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8.octobre.20218.10.2021 // Les Crises

Le secret du désastre : La formule qui a tué Wall Street

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Au milieu des années 80, Wall Street se tourna vers les ‘quants” – ingénieurs financiers ‘surdoués’ – pour obtenir de nouveaux instruments permettant de gonfler les profits. Leurs méthodes pour démultiplier l’argent ont fonctionné à merveille … jusqu’à ce que l’une d’entre elles finisse par dévaster l’économie mondiale.

Source : Wired, Felix Salmon
Traduit par les lecteurs du site Les-Crises

Au milieu des années 80, Wall Street se tourna vers les ‘quants” – ingénieurs financiers ‘surdoués’ – pour obtenir de nouveaux instruments permettant de gonfler les profits. Leurs méthodes pour démultiplier l’argent ont fonctionné à merveille … jusqu’à ce que l’une d’entre elles finisse par dévaster l’économie mondiale.© JIM KRANTZ / INDEX STOCK IMAGERY, INC. / GALLERY STOCK

Il y a à peine un an, le fait qu’un spécialiste des mathématiques comme David X. Li puisse un jour obtenir le Prix Nobel d’économie n’avait rien de choquant. Après tout, plusieurs économistes de la finance – et même des « quants » de Wall Street – ont déjà reçu le « Nobel d’économie » et les travaux du Dr Li sur la mesure du risque ont eu, plus d’impact, et plus rapidement, que toutes les contributions de ceux qui ont obtenu ce prix.

Aujourd’hui cependant, alors que banquiers, politiciens et investisseurs médusés, se penchent sur les décombres du plus grand naufrage financier depuis la Grande Dépression, Li doit probablement s’estimer heureux d’avoir encore un emploi dans la finance. Cela ne doit pas pour autant nous faire oublier ce qu’il a réussi. Il s’est attaqué à un problème notoirement difficile – déterminer la corrélation c’est-à-dire le lien de dépendance entre des évènements apparemment disparates – et il l’a résolu grâce à une formule mathématique simple et élégante, devenue par la suite incontournable dans la finance mondiale.

Pendant cinq ans, la formule de Li, connue sous le nom de fonction de la copule gaussienne, est apparue sans ambiguïté comme un progrès, un bijou de la technique financière, qui permettait de modéliser les risques les plus divers et les plus complexes avec plus d’aisance et de précision que jamais auparavant. Grâce à son brillant tour de passe-passe mathématique, Li a permis aux traders de vendre d’innombrables quantités de titres financiers d’un nouveau genre, entraînant l’expansion des marchés financiers jusqu’à des niveaux jusqu’alors inimaginables.

Finalement, tout le monde ou presque a adopté sa méthode, depuis les investisseurs obligataires jusqu’aux banques de Wall Street en passant par les agences de notation et les régulateurs. Et elle leur est devenue si naturelle – et leur permettait de gagner tant d’argent –, que les mises en garde quant à ses limites ont été largement ignorées.

Et puis le modèle s’est écroulé. Les premières fissures sont apparues lorsque les marchés ont commencé à se comporter différemment de ce que les utilisateurs de la formule de Li avaient prévu. Fissures devenues fossés béants en 2008 – quand l’effondrement d’une partie du système financier a englouti des milliers de milliards de dollars, jusqu’à mettre en péril la survie de l’ensemble du système bancaire mondial.

David X. Li, on peut le dire sans prendre de risque, n’est pas près d’obtenir un pris Nobel. Une des conséquences de l’effondrement a été la fin de l’économie financière en tant que source de fierté plutôt que de crainte. Et la formule de la copule gaussienne de David X. Li restera dans l’histoire comme étant le facteur ayant contribué à provoquer les pertes insondables qui ont mis le système financier mondial à genoux.

Comment une simple formule a-t-elle pu avoir des effets aussi dévastateurs ? La réponse se trouve dans le marché obligataire, qui permet aux fonds de pensions, aux compagnies d’assurance et aux fonds spéculatifs de prêter des milliers de milliards de dollars aux entreprises, aux pays et aux acheteurs de biens immobiliers.

Une obligation, bien sûr, n’est qu’une reconnaissance de dette, la promesse de rembourser de l’argent avec intérêts à une échéance fixée. Imaginons qu’une compagnie – disons IBM – emprunte de l’argent en émettant une obligation. Alors, les investisseurs vont examiner de près les comptes de la société afin de s’assurer qu’elle a les moyens de rembourser. Plus le risque perçu est grand – et il y a toujours un risque – plus le taux d’intérêt attaché à l’obligation sera élevé.

Les investisseurs obligataires sont très à l’aise avec le concept de probabilité. S’il y a 1 % de risque de défaut de paiement, mais qu’ils obtiennent deux points de pourcentage d’intérêt supplémentaires, ils ont globalement un coup d’avance dans le jeu, comme pour un casino, qui ne craint pas de perdre de grosses sommes de temps en temps en échange de profits la plupart du temps.

Les investisseurs constituent également des « portefeuilles » de centaines, voire de milliers de créances hypothécaires (appelés en anglais « mortgage pools »). Les sommes en jeu sont ahurissantes : les prêts hypothécaires américains ont atteint plus de 11.000 milliards de dollars. Or, ces portefeuilles ont une architecture plus complexe que la plupart des obligations. D’abord, leur taux d’intérêt n’est pas garanti, puisque la somme totale reversée chaque mois par les emprunteurs dépend du pourcentage de ménages qui remboursent (les autres faisant défaut). De plus, Il n’y a pas non plus de date d’échéance fixe : l’argent rentre par vagues irrégulières puisque les gens remboursent leur hypothèque à des moments divers et parfois imprévisibles – par exemple, lorsqu’ils décident de vendre leur maison. Enfin – et c’est là où le bât blesse le plus – il n’y aucun moyen simple d’attribuer une probabilité aux défaillances éventuelles.

Wall Street a tenté de résoudre nombre de ces problèmes grâce à un processus appelé « titrisation » qui consiste à découper en « tranches » les portefeuilles de prêts immobiliers, permettant ainsi la création d’obligations sûres bénéficiant d’une notation triple A, pour les tranches dont il a été décidé qu’elles seront remboursées les premières. La tranche suivante n’obtiendra peut-être qu’une cote double A, mais pourra demander un taux d’intérêt plus élevé pour supporter le risque légèrement plus élevé de défaillance. Et ainsi de suite.

« …la corrélation est du charlatanisme » Photo : Photo AP/Richard Drew

Si les agences de notation et les investisseurs se sentaient tant en sécurité avec les tranches AAA, c’est qu’il leur semblait impossible de voir des centaines de propriétaires faire défaut en même temps. Une personne peut perdre son emploi, une autre tomber malade. Mais il s’agit là de malheurs personnels, qui affectent peu le porte-feuille de prêts hypothécaires : les autres continuent à rembourser leur échéance en temps et heure.

Mais les calamités ne sont pas toutes individuelles, et la titrisation n’a pas encore résolu tous les problèmes liés au risque de pool hypothécaire. Certains évènements, comme la chute des prix de l’immobilier, peuvent affecter un grand nombre de personnes à la fois. Si la valeur des maisons dans votre quartier baisse et que vous perdez une partie de vos actifs, il y a de fortes chances pour que vos voisins perdent aussi les leurs. Si par conséquent vous ne remboursez pas votre prêt, il est fort probable que vos voisins aussi feront défaut. C’est cela qu’on appelle corrélation — c’est à dire la mesure selon laquelle une variable évolue en fonction d’une autre et cette corrélation entre divers évènements est essentielle pour déterminer le risque associé aux obligations hypothécaires.

