paris », il a ensuite fixé cinq priorités :

  1. « Organiser un cadre légal et opérationnel en vue du recueil et du partage de l’information le plus large entre nos services ». Commentaire : ouvert depuis longtemps, ce chantier n’est pas nouveau !
  2. « Prévenir le détournement des instruments financiers légitimes en luttant contre l’anonymisation des circuits financiers terroristes, y compris ceux qui abusent de la générosité du public ». Commentaire : en la matière, on se demande pourquoi les mosquées salafistes et la multitude de vitrines des Frères musulmans – autant de points de collectes, sinon de rackets effectués dans les communautés musulmanes de France et d’Europe -, n’ont pas été, tout simplement, fermées.
  3. « Gérer avec discernement l’utilisation dans les circuits financiers des nouvelles technologies comme le mobile banking ou le crowdfunding ». Commentaire : cela fait belle lurette que ces nouveaux outils financiers, comme ceux de la planète numérique, devraient être sous tutelle et contrôle d’une agence spécialisée de l’Union européenne et des Nations unies, dotée de moyens coercitifs.
  4. « Accroître le soutien aux Etats vulnérables tout comme la pression sur les Etats défaillants ». Commentaire : C’est, en principe, l’une des tâches de toute politique étrangère et des différents organes politiques et techniques des Nations unies.
  5. « Faire grandir et progresser le GAFI ». Commentaire : c’est ce qu’on répète à chaque réunion internationale consacrée à la lutte contre le financement du terrorisme, depuis sa création en 1989, puis avec l’adoption d’une dizaine de résolutions du Conseil de sécurité depuis les attentats du 11 septembre 2001.

Bien-sûr, ces différents rappels ne peuvent pas nuire et il est bon qu’ils soient réaffirmés à Paris. Mais en définitive, on reste sur sa fin/faim, dans la rhétorique volontariste du « y’a qu’a, faut qu’on ». Et les dix recommandations du « Communiqué final de l’Agenda de Paris » sont toutes aussi générales et formelles :

  1. Poursuivre le renforcement de nos cadres juridiques et opérationnels internes pour la collecte, l’analyse et le partage des informations par les autorités nationales ;
  2. Lutter contre les transactions financières anonymes ;
  3. Accroître la traçabilité et la transparence des fonds destinés aux organisations à but non lucratif et aux oeuvres caritatives ;
  4. Anticiper et prévenir le risque de détournement des nouveaux instruments financiers ;
  5. Travailler en collaboration avec le secteur privé, en particulier l’industrie du numérique, pour lutter contre le financement du terrorisme ;
  6. Réaffirmer l’utilité des mécanismes nationaux et internationaux de gel et de saisie des avoirs ;
  7. Renforcer l’efficacité de la coopération internationale :
  8. Soutenir la légitimité, la visibilité et les ressources du GAFI et des ORTG4 ;
  9. Renforcer notre engagement collectif envers les États qui ne satisfont pas aux normes ou manquent de capacités ;
  10. Maintenir notre mobilisation commune contre le financement du terrorisme.

L’équilibre entre l’ajustement des moyens de lutte contre le terrorisme et la préservation des libertés civiles et politiques de nos vieilles démocraties est un art difficile. Une évidence domine ces différentes annonces : la circulation de l’argent liquide sera bientôt impossible, permettant la traçabilité de toutes espèces de transactions commerciales, même et surtout les plus simples. Et dans cette perspective, il est à craindre qu’on harcèle encore plus les simples contribuables, les PME et, d’une manière générale, les classes moyennes soumises à un maillage fiscal de plus en plus serré ! Au nom de la lutte contre le financement du terrorisme – entre autres – s’installe progressivement une fiscalité, sinon une justice numérique, gérées par algorithmes et autres programmeurs Folamour !

