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30.octobre.201530.10.2015 // Les Crises

Les néoconservateurs sont-ils une menace vitale ? Par Robert Parry

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Source : Consortium News, le 15/09/2015

Par Robert Parry

Exclusif : Malgré un record d’erreurs sans précédent, les néoconservateurs américains restent la force dominante de la politique étrangère chez les élites de Washington, exigeant plus de « changement de régime » dans le Moyen-Orient et une nouvelle guerre froide qui pourrait devenir une guerre chaude et mettre fin à toute vie sur la planète, écrit Robert Parry.

Les néoconservateurs ont sans doute desservi les intérêts nationaux américains, plus que tout groupe dans l’histoire moderne. Ils ont fait plus de mal que les communistes marginaux poursuivis par le sénateur Joe McCarthy dans les années 50, plus que les hippies des années 60, plus que les cambrioleurs du Watergate de Richard Nixon dans les années 70 ou les conspirateurs de « l’Irangate » dans les années 80.

Les néoconservateurs ont plongé le gouvernement des États-Unis dans des guerres extrêmement irréfléchies, gaspillant des milliers de milliards de dollars, tuant des centaines de milliers, voire des millions de personnes, et déstabilisant de larges pans de la planète, le Moyen-Orient, une grande partie de l’Afrique et désormais l’Europe. Les coûts en sont une haine croissante envers l’Amérique et la dérive d’une élite de la politique étrangère américaine qui n’est plus capable de produire des stratégies cohérentes.

Jackson Diehl, rédacteur en chef adjoint de la page éditoriale du Washington Post.

Pourtant, les néoconservateurs sont restés à l’abri des conséquences de leurs catastrophes. Ils dominent toujours les principaux laboratoires d’idées de Washington, ainsi que les pages d’opinion de pratiquement tous les grands journaux, dont le Washington Post, le Wall Street Journal et le New York Times. Ils détiennent des postes clés au département d’État, et leurs copains « de l’interventionnisme libéral » ont l’oreille du président Barack Obama.

De toute évidence, les néocons sont des opérateurs habiles, sachant comment s’organiser un flux régulier de financement venant des entrepreneurs militaires donateurs des think tanks, des contribuables américains payant la note des organisations comme la National Endowment for Democracy, et de milliardaires idéologues résolus à aligner la politique étrangère des États-Unis avec la ligne dure des projets israéliens.

Les néocons sont des experts de la rédaction d’éditoriaux qui tournent n’importe quel ensemble de faits en support de leur cause idéologique ; ils trouvent la bonne citation qui s’insère dans le dernier article de la rubrique des nouvelles ; et ils organisent des conférences politiques qui attirent les politiciens puissants et confortent leur médiatisation.

Mais est-ce que les néoconservateurs sont une force qui peut coexister avec la République américaine ? Sont-ils devenus une menace existentielle, non seulement pour la structure constitutionnelle conçue en 1787 mais aussi pour la pérennité de la vie sur la planète ? Sont-ils verrouillés sur un plan d’action qui pourrait conduire à un holocauste nucléaire ?

De toute évidence, l’engagement des néoconservateurs pour les intérêts israéliens viole un principe fondamental établi par les premiers présidents de la nation qui ont tous mis en garde contre les « alliances avec des puissances étrangères » considérées comme une menace existentielle pour une république démocratique qui transformerait l’Amérique en un État guerrier qui saperait inévitablement les libertés fondamentales.

Cette perte de liberté a certainement déjà eu lieu. Non seulement il y a maintenant un soutien bipartisan pour un état de surveillance qui peut espionner la vie privée des citoyens américains, mais le gouvernement américain a lui-même créé la notion de « communication stratégique », un slogan qui fusionne les opérations psychologiques, la propagande et les relations publiques dans une approche invisible destinée à manipuler l’opinion publique aux USA et à l’étranger.

Lorsque l’information est systématiquement passée à travers un filtre conçu pour assurer le consentement, le concept démocratique fondamental d’un électorat informé a été détourné de son but : les gens ne contrôlent plus le gouvernement, c’est le gouvernement qui manipule les gens.

La tactique des néoconservateurs

Tout ceci a fait partie de l’approche néoconservatrice qui remonte aux années 80, lorsque des agents clés, tels que Robert Kagan et Elliott Abrams, faisaient partie de groupes de travail inter-institutions destinés à unir le peuple américain dans un soutien total des politiques de la guerre d’agression du gouvernement. Guidés par les propagandistes chevronnés de la CIA, tels que Walter Raymond Jr, les néoconservateurs ont bien appris leurs leçons.

Mais les néoconservateurs ne menacent plus seulement l’existence de la République ; ils sont maintenant en train de mettre en danger la continuation de la vie elle-même. Ils ont décidé de lancer une nouvelle guerre froide contre la Russie qui va pousser le monde au bord de la guerre thermonucléaire.

Bien sûr, les néoconservateurs vont présenter leur stratégie de fin du monde comme si tout était de la faute de Vladimir Poutine. Ils vont assurer qu’ils ne font que résister à « l’agression russe » et que toute personne qui ne se joint pas à eux est un « pantin de Moscou » ou un « faible ». Ils vont dicter la forme du débat tout comme ils l’ont fait dans d’innombrables autres situations, comme quand ils ont mené les Américains à la guerre en Irak au prétexte de stocks d’armes de destruction massive inexistants.

Les experts néoconservateurs vont écrire des éditos apparemment fiables sur les stratégies sournoises du Kremlin qui jetteront l’opprobre sur les Russes et des louanges sur quiconque sera de l’autre côté, aussi bien les néo-nazis en Ukraine que les terroristes de l’État Islamique et Al-Qaïda en Syrie. Les Américains seront poussée dans une folie guerrière qui exigera un affrontement direct avec les « Russkofs » ou un « changement de régime » à Moscou.

Il n’y aura que peu ou pas de préoccupations concernant les risques. Avec les néocons, il n’y en a jamais. L’hypothèse est que si « Amur-ika » est dur le camp d’en face reculera. Puis, avec les sanctions économiques américaines dirigées de l’extérieur et les ONG US financées pour semer le trouble de l’intérieur, le « changement de régime » devient une rigolade.

