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31.octobre.201931.10.2019 // Les Crises

Le grand changement : la géopolitique de la récession imminente – Par Alastair Crooke

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Source : Strategic Culture, Alastair Crooke,

© Photo : Flickr/investmentzen

La perspective d’une récession mondiale imminente n’est-elle qu’une question économique à discuter dans le cadre de la grande crise financière de 2008 – autrement dit, les banquiers centraux ont-ils ou non gaspillé les outils disponibles pour la gérer ? Ou bien, existe-t-il un modèle plus large de marqueurs géopolitiques qui peuvent expliquer son arrivée ?

Heureusement, nous avons de l’aide. Adam Tooze est un historien britannique primé, en poste actuellement à l’Université de Columbia, dont les histoires de la Seconde Guerre mondiale (Le salaire de la destruction) et de la Première Guerre mondiale (Le déluge) racontent 100 ans de spirale, de « pochettes-cadeau » de la dette mondiale, de récession (certaines imprégnées d’idéologie) et de modèles commerciaux à l’exportation, tous ayant façonné notre géopolitique. Ce sont les mêmes variables, bien sûr, qui sont en jeu aujourd’hui.

Les livres de Tooze décrivent un modèle originel constitué d’événements liés et qui se répètent au cours des deux guerres – mais il y a d’autres idées à trouver dans ce premier modèle : la manière dont les modalités politiques ont été affectés, comment l’idée d’empire s’est métamorphosée et comment l’accumulation de dettes a provoqué de profonds changements.

Mais d’abord, comme le note Tooze, le « modèle » a émergé suite à l’observation de Woodrow Wilson en 1916, selon laquelle « la Grande-Bretagne a la terre, et l’Allemagne la veut ». En fait, il s’agissait aussi de la peur de l’élite britannique face à des rivaux potentiels (l’Allemagne, par exemple) et de la crainte de ces élites de paraître faibles. Aujourd’hui, il s’agit de l’élite américaine qui craint, de la même manière, la Chine et un « empire » eurasiatique putatif.

Les anciens empires européens sont effectivement « morts » en 1916, affirmait Tooze : alors que la Première Guerre mondiale entrait dans sa troisième année, l’équilibre du pouvoir était visiblement en train de basculer de l’Europe vers l’Amérique. Les belligérants ne pouvaient tout simplement plus supporter les coûts d’une guerre offensive. Les alliés occidentaux, et en particulier la Grande-Bretagne, équipaient leurs forces en passant des commandes de guerre de plus en plus importantes aux États-Unis. À la fin de 1916, les investisseurs américains avaient misé deux milliards de dollars sur une victoire de l’Entente (l’équivalent de 560 milliards de dollars en monnaie d’aujourd’hui). C’est aussi l’année où la production américaine a dépassé celle de tout l’Empire britannique.

Le revers de la médaille, c’est que la quantité vertigineuse d’achats des Alliés a réclamé une sorte de mobilisation de guerre aux États-Unis. Les usines américaines sont passées de la production civile à la production militaire. Et la même chose s’est répétée en 1940-1941. Il en a résulté d’énormes profits. Des oligarchies ont été fondées, et l’intérêt durable de l’Amérique pour son complexe de sécurité militaire démesuré a débuté.

Wilson fut le premier homme d’État américain à percevoir que les États-Unis étaient devenus, selon les mots de Tooze, « une puissance à nulle autre pareille. Elle est apparue, tout à coup, comme une nouvelle sorte de « super-État », exerçant son veto sur les préoccupations financières et sécuritaires des autres grands états du monde. »

Bien sûr, après la guerre, il y avait la dette, beaucoup de dettes. La France « était profondément endettée, devant des milliards aux États-Unis et des milliards à la Grande-Bretagne. La France avait également été prêteur pendant le conflit, mais la plupart de ses crédits avaient été accordés à la Russie, qui avait répudié toutes ses dettes extérieures après la Révolution de 1917. La solution française a été d’exiger des réparations de l’Allemagne ».