Plus sérieusement, le procureur de la République de Paris François Molins – qui a identifié 416 donateurs français de Dae’ch, sans révéler les montants en cause – aurait pu nous parler aussi du cimentier Lafarge qui a dû verser des fonds à plusieurs organisations terroristes pour maintenir ses activités dans des régions syriennes aux mains des jihadistes. Plus largement, il aurait pu nous parler aussi de la « diplomatie économique » de Laurent Fabius, qui a poussé notre pays à multiplier la signature de contrats avec des décideurs financiers d’Arabie saoudite, du Qatar et d’autres pays (la Turquie notamment), dont on sait pertinemment qu’ils participent à l’expansion de l’Islam radical depuis très longtemps5 : bon nombre de ces contrats auraient pu faire sans doute l’objet de procédures judiciaires !

Dans ce contexte, fidèle à sa diplomatie du chéquier, l’Arabie saoudite tente de se racheter une conscience en refilant quelques cacahouètes au G5-Sahel. C’est un peu court ! L’assèchement des ONGs islamistes, associations dites « caritatives » et autres Madrassas (écoles coraniques), qui diffusent quotidiennement la haine sur tous les continents serait autrement plus efficace.

Le procureur de la République aurait pu aussi citer quelques exemples internationaux qui ramènent structurellement à la face cachée de la mondialisation. Dernièrement, les frasques sexuelles du producteur phare d’Hollywood Harvey Weinstein ont polarisé l’attention sur l’industrie américaine du cinéma. Outre le fait d’être l’une des grandes machineries idéologiques – dont la principale fonction est de transformer le massacre des Indiens, Latino-américains, Vietnamiens, Palestiniens, Irakiens, Syriens autres peuples résistant à l’hégémonie américaine, en autant d’obligations salvatrices pour le plus grand bien de l’humanité toute entière – Hollywood est d’abord une lessiveuse facilitant blanchiment et recyclage de l’argent des grandes mafias et syndicats du crime.

Plus concrètement encore, trois exemples confirment les mutations du terrorisme contemporain en entreprises économiques qui profitent de la mondialisation. Ils nous ramènent aux théâtres sahélien et de la Corne de l’Afrique, évoqués par le président de la République. Des côtes de Mauritanie à la Corne de l’Afrique, se sont développés une multitude de segments d’une menace désormais composite et hybride : les acteurs des terrorismes locaux y convergent en autant de « joint-ventures » qui associent jihadistes, commerçants, militaires et responsables politiques. Aux coups de main d’un terrorisme dit de « razzia », s’est ajouté différents secteurs d’un « affairo-islamisme » extrêmement prospère. La finalité « jihadiste » est devenu l’alibi, sinon l’habillage d’activités mafieuses et criminelles destinées à dégager le plus d’argent possible.

  1. La cocaïne des cartels du Venezuela, du Brésil et de Colombie atteint les côtes de l’Afrique de l’Ouest par différentes têtes de pont aéro-portuaires. Avec l’aide et les moyens de transport de différents groupes terroristes (Al-Qaïda au Maghreb islamique/AQMI, Ansar Eddine, MUJAO, etc.), cette marchandise remonte vers le nord, à travers la bande sahélo-saharienne, à destination d’autres zones portuaires de Libye, de Tunisie et du Maroc. Par l’intermédiaire de contrebandiers spécialisés et de filières de migrations clandestines, la cocaïne se répand en Méditerranée avant d’être débarquée dans différents points de redistribution de plusieurs pays européens.
  2. Sous le régime de Blaise Compaoré, les appareils d’Etat du Burkina-Faso versaient régulièrement aux groupes terroristes locaux un « impôt de la sécurité » pour épargner au pays leurs attaques et attentats. Les successeurs ont coupé le robinet, amenant les « jihadistes » à reprendre leurs attaques ciblées contre des hôtels et d’autres infrastructures touristiques fréquentées par des Occidentaux. Pour restaurer la « paix de la peur », le nouveau pouvoir burkinabé a dû reprendre des versements réguliers aux terroristes et trafiquants locaux.
  3. Dans dix ans, les braconniers africains auront anéanti les derniers rhinocéros et hardes d’éléphants du Grand continent. Avec les girafes et d’autres espèces, l’extinction des éléphants et des rhinocéros signera la disparition des plus gros mammifères de la planète. Dans plusieurs pays d’Afrique centrale, les stocks de cornes, de peaux et d’autres sujets de la biodiversité (perroquets, reptiles et bois tropicaux) sont acheminés par les activistes de Boko-Haram vers les ports somaliens – dont celui de Kimayo – aux mains des Shebabs, au sud du pays, non loin de la frontière kenyane. Ces flux criminels sont orientés en direction de la Chine, transitant notamment par Zanzibar, Dubaï et plusieurs ports pakistanais.