Quiconque a de l’importance à Washington – ceux des talk-shows et les pages éditoriales – sait que ces situations perturbatrices finissent toujours comme prévu dans le scénario conçu dans les meilleurs « think tanks ». Un « réformateur démocrate » soigneusement choisi et approuvé par le cercle des « think tanks » – comme Ahmed Chalabi en Irak – sera facilement installé, puis le pays cible fera tout ce que les néoconservateurs dictent. Après tout, cette approche a si bien fonctionné en Irak. Les néoconservateurs savent toujours mieux que les autres.

Augmenter les enjeux

Pourtant, avec la Russie, les enjeux sont encore plus élevés qu’avec l’Irak. Oui, il est facile de trouver des défauts à Vladimir Poutine. Moi-même, j’obéis à une règle personnelle qui stipule que les hommes de plus de 40 ans ne doivent pas se mettre torse nu en public (sauf peut-être s’ils sont acteurs dans un James Bond ou s’ils vont se baigner à la plage).

Mais au moins Poutine est un acteur rationnel dans les affaires mondiales. En réalité, il a essayé de coopérer avec le président Obama sur différentes questions clés, comme de convaincre la Syrie d’abandonner ses armes chimiques et d’obtenir de l’Iran qu’il fasse des concessions dans l’accord sur le nucléaire – deux contributions à la paix mondiale qui ont rendu furieux les néoconservateurs qui sont pour bombarder, bombarder et encore bombarder la Syrie et l’Iran.

À un dîner en Europe cet été, une Britannique bien informée m’a demandé ce qui devrait être fait avec Poutine. Ma réponse fut que Poutine ne me faisait pas peur ; c’était plutôt le gars qui viendrait après Poutine qui me faisait peur – parce que, malgré la confiance des néoconservateurs dans l’idée que leurs plans de « changement de régime » à Moscou installeraient un modéré influençable, le résultat le plus probable serait l’émergence d’un nationaliste russe beaucoup plus extrémiste que Poutine.

L’idée de remettre les codes nucléaires à quelqu’un déterminé à défendre l’honneur de la Mère Russie me terrorise. Ensuite, les néoconservateurs brutalement agressifs de Washington auraient leurs équivalents irréfléchis à Moscou, aucune des deux parties n’ayant la sagesse dont ont fait preuve un John F. Kennedy ou un Nikita Khrouchtchev lors de la crise des missiles de Cuba en 1962.

Les néoconservateurs américains ou un Russe super-nationaliste auraient-ils la sagesse et le courage de reculer, de faire des compromis, de faire les concessions nécessaires pour éviter de faire le grand saut ? Ou penseraient-ils que c’est l’autre qui baissera les yeux le premier et qu’ils « gagneraient » l’épreuve de force?

Je me souviens de ce que William R. Polk, un des collaborateurs secondaires de Kennedy pendant la crise des missiles cubains, a écrit récemment à propos de ce qui arrive à l’esprit humain dans un tel stress.

« Puisque les êtres humains prennent les décisions, nous devons être conscients de la vulnérabilité des décideurs », a écrit Polk. « Au cours de la crise des missiles cubains, je faisais partie d’environ 25 civils pleinement engagés dans les événements. Je n’étais pas au centre, mais au deuxième ou troisième niveau. Donc, je n’ai pas senti entièrement la tension, mais à la suite de la crise du jeudi, je suis sorti complètement épuisé. Mon jugement devait avoir été altéré, même si je n’en étais pas conscient.

« Je me souviens, quoi qu’il en soit, d’un épisode terrible – qui heureusement n’a duré que quelques minutes – à propos duquel je me suis dit : « Qu’on en finisse simplement. » Lorsque plus tard j’ai rencontré mes homologues soviétiques, j’ai eu l’impression, bien qu’ils l’aient nié, que mes sentiments étaient partagés. Je ne peux que supposer à quel point la tension a affecté le groupe restreint. »

Si quelqu’un d’aussi équilibré et sérieux que Bill Polk a eu de telles pensées – « Qu’on en finisse simplement. » – qu’adviendrait-il si les néoconservateurs américains ou les nationalistes russes surexcités étaient impliqués dans le processus de décision ? Voici une question existentielle que je ne veux même pas envisager.

Le dénigrement continu de Poutine

Et, si vous doutez que les néoconservateurs vont s’engager dans une escalade façon guerre froide dans le dénigrement de Poutine, vous devriez lire l’éditorial du rédacteur en chef adjoint néoconservateur Jackson Diehl du Washington Post de lundi, intitulé « Poutine décale les fronts : avec une intervention en Syrie, il continue ses manœuvres « dans ta face ». »

Diehl plonge dans la psyché de Poutine – un processus qui est tellement plus facile que de faire du vrai journalisme – et conclut que la décision de Poutine de se joindre à la lutte en Syrie contre l’État islamique et Al-Qaïda est juste une autre tentative de coller son doigt dans l’œil des vertueux mais incapables États-Unis.

Diehl, bien sûr, commence avec la version néoconservatrice du récit de la crise en Ukraine, en ignorant le rôle clé du secrétaire d’État adjoint néoconservateur, Victoria Nuland (l’épouse de Robert Kagan) dans le coup d’État du 22 février 2014 qui a renversé le président démocratiquement élu Viktor Ianoukovitch et installé un régime profondément anti-russe à la frontière de la Russie. Nuland a même personnellement choisi le nouveau premier ministre Arseni Iatseniouk, expliquant à l’ambassadeur américain Geoffrey Pyatt dans un appel téléphonique plusieurs semaines avant le coup d’État que « Yats c’est le gars qu’il nous faut. »

Les putschistes ont alors déployé des milices néo-nazies (et des activistes islamistes) pour mener une « opération antiterroriste » sanglante contre les Ukrainiens russes qui s’opposaient au « changement de régime ». [Voir « l’Ukraine unifie les nazis et les islamistes. » sur Consortiumnews.com]

Mais toute cette complexité est soigneusement réduite par les néoconservateurs et les médias dominants américains à une « agression russe. » En ce qui concerne la guerre civile syrienne, certains néoconservateurs se sont même joints à de hauts responsables israéliens pour affirmer qu’une victoire d’al-Qaïda est préférable à la poursuite du régime laïque d’Assad. [Voir « L’histoire cauchemardesque de la Syrie. » sur Consortiumnews.com]

Cependant, l’histoire continue malgré tout, le plus grand méchant c’est Poutine, toujours avec des motivations sinistres et des intentions diaboliques. Donc, pour expliquer la situation en Ukraine et en Syrie, Diehl écrit :

« Tout au long de l’été, les forces russes en Ukraine orientale ont fait entendre le battement de tambour quotidien des attaques contre l’armée ukrainienne, infligeant des pertes significatives tout en évitant une réponse des gouvernements occidentaux. Le 1er septembre, à la suite d’un nouveau cessez-le-feu, les canons se turent soudain. Les optimistes ont supposé que Vladimir Poutine reculait.

