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26.octobre.201826.10.2018 // Les Crises

Les universitaires américains pris dans le tourbillon de la désinformation. Par Pierre Guerlain

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Source : The Conversation, Pierre Guerlain, 18-10-2018

Même les plus reconnus des universitaires peuvent, par idéologie, omettre ou brouiller les informations contribuant à une meilleure analyse de phénomènes complexes. Université de Columbia. InSapphoWeTrust/Flickr, CC BY-ND

Il est relativement facile de faire la liste des mensonges ou fake news disséminées par Donald Trump, et les décodeurs ou fact checkers n’ont pas de peine à montrer que le président américain a pris congé du souci de recherche de la vérité.

Le phénomène est certes ancien. Cependant, porté aujourd’hui par les technologies les plus récentes, il permet à des personnages médiatiques de singer la recherche de la vérité pour disséminer rapidement et efficacement leurs préjugés ou pseudo-recherches.

En France, Éric Zemmour est devenu l’archétype du bonimenteur qui veut se faire passer pour un intellectuel. Il attaque la communauté des historiens, dans laquelle il puise cependant des idées, pour proposer une histoire alternative sans faire le travail d’archives indispensable. Il est donc aisé pour les historiens de pointer ses erreurs comme l’ont récemment fait deux médiévistes, Florian Besson et Simon Hasdenteufel, ou encore Gérard Noiriel, historien chevronné, dans Le Monde.

Complotistes ou disséminateurs de fake news se situent d’un côté et université et médias de qualité de l’autre. Cet état des lieux a priori simple s’avère cependant trompeur. Prenons un exemple spécifique : l’analyse des relations entre la Russie et les États-Unis et l’émergence du phénomène Trump.

Aux prises avec la propagande

Nous remarquons ainsi que les idées de spécialistes de la Russie et/ou de la politique étrangère américaine tels que Stephen Cohen (Princeton), John Mearsheimer (Chicago), Timothy Snyder (Yale) ou Nikhil Pal Singh (NYU) sont très différentes et parfois incompatibles lorsqu’il s’agit d’aborder l’ingérence russe dans la politique américaine ou même de l’émergence de Trump.

On pourrait penser que la divergence d’opinions n’est que le travail normal de la recherche universitaire mais les oppositions sont bien plus profondes et parfois les accusations de fake news ou de propagande sont dirigées par l’un de ces chercheurs à l’encontre d’un autre.

Snyder ne cite aucun travail universitaire de Cohen, l’auteur de Soviet Fates and Lost Alternatives : From Stalinism to the New Cold War. Ce dernier est pourtant considéré comme l’un des meilleurs spécialistes de l’histoire soviétique, puis russe, mais il lui reproche une erreur de traduction et un alignement sur la propagande de Poutine. Cohen pour sa part, ne cesse de mettre en doute les articles du New York Times et du Washington Post sur la Russie ou le Russiagate, journaux pourtant considérés de grande qualité aux États-Unis et à l’étranger.

Snyder est persuadé que Trump doit son élection à la Russie qui, selon lui, est intervenue massivement dans l’élection de 2016. Dans son livre The Road to Unfreedom, il retrace le parcours intellectuel de Poutine et cite de très nombreuses sources journalistiques concernant la supposée intervention russe dans le processus électoral américain.

Il discrédite les journalistes de gauche qui ont émis des critiques vis-à-vis de ce récit en affirmant que tout ce qu’ils disent est déjà dans la propagande russe.

Cette déclaration est en elle-même problématique car si des chercheurs disent, par exemple, que des néo-nazis ont pris part à ce que les médias appellent la « révolution du Maidan » à Kiev, d’autres y voient un coup d’État. Si un débat entre ces positions peut s’entendre, il alimente néanmoins la propagande (russe dans ce cas).

La propagande s’appuie ainsi sur des faits avérés pour imposer une interprétation, et ses utilisateurs ont fréquemment recours au mensonge, aux interprétations abusives et aux omissions stratégiques pour la nourrir. Saddam Hussein avait bien envahi le Koweït et il était bien un tyran, mais la propagande américaine s’est appuyée sur ces faits pour inventer des armes de destruction massive inexistantes ou des meurtres de bébés dans les hôpitaux du Koweït.

Au-delà des querelles de chercheurs

Snyder ne cite pas les journalistes critiques qui infirment son récit comme Robert Parry(aujourd’hui décédé) qui a montré les incohérences du récit sur le hacking du siège du Parti démocrate, ou le présentateur Aaron Maté.

Il ne cite pas non plus les travaux de Cohen ni ceux de Mearsheimer qui vient de publier The Great Delusion : Liberal Dreams and International Realities.

Mearsheimer, spécialiste de géopolitique, a ainsi montré qu’en 2014 c’est l’Occident, qui a créé la crise en Ukraine.

Snyder, dans son opposition au pouvoir autoritaire de Poutine, se laisse emporter à dire des choses… inexactes. Il affirme, par exemple, que l’Occident n’a jamais été une menace pour la Russie, gommant d’une phrase toute l’histoire de l’extension de l’OTAN et des promesses faites à Gorbatchev.

La liste de ses erreurs ou omissions est impressionnante mais s’agit-il pour autant de fake news ou de mensonges ? Snyder est réputé pour son travail sur la « Shoah par balles » (Terres de sang). De nombreux passages de son livre Road to Unfreedom sont d’ailleurs fort intéressants tel son concept de « sadopopulisme » pertinent à propos de Trump, mais son analyse de la relation américano-russe est problématique car il ignore totalement la géopolitique, domaine d’expertise de Mearsheimer.