D’autres ports, notamment en mer Rouge, sont concernés par ce redéploiement affairo-islamiste. Exemple : au grand dam de l’Egypte, des investisseurs du Qatar et de Turquie ont obtenu la gestion de l’île de Suakin (autrefois possession égyptienne) au Soudan, exactement en face du port saoudien de Djeddah. En grande partie aux mains des groupes jihadistes de la Corne, le commerce local du qat6 génère d’importants capitaux réinvestis dans différentes compagnies de transport maritime, de gestion et d’installations portuaires.

Ces différentes évolutions débouchent sur un constat stratégique dernièrement souligné par la Revue stratégique de défense et de sécuritéremise au président de la République par Arnaud Danjean en novembre dernier : la nécessité de renforcer la base française de Djibouti, désormais épicentre d’un grand jeu depuis l’installation des Etats-Unis, de la Chine, du Japon et, dans une moindre mesure de l’Italie et de l’Allemagne. Les Saoudiens y annoncent également une installation militaire prochaine, tandis que la Turquie y multiplie mosquées et écoles coraniques.

Dans son essai fulgurant – La Part maudite – qui date de 1949, l’essayiste Georges Bataille démontre que tout processus d’expansion économique s’accompagne d’une part incompressible de gaspillage, qu’il appelle la « consumation ». La mondialisation actuelle se caractérise par des mécanismes inédits d’expansion financière colossale. Sa part de consumation génère une casse sociale toute aussi inédite et une multiplication de guerres et de violences asymétriques ayant systématiquement recours aux modes opératoires terroristes. Le terrorisme contemporain s’impose bel et bien comme la part maudite de la mondialisation. Et ce parallélisme mortifère requiert bien d’autres décisions que celle d’une consolidation du GAFI.

Si le président de la République a fait allusion à ces multiples formes hybrides de la menace terroriste, en revanche il n’est pas suffisamment remonté aux causes et ses recommandations n’ont pas tenu compte de la disparition des éléphants… A tout le moins, il aurait quand même fallu poser sur la table le dossier des places off-shore, des paradis fiscaux et des Chambres de compensation internationales. En matière de régulation financière, il a même invoqué la Commission européenne. Si ce n’est de l’humour, c’est en tout cas plutôt cocasse puisque son président actuel – Jean-Claude Juncker, premier ministre du Luxembourg de 1995 à 2013 – a été lui-même aux premières loges de l’un des épicentres européens du financement du terrorisme.

Après la Coalition de Paris, une réunion de même type doit se tenir l’année prochaine en Australie. Espérons d’ici-là que la raison critique engagée dans la lutte contre le financement du terrorisme aura fait quelques progrès.

Bonne lecture, et à la semaine prochaine.

Richard Labévière
30 avril 2018

PS/ Dans la liste des 72 pays ayant participé à la conférence de Paris, on ne trouve pas l’Iran. Ce pays important a-t-il été invité ou non ? Ce point reste à éclaircir.

