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16.juin.201716.6.2017 // Les Crises

Le New York Times applaudit l’essor des algorithmes de censure – par Robert Parry

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Source : Consortium News, Robert Parry, 02-05-2017.

Exclusif: The New York Times applaudit l’avenir orwellien de la « démocratie » occidentale où des algorithmes traquent rapidement et éliminent les informations que le Times et les autres publications mainstream n’aiment pas, rapporte Robert Parry.

Juste quelques jours après avoir brandi le Premier Amendement au cours du dîner des Correspondants de la Maison Blanche – pour célébrer la liberté de la presse – les médias mainstream américains reviennent sur une idée très différente : comment utiliser des algorithmes pour purger internet de ce qui est jugé être des « fake news », c’est-à-dire ce que les mainstream jugent être de la « désinformation ».

Le bâtiment du New York Times à New York (photo de Wikipedia)

Le New York Times, un des principaux promoteurs de ce nouveau modèle orwellien de censure, a dédié les deux tiers d’une page de ses éditions du mardi à un article élogieux sur des entrepreneurs high-tech qui peaufinent une intelligence artificielle qui peut traquer et éradiquer les soit-disant « fake news ».

Pour justifier cette stratégie draconienne, le Times cite seulement une « fake news » qui prétend que le candidat aux présidentielles préféré de l’establishment français, Emmanuel Macron, a reçu des fonds de l’Arabie Saoudite, une histoire bizarroïde publiée par un site web qui a pris l’aspect du journal Le Soir et qui a été localisé dans le Delaware par un numéro de téléphone.

Donc, alors que des tels articles intentionnellement fabriqués, de même que des théories du complot sans fondement, sont bannis d’internet – et méritent bien sûr d’être clairement condamnés – le Times ne réfléchit pas sur les dangers potentiels d’avoir un groupe sélectionné d’entités journalistiques mainstream fondant leur jugement sur ce qui est vrai ou ce qui ne l’est pas sur des algorithmes qui vont gommer d’internet toute opinion contraire.

Étant donné que le Times est membre de la First Draft Coalition fondée par Google – avec d’autres publications mainstream telles que le Washington Post et le site de propagande pro-OTAN Bellingcat – cette idée d’élimination de l’information qui va contre ce que le groupe affirme vrai peut sembler assez fascinant pour le Times et les autres initiés. Après tout, il pourrait sembler cool d’avoir un outil high-tech qui bâillonne vos critiques automatiquement.

Mais vous n’avez pas besoin d’une très grande imagination pour voir comment cette combinaison de pensée collective mainstream et d’intelligence artificielle pourrait créer un avenir orwellien dans lequel une seule face d’une histoire est racontée et où l’autre face disparaît purement et simplement de la vue.

Tout comme le Times, le Post, Bellingcat et les autres se considèrent comme la source de toute sagesse, la réalité est qu’ils ont tous fait d’importantes erreurs journalistiques, contribuant parfois à des crises internationales terribles.

Par exemple, en 2002, le Times a signalé que l’achat de tubes en aluminium par l’Irak révélait un programme d’armes nucléaires secrètes (alors que les tubes étaient en fait pour l’artillerie) ; le Post a écrit comme un fait avéré que Saddam Hussein cachait des stocks d’ADM (qui en réalité n’existaient pas) ; Bellingcat a faussé la portée d’une roquette syrienne qui a répandu du sarin dans un faubourg de Damas en 2013 (ce qui a donné l’impression que le gouvernement syrien était coupable alors que la fusée est apparemment issue d’un territoire contrôlé par les rebelles).

Ces faux compte-rendus – et beaucoup d’autres provenant des médias traditionnels – ont été contestés en temps réel par des experts qui ont publié des informations contraires sur Internet. Mais si la First Draft Coalition et les algorithmes étaient en capacité de contrôler, les épurateurs d’informations auraient pu enlever les évaluations des contradicteurs comme étant des « fausses nouvelles » ou une « mauvaise information ».

