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9.février.20159.2.2015 // Les Crises

[Reprises] Non, nous ne sommes pas en guerre !

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Je me permets de rappeler que :
1/ on est en guerre contre une entité constituée : pas contre le terrorisme, l’islam ou l’oxygène…
2/ la démocratie n’est pas compatible avec la guerre
3/ les vraies guerres c’est en général nous qui les déclenchons…

Je ne suis pas en guerre

Cela vient sans doute d’avoir été biberonné (entre autres lectures) à Charlie Hebdo du temps où ce journal n’était pas obsédé par l’Islam, mais la vision de l’Assemblée chantant d’une voix mâle La Marseillaise pour répandre un sang impur, l’écoute de l’applaudissement à tout rompre de la police, la lecture du discours de Manuel Valls ponctué de « barbarie », « guerre » et autres mesures exceptionnelles contre le terrorisme, tout cela soulève un sentiment à mi-chemin entre le malaise et le haut-le-coeur. Comme si la classe politique et médiatique volait l’expression populaire de dimanche, qui mettait d’abord en avant la liberté d’expression, les crayons, la parole.

Tous ces gens, dimanche, voulaient-ils seulement des policiers, des soldats dans les rues, de l’ordre, de l’autorité, de l’épuration, de la guerre ? Et bien, si c’était cela, je ne serai pas d’accord avec eux.

Immense malaise de n’entendre quasiment que les mots de police, de traque, de renseignement, de prison, d’isolement, de protection. Immense malaise de voir dix mille soldats déployés, en plus de ceux qui trainent dans les rues déjà depuis des années. Ils ne sont pas là pour protéger quoi que ce soit – ont-ils empêché les assassinats du 7 janvier ? -, mais pour nous habituer à trouver normal qu’il y ait des soldats dans les rues. Comme dans… un Etat militaire, un Etat policier.

Immense malaise de l’absence presque totale de réflexion, au sens de retour sur soi. Comme s’il ne s’agissait que d’un péril extérieur, étranger, indicible. Immense malaise devant l’incapacité à poser cette question simple : qu’est-ce qui a conduit MM. Kouachi et Coulibaly à commettre de tels actes ? L’incapacité à oublier deux faits simples : ces hommes étaient français. Ils sont nés du sein de cette nation que l’on célèbre avec des mots vengeurs. Et puis cet autre fait simple, que rappelait Stéphane Lavignotte : « Les assassins ont fait quelque chose d’inhumain, de monstrueux. Mais ils restent des humains. » Oui, ce sont des humains, et l’on n’entend presque rien, ces jours-ci, qui nous aident à réfléchir à ce qui pousse des humains à commettre de tels actes.

Je ne sais pas. Mais je sais que nous ne saurons pas si, en nous obsédant sur les policiers, la guerre, les prisons, nous ne parlons pas d’écoles, de villes, de culture. De racines, de déracinement, d’exclusions, de solitude, de lien social.

Et quand j’entends l’unanimité de ces politiciens qui parlent de guerre – Manuel Valls : « La France est en guerre contre le terrorisme, le djihadisme et l’islamisme radical » -, je rappelle qu’il y a une autre guerre, décrite sans fard par le milliardaire Warren Buffet : « Tout va très bien pour les riches dans ce pays, nous n’avons jamais été aussi prospères. C’est une guerre de classes, et c’est ma classe qui est en train de gagner. » Vraiment, n’y a-t-il rien à voir, pas un fil d’explication, entre le crime de MM. Kouachi et les politiques prônées par MM. Bolloré, Arnault, Pinault, Dassault, Mulliez,… ? Rien à voir entre la poussée de « l’islamisme radical » et le fait que 85 personnes possèdent autant que trois milliards d’autres humains ? Rien à voir entre la poursuite obstinée des politiques néo-libérales et la déshérence de l’école, des systèmes de santé, des quartiers ?

Il y a une guerre des riches contre le peuple. Et il faut poser la question inconvenante de savoir si une partie du peuple ne répond pas d’une façon que n’avait pas prévue les traités révolutionnaires.