1 Le même jour à Paris, le Dr. Abdelrahim Ali, le Dr. Ahmed Youssef et Atmane Tazaghart du CEMO (Centre des études du Moyen-Orient) ont tenu un colloque de haut niveau, intitulé « Les nouveaux défis de la lutte contre le financement du terrorisme ».
2 Richard Labévière : Terrorisme, face cachée de la mondialisation. Editions Pierre-Guillaume de Roux, novembre 2016.
3 Le GAFI est un organisme intergouvernemental de lutte contre le blanchiment d’argent et le financement du terrorisme. Il a été créé par le G7 lors du sommet de l’Arche à Paris en 1989, en réponse à des préoccupations croissantes au niveau international concernant la lutte contre le blanchiment de capitaux. C’est un groupe d’action rassemblant des représentants des États membres du G7, de la Commission européenne et de sept autres pays.
4 Il existe trois groupes régionaux de lutte contre le blanchiment des capitaux, appelés communément Organismes Régionaux de Type GAFI (ORTG), qui disposent du statut d’observateur auprès du GAFI : 1) Groupe d’action financière pour le Moyen-Orient et l’Afrique du Nord contre le blanchiment de capitaux et le financement du terrorisme (GAFIMOAN) ; 2) Groupe anti-blanchiment de l’Afrique orientale et australe (GABAOA) ; 3) Groupe intergouvernemental d’action contre le blanchiment d’argent en Afrique de l’Ouest (GIABA). Un quatrième groupe est en cours de création dans le cadre de la Communauté Economique et Monétaire d’Afrique Centrale (CEMAC) et de l’Union Monétaire de l’Afrique Centrale (UMAC). Il s’agit du Groupe d’action contre le blanchiment d’argent en Afrique centrale (GABAC).
5 Richard Labévière : Les Dollars de la terreur. Editions Grasset, 1998 et Les Coulisses de la terreur. Editions Grasset, 2003.
6 Le qat ou khat, est un arbuste (une sorte de fusain) de la famille des Célastracées, originaire d’Éthiopie, dont la culture s’est étendue à l’Arabie (surtout au Yémen) vers le xve siècle. Il est consommé par les habitants de ces régions qui en mâchent longuement les feuilles pour leur effet stimulant et euphorisant comparable à celui de l’amphétamine. Qat désigne aussi la substance psychotrope contenue dans les feuilles de cette plante.

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Source : Proche & Moyen-Orient, Richard Labévière, 30-04-2018

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Commentaire recommandé

Catalina // 04.05.2018 à 07h26

« Constitue également un acte de terrorisme le fait de financer une entreprise terroriste en fournissant, en réunissant ou en gérant des fonds, des valeurs ou des biens quelconques ou en donnant des conseils à cette fin, dans l’intention de voir ces fonds, valeurs ou biens utilisés ou en sachant qu’ils sont destinés à être utilisés, en tout ou partie, en vue de commettre l’un quelconque des actes de terrorisme prévus au présent chapitre, indépendamment de la survenance éventuelle d’un tel acte ».
http://sylvain-baron.blogspot.fr/2018/01/lettre-de-revocation-adressee-emmanuel.html

23 réactions et commentaires

  • Nicolas // 04.05.2018 à 07h01

    « Outre le fait d’être l’une des grandes machineries idéologiques – dont la principale fonction est de transformer le massacre des Indiens, Latino-américains, Vietnamiens, Palestiniens, Irakiens, Syriens autres peuples résistant à l’hégémonie américaine, en autant d’obligations salvatrices pour le plus grand bien de l’humanité toute entière – Hollywood est… »
    Merci d’avoir écrit cette évidence trop souvent ignorée. Après la guerre, l’ouverture des salles de cinémas françaises au lavage de cerveau hollywoodien était d’ailleurs une condition sine qua non des prêts du « plan Marshall ».

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  • Catalina // 04.05.2018 à 07h26

    « Constitue également un acte de terrorisme le fait de financer une entreprise terroriste en fournissant, en réunissant ou en gérant des fonds, des valeurs ou des biens quelconques ou en donnant des conseils à cette fin, dans l’intention de voir ces fonds, valeurs ou biens utilisés ou en sachant qu’ils sont destinés à être utilisés, en tout ou partie, en vue de commettre l’un quelconque des actes de terrorisme prévus au présent chapitre, indépendamment de la survenance éventuelle d’un tel acte ».
    http://sylvain-baron.blogspot.fr/2018/01/lettre-de-revocation-adressee-emmanuel.html

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    • Eric83 // 04.05.2018 à 09h43

      Merci pour ce lien, Catalina. Dommage pour moi que je ne l’ai pas connue plus tôt car des articles juridiques seraient venus étayer ma récente saisine de la CJR au sujet de l’ingérence illégale depuis 2012, de l’armement des « rebelles » aux bombardements des 13/14 avril dernier, de l’Etat Français en Syrie.

