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26.mai.202226.5.2022 // Les Crises

Nouvel ordre économique mondial : Janet Yellen vient-elle de donner le signal ?

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La réorganisation du commerce et des marchés mondiaux en fonction des nécessités sécuritaires et des « valeurs » pourrait connaître des coûts importants…

Source : Responsible Statecraft, Marcus Stanley
Traduit par les lecteurs du site Les-Crises

Janet Yellen, secrétaire d’État au Trésor des États-Unis. (Reuters)

La guerre en Ukraine est capitale : c’est la plus grande guerre européenne depuis la Seconde Guerre mondiale, et l’une des plus brutales et dévastatrices. Mais il apparaît de plus en plus que l’importance historique de la guerre pourrait aller au-delà.

Dans un discours prononcé au Conseil atlantique par la secrétaire d’État au Trésor, au début du mois, Janet Yellen a décrit comment la guerre pourrait entraîner des changements fondamentaux dans l’ordre économique mondial, en donnant la priorité aux problèmes de sécurité plutôt qu’à l’intégration économique. Un autre discours récent de la directrice de la BCE, Christine Lagarde, a également décrit comment la guerre pourrait être un point de basculement économique, entraînant un passage de « l’efficacité économique à la sécurité, et de la mondialisation à la régionalisation. »

La principale préoccupation de Yellen était le manque de coopération internationale avec les efforts déployés par les États-Unis pour isoler économiquement la Russie. Il est vrai que les États-Unis ont été très efficaces pour rallier leurs principaux alliés, comme l’Union européenne, le Royaume-Uni, le Japon et l’Australie, afin qu’ils participent aux sanctions américaines. Ces nations ont institué des sanctions similaires à celles des États-Unis, ont fermement dénoncé l’invasion de l’Ukraine par la Russie et ont au moins exprimé le souhait de réduire les échanges avec la Russie pour des produits de base essentiels comme l’énergie.

Ce noyau dur de la coalition des sanctions comprend la plupart des nations les plus riches du monde et représente environ la moitié de l’économie mondiale, mais il ne représente qu’environ 15 % de la population mondiale.

Cela signifie qu’une part massive du monde est plus ou moins en attente. Des pays représentant plus de la moitié de la population mondiale – notamment des rivaux des États-Unis comme la Chine, mais aussi des nations émergentes clés comme l’Inde – se sont abstenus ou ont voté contre la résolution des Nations Unies condamnant la Russie pour son invasion et n’ont pas voté pour le retrait de la Russie du Conseil des Droits de l’homme des Nations Unies.

Certaines des plus grandes nations du monde, notamment l’Inde et la Chine, augmentent considérablement leurs importations en provenance de Russie, en particulier les produits de base qui sont maintenant disponibles à des prix bien inférieurs à ceux du marché mondial.

La secrétaire d’État Yellen a lancé un avertissement à ces pays : « La coalition unifiée des pays sanctionneurs ne sera pas indifférente aux actions qui sapent les mesures que nous avons mises en place ». On ne sait pas exactement ce que cela signifie, que ce soit en termes de lignes rouges spécifiques qui « sapent » les sanctions américaines et déclencheront une réponse de la coalition, ou les actions exactes que Washington pourrait prendre en termes de sanctions secondaires pour punir les contrevenants.

Dans une autre interview récente, la secrétaire d’État au commerce, Gina Raimondo, a donné un exemple en déclarant que si des fabricants chinois fournissaient des semi-conducteurs à la Russie, les États-Unis les « fermeraient » en leur refusant l’utilisation de logiciels américains essentiels. Et la secrétaire d’État Yellen a fait allusion à une menace encore plus importante lorsqu’elle a déclaré que « la Chine ne peut pas s’attendre à ce que la communauté internationale respecte ses appels aux principes de souveraineté et d’intégrité territoriale à l’avenir si elle ne respecte pas ces principes maintenant » – ce qui implique que même le respect de l’intégrité territoriale de la Chine pourrait dépendre de la conformité de Pékin à la réponse américaine à la violation de la souveraineté ukrainienne par la Russie.

Mais le discours du Conseil atlantique est allé au-delà des menaces pour esquisser une reconsidération plus profonde de ce que le conflit avec la Russie signifierait pour l’ordre économique mondial. « À l’avenir, a-t-elle dit, il sera de plus en plus difficile de séparer les questions économiques… de la sécurité nationale. » Elle a esquissé une nouvelle approche américaine du commerce basée non pas simplement sur l’intégration ou la croissance économique, mais sur un nouveau concept de commerce « libre mais sûr », qui chercherait à réorganiser les chaînes d’approvisionnement mondiales autour de partenaires d’appui d’un ensemble limité de pays de confiance.

La mesure dans laquelle l’approche du « partenaires d’appui » nécessitera une réorganisation fondamentale des chaînes d’approvisionnement mondiales dépend essentiellement de l’étendue de son application à la Chine. Yellen a déclaré que la réponse de la Chine à l’invasion de l’Ukraine par la Russie mettait en jeu la « volonté du monde d’accepter une intégration économique plus poussée » avec la Chine. Mais la réalité est que l’intégration économique de la Chine a déjà eu lieu. La Chine est désormais le principal partenaire commercial pour les produits manufacturés de près des deux tiers des 195 nations du monde, dont bon nombre des économies les plus importantes et les plus dynamiques.