Des risques de totalitarisme

Il devrait également y avoir la peur – même parmi ces gardiens auto-proclamés de la « vérité » – que leurs algorithmes pourraient un jour être utilisés par un régime totalitaire pour piétiner les dernières braises de la démocratie réelle. Cependant, si vous cherchez une telle réflexion, vous ne le trouverez pas dans l’article de Mark Scott dans le Times. Au lieu de cela, le Times glorifie les créateurs de ce Brave New World.

Affiche de Big Brother illustrant le roman de George Orwell sur la propagande moderne, 1984.

« Dans la lutte contre les fausses nouvelles, Andreas Vlachos, un chercheur en informatique grec vivant dans une ville anglaise du nord, est en première ligne », ajoute l’article. « Fort d’une décennie d’expertise en apprentissage machine, il fait partie d’une start-up britannique qui publiera prochainement, avant les élections nationales début juin, un outil automatisé de vérification des faits ». Il préconise également une compétition mondiale où s’affronteront les sorciers informatiques des États-Unis et de la Chine, pour utiliser l’intelligence artificielle dans la lutte contre les fausses nouvelles…

« Alors qu’après la victoire du président Trump aux États-Unis, l’Europe se prépare à plusieurs élections cette année, M. Vlachos, 36 ans, fait partie d’un nombre croissant d’experts technologiques à travers le monde qui exploitent leurs compétences pour faire face à la désinformation en ligne… Les informaticiens, les géants de la technologie et les start-up utilisent des algorithmes et des tonnes de données en ligne pour, en un instant et automatiquement, localiser les fausses nouvelles plus rapidement que les groupes traditionnels de vérification des faits ».

The Times cite sans aucun scepticisme les promoteurs de cet effort de censure high-tech :

« Les Algorithmes se chargeront de la grosse partie du travail lourd nécessaire pour lutter contre la désinformation », a déclaré Claire Wardle, responsable de la stratégie et de la recherche chez First Draft News, une organisation à but non lucratif qui s’est associée à des entreprises technologiques et à des salles de rédaction pour dénoncer de faux rapports sur les élections aux États-Unis et en Europe. « Il est impossible de faire tout cela à la main. »

L’article poursuit : « Jusqu’à présent, les fausses nouvelles pures ont été relativement rares [en Europe]. Au lieu de cela, les faux rapports proviennent plus souvent d’Européens sur les réseaux sociaux qui mettent de vraies informations hors contexte, ainsi que de fausses affirmations diffusées par des groupes soutenus par des états, tel Sputnik, l’organisation de presse russe. »

Peu de preuves nécessaires

Bien qu’il ne fournisse aucun détail sur la prétendue culpabilité de Sputnik, l’article du Times pointe vers un autre article d’Andrew Higgins, dans le Times du 17 avril, qui accuse le réseau russe Russia Today de « fausses nouvelles » car il a détecté dans des sondages d’opinion une poussée de François Fillon, accusé dans les médias mainstream d’avoir une relation positive avec le président russe Vladimir Poutine. Curieusement cependant, plus loin dans le récit, Higgins reconnaît que « dernièrement, M. Fillon est remonté dans des sondages d’opinion. »

Le président russe Vladimir Poutine, après son discours à l’Assemblée générale des Nations Unies le 28 septembre 2015. (Photo de l’ONU)

(En fin de compte, Fillon a terminé bon troisième avec 20 pour cent des voix, un point derrière Marine Le Pen du Front National et quatre points derrière Emmanuel Macron, les deux finalistes. Il est également curieux que le Times accuse RT d’avoir de faux résultats de sondage alors qu’il a publié des prédictions, avec une certitude de 90 pour cent ou plus – et 85 pour cent le 8 novembre – que Hillary Clinton gagnerait les élections présidentielles aux États-Unis).