Et puis, entendre ces députés blancs, mâles, français, faire comme si on nous faisait la guerre. Mais, au fait, qui fait la guerre à qui ? Qui a commencé dans ce jeu fou ? Qui a des troupes au Mali, au Centrafrique, en Irak ? Qui n’a rien dit quand l’Etat d’Israël a mené une guerre sans pitié à Gaza, en juillet dernier,tuant 1 800 Palestiniens dont 65 % de civils ? Qui est intervenu en Libye en 2011 ? Et combien de personnes les drones de M. Obama ont-ils tué ? Etc. dans cette liste sans fin : il ne s’agit pas ici, en deux phrases, de désigner les coupables et les victimes, mais de rappeler qu’il est impossible de déterminer dans les guerres qui a raison et qui a tort, puisque les torts sont partagés.

Eh bien, il faut pouvoir dire : non, je ne suis pas en guerre ; non, je ne considère pas que le problème islamique est le plus important de l’époque ; non, je n’admets pas une unanimité qui couvrirait une inégalité stupéfiante ; non, je ne ne pense pas que nous avons besoin de plus de policiers et de prisons.

Et oui, je peux dire : Nous voulons la paix ; nous considérons que l’essentiel aujourd’hui est la crise écologique ; nous ne retrouverons l’unité que quand les inégalités seront réduites ; nous avons besoin de plus d’artistes et d’écoles.

Source : Hervé Kempf, pour Reporterre


Non, nous ne sommes pas en guerre

Le discours guerrier que certains politiques commencent à employer recèle bien des menaces. Sur nos libertés d’abord, certains voulant clairement les rogner au nom de la sécurité, alors qu’une nouvelle loi antiterroriste est adoptée tous les deux ans depuis le 11 septembre 2001 ! En déployant massivement l’armée sur le territoire, d’autres confondent opérations militaires et enquêtes de police judiciaire : « Et bien non : le territoire national n’est ni le désert sahélien, ni des régions du Yémen », écrit Eros Sana, collaborateur de Basta ! qui a réalisé des reportages photos au Mali, en Egypte ou en Palestine.
Nous ne sommes pas en guerre. N’en déplaise à François Fillon, Nicolas Sarkozy, Manuel Valls et François Hollande qui ont tous répété le contraire, nous ne sommes pas en guerre.

Nous ne sommes pas en guerre, car accepter d’être en guerre, c’est accepter de tracer une ligne indépassable entre « eux » et « nous », une ligne entre des « ennemis de l’intérieur » et le reste de la nation. C’est accepter une fracture insurmontable entre citoyennes et citoyens de ce pays. Or le rôle de dirigeants politiques qui se veulent à la hauteur des événements qui frappent la France est un rôle d’union du peuple, plutôt que de division.

Depuis 1986, quinze lois antiterroristes ont été adoptées

Nous ne sommes pas en guerre, car si l’on se base du point de vue du droit, national comme international, les trois personnes qui ont lâchement attaqué et exécuté les membres de l’équipe deCharlie Hebdo, les trois policiers ainsi que les quatre personnes de confession juive, ne relèvent pas du droit de la guerre. Les frères Kouachi et Amedi Coulibaly relèvent du droit pénal : ce sont ni plus ni moins que des criminels, des malfaiteurs. Oui, des malfaiteurs, même en relation avec une entreprise terroriste. Le droit pénal français en matière de lutte antiterroriste relève d’un régime juridique spécifique qui déroge en grande partie au droit commun et qui comporte un nombre impressionnant de mesures en matière de capacité d’investigation et de répression.

Cette législation en matière de lutte antiterroriste est l’une des plus fournies : depuis 1986, quinze lois ont été adoptées en la matière, dont sept depuis le 11 septembre 2001 – soit une nouvelle loi tous les deux ans ! Les frères Kouachi et Amedi Coulibaly peuvent être qualifiés de terroristes, de criminels, de personnes immondes, mais ce ne sont pas les guerriers d’une cinquième colonne fantasmée, au sein de notre population, cachée dans nos campagnes et dans nos banlieues, hébergée dans nos tours ou dans nos maisons.

