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18.mars.201218.3.2012 // Les Crises

« Aujourd’hui les Grecs n’en peuvent plus », par Dimitri Makrygiannis (+ liens recommandés)

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Aujourd’hui, nous quittons « l’objectif » pour « le subjectif ». J’aime bien publier ici des choses peu lues ailleurs. Dimitri Makrygiannis m’a fait parvenir ce témoignage, rentrant de 15 jours en Grèce. J’ai trouvé le témoignage – enfin, la charge engagée en l’espèce – intéressante et poignante, et je la partage avec vous.

Finalement,quelques jours après mon retour de Grèce, je me risque à écrire ces quelques lignes, car je ne peux garder le silence. Je n’ai pas l’intention de faire un article de presse j’en suis d’ailleurs incapable, en plus je n’ai pas le coeur à l’écriture, mais plutôt l’envie de crier ma colère. Je suis comme beaucoup de Grecs au sang chaud beaucoup plus à l’aise dans l’expression orale qu’à l’écriture.

Ce que j’ai vu en Grèce pendant ces quelques jours me révolte.

Certes la Grèce est restée un beau pays, mais comme me l’ont dit beaucoup de Grecs rencontrés là-bas « la Grèce était un paradis, ils en ont fait un enfer ! ».

Déjà qui se cache derrière ce « ils » ?

Tout d’abord le pouvoir politique local. Ces hommes politiques corrompus « les VOULEFTES » c’est-à-dire les membres du parlement et du gouvernement de coalition qui adoptent jour après jour toutes ces mesures qui étouffent l’économie et qui saignent le peuple.

Ces hommes politiques aujourd’hui détestés par tous les Grecs n’osent même plus sortir dans la rue, se mettre en terrasse prendre un café ou aller dans une taverne. Pendant des décennies ces derniers ont bénéficié des largesses de nombreuses multinationales françaises, américaines, anglaises et allemandes trempant dans d’innombrables scandales comme celui du contrat de sous-marins à plusieurs milliards d’euros de la firme allemande Siemens.

De même, de très nombreuses multinationales ont été impliquées dans des affaires scandaleuses parfois condamnées par la justice pour ententes illicites, pratiques illégales, positions dominantes voire même corruption.

Enfin les institutions internationales (Union Européenne, Banque Centrale Européenne et Fonds Monétaire International) qui se regroupent derrière le mot de TROÏKA ne sont en fait que le bras armé du capitalisme financier qui détient le vrai pouvoir en Grèce tout comme dans le reste de l’Europe.

Et ne nous trompons pas, car aucune de ces institutions malgré leurs milliards d’euros versés n’a aidé véritablement la Grèce. Pas un seul euro n’est arrivé dans la poche des Grecs. Il s’agit en réalité d’un immense marché de dupes, car les euros versés sont retournés directement dans la poche des créanciers, dont les banques. Ce système est une machine à appauvrir les peuples aux services de la puissance de l’argent.

Je ne tiens pas à vous parler aujourd’hui de ces chiffres que l’on vous abreuve, pas plus que de ces analyses macroéconomiques relayées par des pseudo spécialistes qui plus est n’ont jamais mis les pieds en Grèce et ne connaissent rien de la vie de tous les jours sur place. Ils vous assènent à longueur de journée dans leurs médias des analyses qui se révèlent être de mois en mois toujours plus fausses !

Ce que je tiens aujourd’hui c’est à témoigner de ce que j’ai vu et attendu là-bas durant mes deux semaines de séjour.
Quelque que soit le lieu, ils m’ont tous demandé de passer le message suivant aux Français :

« Nous ne sommes pas des fainéants, nous travaillons beaucoup »,
« Nous n’avons jamais profité de ces milliards d’euros qui font aujourd’hui la dette de notre pays »,
« Nous avons été salis par les propos tenus ou écrits en France et surtout en Allemagne par certains»

Comme a pu me dire Manolis qui tient une ouzeri sur l’ile de Chios, « ma femme et moi, nous levons à 5h00 du matin et nous couchons entre 01h00 et 02h00 du matin. Nous ne prenons jamais de vacances, avons du mal à gagner notre vie avec nos deux enfants à élever».

Malgré des années d’études supérieures, Nikos et Alexandra quant à eux ont dû, par manque de travail, quitter Athènes pour créer une petite activité agricole. « Au moins avec cela ici nous pourrons peut-être manger et vivre ». Alexandra ajoute « Quand j’appelle mes amis et mes parents à Athènes, ils me disent qu’il n’y a pas d’espoir, tout va de mal en pis ».

Beaucoup de leurs amis ont quitté la capitale pour retourner à la campagne et les plus chanceux ont réussi à quitter la Grèce pour les États-Unis ou l’Australie. C’est une bien triste perspective pour la Grèce, mais aussi pour l’Europe de voir sa jeunesse au demeurant super diplômée quitter le continent pour une vie meilleure ailleurs ! Voilà où nous conduit la politique libérale.

À Pirghi dans le café où je discute avec Nikos et Alexandra, le patron un très vieux monsieur qui dans un autre pays serait sûrement assis dans son fauteuil devant sa télévision exprime toute sa rancoeur. « J’ai 82 ans, j’ai une retraite de misère et je travaille encore » et de rajouter «J’ai honte de voir des enfants en Grèce réclamer aujourd’hui à manger. Même pendant la guerre nous n’avons pas connu cela ».

