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11.mai.201811.5.2018 // Les Crises

Mai 68 : Gauchisme infantile et imposteurs joufflus, par Régis de Castelnau

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Source : Vu du droit, Régis de Castelnau, 12-04-2018

Pour le contemporain, ce que l’on appellera plus tard « les événements de 68 » ont véritablement commencé le vendredi 3 mai dans l’après-midi. J’en ai le souvenir très précis, puisque ce jour-là en début d’après-midi, je passais à la piscine Pontoise dans le Ve arrondissement de Paris, l’épreuve de natation du baccalauréat prévu pour le mois de juin. Pour me retrouver en sortant dans le quartier de la Sorbonne où commençait l’émeute. J’ai toujours eu l’impression de me rappeler les deux mois qui ont suivi heure par heure. Impression en partie illusoire, car les souvenirs sont sélectifs, et l’on retient surtout ce qui a fait sens, même si celui-ci est bien souvent apparu après. Chacun sait qu’il est plus facile de raconter l’Histoire quand on connaît la fin. C’est probablement pour cela que me sont pénibles les cérémonies du 50e anniversaire qui pour partie continuent à véhiculer un mensonge et à promouvoir les imposteurs.

1968, ce fut l’année terrible dont le mai français ne fut qu’un épisode, et dont la nostalgie ne doit pas exagérer l’importance. Rappelons qu’elle avait commencé par l’incroyable événement de « l’offensive du Têt », ou les Bô-Doïs nord-vietnamiens et Viêt-congs, rassemblés en une armée régulière avaient fait trembler la première puissance du monde. Et démontré que celle-ci ne pouvait que perdre la guerre. Il y avait eu « le Printemps de Prague » avec un parti communiste voulant instaurer « un socialisme à visage humain ». Les luttes contre la guerre du Vietnam et pour les droits civiques des Noirs qui secouaient les États-Unis, ponctuées par de violentes et récurrentes émeutes et les assassinats de Martin Luther King et de Robert Kennedy. Les révoltes de la jeunesse en Allemagne et en Italie qui déboucheront au contraire de la France sur un terrorisme mortifère. Le massacre de « la place des trois cultures » au Mexique juste avant les JO marqués par la contestation des athlètes noirs américains. L’intervention soviétique pour mettre fin à l’expérience Tchèque au mois d’août, et pour terminer en beauté, l’envoi pour la première fois d’un vaisseau habité vers la Lune. Finalement, au regard ce contexte, la dimension proprement hexagonale du mai français saute aux yeux, même si ses conséquences politiques et culturelles n’ont pas été négligeables pour notre pays.

Pour en revenir à ma propre expérience, j’ai retenu le caractère étonnant de la première semaine qui suivra l’explosion du vendredi 3 mai et se terminera le 10 avec les affrontements de la rue Gay-Lussac. Un gigantesque et violent monôme, au sein duquel le marais des étudiants et lycéens avait rejoint les groupuscules gauchistes. Le tout au son de l’internationale (!). De retour d’Afghanistan, Georges Pompidou conscient que c’était les fils de bourgeois qui se faisaient matraquer, se rendit à la télévision pour capituler devant les revendications étudiantes. C’est là qu’à mon sens se situe la grande bifurcation entre le mai étudiant qualifié à juste titre par Michel Clouscard de « 14 juillet des couches moyennes » et le « Mai ouvrier » proprement dit. La classe ouvrière au sein de laquelle, quoi qu’on en dise aujourd’hui, le PCF et la CGT étaient hégémoniques, se mit en mouvement pour profiter de la faiblesse ponctuelle du pouvoir. Elle organise une grève générale aussi massive que stupéfiante. Malgré toutes les incantations gauchistes, il n’y aura jamais de convergence entre les ouvriers et les étudiants, les grilles des usines leur resteront fermées.

La petite bourgeoisie va patauger pendant quelques semaines. Ses représentants politiques, de François Mitterrand à Pierre Mendès France en passant par Edmond Maire organisant conférences de presse absurdes et meetings hétéroclites vont manœuvrer et finasser pour tenter de restaurer ce parlementarisme propice aux arrangements dont ils raffolaient. En tenant soigneusement à l’écart les ouvriers et leurs organisations. Ils vont se ridiculiser. Lassés, les étudiants quitteront les facultés occupées et rentreront chez eux pour vaguement préparer les examens et surtout organiser les vacances d’été. Les gauchistes les plus obtus, rejoints parfois par un lumpen violent, poursuivront encore quelque temps leurs délires infantiles.

Charles de Gaulle avait rappelé le 30 mai quel était le rapport de force, les choses se sont donc remises en place avec la chambre introuvable de la fin du mois de juin. Le mouvement ouvrier, quant à lui, sachant qu’il ne devait rien attendre des phraseurs et ne pouvait compter que sur lui-même, entendit profiter de ce qu’il avait gagné et ne pas s’exposer à l’affaiblissement de ses forces politiques et syndicales. Le résultat de Jacques Duclos à la présidentielle de 1969 fut de ce point de vue une démonstration. Je fus personnellement impressionné par cette force et cette intelligence politiques et c’est ce constat qui a déterminé mes choix pour la suite. Qui se déduisent de ce que rien ne peut se faire sans les couches populaires, c’est-à-dire essentiellement les ouvriers et désormais les salariés d’exécution des services. Et qu’il n’y a rien à attendre, aujourd’hui comme hier, de ce gauchisme infantile, et de ces petits-bourgeois phraseurs et inconséquents.

Je les ai tous connus, les Cohn-Bendit, les Goupil, les Glucksmann, les Kessler, les Kouchner, les Geismar, les July, les Plenel, et tant d’autres (1). Je les ai tous entendus ceux qui plastronnent aujourd’hui, petits valets du néolibéralisme, néoconservateurs militants, soutiens indéfectibles de la piraterie américaine au Moyen-Orient. Ayant fait pour certains, de leur vilain métier un apanage héréditaire. Qu’on ne vienne pas me dire qu’ils ont changé, ils ont toujours été comme ça, du côté du manche, pratiquant le diptyque rodé : provocation puis trahison. Le pire étant qu’ils sont tous devenus va-t-en-guerre et réclament régulièrement à grands cris le bombardement et le massacre de populations civiles. Beaucoup de photos de manifestations de 68 ressortent actuellement et j’invite à procéder à un petit jeu amusant. Essayer de reconnaître parmi ceux qui criaient le plus fort, qui encensaient la révolution culturelle, et vous donnaient des leçons de marxisme-léninisme toute la sainte journée, ceux qui ont accompli ensuite les trajectoires les plus goulues.

Alors aujourd’hui, pendant ce conflit des cheminots qui se battent pour le service public de tous, ce combat des employés de Carrefour qui relèvent la tête, quand j’entends ces appels à la « convergence », quand je vois ces petits-bourgeois fragiles et pleurnicheurs, en appeler à la police qu’ils vilipendent par ailleurs, lorsqu’ils aperçoivent le front bas d’un identitaire, j’ai vraiment du mal. Quand j’entends leurs discours débiles, leurs revendications et leurs slogans ineptes, les mêmes que ceux leurs aînés, cela ne me rajeunit pas, mais je suis contraint de constater que les mêmes causes produisent les mêmes effets. Il n’y a rien à attendre de ces gens-là, parce que je sais bien qu’on les retrouvera dans quelques années aux places occupées par tous les imposteurs joufflus qu’on nous ressort des tiroirs pour le 50eanniversaire.

L’opportunisme politique petit-bourgeois serait-il génétique ?

(1) À la notable et respectable exception d’Alain Krivine. Qui n’aura servi à rien mais sera resté fidèle.

Source : Vu du droit, Régis de Castelnau, 12-04-2018

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Commentaire recommandé

Fritz // 11.05.2018 à 05h57

Bien envoyé. N’oublions pas que les jeunes bourgeois de Mai 68 ont commencé par brûler des centaines de voitures. Quant au mouvement ouvrier, il faut rappeler que la plus impressionnante manifestation fut celle de la CGT et du Parti Communiste, le mercredi 29 mai : pris de panique (le jour même de la disparition du Général), le pouvoir avait envisagé alors d’ouvrir le feu sur les manifestants, comme l’a confirmé Paul-Marie de La Gorce.

Entendre les thuriféraires de Mai 68 se gausser du PCF « conservateur » et dénigrer Georges Marchais soupçonné d’antisémitisme (!) parce qu’il traitait Cohn-Bendit d’ « anarchiste allemand », c’est pénible. Mais ce qui est pathétique, c’est de voir les « anciens combattants » de la rue Gay-Lussac réclamer le respect qui leur est dû. Ah bon ?

Vous avez craché sur les vieux, dénigré le passé, refusé de transmettre aux générations qui vous ont suivi, et vous voulez qu’on vous respecte ?

La roue tourne : 20 ans en 68, ça fait 70 ans aujourd’hui. Vous pouvez partir, les vieux.

91 réactions et commentaires

  • Fritz // 11.05.2018 à 05h57

    Bien envoyé. N’oublions pas que les jeunes bourgeois de Mai 68 ont commencé par brûler des centaines de voitures. Quant au mouvement ouvrier, il faut rappeler que la plus impressionnante manifestation fut celle de la CGT et du Parti Communiste, le mercredi 29 mai : pris de panique (le jour même de la disparition du Général), le pouvoir avait envisagé alors d’ouvrir le feu sur les manifestants, comme l’a confirmé Paul-Marie de La Gorce.