        +7

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  • Toff de Aix // 04.05.2018 à 08h03

    Notre bon président, ainsi que tous les suiveurs atlantistes de l’oncle Sam, vit dans un rêve.

    Il croit pouvoir éradiquer le terrorisme en accroissant la mondialisation, la financiarisation, et au final la prédation de la planète.
    Il croit pouvoir vivre dans un monde où la croissance serait miraculeusement devenue « verte », comme si le pillage des ressources à travers le système françafrique par exemple, pouvait durer éternellement sans conséquences aucunes…

    Il est persuadé que nos alliés coupeurs de tête les coupent avec humanité, ce qui n’est sans doute pas le cas de nos ennemis, qui eux sont des « barbares ».
    Un tel ramassis de délires confine au cas le plus psychiatrique qui soit : comment peut on s’aveugler à ce point ?

    Ce n’est pas être « communiste » que d’affirmer, pardon de le redire, que le capitalisme tue la planète et les humains qui sont dessus. C’est une simple et évidente vérité, qui ne demande qu’à être partagée par le plus grand nombre, avant qu’il ne soit trop tard pour tout le monde. C’est une question de survie.

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    • DUGUESCLIN // 04.05.2018 à 08h26

      En fait le vrai problème est la domination du monde par la finance. Le capitalisme utilisé de façon pernicieuse, sauvage et impitoyable permet de concentrer la finance dans les mains de ceux qui entendent installer leur gouvernance et leur suprématie sur toute la planète réduisant les peuples à la soumission et l’esclavage comme de simples utilitaires exploitables, auquel on ne reconnaît même plus le statut « d’humain ». La finance détient les clés de la guerre et n’hésite pas à sacrifier des millions de personnes humaines, comme on pourrait écraser une fourmilière. Voyez, l’Irak, la Libye et les autres écrasés, éclatés, détruits sous les bombes. « Mon ennemi est la finance »disait notre précédent président. Vrai ou faux? Le nouveau gestionnaire en place ne se cache même plus, il pourrait dire « mes amis sont les financiers ».

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      • Toff de Aix // 04.05.2018 à 09h17

        Votre commentaire appelle une nouvelle question : le capitalisme peut-il exister sans la finance ? Peut-il être un modele de société/un mode de vie respectueux des écosystèmes ? Surtout quand il est assis sur la variable de la croissance, dans un monde aux ressources limitées ? Je sais, ça fait plus d’une question, mais au fond, je ne pense pas que ce modèle d’organisation soit le meilleur pour la planète, et par extension pour l’espèce humaine. Que serait un capitalisme sans finance ? J’ai un peu de mal à l’envisager en fait, car l’accumulation de capital, dans la durée, conduit inévitablement à la financiarisation de l’économie. Du moins c’est comme ça que je le vois (me tromperai-je ?)

        Un constat demeure : tout ceci est en train de finir, l’illusion de puissance de certains se heurte au mur de la réalité. Nous avons grossi au delà de toute mesure, et il faut bien avouer que l’énergie fossile abondante et bon marché nous y a poussés. Mais bientôt, tout ceci sera du passé. C’est allé bien trop loin, la dette est trop colossale, l’économie est en état de mort cérébrale. Espérons juste avoir le temps et l’opportunité d’inventer, voire de réinventer de nouveaux modes de vie au milieu du chaos qui s’annonce.

        Personnellement je ne pleurerai pas sur cet ancien monde, j’en ai déjà fait mon deuil, et j’essaie, à mon petit niveau, de préparer une transition. Il y a encore tant à faire…

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        • Nouréiev // 04.05.2018 à 09h45

          En fait, le grand capital c’est la Terre elle-même mais il lui manque un bon expert comptable.