Enfin, pour lui comme pour beaucoup de Grecs, la Grèce n’est plus une démocratie. « On nous impose un gouvernement que nous n’avons pas choisi ». Même si vu de France les Grecs semblent réactifs et beaucoup bouger, les Grecs quant à eux se qualifient même d’endormis : « Nous les Grecs nous sommes aujourd’hui endormis, mais je sais qu’on va se réveiller et cela va exploser » et de rajouter « Quand tu seras en France dis leur que je n’ai peur de personne, trop c’est trop ! Tous ces politiciens pourris à Athènes, il faut les virer ».

À Athènes justement, pour qui connait la ville comme moi, on ne reconnaît plus rien. Beaucoup de gens ont quitté la ville comme Stélios qui a décidé de retourner dans le village de son père dans le Péloponnèse. Impossible pour lui de payer un loyer de 350 euros maintenant que le SMIC est de 470 euros nets.

L’ambiance est oppressante. On dirait qu’une chape de plomb est tombée sur la ville. Des milliers de magasins sont fermés, des immeubles ont brulé et l’on sent même encore l’odeur lorsque l’on passe devant ces bâtiments comme ce néoclassique avenue Stadiou.

Les bars et les tavernes sont vides. Le prix de l’essence flirtant avec les deux euros, la circulation automobile a nettement diminué. Même le soir les rues sont devenues désertes.
Je ne parle pas de ces pauvres gens qui n’ont plus de toit et qui se contentent de cartons. La soupe populaire pour beaucoup le soir est le seul moyen de manger. Je vous rappelle qu’en Grèce il n’y a ni RMI ni RSA ! Alors, marche ou crève !

Et tous ces gens qui poussent des chariots de supermarchés reconvertis ; de « nouveaux métiers » sont apparus : récupérateur de carton, de fer, de plastique…

Aussi cette mamie qui pourrait être ma mère qui est assise dignement au coin de la rue avec ces quelques sacs en plastique remplis de toute sa vie et qui attends je ne sais quoi ; J’ai la haine !

Vers la place Omonia, des milliers de gens arpentent les rues, désoeuvrés, le regard vide je n’ai jamais vu cela. Les Grecs étaient si expressifs ! Bref la vision d’un autre monde d’un autre continent.

Au marché à la viande et au poisson les gens crient leurs haines des hommes politiques et de l’Europe. Cette vieille dame qui me dit que sa fille médecin est maintenant au chômage et que son mari va lui aussi perdre son boulot ; ils ont deux enfants et c’est donc maintenant la grand-mère qui va devoir faire vivre toute la famille !

C’est une autre dame rencontrée par hasard sur le marché, une Française, qui vit depuis plus de vingt ans en Grèce et qui me dit « Maintenant on débauche les gens au salaire de 1500 euros pour réembaucher dès le lendemain, soit les mêmes ou quelqu’un d’autre à 500 euros». Voilà à quoi mène la politique de flexibilité du travail de l’Europe de Madame Merkel, de Monsieur Sarkozy et consorts.

Mon amie Maria, qui vit à Patras, professeur fonctionnaire de son état a perdu près de 50% de son salaire. Même elle, à l’aise hier, ne peut que tout juste chauffer un peu son appartement non pas pour elle, mais pour Irini sa petite fille de 3 ans. Tout cela en Europe en 2012.

À Athènes les journées sont jalonnées par des occupations, des arrêts de travail, des manifestations quasi quotidiennes comme ces parents et adolescents de 14/15 ans qui manifestent devant le ministère de l’Intérieur face à un cordon de MAT ultra armés (CRS grecs) réclamant le maintien des transports scolaires pour les villages éloignés de la capitale et l’arrêt des fermetures de classes et d’écoles. Dans le cortège, une manifestante, mère d’élève, m’informe « Il n’y a pratiquement plus de chauffage dans les écoles et la cantine c’est du passé ! Il faut savoir que la TROÏKA exige que l’argent serve en priorité au remboursement de la dette et aux contrats militaires ; la santé, l’éducation et le reste on verra plus tard ».

Ce sont aussi ces longs cortèges du PAM (syndicat proche du Parti Communiste grec KKE) qui sillonnent la ville en scandant des slogans hostiles à l’Europe et la TROÏKA. Les syndicats manifestent devant le parlement ; et tous ces policiers armés jusqu’aux dents qui protègent les bâtiments publics, les banques et les demeures des puissants.

Dans tout ce chaos, j’ai même pu entendre et je ne dois pas le cacher même si cela m’inquiète beaucoup des propos certes peu nombreux, mais de soutien à Chrisi Avgi (Aube Dorée – parti néo fascistes) tout comme des gens qui me disent «Pendant la dictature certes on ne pouvait pas parler, mais au moins on mangeait ».

Un message à messieurs les politiciens sans culture historique : vos prédécesseurs avaient justement en 1981 fait entrer la Grèce qui sortait d’une dictature (1967 à 1974) dans l’Europe pour la protéger de tout retour en arrière.