Tant qu’ils peuvent en fixer le prix, les investisseurs aiment le risque. Ce qu’ils détestent c’est l’incertitude – ne pas connaître le niveau de risque. Par conséquent, les investisseurs et les prêteurs hypothécaires cherchent désespérément à mesurer, modéliser et évaluer la corrélation. Avant que n’arrivent les modèles quantitatifs, le seul cas dans lequel les investisseurs étaient prêts à mettre leur argent dans des portefeuilles de prêts hypothécaires était celui où le risque était pratiquement nul – en d’autres termes, quand ces prêts étaient implicitement garantis par le gouvernement fédéral américain au travers des institutions Fannie Mae ou Freddie Mac [sociétés d’économie mixte à capitaux privés et à mission publique, créées par le gouvernement fédéral américain dans le but d’augmenter la taille du marché des prêts hypothécaires,NdT].

Pourtant durant les années 90, avec l’expansion des marchés mondiaux, de nouveau des milliers de milliards dollars frais attendaient d’être prêtés aux emprunteurs du monde entier – pas seulement à ceux cherchant à acheter leur maison mais aux entreprises et aux acheteurs de voitures et en fait à n’importe présentant un solde créditeur – la seule condition étant que les investisseurs arrivent à chiffrer la corrélation entre ces prêts. Le problème est atrocement difficile et n’importe qui pouvant le résoudre gagnerait donc la reconnaissance éternelle de Wall Street et même vraisemblablement l’attention du comité Nobel.

Afin de mieux comprendre cette histoire de corrélation, considérons un exemple simple. Imaginons une enfant dans une école primaire que nous nommerons Alice. La probabilité que ses parents divorcent cette année est d’environ 5 %, le risque qu’elle attrape des poux est aussi de 5%, la chance qu’elle voit un de ses professeurs glisser sur une peau de banane est du même ordre ainsi que la probabilité qu’elle gagne le concours d’orthographe de sa classe. Si les investisseurs échangeaient des titres cotant le risque de voir ces choses arriver à Alice, ils les évalueraient tous à peu près au même prix.

Mais si nous commençons à prendre en considération deux enfants plutôt qu’une seule, les choses changent considérablement – nous prenons en compte non seulement Alice mais aussi la fille assise à côté d’elle en classe, Britney. Si les parents de Britney divorcent, quelles sont les chances que les parents d’Alice divorcent aussi ? Toujours autour de 5% : la corrélation est donc proche de zéro. Mais si Britney se trouve avoir des poux, la chance qu’Alice en ait est alors bien plus grande, autour de 50% – ce qui veut dire que la corrélation monte à un niveau d’environ 0,5 point. Si Britney voit un professeur glisser sur une peau de banane, quelle chance Alice a-t-elle de le voir aussi ? Très élevée, puisqu’elles sont assises l’une à côté de l’autre : elle pourrait atteindre 95%, c’est-à-dire une corrélation proche de 1. Enfin, si Britney gagne le concours de dictée, la chance qu’Alice le gagne aussi est nulle, ce qui signifie une corrélation de -1.

Si les investisseurs échangeaient des titres évalués en fonction des chances que ces choses arrivent à la fois à Alice et Britney, les prix varieraient du tout au tout, du fait de cette si grande différence de corrélations.

Mais cette science est tout à fait inexacte. Le simple fait de mesurer les 5% de probabilités initiales implique de collecter de nombreuses données disparates et de les soumettre à toutes sortes d’analyses statistiques et d’erreurs. Essayer d’estimer les probabilités conditionnelles – la probabilité qu’Alice ait des poux si Britney en a – est d’un ordre de magnitude encore plus difficile à évaluer, parce que ces points de données sont bien plus rares. En raison de la rareté de données historiques, les erreurs sont donc susceptibles d’être bien plus importantes.

Dans le monde des prêts hypothécaires, c’est encore plus compliqué. Quelle probabilité y a-t-il qu’un logement donné perde de sa valeur ? L’historique du prix de l’immobilier peut en donner une idée, mais la situation macroéconomique du pays joue également un rôle important. Et quelle est la probabilité pour que, si la valeur d’un logement dans un État donné diminue, celle d’un logement similaire dans un autre État diminue également ?

Voici ce qui a tué votre 401(k) *

[Le Plan 401(k), ou 401(k), est un système d’épargne retraite par capitalisation très largement utilisé aux États-Unis. Il tire son nom de la section 401(k) de l’Internal Revenue Code (« Code fiscal »), texte principal du droit fiscal américain,NdT]

La fonction copule gaussienne de David X. Li a été publiée pour la première fois en 2000. Les investisseurs l’ont exploitée comme un moyen rapide – et foncièrement erroné – d’évaluer le risque. Une version plus courte apparaît sur la couverture de ce mois-ci de* Wired.

Probabilité

Plus précisément, il s’agit de la probabilité conjointe de faire défaut, c’est-à-dire la probabilité que deux membres du pool (A et B) fassent tous deux défaut. C’est ce que recherchent les investisseurs, et le reste de la formule fournit la réponse.

Temps de survie

Le temps qui s’écoule entre maintenant et le moment où l’on peut s’attendre à ce que A et B fassent défaut. Li s’est inspiré d’un concept de la science actuarielle qui décrit comment varie l’espérance de vie d’une personne lorsque son conjoint meurt.

Égalité

Un concept dangereusement précis, car il ne laisse aucune place à l’erreur. Les équations propres permettent aux quants et à leurs managers d’oublier que le monde réel contient une quantité surprenante d’incertitude, de flou et de précarité.

Copule

Cela établit une relation, couple (d’où le terme latin de copule) les probabilités individuelles associées à A et B pour obtenir un seul chiffre. Les erreurs à ce niveau augmentent considérablement le risque que l’équation entière explose.

Fonctions de distribution

Les probabilités de la durée de survie de A et B. Comme il ne s’agit pas de certitudes, elles peuvent être dangereuses : de petites erreurs de calcul peuvent vous exposer à un risque beaucoup plus important que celui indiqué par la formule.

Gamma

Le tout-puissant paramètre de corrélation, qui réduit la corrélation à une constante unique, ce qui devrait être hautement improbable, voire impossible. C’est le nombre magique qui a rendu la fonction copule de Li irrésistible.

C’est à ce moment qu’apparaît Li, mathématicien vedette. Ayant grandi dans la Chine rurale des années 60, il brille à l’école et obtient un master à l’université de Nankai avant de quitter son pays pour obtenir un ‘MBA’ à l’université Laval au Québec. Il y ajoute deux autres diplômes : un master en science actuarielle et un PhD en statistique, tous deux obtenus à l’université de Waterloo dans l’Ontario. En 1997, il pose ses bagages à la Banque Canadienne Impériale de Commerce, où sa carrière de financier commence véritablement ; Il est ensuite passé à Barclays Capital, et en 2004, il est chargé d’en reconstruire l’équipe d’analyse quantitative.