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      • Pinouille // 04.05.2018 à 12h06

        Notez bien que je partage vos constats pessimistes sur l’évolution du monde et ses déviances.
        Mais je pense qu’incriminer le capitalisme ou la finance ou la mondialisation, c’est faire un mauvais diagnostic.
        Le capitalisme repose sur le principe qu’un individu s’investira davantage dans la recherche de son propre profit que dans celui de la communauté. On a beau tourner la chose dans tous les sens, ce principe est vérifié (nature humaine). Ainsi, tout système qui ne reposera pas sur ce principe sera tôt ou tard en perte de vitesse/richesse/influence/etc par rapport à un système capitaliste. L’histoire l’a déjà montré à plusieurs reprises. Ce n’est pas une question de morale, mais d’efficacité.
        La finance (au sens noble du terme), c’est prêter de l’argent qu’on n’a pas pour financer des projets qui, s’ils réussissent, enrichiront le promoteur et le prêteur: gagnant-gagnant si le risque est maîtrisé.
        La mondialisation est un phénomène irréversible. Je peux comprendre que l’on puisse envisager de s’y opposer, mais à quel prix…

        C’est le dévoiement de chacun de ces principes/phénomènes/systèmes qui mène le monde à sa perte. Dévoiement qu’il serait fastidieux de décrire dans le détail: les origines et les causes sont amha très diverses. Elles peuvent se résumer à la hache par le constat que les autorités officielles occidentales ont progressivement abandonné leurs prérogatives d’intérêt public (impôts, régulation, sanctions, etc) au profit d’intérêts privés/particuliers.

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        • clauzip12 // 06.05.2018 à 23h58

          Le système financier a besoin d’augmenter les dividendes en permanence.
          Le plafond commence à se faire sentir;les dividendes liés à l’expansion permanente grâce à l’utilisation des ressources devient un peu plus difficile,par ailleurs la croissance indispensable de la consommation n’évolue que très peu à la hausse.
          La concentration des richesses crées ne donne pas et de moins en moins la possibilité à l’humanité moins 0,1% de maintenir sa consommation pourtant tres ,trop faible dans de nombreux pays.
          Par conséquent,bien que ce constat soit connu des prédateurs la tendance est de diminuer les revenus des salaries zones favorisées par la mise en concurrence,au moins disant ,aux contraintes pour travailler quelle que soit la rémunération.
          Nous allons vers une évolution vers le bas pour permettre des dividendes continus chez les 0,1% et poursuivre l’augmentation, des écarts de richesses! …juqu’à quand,jusque ou?

            +1

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  • Charles Michael // 04.05.2018 à 08h08

    Merci Richard Labébière
    j’ai particulièrement apprécié la citation de Georges Bataille sur la part incomprésible du ‘gaspillage’,
    cette part d’ombre, de consumation, qui semble le levier de fait des pouvoirs politiques, financiers et idéologiques a bien débordé dans le choix du désordre fait principalement par les Dominants USA, UE .
    A défaut d’une proposition positive crédible, la Communauté Internationnale (l’Otan) promeut et s’associe avec le pire en faisant semblant ‘en même temps’ de le combattre.
    Le but réel et ultime étant de brider l’émergence de la Grande Union Euro-Asiatique et tout devrait être vu et compris dans cette perspective.

      +8

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  • Julie Péréa // 04.05.2018 à 08h22

    Le développement des Nouvelles Routes de la soie est une solution à la lutte contre le terrorisme. Quand les pays « développés » s’entendent à la résolution d’un conflit par le développement, çà aboutit, par exemple, au rapprochement des deux Corées.
    Tant que les dirigeants occidentaux suivront aveuglément les desirata de l’empire financier britannique (Affaire Skripall, Syrie), obligé de sortir du bois tant son empire est menacé, la lutte contre le terrorisme ne résumera qu’à de belles paroles creuses.
    C’est le Glass Steagall global de Roosevelt et des banques nationales dont les pays du monde doivent se doter pour se développer et se co-développer. L’essor économique amenant au progrès social, les gens ne rejoindront plus les terroristes.
    A nous aussi, en France, d’en parler avec nos députés pour qu’eux-mêmes à leur tour mette la pression sur le gouvernement.
    Aux armes (intellectuelles) citoyens ! Formons nos bataillons contre la dictature financière de la City et Wall Street à laquelle se soumet notre président…