Puis vinrent les rapports en provenance de Syrie : des avions militaires russes survolaient la province d’Idlib tenue par les rebelles. Des casernes étaient en construction dans une nouvelle base. Des navires débarquaient de nouveaux véhicules blindés. Il s’avère que Poutine ne procédait pas à une retraite, mais déplaçait les fronts – et exécutait des manœuvres provocatrices qui ont à plusieurs reprises pris l’administration Obama au dépourvu. »

Le reste de l’édito est de la même manière orienté et partisan : Poutine est le méchant et Obama est le péquenaud. Dans le monde de Diehl, seuls lui et d’autres néoconservateurs ont ce qu’il faut pour défaire Poutine et mettre la Russie à genoux.

Toute autre explication de l’action de la Russie en Syrie est balayée, comme lorsque Poutine affirme qu’une victoire du Front al-Nosra d’Al-Qaïda – comme l’aimerait Israël – ou de l’État Islamique encore plus sanguinaire est inacceptable et donc le régime d’Assad doit être stabilisé pour éviter une catastrophe géopolitique majeure.

Selon leur vieille habitude, les néoconservateurs ignorent l’effrayante logique des conséquences qu’aurait l’effondrement de l’armée d’Assad pour le Moyen-Orient, l’Europe et le Monde. Après tout, une fois que les dirigeants israéliens ont décidé de lier leur sort à celui d’al-Qaïda en Syrie, les dés étaient jetés pour les néoconservateurs.

Mais l’idée que les néoconservateurs puissent micro-gérer le résultat en Syrie, avec la « modérée » al-Qaïda qui prendrait Damas plutôt que le plus « radical » État Islamique, reflète l’arrogante ignorance de ces leaders d’opinion américains. Plus probablement, le front al-Nosra d’al-Qaïda se coordonnerait avec leurs anciens alliés de l’État Islamique et ils mèneraient ensemble la vengeance sunnite contre les chrétiens, alaouites, chiites et les autres minorités de Syrie.

Ainsi, alors que l’État islamique serait occupé à couper des têtes d’« hérétiques », al-Qaïda pourrait utiliser son nouveau siège à Damas pour mettre au point la prochaine vague d’attaques terroristes contre l’Occident. Et, aussi déstabilisant que soit l’actuel flux des réfugiés vers l’Europe, ceci ne ferait que multiplier de façon astronomique les survivants fuyant hors de la Syrie les carnages de l’État Islamique et d’al-Qaïda.

Avec l’Europe dans le chaos et les néoconservateurs insistant toujours sur le fait que le véritable ennemi est la Russie, les conséquences possibles seraient effrayantes. Pourtant, c’est la voie que les néoconservateurs ont mise en place pour le monde – et presque tous les candidats républicains à la présidence ont signé pour cette orientation, tout comme la favorite à la candidature démocrate Hillary Clinton.

En 2014, l’ultra néoconservateur Robert Kagan, que la secrétaire d’État Clinton a choisi comme l’un de ses conseillers tandis qu’elle donnait une promotion à sa femme, Victoria Nuland, a déclaré au New York Times qu’il pourrait travailler avec une administration Clinton : « Si elle mène une politique que nous pensons qu’elle va poursuivre… C’est quelque chose qui aurait pu s’appeler néocon, mais clairement ses partisans ne sont pas enclins à la nommer comme ça ; ils vont l’appeler autrement. » [Pour en savoir plus, voir consortiumnews.com : « Est-ce-que Hillary Clinton est un néocon-light ? » et « L’impuissance de la politique étrangère d’Obama. »]

Jusqu’à présent, pratiquement personne dans la course à la présidentielle 2016 n’a sérieusement abordé dans les médias d’information dominants américains la réalité du chaos des « changement de régime » que les néoconservateurs répandent à travers le Moyen-Orient et la perspective d’une Europe déstabilisée. La plupart des débats se limitent à la campagne de dénigrement contre Poutine instituée par Jackson Diehl.

Personne n’ose poser la question vitale : Les États-Unis et le monde peuvent-ils continuer à tolérer et s’accommoder des néoconservateurs ?

Traduit par les lecteurs du site www.les-crises.fr. Traduction librement reproductible en intégralité, en citant la source.

Commentaire recommandé

Vincent // 30.10.2015 à 10h36

Bonjour,
Je crois que c’est vous qui n’avez pas compris que les néoconservateurs se foutent complètement des États-Unis en tant que tels. Ils ne l’aiment qu’en tant qu’outil de puissance. Ils méprisent le peuple, ils méprisent la culture, ils méprisent les lois. Ils ne jurent que par le rapport de force. Le cynisme se trouve dans chacune de leurs actions.
Ce qu’ils perdent en influence « soft » (corruption, campagnes de presse) ils risquent de le reprendre par la force. Il ne faut pas oublier le pouvoir de nuisance qu’ils peuvent représenter au niveau militaire, bien sûr, mais surtout au niveau financier et au niveau technologique.
Ils représentent donc un réel fléau.
Donc oui, le monde change, la Russie ne se laisse plus marcher sur les pieds par ce clan. La Chine suivra sans doute la Russie sur ce chemin. Mais rien n’est gagné, ni pour nous, ni pour la planète. Et ce ne sont pas les déclarations ou les gesticulations de seconds couteaux qui changent la donne.

33 réactions et commentaires

  • paracon // 30.10.2015 à 02h00

    Comme dirait Brassens « Quand on est con on est con ! »
    Ces neocons en sont de la pire espece.
    Le jeu de mot est facile ce qui ne l’empeche pas de toucher juste. Un con est une personne egocentree le conduisant a agir sans le moindre souci d’autrui, idem pour le neocon dont l’ego s’identifiant a la nation agira dans le mepris des autres peuples. L’un comme l’autre finira par se faire tort a lui-meme, ou a sa cause, en agissant pour satisfaire les passions les plus vils (le pouvoir, l’argent) au detriment des plus nobles.

    A lire la trilogie de Peter Dale Scot sur l’Etat profond americain, incluant les neocons mais pas seulement (lobby de l’armement, des renseignements, CIA, NSA, banques systemiques, transnationales). Une mouvance heteroclite agissant davantage par alliance d’interets que par conspiration d’un but commun.