Au-delà de l’absence de preuve de la culpabilité de la Russie dans ces opérations de « fausses nouvelles », l’histoire du Times du Mardi tourne à l’opération de propagande et de guerre psychologique de l’OTAN en Lettonie, le Centre de communication stratégique d’excellence, dont le directeur Janis Sarts avertit sur « un accroissement de la désinformation là-bas. »

Ce centre de Stratcom, qui supervise la guerre de l’information contre les adversaires que l’OTAN perçoit, mène actuellement un « hackathon » à la recherche de codeurs pouvant développer une technologie pour rechercher les nouvelles que l’OTAN considère comme « fausses ».

Sarts, cependant, précise que l’objectif de Stratcom n’est pas seulement de supprimer les informations contraires, mais d’éliminer les points de vue déviants avant que trop de gens puissent les voir et les entendre. « Des acteurs étatiques ont tenté d’amplifier des points de vue spécifiques pour les intégrer au courant mainstream », a déclaré Sarts au Times.

Comme l’indique le Times, une grande partie de la pression pour éteindre les «fausses nouvelles» est tombée sur les géants technologiques américains tels que Facebook et Google – et ils y répondent :

« Après la critique de son rôle dans la diffusion de faux rapports lors des élections américaines, Facebook a introduit un outil de vérification des faits avant les élections néerlandaises de Mars et le premier tour de l’élection présidentielle française du 23 Avril. Il a également supprimé en France 30 000 comptes qui avait partagé des fausses nouvelles, une petite fraction des quelque 33 millions d’utilisateurs de Facebook dans le pays. »

Un mouvement croissant

Et, selon le Times, ce mouvement de censure se répand :

« Les législateurs allemands réfléchissent aux amendes lourdes potentielles contre les entreprises de technologie si elles ne répriment pas les fausses nouvelles et les discours de haine en ligne. Depuis l’année dernière, Google a également financé près de 20 projets européens visant à vérifier les faux rapports potentiels . Cela inclut son soutien à deux groupes britanniques qui cherchent à utiliser l’intelligence artificielle pour vérifier automatiquement les affirmations en ligne, avant les élections législatives du 8 juin… »

Le fondateur de Bellingcat, Eliot Higgins

« David Chavalarias, un universitaire français, a créé un outil numérique qui a analysé plus de 80 millions de messages de Twitter sur les élections en France, aidant les journalistes et les vérificateurs à réviser rapidement les affirmations qui se propagent sur le réseau social. »

« Après l’élection présidentielle aux États-Unis l’année dernière, Dean Pomerleau, informaticien à l’Université Carnegie Mellon à Pittsburgh, a également mis au défi ses followers sur Twitter de proposer un algorithme qui pourrait distinguer les fausses déclarations des nouvelles réelles. »

« En travaillant avec Delip Rao, un ancien chercheur de Google, il a offert un prix de 2 000 dollars à tous ceux qui réussiraient. Au début de cette année, plus de 100 équipes du monde entier s’étaient engagées sur le défi des fausses nouvelles de M. Pomerleau. À l’aide d’une base de données d’articles vérifiés et de leur expertise en intelligence artificielle, des groupes rivaux – une combinaison d’équipes collégiales, de programmeurs indépendants et de groupes d’entreprises technologiques existantes – ont déjà réussi à prédire avec précision la véracité de certaines affirmations à près de 90%, a déclaré Pomerleau. Il espère que ce chiffre dépassera les 90 avant que son défi se termine en juin. »

Ainsi, si l’on considère comme vrai ce que disent le Times, le Post, Bellingcat et autres oracles de vérité qui s’estiment honorables, 90 pour cent ou plus d’informations contraires pourraient bientôt être repérés par les algorithmes de censure qui peuvent rapidement détecter et éliminer des points de vue divergents. Tel est l’avenir orwellien tracé pour la « démocratie » occidentale, et le New York Times est impatient de voir ce « marché aux idées » étroitement réglementé – on pourrait dire trafiqué – prendre le pouvoir.

Le journaliste d’investigation Robert Parry a révélé plusieurs des affaires Iran-Contra pour The Associated Press et Newsweek dans les années 1980.

Source : Consortium News, Robert Parry, 02-05-2017.