Ne pas confondre opérations militaires et enquêtes de police judiciaire

Nous ne sommes pas en guerre. Prétendre le contraire revient à faire croire qu’entre les ennemis hors des frontières de la France et les criminels présents dans nos frontières, il n’y a aucune différence. Il existerait un continuum entre « opérations militaires extérieures » et « opérations militaires intérieures ». C’est d’ailleurs dans ce sens que Jean-Yves Le Drian, ministre de la Défense, a justifié le déploiement de 10 500 soldats sur le territoire français. C’est « une opération militaire intérieure », déclare-t-il, avant d’ajouter qu’« il n’y a pas de rupture entre la menace extérieure et la menace intérieure » et de faire le lien entre la mobilisation du 11 janvier 2015 en France et le début de l’engagement militaire au Mali, le 13 janvier 2013. « Aujourd’hui, les armées sont là parce que c’est la même menace, pour nos armées c’est le même combat. »

Eh bien non : le territoire national n’est ni le désert sahélien, ni des régions du Yémen. Mener des opérations militaires à l’étranger, à l’appel d’un État ou dans le cadre de l’Onu, est une chose. Lutter contre le terrorisme ou des gangsters influencés idéologiquement en menant des opérations de police judiciaire sur le territoire national en est une autre. Appliquer cet amalgame entre territoire national et opérations extérieures, revient à reprendre la rhétorique de George W. Bush et des néo-conservateurs nord-américains avec leur « war on terror », et risquer les graves conséquences que l’on sait, avec l’invasion de l’Afghanistan puis de l’Irak.

Les risques mortels d’une « Union sacrée » au service de la guerre

Nous ne sommes pas en guerre. « Entrer en guerre » signifierait accepter ce que les terroristes tentent justement d’imposer à notre société et à ses institutions : la division, la suspension ou la fin de plusieurs de nos libertés fondamentales, la fin de notre État de droit, la fin de notre démocratie. Entrer en guerre, adopter un état d’esprit guerrier – une « union sacrée » –, ne pas seulement répondre avec le déjà très étoffé arsenal répressif juridique et administratif, y ajouter des mesures « exceptionnelles », c’est abandonner ce qui fait de la France ce qu’elle est, un État de droit. On ne peut répondre à ces actes terroristes par l’instauration d’un régime d’exception. Pour chacun d’entre nous, ce serait sacrifier, consciemment ou non, une grande partie de nos libertés individuelles et de nos droits collectifs, sur l’autel d’une illusion sécuritaire. On combat les terroristes. On ne peut malheureusement pas éradiquer le terrorisme.

Certains comparent le choc des attaques qui ont commencé le 7 janvier 2014 au choc des attentats du 11 septembre 2001. Je ne suis pas partisan de cette comparaison. Tout d’abord parce que les deux événements n’ont rien à voir en terme de préparation, d’acteurs, de symboles et d’intensité, ensuite parce que le contexte n’est pas le même. Enfin parce que la France n’est pas les États-Unis. Cependant, si l’on part du postulat que les deux évènements sont comparables, référons-nous aux conséquences qu’ont eues les attentats du 11 septembre sur la société américaine, sur la démocratie américaine et sur les libertés fondamentales des citoyennes et citoyens américains. En comparant ces deux événements et la cohorte des (mauvaises) décisions qui ont suivi, nous devons avant tout refuser que ne se dérobent sous nos pieds nos libertés fondamentales à travers des lois d’exception ou des « mesures exceptionnelles » devenues permanentes. Nous devons refuser, comme cela a été le cas pour les États-Unis de George Bush, que tout se règle par des moyens exclusivement guerriers.

Davantage s’inspirer d’Oslo que de Washington

Le 22 juillet 2011, la Norvège était frappée par deux attentats commis par un individu se réclamant du christianisme, qui assassinait 77 personnes pour leurs opinions politiques. A la suite de cette tragédie, conscient de la gravité de ces évènements ainsi que des limites du modèle de société, le Premier ministre norvégien déclarait :« La réponse de la Norvège à cette violence sera plus de démocratie, plus de tolérance et une plus grand implication politique. » Nos dirigeants politiques devraient davantage s’inspirer d’Oslo que de Washington. Il est primordial d’accompagner les grands discours sur « l’union nationale » d’une certaine forme d’humilité. L’humilité de reconnaître que notre société a également trop longtemps produit sur l’ensemble du territoire inégalités et violences, discriminations, racisme, antisémitisme, islamophobie, négrophobie, sexisme, homophobie…