« La Grande-Bretagne était prête à assouplir ses exigences envers la France. Mais elle devait aux États-Unis encore plus que la France. Et à moins qu’elle ne perçoive de la France, de l’Italie et de tous les petits pays combattants, elle ne pouvait pas espérer payer ses dettes américaines. »

« Les Américains, quant à eux, étaient préoccupés par le problème du rétablissement de l’Allemagne. Comment l’Allemagne pourrait-elle atteindre la stabilité politique si elle devait payer autant à la France et à la Belgique ? Les Américains pressèrent alors les français de renoncer vis-à-vis de l’Allemagne, mais insistèrent pour que leurs propres revendications soient satisfaites en totalité par la France et la Grande-Bretagne. L’Allemagne, pour sa part, ne pourrait payer que si elle pouvait exporter, et en particulier vers le plus grand et le plus riche marché de consommation du monde, les États-Unis. La dépression de 1920 a tué ces espoirs d’exportation. Presque immédiatement, la crise économique a réduit la demande des consommateurs américains au moment même où l’Europe avait le plus besoin d’elle. »

Les guerres sont souvent suivies de ralentissements économiques, mais en 1920-21, les autorités monétaires américaines ont en fait cherché à ramener les prix à leur niveau d’avant-guerre par des mesures d’austérité. Ils ont engendré une dépression. Ils n’ont pas totalement réussi dans cette entreprise, mais ils l’ont fait bien suffisamment. Lorsque les États-Unis ont opté pour une déflation massive, ils ont fait peser sur tous les pays qui voulaient revenir à l’étalon-or un dilemme terrible : soit revenir à l’or à sa valeur de 1913, et devoir subir la déflation américaine en ajoutant la sienne propre, encore plus forte – et accepter le chômage de masse comme conséquence – soit dévaluer.

La Grande-Bretagne a effectivement choisi la voie de la déflation et de l’austérité. Presque tous les autres pays, cependant, ont choisi à la place de dévaluer leur monnaie (par rapport à l’or). Mais les dirigeants américains des années 1920 n’étaient pas prêts à accepter cela. Ils ne voulaient pas que leur industrie et leurs marchés soient déstabilisés par un flot de produits français et allemands bon marché. En 1921 et 1923 – tout comme aujourd’hui en ce qui concerne la Chine – l’Amérique a augmenté ses tarifs douaniers, mettant fin à une brève expérience de libéralisation du commerce entreprise après les élections de 1912. « Le monde devait des milliards de dollars aux États-Unis, mais le monde allait devoir trouver un autre moyen de gagner cet argent que de vendre des marchandises aux États-Unis ».

Ce moyen a été trouvé : (comme vous pouvez le deviner) plus de dettes encore. L’Allemagne a eu recours à la planche à billets (imprimer de la monnaie était le seul moyen pour l’Allemagne de se réarmer en prévision de la Seconde Guerre mondiale, suite de la Première). L’hyperinflation de 1923, qui a anéanti les épargnants allemands a cependant également assaini la balance du pays. Après son épisode d’inflation, l’Allemagne apparaissait comme un emprunteur très solvable.

« Entre 1924 et 1930, les flux financiers mondiaux pouvaient être schématisés en une suite de dettes en série. Les Allemands empruntaient aux Américains et utilisaient cet emprunt pour payer des réparations aux Belges et aux Français. Les Français et les Belges, à leur tour, remboursaient les dettes de guerre aux Britanniques et aux Américains. Les Britanniques utilisaient ensuite les paiements de leurs dettes française et italienne pour rembourser les États-Unis, qui donnaient un nouveau tour de roue à cette machine infernale. Tout le monde pouvait voir que le système était fou ». Seuls les États-Unis pouvaient y remédier. Ils ne l’ont jamais fait.

Pourquoi ? Parce qu’estime Tooze : « au cœur d’un système mondial centré sur l’Amérique qui évoluait rapidement, il y avait une politique liée à une vision conservatrice de son propre avenir » [une hégémonie mondiale].

Le revers de cette obsession d’un dollar « aussi bon que l’or » ne résidait pas seulement dans les difficultés de l’entre-deux-guerres d’une Europe ravagée par la guerre, mais aussi dans la menace de marchés américains inondés d’importations européennes à bas prix : la sidérurgie et les chantiers navals allemands dominant leurs concurrents américains grâce à un mark faible. Une telle situation a également prévalu après la Seconde Guerre mondiale, lorsque les États-Unis ont accepté la sous-évaluation du mark allemand et du yen, précisément pour aider aux rétablissements allemand et japonais.