Trump : débat sur les origines de son émergence

Nikhil Pal Singh, l’auteur de Race and America’s Long War, propose de son côté une analyse différente des origines du trumpisme. Il ne mentionne même pas la Russie. En revanche, il fonde son travail sur le racisme, la domination sociale et la collusion des « élites » dans l’histoire américaine ainsi que la diabolisation des groupes ethno-raciaux. Pour Nikhil Pal Singh, qui fait référence aux déclarations de Martin Luther King, comme pour d’autres chercheurs, le trumpisme s’explique totalement par des phénomènes internes aux États-Unis.

Pour Singh, le trumpisme est ainsi 100 % « Made in America ». Une position à l’opposée de celle de Snyder, pour qui Poutine a fait élire Trump.

Ces différences d’approche démontrent que le monde des chercheurs, y compris lorsqu’ils ou elles sont de bonne foi, est loin d’être imperméable à l’erreur, au contre-sens, à l’oubli, et que les aveuglements idéologiques peuvent influencer ou pervertir la recherche.

Dans le monde des médias, on retrouve les mêmes oppositions ou phénomènes d’oubli, de focalisation et de préférences idéologiques.

En dépit de sa rigueur, par exemple la longue enquête sur la triche de Trump face à l’impôt, le New York Times a parfois une approche partielle de certains sujets.

C’est le cas sur les relations étatsuniennes avec la Russie et l’ingérence dans l’élection de 2016. Le journal de référence ne cite ainsi ni les études universitaires ni les enquêtes mettant en doute ses propres reportages.

Par ailleurs, il minimise, post-2016, tout ce qui paraît mettre la candidate Hillary Clinton en difficulté alors même que le journal a publié dans le passé de nombreux articles sur ce sujet (par exemple le fait que la fondation Clinton a reçu 500 millions de dollars venant de Russie).

Une marque de partialité

Plus récemment, les médias américains ont salué la publication du livre de Bob Woodward, Fear, qui montre le chaos qui règne à la Maison Blanche mais ont peu insisté sur le fait que ce dernier a affirmé n’avoir pas vu de trace de collusion entre Poutine et Trump lors de l’élection. Pas de collusion ne veut pas dire que Trump est innocent des multiples autres accusations de mensonge ou de triche ou exonéré de son racisme et de sa ploutocratie.

Une autre star du journalisme américain, Seymour Hersh, prix Pulitzer et auteur des scoops révélant les atrocités de My Lai (massacre durant guerre du Vietnam) et d’Abou Ghraib est aujourd’hui accusé de complotisme après avoir remis en cause les affirmations officielles concernant l’utilisation de gaz chimiques en Syrie.

Seymour Hersh, sur Al Jazeera.

Ce refus est considéré par Le Monde comme la preuve de la mauvaise qualité de son travail, pourtant corroboré par des spécialistes des enquêtes sur le terrain comme l’ex-inspecteur des Nations unies en Irak Scott Ritter.

L’utilisation ou non de ce gaz en Syrie continue de faire débat concernant les attaques post-2013.

Occulter des faits et interprétations

Le travail universitaire est lui, rapidement balayé par certains médias qui préfèrent ne retenir que les polémiques et les « preuves » de sympathie d’un chercheur pour son objet de recherche. C’est notamment le cas du professeur Cohen en ce qui concerne Poutine.

Concernant le professeur Snyder, qui se réfugie derrière des preuves « irréfutables » d’un Russiagate, il devient à son insu, « producteur » de désinformation par l’omission. En effet, sa détermination à prouver dans les médias que le Russiagate existe bel et bien agace les opposants russes à Poutine, pour qui l’obsession américaine concernant cette affaire exacerbe le sentiment de toute-puissance de Poutine à l’extérieur tout en lui donnant une stature de plus en plus importante en Russie.

Mais, aveuglé par ses propres positions politiques, sans nuance, Snyder omet complètement leurs points de vue, oblitérant ainsi l’important travail de Masha Gessen, une opposante russe installée aux États-Unis, auteur de [Poutine, l’Homme sans visage](https://www.fayard.fr/poutine-9782213668567).

Dans les productions tant universitaires que journalistiques, occulter des faits et interprétations est aussi inacceptable que diffuser des fausses nouvelles.

Médias de qualité comme universitaires renommés ne sont donc pas à l’abri de la désinformation. Dans le cas du Russiagate, en refusant les débats contradictoires et les informations qui ne cadrent pas avec leur récit préféré, ces fake news journalistiques ou universitaires sont volontaires. Lorsque les institutions dominantes sont défaillantes sur le plan de la vérité et de l’éthique, elles donnent des arguments aux véritables complotistes qui effectivement pullulent sur le Net.

Source : The Conversation, Pierre Guerlain, 18-10-2018

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Commentaire recommandé

Isidor // 26.10.2018 à 08h45

Je trouve la conclusion de ce Monsieur Guerlain magnifique.

« Lorsque les institutions dominantes sont défaillantes sur le plan de la vérité et de l’éthique, elles donnent des arguments aux véritables complotistes qui effectivement pullulent sur le Net. »

Il pourrait dire, dans la même veine:

« Quand un gouvernement allège les impôts des plus riches, casse la protection sociale et cède aux lobbies, il donne des arguments aux véritables populistes qui crient à le ploutocratie.

Monsieur de La Palice n’aurait pas mieux écrit.

52 réactions et commentaires

  • Guadet // 26.10.2018 à 07h08

    Les universitaires américains n’ont jamais été passionnés par la recherche de vérité. Ils se montrent surtout sensibles aux opinions à la mode. Au point que des revues soi-disant scientifiques ont publié de fausses recherches imaginées par de petits plaisantins. Ceux-ci ont réussi par exemple à faire accepter comme scientifiques des extraits de Mein Kampf où le mot « juifs » était remplacé par « blancs ».
    https://www.marianne.net/societe/de-la-culture-du-viol-chez-les-chiens-l-incroyable-canular-qui-met-nu-la-folie-identitaire

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    • Toutatis // 26.10.2018 à 08h58

      Ce qu’il manque dans cet article de Marianne c’est une évaluation de la valeur des revues citées, sans quoi cet article ne prouve rien. En ce moment pullulent de pseudo-revues créées uniquement pour faire du fric. Dans ces revues ce sont les auteurs des articles qui paient pour se faire publier, donc la tendance est d’être peu regardant sur ce qui est publié. Alors que les revues classiques sont financées par les abonnements souscrits par les blibliothèques. Dans les revues à auteurs payants on peut trouver effectivement n’importe quoi, y compris dans les sciences exactes.