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    • martin // 30.10.2015 à 21h07

      Le commentaire de Bordol est très juste

      La réforme de l’armée russe touche à sa fin. Des demi-sphères de 400km assurent la sécurité des bases opérationnelles, elles-mêmes protégées par les meilleurs avions du monde, le tout dans un bain C4i qui défie les capacités électroniques des occidentaux. Le fantassin russe, bien protégé par sa Ratnik sait tout du champ de bataille, il est appuyé par un corps mécanisé hightech, tandis que des missiles tactiques à longue portée détruisent les bases adverses. Les grands radars de type Armavir déploient sur tout ce petit monde une cape radioélectronique de 3000km de diamètre. Au dessus, au plus près des étoiles, le réseau Glonas assure l’orchestration Dans cette armée du 21° siècle, chaque combattant est précieux, le petit nombre n’est plus un handicap, inutile de rêver au sang versé des russes. Dans cette armée d’un type nouveau, une perte est un très regrettable accident, très rare.

      Que les néocons menacent donc les russes, on verra bien qui doit reculer.

      M.

        +6

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    • Micmac // 30.10.2015 à 21h49

      J’avais lu je ne sais plus trop où que le terme « néocon » avait été inventé par des étazuniens qui maîtrisaient bien la langue de Molière…

      Si c’est vrai, vous n’êtes pas le premier à utiliser ce jeu de mot.

        +2

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    • pipo // 31.10.2015 à 11h49

      « Un con est une personne egocentree le conduisant a agir sans le moindre souci d’autrui, idem pour le neocon dont l’ego s’identifiant a la nation agira dans le mepris des autres peuples. L’un comme l’autre finira par se faire tort a lui-meme, ou a sa cause, en agissant pour satisfaire les passions les plus vils (le pouvoir, l’argent) au detriment des plus nobles. »

      C’est ça, mais c’est aussi la définition du psychopathe.

      http://www.agoravox.fr/culture-loisirs/extraits-d-ouvrages/article/le-pouvoir-entre-paranoia-et-173248

      extrait:
      « Cette situation est si prégnante aujourd’hui que l’on prend pour vérité acquise le fait que « le pouvoir rend fou ; le pouvoir absolu rend absolument fou », sans jamais penser à remettre en cause cette assertion ne serait-ce qu’en se posant juste la question de savoir si ce ne sont pas plutôt les « fous » qui sont attirés par le pouvoir. »

        +3

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  • theuric // 30.10.2015 à 03h19

    Qui ne sent pas l’inflexion médiatique au sujet de la Syrie serait plutôt sourd.
    Certes, quelques américanolâtres égarés égayent encore, çà et là, des journaux télévisés, mais il est visible que pas seulement la France vire à 180 degrés.
    L’Allemagne n’a-t-elle pas envoyé son vice chancelier rendre visite à Monsieur Poutine?
    Ce ne serait, paraît-il que pour de simples questions des interdictions de vente, je pouffe et m’esclaffe.
    En vérité, les pays européens s’éloignent de Tonton Sam: « A pied, à cheval, en voiture, du courage, fuyons! ».
    Et les américains nous courent après pour que nous ne nous éloignons pas trop d’eux, l’U.E. protège les U.S.A..
    En vrai, plus vite la paix reviendra au proche-Orient, moins d’immigrés traverseront les frontières européennes.
    Et puis, la Russie n’a-t-elle pas montré sa puissance, puissance contre laquelle les U.S.A. semblent ne rien pouvoir.
    Bon, c’est vrai, le patron de la B.C.E. est un employé de Golman Sachs, bras armé monétaire de l’empire finissant, il faut bien nourrir les bourses d’un petit peu d’argent frais, sinon elles coulent et s’écroulent.
    En fait, je crois que Monsieur Parry ne comprends pas non plus ce qu’il se passe ici, le Proche-Orient c’est juste la porte d’à coté.
    Il ne comprends pas, déjà, que l’équipe gouvernemental russe prévoie à l’avance tous les coups, ou presque, de son adversaire.
    Il ne paraît pas saisir, non plus, combien les réfugier Syriens déstabilisent l’Union-Européenne et que la disparition ou simplement le fort affaiblissement de cette union signera rapidement l’arrêt de mort des U.S.A..
    C’est pourquoi les accords transatlantiques semblent disparaître comme par magie.
    Parce que je me demande si même les néocons (quel beau surnom, tout de même) n’ont pas, eux aussi, compris que si la France ou l’Allemagne saute, les États-Unis sautent avec.
    Dorénavant, ils s’en foutent de la Syrie et de l’Irak, c’est l’Union-Européenne qui les préoccupe.
    Vous allez voir que d’ici peu ils vont nous envoyer un tombereau de dollar pour regonfler les industrie française et allemande, dollars qui tomberont dans les poches de nos banquiers, bien entendu.
    Il faut sauver le soldat euro!
    Voilà le cri que j’y entends.
    Déjà, avez-vous vu que la dernière amende contre je ne sais plus quelle banque française a étrangement baissé?
    Je suis sûr que le début de grève à Air France à dû plus faire peur aux U.S.A. que dans notre pays, peur, surtout, qu’elle ne devienne quelque chose comme une grève générale.
    Si j’ai raison, son P.D.G. devrait bientôt y faire sa valise.
    Et il ne serait pas non plus surprenant que volks Wagen ne reçoive qu’une petite tape sur l’épaule, enfin, nous verrons bien.
    Alors, faut-il encore avoir autant peur des néocons (que j’adore ce petit nom).
    Je ne le pense pas, tout simplement parce qu’ils tiennent plus à leurs énormes pécules qu’à la position géostratégique de leur pays à l’est de la Méditerranée.
    D’ailleurs, ne sont-ils pas en train de lâcher Israël?
    Ils lâchent tout le monde, jusqu’à l’Arabie-Séoudite qui se tourne maintenant vers la Chine.
    Bon, allez, ils montrent encore un peu les muscles, disent installer quelque bases militaires çà et là, disséminent quelques missiles, il faut bien qu’ils donnent le change, mais plus personne n’est dupe, hormis deux ou trois imbéciles et naïfs, nous en voyons aussi quelques-uns frétiller en France, à B.F.M., par exemple.
    J’aime contempler la grâce avec laquelle les vestes se retournent, ce ne sont que les premières.