Partout, des centaines de milliers de personnes ont clamé « je suis Charlie », en particulier ce dimanche 11 janvier. Une affirmation polysémique : chacune et chacun y projetant le sens qu’il veut y donner. Les dirigeants de notre pays ont, eux, pour tâche de donner un sens collectif à « Nous sommes Charlie ». Ils doivent avant tout répéter que nous sommes dans un État de droit, que nous sommes une société de justice, une société qui, face à l’ignominie, résiste mais ne sombre pas, que nous sommes une société où tous et toutes ont leur place, athées comme croyants, chrétiens, juifs comme musulmans. Une France qui « sans les juifs de France n’est pas la France », mais aussi une France qui, sans les musulmans de France n’est plus la France. Ceux qui nous gouvernent doivent comprendre que nous devons guérir ensemble car nous avons été blessés ensemble.

Source : Eros Sana


Non, nous ne sommes pas en guerre !

Non, Monsieur VALLS, nous ne sommes pas en guerre !Non, la France n’est pas en guerre… suite aux meurtres atroces de la semaine dernière !

Je ne sais pas si vous vous promenez dans les rues ou si vous avez regardé la télévision ces derniers jours, Monsieur le Premier Ministre ?! Mais les millions de français et d’étrangers de toutes origines, de toutes confessions religieuses, de toutes convictions politiques et philosophiques… qui sont sortis dans les rues, se sont réunis avec dignité et ont défilé dans le plus grand des respects… l’ont fait contre la barbarie et pour défendre les valeurs de notre République, notamment la liberté d’expression ! Pas pour je ne sais trop quelle guerre dans laquelle vous voulez nous emmener ?!

Pas à un moment, ces millions de manifestants n’ont exprimé des propos guerriers, des envies d’en découdre avec tel pays, telle population ou telle communauté religieuse… Non, Monsieur VALLS, les marées humaines de ces derniers jours, à travers la France et le monde, ont renvoyé des images et des messages de solidarité, de fraternité, d’amour et de liberté… comme plus belle réponse à l’obscurantisme et à la barbarie de ces trois meurtriers !

Il n’y a que vous, les politiciens et les élites de nos sociétés occidentales, représentants de l’oligarchie capitaliste, qui parlez de guerre, qui voulez aller coûte-que-coûte faire la guerre ! Je dois dire, et c’est bien malheureux, qu’il y a un consensus presque unanime de vous tous, nos dirigeants, pour « jouer aux petits soldats »… peut-être parce que vous ne serez jamais sur le front !

Effectivement, dans votre cortège de personnalités, dimanche dernier, nombre d’entre vous à l’esprit belliqueux, êtes impliqués voire même à l’origine de la plupart des conflits militaires à travers le monde… Effectivement, certains ont même le sang de nombreuses victimes innocentes sur leurs mains… Effectivement, certains de vos invités sont les représentants de pays qui bafouent les valeurs inscrites dans la Constitution Française telles que la liberté d’expression, la liberté de croyance, la liberté de pensée… de régimes monarchiques féodaux aux valeurs opposées à celles de notre République ! D’autres pratiquent même des politiques d’apartheid, la torture, des emprisonnements voire des exécutions arbitraires !

Peut-être que vous, dirigeants qui vivez dans des palais dorés et surprotégés, qui ne risquez pas de mourir sous les bombes ou les balles d’armes que vous vendez à travers le monde… vous voulez faire la guerre et continuer ainsi votre commerce mortifère, mais ô combien lucratif ?! Je veux bien le croire, ça !

Mais les millions de voix qui se sont levées depuis le 7 janvier dernier, elles, n’ont jamais demandé la guerre…

D’ailleurs, la guerre contre qui ?

Contre trois jeunes nés en France qui ont sombré dans l’extrémisme religieux et dans la folie meurtrière ? Peut-être faut-il vous poser la question des politiques libérales et d’austérité que vous mettez en œuvre depuis des décennies et qui engendrent pauvreté, exclusion, communautarisme, perte des valeurs républicaines… et pour certains, glissement vers l’obscurantisme et la barbarie ?!
Contre les 1000, 2000… 5000 soi-disant personnes au profil « similaire » à ces trois assassins, prêts à se lancer dans le « djihad » et à mettre la France à feu et à sang ? Sur la base de quels éléments factuels, ces prédictions apocalyptiques ?
Contre les 5 à 6 millions de musulmans qui vivent en France et pratiquent un Islam de tolérance, respectueux des valeurs de la République et notamment de la laïcité ?