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      • Guadet // 26.10.2018 à 10h15

        D’après l’article, il s’agit de revues publiant sur les conseils d’un comité scientifique. Quand on voit dans les médias ce que produisent les universités américaines, cela n’a rien d’étonnant. L’obscurantisme du « politiquement correct » s’y installe confortablement.

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      • Sandrine // 26.10.2018 à 10h18

        La revue « Gender, Place & Culture » dans lequel été publié l’article sur la culture du viol chez les chien existe pourtant depuis 1994.

        Il ne s’agit donc pas d’un simple journal créé pour faire du fric. Si tel avait pourtant été le cas, il aurait été du devoir du monde universitaire de dénoncer l’existence de journaux de ce type et d’empecher qu’ils n’aient la possibilité de revendiquer la publication d’articles à caractère scientifique.

        Or c’est justement ce qui n’est pas fait.

        La question des biais idéologiques dans la recherche n’est pas récente. Dans le premier quart du XXe siècle, la race paraissait un sujet d’étude scientifique très sérieux et de très nombreux docteurs « es sciences » ont prodiuit des études très « savantes » sur le sujet.

        On peut aussi noter le cas fameux de ces medecins (par exemple S. Tissot, médecin très réputé, officiant dans de nombreuses cours princières allemandes) au XVIII qui ont dénoncé la masturbation comme potentielelment mortelle et facteur de graves maladies. Aujourd’hui tout le monde se gausse de ces écrits, mais pendant des décénies (jusqu’au XXe siècle), ils ont été jugés comme très sérieux et très scientifiques.

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      • bluetonga // 26.10.2018 à 14h18

        Cette affaire a fait un petit scandale intramuros. Les auteurs des canulars ont publié dans des revues qui avaient pignon sur rue, peer reviewed. Ils voulaient démontrer que la qualité scientifique de ces publications laissait fortement à désire, et en dégager le concept de ce qu’ils appellent les Grief Studies, les recherches fondées sur la plainte, la douleur, le ressentiment. Ils voulaient montrer que ces travaux obéissent à des lois tacites de conceptualisation et formalisation qui renforcent des préjugés sans jamais les critiquer.

        Les auteurs s’expliquent sur Youtube :

        https://www.youtube.com/watch?v=nSQYHsHJx6A

        https://www.youtube.com/watch?time_continue=3&v=kVk9a5Jcd1k

        et le NYT leur a consacré un article, tendant à atténuer la portée de leur démonstration :

        https://www.nytimes.com/search?query=with+canine+sex+and+hooters,+pranks+jab+at+academic+papers

        D’autres voix s’élèvent pour faire remarquer que cette emprise de la political correctness et des biais de pensées liés aux études du genre envahissent même les domaines des sciences dures comme les mathématiques et la génétique :

        http://www.unz.com/article/its-official-even-hard-science-entering-new-dark-age/

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        • Jean // 31.10.2018 à 09h42

          “Ce n’est pas un hasard si la plupart des universitaires qui s’occupent d’études de griefs négligent les questions de classes sociales, car cela ne ferait pas que compliquer leur récit ; cela les impliquerait comme n’étant pas des opprimés, mais faisant partie d’un groupe dominant et puissant.”

          Source : https://www.wsws.org/fr/articles/2018/10/23/pluc-o23.html

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    • V_Parlier // 26.10.2018 à 12h56

      Quel détournement du mot « identitaire ». Il a fallu vraiment aller chercher loin. A part ça le canular est très révélateur.

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  • nulnestpropheteensonpays // 26.10.2018 à 07h21

    depuis des siècles européens et américains tentent d’nfluencer le reste du monde et après avoir montrer la marche à suivre ils s’étonnent que d’autres pays suivent leurs exemples , quelle outrecuidance ! Devant la bétise d’un Trump on aimerait bien qu’il ait été manipulé comme un dictateur africain . Non messieurs, Trump est le reflet du capitalisme , nul besoin d’être intelligent pour être riche , il suffit de ne pas avoir de scrupule . Apparemment ce que l’occident n’arrive pas à accepter c’est d’être délaissé au profit de la chine ou de la russie . C’est vrai on a tellement été respectueux avec tout ces bougnoules , ces nègres , ces rastaquouères ,qu’il est difficile de comprendre leur ingratitude . L’occident part à vaut-l’eau et il n’y a personne a blâmer , à part nous meme

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    • Philvar // 26.10.2018 à 16h43

      Le monde qui est animal pas essence fonctionne par la sélection naturelle qui privilégie les bons gènes afin que l’espèce survive ; ceci est aussi valable pour les plantes. Les faibles sont condamnés à disparaître. C’est ainsi et tous les beaux raisonnements n’y changeront rien. Les rêveurs rejoignent les contes pour enfants : c’est l’écume, pas le fond.

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      • Jean // 26.10.2018 à 23h14

        La civilisation consiste justement à ce que ce ne soit plus seulement les plus fort qui survivent car les plus fort ne sont pas forcement les plus utiles à l ensemble. Nous ne sommes pas que des animaux. C’est pour cette raison que l idéologie mondialiste dans laquelle les mieux nait et les plus forts survivent au dépend des plus utiles n’est pas progressiste.