    Entendre les thuriféraires de Mai 68 se gausser du PCF « conservateur » et dénigrer Georges Marchais soupçonné d’antisémitisme (!) parce qu’il traitait Cohn-Bendit d’ « anarchiste allemand », c’est pénible. Mais ce qui est pathétique, c’est de voir les « anciens combattants » de la rue Gay-Lussac réclamer le respect qui leur est dû. Ah bon ?

    Vous avez craché sur les vieux, dénigré le passé, refusé de transmettre aux générations qui vous ont suivi, et vous voulez qu’on vous respecte ?

    La roue tourne : 20 ans en 68, ça fait 70 ans aujourd’hui. Vous pouvez partir, les vieux.

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    • Jeanne L // 11.05.2018 à 06h33

      Merci Fritz de rappeler cela. Cette manifestation du Mercredi 29 mai dont on ne parle jamais, fut la plus impressionnante qu’il m’a été donné de voir, je me dis toujours que ce jour là j’ai vu la classe ouvrière. J’avais 20 ans en 68, fille d’ouvriers, étudiante à la Sorbonne… »je peux partir la vieille », j’ai vécu cela de très particulier. Comme mon père et ma mère avaient vécu 36 dans l’occupation de leurs entreprises respectives , et avant en Février 34 la réunification des deux cortèges CGT-CGTU. Pour moi, Mai 68 c’est cette manifestation dont il ne reste presque rien dans la mémoire collective.

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    • vlois // 11.05.2018 à 07h41

      Sortie à la même époque, la chanson « Les bourgeois » de Brel, colle parfaitement.

        +17

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    • Jules Vallés // 11.05.2018 à 11h04

      Les bourgeois c’est comme les cochons
      Plus ça devient vieux, plus ça devient bête
      Les bourgeois c’est comme les cochons
      Plus ça devient vieux, plus ça devient……
      Merci Mr Jacques Brel

        +13

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    • xc // 11.05.2018 à 11h18

      Dans une rétrospective de mai 68 diffusée il y a des années telle que je pense m’en souvenir, on peut voir Cohn-Bendit lisant devant un groupe d’étudiants l’éditorial de l' »Humanité » signé de Georges Marchais dans lequel ce dernier le qualifie d' »anarchiste allemand ». A ces mots, un des auditeurs répond « et Juif », ce qui n’était pas dans le texte. Et CB reprend « et Juif ».
      Lors des manifs qui ont suivi, certains manifestants brandissaient des pancartes « Nous sommes tous des Juifs allemands ». Ou, peut-être, était-ce sur des affiches, je ne sais plus. C »est ce qui a fait traiter Marchais, à tort, d’antisémite.

      Ouvrir le feu: envisager est une chose, faire en est une autre. Manifestement, la réflexion a eu sa place.

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      • Fritz // 11.05.2018 à 12h36

        C’est le refrain de la chanson de Dominique Grange :
        « Nous sommes tous des dissous en puissance, nous sommes tous des Juifs et des Allemands,
        Nous sommes tous des dissous en puissance, nous sommes tous des Juifs allemands ! »

        (Je cite de mémoire, ayant entendu ses chansons sur un 45 tours il y a près de 40 ans. Avec une voix admirable, elle chantait ces paroles sur un air qui ressemble curieusement au Horst Wessel Lied – Une autre de ses chansons de Mai, « A bas l’État policier », avait un refrain copié sur celui d’Ein Heller und ein Batzen : « Heili Heilo … »)

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        • Alain Rousseau // 12.05.2018 à 10h51

          L’air qui ressemble curieusement au Horst Wessel Lied, ça ne serait pas « Ah, si j’étais resté celibataire » d’André Verchuren, par hasard ?
          https://youtu.be/nt6WOUMsfX0

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    • ouvrierpcf // 11.05.2018 à 16h09

      comme cgrotex
      our Clouscard, le mai 68 étudiant est « l’alliance sournoise du libéral et du libertaire pour liquider le vieux, qui a dû s’en aller ». En effet, si le président de la République de l’époque représente la bourgeoisie traditionnelle, dont les valeurs servent de rempart au capitalisme fou – sans pour autant représenter une alternative anticapitaliste –, il n’en va pas de même pour les deux autres protagonistes. L’ancien Premier ministre, et ex-directeur général de la banque d’affaires Rothschild, préfigure le néolibéralisme, c’est-à-dire le capitalisme inhumain qui asservit les hommes en les soumettant au désir compulsif de consommer. Mais ce basculement d’un capitalisme traditionnel à un capitalisme libéral est freiné par le conservatisme du gaullisme, qu’il faut donc liquider à tout prix. C’est là qu’intervient « Dany le rouge », le (libéral)-libertaire. La libéralisation totale des mœurs qu’il prône permet d’émanciper les Français des vieilles valeurs – certes parfois étouffantes –, pour les soumettre à l’idéologie de la consommation de masse. Ce libertarisme – qui n’a pas grand-chose à voir avec le libertarisme authentique – défend une libéralisation de la conscience de classe au profit de l’assouvissement des envies. La séduction du capitalisme peut enfin atteindre son apogée et l’illusion consumériste paraît indépassable. Mai 68 annonce alors le partage du gâteau entre les trois pouvoirs du consensus suivant : social-démocrate, libéral, libertaire. Au premier, on laisse la gestion administrative, au second la gestion économique, enfin au dernier celle des mœurs nécessaires à l’avènement d’un marché du désir. La conséquence est un asservissement sans précédent dans une société où tout semble permis mais où, en réalité, rien n’est possible.

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      • Libraire // 11.05.2018 à 18h36

        Les nouveaux philosophes, issus de cette même petite bourgeoisie, seront les propagandistes nécessaires (dans les années 70) à l’implantation chez les intellos de gauche du capitalisme libéral, ou de la libérale démocratie…..

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    •  » déplorable »21 // 11.05.2018 à 16h41

       » vous pouvez partir, les vieux  »
      c’est bizarre mais je me sent comme visé .
      Je ne connaissait pas le concept de  » responsabilité générationnelle « . Zut alors Cohn- Bendit / Goupil et bcp d’autres , ça va être de ma faute. ! Alors quoi ? euthanasie ? suicide assisté ?
      Justement je pensais pouvoir faire profiter les d’jeunes de mon expérience mais non, il faut partir !
      alors ADIEU.
      encore un mot : le jeune court vite , le vieux connait le chemin .

        +9

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      • Fritz // 11.05.2018 à 22h00

        Ne partez pas, cher  » déplorable »21, restez avec nous.
        C’était encore un excès de langage de ma part, je suis vraiment désolé si je vous ai peiné.

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  • PLOUPY // 11.05.2018 à 06h42

    A travers ce genre de textes qui réduisent souvent mai 68 à ceux qui sont passés du col Mao au Rotary, on perçoit systématiquement la même haine de soi petite bourgeoise poindre à chaque phrases.

    C’est dommage, je ne pense pas que l’auteur soit du genre travail, famille, patrie. C’est pourtant du même tonneau que ce qu’un conservateur pourrait écrire.

    « Ces jeunes là. Tous pourris gâtés. Tous bourgeois. Voilà mai 68. »

    Je sais qu’il parle principalement des voix du mouvement étudiant, mais c’est pourtant ce qu’on retient. Une sorte de reductio ad Cohn-Bendit.

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    • vlois // 11.05.2018 à 07h50

      Oui, il vaut mieux éviter de faire de sophisme par association, comme souvent la politique française le fait avec le FN, si c’est une idée du FN, c’est quelle est d’extrème-droite. Donc, c’est une idée tabou qui ne souffre d’aucunes discussions puisqu’elle émane du Mal absolu (et nécessaire pour clore le débat). Ainsi souffre-t’on d’absence de dialogue et de réel débats politiques en France.

        +20

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      • Ploupy // 11.05.2018 à 12h44

        Quelles idées du FN ne vous semble pas suffisamment traitées et validées dans et par les médias aujourd’hui ? C’est certainement et malheureusement le parti dont les idées ont fait la plus grosse percée médiatique depuis 2000. Arrêtez avec ça.

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        • vlois // 11.05.2018 à 13h17

          Pour éviter une mauvaise interprétation qu’une lecture rapide peut provoquer je valide l’interprétation que Mitterand et ses successeurs l’ont usé comme outil. Car ils sont tous à dire que ce parti n’est pas républicains et démocratiques mais n’en tirent pas les conclusions nécessaires quand à son existence par rapport aux valeurs pronées.

          Au contraire, si une idée (sortie de l’euro par exemple) est un danger quelconque pour le système ou les oligarques, on demandera au FN de s’en faire le promoteur et aux médias de le porter pour le décrédibiliser : ce que vous validez vous aussi depuis 2000 ? Bien sûr que nos politiciens jouent avec le feu, mais même avec 20% des scrutins, ils n’ont que 7 députés. D’autant que je ne suis pas sûr qu’ils veulent l’exercice du pouvoir au FN.

          Je veux dire qu’un scrutin sans FN serait un bol d’air pour la circulation des idées et la richesse du débat.