Avançons rapidement jusqu’à aujourd’hui, voici que nous trouvons la racine de la philosophie économique de Trump. La peur américaine est de retour avec une nouvelle occurrence : la primauté mondiale de l’Amérique est dépassée, cette fois par la Chine.

L’austérité des années 1920 et la dépression qui a suivi ont dévasté les gouvernements dans toute l’Europe. Pourtant, les dictatures qui les ont remplacés n’étaient pas, comme le souligne Tooze dans « Le salaire de la destruction », des absolutismes réactionnaires ; elles aspiraient plutôt à être modernisatrices. Et aucune plus que celle d’Adolf Hitler. Tooze écrit : « L’originalité du national-socialisme était que, plutôt que d’accepter docilement une place pour l’Allemagne dans un ordre économique mondial dominé par les riches pays anglophones, Hitler a cherché à mobiliser les frustrations refoulées de sa population pour lancer un défi épique à cet ordre ».

Hitler rêvait de conquérir la Pologne, l’Ukraine et la Russie comme moyen d’obtenir les ressources nécessaires pour égaler celles des États-Unis, affirme Tooze. « Le vaste espace entre Berlin et Moscou serait devenu l’équivalent allemand de l’ouest américain ». L’objectif initial d’Hitler, suggère Tooze, était plus celui d’un premier Reich hautement modernisé et industriel, un « empire » carolingien, tel que celui créé par les Francs après la chute de Rome.

Bien que configuré différemment, le rêve national-socialiste allemand d’un empire carolingien « moderne » étaye toujours la vision de l’Union Européenne de l’Europe d’aujourd’hui, qui est son héritière directe.

Après la Seconde Guerre mondiale, une Europe affaiblie et châtiée s’est définitivement détournée du « pouvoir » brut, ou, pour le dire un peu différemment, elle a dépassé le pouvoir pour adopter un style différent d’« empire ». Toujours carolingien par essence, c’est-à-dire avec un commandement centralisé (dans le style franc), supervisant un monde autonome de lois et de règles et une coopération étroitement réglementée.

Mais, avec la philosophie d’après-guerre de « plus jamais ça », elle a évolué vers un projet millénaire, fondé sur la « paix perpétuelle » de Kant et sur sa logique « convaincante » de gouvernance mondiale comme seule solution à la politique brutale de l’anarchie hobbésienne, (bien que Kant craignit aussi que l’« état de paix universelle » rendu possible par le gouvernement mondial soit une menace encore plus grande pour la liberté humaine que l’ordre international hobbesien, dans la mesure où un tel gouvernement, avec son monopole du pouvoir, deviendrait « le plus horrible des despotismes »).

L’Europe vit donc un « système postmoderne » qui ne repose pas sur un équilibre de puissance, mais sur « le rejet de la force » et sur « des règles de conduite auto-imposées ». Dans le « monde postmoderne », écrit Robert Cooper (lui-même haut fonctionnaire européen), « la raison d’état et l’amoralité des théories de Machiavel sur l’art politique… ont été remplacées par une conscience morale » dans les affaires internationales.

Le résultat est paradoxal. Les États-Unis ont résolu pour l’UE le « paradoxe kantien » du rejet libéral de la politique de puissance tout en assurant la sécurité, ce qui a rendu cette dernière tâche inutile pour le gouvernement supranational de l’Europe. Les Européens n’avaient pas besoin du pouvoir pour parvenir à la paix, et ils n’ont pas non plus besoin du pouvoir pour la préserver.

C’est précisément sur ce paradoxe que Trump s’est « focalisé », afin de mobiliser sa base vers une nouvelle vision de l’Europe, vue comme un rival commercial prédateur. Confrontés à la montée de la Chine, les États-Unis se retranchent dans un monde hobbésien où le « pouvoir » dur est primordial, et seront donc de plus en plus hostiles aux récits européens libéraux et moraux.