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        • Sandrine // 27.10.2018 à 08h48

          C’est surtout que la notion de force est très relative. Tout dépend du contexte et du but à obtenir. Un groupe de faibles peut être beaucoup plus fort qu’un individu fort isolé.
          Mais force et utilité ne s’opposent pas. Ce qui est fort, c’est ce qui est utile dans une situation donnée.

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          • Jean // 27.10.2018 à 13h18

            Je réagissais au commentaire précédent mon poste qui véhicule l idéologie anglo-saxonne du mal nommé darwinisme social, car pour Darwin ce ne sont pas les plus forts mais ceux qui s adaptent le mieux qui survivent. Le but dans ce contexte est de devenir un winner alors que l utilité collective devient accessoire pour cette culture de l individualisme.

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          • Jean // 31.10.2018 à 10h08

            Je m aperçois qu’en clarifiant les raisons qui ont motivées mon précédent commentaire, je ne vous ai pas directement répondu. Je le fais donc maintenant.
            La notion de force dans notre société matérialiste est associé au pouvoir financier. Il peut y avoir des exceptions mais ce ne sont que des exceptions. Le nombre est un facteur moins important que le pouvoir financier d’un seul homme, c’est ce qui explique la difficulté de la révolte face à l’augmentation de l’injustice induite par la concentration toujours plus excessive des richesses et la lente mais constante dérive de nos démocraties vers l’autoritarisme. Car cette force se manifeste par l’imposition de la volonté d’un seul face à celles de la multitude. Les intérêts de ceux qui détiennent ce pouvoir de l’argent coïncidant rarement avec l’intérêt général, la force et l’utilité s’opposent dans ce contexte.

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    • christian gedeon // 27.10.2018 à 08h43

      En même temps,on ne voit pas les gens se précipiter pour émigrer en Chine ou en Russie,n’est ce pas? Peut-être avez vous une explication à ce phénomène? Seraient ils tous bêtes à manger du foin? Tous ceux qui se damneraient pour une green card ou un bain de pieds dans le rio Grande?

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  • Isidor // 26.10.2018 à 08h45

    Je trouve la conclusion de ce Monsieur Guerlain magnifique.

    « Lorsque les institutions dominantes sont défaillantes sur le plan de la vérité et de l’éthique, elles donnent des arguments aux véritables complotistes qui effectivement pullulent sur le Net. »

    Il pourrait dire, dans la même veine:

    « Quand un gouvernement allège les impôts des plus riches, casse la protection sociale et cède aux lobbies, il donne des arguments aux véritables populistes qui crient à le ploutocratie.

    Monsieur de La Palice n’aurait pas mieux écrit.

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    • marc // 26.10.2018 à 14h37

      fameuse citation de victor hugo :
      « si vous abandonnez ces faits, prenez garde, les charlatans s’y logeront, et les imbéciles aussi… pas de milieu : la science ou l’ignorance… si la science ne veut pas de ces faits, l’ignorance les prendra… vous avez refusé d’agrandir l’esprit humain, vous augmentez la bétise humaine… »

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  • Toutatis // 26.10.2018 à 08h53

    En gros l’auteur se livre, dans son passage du début sur Zemmour, à la même opération que celle qu’il dénonce ensuite à propos de la russophobie des médias….

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  • DUGUESCLIN // 26.10.2018 à 09h18

    Si je comprends bien l’auteur, les accusations infondées contre Poutine et la Russie, ont des effets contraires.
    Alors que ceux qui veulent le combattre intelligemment perdent leur audience.
    La conclusion est qu’il faut combattre Poutine sans excès d’infox mais le faire intelligemment.
    Il y a les russophobes idiots et les russophobes intelligents.
    Ce qui résume le débat. Pas de discussions sur le fond, mais critique de la forme.

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  • Louis de Constance // 26.10.2018 à 09h26

    Trump ceci, Trump cela! Tout est de sa faute, et plus encore ,en résumé: c’est un crétin total, qui plus est dangereux, un peu comme ce pauvre Louis XVI par qui la Révolution est arrivée à force d’inerties et d’incompétences! La Gauche américaine et toute l’honorable Intelligentia bref tous les citoyens « bien sous tous rapports » s’étaient tellement convaincus , avec l’appui des meilleurs sondages qu’Hilary serait bien sûr élue que la victoire de Donald était forcément une erreur, voire une faute ! La faute aux Russes, la faute aux petits Blancs inquiets et racistes, sexistes, homophobes , tous déplorables ! Voilà ce qui arrive à tous ceux qui sont convaincus de posséder le monopole de toutes les vérités, de toutes les solutions et qui en oublient qu’en démocratie le Peuple est souverain et que le pouvoir, les pouvoirs peuvent par les urnes, basculer; cela s’appelle « l’alternance démocratique ». Finalement, il est vrai que l’idéologie « progressiste de Gauche » possède des velléités totalitaires; à quoi bon des élections ? En Novembre, les élections pourraient confirmer le « Trumpisme » ambiant . Que vont-ils donc trouver de nouveau pour le nier, ils ont déjà tout essayé !

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    • Sandrine // 26.10.2018 à 12h08

      Ce n’est pas l’idéologie progressiste de gauche qui a des velléités totalitaires. C’est le scientisme contemporain qui instrumentalise le « progressisme de gauche » (si tant est que le particularisme identitaire et déterminisme puisse se réclamer de la gauche classique) pour se donner une légitimation morale.

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      • Jean // 26.10.2018 à 15h27

        La gauche véritable ne peut – en aucun cas – être néolibérale. Cette seule vérité permet de démasquer bon nombre d impostures et de mesurer l ampleur de la confusion ambiante.