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          • Alfred // 11.05.2018 à 14h03

            C’est l’évidence même. Ce parti est mis en avant et chouchouté dans les medias dans le seul but de servir de repoussoir, afin de faire gagner des éclopés d’une part mais surtout pour invalider et stigmatiser par association toute idée qui mettrait en danger l’oligarchie.
            Il est certains que nous aurions un meilleur débat sans ce parti dans le paysage (dont les tenanciers vous avez raison ne veulent probablement pas le pouvoir qui exposerait leur imposture et les sortirait de leur zone de confort). Malheureusement, utile qu’il est pour l’oligarchie, il sera toujours maintenu vivant (de temps en temps on le taille de ses rameaux qui pouvaient lui amener une accidentelle victoire). Des lors que faire? Soit faire aïkido. L’utiliser en s’assurant de sont impuissance. Soit le vider de son électorat en écoutant les trouilles de tous les phobes qui votent pour ce parti et en y répondant.
            Mais c’est visiblement trop compliqué à comprendre.

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          • Ploupy // 11.05.2018 à 17h28

            D’accord avec ça. Votre premier commentaire laissait entendre une remarque plus classique et moins élaborée que les gens du FN aiment a entonner, vos précisions clarifie bien votre propos auquel j’adhère. Néanmoins le problème c’est qu’aujourd’hui la caisse de résonance fonctionne de moins en moins et se transforme plutôt en symphonie. Une musiquette de plus en plus douce aux oreilles de nos concitoyens. Merci les médias.

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        • laurence // 11.05.2018 à 13h21

          Viols a raison.
          Les médias ont participé à rendre la société française manichéenne, il y a le camp du bien et celui du mal.
          Si tu veux protéger tes frontières, même un minimum, sortir de l’UE, vote FN, etc, tu es dans le camp du mal.
          Aucun débat possible, et si simulacre de débat il y a, raillerie, déstabilisation et mensonges sont les ingrédients principaux mis en avant par le camp du bien pour flouer l’opinion publique. Même E.Todd s’en plaint. Si tu ne t’en rends pas compte, c’est que ton esprit critique a encore du chemin à parcourir.

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    • Marc Michel Bouchard // 11.05.2018 à 10h17

      En constatant que les ex jeunes de mai 68, leurs héritiers dans les médias malmènent à ce point la liberté d’expression, que celle restreinte sous l’ORTF public gaullien ne l’était pas tant que cela dans la presse de 1967-69, l’édition et la recherche universitaire connaissant la dernière grande période intellectuelle du pays. Qu’aujourd’hui, un président français menace sous prétexte de fausses nouvelles, de créer une loi contrôlant la liberté de presse. Qui sont donc ces libertaires proclamés soixante huitards qui coupent l’expression et qui veulent intervenir dorénavant sur internet comme sur toute la société? Des libertaires au nom des libertés s’attaquent à la liberté d’expression, voient le spectre des mauvaises pensées partout. Allons, mai 68 devient mystique et faux totalement en refusant de voir les choses avec sens critique.

        +10

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    • Maguy // 11.05.2018 à 10h53

      Pour ma part en lisant ce texte, j’ai perçu au contraire le souci de ne pas réduire Mai 68 à ceux qui sont passés du col Mao au Rotary, tout en prenant soin à la fois de rendre compte objectivement de l’effet surprise d’un mouvement étudiant bourgeois se complaisant à la provocation tout en se proclamant révolutionnaire, mais en montrant aussi les limites inévitables de ce qui n’était qu’une insurrection provocatrice illusoire. Les étudiants et la presse pro-libérale disaient ( à propos des immenses manifestations et grèves ouvrières) que les syndicats et partis de gauche faisaient de la récupération, mais comment croire, après les avancées sociales obtenues, que cette marée humaine n’avait aucune motivation objective, sociale économique et politique alors que comme le décrit l’article le monde entier, à cette époque, était en effervescence de changement et d’évènements révolutionnaires.
      Pour ce qui est d’aujourd’hui, je crains que l’idéologie dominante et ses outils de manipulation des masses, n’ait eu le temps depuis de faire son oeuvre de désinformation et de falsification historique (comme le montre l’article « les crises »sur les statistiques ce même jour) sur les consciences citoyennes et politiques, par l’individualisation à outrance, et l’ignorantisation des mentalités et des esprits. L’union des couches populaires et des intellectuels les plus conscients est plus que jamais urgente et indispensable pour changer valablement la donne, face à une oligarchie qui a pris le temps d’affiner ses outils stratégiques de récupération à son avantage, de tout évènement et toute situation, y compris les crises systèmiques qui en deviennent un outil majeur d’intimidation et de résignation des peuples, pour renforcer et pérenniser son régne.

        +23

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    • laurence // 11.05.2018 à 13h04

      Bonjour Ploupy,
      je pense que ce genre de raccourci s’impose car il met en avant ce qui a pris le pas sur le mouvement légitime de 68. Il va aux causes du fiasco de mai 68 et une des causes de cet échec “révolutionnaire” est bien la récupération du mouvement par des militants plus libéraux que socialistes dans l’âme évidemment, pas sur papier. Il dénonce ce que l’on voit se reproduire sous nos yeux actuellement, rien de plus. Mais c’est exact que l’on devrait également mettre plus en avant les mouvements ouvriers et les merveilleuses personnes, même étudiantes qui ont tenté de livrer une vraie révolution sociale.
      Comme toujours ont fait la part belle aux vainqueurs, et les vainqueurs dans ce cas sont les opportunistes et le libéralisme.

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    • Thanos // 11.05.2018 à 16h19

      Poulpy, petite précision sur « Travail Famille Patrie » qui, je crois, a été une récupération de Pétain. En effet ce slogan était initialement celui du Parti Social Français aujourd’hui inconnu et qui a été le plus grand parti politique entre les 2 guerres en termes de militants (à vérifier mais j’en suis presque certain). Ce parti était souverainiste social et républicain (et non xénophobe ni antisémite, ce qui n’est pas rien à l’époque, et contre la colonisation et pourtant de « droite » car souverainiste). Ce parti, républicain et légaliste, avait notamment pour programme l’idée d’imposer par la loi, par exemple, le partage des bénéfices des entreprises avec leurs salariés ainsi que l’obligation de donner des participations capitalistiques aux salariés des entreprises et étrangement, les « socialistes » de l’époque s’y opposaient… Je m’interroge souvent sur la mise en abîme complète de l’existence de ce parti dans l’histoire politique française et même dans les amphis de sciences politiques

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      • Ploupy // 12.05.2018 à 13h20

        Ça alors vous me l’apprenez. Merci. Incroyable en effet de lire ce slogan sous ce jour nouveau.

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  • Fabrice // 11.05.2018 à 06h45

    Même si il a souvent été invoqué un complot de la CIA sur mai 68 du fait de la proximité de certains leader étudiants plus proche des USA que de l’URSS, ce qui est douteux on peut quand même voir que ces évènements furent un tournant du rapprochement des gouvernements suivants des USA on peut noter cet article sur ce point :

    https://www.cairn.info/revue-guerres-mondiales-et-conflits-contemporains-2005-2-page-115.html

    nous passions d’une relation basé sur l’équilibre entre les deux blocs vers un alignement servile surtout depuis la fin du bloc communiste.

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    • Zylo // 11.05.2018 à 11h57

      La « pensée » communiste était divisée en deux : le plutôt souverainiste Staline et ses successeurs, et l’internationaliste Trotsky. Étonnamment les USA ont toujours soutenu les trotskystes…. pour plusieurs raisons. Donc il n’y a aucune dichotomie dans le fait d’être proche des USA et communistes ! Cf les financements de FO au début, etc,…

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      • Sandrine // 11.05.2018 à 14h39

        Défendre les trotskistes, c’etait surtout mettre une pierre dans le jardin de l’URSS. Je ne pense pas que les dirigeants américains aient jamais eu la moindre sympathie pour les idées de révolution mondiale des trotskistes.

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        • Thanos // 11.05.2018 à 16h35

          Détrompez-vous, mes USA suivent et soutiennent ceux qui sont issus du « marxisme social ». Baroso, ancien président de l UE, aujourd’hui chez Goldman&Sachs (je crois) était un leader maoiste, cest les USA qui l’ont repéré et formé. Nombre de néocons US en viennent aussi. L internationalisme révolutionnaire s’accommode très bien du capitalisme (avec la destruction de l’Etat comme convergence). Après guerre, les USA ont d’ailleurs financé les plus grands travaux socio politiques des théoriciens du marxisme social (Adorno par ex) et s’en sont servi et s’en servent toujours. D’ailleurs depuis 60 ans toutes les « révolutions » (douces ou non) sont défavorables aux « Etats » et favorables aux firmes et ont pour socle philosophique ces théories dites du marxisme social (non communiste et anti étatique). L ‘exemple cité par Zylo de FO et Irving Brown est tout à fait valide. Quand il s’agit de siphonner le pouvoirs et l’autorité des partis, des syndicats ou des états pour le confier aux entreprises, trotskistes et capitalistes savent s’entendre…

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        • Thanos // 11.05.2018 à 16h44

          D’ailleurs Mai 68 peut etre vu comme une parfaite illustration de l’impératif « anti autoritariste »‘ développé par Adorno comme clef de voûte du marxisme social au cours de ses travaux aux USA.

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  • Fritz // 11.05.2018 à 06h45

    Mao était à l’honneur en mai 68, et pas seulement dans la cour de la Sorbonne… Mais qu’est devenu le maoïsme français ? Dommage qu’André Glucksmann soit parti, il se serait fait un plaisir de nous répondre.

    Cela dit, j’ai une pensée pour les morts de mai-juin 68 : Philippe Mathérion, Pierre Beylot, Henri Blanchet, Gilles Tautin, et j’en oublie probablement.