Traduit par les lecteurs du site www.les-crises.fr. Traduction librement reproductible en intégralité, en citant la source.

Commentaire recommandé

Fritz // 16.06.2017 à 06h30

Pour qui se prennent-ils, ces censeurs qui prétendent discerner le vrai du faux ?
Et qui veulent dicter « leur vérité » au grand public ?

Leur force, c’est de tenir des discours dans le vague, autour de quelques éléments acceptés par les classes dirigeantes : « fausses nouvelles » – « ingérence russe » – « discours de haine » – « théorie du complot ».

Notre réplique, ce sera de démonter leur discours, et d’exposer leurs mensonges.

44 réactions et commentaires

  • Fritz // 16.06.2017 à 06h30

    Pour qui se prennent-ils, ces censeurs qui prétendent discerner le vrai du faux ?
    Et qui veulent dicter « leur vérité » au grand public ?

    Leur force, c’est de tenir des discours dans le vague, autour de quelques éléments acceptés par les classes dirigeantes : « fausses nouvelles » – « ingérence russe » – « discours de haine » – « théorie du complot ».

    Notre réplique, ce sera de démonter leur discours, et d’exposer leurs mensonges.

      +44

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    • Leila // 16.06.2017 à 11h52

      CNN, l’AFP, REUTER…ont eu leur heure de gloire et ne supporte plus de perdre leur pouvoir.
      Le monde a changé et l’info est plurielle. Too bad pour ce petit monde de lobbys maqués aux journalistes et qui nous faisait prendre des vessies pour des lanternes.
      Ils ne font que se discréditer davantage.

        +16

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    • Louis Robert // 16.06.2017 à 12h11

      Pour qui se prennent-ils?

      ***

      Cela a le mérite d’être clair, ils sont ceux qui créent l’histoire, la réalité que nous n’avons plus pour fonction que d’”étudier”.

      Karl Rove: “We’re an empire now, and when we act, we create our own reality. And while you’re studying that reality – judiciously, as you will – we’ll act again, creating other new realities, which you can study too, and that’s how things will sort out. We’re history’s actors . . . and you, all of you, will be left to just study what we do.” (Ron Suskind, NYTimes Magazine, Oct. 17, 2004

        +16

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      • Louis Robert // 16.06.2017 à 12h51

        ADDENDUM

        VOIR « Karl Rove’s Prophecy » dans GlobalReasearch. Désolé, impossible d’afficher le lien sur ce site, sous peine de voir le commentaire classé « spam ». Révélateur sur le sujet traité, non?

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    • Fludbis // 16.06.2017 à 12h45

      Le problème, Fritz, c’est si Google adopte lui-même des algorithmes de censure: Google pourrait par exemple diminuer la présence de les-crises.fr dans les résultats de recherche, et rendre le site quasi invisible pour les internautes. Donc on aura beau « exposer leurs mensonges », si on est juste trois pelés et un tondu sur le site, cela ne sert plus à rien.

        +19

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      • Fritz // 16.06.2017 à 14h35

        Entièrement d’accord avec votre remarque. Je crains que nous soyons acculés à une guerre totale contre cet empire du mensonge.

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      • Louis Robert // 16.06.2017 à 15h09

        Nous y sommes déjà. J’en fais souvent l’expérience à chercher ou à retrouver des documents exceptionnels et parus sur certains sites, quelques-uns controversés, que je connais bien. Je prévois que le travail de recherche et de diffusion deviendra de plus en plus pénible, dans les années qui viennent, sauf pour les serviles qui se donnent pour mission d’encenser le Pouvoir avant de l’appuyer inconditionnellement. Les régimes à parti unique européens ne faciliteront pas les choses…

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        • Alfred // 16.06.2017 à 18h29

          Comme vous je suis convaincu qu’on « y est » déjà car je partage la même expérience : certaines informations deviennent très vite extrêmement difficile à retrouver (dont le point commun est 1- de n’être PAS anecdotiques, 2- dérangeante pour un pouvoir/un discours). C’est autre chose que cette impression que l’algorithme de gogole est simplement = 1/(ce qui m’intéresse). C’est carrément de l’enfouissement actif.