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        • Renard // 26.10.2018 à 15h54

          La confusion que fait naître le mot gauche aujourd’hui appelle à une séparation nette entre le socialisme et la gauche, car oui les premiers socialistes se disaient ni de gauche ni de droite. J’ai écrit un article évoquant ce sujet sur legrandsoir si cela vous intéresse : https://www.legrandsoir.info/la-france-insoumise-et-l-axe-gauche-droite.html

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          • Sandrine // 26.10.2018 à 18h56

            Votre article est intéressant et comporte plusieurs axes de réflexion.
            A propos du positionnement du socialisme par rapport à la gauche historique, je serais moins affirmative que vous. Marx et Engels n’ont pas renié l’héritage de la révolution française. Ils ont simplement considéré qu’elle (la révolution) n’etait pas allé assez loin.
            Or, c’est bien là toute l’ambiguïté et la difficulté: la révolution n’était selon eux, pas allé assez loin, parce qu’elle n’avait pas pris en compte la dimension culturelle et l’importance des rapports sociaux de domination implicites.

            Le post- modernisme n’est pas un « pur » produit du neo-liberalisme. Il est aussi le fruit d’une certaine réception du marxisme et de sa reinterpretation dans un sens qui minimise la lutte des classes binaire (prolétaires/bourgeois) au profit de luttes de classes multiforme où le culturel prend le pas sur l’économie. C’est peut-etre une hérésie, d’un point de vue marxiste classique, mais pas totalement déconnecté de l’annalyse marxiste de la domination non plus.
            D’autre part, la gauche de la révolution française (les montagnards, par exemple,qui ne siégeaient pas a gauche de l’assemblée mais en haut et qui étaient pour un approfondissement de l’ideal d’égalité et de justice sociale porté par la révolution depuis 89) aurait probablement été outrée par la pensée communautariste post-moderne actuelle car pour elle, l’homme était un être générique défini par sa raison et en aucun cas déterminé par sa culture (contrairement à ce qui pensaient les contre-révolutionnaires -justement- comme De Maiste).

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            • Jean // 26.10.2018 à 22h49

              Si je peux me permettre, vous intellectualisez trop et cette erreur méthodologique explique en partie le désintérêt des classes laborieuses pour une idéologie qui devrait les rassembler. Il faut copier les méthodes des ennemis de l intérêt générale si nous voulons sortir les idées de gauches du ghetto dans lesquelles on les a enfermées. C’est peut-être ce qui explique que la gauche véritable, celle qui n accepte pas les constats et les postulats de l économie néolibérale, se soit autant éloignée du monde réel dans lequel vivent les électeurs.

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          • Jean // 26.10.2018 à 23h37

            => La gauche représentait alors le parti des descendants des Lumières luttant face à la Réaction et rétorquant à ces derniers qu’une République valait bien mieux qu’une monarchie pour conserver les disparités de pouvoirs et d’argent, ils étaient en somme libéraux sur le plan économique, politique et culturel.

            Les libéraux se sont opposées a Robespierre et au suffrage universel. Leur idéologie de riches propriétaire était la même que celle des néolibéraux d’aujourd’hui : L’Etat ne doit pas pouvoir m’empêcher de faire de l’argent même si c’est pour défendre l’intérêt général.

            https://www.youtube.com/watch?v=PyTvbe0-xQk

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  • Philvar // 26.10.2018 à 10h36

    Dans cette grande agitation d’un monde qui cherche à se rééquilibrer et où, on peut l’espérer, qu’il débouche sur une meilleurs organisation dans le respect de tous. Mais je rêve ! Tant que les hommes joueront à « la mienne est plus grosse que la tienne » nous resterons dans un monde infantile, autodestructeur, et intéressant seulement à la marge.
    Si Trump semble une régression face à une mondialisation qui se veut égalitariste au PPCD il est une partie qui tente de rétablir l’équilibre dans un pays qui a encore des principes à défendre.

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  • Pierre Kiroul // 26.10.2018 à 11h01

    « En France, Éric Zemmour est devenu l’archétype du bonimenteur qui veut se faire passer pour un intellectuel. Il attaque la communauté des historiens, dans laquelle il puise cependant des idées, pour proposer une histoire alternative sans faire le travail d’archives indispensable. Il est donc aisé pour les historiens de pointer ses erreurs comme l’ont récemment fait deux médiévistes, Florian Besson et Simon Hasdenteufel, ou encore Gérard Noiriel, historien chevronné, dans Le Monde. »
    Oui, effectivement si c’est « Le Monde » qui le dit, c’est forcément La Vérité ! Puisque « Le Monde », le journal des Intellectuels sachant, n’est « Que Vérité ». Les derniers historiens détiennent FORCEMENT la vérité, il n’y a aucun doute (ou du moins il est interdit d’en avoir). Je remarque cependant que les derniers historiens au cours de l’Histoire ont toujours détenu la Vérité. Et puis, c’est « Le Monde » qui le dit ! Pas la peine de réfléchir.
    Une telle haine de Zemmour ne peut qu’être intéressante en démontrant qu’il dérange parce qu’il dit sans doute une certaine vérité, ou en tout une vérité cachée, une vérité qui n’est pas acceptable par la bien-pensance. « Il a dit la vérité, il doit être exécuté », sinon, objectivement, dites-le moi, pourquoi en parlerait-on ?
    Je m’en vais de ce pas acheter le livre « Destin français ».

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    • Philvar // 26.10.2018 à 16h33

      Les historiens ? Ceux qui refont l’histoire sur commande selon les désirs du Nouveau Chef, façon Big brother ? J’ai connu 4 histoires de France qui vont de glorieuse à « dans la merde » coupable aujourd’hui ! Alors les historiens….

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    • Jean // 26.10.2018 à 22h57

      Si Zemour dérangeait véritablement, vous n’en auriez probablement jamais entendue parler. Il est au contraire très utile pour fragmenter la volonté du peuple pour le plus grand bénéfice de l’oligarchie. Car, pendant que les pauvres se disputent sur l’accessoire, les riches s’entendent sur l’essentiel.