      +33

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    • Vincent // 30.10.2015 à 10h36

      Bonjour,
      Je crois que c’est vous qui n’avez pas compris que les néoconservateurs se foutent complètement des États-Unis en tant que tels. Ils ne l’aiment qu’en tant qu’outil de puissance. Ils méprisent le peuple, ils méprisent la culture, ils méprisent les lois. Ils ne jurent que par le rapport de force. Le cynisme se trouve dans chacune de leurs actions.
      Ce qu’ils perdent en influence « soft » (corruption, campagnes de presse) ils risquent de le reprendre par la force. Il ne faut pas oublier le pouvoir de nuisance qu’ils peuvent représenter au niveau militaire, bien sûr, mais surtout au niveau financier et au niveau technologique.
      Ils représentent donc un réel fléau.
      Donc oui, le monde change, la Russie ne se laisse plus marcher sur les pieds par ce clan. La Chine suivra sans doute la Russie sur ce chemin. Mais rien n’est gagné, ni pour nous, ni pour la planète. Et ce ne sont pas les déclarations ou les gesticulations de seconds couteaux qui changent la donne.

        +38

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  • Bordol // 30.10.2015 à 04h02

    « Grâce » aux néocons, les américains ont perdu 4500 hommes en Irak (et ont eu 8 fois plus de blessés plus ou moins graves, sans compter les traumatisés de guerre) et 2500 en Afghanistan (sans compter tous les contractants de compagnies privées dont les pertes ne sont pas prises en compte) et ils en veulent encore au point d’élire un(e) candidat(e) partisan des néocons ?
    Remarquez, si j’étais antiaméricain, je dirai tant mieux : grâce aux néocons, à la prochaine intervention, les américains perdront au moins 30 000 ou 40 000 hommes (good morning Vietnam).
    Quand on a le choix qu’entre des néocons de droite et des néocons de gauche, je comprends pourquoi de plus en plus d’américains préfèrent la voie sécessionniste ou celle du coup d’état militaire à Washington. Quand la démocratie est pervertie et parasitée par des éléments non-démocratiques qui font en sorte que, quel que soit le vote du peuple, le résultat soit le même, alors mieux vaut en finir et mettre fin à la démocratie vidée de sa substance.

    Et ce que je dis là n’est pas valable que pour les USA, vous avez vu récemment ce qu’il s’est passé au Portugal ? On en regretterait presque Salazar, lui, au moins, quand il est parti, il n’a pas laissé le peuple Portugais criblé de dettes. Idem pour les colonels en Grèce.
    Après tout, si on estime aujourd’hui qu’il est juste de faire tomber un Ianoukovitch démocratiquement élu, si on estime que le résultat d’un référendum approuvé par le peuple grec compte moins que celui de la règle d’or budgétaire européenne…pour quelle raison devrait-on encore respecter la démocratie qui apparaît de plus en plus comme un « piège à con » ? (comme disaient les soixante-huitards)

      +35

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    • FifiBrind_acier // 30.10.2015 à 08h45

      Je ne sais pas ce que vous avez tous avec le Portugal…?
      La Droite a perdu la majorité, mais il n’y a pas davantage de majorité de Gauche anti européenne… Ils sont tous euro-atlantistes, sauf le PC portugais! Etre anti austérité ne signifie pas qu’on est pour la souveraineté du Portugal.

      Voici les résultats des législatives.
      http://www.lemonde.fr/europe/article/2015/10/05/la-droite-portugaise-gagne-les-elections-mais-perd-sa-majorite-absolue_4782328_3214.html

      Le PC portugais, qui a eu 17 sièges, est le seul à vouloir sortir de l’ UE & de l’euro.

      Le PS est contre, le Bloc de Gauche aussi, exactement comme comme la Droite de Silva.

      La majorité qui se dégage: Droite + PS + Bloc de Gauche est euro- atlantiste.
      Ce n’est pas le fait de critiquer l’Union européenne qui fait de certains à Gauche un danger quelconque. On l’a vu avec Tsipras. Tout ça, c’est du cinéma entre européistes.

      Où voyez vous dans les résultats de ces élections, une majorité de Gauche pour la souveraineté du Portugal ? Nulle part.

        +12

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      • Micmac // 30.10.2015 à 23h13

        Fifi,

        Vous voyez tout à travers le prisme du « sortir ou pas sortir de l’UE ».

        Au Portugal, le fait est que la gauche, qui est contre les programmes d’austérité, est sortie majoritaire par les urnes, et que le président lui refuse de former un gouvernement, parce que les traités européens s’oppose à une contestation des programmes d’austérité.

        Oui, il s’agit d’un coup d’État. Ce n’est pas parce que la gauche portugaise ne partage pas votre obsession qu’elle ne s’est pas faite voler les élections.

        J’ai tendance de plus en plus à penser comme vous, qu’aujourd’hui il n’y a plus rien à faire de cette Europe, et qu’il faut en sortir. Cependant, sortir pour quoi faire? Si c’est pour continuer à faire de l’ultra libéralisme, ça sert à rien. Je préfère un gouvernement de gauche anti-libérale au Portugal, même s’il n’a pas encore compris où son anti-libéralisme le conduisait, qu’un gouvernement de droite qui veut sortir de l’UE et fera quand même du libéralisme ensuite. Les gens, s’ils sont sincères et déterminés, feront leur chemin tout seul.

        Entendons nous bien : je suis de gauche, et je suis tout autant déterminé à soutenir une droite anti-libérale (parce que ça existe) qu’une gauche anti-libérale (ça existe aussi…). Si j’ai le choix je préférerai la gauche. Mais la « gauche libérale » n’est pas de gauche, de toutes façons. Je trouve l’appellation « droite complexée » tout à fait appropriée pour cette soit-disant « gauche libérale ».

        Parce que je suis près à des compromis, et que pour moi la lutte contre le libéralisme est une condition de survie pour l’Humanité. Avec ou sans l’UE, ça, c’est annexe, ça dépendra de la façon dont elle devra évoluer, si elle évolue un jour. L’essentiel est de mener la politique pour laquelle on a été élu, avec ou sans l’UE.

        Et oui, la gauche portugaise est bien en train de se faire voler son élection, sous l’œil bienveillant de Bruxelles, parce que cette gauche remet bel et bien en cause les dogmes européens. Qu’une minorité au sein de cette gauche ne veuille pas (pour le moment…) sortir de l’UE et de l’€ ne change rien à l’affaire.

        D’ailleurs, votre point de vue intransigent la même erreur que les eurolâtres : prendre l’UE comme une fin (à détruire pour vous, à renforcer et étendre pour eux) plutôt que comme un moyen.