Le parcours de Li est typique de cette ère des ‘quants’ qui commença au milieu des années 80. Les universités étaient incapables de rivaliser avec les salaires exorbitants offerts par les banques et les fonds de pensions. Et dans le même temps, des légions de docteurs en mathématiques et en physiques étaient recrutés pour créer, évaluer et arbitrer les structures d’investissement toujours plus complexes de Wall Street.

En 2000, alors qu’il travaillait chez JP Morgan Chase, Li a publié un article dans le Journal of Fixed Income : « Sur les corrélations des défauts : une approche par la fonction de la copule. » (En statistiques, une copule est utilisée pour coupler les comportements de deux variables ou plus) Utilisant des calculs relativement simples – selon les normes de Wall Street en tout cas – Li a trouvé un moyen ingénieux de modéliser la corrélation des défaut sans même utiliser les données historiques de ces défauts. A la place, il a utilisé des données de marchés concernant les prix d’outils financiers connus sous le nom de dérivés sur défauts de crédit, en anglais, Credit Default Swaps (CDS).

Si vous êtes un investisseur, de nos jours vous avez le choix : vous pouvez soit prêter directement aux emprunteurs soit vendre des CDS, qui sont des assurances contre le défaut de paiement de ces mêmes emprunteurs. Dans les deux cas, vous recevrez un flux de revenu régulier – paiements d’intérêt ou primes d’assurance – et, dans les deux cas, si l’emprunteur fait défaut, vous perdez votre argent. Le rendement dans les deux cas est pratiquement le même, mais, comme un nombre illimité de CDS peut être vendu à chaque emprunteur, l’offre de CDS,, à la différence de l’offre d’obligations n’est pas limitée. Le marché des CDS a donc réussi à gonfler à une vitesse phénoménale. Bien que les CDS aient été un produit relativement nouveau lorsque l’article de Li a été publié, ils sont rapidement devenus un marché plus important et plus liquide que les obligations sur lesquelles ils reposaient.

Quand le prix d’un CDS monte, cela indique que le risque de défaut a augmenté. L’idée décisive de Li était qu’au lieu d’attendre d’avoir recueilli suffisamment de données historiques sur les défauts observés, qui sont rares dans le monde réel, il suffisait de faire appel à l’historique des prix des CDS. Il est difficile de construire un modèle historique pour prédire les comportements d’Alice ou de Britney, mais n’importe qui pouvait voir si le prix des CDS sur les événements touchant Britney avaient tendance à évoluer dans la même direction que ceux sur Alice. Si c’était le cas, il y a alors une forte corrélation entre les risques de défaillance d’Alice et de Britney, tels que le marché les évaluent. Li a ainsi inventé un modèle qui utilisait les prix plutôt que les données de défaut du monde réel comme raccourci (en faisant implicitement l’hypothèse que les marchés financiers en général, et les marchés des CDS en particulier, peuvent évaluer correctement le risque de faire défaut.)

On avait là la simplification brillante d’un problème insoluble. Li ne s’est pas contenté de radicalement simplifier radicalement les problèmes inhérents au calcul des corrélations ; il a décidé qu’il ne prendrait même pas la peine de cartographier et de calculer le nombre de relations proche de l’infini entre les différents titres qui composaient un portefeuille. Qu’arrive-t-il quand le nombre de personnes dans le portefeuille augmente ou quand on mélange des corrélations positives et négatives ? Aucun problème, a-t-il répondu. La seule chose qui compte est la corrélation finale – un nombre net, simple et suffisant qui synthétise le tout.

L’effet sur les marchés de la titrisation a été foudroyant. Armés de la formule de Li, les ‘quants’ de Wall Street ont vu s’ouvrir tout un nouveau monde de possibilités. Et la première chose qu’ils ont faite a été de créer un nombre gigantesque de nouveaux portefeuilles “triple A”. Pour les agences de notation, comme Moody’s – ou n’importe qui cherchant à modéliser le risque d’une “tranche” –, utiliser l’approche par la copule de Li signifiait qu’on n’avait plus à se préoccuper des titres sous-jacents incorporés dans ces portefeuilles. Tout ce dont elles avaient besoin, c’ était ce chiffre de corrélation et elles obtenaient une note indiquant le niveau de risque de la tranche.

Par conséquent, on pouvait ficeler et transformer à peu près n’importe quoi en une obligation AAA – obligations d’entreprise, prêts bancaires, titres adossés à une créance hypothécaire ou tout ce qu’on pouvait imaginer. On parlait à leur propos de collateralized debt obligations ou CDO (en français, « obligation adossée à des actifs »). On pouvait découper ce pool en tranches et créer ainsi des titres triple A, même si aucun des emprunts n’étaient eux-mêmes des triple A. On pouvait même prendre des tranches moins bien côtés, d’autres CDO, les regrouper – opération appelée CDO-squared. Les opérations étaient alors si éloignées des prêts, obligations ou hypothèques de départ que personne n’avait plus vraiment la moindre idée de ce que ces titres contenaient. Mais cela n’avait aucune importance : tout ce dont vous aviez besoin était la formule copule de Li.

Les marchés de CDS et CDO se sont développés de concert, se nourrissant l’un de l’autre. A la fin de l’année 2001, le marché des CDS représentait une valeur de 920 milliards de dollars. À la fin de 2007, ce nombre avait grimpé à plus de 62.000 milliards de dollars. Les marchés des CDO, qui tournaient autour de 275 milliards de dollar en 2000, représentaient 4.700 milliards de dollars en 2006.

Et, au cœur de tout cela, on retrouvait la formule de Li. Lorsqu’on parle aux acteurs du marché, pour décrire celle-ci, ils utilisent des mots comme : « beau, simple, ou, plus généralement, efficace ». On pouvait l’appliquer partout, pour n’importe quoi, et elle a donc été rapidement adoptée, non seulement par les banques qui ont généré de nouvelles obligations, mais aussi par les traders et les fondsspéculatifs qui se sont mis à rêver de transactions complexes entre tous ces titres.

« Le monde des CDO reposait presque exclusivement sur ce modèle de corrélation de type copule » explique Darrell Duffie, professeur de finance à l’université de Stanford qui a été membre du comité de Conseil en Recherche Scientifique de Moody. La copule gaussienne est rapidement devenue un élément de langage si universellement accepté dans le monde de la finance que les courtiers se sont mis à coter les prix des tranches d’obligations sur la base de leurs corrélations « Le trading de corrélation s’est répandu dans la psyché des marchés financiers à la manière d’un virus de la pensée hautement infectieux, » a écrit la gourou des marchés de produits dérivés, Janet Tavakoli en 2006.

Les ravages qui devaient suivre étaient prévisibles et, en fait, prévus. En 1998, avant même que Li n’invente sa formule, Paul Wilmott écrivait que « les corrélations entre quantités financières sont notoirement instables. » Wilmott, consultant et conférencier en finance quantitative , affirmait qu’aucune théorie ne devrait être construite à partir de paramètres aussi imprévisibles. Et il n’était pas le seul. Durant les années d’euphorie, tout le monde était capable d’énumérer toutes les raison pour lesquelles la fonction de la copule gaussienne n’était pas parfaite. L’approche de Li ne tenait pas compte de l’imprévisibilité : elle supposait que la corrélation était constante plutôt que quleque chose de mercuriel. Les banques d’investissement appelaient régulièrement Duffie, notre professeur de Standford pour lui demander de venir leur expliquer ce que cachait exactement la formule de Li. A chaque fois, il les mettait en garde, insistant sur le fait qu’elle ne permettait pas d’évaluer ou de gérer le risque.