Voici ce que je veux dire : au départ, l’UE n’aurait jamais vu le jour sans l’ingénierie politique secrète de l’Amérique. Et l’Europe a été (et est toujours) par conséquent fondée sur le principe de la bienveillance sans réserve des États-Unis à l’égard de l’UE. Mais cette prémisse clé ne tient plus : une Europe à l’aube d’une récession peut-elle réussir à s’équilibrer dans le contexte d’une guerre commerciale entre les États-Unis et l’Eurasie ?

Qu’est-ce qu’une récession imminente pourrait alors présager ? Le pendule va (presque certainement) basculer à l’autre extrême par rapport aux années 1920. Trump est un adepte du refinancement à taux nul. Mais ce virage extrême dans la direction opposée [des taux d’intérêt de la FED nuls entraînent un dollar faible, contrairement à la situation d’après-guerre NdT] est cependant susceptible d’induire des cycles similaires d’effondrement de la dette toxique se répercutant en chaîne sur quelqu’un (n’importe qui) d’autre, de dévaluation compétitive et de tentative de déflation pour exporter.

Une récession mondiale de grande ampleur pourrait remettre en marche toute cette « folle machine à dettes » mais cette fois, amplifiée par l’effondrement du prix du pétrole, la chute des États du Proche-Orient, etc. Tout le monde peut voir que le système est fou. Les États-Unis pourraient y remédier, mais ils ne le feront jamais.

Les États-Unis se sont tellement servi du système financier comme d’une arme qu’ils ne céderont jamais sur le statut du dollar. La question est de savoir si la Chine et la Russie ont la volonté politique et la capacité d’assumer la tâche d’instaurer un ordre financier différent.

Pourquoi les États-Unis n’ont-ils pas réparé le système pendant l’entre-deux-guerres ? Parce que, nous dit Tooze (en termes codés), le système s’était révélé une mine d’or pour les oligarques fabricants d’armes, et l’Amérique était puissamment attirée par la perspective de devenir le leader mondial, par le « siècle américain » à venir.

En outre, avant la Première Guerre mondiale, écrit Tooze dans Le déluge, la capacité d’action des États-Unis était entravée par un système politique inefficace, un système financier dysfonctionnel et des conflits raciaux et ouvriers d’une violence unique. « L’Amérique était synonyme de pot-de-vins, de mauvaise gestion et de politiques cupides, autant que de croissance, de production et de profit ».

Les deux « guerres mondiales », en en faisant le principal fournisseur d’armes, n’ont pas beaucoup amélioré cette situation. Les fortunes et l’influence oligarchiques se sont épanouies. L’entre-deux-guerres a vu l’intersection de certains intérêts oligarchiques avec ceux du crime organisé en Amérique, et la seconde guerre mondiale a vu l’ancrage de la mafia italienne dans les opérations étrangères américaines et donc dans la classe politique américaine.

En 1916, la production américaine a dépassé celle de tout l’Empire britannique. Quatre-vingt-dix-huit ans plus tard, la suprématie de la production américaine (exprimée en PPA [Parité de Pouvoir d’Achat; NdT]) a pris fin. La Chine a dépassé l’Amérique. Une politique intérieure américaine plus fragmentée et de plus en plus agressive sera-t-elle capable de rétablir l’ordre financier, alors que ce dernier passe d’un extrême à un autre, désordonné, sanctionné et taxé ? L’Amérique s’attachera très probablement une fois de plus à une vision « conservatrice », c’est-à-dire hobbésienne, de la poursuite de son propre avenir.

Source : Strategic Culture, Alastair Crooke, 26-08-2019

Traduit par les lecteurs du site www.les-crises.fr. Traduction librement reproductible en intégralité, en citant la source.

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Commentaire recommandé

Chris // 31.10.2019 à 15h54

Sauver la planète ?
Vous y croyez encore à ces galimatias ?
Disons plutôt que l’oligarchie mondialisée diversifie ses produits pour accroitre et assurer ses revenus.
La taxe carbone érigée en « indulgence » : fallait oser. Ils l’ont fait !
Et les jeunes, à peine sortis de l’oeuf, renchérissent en choeur, « en même temps » qu’ils poursuivent leur consommation chez Amazon & Cie ou supermarchés : une messe s’ajoutant à une autre…
Amen !