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    • xc // 11.05.2018 à 11h26

      Un seul serait de trop. Mais, vu l’intensité des affrontements, il est heureux qu’il n’y en ait pas eu davantage.
      Dans le nombre, il y a eu une noyade accidentelle. Également, un Policier parmi les victimes.

        +2

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  • Doc viet // 11.05.2018 à 07h27

    Il y’a deux Mai 68 . Le mai 68 étudiant n’aura été à mon avis que la grande lessiveuse de la bourgeoisie vichyste . En ce joli mois de mai , si on enlève le folklore , le vrai message politique est : A bas de Gaulle !!, A bas les communistes!!. Et toute cette belle jeunesse adhérera au PS de Francisque Mitterand dans les années 70. Ce même PS qui détricotera , pas à pas , tous les acquis de 1945 (Le complot Gaullo communiste comme dirait Kessler). Ce même PS qui aux élections présidentielles , pendant 50 ans , ne nous proposera que des rejetons de familles d’extreme droite (ou de la gauche à la Doriot en ce qui concerne Jospin)

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    • vlois // 11.05.2018 à 07h44

      A ce propos quelqu’un sait-il pourquoi au lendemain de Mai 68, en Juin 1968 les membres de l’OAS sont libérés pour ceux en prison et amnistiés ? Y a t-il un lien ?

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      • Karim Wilmotte // 11.05.2018 à 13h56

        De Gaulle voulait s’assurer du soutien de l’armée, et leur aurait promis l’amnistie pour l’OAS en échange de la garantie du soutien de l’armée.

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    • Fritz // 11.05.2018 à 07h48

      @Doc viet : évoqué par Castelnau, le résultat de Jacques Duclos à la présidentielle de 1969 (21,3 % , contre 5 % pour le « socialiste » Gaston Defferre) devrait faire réfléchir ceux qui disent « la Gauche » pour désigner le PS. Ce parti auquel Alain Geismar finit par adhérer, avant d’être nommé Inspecteur général de l’Éducation nationale.

      @vlois : on dit que l’amnistie des membres de l’OAS fut un gage donné à la droite antigaulliste après la contre-manifestation du 30 mai 1968.

        +7

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  • Aladin0248 // 11.05.2018 à 07h56

    Mai 68 a promu la plupart des idées libérales-libertaires et bien pensantes du Système actuel. De ce point de vue, ce fut bien une révolution réussie. La condamnation de la « société de consommation » renforça cette dernière. Le divorce entre la gauche et la classe ouvrière fut consommé (le mariage datait de l’affaire Dreyfus). De Gaulle et sa politique souverainiste mis sur un siège éjectable. Les américains plutôt satisfaits. Beaucoup de poudre aux yeux qui mit quelques décennies à se dissiper. Un rideau d’illusions qui nous amène à penser que nous vivons peut-être bien derrière un autre aujourd’hui.

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    • DidierF // 11.05.2018 à 08h54

      Aladin0248, vous avez les idées claires. Je les partage. Mai 68 a été la rampe de lancement de la société de marché plus que sa contestation. Les libéraux-libertaires dans la rue sont maintenant aux manettes et refusent fanatiquement de lâcher la rampe.
      Si nous subissons la financiarisation de la société, la perte de la liberté de parole, la condamnation de toute opinion divergente, le politiquement correct, la précarisation généralisée, l’austérité pour la population, les quelques rentiers très riches qui en veulent plus, nous pouvons remercier ces gens pour ce qu’ils voient comme des progrès.
      Je meurs de ces progrès.

        +24

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  • lon // 11.05.2018 à 08h02

    Une petite pensée pour Jacques Sauvageot , qui mérite tout sauf la qualification d’imposteur .

      +8

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  • DUGUESCLIN // 11.05.2018 à 08h03

    Il est important de souligner que le mouvement ouvrier qui a embrayé sur les manifestations des joufflus parisiens, n’avait rien à voir avec eux. Les ouvriers défendaient leurs intérêts et leur manifestation n’était pas basée sur la haine de la souveraineté de la France. Les petits agités joufflus, loin d’être innocents, étaient haineux et agressifs envers la France indépendante et souveraine. Il n’ont pas d’affinité avec les classes populaires. Il suffit de les écouter maintenant.
    Quand à leurs héritiers, ils manifestent la même haine vis à vis de toute velléité souverainiste dans le monde.
    Le souverainisme est, pour eux, synonyme de populisme. Lequel « populisme » voudrait se libérer de la soumission aux intérêts mondialistes unipolaires dont ils sont encore, de nos jours, les promoteurs.
    Ce qui montre bien qu’ils ne défendent pas les peuples, mais des intérêts qui ne sont pas les nôtres.

      +41

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  • Antoine S. // 11.05.2018 à 08h20

    Pour moi, il y a un biais dans cette article: 50 ans après on regarde les quelques uns qui parmi les figures étudiantes ont retourné leur veste pour dire « ah bah vous voyez c’était des bourges traître à leurs causes ». Sauf qu’on ne parle pas de tous ceux qui n’ont PAS retourné leur veste. Ceux-ci, et pour cause, sont bien moins visibles aujourd’hui.

      +8

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    • Karim Wilmotte // 11.05.2018 à 14h18

      Mais on peut regarder quelles classes/cétégories ont bougé, comment elles l’ont fait, et comment les gens des ces classes/catégories ont évolué.

      Il y a des contre-exemples. Oui, mais la majorité forme la petite bourgeoisie intellectuelle anti-populaire.
      (Plutot) les soutiens de Macron.

        +4

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  • Cgrotex // 11.05.2018 à 08h36

    Pour Clouscard, le mai 68 étudiant est « l’alliance sournoise du libéral et du libertaire pour liquider le vieux, qui a dû s’en aller ». En effet, si le président de la République de l’époque représente la bourgeoisie traditionnelle, dont les valeurs servent de rempart au capitalisme fou – sans pour autant représenter une alternative anticapitaliste –, il n’en va pas de même pour les deux autres protagonistes. L’ancien Premier ministre, et ex-directeur général de la banque d’affaires Rothschild, préfigure le néolibéralisme, c’est-à-dire le capitalisme inhumain qui asservit les hommes en les soumettant au désir compulsif de consommer. Mais ce basculement d’un capitalisme traditionnel à un capitalisme libéral est freiné par le conservatisme du gaullisme, qu’il faut donc liquider à tout prix. C’est là qu’intervient « Dany le rouge », le (libéral)-libertaire. La libéralisation totale des mœurs qu’il prône permet d’émanciper les Français des vieilles valeurs – certes parfois étouffantes –, pour les soumettre à l’idéologie de la consommation de masse. Ce libertarisme – qui n’a pas grand-chose à voir avec le libertarisme authentique – défend une libéralisation de la conscience de classe au profit de l’assouvissement des envies. La séduction du capitalisme peut enfin atteindre son apogée et l’illusion consumériste paraît indépassable. Mai 68 annonce alors le partage du gâteau entre les trois pouvoirs du consensus suivant : social-démocrate, libéral, libertaire. Au premier, on laisse la gestion administrative, au second la gestion économique, enfin au dernier celle des mœurs nécessaires à l’avènement d’un marché du désir. La conséquence est un asservissement sans précédent dans une société où tout semble permis mais où, en réalité, rien n’est possible.

    https://comptoir.org/2015/02/21/clouscard-et-la-volonte-de-refonder-le-communisme/

      +11

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  • Gavroche // 11.05.2018 à 08h52

    Si je comprends bien le sens de cet article, se basant sur quelques exemples effectivement assez parlants, tous les « gauchistes » de 68 ont retourné leur veste. Tous des joufflus, des vendus, des salauds.

    Que pouvait dire d’autre M. de Castelnau (qui comme ceux qu’il cite, est quand même un « fils de ») qui est aussi l’avocat du PC ?

    Le livre de Ludivine Bantigny, qui elle est historienne (regardez sa fiche wikipédia, vous serez informés) ne dit pas tout à fait la même chose, et même exactement l’inverse :

    – mai 68 n’a pas commencé à Paris le 3 mai, comme le dit M. de Castelnau
    – ce n’est pas seulement un mouvement étudiant
    – mais surtout, le PC et la CGT ont joué un rôle très ambigu.

    Citation (pour faire court, source l’article de Siné mensuel de ce mois)

    … car la ligne du parti communiste, c’était la voie française au socialisme. Et ça ne sera pas une révolution, ce ne sera pas Pékin ou La Havane, mais la voie française. Le programme commun de la gauche, déjà.

    Il faut dire que lors des élections législatives de 67, la gauche a failli l’emporter.

    Et du coup, tout ce qui peut troubler cette stratégie est dangereux.

    Quant aux « gauchistes » (c’est le vocable qui revient tout le temps, dit Ludivine Bantigny) sont soit naïfs, soit romantiques, soit manipulés, voire pire.

    Certains dirigeants du PC laissent entendre qu’ils seraient, pour certains, des flics, en tous cas qu’ils feraient le jeu du pouvoir en voulant créer une situation de guerre civile. La direction de la CGT, elle, met en avant des revendications matérielles, notamment des augmentations de salaire. Au-delà, le reste n’est que littérature.

    Georges Séguy, qui dirigeait alors la CGT, déclare dans ses mémoires que De Gaulle lui avait expliqué : au fond, on a au moins un intérêt en commun, faire cesser cette grève, et ensuite, on verra qui remporte les élections.

    Me rappelle Thorez « il faut savoir arrêter une grève…

    Ou Martinez, qui réclame « du pouvoir d’achat ».