David X. Li Illustration : David A. Johnson

Avec le recul, avoir ignoré ces avertissements semble bien téméraire. Mais, à l’époque, ce n’était pas aussi simple. Les banques niaient les dangers, en partie parce que les gestionnaires qui avaient le pouvoir de mettre le holà ne comprenaient pas les controverses entre les différentes factions de l’univers des ‘quants’. Mais, surtout, elles en retiraient beaucoup trop d’argent pour s’arrêter.

Dans le domaine de la finance, on ne peut jamais réduire le risque de manière absolue ; on peut seulement essayer de mettre en place un marché dans lequel les personnes qui ne veulent pas prendre de risque peuvent le vendre à ceux qui l’acceptent. Mais sur les marchés des CDO, les gens utilisaient le modèle de copule gaussienne pour se convaincre qu’ils ne prenaient aucun risque, alors que ce n’était vrai que dans 99% des cas. Ils ont fait sauter le 1% restant, or c’est justement ce qui peut annihiler tous les gains précédents, et plus encore.

La fonction copule de Li a été utilisée pour évaluer des CDO valant des centaines de milliards de dollars et regorgeant de prêts hypothécaires. Et comme la fonction copule utilisait les prix des CDS pour calculer la corrélation, elle a été obligée de se limiter à la seule période pendant laquelle ces produits ont existé, soit moins d’une décennie, période pendant laquelle les prix des logements ont explosé. Naturellement, les corrélations de défaut étaient excessivement faibles pendant ces années là. Mais, lorsque le boom des prêts hypothécaires s’est brutalement arrêté et que la valeur des maisons a commencé à chuter partout dans le pays, les corrélations ont explosé.

Les banquiers en charge de la titrisation des prêts hypothécaires savaient que leurs modèles étaient extrêmement sensibles à l’estimation des prix des maisons. Si jamais elle devenait négative à l’échelle de la nation, une grande partie des titres évalués triple A, c’est-à-dire sans risque, par les ordinateurs calculant les copules, se volatiliseraient. Mais personne n’a eu le courage d’arrêter la création des CDO et les grandes banques d’investissement ont joyeusement continué de monter de nouvelles opérations, en s’appuyant sur les corrélations des périodes pendant lesquelles le prix de l’immobilier ne faisait que monter.

« Tout le monde espérait que le prix de l’immobilier continuerait d’augmenter », raconte Kai Gilkes, de l’entreprise de recherche sur le crédit CreditSights, qui a travaillé pendant 10 ans pour des agences de notation. « Quand ils ont cessé d’augmenter, pratiquement tout le monde s’est retrouvé ‘du mauvais côté’, parce que la sensibilité aux prix de l’immobilier était énorme. Et il n’y avait aucun moyen de passer outre. Pourquoi les agences de notation n’avaient-elles pas prévu un « coussin » pour amortir cette sensibilité à un scénario de dépréciation des prix de l’immobilier ? Parce que, si elles l’avaient fait, elles n’auraient simplement jamais pu attribuer une note à un seul CDO adossé à une hypothèque. »

Les banquiers auraient dû remarquer que de très petits changements dans les hypothèses sous-jacentes pouvaient se traduire par des changements très importants dans le chiffre représentant les corrélations. Ils auraient également dû s’apercevoir que les résultats obtenus étaient bien moins volatils qu’ils n’auraient dû l’être – ce qui signifiait simplement que le risque s’était juste déplacé. Où le risque avait-t-il bien pu se nicher ?

Ils n’en savaient rien et évitaient consciencieusement de se poser la question. L’une des raisons en était que les résultats sortaient de modèles informatiques « boîte noire » et qu’il était difficile de les soumettre à un test de bon sens. Une autre des raisons en était que les ‘quants’ qui auraient dû être plus à même de percevoir les faiblesses des copules, n’étaient pas ceux qui prenaient les grandes décisions quand il s’agissait d’allouer les capitaux. Leurs managers, qui étaient les réels décisionnaires, manquaient des compétences mathématiques nécessaires pour comprendre à quoi servaient les modèles ou comment ils fonctionnaient. Ils pouvaient, par contre, comprendre quelque chose d’aussi simple qu’un chiffre donnant la corrélation. Et c’est bien de là que venait le problème.

« La relation entre deux actifs ne peut jamais être exprimée par seulement une quantité scalaire » nous explique Wilmott. Prenons l’exemple du cours des actions de deux fabricants de baskets : quand le marché des chaussures est en croissance, les deux entreprises se portent bien et la corrélation entre leurs résultats est élevée. Mais, lorsque l’une des deux gagne de la notoriété grâce à l’engouement de célébrités et commence à prendre des parts de marché à l’autre, les cours de leurs actions divergent et la corrélation entre elles devient négative. Enfin, si la nation se transforme en un pays de pantouflards affalés devant la télé, les deux entreprises entrent en déclin et la corrélation redevient positive. Il est impossible de synthétiser cette histoire en un seul chiffre, mais les CDO ont invariablement été vendus en partant du principe que la corrélation était davantage une constante qu’une variable.

Personne ne savait tout cela mieux que David X. Li : « Très peu de gens comprennent l’essence de la modélisation, » disait-il dans le Wall Street Journal, à l’automne 2005.

« On ne peut pas faire de reproches à Li » affirme Gilkes du CreditSights. Après tout, il a juste inventé un modèle. Par contre nous devons nous tourner du côté des banquiers, qui l’ont mal interprété. Et même dans ce cas, le vrai danger n’est pas venu du fait qu’un courtier quelconque l’a adopté mais de ce que tous les traders l’ont fait. Sur les marchés financiers, lorsque tout le monde adopte le même comportement, on peut être sûr qu’on est face à la recette classique de la bulle et de l’effondrement inévitable.

Nassim Nicholas Taleb, gestionnaire d’un fonds spéculatif et auteur du livre The Black Swan, est particulièrement sévère lorsqu’on parle des copules. « Les gens se sont tous emballés pour la copule gaussienne en raison de son élégance mathématique, mais elle n’a pour autant jamais fonctionné » dit-il, « La co-association entre les titres n’est pas mesurable à l’aide de la corrélation », parce que l’histoire passée ne peut jamais vous préparer au jour où tout part en vrille. « Tout ce qui repose sur la corrélation n’est que pur charlatanisme. »

Li a été considérablement absent du débat actuel sur les causes du krach. En fait, il n’habite même plus aux États-Unis. L’an dernier, il s’est installé à Pékin pour prendre la tête du département de gestion des risques de la China International Capital Corporation. Dans un entretien récent, il a semblé peu disposé à parler de son article et a déclaré qu’il ne pouvait pas parler sans l’autorisation du département des relations publiques de son employeur. Suite à diverses demandes, le bureau en charge de la communication a envoyé un courriel indiquant que Li ne faisait plus le style de travail qu’il avait dans son emploi précédent et que, par conséquent, il ne s’adresserait pas aux médias.