            +10

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          • Mouarf // 16.06.2017 à 21h52

            D’oû l’intérêt que tout le monde arrête avec gougle, gémèle et autres sa…peries et passe à autre chose. (Firefox?, Vivaldi, Chromium, Qwant, etc). Et croyez moi 1 on s’y fait très bien et 2 il est impossible de revenir en arrière!

              +2

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      • Dominique // 17.06.2017 à 14h41

        « si Google adopte lui-même des algorithmes de censure: Google pourrait par exemple diminuer la présence de les-crises.fr »
        Si Google se tire une balle dans le pied, cela laissera la chance à d’autres moteurs de recherche déchargés de ces beaux algorithmes.

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  • Cipang // 16.06.2017 à 07h21

    Il est écrit : ´´le Times ne réfléchit pas sur les dangers potentiels´´. Mais bien sûr que si, ils ne sont pas si idiots ou naifs.

    Puis ´´leurs algorithmes pourraient un jour être utilisés par un régime totalitaire´´. Et qui donc seraient les dirigeants de ce régime totalitaire? Les dirigeants de médias mainstream justement.

    Ces gens se pensent trop puissants et n´arrivent pas à imaginer qu´ils pourraient faire partie des victimes. Intelligents oui, mais pas tant que cà.

      +26

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    • Ubu // 16.06.2017 à 12h21

      « …que leurs algorithmes pourraient un jour être utilisés par un régime totalitaire pour piétiner les dernières braises de la démocratie réelle. »

      Nous y sommes effectivement, ce jour est déjà passé…

        +16

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  • Catalina // 16.06.2017 à 08h06

    Pendant ce temps-là, en France, le régime Macron interdit à une agence de presse de faire son travail : https://gaideclin.blogspot.fr/2017/06/lagence-ruptly-plus-la-bienvenue.html

      +25

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  • Ardéchoix // 16.06.2017 à 08h19

    Ils ne cherchent pas en faite à traquer les fausses nouvelles , mais juste à ce que l’on croit qu’ils ont la sainte vérité .
    Test pour ce blog
     » je suis beau, intelligent, fort en math et orthografe « .
     » EM à fait 18% des inscrits au premier tour de la présidentielle, et 13,4 des inscrits aux législatives  »
    Attention il y a une « fausse nouvelle »

      +19

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    • Catalina // 16.06.2017 à 08h25

      Ardéchoix, je vous ai repéré, vous faites une faute à « orthographe ».et à « fait »
      ;O)

        +6

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  • Catalina // 16.06.2017 à 08h29

    et c’est ce pays là qui ose nous parler de démocratie, de droit de l’homme et blablablabla, je me demande, s’ils trouvent des types prêts à travailler pour optimiser leur narrative, comment n’en trouvent-ils pas pour traquer les « rebelles modérés », leurs comptes en banque, leurs vidéos, leur propagande ?

      +12

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  • kess // 16.06.2017 à 08h43

    Il ne faut pas le nier le projet est impressionant de stupidite. L’intelligence artificielle est a ce jour plus artificielle qu’intelligente. Le mieux qu’elle puisse faire est de reperer des motifs et d’affecter un score « de veracite » qui sera forcement un score de ressemblance/dissemblance avec sa base de donnees. Au mieux, cela sera un instrument pour reperer le scoop naissant … une arme d’interet pour la communication a flux tendus d’actualites. Enfin, le times est content … Ont-ils conscience qu’il faudra les ponderer positivement de facon tout a fait artificiel pour que l’algorithme puisse fonctionner? La conjuration des imbeciles.

      +11

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    • Pinouille // 16.06.2017 à 13h09

      « Le mieux qu’elle puisse faire est de reperer des motifs et d’affecter un score “de veracite” qui sera forcement un score de ressemblance/dissemblance avec sa base de données. »
      Je suis loin d’être un expert en la matière, mais il me semble que la description que vous faites du travail des algorithmes correspond à la définition de l’intelligence… en expliquant que ce n’en est pas.