D’ailleurs, de la laïcité, valeur essentielle de notre République… parlons-en !
Vous les premiers, messieurs le Président et le Premier Ministre de notre République Française, ce d’autant plus dans un contexte actuel exceptionnel avec des risques importants d’amalgames, de discriminations et d’instrumentalisation… vous mettez à mal la laïcité en assistant à une office religieuse avec une kippa sur le dessus du crâne, alors que vous devez être les garants des valeurs de notre République ! Drôle de conception de la laïcité, que d’arborer un signe d’appartenance à une religion en particulier en de pareilles circonstances ?!
Pourtant, les carnages de ces derniers jours sont des attaques contre toutes les religions sans distinction et sans hiérarchisation aucune, mais surtout contre toutes les valeurs de notre République Française… et, entre autres, la laïcité.
Je ne parle même pas du fait d’accueillir avec les honneurs de notre République et d’être assis à côté de Benjamin NETANYAHOU, chef d’état d’un pays qui bafoue depuis des décennies le droit international, ainsi que les valeurs de liberté, d’égalité, de fraternité, de respect de certaines populations et religions !

Oui, Monsieur Manuel VALLS, « nous sommes tous juifs »… mais pas plus, pas moins que « tous musulmans », « tous catholiques », « tous protestants », « tous CHARLIE »… « tous libres de nos convictions philosophiques, politiques ou religieuses » !
Il aurait été de bon ton, dans votre discours de l’autre jour, que votre formule ne se limite pas à une religion mais à l’ensemble de celles-ci et avant toute autre chose, aux valeurs de la République Française.
A toutes les religions pour montrer qu’il n’y a pas de différence, pas de préférence pour l’une par rapport aux autres dans un état laïque ; qu’elles ont toutes leur place dans notre société française mais avec une séparation claire entre celles-ci et l’état français que vous êtes censé représenter !

D’ailleurs, Monsieur VALLS, pourquoi des forces de l’ordre devant les écoles de confession juive… et pas devant toutes les écoles de la République ? Pourquoi des militaires devant les synagogues… et pas également devant tous les lieux de culte musulmans qui subissent depuis quelques jours des attaques racistes et des dégradations ?
La République Française n’est-elle plus « une et indivisible », égale pour tous les concitoyens de notre pays, quels que soient leurs origines et leurs signes d’appartenance ?

Non, Monsieur VALLS, nous, peuples français et du monde, ne sommes pas en guerre !

Nous n’acceptons pas votre discours belliqueux, qui risque d’attiser les divisions, d’engendrer des amalgames, des tensions et d’autres drames… Nous ne voulons pas d’un état de guerre qui justifiera forcément des restrictions de nos libertés individuelles… et notamment de la liberté d’expression !

Nous attendons plutôt d’hommes et de femmes qui se prétendent de « gauche », qu’ils fassent les choix courageux d’une politique axée sur l’éducation et la culture, loin du prosélytisme libéral actuel, en donnant notamment les moyens à « l’école de la République » d’inculquer à tous nos enfants les valeurs pour lesquelles des millions de personnes sont descendus dans les rues ces derniers jours !

Nous attendons, Monsieur VALLS, plutôt que de vous entendre vouloir partir en guerre contre je ne sais trop quels djihadistes, que vous mettiez en œuvre une politique de relance de la consommation, de hausse des salaires, de rétablissement des services publiques sur l’ensemble du territoire français, quartiers de banlieues compris… afin de sortir de la paupérisation et de l’exclusion des tranches entières de la population de notre pays ! Ce n’est que comme ça que vous éviterez que des jeunes français actuellement sans perspectives d’avenir, se laissent embrigader dans des quêtes « d’absolu » les entrainant dans la barbarie…

Résolument non, Monsieur Manuel VALLS, la France n’est pas en guerre et elle ne doit pas y rentrer ! Ne rajoutez pas de la barbarie à la barbarie !