La Grèce, le chaos, un sentiment de fin de règne. J’ai l’impression que tous va exploser, la marmite bout, bout, bout ! Et nous peuple d’Europe que faisons-nous ? Se résigner, certainement pas !

Même si aujourd’hui le peuple grec semble épuisé par des mois de lutte, le jour viendra où il va se réveiller comme a pu le préciser Anna Vagenas une députée indépendante, il y a quelques jours, à ses collègues au parlement :

« Méfiez-vous! Je ne serais peut-être bientôt plus ici, c’est peut-être la dernière fois et même très probablement la dernière fois que je monte à cette tribune. Mais si vous avez encore un peu de sensibilité alors, faites attention ! Parce que quand va arriver l’explosion…bien sûr, certains vont se cacher derrière les hauts murs des villas qu’ils ont construits dans la banlieue en pensant y être en sécurité, mais ils ne le sauront pas ! »

Même le président de la République grecque s’exprimant très rarement a précisé hier au président du parlement européen « Aujourd’hui les Grecs n’en peuvent plus, ils ne supporteront plus de mesures supplémentaires ». C’est tout à fait mon sentiment.

En conclusion, un extrait de l’appel de Mikis Théodorakis adressé aux peuples d’Europe en 2011 et qui toujours d’actualité.

« Nous ne vous demandons pas de soutenir notre combat par solidarité, ni parce que notre territoire a été le berceau de Platon et Aristote, Périclès et Protagoras, des concepts de démocratie, de liberté et d’Europe. Nous ne vous demandons pas un traitement de faveur parce que nous avons subi, en tant que pays, l’une des pires catastrophes européennes aux années 1940 et nous avons lutté de façon exemplaire pour que le fascisme ne s’installe pas sur le continent.

Nous vous demandons de le faire dans votre propre intérêt. Si vous autorisez aujourd’hui le sacrifice des sociétés grecque, irlandaise, portugaise et espagnole sur l’autel de la dette et des banques, ce sera bientôt votre tour. Vous ne prospérerez pas au milieu des ruines des sociétés européennes. Nous avons tardé de notre côté, mais nous nous sommes réveillés. Bâtissons ensemble une Europe nouvelle ; une Europe démocratique, prospère, pacifique, digne de son histoire, de ses luttes et de son esprit. Résistez au totalitarisme des marchés qui menace de démanteler l’Europe en la transformant en tiers-monde, qui monte les peuples européens les uns contre les autres, qui détruit notre continent en suscitant le retour du fascisme. »

Nous aurons été prévenus…

Dimitri Makrygiannis


Je complète le témoignage de Dimitri par celui de Georges Floras, responsable de BookStore Floras (librairie d’Athènes spécialisée dans les livres en langue étrangère) et Président de l’association des libraires de Grèce, qui s’est opposé au cartel des grand distributeurs de livres. C’est la traduction par Okeanos sur son blog Okeanews d’un article de The Economist

Comment les multinationales ont exploité la Grèce, par Georges Floras


Mesdames et Messieurs,

je vous adresse cette lettre comme l’un de ces nombreux Grecs que tout le monde appelle «paresseux» et «inutile». Il est possible que vous ne puissiez pas avoir une idée claire sur la Grèce et je voudrais vous montrer un nouvel aspect de la situation ici.

Entre 2000 et 2010, la Grèce a, en effet, dépensé plus que ce qu’elle a produit. Malheureusement, les grandes multinationales ont profité de cela pour faire un profit facile sur le dos de la population «paresseuse» et «inutile». Beaucoup de ces entreprises ont profité de la situation misérable de l’Etat grec et ont enfreint la loi pendant de nombreuses années, en empochant la plupart des millions d’euros que l’on nous accuse de gaspiller aujourd’hui.

Ils ont gagné cet argent en vendant leurs produits à des prix extrêmement élevés, profitant de leur position dominante sur le marché grec ou de la chance d’imposer des conditions illégales dans leurs accords avec les Grecs «paresseux» et «inutiles». Ils ont fait ces bénéfices parce que certains politiciens corrompus grecs ont fait en sorte qu’ils s’en tirent avec des amendes minimales. Ces multinationales ont anéanti leurs concurrents grecs en utilisant des méthodes illégales, sous la protection des gouvernements grecs pendant des années. Notre compétitivité a donc touché terre.

Toutes ces sociétés ont utilisé les profits illégalement obtenus, qu’ils ont pris des Grecs »paresseux » et « inutiles » pour offrir des salaires aux personnes restées au pays.

Voici quelques exemples explicites :

PEARSON

La plus grande maison d’édition dans le monde, l’éditeur britannique Pearson a été accusé et reconnu coupable pour avoir enfreint les lois sur la concurrence en Grèce de 2002 à 2007. Leur politique a continué jusqu’en 2009. Pour leurs pratiques illégales, ils ont été condamnés à une amende de seulement 1 500 000 € (appel en attente à la Cour suprême).

Les cadres de Pearson, Paul Anderson, John Knight, Kenneth Bristow, John Fallon et Mark Short font actuellement l’objet de poursuites par les autorités grecques pour leurs responsabilités dans la vente de leurs livres ELT à des prix très élevés en Grèce (bien sûr tout le monde est innocent jusqu’à preuve du contraire). Pendant le même temps (2002-2009) les ventes et les profits de PEARSON tirés des Grecs «paresseux» et «inutiles» étaient à la hausse.