      Le débat est ouvert

        +2

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      • Haricophile // 18.06.2017 à 01h56

        Il n’y a pas LA définition de l’intelligence pas plus qu’il y a LA intelligence. L’intelligence est complexe et multiple, son analyse dépend fortement du point de vue qu’on lui porte et les test de QI sont très très partiels de ce point de vue.

        Et puisqu’on parle de point de vue : La valeur d’un outil varie fortement selon celui qui le manipule ! Et en l’occurrence ce n’est pas l’intelligence de l’outil qui me préoccupe…

          +0

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  • Catalina // 16.06.2017 à 09h24

    et pendant ce temps là, en France, Natacha Polony virée d’Europe 1 !!!
    https://fr.news.yahoo.com/apr%c3%a8s-paris-premi%c3%a8re-natacha-polony-vir%c3%a9e-d-europe-173700539.html

      +18

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    • UnKnown // 16.06.2017 à 10h13

      Déjà qu’il n’y avait presque aucun intérêt à écouter les réclames- pardon – les programmes d’Europe 1…

        +8

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    • jim // 16.06.2017 à 10h31

      Je me trompe où après Taddei et Polony out il ne reste plus que Zemmour (malgrè ses mauvaises sorties sur l’islam) pour « LES » emmerder par ses prises de position sur le grand mainstream?

        +7

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      • Ellilou // 16.06.2017 à 14h49

        « mauvaises sorties sur l’islam »…heu, comment dire, c’est un peu plus que des mauvaises sorties, non? après libre à vous d’admirer le personnage en rejetant en bloc ce côté profondément raciste.

          +4

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    • Fritz // 16.06.2017 à 10h45

      Comprenons la direction d’Europe 1 : Mme Polony aurait pu incommoder Son Éminence Patrick Cohen. Même discret, son souverainisme ne passe pas.

        +18

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  • Ztong // 16.06.2017 à 11h04

    Ce type de contrôle orwellien est consubstantiel à l’intelligence artificielle : trop tentant pour être laissé de côté par les autorités.
    En fait, les Américains ont toujours travaillé dessus, depuis la création d’Internet et même des ordinateurs.
    Google a été conçu pour collecter et stocker les données générales. Facebook les données particulières.
    Reste le problème désormais : trier.

    La solution ? redécouvrir l’art des mots couverts, des allusions. Pour éradiquer cela, jamais l’IA ne sera à la hauteur.

    Mais les autorités ont quand même connu quelques avancées. Cette intervention du Times relève de la préparation psy pour faire accepter l’idée d’un contrôle global rampant. Recoupé avec des outils de censure volontaire comme le Decodex, on arrive à un contrôle de l’opinion d’autant plus efficace qu’il est partiellement consenti…

      +14

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    • Alfred // 16.06.2017 à 18h35

      De fait cela me fait penser à un des stragemes utilisé par le Hezbollah contre les Israéliens en 2006. Se sachant écoutés les combattants communiquaient avec des codes de références partagées par une petite communauté. Du type « rdv à la position près de l’arbre où untel à courtisé unetelle ». C’est imbattable mais lourd.

        +0

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  • Pinouille // 16.06.2017 à 11h59

    Toute l’ambiguïté et dangerosité de la démarche repose sur la (non-)différenciation entre « véracité des faits » et « points de vue ».
    Perso, je ne serais pas dérangé par la capacité (avérée, auditée, etc ) d’une machine à statuer objectivement et froidement si un fait a eu lieu ou pas. La vérité est assez binaire: vrai/faux.
    Pour ce qui est de l’analyse des faits, leur mise en perspective, leur interprétation, on discerne aisément toute la complexité de la démarche, et ses liens avec des composantes essentielles de la liberté d’opinion, de la liberté d’expression et de la démocratie.
    Cette différenciation fera l’objet, espérons le, de débats philosophiques de haute volée dans un avenir proche.
    Ce qui m’interpelle au plus haut point, c’est qu’il n’est même pas amorcé par les initiateurs de ces projets algorithmiques. A croire que les journalistes sont devenus des business men comme les autres: « on tient un filon prometteur, on fonce, et laissons à d’autres le soin de cadrer les limites morales et réglementaires de notre nouveau gagne-pain ».