En mémoire aux dix-sept morts et aux blessés des tueries de la semaine dernière, mais aussi à tous les morts et blessés des guerres que des hommes engagent par bêtise et ignorance… Ce sont rarement ceux qui déclenchent les guerres qui en sont les premières victimes, mais bien souvent les populations civiles innocentes !

Source : Emmanuel Adami

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19 réactions et commentaires

  • Philippe // 09.02.2015 à 03h51

    Mais si on est en guerre, la guerre riches/pauvres.
    A priori les combattants sont des pauvres qui se battent entre eux pour le compte de riches. Trouvez l’erreur.

    Valls et consorts sont pas trop mauvais pour faire passer des vessies pour des lanternes et pour désigner l’ennemie qui va bien. (du moins pour les riches)

    La seule union sacrée qui fonctionne, c’est le 1% le plus riche qui a la bonne recette, pour les autres ça sert plus souvent de paravent pour faire faire de bien grosses bêtises.

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    • jules vallés // 09.02.2015 à 19h45

      « Et puis, entendre ces députés blancs, mâles, français, faire comme si on nous faisait la guerre » Hervé Kempf

      Euh…au fait quel est l’origine sociologique de ces députés, mâles ou femelles?
      http://www.inegalites.fr/spip.php?article166
      Pour être député, en France, il faut être français, jusqu’à preuve du contraire!
      Est-ce que être blanc est un marqueur sociologique?

      Ils sont là pour faire leur boulot de propagande (pour les 1% ?), vu que les lois ,elles, sont décidées par la commission européenne

        +2

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    • boduos // 09.02.2015 à 23h33

      Merkel est encore au rapport à Washington, et de vive voix ,pas de messages cryptés,pas de téléphones inacceptables,… de visu
      .
      c’est sur,ça coince pour l’Ukraine! Vladimir reste en deçà des provocs mais se prépare et seule une escalade amenant Poutine a répliquer durement à la Pologne ou à un pays balte à des tirs sur le territoire russe ferait l’affaire d’Obama ,prix Nobel de la paix (celle de big brother).

      Poutine a déjà fait passer le message qu’il considère que L’OTAN c’est les usa , et des sous marins furtifs russes se sont faits volontairement repérés en quittant les eaux territoriales du golfe du Mexique.

      et le jour d’après,qui y pense ? qui s’en sortira le mieux ? un état à la gouvernance sophistiquée et basé sur le bluff de wall street ou un peuple habitué à la précarité ,aguerri adossé à une vaste puissance sur son levant.

      je comprends que ça coince,Barack.
      .

        +1

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  • VladimirK // 09.02.2015 à 04h07

    Enfin quelqu’un qui rappelle les événements en Norvège en 2011… ou personne n’était « les victimes d’Utea)… il s’agissait pour la plupart d’immigrés ou enfants d’immigrés.

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  • Subotai // 09.02.2015 à 04h57

    Ben le problème, c’est qu’on est en guerre avec des troupes un peu partout dans le monde qui tuent, beaucoup, et qui sont tuées, une peu, sans qu’on sache qui est l’ennemi et pourquoi on se bat contre lui…
    Les frères Kouachi sont traités comme des soldats ennemis, pas comme des malfaiteurs nationaux.
    Devrais je comprendre que pour le Gouvernement, les français « malfaiteurs » parce que violemment pas d’accord avec la Politique du Gouvernement sont des ennemis?
    Tiens donc, les amis, ça s’appelle guerre civile ou révolution, ça…?
    Non?

      +7

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    • bleu ciel // 09.02.2015 à 08h20

      « Sans qu’on sache qui est l’ennemi » ? Pour ce qui concerne les frères Kouachi, cela semble assez clair : AL Quaida. Coulibali ? : l’E.I. ;o)

        +2

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      • step // 09.02.2015 à 13h34

        c’est bien pour cela qu’il faut bien choisir ses mots, il me semble qualité première d’un « bon » politique. Non on est pas en guerre contre l’islamisme, on peut déclarer la guerre contre l’EI ou al quaida. Mais reformuler ainsi pose 2 limites :

        1) On ne peut se passer de l’aval du parlement et d’un débat qui risque de faire réfléchir à notre politique étrangère pour déclarer une guerre.
        2) Une fois l’EI ou al quaida mis hors d’état de réellement nuire, la guerre est finie. Ce qui veut dire qu’il n’y a pas possibilité dans cette formulation de maintenir indéfiniment une tutelle sur la pensée de sa propre population.