Dans le monde de la finance, trop de “quants” ne voient que les chiffres qu’ils ont devant les yeux et oublient la réalité concrète que ces chiffres sont censés représenter. Ils pensent pouvoir modéliser quelques années de données et en déduire des probabilités pour des évènements qui ne se produisent qu’une fois tous les 10.000 ans. Les gens investissent du coup sur la base de ces probabilités sans pour autant se demander si les chiffres qui leurs sont proposés ont un quelconque sens.

Comme Li lui-même l’a dit de son propre modèle : « Le plus dangereux, c’est quand les gens se mettent à croire tout ce qui en sort. »

– Felix Salmon (felix@felixsalmon.com) rédige le blog financier Market Movers sur Portfolio.com.

Felix Salmon (@felixsalmon) est un contributeur d’Idées pour WIRED. Il anime le podcast Slate Money et le blog Cause & Effect. Auparavant, il était blogueur financier chez Reuters et chez Condé Nast Portfolio. Son article de fond de WIRED sur la fonction copule gaussienne a ensuite été transformé en témoignage.

Source : Wired, Felix Salmon, 23-02-2009
Traduit par les lecteurs du site Les-Crises

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Commentaire recommandé

Jean // 08.10.2021 à 07h11

Le ton de cet article résume assez bien le fond du problème : De sales gamins irresponsables s’amusent avec l’argent des autres et les nations se ruinent en condamnant leurs peuples à la misère. Pour ces enfants égoïstes et égocentriques c’est un jeu, pour les peuples c’est une mort prématuré assuré. Il ne fallait pas s’attendre à une autre issue que la ruine en donnant autant de pouvoir aux pires d’entre-nous.

50 réactions et commentaires

  • Jean // 08.10.2021 à 07h11

    Le ton de cet article résume assez bien le fond du problème : De sales gamins irresponsables s’amusent avec l’argent des autres et les nations se ruinent en condamnant leurs peuples à la misère. Pour ces enfants égoïstes et égocentriques c’est un jeu, pour les peuples c’est une mort prématuré assuré. Il ne fallait pas s’attendre à une autre issue que la ruine en donnant autant de pouvoir aux pires d’entre-nous.

      +42

    Alerter
    • Patrick // 08.10.2021 à 09h22

      tout le monde a joué grâce à l’argent imprimé et au crédit sans fin :
      – les banques ont pu jouer et jouent encore grâce aux banques centrales qui les abreuvent de liquidités.
      – les entreprises peuvent s’endetter jusqu’à plus soif , quitte à se zombifier complètement.
      – les états ne se privent pas d’emprunter puisque les politiciens de tous bords ont besoin de promettre du pain et des jeux pour être réélus
      – les citoyens vivent largement à crédit ..

      Donc , à peu près tout le monde a joyeusement profité du bazar ( certains beaucoup plus que d’autres ) !! et tout le monde en redemande. Il n’y a qu’à voir les dernières discussions sur le système de retraite ou les indemnités chômage, les demandes d’augmentations salariales et autres … Bon d’un autre côté , la monnaie ne valant plus grand chose , y’a pas de raisons de se priver.

      on veut du pognon ! on veut du pognon ! on veut du pognon !!

        +10

      Alerter
      • LibEgaFra // 08.10.2021 à 10h43

        Très juste! Je suis étonné que le système monétaire tienne encore debout avec toutes ces montagnes de Ponzi. Et je suis très curieux de ce qui va se produire dans le prochains mois avec les milliards qui ont été déversés ici et là « quoi qu’il en coûte ». Un coût qu’il va falloir assumer et qui va l’assumer? Les gueux, les « riens », les « sans-dent » bien sûr: augmentation des taxes et des impôts, augmentation des prix tous azimuts: énergies, matières premières, et répercussion sur les prix de détail, c’est-à-dire le début d’une nouvelle inflation.

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        • TZYACK // 08.10.2021 à 18h43

          C’est souvent grâce une inflation générale provoquée par les Etats que se résorbent rapidement leurs trop importantes dettes dont les taux réels d’intérêts deviennent, par cette méthode, très négatifs.

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    • Acacia // 08.10.2021 à 11h42

      « De sales gamins irresponsables s’amusent… » Je dirais plutôt « d’avides salauds responsables pillent… » une irresponsabilité globale leur étant fournies par les bénéficiaires au pouvoir…

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    • Ernesto // 10.10.2021 à 01h36

      Dans la collection raisons d’agir, Frédéric Lordon a écrit un remarquable petit livre (220 pages, 10 euros) intitulé: »Jusqu’à quand? Pour en finir avec les crises financières ». On y apprend tout sur les structures de la finance de marché et ses outils les plus toxiques, au rang desquels la titrisation, les produits dérivés, la leviérisation d’endettement qui ont conduit à l’effondrement de 2008.

      Dans la configuration actuelle du capitalisme mondialisé, la finance déréglementée a pris le pouvoir sur le développement des forces productives. Elle s’est autonomisée en se déconnectant de l’économie réelle. La faiblesse des salaires (le coût du travail!), n’assure plus la solvabilité de la demande qui permet les débouchés des entreprises. Le crédit à gros débit devient la béquille d’un capitalisme antisalarial.

      La dette privée+publique enfle démesurément mais la France comme l’Allemagne s’enrichissent en empruntant à des taux négatifs. Les investisseurs préfèrent perdre de l’argent en jouant la sécurité plutôt que le chaos en cas de remontée brutale des taux. Pour l’instant la dette n’est donc pas un problème et elle empêche le pays de sombrer dans la déflation.

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  • Patrick // 08.10.2021 à 08h56

    L’article oublie deux faits qui faussent tous les marchés :
    – depuis 1971 , quand Nixon a détaché le dollar de l’or il a permis l’impression de monnaie et le crédit sans limite , donc toutes les notions de risque ou de valeur ont volé en éclat. Vous voulez de la monnaie ? pas de problème , pas de risque , on imprime et on fournit.

    – en ce qui concerne les prêts hypothécaires aux USA , ce système a été complètement faussé par le gouvernement américain ( Clinton ) qui voulait que tout le monde puisse acheter sa maison , même si il n’a aucune chance de rembourser , en mettant en place les garanties nécessaires . Donc , même effet que pour la monnaie ..

    Comment voulez-vous avec ça que le moindre modèle ait une chance de s’approcher de la réalité ? Il n’y a plus de réalité, il n’y a plus de marché.

    quoique .. la réalité est en train de refaire surface et ça va faire mal.

      +23

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    • Anfer // 09.10.2021 à 09h09

      La monnaie n’a jamais été autre chose que de la dette.

      La monnaie est juste une promesse, une reconnaissance de dette garantie par les autorités.

      Qu’elle soit inscrite sur du papier ou des rondelles de métal ne change rien à cela.

        +4

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      • Patrick // 09.10.2021 à 09h36

        Oui, et tous les états ont fini par détruire leur monnaie , soit en imprimant du papier soit en produisant des pièces sans valeur en remplaçant l’argent par du nickel.
        C’est pour cela que les états n’aiment pas l’or et l’argent, ils ne peuvent pas en imprimer.

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        • Anfer // 09.10.2021 à 12h04

          Associer la monnaie, qui est une reconnaissance de dette, à la capacité physique à extraire un métal arbitrairement choisi de la croûte terrestre, est complètement absurde.