15 réactions et commentaires

  • Patrick // 31.10.2019 à 10h53

    « la raison d’état et l’amoralité des théories de Machiavel sur l’art politique… ont été remplacées par une conscience morale »

    oui, bof !!
    Pour l’instant on ne voit ni la morale ni la conscience dans les projets supranationaux actuels , qu’il s’agisse de l’UE , de l’OTAN ou de quelque autre machin comme l’ONU.
    L’état et la nation correspondent à priori à la plus grande entité dans laquelle un être humain arrive à s’identifier et à agir , condition nécessaire à l’apparition d’une conscience morale.

      +13

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    • Tonton Poupou. // 31.10.2019 à 11h25

      « la raison d’état et l’amoralité des théories de Machiavel sur l’art politique… ont été remplacées par une conscience morale » ???????…… Et bien : j’espère que non ! » Le Prince » est un petit précis de gouvernance que je conseille vivement de lire à tous. C’est un ouvrage sur le pouvoir politique d’une rare intelligence et la base de toute réflexion sur la politique pour tous ceux et celles qui s’y intéressent. De surcroit je me suis laissé dire que ce livre fait parti de la bibliothèque de toutes les grandes écoles économiques et politiques de la planète. Et quand on observe attentivement la politique et la géopolitique de tous les états dans le monde on voit bien que les conseils de Machiavel sont tous appliqués y compris les moins « moraux » donc les plus criminels ! Quand à la soit disant « conscience morale » elle ne sert juste que de paravent pour cacher la nudité crue du pouvoir et n’engage que ceux à qui elle est destinée pour mieux les aliéner. C’est à dire le peuple qui vote et qui paye ses impôts ! N’est ce pas ?

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    • Grd-mère Michelle // 31.10.2019 à 14h00

      @patrick Le dernier sommet de l’ONU, ce « machin », était quand même consacré à « sauver la planète »… À noter que cette préoccupation morale découle de la conscience actuelle de plus en plus généralisée(grâce aux progrès techniques réalisés dans la communication instantanée) des dangers que font courir au phénomène de la Vie la non-prise en compte des besoins essentiels des populations de toutes espèces, et leur interdépendance intrinsèque.
      Le fait que les États-Unis s’asseyent publiquement sur leurs engagements passés (adhésion à des Chartes) devrait engager les autres Nations signataires à se solidariser de plus en plus face aux graves déséquilibres qui menacent gravement tout le monde des vivant-e-s et chacun-e d’entre nous et de notre descendance.
      L’appartenance à la Vie correspond à la plus grande entité dans laquelle un être humain arrive à s’identifier et à agir sagement.
      L’appartenance(oh combien artificielle!)des individus à un État/Nation ne fait que favoriser la stupide compétition entre des « grandes puissances » invariablement dirigées par de petits potentats égocentriques et d’une ambition proportionnelle à leur bêtise, aidés par leurs « bras armés », et suivis (ou manipulés) par des castes de gens privilégiés, ainsi que par des masses de populations victimes d’une désinformation/propagande/publicité qui les maintient dans la soumission de l’esclavage moderne: travailler pour consommer un maximum (à crédit!), et contribuer à cette spirale mortifère.

        +6

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      • Patrick // 31.10.2019 à 15h40

        le premier job de l’ONU est de réunir les pays et de les faire discuter pour éviter qu’ils ne se battent.
        que l’ONU se limite à ce rôle mais qu’il le remplisse bien plutôt que de vouloir régenter la vie des populations qui ne lui ont rien demandé.

          +9

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      • Chris // 31.10.2019 à 15h54

        Sauver la planète ?
        Vous y croyez encore à ces galimatias ?
        Disons plutôt que l’oligarchie mondialisée diversifie ses produits pour accroitre et assurer ses revenus.
        La taxe carbone érigée en « indulgence » : fallait oser. Ils l’ont fait !
        Et les jeunes, à peine sortis de l’oeuf, renchérissent en choeur, « en même temps » qu’ils poursuivent leur consommation chez Amazon & Cie ou supermarchés : une messe s’ajoutant à une autre…
        Amen !