        C’est curieux, parce que quand que vous ne vous énervez pas sur quelque chose qui n’est pas assez UPR compatible, vous êtes plutôt pertinent.

          +5

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    • LBSSO // 30.10.2015 à 09h36

      Pour faire le parallèle avec le dossier en cours sur le site (réparations de guerre) : c’est avec ce raisonnement et ces mécanismes que la démocratie de la République de Weimar a laissé la place à Hitler…..

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      • Bordol // 30.10.2015 à 10h27

        @ LBBSO

        Tiens, c’est marrant, Hitler, c’est le nom de l’épouvantail que l’on agite tout le temps pour contraindre au silence : ceux qui critiquent la (dé)construction européenne, ceux qui critiquent l’interventionnisme américain (rappelez-vous, on traitait les partisans du camp de la paix en 2002 de « munichois »), ceux qui critiquent le n’importe-quoi sociétal utilisé pour ne pas avoir à parler du chaos social, relisez-donc les édito de Jean Quatremaire : les partisans du OXI étaient des apprentis Mengele à ses yeux.

        Tous les opposants plus ou moins sérieux du système sont systématiquement traités de nazis et traînés dans la boue ou opprimés violemment ; mais par contre, quand vous avez de vrais nazis, qui se réclament des génocidaires du 3ème Reich, là, que fait notre système ? Il les soutient à bout de bras tendu et en fait des victimes de la Russie Poutinienne (Svoboda, Pravy Sektor…)

        L’épouvantail hitlérien est un bel alibi utilisé pour paralyser la vraie opposition au système…et le comble de l’horreur, c’est que les tenants du système sont souvent d’anciens partisans de la collaboration (Mitterrand & sa francisque, papa Giscard…)

        Que l’on arrête un peu avec ces vieilles lunes, Hitler est arrivé démocratiquement au pouvoir : tout comme Bush, Blair et Sarkozy.
        Pétain a été nommé maréchal par la chambre du front populaire et reconnu par les instances républicaines. De Gaulle, lui, a pris le pouvoir deux fois sans en passer par les urnes. Je pense que c’est assez éloquent, non ?

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        • OFJ // 30.10.2015 à 11h38

          ‘Hitler est arrivé démocratiquement au pouvoir : tout comme Bush, Blair et Sarkozy’ : ceci n’est pas tout à fait exact.
          Hitler a d’abord été nommé chancelier en janvier 1933, alors que l’Allemagne était dans une situation chaotique (les élections et les gouvernements se succédaient très rapidement). Il n’a pas été au début élu au suffrage universel direct comme Bush ou Sarkozy.
          Une fois qu’il fut nommé chancelier, plus rien ne s’est opposé ni aux actes de violence des militants et milices du NSDAP, ni aux lois arbitraires qui ont rapidement éliminé tous les opposants politiques. ( en juillet 1933, tous les partis autres que le NSDAP sont interdits).
          Alors, lorsque quelques mois plus tard, Hitler recueille environ 90% des voix, lors d’élections marquées par l’absence du secret du vote, l’absence d’alternative au programme nazi, et une surveillance étroite par les militants du NSDAP qui veillent à ce que tout les électeurs aillent voter, peut-on parler d’élections vraiment démocratiques ?

            +18

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          • Georges // 30.10.2015 à 20h39

            @ OFJ,

            Les présidents états-uniens ne sont pas élus au suffrage universel direct.

            Rappelez vous le problème Bush-AlGore (avec magouille en Floride, état dirigé alors par un de la famille Bush, la magouille ayant permis de faire basculer l’état. Chaque état élit un certain nombre de représentants, proportionnellement à la population, et ces représentants élisent par la suite le président. Mais les élections dans les états fonctionnent en tout ou rien, c’est à dire qu’on gagne des états ou qu’on perd des états, c’est à dire que dans le duel Bush-AlGore, le basculement de la Floride a fait que TOUS les représentants de Floride étaient pour Bush).

            Que vous le vouliez ou non, comme le dit Bordol, Hitler est arrivé au pouvoir démocratiquement (pas par un coup d’état).
            Si vous ne voulez pas reconnaître ce fait, vous n’arriverez jamais à analyser comment un système peut dériver (et comme vous l’illustrez, ça peut dériver rapidement et gravement).

            Ce que vous écrivez est un peu curieux, car si on poussait votre logique jusqu’au bout, on pourrait dire que ni l’Allemagne ni la Grande Bretagne n’ont été un jour démocratiques !!! (le premier ministre anglais, c’est comme notre premier ministre en France, il est là car son parti a gagné les élections, idem pour l’Allemagne. La différence avec la France, c’est que ces premiers ministres ont plus de pouvoir).

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            • Micmac // 30.10.2015 à 23h38

              Hitler est arrivé constitutionnellement au pouvoir, pas démocratiquement. Il avait rassemblé à peine plus que 30% des voix. Mais la droite dirigée par cet abruti de Von Papen lui a demandé de former un gouvernement d’alliance (pas sûr que ces électeurs, s’ils avaient su ce que Von Papen mijotait, lui auraient donné leur voix), espérant sans doute le rouler dans la farine.

              Et Hitler n’a pas demandé grand chose en échange : juste le ministère de l’intérieur à Göering, avec deux trois autres bricoles sans importances… C’est avec ça qu’il a pris le pouvoir. Pas par les urnes.

              De même, la chambre du Front Populaire élisant Pétain est une vaste blague… Avec tous les députés opposés à ce tour de passe-passe (anticonstitutionnel au demeurant, faut-il le rappeler) en fuite, les communistes interdits de siéger parce que hors la loi, et ceux qui restent ouvertement menacés de représailles par Laval et ses sbires… Franchement, c’est une blague.

              Pétain lui même, d’ailleurs, savait bien qu’il n’avait aucune légitimité démocratique, puisqu’il n’a cessé de réclamé des élections (bidons, sans opposants, juste pour la forme) aux Allemands, à partir de 42. Histoire de légitimer tout ça par une sorte de plébiscite et une chambre aux ordres. Ceux-ci ont toujours refusés : trop dangereux, évidemment.