L’éditeur a, bien sûr, en même temps, utilisé les mêmes contrats illégaux dans d’autres pays européen, et seulement après qu’ils aient été accusés par les Grecs «paresseux» et «inutiles» il se sont mis en conformité avec les lois européennes de la concurrence (tous ceci est apparu au grand jour après l’enquête du Comité européen de la concurrence «l’affaire 39771 Floras Librairies vs Pearson et d’autres» Suite à la plainte d’un «paresseux» et «inutile» grec). [okeanos : voir ici]

NESTLE

La grande multinationale a été accusé d’abus de position dominante entre 2002 et 2006 et a été condamnée à une amende de 30 000 000 €. Pendant la même période, les profits de Nestlé pour le marché grec étaient d’environ 460 000 000 €. NESTLE a également été condamné à une amende 4 100 000 € pour participation à des ententes illicites.

COCA COLA HELLAS

Un des plus grands embouteilleurs de Coca-Cola a été condamné à une amende 11 000 000 € pour abus de position dominante entre 1991 et 2006. Les bénéfices de la société pour la même période étaient d’environ 2 milliards d’euros.

DIA HELLAS

La filiale locale de DIA a été condamné à une amende de 5 192 000 € pour l’imposition de conditions illégales sur le marché grec.

British Petroleum (BP) et ROYAL NÉERLANDAIS SHELL

Les filiales des géants multi-milliardaires ont été condamnées à une amende de 50 000 000 € pour participation à des ententes illicites en 2003. Leurs ventes aux Grecs «paresseux» et «inutile» dans les années respectives étaient de 3 milliards d’euros.

UNILEVER

UNILEVER a été condamné à une amende 6 946 588 € pour des pratiques illégales en 2001-2002, leurs ventes pour ces deux années aux Grecs «paresseux» et «inutiles» étaient de 520 000 000 €

CARREFOUR

La filiale de Carrefour en Grèce a été condamnée à une amende 12 512 000 € pour des pratiques illégales pour les années 2003-2008 alors que pendant la même période, leurs ventes aux «paresseux» et «inutile» Grecs ont totalisé 8 694 000 000 €

[okeanos : il se dit encore -beaucoup- en Grèce que Carrefour n’aurait jamais payé ses taxes en Grèce. Rumeurs ou … ?]

SIEMENS
Pendant de nombreuses années, le géant allemand a été corrupteur des politiciens grecs corrompus, assurant ainsi des projets de plusieurs milliards d’euros, surchargeant les Grecs «paresseux» et «inutile», qui doivent maintenant payer cet argent.

HEINEKEN
La filiale grecque de Heineken (brasserie athénienne) est accusée d’abus de position dominante. Dans la dernière décennie, leurs ventes aux «paresseux» et «inutiles» Grecs étaient de 4 500 000 000 € et les bénéfices de 1 000 000 000 €

Au nom de tous les «paresseux» et «inutiles» Grecs, je voudrais vous demander de nous montrer un peu de sympathie, car tout au long de ces années, les profits illégaux de la fête des multinationales vautours dans le pays ont fourni des revenus et des emplois pour des nombreux employés dans leurs pays respectifs.

Sincères salutations,

GEORGE Floras
Un «paresseux» et «inutile» grec
ATHENES, GRECE


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Entretien avec Stathis Kouvelakis
Une machine de guerre travaille aujourd’hui à détruire la Grèce. « Il s’agit, nous dit Stathis Kouvélakis, de jeter les bases d’une gigantesque opération d’« accumulation par dépossession », d’installer à l’intérieur même d’un pays de l’eurozone un modèle d’accumulation expérimenté jusqu’à présent dans le Sud et les pays est-européens. » Voici venu, autrement dit, le temps d’un déploiement direct, à l’intérieur de l’espace défini par l’Union européenne, de la stratégie du choc décrite par Naomi Klein, autrefois réservée aux pays de la périphérie. Comment comprendre le mécanisme de cette machine de guerre ? Quels possibles politiques ouvre la crise sans précédent qui en résulte ? C’est à ces questions que l’entretien qui suit s’efforce d’apporter des éléments de réponse.

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27 réactions et commentaires

  • Patrick Luder // 18.03.2012 à 06h19

    Cher peuple grecques, j’entends votre appel à l’aide mais il faudrait que nous (autres peuples Européens) en arrivions là ou vous en êtes pour que nous nous soulevions aussi, ce qui n’est encore largement pas le cas. C’est votre propre gouvernement qui à permis tous ces excès. Poursuivre les entreprises qui ont profité de votre système c’est bien, mais vous ne vous attaquez qu’aux symptômes. Le monde de la finance et certaines multinationales n’ont fait que de profiter de la faiblesse de votre gouvernement. Vous n’avez pas d’autres moyens que d’élire un gouvernement qui soit capable de vrais changements et de vous mener vers un avenir plus juste, que ce soit avec la monnaie Euro ou avec votre propre monnaie, que ce soit en gardant vos dettes ou en faisant une vraie faillite, et donc repartir à zéro. Que ce soit en vous soumettant aux lois et règlements Européens ou que ce soit avec vos propres règlements et lois. Vous pourriez aussi profiter de l’occasion pour viser un avenir meilleur dans les questions sociales, économiques et environnementales … Je vous souhaite clairvoyance et courage dans vos réformes, que j’espère voir s’opérer de manière citoyenne …

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  • akpoonne // 18.03.2012 à 06h46

     
    Pour avoir tavailler en Grèce près d’Athènes en 95, je peux dire que tous les Grecs savaient parfaitement déjà que le pays était pourri, et ils en ont tous profité.