          C’est plus idiot que de choisir des plumes ou des coquillages pour servir de monnaie.

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          • Patrick // 09.10.2021 à 13h19

            Ça fait 5000 ans que les métaux précieux sont utilisés comme monnaie ou comme réserve de valeur. Aucune monnaie ne résiste aussi longtemps.
            1971 une once d’or vaut 35$
            2021 une once d’or vaut plus de 1700$

            Pas mal pour un truc absurde 😁

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            • Ernesto // 09.10.2021 à 16h21

              Rappelez-nous combien il y a de détenteurs d’or sur une planète de plusieurs milliards d’habitants pour effectuer des échanges marchands? Avec la monnaie numérique il ne sera bientôt plus possible de retirer du cash de sa banque pour le planquer sous le matelas en cas de crise financière, sortir du « bazar » ne sera même plus possible!

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            • Anfer // 09.10.2021 à 19h06

              Sauf que c’est faux, l’utilisation de l’or comme monnaie est apparu bien après.

              La plus ancienne forme de monnaie retrouvé, ce sont des reconnaissances de dettes sur des tablettes d’argiles en Mésopotamie.

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    • tchoo // 10.10.2021 à 11h48

      et vous oubliez dans les prêts hypothécaire, la possibilité pour un quidam qui a finit de rembourser sa maison, la possibilité d’emprunter une certaine somme avec comme garantie la valeur de sa maison. Sarkhozy a voulu a moment donné que cette possibilité existe chez nous, il me semble juste avant la crise de 2008 qui a directement découlé de cet instrument corrélé avec la baisse de l’immobilier, et la défaillance de nombreux emprunteurs

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  • calal // 08.10.2021 à 09h19

    tout cela est cense se passer dans une economie de marches libres:
    -personne ne vous oblige a placer votre pognon dans un plan 401k, on ne peut que vous y inciter
    -personne n’oblige les gestionnaires a gerer ces fonds d’une certaine facon:c’est leur choix

    et donc les 3/4 du marche peut s’ecrouler,ceux qui n’ont pas suivi le troupeau survivent et rachetent ce qui reste et cela repart.
    Non a l’obligation,oui a la liberte des marches. Et sur le marche de la sante, c’est pareil: on n’oblige pas quelqu’un a adopter la meme solution que les autres,diversites des demandes,diversites des offres et a la fin on regarde qui survit…

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    • LibEgaFra // 08.10.2021 à 10h30

      « Et sur le marche de la sante, c’est pareil: on n’oblige pas quelqu’un a adopter la meme solution que les autres, »

      Actuellement bien sûr que si avec une obligation vaccinale qui ne dit pas son nom. Avec les tests payants une nouvelles discrimination par l’argent intervient.

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    • Acacia // 08.10.2021 à 11h18

      Le mythe de l’indépendance du choix et aussi fumeux que celui de la corrélation. Les petits frères de M.Li sont décidément légions.

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  • Bats0 // 08.10.2021 à 09h24

    Le problème de la finance mondiale c’est son encadrement, et surtout sa non-régulation. Tant qu’on laissera faire les établissements financiers inventer des nouveaux de système de protection (tels les produits dérivés), et que l’on ne mettra pas en place des barrières afin que ces derniers ne soient pas utilisés dans la spéculation, les banques centrales n’auront d’autre choix que de faire fonctionner les QE (quantitative easing) pour éviter que toute l’économie s’effondre. En 2011 la valeur nominale totale des produits dérivés représentait un montant de plus de 700.000 milliards de dollars, soit 10 fois le PIB mondial.
    Mais aucun contrôle ne fût mis en place depuis la crise des subprimes, si ce n’est une obligation des établissements financiers à avoirs un dépôts de garantis minimum, mais insuffisant pour qu’une nouvelle crise financière ne voit le jour dans les mêmes conditions : spéculation non régulée.

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    • Dominique65 // 08.10.2021 à 10h02

      Comment, tu veux fausser le marché libre ?!
      Hors de notre vue. Satan !

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      • Patrick // 08.10.2021 à 10h36

        Le marché est dirigé par les banques centrales qui faussent les prix et qui garantissent leurs copains contre les risques , il n’est donc pas libre.

        Un marché libre exige :
        – la faillite pour ceux qui font n’importe quoi
        – des prix vrais

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        • Didier // 08.10.2021 à 12h20

          Aucune de ces deux propositions n’ayant le moindre sens («to big to fail» est une réalité politique, anthropologique, disciplines que la «science» économique a abandonné depuis plus de deux siècles; il n’y a pas de «vrai» prix, seulement la résultante temporaire d’un rapport de force par définition instable), on peut donc abandonner cette chimère des «marchés libres» et passer à autre chose.

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          • Patrick // 08.10.2021 à 14h06

            il n’y a rien d’autre .. le marché reprend toujours le dessus.
            Le too big to fail est une légende , c’est une croyance , ça permet de faire peur mais ce qui doit s’effondrer finit toujours par s’effondrer ( Enron , Lehman Brother , Evergrande … ) avec plus ou moins de dégâts collatéraux.
            En Europe , les grosses banques ont des bilans complètement pourris à cause des 50 dernières années de folie monétaire , bien aidées par les QE successifs. Elles sont « too bigs » , mais le jour où elle « fail »eront , il n’y aura personne pour les sauver.

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            • Acacia // 08.10.2021 à 14h17

              « too big to fail » ne signifie pas qu’une entreprise est immunisé contre la faillite mais que l’état épongera systématiquement tous les « errements » de gestion tant que le coût associé restera inférieur au coût politique…. des exemples à foison!

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            • Patrick // 08.10.2021 à 14h29

              Oui , pour qu’un problème devienne une catastrophe , il faut en général que les gouvernements s’en mêlent.
              Donc , les gouvernements laissent faire parce que ça les arrange et ensuite c’est la panique et ils compensent les pertes… socialisme , keynésianisme … la voie royale pour que ça se termine mal.

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            • Didier // 08.10.2021 à 20h59

              «il n’y a rien d’autre .. le marché reprend toujours le dessus.»

              À ce stade, ce n’est plus de l’amour, c’est de la rage… S’imaginer que «le marché» est la condition sine qua non de toute forme d’organisation sociale démontre simplement à quel point la pensée a été proprement stérilisée par un demi-siècle de propagande libérale ; et venir continuellement pleurnicher que les conditions d’exercice de ce marché ne sont jamais «pures et parfaites», ce qu’elles n’ont jamais été et ne seront jamais, trahit le véritable ressort de ce type de croyance : une pensée mystique, qui a remplacé Dieu, passé par-dessus bord au XVIIe siècle en Occident, par la figure épiphanique du «marché» – du dogmatisme à l’état brut.

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          • calal // 09.10.2021 à 13h47

            « on peut donc abandonner cette chimère des «marchés libres» et passer à autre chose. »
            ayn rand l’a dit dans son livre « atlas shrugged »: si vous renoncez aux marches « libres », vous retournez obligatoirement aux rapports de forces et donc a la guerre du tous contre tous. Les marches libres requiert un etat responsable pour maintenir le droit necessaire au respect de ces marches libres.Cet etat de droit qui est un equilibre fragile entre responsabilite et efforts des pauvres pour se defendre des attaques des riches et « moderation » des riches pour ne pas abuser de leurs positions dominantes est difficile a maintenir. De temps en temps du sang doit etre verse pour que chaque camp se rappelle la valeur de cet equilibre,comme il faut etre malade pour apprecier la sante,etre emprisonne pour apprecier la liberte etc…

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      • Bats0 // 08.10.2021 à 11h24

        A propos de marché libre, afin qu’il soit un peu plus libre, faudrait séparer les banques commerciales, des banques d’affaire, sinon la liberté est faussée.