        Je ne doute pas que valls a bien choisi ses mots, je ne vais pas lui faire l’affront de penser qu’il est mauvais. C’est donc qu’il a d’autre objectifs en tête que la simple lutte contre des bandes de voyous fanatisés. Il n’y a pas donc dans ce discours de volonté de lutter contre le terrorisme, mais bien d’éviter que le bon peuple ne se pose trop de question sur ce qu’on fabrique sur leur dos.

        1) éviter la remise en question.
        2) éviter l’expression de la remise en question.

        Voilà… voilà.

          +3

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      • Subotai // 09.02.2015 à 17h44

        Step répond ci dessous à la question « Qui est l’ennemi? »
        Une nébuleuse créer pour éviter que le bon peuple se pose trop de question sur ce qui se fabrique dans son dos.
        Pendant ce temps, ils achètent des propriétés dans l’hémisphère sud…

          +2

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  • dvd // 09.02.2015 à 07h20

    Je saisis le sens que veulent donner les différents intervenants ci-dessus mais franchement…

    On est en guerre depuis des siècles.
    C’est un fait, pas un débat pour le coup.

    Le soucis est que si on l’admet, adieu liberté, égalité, fraternité et autres « humanités » de bon ton pour masquer que nous sommes malgré tout globalement des dominants.

    Peut être que le jour où nous accepterons de forger notre identité (?) sur autre chose que ces devises opportunes pourrons-nous enfin vivre en paix.

      +1

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  • Olivier MONTULET // 09.02.2015 à 07h43

    Nous sommes en guerre (du moins nos pays) de puis que nos avions (entre-autres) bombardent. [Et on en parle bien peu il est vrais que notre terrorisme s’appelle guerre pour la démocratie et la liberté et que nos crimes ne sont que des dégâts collatéraux…. et puis tous les bénéfices économiques uniquement pour nous. C’est vrai nous faisons la guerre pour faire la paix???].

      +4

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  • Bruno // 09.02.2015 à 09h06

    En parlant de guerre et à propos des exiles fiscaux et fraudes fiscales :

    http://www.boursorama.com/actualites/fraude-fiscale–les-personnalites-citees-dans-l-affaire-swissleaks-e2684a8daf2535914b0d8dc8b124c8da

    http://www.latribune.fr/actualites/economie/international/20141113tribac41c6ce1/evasion-fiscale-au-luxembourg-juncker-se-dit-politiquement-responsable.html

    Vous avez entendu parle de guerre à ce sujet ?
    Vous avez des noms de personnalités jugées en comparution immédiate comme les sauvageons de banlieue ?

    Non pardon, je m’égare… les lois sont écrites par eux, pour eux et si l’on voit un jour un seul de ces délinquants entendu poliment par un juge, on aura de la chance.

      +8

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    • step // 09.02.2015 à 13h40

      non eux ils s’arrangent, ils négocient avantageusement avec le fisc… Sans les pendre haut et court, toute possibilité d’éviter une saisie pure et simple de la totalité de cet argent fraudé devrait leur être interdite. Point.

      Je serais à ce titre très curieux de savoir quel est la nature de ces arrangements. Ont ils payé plus ou moins que ce qu’il auraient dû si ils avaient été des citoyens honnêtes?

        +1

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  • Goldoni // 09.02.2015 à 09h41