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    • hong xiu quiang // 27.10.2018 à 00h20

      Avant de perdre du pognon…et d’en faire gagner gros à Zemmour qui n’en a que trop:
      Je n’ai pas lu la tribune du Monde citée en référence dans l’article (accès payant) et je ne lis plus Le Monde pour les mêmes raisons que vous. La réponse des médiévistes à Zemmour est par contre libre d’accès et éclairante (les commentaires aussi) sur ses méthodes et références. Pour lui l’histoire s’est arrêtée à Jules Michelet (150 ans je pense…), à Adolphe Thiers (pareil) ou à René Grousset (un peu moins) et l’eau n’aurait pas coulé depuis sous les ponts, gelée. Braudel qui écrivait pourtant dans les années cinquante (1950…) pulvérise le roman de l’affrontement Chrétien/Musulman (bien qu’il parle de l’époque de Lépante)…et nous raconte la profonde unité de la civilisation méditerranéenne. Et nous l’explique! Lisez ça…et bienvenue dans le monde de la pensée complexe.
      En tant qu’idéologue il est normal que ce gars (Zemmour) se fige sur une version de l’histoire déjà ancienne et elle même chargée d’idéologie nationaliste, colonialiste, bourgeoise, raciste, essentialiste etc…En tant que (se disant) penseur c’est plutôt débile. Il vous caresse dans le sens du poil ? Méfiez vous, ce type est un Tartuffe, il va vous peloter les miches!

      PS: j’apprends par ailleurs que Zemmour voudrait aller pleurer la Grandeur Perdue de la France, Fille Ainée de la Chrétienté, sur les rives de la Berezina. Encore un non sens et un indice de sa complète inculture (ou de son irrémédiable strabisme). Militairement, la Berezina est une victoire et l’une des plus brillante manœuvre du boucher Bonaparte! Trop facile, très facile de se planquer derrière la dénonciation du politiquement correct, pure posture, vide de sens et de réflexion. Lisez Mein Kampf, direct, c’est du même acabit (et vous y apprendrez qq chose: l’expression de la pure démence).

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      • christian gedeon // 27.10.2018 à 08h29

        Braudel ne pulvérise rien du tout. Il relativise,et à juste titre. Il montre,entre autres,la persistance nolens volens,des échanges commerciaux et des jeux politques(voir ce que fait François le premier) entre deux mondes,par ailleurs irréconciliables. Il montre que l’humain a maintenu une porte entrouverte,en dépit de tout. Mais jamais au grand jamais,il n’évacue l’affrontement entre deux civilisations antinomique. je serais bien curieux de lire les passages de Braudel qui sous tendent votre opinion si définitive. la thèse Braudel est que l’espace méditerranéen a constitué une alternative des hommes aux systèmes politico religieux. Rien d’autre. S’il vous plaît,que vos convictions personnelles ne vous amènent pas à dénaturer ce qu’a voulu dire Braudel!

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      • Philvar // 27.10.2018 à 11h47

        Je croyais Mao tsé toug mort ? Le grand bienfaiteur de l’humanité asiatique ! Celui qui a libéré des millions de chinois d’une vie malheureuse.

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      • Pierre Kiroul // 28.10.2018 à 08h27

        J’ai commis, il y a deux ou trois ans, un livre dont le titre est « La France Paradoxale ». J’ai tenté de démontrer dans ces quelques lignes l’amour irraisonné, mais passionné, des intellectuels français pour le paradoxe, et, souvent malheureusement pour le sophisme. L’irrationnel du paradoxe nourrit un vertige délectable et grisant pour l’esprit. Il a l’effet d’une drogue. Il est tellement plus attirant que le bon sens, lui trop commun. Ce plaisir nous empêche de penser, et devient vite une addiction. Il donne au cerveau l’impression de progresser vers des limites supérieures et d’être plus intelligent. Ce faisant , c’est tout le contraire, car il nous mystifie et nous conduit dans les chemins de la psychose.
        Il semble que le paradoxe soit, pour ces élites, le système de pensée le plus élaboré et le seul accompli.
        Je constate, en vous lisant, que je ne me suis pas trompé dans mon analyse.

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  • Dominique65 // 26.10.2018 à 11h18

    « [Snyder] affirme que l’Occident n’a jamais été une menace pour la Russie »
    Si l’on considère qu’une invasion n’est pas une menace, c’est vrai.

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  • Le Rouméliote // 26.10.2018 à 11h27

    Rassurez-vous, les universitaires français sont largement aussi nuls que les Américains !

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  • Renard // 26.10.2018 à 11h40

    « Nikhil Pal Singh, l’auteur de Race and America’s Long War, propose de son côté une analyse différente des origines du trumpisme. Il ne mentionne même pas la Russie. En revanche, il fonde son travail sur le racisme, la domination sociale et la collusion des « élites » dans l’histoire américaine ainsi que la diabolisation des groupes ethno-raciaux. »

    Ceux qui ont fait l’élection de Trump sont les mêmes qui ont fait l’élection d’Obama: les ouvriers et classes moyennes déclassé de la Rust Belt.. Ils avaient voté Obama car ils pensaient que celui-ci régulerait le capitalisme (ce qui n’a pas eu lieu) et ils ont voté Trump car celui-ci leur a promis le protectionnisme (ce qui a lieu). Vachement racistes les mecs qui avaient élu Obama..

    En 10 secondes je lui démonte son raisonnement à ce superbe intellectuel alors que lui est payé pour le tenir..
    Ces gens n’ont simplement aucune idée de ce qu’est le bon sens populaire qui fait du français (ou de l’américain) moyen quelqu’un de bien plus intelligent que ces idéologues sur-diplômés..

    A ce propos, les commentaires sur les-crises sont des perles de bon sens populaire et à ce titre c’est probablement la chose la plus intéressante à lire sur internet à l’heure d’aujourd’hui : 90% du temps les commentaires sont bien plus intéressant à lire que les articles !