    Les fonctionnaires avaient au minimum 1 autre emploi, ils restaient 2h au bureau, puis allaient bosser dans le privé.

    Personne ne payait d’impôt foncier, il suffisait de ne jamais finir la maison il y avait toujours encore un étage en construction, et ils n’étaient pas imposable.
    La police corrompue jusqu’à la moelle venait dans les hôtels ramasser leur enveloppe hebdomadaire, car le patron employait du personnel illicite, des Roumaines etc…
    La police passait devant de revendeurs de produits tels que cigarettes de contrebande, toutes les marques de luxe fausses etc. en fermant les yeux car ils touchaient leur enveloppe.
    N’accuser que les politicards est trop facile, certes ce qu’ils ont pris est sur une autre échelle, mais tout le pays était gangréné, et lorsqu’on en parlait ils en riaient, après le beau temps vient la pluie.Cela dit il nous attend la même chose en France, pour d’autres raisons, mais nous avons laissé nos politicards emrunter à tout va depuis 30 ans pour nous assurer un confort que nous ne méritions pas, nous allons le payer très cher aussi, et ça ne va être sous peu.
    Personne ne viendra pleurer avec nous car nous méritons bien ce qui nous attend, à notre façon nous avons tous profité de ce système pourri, le retour à la réalité va faire très mal.
     
     
     

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    • Patrick Luder // 18.03.2012 à 07h53

      Pour moi, le gouvernement est l’ensemble du système qui régit lois, règlements et budgets … oui, la réforme est profonde, bien plus même que vous ne l’immaginez !

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  • burgf // 18.03.2012 à 07h30

    Akpoonne, 
    oui, tout le monde il est pourri, tout le monde il a profité, etc..
    Je n’aime pas trop ce genre d’auto-flagellation, car il évacue la cause essentielle de ce « pourrissement »de nos sociétés occidentales, qu’elles soient grecques, françaises ,espagnoles ..
    Le pourrissement?: fondamentalement un système financier « pourri « …
    A la base: une architecture faite sur des intérets fractionnaires.. (quelques dates clef:1540, 1694 ..) 
    Avec ça: montée en puissance d’une oligarchie essentiellement bancaire. Quelques grandes dates?
    – naissance de la Banque de France ,à la révolution française (Banque privée. Marionnette?:Napoleon)
    – naissance de la FED, en 1913 (banque privée, jamais vraiment légalement ratifiée semble t-il)
     Avec la Fed vient l’IRS (impot sur le revenu: il faut bien payer les intérets de la dette!)
    – entre 2 guerres: naissance du BIS,(BRI)..
    – 1945; intronisation du roi Dollar ,avec Bretton Wood
    – Aout 1971;  Abandon liaison Or/dollar. Naissance des « changes flottants, et les outils qui vont avec (CDS, manip des monnaies, etc..)
    – 1984 (?); bancarisation forcée des français  – par exemple.
    –  2000: naissance de l’Euro, sous controle d’une banque centrale « supra-nationale »
    L’écrasante majorité des monnaies actuelles dans le monde occidental est « électronique » – virtuelle, et échappe à la souveraineté des nations..
    Vous voulez un dessin? 

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    • askarine // 18.03.2012 à 10h26

      ma reflexion va dans le même sens que toi, les interets augmentant la masse monetair car banques et politiques ne veulent pas d’une déflation même petite (recherche de la croissance à tout prix, mythe qui permet au systeme monetaire actuel de pretendre fonctionner sue le lt). bien sûr, quand t’as pas assez de croissance pour compenser interets, tu vas droit dans endettement, puis création de fausse croissance (subprime, etf) ou de faux endettement (grece..). bien sûr, plus on va loin dans cette fuite en avant, plus ça va faire mal, mais les types aux commandes s’en foutent, ça fait bien longtemps que la logique du profit a contaminé la logique de l’interet public. ces types pensent qu’ils ne risquent rien donc ils continuent… 

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    • chris06 // 18.03.2012 à 10h55

      Il y a un double phénomène :

      le premier, c’est celui que vous décrivez, celui par lequel au cours des quarante dernières années le capitalisme financier a réussi à faire en sorte de ne plus être au service de l’économie-politique mais le contraire : l’économie-politique est au service du système financier. Il s’agit d’un phénomène mondial et on peut dire que tous les pays de l’OCDE sont en phase en ce qui concerne ce phénomène.

      le deuxième, c’est celui que décrit Akpoone, celui de la corruption et de la collusion du politique avec les intérêts particuliers au niveau local, national. Là dessus, les pays de l’OCDE ne sont pas tous logés à la même enseigne. Des pays qui étaient, il y a moins de 40 ans, encore gouvernés par des dictatures fascisantes, tel l’Espagne, le Portugal, ou la Grèce ne sont pas, et ne peuvent pas être en phase avec d’autre pays qui ont entamé le processus et la mise en place de systèmes de contrôle et de limitation de la corruption 30 années auparavant.
       