    Comme si ce n’était pas le seul tout petit pouvoir qui nous reste, et que notre horizon devait se limiter à « naître, consommer, mourir » …

      +11

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    • Kiwixar // 11.05.2018 à 09h07

      « notre horizon devait se limiter à “naître, consommer, mourir” …»

      Je vous trouve bien naïf. Pour l’oligarchie, ce n’est pas notre condition de consommateur qui les intéresse, mais notre condition de serf/esclaves, à ceci près que les serfs médiévaux étaient moins ponctionnés, et les esclaves mieux nourris et entretenus.

      Proposez à l’oligarchie un choix entre (a) une armée de robots apaisant tous leurs besoins/désirs (y compris sexuels) mais sans consommateurs pour leurs usines (polluantes) et (b) les serfs consommateurs actuels que nous sommes, polluants, râleurs, cons à manger du foin, prêts à mettre leurs têtes au bout d’une pique. Le choix sera vite fait. Quelques progrès à faire dans les androïdes, voir la série Westworld.

        +8

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      • Gavroche // 11.05.2018 à 11h07

        @ Kiwixar :

        Citation : « Je vous trouve bien naïf. Pour l’oligarchie, ce n’est pas notre condition de consommateur qui les intéresse »

        Allez donc dire ça aux directions syndicales…

        Citation : « les serfs médiévaux étaient moins ponctionnés, et les esclaves mieux nourris et entretenus »

        Je crois que les pauvres de cette époque auraient eu un autre avis.

          +4

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    • bobforrester // 11.05.2018 à 12h03

      J étais sur le pont. Les cfdtards sympathisaient avec les gauchards et nous repondaient  » voyez le tiers monde quand on reclamait l unite pour obtenir l echelle mobile des salaires.
      Ces petits bourges cadres freinaient des 4 fers terrorises par la force du pcf et de la cgt. Tous prêts aux pires compromissions voire trahisons. Et on aurait dû lancer nos troupes à l assaut du pouvoir….qui n attendait que ça pour ns mettre en piece.
      Ah oui une soi disant historienne ns accuse d avoir eu une attitude ambiguë!
      Cette ignorance est plutôt triste pour elle!
      Ns avons obtenu le maximum compte tenu du rapport de force. J en ai largement beneficie en passant du proletariat au statut d etudiant surveillant.
      il faut quand même reconnaître qu on a aussi liquidé les restes d une socité patriarcale autoritaire obsolete.

        +3

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    • lon // 11.05.2018 à 12h41

      Faut se replacer dans le contexte de l’époque , la guerre froide, le rideau de fer, etc.., la main-mise américaine sur l’Europe de l’Ouest , une révolution dans le sens traditionnel du terme suite à Mai 68 et c’était à coup sûr le Chili 1973 , peut-être pas aussi sanglant mais un bon coup de massue quand même . A propos de Massu ( e) , quiconque a fait son service militaire dans les années 60 ou 70 pourra témoigner que le corps des officiers de la Grande Muette était du plus pur jus catho-ultra conservateur , où le fait d’avoir milité dans une organisation de gauche vous faisait classer dangereux terroriste à surveiller . Comment l’armée française aurait réagi ? Je vous laisse deviner . La direction du PC de l’époque a fait preuve d’intelligence et de grand sens politique, et la CGT en a profité pour engranger des avantages sociaux bien mérités .

        +3

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    • Karim Wilmotte // 11.05.2018 à 14h22

      Et puis, on regarde le résultat… et l’analyse du PCF était correcte.
      Quand on peut, toujours se référer à la réalité matérielle.
      C’est bien une attitude gauchiste de faire l’inverse.

        +0

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  • Catalina // 11.05.2018 à 09h35

    “naître, consommer, mourir” …
    S’empoisonner aussi un peu, faut que les trusts pharmaceutiques vivent.
    (Pour exprimer une idée construite. ;O) )

      +2

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  • gotoul // 11.05.2018 à 09h52

    Le PCF, toujours stalinien 15 ans après la mort de Staline, a pesé de tout son poids ( très important à l’époque ) pour étouffer ce mouvement subversif très international. Et 50 ans après il essaie encore de faire croire qu’il y a joué un rôle essentiel. C’est vrai dans le sens où il a été un des fossoyeurs de Mai 68. ( voir par ex.  » la reprise du travail aux usines Wonder » :
    https://www.youtube.com/watch?v=ht1RkTMY0h4 ).
    Mai 68, comme tout ce qui est extraordinaire, est un épisode de l’histoire de France que chacun essaie de récupérer et les ringards ne sont pas les derniers à essayer, a posteriori, de se donner le beau rôle.
    Sinon il n’est pas impossible que la CIA y ait joué un rôle…
    Bonne journée.

      +7

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    • bobforrester // 11.05.2018 à 12h15

      Etouffer le mouvement? Vieille insulte gaucharde de petit bourge qui n a pas vecu comme moi la haine des anards à l egard du pcf, la terreur des cfdtards à l égard des ouvriers et qui n a pas evalué sur le tas le rapport de force. Le militarisme n attendait que ça pour réediter les massacres de la Commune. De Gaulle cette vieille ganache autoritaire prêt à jouer les Galifet !

        +4

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      • gotoul // 11.05.2018 à 14h25

        Pourquoi me traiter de « petit bourge », bobforrester ? Désolé pour vous, mais je ne fais pas du tout partie de cette catégotrie sociale.
        Le PCF a beaucoup évolué depuis cette époque, …et surtout la plupart des militants CGT sur le terrain sont formidables, idem pour des militants CFDT, FO, SUD… Sont-ils si satisfaits des instances parisiennes? C’est une autre histoire.

          +5

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    • Karim Wilmotte // 11.05.2018 à 14h24

      La reprise a été votée…
      Mais bon, c’est moins anti-PCF/CGT.

        +0

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  • Marc Michel Bouchard // 11.05.2018 à 09h59

    La gauche en France en résumant a démarré officiellement en 1789, en combattant l’hérédité du sang sanctifié, la légitimité des pouvoirs par la transmission du sang dans l’aristocratie, puis un peu plus tard contre la transmission des pouvoirs par l’église, l’État, la reproduction des classes sociales, l’esclavage des corps par l’esclavagisme puis par le salariat déqualifié et inégal, le constat de pouvoirs abusifs jusque dans le statut de personnes vus comme purs malades mentaux ou sexuellement anormaux en tant que non hétéros, l’arbitraire du racisme, du pouvoir masculin capitaliste ou traditionnel. La finalité c’est d’aboutir à la table rase de tout y compris des nations comme d’un État qui garantit justice et une certaine redistribution sociale ce qu’un Macron se donne la mission de faire avec brutalité. Plusieurs dont moi sont marqués par la gauche historique mais ne se retrouvent plus dans le refus d’une transmission populaire et nationale, d’une dévalorisation de la laïcité qui est de gauche pourtant. Le dilemme est là. Que devient la gauche? Si la gauche de 68 est maintenant celle du néolibéralisme dit libertaire. Cette évolution là n’est plus qu’une hégémonie en 2018, dont cet atlantisme U.S que De Gaulle mettait en sourdine et qui là explose sous la servilité d’un Macron, le même qui croit à la souveraineté de Bruxelles et non à celle des Français! M.Castelnau démontre que mai 68 a donné Macron. Le lointain serait à gauche en sachant que la négation tranchée du proche assimilé à la droite comporte ses dangers aussi. Transmettre un ensemble ce n’est pas revenir à la monarchie.

      +5

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    • Sandrine // 11.05.2018 à 11h32

      Depuis 1789, la gauche prône l’autonomie du sujet: autonomie par rapport à la tradition, par rapport à la religion, par rapport à la nature et par rapport à la culture. On ne naît pas Homme, on le devient et c’est à l’Homme que doit revenir le droit de décider du bien et du mal. Ajoutez à cela que tout se fait dans le sens d’un progrès inéluctable.
      Voilà la gauche issue de la révolution française. Macron s’y inscrit en droite ligne.
      Mais c’est moins vrai pour les marxistes qui, à de nombreux égards peuvent être plutôt vus comme des chrétiens sécularisés (non-orthodoxes, « hérétiques » bien-sur)

        +1

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      • Alfred // 11.05.2018 à 12h01

        « Mais c’est moins vrai pour les marxistes qui, à de nombreux égards peuvent être plutôt vus comme des chrétiens sécularisés (non-orthodoxes, « hérétiques » bien-sur) »
        C’est très bien vu. C’est une idée de vous ou vous l’avez vue ailleurs (simplement pour la voir plus développée)?

          +2

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        • Sandrine // 11.05.2018 à 12h29

          L’idée du marxisme comme religion séculière promettant le paradis sur terre a été déjà été développé par de nombreux auteurs. Je ne sais pas qui en est à l’origide (peut -être R.Aron?).
          Cette parenté idéologique entre marxisme et christianisme explique peut-être la haine farouche que l’Eglise catholique a longtemps voué aux mouvements qui se réclament du marxisme. C’est très intéressant à ce propos d’étudier le discours de l’eglise au sujet des apparitions de Fatima (pendant lesquelles la vierge est sensée avoir condamné la révolution russe) et ensuite dans un autre registre, par rapport à la théologie de la libération.

            +3

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      • Karim Wilmotte // 11.05.2018 à 14h25

        Sauf que Macron est de droite.
        Et peu s’appuyer sur ses alliés objectifs du FN/Identitaires pour attaquer les mouvements.