    Les politiciens du bloc atlantique, à bout de souffle, depuis le début des années 1980 répètent à l’envie un discours à vocation anti-crise qui ne résoud rien… Le chômage croit, les inégalités explosent et une oligarchie de plus en plus étroite domine le monde.
    Des alliances sont conclues au détriment des peuples…
    Les pétromonarchies du golfe ont fait allégeance au dollar, contribuent au système financier via les grands fonds d’investissement, les fonds souverains… Ainsi Warren Buffett peut crier victoire!
    Les chiens de garde, grassement rétribués font le boulot (management, médias, divertissement…).
    Nous sommes le peuple… A nous de donner « le coup de pistolet » dans ce concert.
    Ils nous offrent un os à ronger pour nous faire taire…. Ils ressuscitent l’AncienTestament et la Guerre de Dieu pour diviser les dominés.
    Ils ont bien quelques désaccords qui se règlent dans les salons feutrés des divers conseils d’administration… Cela déborde parfois comme le 11 septembre 2001, car il faut fournir du spectaculaire… Et ainsi, déclencher la guerre au terrorisme !
    Pouvoir légitimer ensuite toutes les actions hors la loi….
    Pour les dominants nous sommes la cible.
    Pour les dominés, il ne peut être question de se tromper d’adversaire.

      +6

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  • dvd // 09.02.2015 à 13h24

    Oui, mais force est de constater que notre servitude est (encore) relativement confortable…

    C’est déprimant car ça nous met au niveau des animaux mais cela me semble inévitable tant que nous continuerons à ignorer le fonctionnement de notre cerveau.

    Henri Laborit encore et toujours à lire…

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    • Chris // 09.02.2015 à 22h07

      Je n’ai pas relu Laborit depuis plus de 20ans. Dans mes souvenirs il ne parlait pas de cerveau, mais du système nerveux central et de système limbique, puis de biologie dans une optique conceptuelle.
      Laborit est infiniment précieux, cependant je pense que le l’époque n’est plus, n’est pas à se regarder les « boyaux » du cerceau, mais à agir, réagir dans une logique de survie. Il n’y a pas de fuite possible dans une cage électrifiée constamment. Les rats doivent mordre le laborantin et lui voler la clef de la cage…

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      • dvd // 09.02.2015 à 23h39

        Le Triune Brain de MacLean était une référence constante de Laborit (cerveau reptilien, système limbique et cortex associatif).

        Ce n’est pas réducteur car quelque soit le système de gouvernance, il y a toujours des dominés, d’où un anarchisme par défaut de Laborit…

        Mordre les doigts du type qui garde la cage ne vous ouvre que le système laboratoire, est-ce là la seule « liberté » que vous souhaitez ?

        Je vous conseille vivement de le relire, il est plus que jamais d’actualité !
        http://www.Nouvellegrille.Info
        Newsletter et autres ressources 🙂

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      • dvd // 10.02.2015 à 07h21

        Une autre manière de voir l’analogie du rat dans sa cage :
        Mordre la main de celui qui vous « manage » n’est utile que si vous avez le plan du laboratoire car celui qui l’emploie a prévu les « risques sanitaires » dans ses procédures afin de les circonscrire…

        A minima, comprendre les déterminismes est un préalable à un changement efficace et durable.

        En poussant un peu : et même si BB venait prendre possession du labo, les petits rats seraient-ils plus libres dorlotés et caressés dans le sens du poil ? 😉

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  • ploi // 09.02.2015 à 16h33

    J’ajouterai le « Et puis, entendre ces députés blancs, mâles, français »

    Ce genre d’expression me semble tout aussi inquiétant. Notamment le 3ème qualificatif : si je comprends bien (un député de la République française ayant obligatoirement la nationalité française), il y a parmi les personnes possédant la nationalité française, des français et des étrangers? On est d’accord que même au FN y a pas cette distinction (dans le programme et les paroles publiques des dirigeants au moins)?

    Et aussi le 1er. La majorité des députés sont blancs, soit. Et donc on fait quoi? Statistiques ethniques puis quotas? (l’enfer est pavé de bonnes intentions…)

    Le 2ème est vrai aussi. Il y a d’ailleurs des quotas pour y remédier. Et si on juge sur les propos de Pécresse, je vois pas bien le problème dans cette situation précise.

    ps : d’autres qualificatifs sont possibles : catégories socioprofessionnelles supérieures et âgés pour les plus immédiats

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  • Libre // 09.02.2015 à 22h23

    On habitue la population à vivre en étant surveillé et sous tension permanente (voir les nombreux faits divers dont les médias nous abreuvent matin ,midi et soir pour ne pas réfléchir aux solutions qui ont fait leur preuves pour réduire la criminalité) et ce pour justifier des lois liberticides… Cela porte un nom : l’instauration progressive d’un régime autoritaire …

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