      +2

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  • Ribouldingue // 16.06.2017 à 12h39

    Le Times est-il toujours équipé de mitrailleuses pour tirer sur les manifestant antigouvernementaux comme en 1863?
    A priori vu sa définition de la liberté de penser, surement.

      +7

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    • Alfred // 16.06.2017 à 18h51

      J’ai du chercher pour trouver les faits auxquels vous faites allusion. Le monde étant un merveilleux recommencement il n’est.pas impossible de voir ça à nouveau en effet…

        +3

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  • olivier // 16.06.2017 à 12h48

    De toute façon l’affaire est claire, cette nouvelle hyperclasse qui depuis des années couche ensemble, fait des affaires ensemble veut le monopole de l’information et de la désinformation (ou information contrôlée). Le business qui tourne autour, publicité, vente du concept, vente de l’image, subvention par nos impôts distribuées par leurs conjoints et conjointes du gouvernement en fonction de leur bien-pensense doit leur appartenir. De petits amateurs relayant ça et là quelques news pouvaient exister, mais la contradiction qui va de paire avec la perte d’audimat leur est intolérable.
    Nous sommes en dictature, menée par une bourgeoisie post soixantuitarde qui s’est caché derrière un semblant de démocratie pendant des années et qui n’a même plus besoin de cela grâce à l’abrutissement des foules via l’éducation nationale et le petit écran.

      +9

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    • Haricophile // 18.06.2017 à 02h02

      Concernant l’éducation, aux USA ça ne va bientôt plus être un problème vu comment ils la traitent, et nous on est toujours un peu décalé, mais avec une gouvernance Macroniste ça devrait suivre assez rapidement

        +0

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  • SLP // 16.06.2017 à 14h15

    Braves petits algos…
    En fin de compte le Canard a raison: la presse papier a encore un avenir du coup 😉

      +4

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  • Chris // 16.06.2017 à 16h31

    Puisqu’on en parle, il semble que Microsoft s’y soit mis aussi, car depuis 5 jours je trouve les liens Les Crises dans ma boite « indésirables », alors que je n’ai rien changé.
    Encore un pas, et ils n’arriveront même plus dans ma boite à lettres !

      +2

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    • Louis Robert // 17.06.2017 à 12h57

      Par souci d’informer les lecteurs, je désire confirmer que je me trouve dans la même situation depuis quelque temps. Aujourd’hui, pas même un seul messages de Crises dans ma boîte de réception!!!… Je viens de les trouver parmi les indésirables… Voilà qui est clair.

      Je l’ai souvent dit: bientôt la guerre totale. Le temps de la mobilisation générale est venu, mes ami(e)s…

        +5

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  • Dahool // 16.06.2017 à 18h30

    Bonsoir

    Bienvenu dans l’ère de l’homme moignon !
    Si, malgré toutes ces manoeuvres, ils n’arrivent pas à empêcher la diffusion d’informations alternatives, alors il ne leur restera qu’à nous couper les doigts.

    Plus serieusement, Je suis un grand fan de lecture de commentaires sur différents sites, c’est de cette manière que je m’oriente, j’ai remarqué, il y a peu d’années, que les médias mainstream que je lis avaient modifié leurs façons de procéder dans la gestion des post, bien entendu de manière beaucoup plus strict dans la modération et bien sûr avec plus de censure. Surprenant, c’est arrivé en même temps.
    Ils vont aussi s’occuper de nous sur cet aspect.

    Sans être pessimiste, nous ne pourrons empêcher la surveillance de masse et la gestion des bases de données, pas plus que nous n’empêcherons le verrouillage d’internet.