          +1

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        • Sandrine // 11.05.2018 à 15h09

          Pouvez-vous définir ce que vous appelez la droite ?

            +1

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          • Karim Wilmotte // 11.05.2018 à 16h21

            La défense/non-reconnaissance de l’inégalité sociale.

              +2

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            • Sandrine // 11.05.2018 à 18h07

              Macron mène effectivement une politique qui favorise les plus riches mais en prétendant que c’est pour moderniser le pays et au final pour permettre aux plus pauvres de mieux s’en sortir. Il insiste également de manière outrancière sur la nécessité de libérer la société des liens qui empêche l’égalité des chances pour les minorités supposément dominées (femmes, gays, etc.).
              Pour moi, la droite se caractérise par la légitimation de l’inégalité sociale dans le but de maintenir un ordre (ordre d’origine divine ou naturelle); ça peut se traduire par une société de castes, ou d’apartheid de type nazi quand il s’agit d’une droite dure; ou par une simple défense de la tradition (ou de la « nature humaine », ce qui revient au même ) dans les versions plus soft et plus libérales.
              Le libéralisme est fondamentalement une idée de gauche (au sens de la gauche de 1789)… et quoique on en dise, le libéralisme et la société de marché ont besoin d’un état fort, car le marché n’est pas quelque chose de naturel mais au contraire quelque chose que l’on institue et qui doit être contrôlé. Le marché est sensé organiser l’egalite de tous devant l’accès aux biens (et la rétribution au mérite) ; ce à quoi la « vraie » droite répond qu’il s’agit d’une utopie… Et les marxistes que cette utopie ne pourra réellement réaliser se réaliser si les moyens de production sont répartis démocratiquement

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              Alerter
        • Alfred // 11.05.2018 à 17h26

          Votre analyse ne résiste pas à l’examen de la réalité. Ce sont les black blocks qui en mettant le feu « attaquent » les mouvements: 1) en offrant aux médias tricheurs des images émotionnelles choc à même d’occulter le reste des mobilisés et leurs mots d’ordre. 2) en faisant fuir des cortèges les vieux, les chétifs, ceux qui ont leurs bambins sur les bras bref en allegeant les cortèges de tous ceux qui ont une bonne raison de craindre les débordements.
          Bref ce ne sont pas les identitaires (au demeurant peu nombreux) qui ont attaqué frontalement les mobilisations mais bien les black blocks qui les ont attaques indirectement. Ce sont eux les alliés objectifs de Macron. Macron étant bien comme vous le dites de droite, ça la fout mal.

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          Alerter
          • Sandrine // 12.05.2018 à 11h11

            Comme il le dit lui-même , Macron est « et de droite et de gauche ». Il est de gauche car il s’inscrit dans la tradition libérale-libertaire décrite plus haut ; mais il est aussi de droite car le libéralisme, pour lui, est un instrument pour défendre l’ordre établi et permettre aux hiérarchies en place de se perpétuer.
            Macron est comparable à Tatcher ou à Reagan, qui en leur temps ont aussi utilisé l’arme du libéralisme pour sauver l’ordre en place (les hiérarchies de l’argent).

              +1

            Alerter
            • Alfred // 14.05.2018 à 15h26

              Vous le dites vous même avec raison: Macron est comparable à Tatcher ou à Reagan (un peu de la droite de la gauche alors un peu quand même?).

                +0

              Alerter
  • Sandrine // 11.05.2018 à 10h10

    Comment expliquer que un mois de blocage d’universités dans la capitale accompagné de quelques heurs avec la police ait pu entraîner un tel bouleversement des mœurs (rapport avec les professeurs, changement dans le code de la famille au sujet du divorce, de l’heritage,etc.) si peu de temps après (début des années 70).
    Comment se fait-il aussi que le pouvoir ait capitulé si vite(quelques semaines de manifs)?
    Quand on compare avec ce qui se passe actuellement, ça pose question.

      +5

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    • lon // 11.05.2018 à 12h30

      Parce que la société française/occidentale était mûre pour ça , et que la génération née de la guerre ou peu après , celle qui a eu 20 ans dans les années 60 , est une génération de rupture quasi complète avec le monde d’avant la 2ème guerre mondiale . Il n’y a pas eu besoin de complot ou autre grotesquerie colportée ici-même ( Cohn Bendit agent de la CIA ? pfff , c’est lui faire trop d’honneur ) . Il y a des mouvements historiques qui adviennent , peu importe la couleur politique des acteurs qui l’accompagnent ou la rationalisation philosophico-politique qu’on leur plaque pendant ou après . .

        +5

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  •  » déplorable »21 // 11.05.2018 à 11h13

    ALERTE ! ALERTE ! à mes « amis » commentateurs progressiste !!
    Nous avons ici une parfaite récupération / manipulation des analyses de Clouscard /Michéa, etc . A travers cet article c »est MARION MARECHAL LE PEN qui vous parle. C’est la pure ligne Conservateur/ libéral ( une position incohérente qui vise uniquement à récupérer des bulletins ) Allez voir le site de  » Causeur » https://www.causeur.fr/ ou écrit Mr de Castelneau et vous comprendrez ! Oui le capitalisme est un phénomène social total : économie ET culture et pour le dire vite : oui le  » mariage pour tous » , l ‘ écriture inclusive , le néo féminisme de marché, une bonne partie de l’écologisme sont à maints égards des saloperies libérales ! mais le pauvre Mélenchon ne choisi pas ses électeurs et ils faut souvent se boucher les oreilles devant tant d’inculture. ET ALORS ! DE QUOI LA HAINE EXCLUSIVE ANTI – ZADISTE, BLOQUEURS, MELENCHON EST-ELLE LE NOM ?
    Mr de Castelneau regarde Mai 68 depuis les années 1980. Toujours la même erreur ( volontaire ) LE BEBE AVEC L’EAU DU BAIN ! Pour ma part j’ai lu Clouscart, Michéa, Lasch il y a 10 ou 20 ans quand ces livres sont sortis ! je me sentais bien seul !! et je préférerais toujours un jeune bourgeois qui lit Marx ( Angot peut-être pas ! ) à un crétin d’HEC dont le seul « rêve » est la conformité sociale.
    Alors oui, ne laissons pas la critique du capitalisme sociétal à l’extrême droite libérale; il y a du boulot je sais mais allons -y !!

      +7

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    • Alfred // 11.05.2018 à 13h34

      Je n’ai pas compris votre commentaire.
      Vous regrettez que des idées auxquelles vous adhérez (et vous ne semblez pas le seul) fassent leur chemin? Les idées ont des propriétaires ?
      Il me semble que quand nos idées inseminent le camp d’en face c’est que l’on est proche d’une victoire idéologique (ce qui s’est passé par exemple dans l’autre sens quand la gauche s’est convertie au marché). À ton vu les Chicago boys s’alarmer que les travaillistes anglais choisirent un Tony Blair ? Ben non ils étaient ravis. Ils avaient gagné.
      Donc c’est tout bénéf si vos idées prennent de l’ampleur au point d’être récupérées.

        +6

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  • bobforrester // 11.05.2018 à 11h47

    Oui cet article est remarquable. J etais sur le pont en 68 militant pcf et je témoigne de la justesse de ce resumé analyse.

      +3

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    • Alfred // 11.05.2018 à 12h36

      C’est marrant ça. Les leaders soixantehuitards ont eu la trajectoire que l’on connait et vous ancien pcf, si je ne me trompe vous faisiez traiter de fachiste il y a quelques jours à la suite d’un article de mr Naba. C’est épatant.

        +5

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  • caliban // 11.05.2018 à 12h04

    C’est bien de dénoncer les imposteurs. Mais cela aurait été mieux de tenter d’expliquer leurs reniements plutôt que d’assener des sentences définitives du genre : « Qu’on ne vienne pas me dire qu’ils ont changé, ils ont toujours été comme ça, du côté du manche, pratiquant le diptyque rodé : provocation puis trahison. »

    Une explication posée aurait demandé un peu plus d’efforts de recherche et d’analyse. Et de la réflexion sur ses propres évolutions.

    Jouer les éditocrates vengeurs et donneurs de leçon n’apporte rien. Si ce n’est à l’auteur qui se fait plaisir.

      +6

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  • fox 23 // 11.05.2018 à 12h11

    Très bon texte, ayant 72 ans, j’ai vécu ces événements côté salariés et si la manif que vous citez fut impressionnante, que dire de celle du 13 mai où il fallut un… certain nombre d’heures pour aller de la république à Denfert-Rochereau ?

    Souvenir aussi des bourgeois et de leurs descendants qui « s’y croyait déjà » et leurs slogans « Marchais, salaud le peuple aura ta peau ! » entre autres en allant à Charléty. Vous avez la possibilité de remplacer par Séguy.
    Parce qu’ils se prenaient pour le peuple, ce qui leur permettait, bien sur de décider pour lui !
    Dernier point les dernières manifs étudiantes où l’on voyait des types d’une quarantaine d’années couper des arbres à la tronçonneuse, le truc le plus courant bien entendu pour un travailleur ou un étudiant (un peu attardé). Vous avez dit provocation policière ?

      +3

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    • bobforrester // 11.05.2018 à 12h20

      J ai ete temoin des agissements de cette racaille (des lumpens qui hantaient la gare dubNord)appelant des jeunes à casser le bitume place Magenta. Ailleurs c etait le SAC milice gauliste qui faisait le boulot. Moi 74 ans. Militant pcf alors. En service H24 pendant les grdes manifs et greves.