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  • Louis Robert // 26.10.2018 à 13h14

    Puisque ce texte est plutôt ad hominem, je dirai que d’expérience, ma confiance va aux Cohen, Hersh, Parry, etc., ainsi qu’à leurs sources… plus jamais aux New York Times, Washington Post, Le Monde ni aux autres semblables.

    Cela dit, il ne s’agit pas de croire ni de préférer mais bien de parvenir à connaître et de savoir, preuves à l’appui. La lune, non pas le doigt.

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  • Pepin Lecourt // 26.10.2018 à 13h46

    Présenter le NYT, le Washington Post, le Monde, CNN comme des médias de référence par crainte d’être taxé de conspirationnisme, qu’elle misère !!!

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  • John V. Doe // 26.10.2018 à 14h00

    Je pense surtout qu’il faut lire, lire et encore lire un maximum de sources différentes pour pouvoir se faire une opinion. Et nous n’en avons tout simplement pas le temps. Il faut installer certains préjugés pour pouvoir absorber l’infobésité régnante.

    Alors, refuser de s’occuper de certains sujets et se dire qu’une source (journal ou journaliste) qui dit « juste » sur un aspect que l’on a étudié à un moment est probablement correct sur le reste pour une période serait une option. Malheureusement l’expérience montre amplement que c’est juste faux sauf exceptions et que ce mélange rend ce choix inutilisable.

    Quand à l’idéologie, elle est un filtre encore pire : combien de fois ne nous sommes pas abusés sur une réalité simplement parce que son contraire serait insupportable à entendre. Oui, nous préférerions des Kurdes « laïcs » et « féministes » à El Assad ou « les fous de Dieu » mais le fait qu’ils soient soutenus par les usa qui n’a aucun intérêt à des pays stables au Proche-Orient devrait nous faire nous poser des questions sur une probable propagande otanienne à leur sujet, non ?

    Reste le « qui bono », « à qui le crime profite-t-il » pour déterminer qui a intérêt à agir, à mentir, à dire vrai. C’est la solution qui semble la plus productive actuellement.

    Qu’en pensez-vous ?

      +4

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    • Pierre Kiroul // 26.10.2018 à 17h02

      Je suis assez d’accord avec vous, avec quelques nuances: il faut d’abord chercher la « vérité », ce qui est une gageure en soi (qu’est-ce que la vérité), puis il faut le faire objectivement, ce qui n’est pas non plus une mince affaire. Cependant, l’expérience, et le détachement du monde dû à l’âge apportent une certaine distance par rapport aux évènements qui permet d’approcher un tout petit peu plus cette Vérité tant désirée. Et puis, on a plus de temps pour s’informer si on le désir vraiment.

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      • Jean // 26.10.2018 à 22h33

        Il me semble salutaire, pour gagner du temps lorsqu il faut chercher la vérité, de proscrire certaines sources d informations que ne peuvent pas la dire sur certains sujets. Il faut se désintéresser des articles parus dans la presse dominante des pays membres de l OTAN lorsqu on cherche à savoir ce qui se passe en Syrie par exemple.

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    • Louis Robert // 26.10.2018 à 17h49

      Votre commentaire sur cette question complexe mérite mieux que quelques lignes. Temps et espace manquant, j’abrège.

      Situons: variation précieuse sur le qui bono, étant entendu que je ne crois pas à l’objectivité et peu à l’exercice original d’une liberté véritablement individuelle. D’où l’importance, quand on cause, de savoir à qui l’on a affaire. Qui est cette personne, où se situe-t-elle sur l’essentiel du sujet, d’où sort-elle, quels buts poursuit-elle, quels intérêts individuels et collectifs sert-elle, etc.? Qu’en dit sa vie passée et son parcours?

      Savoir brièvement ce qu’il en est de tout cela est très révélateur, utile et fait gagner du temps. Dans un premier temps, une caractérisation honnête permet d’anticiper et de saisir le mouvement et la direction des élans de pensée de l’interlocuteur… pour ainsi dire. Or ce mélange de faits et d’hypothèses s’y voit le plus souvent confirmé… mais réserve parfois des surprises, agréables ou désagréables. Se tromper sur quelqu’un est toulours enivrant, dès lors que l’exercice de vérité fut conduit selon la méthode du doute méthodique. Il mène parfois certes à des séparations abruptes, mais aussi à des amitiés heureuses et durables.

      En Angleterre où j’ai vu cette méthode se déployer communément, on appelle cela répondre à la question: “Where is that person coming from?”. D’où l’entrée en matière fréquemment entendue de son interlocuteur dans le Royaume: ”Let me first tell you where I’m coming from on this issue (topic, etc.)…”. Cette personne n’est peut-être pas « objective », mais elle est à tout le moins économe du temps de chacun. Elle mérite qu’on la respecte.

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  • bluetonga // 26.10.2018 à 14h07

    Article mi-figue mi-raisin qui critique les délires et les parti-pris de la « résistance » anti-trump à fleuret moucheté. Qui endosse complètement la lutte contre le complotisme et les fake news (lire « hérésie » et « écrit sacrilèges ») chère aux MSM, lesquels la brandissent constamment pour se préserver quelques parcelles de légitimité face à un lectorat désabusé. Qui prend bien soin de garder le cap au nord de l’orthodoxie journalistique en dénonçant inlassablement le « régime autoritaire de Poutine », et en regrettant que l’acharnement d’un Snyder à plaider la thèse de la collusion ne serve qu’à renforcer le prestige intérieur et extérieur de Vlad le Malin.

    Qu’est-ce qui pousse Pierre Guerlain à écrire ce brûlot tiédasse? Encore un exercice de contorsionnisme journalistique où les dénonciations ne sont que des allusions, et où l’auteur prend soigneusement soins de ne pas tirer les véritables conclusions de ses timides saillies.