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  • pucciarelli // 30.10.2015 à 07h02

    Où est le journaliste français qui fera l’équivalent de ce papier tranché à propos des vassaux médiatiques et politiques français de cet atlantisme fou? Et si il existe, quel journal le publiera? L’origine des périls est à Washington. Mais le danger « néocon » s’aggrave aussi chez tous les satellites des Etats Unis, dont la France, médias et personnels politiques compris. Cette propagande portant souvent ses fruits, nombre de nos concitoyens répètent à l’envi les éléments de ces discours formatés, il suffit de parcourir les commentaires sur internet à propos des sujets brûlants de l’heure pour s’en convaincre. Que les américains tentent donc de se battre contre leurs néocons, et que les Européens fassent de même avec les leurs, personnels politiques et « grands journalistes » compris.
    En France, bien des choses sont à reconstruire, notamment la formation de nos élites. Si demain, un vrai changement d’orientation politique, économique et stratégique devait survenir, avec qui le mettrait-on en oeuvre? A suivre donc. Sans illusion excessive!

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    • Bordol // 30.10.2015 à 19h13

      N’attendez plus rien des journalistes, les coups de gueule que des quidam postent sur internet sont écrits avec plus de talents et plus d’éléments informatifs que les torchons de la presse subventionnée.
      Je crierai vive l’Union Européenne le jour où, celle-ci, par mesure d’austérité et de rigueur budgétaire, supprimera les allocations versées à la presse mainstream. On nous dit que le système ultralibéral doit primer, que la sélection naturelle capitaliste doit devenir la seule loi, que seuls les plus forts devraient avoir droit à la parole : pourquoi laisse-t-on encore les journalistes percevoir encore un salaire au regard leur « talent » ?

        +7

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    • lvzor // 31.10.2015 à 09h31

      C’est amusant (enfin presque…), je me faisais justement il y a peu le réflexion que si les éléments de langage diffusés par l’Etat profond de la ploutocratie apatride stipulaient que c’est Poutine qui a bombardé Hiroshima et Nagasaki, ouvert des centres de torture à Guantanamo, Abou Graïb et dans quelques autres dizaines de lieux « ex-territoriaux » (dont certains en UE), puis, dans le but de déstabiliser la « nation exceptionnelle et indispensable », envoyé des agents déguisés en policiers américains descendre des adolescents noirs, il est sûr que 99% de nos journalistes mainstream reprendraient ce discours, le plus souvent en l’enrichissant, par exemple en indiquant que des sources fiables détiennent des preuves qu’en fait ce sont les Russes, sur le Conseil du KGB manipulé par Poutine enfant qui ont bombardé le Vietnam pendant des décennies au défoliant et autres agents chimiques… Car ces journalistes sont du bois dont on fait les flûtes traditionnellement pétainistes.

      Ne pensez pas que j’exagère, c’est des énormités de ce calibre qu’on nous sort à longueur de JT et de Cdanlère… Jamais « plus c’est gros plus ça passe » ne s’est autant vérifié.

        +2

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  • FifiBrind_acier // 30.10.2015 à 07h40

    La Russie est désormais incontournable. La propagande des néos cons fonctionne de plus en plus mal, les ratés occidentaux sont de plus en plus visibles, les vestes vont se retourner de plus en plus rapidement. Sarkozy est à Moscou. Le vent tourne, le vent a tourné.

    J’espère que Poutine lui aura rappelé qu’en Libye, la Russie et la Chine se sont faits rouler dans la farine; que pendant toute la crise en Ukraine, Sarkozy a été muet comme une carpe, rien sur les néo nazis de Kiev, rien sur le referendum en Crimée; et sur la Syrie, qu’il a été d’une discrétion de violette sur l’aide française aux gentils coupeurs de têtes modérés d’ Al Nostra.

      +18

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  • BEYER Michel // 30.10.2015 à 08h56

    Dans son éditorial de ce jour (30/10/15) titré: « Sarkozy télégraphiste de Moscou » Hubert Coudurier n’y va pas de main morte notamment avec cette phrase: « l’ancien Président oublie que des opposants politiques sont exécutés à Moscou »

      +8

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  • Nerouiev // 30.10.2015 à 09h51

    Monsieur Robert Parry me semble assez conscient mais un peu trop fataliste. Il oublie de dire que les neocons sont plus c. que les précédents et que ça ne va pas s’arranger, mais surtout que les neurones qui leur manquent se sont structurés ailleurs, en fait involontairement ils ont donné naissance à Poutine, aux BRICS, aux nouvelles banques, aux nouvelles armes et à un nouvel espoir qui, s’il s’éveille à peine n’arrête pas de grandir et s’imposer. Quand on nous dira qu’ils ne servent plus à rien, car les ressources s’épuisent il ne leur restera plus à ces neo machins que de se faire exploser pour ne pas crever tout seuls s’ils en ont encore les moyens.

      +10

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  • Vincent // 30.10.2015 à 10h04

    C’est le meilleur article de Robert Parry depuis longtemps.
    Il n’est pas excessif ni obscur.
    Il présente bien la problématique de cette famille politique et pour les États Unis et pour le monde.
    Il peut servir d’introduction à un béotien.

      +3

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    • FifiBrind_acier // 30.10.2015 à 16h19

      Effectivement, le poids de Evangélistes aux USA semble bien supérieur à celui du petit Parti Libertarien… Les Israéliens sont 8 millions, leurs indéfectibles soutiens chrétiens évangélistes aux USA sont 40 millions, qui lisent la Bible au pied de la lettre, et croient que Jésus va revenir en Palestine…

      « Le poids géopolitique des Evangélistes américains. » article du site Hérodote:
      http://www.cairn.info/revue-herodote-2005-4-page-25.htm

        +3

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    • Vincent // 30.10.2015 à 16h27

      Il ne faut pas réduire le néoconservatisme aux illuminés pentecôtistes même si ceux-ci sont les principaux financiers américains de l’État d’Israël (il y a un numéro spécial de la revue Hérodote à leur sujet).
      Ces derniers ne sont que leurs « idiots utiles » et un relais de pouvoir dans l’opinion américaine.

      Il ne faut pas les réduire non plus au parti Républicain, même si dans ce dernier qu’ils ont fait leurs premières armes.

      Dans la pratique, il s’agit d’un groupe d’intellectuels dont les premiers chefs de file avaient pour point commun d’être trotskistes et qui sont passés brusquement dans une forme de réaction lorsqu’il s’est agit de défendre Israël dans les années 60 : promotion d’un retour à un ordre moral naturel qui obligerait de s’engager pour le Bien (démocratie, droits de l’homme, [Israël] [Amérique] etc.) contre le mal (dictatures, obscurantisme, [arabes] [communistes], etc.). Ils ont renouvelé le parti Républicain, mais au bout de 50 ans de lobbying (universités, médias) ils sont suivis par tous les gros bonnets des grands partis et institutions internationales.