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        • Larousse // 31.10.2019 à 18h17

          Globalement, vous avez raison : les jeunes de 15 à 35 ans sont apparemment parmi les plus gros consommateurs d’énergies futiles : smartphones et jeux vidéos. Ceux aussi qui se moquent de l’obsolescence et donc de l’épuisement et de la dissémination des matières premières rares…
          Mais les adultes ne les aident pas du tout !!! Avez-vous déjà entendu, la firme Ubisoft (française à l’origine je crois) lançait un appel à la modération des heures sur les jeux vidéos. Moi, jamais entendu. Mais pareil, pour les firmes automobiles : elle nous bassinent sur les nouveaux modèles -(dont les SUV) et n’ont strictement rien fait pour mettre au point une voiture évolutive et légère que l’on garderait 25 à 30 ans. Mon oncle m’a expliqué que les ingénieurs pouvaient parfaitement maîtriser tout ça et la corrosion des carrosseries (y compris les « creux ») et les artisans mécanos certifiés auraient du travail…Maintenant les voitures sont « jetables » ou partent « se faire rafistoler » en Afrique ou à l’Est…

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          • Grd-mère Michelle // 01.11.2019 à 16h18

            @Larousse: À bas l’automobile, qui est un des pires fléaux du 20ème siècle! Une automobile pour chacun-e est une idée d’Hitler…(d’où la célèbre « coccinelle ») qui fait de chaque chauffeur amateur un bruyant pollueur et un potentiel tueur, favorise l’individualisme et empêche les gens de se parler et de s’organiser pour résister au matraquage publicitaire et à la propagande des politiques dont le pouvoir repose sur l’exploitation des énergies fossiles et des travailleurs-euses soumis-e-s à cette spirale mortifère(travailler pour gagner de l’argent pour s’acheter une auto à crédit pour aller travailler).
            C’est le mur invisible (The Wall) qui conforte la peur de l’autre, déjà si bien ancrée dans nos sociétés « civilisées », et masque le fait que, tout en étant tou-te-s différent-e-s, nous sommes tou-te-s semblables dans notre désir (besoin?) d’aller plus loin, plus vite.
            Vive les transports publics bon-marché, et les véhicules utilitaires de louage avec des conducteurs-trices de métier, disponibles partout, de jour comme de nuit, améliorés pour moins polluer!

              +3

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          • Grd-mère Michelle // 01.11.2019 à 16h37

            Suite:
            Quant aux gens, jeunes et moins jeunes, qui abusent des smartphones et jeux vidéo, si on leur montrait, chaque jour à l’heure du dîner, leurs petit-e-s frères et sœurs africain-e-s qui passent leurs vies d’enfants à gratter dans des trous profonds et dangereux pour fournir les métaux nécessaires à la confection/utilisation de ces objets, en fait pour MANGER sur leurs terres dévastées par des guerres locales soigneusement entretenues(d’où viennent les armes?), ils/elles réfléchiraient peut-être un peu plus à leur responsabilité face à cette situation… Pouvoir des médias, encore une fois…

              +2

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        • Grd-mère Michelle // 01.11.2019 à 14h37

          @Chris+14

          Quel mépris pour « les »jeunes (généralité particulièrement idiote et discriminatoire)!
          Ignorez-vous que « la valeur n’attend pas le nombre des années » (J.de la Fontaine, d’après Ésope)?
          L’oligarchie institutionnalisée est bien sûr attentive à l’avis des masses besogneuses qui lui permettent de profiter des privilèges qu’elle s’arroge en leur mentant. À nous d’être attentifs-tives à ne pas nous laisser récupérer(comme en 68!).
          Croyez-vous que vos petits bla-bla de vieux/vieilles refroidi-e-s, réfugié-e-s à l’abri dans leur confort et leurs certitudes obsolètes, ont du poids, par rapport aux manifestations massives des futur-e-s productifs-ves exploitables qui occupent les rues un peu partout au cri de « on est plus chaud-e-s que le climat »?
          Oui, je crois, depuis mon adolescence dans les années 60 et mes engagements contre la faim dans le monde, la guerre, l’enfermement des opposant-e-s aux dictatures, le travail avilissant, la société de consommation, l’absence de liberté de choix, d’égalité de droits, à ce « galimatia » qui consiste à changer le monde en résistant, tout-e-s ensemble(mais sans vous, apparemment) à la tentative de nous transformer en robots.