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        • john // 08.10.2021 à 23h25

          Voir à cet effet Glass-Steagall (1933) et sa neutralisation légale Gramm–Leach–Bliley Act (1999).

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      • Bats0 // 08.10.2021 à 14h59

        @Dominique65
        Réponse : Georges Ugeux : La Finance destructrice de démocratie ? : https://youtu.be/9AWeWkNhLnQ

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  • El hierro // 08.10.2021 à 10h36

    La plupart des raisonnements de cet article, qui opposent le virtuel au réel, les simulations aux observations, les pseudo certitudes rassurantes au doute raisonnable, l’aveuglement au bon sens sont appliqués dans bien des situations de notre monde « moderne » … et dans l’actualité, si vous voyez de quoi je parle. La « masse » des décideurs respectables et « responsables » se situant invariablement dans le mauvais camp.

      +1

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    • Patrick // 08.10.2021 à 10h39

      La masse des décideurs a intérêt à ce que ça se passe bien , à ce que le système ne s’effondre pas .. du moins pas tout de suite , pas tant qu’ils sont là. Donc , ils s’accommodent parfaitement d’un système bancal et faux tant qu’il tient à peu près debout, même si c’est une catastrophe qui se prépare pour plus tard.

        +2

      Alerter
      • Jean // 08.10.2021 à 11h24

        @Patrick,

        Malgré tout, à un moment donné, l’effondrement devient inévitable et il faut trouver un moyen pour que les peuples ne se révoltent pas contre les dirigeants irresponsables en exigeant une réforme du système qui a permit de telles dérives. Et il n’y à rien de mieux que la peur pour maintenir un peuple enchainé, au point que celui-ci demandera qu’on le prive de sa liberté, pour sa sécurité.

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  • Hamourabi // 08.10.2021 à 11h22

    Bonjour,
    Apparemment ce nouveau supplice chinois est tellement délicieux, que personne n’éprouve le besoin d’utiliser le Système prévisionnel « DAMOCLÈS » pour l’analyse des risques d’insolvabilité…… (ou, peu importe le risque, pourvu qu’on ait l’ivresse ET le temps de ƒiler sans-payer-les-pots-cassés, après avoir tiré les marrons du ƒeu ?).

      +4

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    • Patrick // 08.10.2021 à 11h24

      Tout le monde a compris que ça allait se casser la figure.
      L’essentiel pour ceux qui jouent avec le pognon des autres c’est d’en récupérer un maximum avant l’effondrement.
      Ceux qui jouent avec leur propre pognon doivent sortir du bazar rapidement.

        +4

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      • Hamourabi // 08.10.2021 à 15h30

        Bien sûr.
        Et c’est la même chose pour la nature, qui n’en peut plus, d’enrichir certains exploitants internationaux.

        Quand ILS auront déclenché le chaos général, ils pourront aller se-reƒaire-une-santé sur La Planète rouge (explorée à nos ƒrais)… loin de la ƒoule incapable et primitive — comme dirait l’autre Génie qui se serait suicidé en 1945 en déclarant « ils n’étaient pas dignes de moi ».

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  • eBry // 08.10.2021 à 12h05

    C’est curieux que cette analyse de 2009 ne mentionne jamais la destruction totale du baromètre du risque : les taux d’intérêt.

    Des taux en constante baisse (depuis une dizaine d’années en 2009) et désormais proches de zéro depuis quelques années, alors que les risques n’ont jamais été aussi grands, sont la cause principale de la fragilité de l’estimation du risque global…

      +5

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  • Logique // 08.10.2021 à 13h02

    L’empire européen est engagé dans une guerre économique. Le méchant c’est la Russie, quoi qu’elle fasse.

    Voyez les prix de l’énergie. Voyez la propagande effrénée contre la Russie. Car pourquoi le prix du gaz augmente alors que le Nord Stream 2 est en train d’être mis en service?

    Pour comprendre, lisez ceci:

    https://tomluongo.me/2021/10/06/european-energy-crisis-gas-you-think-burning/

    Et le constat:

    « Prices keep skyrocketing in Europe because there is no shortage of idiocy at the top of the European power structure. »

    Traduction libre: « Les prix (de l’énergie) atteignent des sommets en Europe, car il n’y a aucune pénurie d’idiotie au sommet de la structure du pouvoir de l’union européenne. »

    En complément:

    https://sputniknews.com/20211005/putin-says-global-hysteria-in-hydrocarbon-market-can-be-resolved-through-shift-to-alternative-1089684318.html

    Cerise sur le gâteau: Biden blâme la Russie pour l’augmentation du prix du gaz, quand la Russie respecte ses contrats et que ce sont les Américains qui ont tout fait pour empêcher, puis retarder la construction du NS2.

      +9

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    • Hamourabi // 08.10.2021 à 14h30

      Bonjour,
      En effet, qui expliquera pourquoi le tuyau de gaz russe est UNE RUSE GROSSIÈRE pour mettre à genoux l’Europe occidentale QUAND IL EST FOURNI EN DIRECT ? Mais, par contre, il devient un bienƒait général, quand il transite par l’Ukraine (Lucre-Haine)… alors même que ce dernier pays étrangle la circulation du gaz ET même reƒuse de payer sa propre consommation quand la Russie lui consent un prix de ƒaveur, « seulement » 30% de réduction par rapport aux cours mondiaux. Revendication appuyée par des torrents d’insultes, ce qui est assez nouveau comme technique de négociation.

      C’est le Nouvel ordre mondial… Providentiel, promu par le sénateur du Texas Tom Cruise (un timide concurrent en matière d’hydrocarbures, comme chacun sait).

        +7

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      • Logique // 08.10.2021 à 19h44

        Je vous remercie pour votre commentaire.

        Lavrov avait déclaré que jamais la Russie n’utilisera le gaz comme une arme, car la Russie ne s’attaque pas aux populations qui ont besoin de ce gaz pour se chauffer. Un raisonnement incroyable pour les USA, la France et bien d’autres pays qui eux ne se gênent pas pour prendre des sanctions qui affectent gravement les populations comme en Syrie ou en Iran.

          +7

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        • Hamourabi // 08.10.2021 à 23h22

          Bonsoir,
          Je vous remercie également.
          Malheureusement, « £a Patrie des Droits de l’Homme » a commencé (avec la ƒameuse « £oi de Prairial ») par interdire aux « Suspects » toutes preuves et autres déƒenses devant le Tribunal révolutionnaire…

          Ensuite, £’Empereur des Français a rétabli l’esclavage aux « colonies » pour que Joséphine, impératrice « très-moderne », n’ait plus besoin des largesses de son mari.

          Ensuite ils se sont alliés aux envahisseurs Prussiens pour massacrer £a Racaille parisienne.