    Les sites alternatifs doivent s’associer pour se faire entendre et mener la charge pour la liberté d’information.

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  • Gier13 // 16.06.2017 à 21h01

    Bon, ben amis lecteurs, je vous salue bien bas, j’ai apprécié vos idées, vos débats, les articles qui paraissent ici.
    Je tenais à vous le dire avant qu’un algorithme ne ferme le site !

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    • Louis Robert // 17.06.2017 à 12h50

      Il y eut des temps plus difficiles: souvenez-vous du maquis.

      Gardez le contact dans l' »underground »…

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  • Bouddha Vert // 17.06.2017 à 01h55

    Heureusement, il n’y a pas que G….Gle pour référencer internet, profiter de l’offre de Qwant, moteur français qui ne référence pas l’IP de la requête.
    C’est certainement l’un des principe du moteur de demain.
    A vos claviers.

      +1

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  • Gonzo // 17.06.2017 à 07h07

    Tout comme il est impossible que l’ONU apporte une définition international du mot terrorisme, car sinon certain régime dit démocratique tomberai sous le joug de cette même définition, il n’y aura jamais de définition dans le monde médiatique du mot « fake news » pour les même conséquence.

    Dés lors, car sans définition, il est impossible de créer un algorithme tel que développer ci dessus, car pour résoudre un problème il faut l’énoncer clairement.

    Donc cela n’arrivera pas, ou sera hyper limité, si un tel outil été laché sur le web il s’attaquerait de prime abord aux site diffusant de l’information, et il est fort a parier que les sites mainstream serait vite a l’agonie.

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  • Duracuir // 17.06.2017 à 11h35

    Sur Google, c’est pathétique.
    Avant, quand vous cherchiez un sujet d’actualité, n’importe lequel, vous aviez en vrac des pages et des pages d’infos, dont plus des deux tiers venaient de forums ou blogs et là, on y trouvait souvent les choses non publiées par les médias.
    Maintenant, quelque soit le sujet, c’est verrouillé, ça vous renvoie sur des pages et des pages et des pages de la seule presse mainstream et française de surcroît.
    Verrouillage.
    Exit google
    vite, un nouveau moteur de recherche libre.

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    • Louis Robert // 17.06.2017 à 12h44

      Sous DuckDuckGo, on m’a refusé l’accès « anonyme » à YouTube. Est-on si libre sous ces autres moteurs de recherche? — J’aimerais mieux comprendre… en quelques mots… ou caractères. ? Merci.

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      • L’illustre inconnu // 17.06.2017 à 13h56

        Aussi libre qu’avec Firefox ou tout autre navigateur populaire et récent. Pareil pour les systèmes d’exploitation et bien entendu toutes les infrastructures du Web.
        A moins d’être expert du web, difficil d’être libre.

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  • Dominique // 17.06.2017 à 14h49

    « David Chavalarias, un universitaire français, a créé un outil numérique qui a analysé plus de 80 millions de messages de Twitter sur les élections en France »

    Sur la page du lien fourni (politoscope.org), on peut lire ce titre :

    « Avis de tempête sur notre démocratie en provenance de l’étranger »
    Ce titre accrocheur fait peur, mais il surestime l’influence des services secrets US. 😉

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  • Stereden // 17.06.2017 à 23h44

    De l’intelligence artificielle ?
    Pour ce que j’ai pu constater l’intelligence « naturelle » a souvent beaucoup de mal à discerner l’ironie, le sarcasme et l’allusion. Sans compter tous les idiotismes régionaux, tous les dialectes et tous les argots.
    Un exemple ?
    « … Un café ira avec nous parce que quand même on a eu du dur. »
    je mets au défi un ordinateur de comprendre ce petit morceau de « parlé conch » du pays Bigouden. Si cette phrase est un peu une blague cette manière de parler peut véhiculer des idées très complexes et à ma connaissance aucun logiciel utilisé par un quelconque bobo parisien ne peut lutter contre ça.

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