      +28

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    • Pinouille // 04.05.2018 à 15h29

      Je plussoie à votre propos.
      Une petite nuance toutefois: « L’essor économique amenant au progrès social, les gens ne rejoindront plus les terroristes. »
      Ce n’est pas systématique ni automatique. Car cela dépend de la manière dont les richesses sont (ou non) distribuées à l’intérieur d’une société. C’est peut-être moins le faible niveau de vie qui crée le sentiment de revanche que l’écart de niveau de vie entre les différentes « classes » d’un même pays.

        +2

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      • Julie Péréa // 05.05.2018 à 09h32

        C’est la misère causée par les puissances coloniales qui ne seraient rien ou peu sans le pillage des ressources des pays d’Afrique et d’ailleurs, par l’absence de perspective pour nos jeunesses ; quand Macron leur dit qu’il faut détruire le code du travail pour pouvoir travailler, Poutine leur dit qu’ils ont pour mission de mieux accueillir qu’ils ne l’ont été les générations futures. Ajoutons les guerres perpétuelles de l’OTAN facilitant le pillage aussi.
        Les gens ont rejoint des groupes terroristes parce qu’ils étaient payés. Une fois à l’intérieur, drogués pour commettre l’innommable.
        La Chine en se développant a sorti 700 millions de personnes de l’extrême pauvreté grâce à une banque nationale et un Glass Steagall. Cà marche donc. Les pays qui veulent faire de même ont tout intérêt à se tourner vers la Nouvelle Banque de Développement des BRICS et la Banque Asiatique d’Investissement pour les Infrastructures. Le FMI, la Banque mondiale (instruments occidentaux) exigent des « réformes structurelles » dans la santé, l’éducation, la recherche pour s’acquitter de leurs dettes, autre cause de misère.
        http://www.afriquedufutur.fr/declaration-dabuja-la-troisieme-revolution-africaine-est-en-marche-2/

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  • ZX // 04.05.2018 à 08h27

    Un de ces jours micron va nous sortir une mesure « exceptionnelle » pour lutter contre le terrorisme, réduit à une de ses caractéristiques, l’anonymat : l’abolition du cash. La voilà la solution !

      +3

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  • LA ROQUE // 04.05.2018 à 08h59

    Ce n’est pas Macron qui disait il y a quelques mois :

    « Dans mon dialogue avec les Emiriens, les Saoudiens et les Qatariens, j’aborde la question du financement du terrorisme. Le Qatar et l’Arabie saoudite ont financé des groupements qui n’étaient pas les mêmes, mais qui ont de fait contribué au terrorisme ».

    Et maintenant il participe à une conférence sur la lutte contre le financement du terrorisme devant les ministres des Affaires étrangères d’Arabie saoudite et du Qatar, deux pays qui financent depuis plus de trente ans, l’expansion de l’Islam radical, matrice principale du terrorisme actuel,comme le rappelle l’auteur.

    Franchement pendant combien de temps encore vont ils nous prendre pour des imbéciles ?
    De plus non seulement les différents gouvernements successifs n’ont jeté l’opprobre sur ces pays mais en plus il existe une convention fiscale avec le Qatar. Cette convention, qui datait de 1990, a été révisée en 1998 par Nicolas Sarkozy et l’émir du Qatar.Elle exonère d’impôt les plus-values immobilières et les gains en capital réalisés par le Qatar…

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  • Brigitte // 04.05.2018 à 09h07

    Paris et Bruxelles ont l’honneur et le privilège d’héberger le siège des principales organisations internationales d’influence de l’empire américain (soft power): OCDE, UNESCO, OTAN. Le siège de l’OCDE est au château de la Muette…. L’ironie des mots.
    La grande muette n’était-ce pas aussi le surnom de l’armée française?
    Tout ça pour dire que depuis la dernière guerre mondiale, la France n’a plus vraiment le droit à la parole, juste celui de présenter le siège à ceux qui s’assoient sur notre indépendance.
    A Matignon, il y a bien un petit trône en carton…
    Malheur à toi, pays dont le roi est un enfant…..