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  • RAT // 18.03.2012 à 08h00

    Les pays européens vont connaître les mêmes REVOLUTIONS que les pays arabes. C’est pour très bientôt, et, tout le système s’écroulera. Cela mettra fin à l’euro et à l’ue. Les Nations, les Peuples redeviendront souverains et enfin libres.

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    • Georges Clémenceau // 18.03.2012 à 08h50

      Bien dit, mais comme les 3/4 des Français dans un mois tu vas voter UMPSCENTRE et tu sera fier de toi!

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    • chris06 // 18.03.2012 à 17h23

      Vous avez déjà vu une révolution dans un pays où plus de 70% de la population a bien un petit privilège, une petite rente de situation ou un petit patrimoine qu’ils ne sont prêt à perdre?

      ça, c’est la situation actuelle d’un pays comme la France, l’Allemagne, le Royaume Uni, l’Italie, la Belgique, les Pays Bas, les pays Scandinaves, l’Autriche.

      Alors, pour très bientôt la révolution? Il faudrait un miracle, mais rien ne vous empêche de garder l’espoir. 

      En attendant cette révolution qui, selon vous, ne saurait tarder, il serait petit être grand temps de commencer à réfléchir à ce qu’il faudra mettre à la place? Et convaincre le plus grand nombre possible de citoyens que ça vaudra le coup de la faire, cette révolution! 

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      • Alain34 // 18.03.2012 à 20h08

        Ca peut aller assez vite.
        Le jour où il faudra, contraint et forcer, baisser les salaires des fonctionnaires, baisser les retraites, tailler a coup de hache dans les prestations sociales, il ne restera plus grand chose des 70%…

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        • chris06 // 19.03.2012 à 11h52

          c’est pourtant ce qui est déjà à l’oeuvre dans de nombreux pays d’Europe, Grèce, Portugal, Espagne, Royaume Uni… c’est aussi ce qui est à l’oeuvre depuis plus de quinze ans au Japon.

          Il est facile de dire aux Grecs, en tant que français, « mais pourquoi ne vous révoltez vous pas, foutez les tous dehors ces politiciens corrompus »!  Et pourtant, ce sont bien ces mêmes français qui, dès que le mouvement de protestation contre la réforme des retraites à commencer à se durcir et qu’il s’agissait de bloquer les raffineries ont abandonné leur soutien car cela aurait pu affecter leurs petites vies bien tranquilles. 

          Je suis beaucoup moins optimiste que vous sur la capacité des peuples européens à réagir de manière vraiment révolutionnaire rapidement … cela va prendre des années d’efforts, de débats, de conviction, de mobilisation, d’organisation, et on est tout juste au commencement. Cela ne veut pas dire qu’il ne faut pas le faire, bien entendu, mais croire aux miracles ne servira à rien. 

          Et n’oubliez pas une chose, on est encore loin, très loin, de vivre une situation analogue à celle que vivaient les sociétés tunisienne, egyptienne, yemenite, lybienne ou syrienne. Ah, bien sûr, il est possible qu’on y soit dans l’avenir mais j’espère de tout mon coeur qu’avant cela nous aurons été capables de réagir. Mais croire que c’est pour très bientôt, que nous allons être dans cette situation très rapidement, c’est nous condamner à attendre qu’un deus ex machina nous libère soudainement de nos chaines sans avoir fait le moindre effort d’organisation, de réflexion, de mobilisation, de conviction  pour préparer l’avenir. 

          Une telle attitude ne pourra amener que l’échec, le désespoir, et dans le pire des cas nous conduire à la guerre civile.  

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  • Okeanos // 18.03.2012 à 09h06

    Pour plus d’info sur l’intervention d’Anna Vagena au parlement, j’ai sous titré son intervention que vous pouvez(devez !) consulter par la : http://www.okeanews.fr/anna-vagena-colere-parlement-grece/

    J‘en profite pour remercier Olivier pour ces billets sur la Grèce. Pour être encore en France, je vois avec beaucoup de peine que la machine médiatique est bien à l’oeuvre : les mythes et préjugés sont encore bien trop présents. J’en arrive souvent à perdre patience quand je vois encore ces phrases « les grecs ne payent pas d’impots » etc. C’est une résistance de longue haleine qui se poursuit. Une nécessité de continuer à partager la réalité de la situation grecque. 

    Et je suis convaincu que la population grecque continuera la lutte, qui se transforme avec la pauvreté grandissante en une nécessaire démerdocratie où la solidarité revient au galop. Un signe d’espoir.

    La prochaine date clef sera le 25 mars, jour de la fête d’indépendance. Jour d’une fête qui s’annonce TRES chaude contre la classe politique. Okeanews proposera un live pour l’occasion. Les grecs se préparent. Les batteries des appareils photos se chargent. Les masques à gaz et le maalox seront de nouveau indispensables. Et la MAT sera bien sur au rendez-vous. 

    Je suis grec. Nous sommes tous grecs. 