          Ensuite ils sont allés chercher les « Annamites » pour sauver la Patrie piétinée, car £’Armée Française était plus en guerre contre le Capitaine Dreyƒus… Et 41.000 malgaches (statistiques britanniques) ont versé leur sang pour la « Grande » guerre. Un peu moins, au conƒlit suivant – mais 85.000 assassinés chez eux pour « revendications excessives » après la « £ibération »……………… Telle est, en pratique, dans les faits, « £’œuvre civilisatrice de la France ».

          Breƒ, aujourd’hui, la stratégie en vogue est de soutenir un opposant sincère (A.Navalnii) mais totalement ƒanatisé, ƒier d’encaisser des mauvais coups sans ƒin. Tout le monde connaît le résultat, la Russie de plus en plus obligée de « s’arranger » avec les chinois — qui ne rêvent plus que de déverser leurs populations sur la Sibérie : un cauchemar pour les u.$.a. qui sont pourtant incapables de rester tranquilles.

            +3

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  • Bernd Badder // 08.10.2021 à 13h58

    Je vous laisse imaginer la gueule de la prochaine crise : tous les Mr Li du monde sont aujourd’hui en train de programmer des IA. On essaye de laisser apprendre à des machines à gérer des risques en accumulant de l’information, sauf qu’une IA va rarement être capable de gérer ses propres biais de raisonnement, encore moins de comprendre qu’elle a une vision biaisée et surtout pas de vous exposer les dangers de ses algos de sortie. Seulement ça rapporte du fric … beaucoup de fric et « if it works : it’s not stupid » est encore la mentalité des boards.
    La petite histoire des GME (qui continue d’ailleurs) ne nous dit pas autre chose. Quelques « singes » (apes) ont réussi à foutre les glandes à tout les putains de marchés … en faisant des choses pas « logiques », ils ont finit par mettre des gros paquets de Bots en rideau et ça a coûté un max de thunes aux insiders. Manque de pot pour eux (oupas), c’est pas interdit par la loi d’investir stupidement son pognon et ils ont été forcés par les autorité de régulation de laisser jouer les singes.
    Qui du singe où de la machine aura raison au final ? Je ne sais pas . Ma seule certitude à ce niveau c’est que les chances que la jungle crame augmentent… de plus en plus vite… et que c’est certainement pas de la faute des singes.

      +5

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  • Ernesto // 09.10.2021 à 15h27

    Réponse à Patrick
    Les banques occupent une place stratégique et cruciale dans une économie monétaire développée. Ce sont elles qui fournissent le « carburant » pour permettre aux agents économiques (Etat, entreprises, ménages, administrations publiques),de fonctionner. Elles assurent en effet la sécurité des encaisses monétaires, la gestion des moyens de paiement (liquide, chèques, cartes), la gestion du crédit. Sans elles, plus rien de tout ça et donc le retour à la vitesse grand V à l’état de nature, avec une prime de survie pour ceux bénéficiant d’un jardin potager.
    Raisons pour lesquelles, JAMAIS l’Etat français ne laissera une des quatre banques françaises systémiques (to big to fail) s’effondrer et disparaître. Il mettra tous les moyens possibles et imaginables (y compris le renoncement à garantir les dépôts jusqu’à cent mille euros, on l’a vu avec l’exemple chypriote), pour les sauver. C’est le fameux « aléa moral », encore appelé gigantesque prise d’otages (bien autre chose que la prétendue prise d’otage des usagers de la SNCF par les cheminots en grève!)

      +4

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    • Patrick // 09.10.2021 à 18h24

      Pour les 100.000 euros de garantie c’est mort , le fond de garantie ne pourra garantir que 50€ par compte, au mieux.
      L’état ne peut pas laisser tomber les citoyens .. quoique ..on a bien vu ce qui s’est passé à Chypre, quand il n’y a plus de fric ..
      Il restera à la BCE à imprimer de l’argent , mais si le jeu de dominos s’étend à l’Italie et à l’Allemagne .. qu’est-ce qui va se passer ? On rejoue à Weimar ?

        +2

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      • VVR // 10.10.2021 à 09h10

        Sauf que Weimar, c’est justement une illustration de la gestion de la monnaie par des privés, et c’est avant tout l’exemple de ce qui se passe quand on perd confiance dans la monnaie et qu’il n’y a personne pour siffler la fin de la récrée. La fin fut sifflée en 1924 principalement en rendant le contrôle de la monnaie à l’état et sortant le mark des marchés financiers, supprimant du même coup la spéculation et la dette.

        Il est amusant que ce soit votre exemple préféré.

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  • Ernesto // 09.10.2021 à 16h00

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    C’est cette « obligation » dévolue à l’Etat qui autorise les banques à prendre les risques les plus fous et irresponsables sur les marchés financiers ou en prêtant à de dangereux aventuriers (Drahi et ses cinquante milliards de dettes), puisqu’elles ont la CERTITUDE d’être secourues par l’Etat bonne poire qui les remettra à flots afin qu’elles repartent vers les mêmes errements. Quand tout va bien, l’Etat interventionniste, régulateur est honni, quand ça commence à sentir le roussi, on vient pleurnicher à ses guichets pour réclamer l’aide salvatrice.
    La vraie question est donc: est-il bien raisonnable de confier à des institutions privées si peu responsables, la gestion d’un secteur clé aussi stratégique pour la bonne marche de l’économie?
    Et secondement, ne vaudrait-il pas mieux confier une tâche aussi vitale à un pôle bancaire public, géré et contrôlé démocratiquement par des représentants de tous les intéressés (banquiers, employés, usagers)?
    Enfin, nationaliser ne suffisant évidemment pas si on ne change pas en même temps les critères de gestion (cf le scandale du Crédit Lyonnais), ne faut-il pas aller vers un système socialisé du crédit?

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    • Patrick // 09.10.2021 à 18h31

      Le Crédit Lyonnais est un bon exemple de ce qu’un gouvernement est capable de faire.
      Et les exemples de gestion des banques par les états ne démontrent pas une meilleure capacité à gérer tout ce bazar.
      De tout temps, quand les gouvernements ont la main sur la monnaie et le crédit, ça se passe mal et un contrôle démocratique se passera forcément mal puisque la majorité demandera toujours plus , donc plus de monnaie et plus de crédit.

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      • Ernesto // 10.10.2021 à 02h21

        C’est dommage que vous ne preniez pas en compte ce qui est écrit, sûrement à cause de vote obsession fixation sur les gouvernements et les Etats mais bizarrement pas sur les marchés fInanciers. J’ai pris soin de préciser que nationaliser sans changer les critères de gestion (ce qu’a fait le gouvernement Mauroy en 1982) n’apportait pas de solution. Une démocratisation de la gestion aurait par exemple empêché que le Crédit Lyonnais rachète la Métro Goldwin Mayer dont tout le monde savait que c’était une affaire pourrie, ou bien des golfs un peu partout sur la planète, elle aurait plutôt orienté les investissements vers la satisfaction de besoins utiles à la population. J’ajoute qu’un système socialisé du crédit s’oppose à deux dérives: celle avérée de la finance folle, celle d’un Etat tout puissant ayant la maîtrise exclusive de la monnaie. Je m’étonne enfin de votre réserve concernant le contrôle démocratique qui serait incapable d’opérer les bons choix, responsables et profitables à tous. J’ai plus confiance que vous dans les vertus de la démocratie.

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