        +2

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  • FrédéricB // 11.05.2018 à 12h16

    Merci à gotoul pour le lien sur ” la reprise du travail aux usines Wonder”. Ne pas oublier qu’ensuite Wonder a été liquidé par Bernard Tapie qui a fait son beurre en dépeçant l’entreprise. Et Tapie (bien que jouflu) n’était pas vraiment un gauchiste de Mai 68…

    Ne pas oublier non plus que le PCF était à l’époque un parti inféodé à Moscou (voir les livres de Philippe Robrieux), dirigé à partir de 1972 par un George Marchais qui avait été travailleur volontaire en Allemagne durant la guerre, ce qu’il cachait soigneusement, permettant aux soviétiques de le tenir en laisse.

    Dans ce contexte, les vitupérations de Régis de Castelnau contre les gauchiste « jouflus », préoccupés par la préparation de leurs vacances et cause de tous les maux de la société actuelle me semblent bien ridicules…

      +4

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  • Aksavavit // 11.05.2018 à 12h20

    Toujours le même ouvriérisme traditionnel du PCF poststalinien chez M. de Castelnau.
    Il a bien sûr en partie raison. Les étudiants dans leur écrasante majorité étaient des fils de (petits-)bourgeois, et bien entendu une partie des leaders étudiants qui ont alors émergé n’étaient que des arrivistes qui ont très vite négocié leur influence périssable et leur renommée contre des postes rémunérateurs dans l’intelligentsia du capital.
    Mais M. de Castelnau n’a raison qu’en partie seulement. Car le mouvement de Mai 68 en France s’inscrivait bien dans la dynamique mondiale de rejet du capitalisme et de l’impérialisme qu’il décrit.
    Ce n’est pas la faute aux révolutionnaires étudiants si les portes des usines leur sont restées fermées. Le PCF et la CGT, en effet hégémoniques à l’époque et notoirement inféodées à l’URSS, leur en ont interdit l’accès y compris par la violence physique, pour des raisons stratégiques.
    Et aux nombreux traîtres que cite M. de Castelnau (Daniel Cohn-Bendit, Edwy Plenel, Henri Weber, etc.), en faisant à peine une petite exception pour Alain Krivine, on pourrait opposer une tout aussi longue liste de ceux qui n’ont jamais trahi : feu Daniel Bensaïd, Henri Maler (fondateur d’Acrimed), Robert Linhart, Gilles de Staal et tant d’autres moins connus…

      +11

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    •  » déplorable »21 // 11.05.2018 à 14h05

      Merci de votre commentaire bcp + posé que le mien précédent sous forme de réaction coup de gueule à cet article.
      En effet , cette critique du  » gauchisme  » historique aussi juste qu’elle soit s’étale aujourd’hui dans toute la presse et blog libéraux avec un appétit et une jouissance non dissimulée. Elle se complète étrangement d’une véritable haine des mouvements contemporains ( nuit debout, zadiste, tolbiac ) complètement disproportionnée avec l’ampleur réelle de ces mouvements. ( voir la prose de mr de Castelnau , on croirait écouter BFM ! )
      Sans jamais proposer aucune alternative évidemment . Effectivement on peut rire de toutes les bêtises sociétales qu’ils trimbalent mais il est où l’autre cortège? Je trouve étrange d’en faire les ennemis principaux. Comme j’ai coutume de dire à propos de ces Djeunes : « ils disent pas mal de conneries mais ils ont un bon fond !!  » Celui du rêve d’un monde meilleur.
      A ce sujet la coïncidence de l’actualité est significative : Finalement « Le black blocs de base » qui explose une vitrine de Macdo ne fait -il une bonne analyse après  » l’explosion  » de l’économie européenne ( sortie de l’accord iranien ) par les Etats unis . Bon allez Mr De Castelnau faites nous un bel article demandant le BOYCOTT des mac-do .

        +5

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      • Fritz // 11.05.2018 à 15h02

        En effet. La critique nécessaire de mai 68 (et d’abord, de sa version libérale-libertaire que les années 80 ont imposée) ne doit ni condamner la jeunesse actuelle, ni discréditer a priori les mouvements contestataires ou alternatifs.

          +0

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      • Gavroche // 11.05.2018 à 15h36

        Fort juste.

        Mais en lisant quelques uns des articles de M. de Castelnau sur Causeur, on ne peut qu’être atterré…

        Comme celui où il justifie la décision des juges de qualifier le viol d’une gamine de 11 ans en simple agression sexuelle. Dixit : ce n’est pas à la rue de juger…

        Ou celui dans lequel il défend Christine Boutin, ou Bernard Tapie. Ou Barbarin…

        Ou lorsqu’il tape sur Philippe Poutou « agent de Macron »…

        Ou celui du « gauchisme infantile » des facs. A se demander s’il n’y a pas de synonyme au mot « gauchisme » ?

        Bref, je trouve quand même étonnant que la prose de cet auteur se retrouve ici.

        En tous cas, avec de tels personnages, qui savent tout mieux que toute le monde et conchient toute voix même un peu discordante, la « convergence des luttes » n’est pas pour demain.

          +5

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        • Bellettre // 11.05.2018 à 19h51

          Relisez bien l’article de monsieur De Castelneau du 29 octobre 2017 à laquelle vous faites certainement allusion. Justement, il n’a aucune acrimonie et rend – à sa façon – une « homélie » à ses personnages connus de nous tous.
          http://www.vududroit.com/2017/10/eloge-tetes-de-turc/
          Par ailleurs, pour l’avoir lu, votre propos est très déplacé concernant l’article de Causeur.

            +2

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      • ouvrierpcf // 11.05.2018 à 16h05

        en quoi les » nuit debout  » ont fait évoluer les mobilisations des jeunes de banlieue ,des campagnes, des cités populaires ou les retraités des postes de l’éducation nationale du bâtiment des commerces? ou les ont associer
        En quoi les zadistes sont ils exemplaires ? pour la République la Commune le département les syndicats les associations type 1901 ?
        Des alternatives pourquoi pas la sortie de l’UE? le rejet des réformes européennes l’application de l’article 50 du TFUE ?
        LE black machin, c’est qui c’est quoi? les anti fa à la rigueur eux ont un but une logique politique et même sociétale
        que vient faire l’accord iranien dans cette galère ? pourquoi pas les prévisions météo de demain ou du prochain week end

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        • Aksavavit // 11.05.2018 à 19h29

          @ ouvrierpcf
          Votre commentaire est difficile à suivre. Il n’est pas question dans l’article des Nuits debout ni des zadistes.
          Sans doute répondez-vous à une parenthèse de  » déplorable »21.
          Pour ce qui est d’aujourd’hui, de toute façon, tout le monde se trompe. La priorité n’est plus à la révolution mondiale mais à la survie de l’humanité.
          7 milliards et demi d’humains, 9 milliards pour 2030, c’est plusieurs milliards de trop pour la planète. Donc, quels que soient les moyens, dont la plupart risquent de ne pas être amusants, ce dont ni les zadistes ni les nuitdeboutistes ne semblent avoir conscience, nous allons vers une réduction forcée de la population.
          En attendant, étripons-nous gaiement entre partisans du grand Staline, du génial Trotski ou du Grand Timonier Mao Zedong (ceux-là ont presque disparu, sauf au Népal et au Tamil Nadu où la Chine les finance pour emm… le gouvernement indien).
          Bonne soirée quand même !

            +0

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          • Sandrine // 12.05.2018 à 11h21

            Votre commentaire me rappelle la théorie de l’espace vital développé en Allemagne a l’epoque de la 1ere guerre mondiale et qui prévoyait l’extermination par la faim d’au moins 20millions de soviétiques pour que puisse continuer à survivre la belle culture allemande… certains ont d’ailleurs leurs tenté de la mettre en application au moment de la deuxième guerre mondiale avec les résultats que l’on connaît.

              +0

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  • LBSSO // 11.05.2018 à 13h01

    Un énième règlement de compte entre « communisme » et « gauchisme ».
    Il apparaît ailleurs clairement dans cette citation: « Allez camarade Mélenchon, encore un effort pour être enfin sérieux sur cette question du gauchisme qui aujourd’hui comme hier, constitue un obstacle à la constitution de « l’unité populaire » que vous appelez de vos vœux » (http://www.vududroit.com/2018/05/casseurs-camarade-melenchon-effort-appeler-chat-chat/ ) ainsi que dans cet autre article de R de Castelneau http://www.vududroit.com/2016/04/nuit-debout-misere-du-gauchisme-politique/ . Dans ce dernier, il moque  » le stand vegan tenus par des militants verdâtres » , »les antispécistes de L-214″ , « l’agriculture et la biodynamie » , les « Robin des toits »  » ,etc. .
    J’attends, d’une personne de ce niveau, davantage une analyse permettant de cerner les raisons de l’attractivité de ces mouvements ou associations.
    R De Castelneau rapporte: « À une jeune caissière d’un Subway situé à quelques encablures de la place de la République, un participant demandait si elle allait venir à Nuit debout, les sourcils froncés, sa réponse fut très claire : « Où ça ? ».

    Si elle ignore Nuit Debout, Il est peu probable toutefois que cette employée ait sa carte au PC.Pour quelle(s) raison(s) ? Cette réflexion m’aurait intéressé.