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  • Patrick Luder // 18.03.2012 à 09h29

    Merci pour ce partage! C’est dans les émissions télévisées grand publique, que cette vidéo devrait avoir sa place => Essayez, vous ne serez peut-être pas rejeté partout …

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    • Patrick Luder // 18.03.2012 à 09h32

      (Oupsss, j’avais validé trop vite)

      Impressionnant le silence et le respect des autres parlementaires … y a de la réflexion dans l’air …

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  • Okeanos // 18.03.2012 à 09h40
  • Lagnose // 18.03.2012 à 11h29

    Le témoignage d’AKPOONNE est intéressant, allez simplement dans la ville nouvelle de Rhôdes voir les dizaines de boutiques qui vendent des faux de grandes marques Cardin, Dior, Guess, Armani, Chanel…. avec même les sachets d’emballage avec le nom de la marque…   et   l’Union Européenne  a laissé faire.

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    • Mina // 18.03.2012 à 14h04

      Les rues et les marchés de Naples sont pleines de contrefaçons, elles aussi. Alors, l’Italie est la prochaine victime sur la liste ? Et nous, pas de fraude fiscale, pas de fraude sociale, pas de travail au noir peut-être ? Mais que fait l’Union Européenne ? Ah oui je sais, elle s’en sert comme prétexte pour faire passer ses réformes ultra-libérales et mettre les peuples à genoux.

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  • Achille Tendon // 18.03.2012 à 14h31

    Bien sûr que l’on prend le monde à témoin et que l’on peut trouver toutes les exagérations à tous les niveaux. Mais si vous voulez en savoir plus sur ceux qui sont vraiment à la base de tous les maux, et pas seulement en Grèce, d’ailleurs, vous pouvez cliquer ici !!!
     

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  • askarine // 18.03.2012 à 15h41

    bonjour, je compatis moi aussi à la détresse du peuple grec, et à la consternation face aux mesures recessives inappropriées adoptées par la troika et les milieux financiers en general. Cependant, ce qui me surprend dans tous ces articles postés par olivier sur la grece, c’est que ceux-ci ne font montre d’aucune auto-critique. Les grecs, dans leur ensemble, ont aussi leur part de responsabilité, et elle est tres importante. ils savent depuis longtemps que leurs politiciens sont corrompus, que leurs systemes de contrôle (police, fiscs…) sont pour la plupart pourris, que l’état est faible et corrompu et que plein de gens fraudent. ce sont tous des grecs ! est-ce que le peuple grec s’est soulevé à ce moment là ? est-ce qu’ils se sont opposé à cete corruption massive ? à cet état grec pourri ? Non, car ils en profitaient aussi plus ou moins (je rappelle que la grece a été l’état le plus aidé de l’ue, devant l’espagne, le portugal… et que l’évasion fiscale ou les gains de la corruption ne sont pas tous partis dans des paradis fiscaux). Alors, voilà, on est arrivé à cette triste situation, mais c’est aux grecs de changer leur situation, personne ne le fera pour eux. un peuple a le gouvernement qu’il mérite, l’économie qu’il mérite, c’est vrai pour bcp de peuples, y compris les grecs !  

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    • step // 19.03.2012 à 10h59

      Nous savons que nos politiques sont clientélistes et mauvais gestionnaire. nous révoltons nous ? Les « citoyens » ne voient la difficulté que quand ils ont le nez dessus. C’est malheureux mais nous sommes aussi des grecs sur ce point.

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  • askarine // 18.03.2012 à 15h48

    disons plutot que les maux intraseques de notre systeme monetaire étaient cachés par la croissance des trente glorieuses et qu’il a commencé à se voir ensuite, quand la croissance n’était plus assez forte et qu’il a commencé à falloir recourrir à l’endettement. je suis plutot enclin à penser que le probleme date depuis bien plus longtemps que ça….

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    • chris06 // 18.03.2012 à 18h29

      Le problème fondamental date d’il y a environ 130 ans : nous n’avons jamais été capables de réguler les secteurs d’activités à contenus technologiques croissants (chronologie approximative : chemin de fer, télégraphe, industries du charbon et de l’acier, industrie chimique, pharmaceutique, banque et finance, extraction pétrolière, automobile, électronique, aéronautique, télécommunications, automatisation, internet, biotechnologies…) de manière à éviter que les régulateurs se fassent capturer par les entreprises régulées.

      Ce problème de capture des régulateurs par les régulés n’a fait que croître avec le progrès technologique et n’a fait qu’éroder, petit à petit, le fonctionnement démocratique de nos institutions publiques. Aujourd’hui le politique est entièrement capturé par les intérêts particuliers et totalement incapable de gouverner dans l’intérêt général.

      De plus, les intérêts particuliers dans tous les secteurs d’activités sont aujourd’hui organisés mondialement, utilisent le même langage, les mêmes codes, les mêmes techniques de management alors que les gouvernements politiques sont restés prisonniers de leurs petites nations, incapables de s’entendre et de gouverner ensemble et principalement préoccupés par le renouvellement de leur mandats électoraux plutôt que par l’efficacité de leurs bureaucraties.
       