    Le russiagate est un flop. Aucune preuve de collusion n’a jamais émergé malgré les moyens de la commission Mueller. C’est une fable inventée par les pontes du parti démocrate, des agences de renseignement et de sécurité, de l’état profond (un concept flou et sulfureux, certes, mais auquel 74 % des Américains adhérent, apparemment – tous complotistes?). Une cabale profondément malsaine qui en dit long sur l’état de la démocratie américaine. Trump est un milliardaire rustaud obscène, politiquement incorrect et ethnocentré? Et bien, ça aussi c’est l’état de la démocratie américaine. Et Poutine est un dictateur qu’il faut éradiquer à tout prix? Elu avec 75% des voix?

    Novlangue tout ça, qui se contente de glisser un orteil sur la ligne rouge mais se garde bien de la franchir. Peut mieux faire, monsieur Guerlain. Prenez exemple sur ceux que vous citez, Cohen, Mearsheimer, Hersh, Parry. Plus de Cerveau, plus de Coeur, plus de Couilles, s’il vous plaît.

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  • Jacques // 26.10.2018 à 15h04

    Quand on veut tuer son chien, on l’accuse de la rage …
    Le message que veut faire passer Guerlain est fondamentalement de même nature que ceux que veulent faire passer les autres universitaires : « Poutine est un sale type, Trump est aussi un sale type … Mais Clinton est une femme bien. Toutefois, à trop vouloir démontrer la validité d’une thèse, on en vient à être contre-productif ! ».

    Allez ! Poussons le bouchon un peu plus loin … « Macron, à la rigueur, est un type bien car Le Pen est une crasseuse et Mélenchon un type dangereux … Mais Hamon est un type très bien … »
    Oui, je sais, j’exagère … Il n’a rien dit de tout cela ! Mais il le pense tellement fort qu’on le devine sans trop risquer de commettre une erreur.

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    • Jean // 26.10.2018 à 23h05

      On peut rajouter que c’est ces gens très bien qui nous conduisent, de plus en plus rapidement, au chaos politique, économique, écologique… et que nous devrions peut-être essayer les sales types. C’est ce cheminement qui a porté Trump au pouvoir.

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  • Pierre Kiroul // 26.10.2018 à 16h38

    « La vérité historique est faite du silence des morts ». Étienne Rey (1789-1867 écrivain)
    Cette célèbre citation devrait apporter un peu d’humilité à nos Grands Historiens qui « savent », et qui sévissent dans « Le Monde ».

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  • Pierre Kiroul // 26.10.2018 à 16h47

    « La vérité historique est faite du silence des morts. » Etienne Rey – (1789 – 1867) écrivain.
    Cette célèbre citation devrait apporter un peu d’humilité à nos Grands Historiens (les derniers en date) qui sévissent dans « Le Monde », tout en relativisant les affirmations de M. Pierre Guerlain.

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  • Marc Michel Bouchard // 26.10.2018 à 23h53

    Trump est un président traditionnel autoritaire qui remet l’autocratie de la nation providentielle américaine dans le cadre de l’État de Washington au lieu de commencer à la déléguer par les seules multinationales U.S et d’organisations internationales sous label des É.U comme voulu par B.Clinton, B.Obama. Le protectionnisme relatif de Trump s’inscrit dans une démarche à la Reagan de -retour de puissance U.S- mais dans un libre échange vu comme défavorable au lieu de la voie de Reagan voulant en finir avec les communistes et l’URSS en 1980.

    L’État profond qui gouverne avec et contre Trump s’est fait à l’idée du globalisme et va jusqu’à attaquer la liberté d’expression mondiale sur le web. Si Trump veut imposer son protectionnisme belliqueux aux autres comme au Canada, l’État démocrate encore présent d’une façon et dont par les Gafa comme Google marque une emprise néo-maccarthisme toute autant problématique. Quant à la recherche Sciences Humaines, les subjectivités inévitables qui prennent en compte difficilement des faits et phénomènes sociaux non conformes aux idées des auteurs, cette recherche-là demande surtout du pluralisme d’auteurs multiples parce que personne ne peut prendre en compte l’ensemble des réalités des sociétés et cultures humaines. Nous sommes tous chacun subjectifs et partiaux.

    Les médias plus que les livres sont responsables de respecter le pluralisme des idées et les médias ne le font plus tellement et l’État Macron autoritaire plie les idées dans les médias. É.Zemmour lui comme d’autres, Todd, Sapir, Onfray, Gauchet, Lordon et tous les auteurs inconnus ont le droit de passer chez Taddei à RT et dans les médias publics idem sous la sphère directe du pouvoir!

    La souveraineté plurielle et sous diplomatie des nations doit répondre à celles qui prétendent à l’hégémonie selon J.Sapir. On ne peut évacuer la souveraineté et recréer l’humanité à partir de zéro.

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  • rolland // 27.10.2018 à 16h23

    Cette mise en évidence s’incère parfaitement à mes yeux au fait que la politique internationale, similaire aux politiques nationales, n’est qu’une grande pièce de théâtre surplombant ces scènes nationales.
    Je pense que chacun défend bel et bien ses intérêts propres mais que les liens innombrables entre tous, si le travail universitaire et médiatique étaient parfaitement honnêtes et de qualité, pourrait « facilement » nous démontrer que tout ceci est avant tout une pièce de théatre visant à nous occuper et à nous faire croire que le sujet des sujets se trouve sous nos yeux alors qu’il est en réalité historique et de tout temps, celui de la lutte du pouvoir des 1 % face au plus grand nombre, visant à rendre sa domination irréversible de manière à installer la tyranie idéologique dont ils rêvent depuis toujours.

    Bref nous regardons constamment ce satané doigt alors que nous devrions regarder la lune !
    Nous ne somme, de fait, pas arrivés au bout de nos peines !

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