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  • DUGUESCLIN // 04.05.2018 à 09h11

    Couper le financement des terroristes, c’est évident. C’est donc la finance qu’il faut attaquer pour arrêter le financement.
    Mais comment empêcher ceux qui détiennent la finance de financer quand en même temps on les soutient et qu’on se soumet à leurs dictats?

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  • Arcousan09 // 04.05.2018 à 09h59

    De toute façon dites vous bien que le terrorisme chez nous est la réponse directe à nos propres agressions chez eux et ça les politiques en ont parfaitement conscience …. Je me pose même la question de savoir si les attentats ne sont pas attendus afin de justifier auprès du public lambda la continuation des agressions, de la chasse aux bouchers sanguinaires, des guerres dites « humanitaires » et de la « démocratisation » et la « pacification » à coup de canon ….
    Et Lafarge ???? Nos politiques n’étaient pas au courant …. !!!

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  • Usamaandco // 04.05.2018 à 10h05

    Bravo une nouvelle fois à Richard Labévière.

    Une petite remarque d’ordre naturaliste: éléphants et rhinocéros sont sans doute les plus gros mammifères terrestres mais sont largement devancés par de nombreux mammifères marins.

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  • WASTERLAIN // 04.05.2018 à 10h10

    Quand on sait que certains pays participants, dont la France, ont financé directement ou indirectement Al Nosra, Filiale d’Al Quaïda et si on ajoute le financement de Daesh par la revente du pétrole volé à la Syrie et à l’Irak, financement à ciel ouvert de notre aviation censée lutter contre ces terroristes, on mesure l’hypocrisie et la complicité de ces pays. Pour rappel, ces terroristes sont responsables de plus de 240 morts en France…

      +11

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    • Eric83 // 04.05.2018 à 10h34

      …et c’est bien pour ces raisons que nos députés ont le Devoir d’ouvrir une ou plusieurs enquêtes parlementaires sur les agissements du gouvernement et que c’est aux citoyens de leur rappeler cette charge constitutionnelle qui est la leur : le contrôle de la politique mise en oeuvre par le gouvernement.

        +10

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  • Christian Gedeon // 04.05.2018 à 12h44

    Ouf,M.Laveviere est même modere dans cet article. Parceque la vérité est que ces raouts sont juste de la foutaise. Comme si on ne connaissait pas les tenants et aboutissants de cet argent la,mais aussi celui des tous les trafics,des sommes folles qui sont tranquillement blanchies de par le monde,dans le systéme bancaire au sens large… Faudrait voir à arrêter de se payer notre tronche à ce point la…encore M. Labeviere,encore. Allez jusqu’au bout des choses. Il faut dire clairement que des banques du monde entier,et un paquet de banques dites occidentales participent à plein regime à toutes les saloperies,terrorisme compris, qui se passent en ce bas monde….ce sont des milliers de milliards de dollars dont on parle. Foutaise et hypocrisie.

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  • Victor // 05.05.2018 à 14h34

    Le déracinement de population via l’immigration, est autant, sinon plus coupable que la perte de pouvoir de l’état dans la naissance du terrorisme.

    L’immigration est un substrat idéal pour le terrorisme, qui trouve là des déracinés complètement paumés, cherchant une identité à laquelle s’accrocher, de l’action pour se valoriser, une revanche historique. C’est l’édification de cinquièmes colonnes en son sein. Ca n’est pas très malin …

    Et l’état en est responsable, contre l’avis des peuples de souche.

    Assumer et reconnaitre ses erreurs, au lieu de tout mettre sur le dos des autres, permet de gagner en crédibilité.

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