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  • pimo // 18.03.2012 à 16h07

    Pour ce qui est de la prédation par les multinationales étrangères des revenus nationaux via les dépenses de consommation, je constate à la lecture de ces articles que la situation en Grèce est très proche de celle d’autre pays de l’UE en particulier en Europe de l’Est : en Hongrie par exemple – donc hors zone Euro – le niveau des prix dans les magasins appartenant à des groupes internationaux avoisinent ceux pratiqués en France, y compris dans des chaînes de banlieue comme Lidl, alors que, bien sûr, le pouvoir d’achat de la population est nettement plus bas…
    Dans la zone Euro, comme dans une moindre mesure dans le reste de l’Union avant la crise, la distribution de crédit à tout va a permis de faire accepter cette situation grâce la généralisation dans les couches de la population d’une « illusion collective d’enrichissement individuel » que cela a engendré… et qui fait qu’aujourd’hui, une large partie des populations concernées (les propriétaires par ex. mais les retraités) ne veut pas voir la réalité des problèmes en face, ne veut pas que ça change, ne bouge pas et n’est pas prête à bouger parce que, désormais, elle a « quelque chose » à perdre…
    Il est facile de dire aujourd’hui au peuple grec qu’il est collectivement responsable de sa situation de déchéance au motif qu’il n’a pas su résister à ce type de « mirage »… Mais n’est-ce pas le cas partout dans l’Europe du Sud, France comprise ???
    La Grèce est le premier pays à passer à la trappe, les autres n’ont qu’à bien se tenir, c’est-à-dire accepter brutalement (comme en Grèce) ou par étapes successives (en Italie, en Espagne, en France…) la mise en pièce d’un système « acceptable » de redistribution des richesses par le niveau des salaires et la solidarité nationale – système que le capitalisme libéral juge aujourd’hui trop coûteux…
    Les Allemands « vertueux » ont montré l’exemple à suivre en terme de travail, frugalité des rémunérations et de pouvoir d’achat ; malheur à ceux qui ne veulent ou ne peuvent pas suivre…

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  • Marcus // 18.03.2012 à 17h41

    Humilier un peuple, car c’est bien de cela dont il s’agit, ça ne peut que mal finir…
    Le jour où les grecs se révolteront attention !!!
    Qu’est-ce que les instances financières internationales attendent : la multiplication des petits pains grecs ? …
    Ils se foutent de la Grèce et des grecs. C’est tout. Tout le reste est baratin.
    Bien amicalement à toutes et à tous.
    Passez une bonne semaine, ne pas se laisser aller avec toutes ces nouvelles déprimantes !
    Marc

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  • Guillaume Besset // 19.03.2012 à 00h40

    Est il vrai que le pays dans lequel il y a le plus de 4×4 Porsche Cayenne est la Grèce ?

    Ne serait il pas plus intéressant d’embaucher avec l’argent qui reste plus de notaires et de contrôleurs afin d’améliorer le respect de la propriété privée ? (la base aussi dans les PEVD)
    Une fois le Droit nettoyé des lois inutiles (ex.taxes sur les maisons non terminées..), alors peut être une vraie Flat Rate Tax pourrait être mise en place ? (15% d’impôts pour tout le monde, très simple à appliquer)

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  • wagrez // 20.03.2012 à 10h22

    Ce que j’ai lu de la part des Grecs me fait entrevoir une immense défiance – justifiée, semble-t-il – par rapport à leurs hommes politiques. Défiance apparemment partagée par la TROÏKA, car comment injecter de l’argent dans une économie quand on ignore dans quelles poches il va finir? La lenteur de la mise en place de la collecte des impôts, par exemple,  n’est pas un indicateur favorable pour la confiance.

    La solution: un homme politique « providentiel » c’est-à-dire dont l’intégrité est au-dessus de tous soupçons et qui donne confiance au peuple et à la TROÏKA. J’ignore si la Grèce a cela en stock et si elle ne va pas se retourner vers des hommes politiques encore plus populistes.

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  • christo // 20.03.2012 à 11h10

    Quel délire.
    « Pas un seul euro n’est arrivé dans la poche des Grecs »
    On croît rêver… Et la hausse incroyable des revenus des fonctionnaires ? Et les prix de l’immo ? Les Grecs, de base, en ont profité. Tous. Certains davantage que d’autres, bien sûr, mais l’entrée dans l’Euro a créé un effet d' »enrichissement ».
    Comment ce type peut le nier ? Parce qu’il n’est que dans l’idéologie : les méchantes multinationales, les méchants politiciens.
    Bien sûr que les politiciens, et hauts fonctionnaires et parlementaires grecs sont TOUS des pourris.
    Mais… autant lorsqu’on vit dans une dictature militaire (le régime des colonels) on n’a pas vraiment mot à dire… autant après on est libre de ses choix.
    Qui a élu les crapules du PASOK ? La caste Papandréou ? Qui ?
    Les Grecs.
    Les mêmes qui ne seraient que de pauvres victimes.
    Bref, tout cela n’est pas sérieux. C’est vraiment du subjectif en effet, mais qui dessert, qui fait du mal finalement aux Grecs.
    Ce n’est pas leur rendre service que de les faire passer pour des enfants, victimes.
    Les Grecs ont besoin de 2 choses :
    -sortir de l’euro (finies les porshe cayenne et les audi !)
    -et être traités en adultes : vous aller en chier, virez tous vos politiciens verreux, mais à long terme vous vous en sortirez.

    Avec ce genre de papier pleurnichard, on en est loin.

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