        +4

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      • Anouchka // 30.10.2015 à 18h44

        « Un groupe d’intellectuels qui avaient pour point commun d’être trotskistes et qui sont passés dans une sorte de réaction et de promotion de l’ordre moral »
        Pour ma part je ne voit pas d’antinomie entre l’évangélisme pentecôtiste, qui a comme particularité principale d’être millénariste (contrairement aux églises chrétiennes traditionnelles comme le catholicisme)… Et le communisme trotskiste qui lui aussi espère l’avènement du paradis sur terre.

          +2

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  • Lt Anderson // 30.10.2015 à 11h05

    Les néocons pensent faire des profits en reconstruisant le monde qu’ils auront détruit.

      +3

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  • St3ph4n3 L. // 30.10.2015 à 13h02

    En gros, les néo-machin-en-isme, c’est des crypto-machin-en-isme qui font leur come back, en attendant de faire leur coming out, et qui, sous couverts d’être indépassables, se réclameront ensuite comme étant des post-machin-en-isme avant d’utiliser toutes cette ressource infinie qu’est la peur (en prenant bien soin d’en imputer l’origine à quelque autre rétro-truc-en-isme ou archéo-truc-en-isme) en s’auto-proclamant hyper-machin-en-isme.

    Mais à part ça, Madame la Marquise…

      +1

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    • Vincent // 30.10.2015 à 17h39

      Ce néologisme est né au États Unis et leur a été mis comme étiquette péjorative par des progressistes dans les années 70.
      Ils l’ont ensuite revendiquée, n’ayant pas grand chose à voir avec les conservateurs classiques, ni au niveau de leurs parcours (passés de la contestation gauchiste à la droite), ni au niveau convictions (mœurs libérales, messianisme).
      Ils n’étaient dans le camp des conservateurs (parti Républicain) que pour des raisons de stratégie.
      Suite à leur entrisme, à leur talents de communication, à leurs postes clés dans les médias dominants et les universités, on les retrouve chez les Démocrates comme chez les Républicains.
      On les trouve également dans tous les pays occidentaux ou comme « opposants » dans les pays réfractaires à la domination des USA.
      Les conservateurs classiques ont quasiment disparus aux USA.

        +4

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  • Renaud 2 // 30.10.2015 à 13h53

    Le terme de néoconservateur est trompeur, comme tout mot de la novlangue. Il n’y a rien de nouveau au sommet du pouvoir. Prescott Bush était déjà à la manoeuvre avec la Chase Bank au moment de la IIGM par exemple. Je pense que lire l’ouvrage « The anglo-american establishment » de Carroll Quigley, récemment traduit, pourra aider chacun à faire la continuité historique entre Oliver Cromwell, Cecil Rhodes et Georges Bush. On change les termes tout comme on change les noms de multinationales : American IG (Farben) devenu General Aniline & Film par exemple… Par ailleurs, qui se souvient que Bayer et BASF étaient les principales composantes d’IG Farben ?

      +3

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    • Homère d’Allore // 30.10.2015 à 17h13

      Il y a quand-même des différences notables entre les conservateurs classiques et les néo-cons.
      La plus importante réside dans le caractère libéral de leurs options concernant les moeurs.
      Le fait que chaque individu soit libre de sa sexualité (comme de tous ses choix de consommation) dans un univers de libre concurrence est une grande nouveauté par rapport aux positions plus traditionnelles des conservateurs classiques.

      Ce n’est pas pour rien que la plupart des néo-cons américains comme français viennent de la gauche « des valeurs », entendez valeurs morales sur les moeurs.

      Pensez à des gens comme Philippe Val ou Caroline Fourest. Ils n’ont pas grand chose en commun avec Jean Royer ou Alain Peyrefitte sur ce type de sujet.

        +8

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  • FifiBrind_acier // 30.10.2015 à 16h48

    nourredine

    Paul Craig Roberts les traite de nazis… »La Presstitution occidentale » ne dispose que de 2 outils:

    – Le mensonge scandaleux: les attaques précises de l’aviation russes qui « n’ont seulement atteints que des civils et un hôpital. »

    – Traiter un sujet sans s’occuper des causes: les migrants (jamais appelés des réfugiés) n’ont bien sûr rien à voir avec 14 ans de guerres dans 7 pays…

    https://resistanceauthentique.wordpress.com/tag/paul-craig-roberts/

      +4

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  • lon // 30.10.2015 à 17h48

    Les neocons ricains font beaucoup de bruit mais n’ont pas toutes les cartes en main .
    Peut-être l’une d’entre elles est l’attitude d’Israël envers la Russie et Poutine, et vice versa, , et là c’est beaucoup moins schématique . Israël n’a pas condamné la Russie pour « l’intervention » au Donbass et ne s’est pas associé au boycott . Comme je pense que rien de sérieux ne se fait au Moyen Orient sans Israël, l’intervention russe en Syrie a de fortes chances d’être négociée avec eux . Il suffit de voir le revirement des occidentaux qui appellent tous maintenant à une solution politique . La diplomatie Fabius insiste encore sur le départ d’Assad, mais c’est pour ne pas perdre la face . C’est Israël qui décide et si demain Israël voit son intérêt chez Poutine les néocons ricains et français s’aligneront sagement . En outre au niveau des cartes US, il y a une résistance traditionnelle de l’appareil militaire américain aux thèses néocons, qui s’est déjà fait sentir lors de la 2ème présidence Bush et a certainement évité une confrontation avec l’Iran .

      +2

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    • Chris // 30.10.2015 à 23h43

      Israël commence à craindre pour ses fesses. Imaginez que la Syrie comme l’Irak parviennent à canaliser les forces EI-Deach-Al Nosra-AlQaïda en direction d’Israël et de l’Arabie séoudite.
      On appelle ça « retour à l’envoyeur ».

        +1

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  • Chris // 30.10.2015 à 23h39

    Peu m’en chaut que les néocons paranoïaques et apeurés se terrent dans leurs bunkers de luxe, comme des rats : c’est leur place !
    Ça m’amuse tout autant que les fans des abris anti-atomiques. Ok, boum… et ensuite ? A quelle vie peuvent-ils prétendre dans un environnement vitrifié ?
    Ces gens sont des malades mentaux.

      +2

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