      +1

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    • Apu R // 11.05.2018 à 14h40

      Vouaip. Petit rappel pour savoir qui est ce bon Régis de Castelnau : un ancien client du P.S. tendance Guérini et un lobbyste des industries polluantes. Extrait :

      En septembre 2009, la fédération PS des Bouches-du-Rhône organise lors de ses assises militantes un atelier sur l’économie verte. Pour débattre des «réelles opportunités» et des «nouvelles filières» du développement durable, le PS local invite deux connaisseurs, Jean-Marc Nabitz, «président de la société 3N concept», et Régis de Castelnau, avocat parisien «spécialiste des problématiques liées au droit de l’environnement et des collectivités locales».

      Mauvaise pioche : les deux experts en développement durable se révèlent aujourd’hui bien plus proches des intérêts des industriels du déchet que des préoccupations écologiques. Le premier vient d’être mis en examen dans l’enquête sur des marchés publics truqués des Bouches-du-Rhône pour «association de malfaiteurs, corruption passive et blanchiment en bande organisée», tandis que les enquêteurs soupçonnent le second d’avoir donné des conseils pour le moins intéressés à Marseille Provence Métropole (MPM), la communauté urbaine de Marseille, concernant son incinérateur.

      Régis de Castelnau, avocat au double jeu

      Le cabinet de cet avocat parisien, consultant de la communauté urbaine de Marseille sur le dossier de l’incinérateur, a lui également bénéficié d’un virement de 170.000 euros de la société de Jean-Marc Nabitz. En avril 2011, La Lettre A avait déjà révélé que Régis de Castelnau était par ailleurs consultant pour Urbaser en Guadeloupe.

      De quoi jeter un nouveau regard sur l’audit qu’il avait réalisé en 2008 pour MPM sur l’avenir de l’incinérateur. A l’époque, les socialistes, qui avaient pris par surprise la présidence de la communauté urbaine, s’interrogeaient sur l’opportunité de stopper ce projet colossal et décrié lorsqu’ils étaient dans l’opposition.

      Solution fermement déconseillée par cet audit, qui soulignait que «MPM aurait à verser pour arrêter l’incinération au minimum 450 millions d’euros (voire) 500 millions d’euros ou plus»… Aujourd’hui, le conflit sur les surcoûts de la construction de l’incinérateur se poursuit et pourrait coûter des dizaines de millions d’euros à MPM.

      Régis de Castelnau était également au cœur du «schmilblick» imaginé par Alexandre Guérini pour régler un différend financier qu’il avait avec l’Agglopole Provence au sujet d’une de ses décharges.

      Selon les écoutes, les deux frères Guérini auraient intrigué pour que la collectivité locale, c’est-à-dire la partie adverse, prenne leur ami Régis de Castelnau comme conseil. Ce qui vaut aujourd’hui à Jean-Noël Guérini de se retrouver mis en examen pour association de malfaiteurs et mis en retrait du PS.
      (source Mediapart, 5 octobre 2011), ici (payant) :

      https://www.mediapart.fr/journal/france/051011/les-curieux-conseillers-en-developpement-durable-du-ps-marseillais

        +5

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      • LBSSO // 11.05.2018 à 20h28

        Je comprends et trouve intéressant que vous partagiez ces précisions au regard de mon expression « personne de ce niveau ». Je plussoie.
        Toutefois, à ma connaissance R de Castelneau n’a pas été condamné depuis votre article de 2011.Peut-être cela adviendra-t-il ?Je l’ignore.
        D’autre part, je m’efforce de ne pas m’intéresser « Au qui parle ? » au moins dans un premier, deuxième puis troisième temps.
        D’ailleurs dans le billet sur la Syrie d’aujourd’hui dans un mécanisme inverse, quelques commentaires sont du style : »J Landish a a écrit cela donc il est un propagandiste anti-Assad » (au lieu de débattre , comme d’autres heureusement l’ont fait du fond). Et bien c’est faux de qualifier ainsi J Landish et cela devrait « servir de leçon » aux auteurs de ces commentaires.
        C’était la énième position anti-gauchistes de R de Casteneau.Le niveau intellectuel de cette personne devrait lui permettre de nous expliquer pour quelles raisons des personnes se tournent vers des idées qui lui apparaissent saugrenues.Je trouverai son opinion (en dehors de toute poursuite judiciaire le concernant), comme souvent ,intéressante.

          +2

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        • Apu R // 11.05.2018 à 21h00

          Vous avez tout à fait raison. C’est un procédé de flemme intellectuelle de plus en plus répandu dans les espaces de discussion que de se contenter de regarder qui parle, et de faire le procès ad personam comme si cela suffisait. Pour ma part, cela éclaire l’origine de certaines de ses obsessions narquoises.

          Sur les points que vous soulevez (la raillerie anti-écolo assez bas de plafond), on y voit mieux l’origine en matière de camp dans lequel il croit se situer : « je suis un homme de science, les écolo ne sont que des obscurantistes ignares, etc. »

          Sur le reste de Nuit Debout, j’y vois, comme Finkielkraut, un biais cognitif qui ne fait y voir que ce qu’on a absolument voulu y trouver. Un Bernard Friot, pas du genre à flatter qui que ce soit, portait un tout autre jugement, par exemple : il y trouvait des gens plus informés qu’on pouvait le croire, et qui savaient par exemple fort bien faire la différence entre revenu de base et salaire à vie.

            +1

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  • Owen // 11.05.2018 à 15h01

    Si on se remet à l’époque, on a affaire au poids du baby boom, qui a biberonné au nouveau rêve américain (La fureur de vivre, West Side Story, Kennedy et Martin Luther King…), qui a assisté en spectateur au souffle des décolonisations après guerre, avec l’émancipation des peuples, sans compter l’URSS et la Chine qui semblaient démontrer qu’on pouvait vivre sans capitalisme. Largement de quoi alimenter un romantisme politique écervelé.
    Cette génération été confrontée à celle des parents, qui portait les stigmates de la guerre, des souffrances et privations et des efforts de la reconstruction: facile d’imaginer la grisaille et les discours moralisateurs.

    Ici, une intervention de Raymond Aaron « à chaud » quelques jours après les évènements qui rappelle le contexte politique de l’époque, tente d’expliquer ce choc générationnel, et évoque le retour du vieux fond libertaire français (pendant au centralisme jacobino-napoléonien ?). https://www.youtube.com/watch?v=_DzyjeuaDd4

    Dit autrement, si mai 68 n’avait pas existé, est-ce que la situation aujourd’hui serait différente ? Meilleure ? Pire ?

      +2

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  • Bellettre // 11.05.2018 à 19h52

    Relisez bien l’article de monsieur De Castelneau du 29 octobre 2017 à laquelle vous faites certainement allusion. Justement, il n’a aucune acrimonie et rend – à sa façon – une « homélie » à ses personnages connus de nous tous.
    http://www.vududroit.com/2017/10/eloge-tetes-de-turc/
    Par ailleurs, pour l’avoir lu, votre propos est très déplacé concernant l’article de Causeur.

      +1

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  • Yanka // 12.05.2018 à 00h24

    Le problème est souvent, avec le recul, de mettre dans le même sac le mouvement étudiant, les gauchistes et la jeunesse, tout cela regroupé sous le vocable de hippies ou de crasseux. Il y avait un réel problème dans les facs en 68 avec la surabondance des « baby boomers » (gouvernements imprévoyants). La jeunesse, fortement représentée dans la société, était turbulente et souhaitait plus de liberté, plus de rock, plus de sexe (mouvement du 22 mars), plus de drogue aussi. Ne pas négliger l’importance du LSD et de la musique dans l’explosion de la jeunesse à cette époque. Voir à cet égard le livre récent (« C’est une maison bleue… ») de Phil Polizatto, ancien leader d’une communauté de hippies à San Francisco, et s’intéresser aux « Merry Pranksters » de Ken Kesey, à Timothy Leary, qui sont à l’origine des mouvements hippies et de la consommation de LSD ayant permis un essor musical sidérant et riche. Ensuite il y avait les gauchistes, des jeunes aussi, mais très politisés, aux intentions pas toujours nettes (la révolution plutôt que des aménagements ou des améliorations). Mai 68, c’est tout ça, pas forcément coordonné. Il y avait des convergences, mais aussi des tensions. 50 ans plus tard, on regarde ça comme un mouvement fédéré, comme si toute la jeunesse convergeait vers un même but. Et l’on voit qu’un type de gauche comme Castelneau n’était pas du tout dans le mouvement.

      +1

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  • Krystyna Hawrot // 12.05.2018 à 13h48

    Je défendrais moins Krivine que Jacques Sauvageot. Au moins le pauvre Sauvageot, décédé l’année dernière d’un accident de scooter à Paris, n’avait fait de mal à personne, dirigeant une revue confidentielle l’Institut de Tribune Socialiste. Krivine est certes resté fidèle mais il a totalement verrouillé le pouvoir chez les trockistes. Au NPA c’est toujours la génération des 68tards qui a le pouvoir. Les cinquantenaires et quarantenaires y sont traités comme des enfants. Remarquez que c’est fréquent dans la société française. J’ai 47 ans et je me demande à quel moment on me prendra au sérieux dans cette société?

      +1

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  • Alain Rousseau // 12.05.2018 à 14h48

    Là où on n’est jamais déçu avec mai 68, c’est que 50 ans après, c’est toujours une formidable machine à produire du discours péremptoire et dogmatique, truffé de généralisations hâtives et d’amalgames essentialistes en veux-tu, en voilà. Je ne vise personne en particulier, notez bien.

      +5

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