            +2

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  • Josy // 31.10.2019 à 12h22

    Entièrement d’accord avec tonton Poupou Machiavel est plus proche de la conception de Montaigne que de tous ceux qui voient dans la politique l’art de la tromperie. Une politique réussie est un art d’équilibre ,d’intelligence , de diplomatie , de souci de la prospérité du peuple et de justice sociale .Dosage rarement réussi par les adeptes d’un pouvoir à courte vue .La meilleure analyse de la pensée de Machiavel se trouve dans le livre remarquable de CL. Lefort « lLe travail de l’oeuvre Machavel » .Analyse qui éclaire l’oeuvre d’un homme qui conçoit le rapport du gouvernant au peuple dans une conception de l’homme dans la cité très proche de celle de Spinoza dans son  » traité politique ».
    La morale utilisée en politique n’est plus la morale mais son apparence .Il n’y a pas de morale en politique mais des rapports de forces.La moralité des hommes et des peuples, leurs besoins ,les liens indispensables avec les autres pour vivre humainement font la difference entre des pouvoirs abusifs et ceux qui sont réussis ,entre ses strategies à courte vue et des actions bien pensées . Le but sera different si c’est  » tout pour ma caste » ou  » tout pour le bien public « 

      +7

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    • Patrick // 31.10.2019 à 15h42

      je suis moi-même tout à fait d’accord.
      J’ai beaucoup apprécié les passages de Machiavel que j’ai pu lire … réaliste , tout simplement réaliste.

        +6

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  • Vincent P. // 31.10.2019 à 12h26

    L’Amérique va simplement s’attacher à perpétuer la guerre qui est son adn. Ce pseudo pays a pour sang celui des autres : à l’instar d’un vampire, c’est à dire un mort-vivant, séducteur, prédateur.

    La guerre est le seul plan pour reléguer la dette dans un plus petit chapitre des futurs livres d’histoire.

    Si la ministre de la défense allemande à la tête de l’UE ne suffit pas à vous en convaincre, c’est que vous êtes atteint du syndrome de l’autruche.

      +10

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    • Patrick // 31.10.2019 à 15h45

      la guerre sans la guerre , avec juste les budgets et l’obéissance à l’OTAN.
      La défense Allemande est symbolique , les vieilles traditions se perdent 🙂

        +1

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  • Subotai // 31.10.2019 à 14h19

    J’ai bien rigolé en lisant la tirade sur l’empire Carolingien. Quand j’ai dit ici que le SERG était le reve de l’UE ça n’avait pas eu l’air de soulever des questions. Et pourtant…

      +3

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  • openmind // 31.10.2019 à 17h00

    Salut à tous les lecteurs du blog.

    Article riche, qui fait réfléchir sur les mécanismes économiques macro, les causes ou conséquences de la guerre, tout ça tout ça…
    Mais tout de même, où est le paragraphe sur la création de la FED en 1913!?!? Un cartel de banquiers se réunit en secret à Jekyll Island et crée l’arme financière absolue pour prolonger le règne du Capital tel que Marx l’avait théorisé, cela permettra notamment de prolonger la guerre et donc l’endettement et donc le règne for a new american century et on n’en parle pas ici!!! Scandaleux.
    De plus j’ai bien rigolé sur la convergence d’intérêt entre l’oligarchie financière américaine et la pègre synthétisée ici sous le nom de mafia……(suspense!!!)….on retient son souffle, va-t-il le dire….la mafia……oui Michel, vas-y Michel, la mafia……italienne, BOUMMMMM! Du coup BHL est retourné se coucher…dommage. Je conseille de revoir ou voir le film de Sergio Leone « Il était une fois en Amérique », certes la mafia italienne existe aux USA mais de la à dire que c’est la plus influente et importante….faut pas déconner.

      +8

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