Une approche américaine du « partenaires d’appui » visant à créer des chaînes d’approvisionnement qui excluent totalement la Russie, l’un des plus grands exportateurs de matières premières au monde, et la Chine, la plus grande puissance manufacturière du monde, pourrait avoir de profondes répercussions sur l’économie mondiale et l’économie nationale américaine.

Ces implications sont souvent formulées en termes de perte du statut du dollar américain en tant que monnaie de réserve, et il est vrai que l’instrumentalisation du dollar par le recours intensif aux sanctions a déjà créé des pressions notoires et visibles en faveur de la fragmentation des blocs monétaires. Mais le dollar est profondément ancré en tant que monnaie de commerce international et un tel changement prendrait du temps. Les implications économiques d’une structure plus protectionniste et divisée du commerce mondial vont bien au-delà du statut du dollar, pour affecter plus largement la productivité et la croissance économique.

La secrétaire d’État Yellen a été honnête quant à ces coûts lors d’une conférence de presse la semaine dernière, déclarant qu’en réorientant les chaînes d’approvisionnement sur un ensemble plus limité et restreint d’alliés des États-Unis, « il pourrait y avoir un certain coût à supporter et une inflation permanente plus élevée, des coûts locaux quelque peu plus élevés, un système un peu moins efficace, mais un système plus résilient ». Elle a ajouté que «vl’idéal serait d’avoir un grand groupe de partenaires de confiance afin de pouvoir maintenir les efficacités qui découlent de la division mondiale du travail, mais aussi de se sentir plus en sécurité. »

Dans son discours, Lagarde, directrice de la BCE, a également été explicite quant aux pertes de croissance potentielles d’un ordre international plus fragmenté, déclarant que le « prix d’une sécurité accrue pourrait en principe prendre la forme d’un partage international des risques plus faible et de coûts de transition plus élevés. »

À long terme, ce qui est en jeu, c’est la mesure dans laquelle les États-Unis changeront leur position de leadership dans l’économie mondiale, passant d’une position globale, visant l’intégration économique mondiale, à une position visant à créer et à encourager une coalition commerciale plus limitée aux alliés des États-Unis. Cela pourrait créer un nouveau compromis entre notre sécurité et nos intérêts économiques, un compromis qui apparaît déjà dans les premiers impacts négatifs des sanctions anti-russes actuelles sur les économies américaine, européenne et mondiale.

Pendant la Guerre froide, les États-Unis ont fait face à un monde divisé, mais ont réuni sous leur direction toutes les nations les plus dynamiques sur le plan économique. En innovant dans les institutions économiques de l’après-guerre, le leadership américain a permis d’intégrer économiquement ces nations capitalistes libérales à un degré jamais atteint auparavant. Dans l’ère de l’après-Guerre froide, ce système dirigé par les États-Unis s’est développé pour incorporer des nations moins développées et précédemment non alignées. Ces nouveaux venus ont alimenté l’économie mondiale en main-d’œuvre bon marché, ce qui a permis de contenir l’inflation et d’accroître la productivité et la richesse mondiales, même si les salaires des travailleurs et de la classe moyenne dans les pays les plus riches ont diminué et que les multinationales ont profité de l’arbitrage de la main-d’œuvre.

Lorsqu’une équipe de la Rand Corporation a examiné la politique internationale des États-Unis depuis la Seconde Guerre mondiale, les chercheurs ont reconnu que les efforts d’intégration économique des États-Unis avaient profondément contribué à la stabilité mondiale, en déclarant que « l’ensemble des accords commerciaux mis en place après 1945 et le processus croissant d’intégration et de collaboration commerciales et économiques mondiales ont contribué à l’émergence d’un sentiment de destin économique partagé, à la nécessité de coopérer pour faire face aux récessions et aux crises par des moyens tels qu’une politique monétaire coordonnée, et à l’incapacité des nations à prospérer en opposition à ces normes établies. »

Nous entrons peut-être dans une nouvelle ère, où l’objectif de la politique économique des États-Unis passe de l’intégration à la désintégration, et où la sécurité des États-Unis est définie en termes de protection contre les réseaux économiques de rivaux potentiels plutôt que de favoriser un ordre économique mondial unifié sous le leadership des États-Unis. Les coûts et les avantages de cette orientation sont encore incertains. D’une part, les avantages de la mondialisation ont été remis en question ces dernières années. Mais les coûts du protectionnisme et les avantages de la coopération économique mondiale pourraient exercer une pression contraire au désir de subordonner les objectifs économiques aux conflits entre grandes puissances.

Même si la secrétaire d’État Yellen a menacé de couper les liens économiques avec les pays qui ne coopèrent pas avec les sanctions américaines concernant l’Ukraine, son discours a également défini un programme ambitieux pour la coopération économique mondiale. Elle a appelé à l’action dans des domaines tels que la transition climatique, les dépenses anticycliques coordonnées au niveau mondial pour prévenir la récession mondiale, les investissements multilatéraux dans les biens publics mondiaux et le développement économique, et même la mise en œuvre d’accords sur l’application de la fiscalité internationale.

Il est difficile d’imaginer comment il sera possible de prendre la tête d’un tel programme si Washington choisit de concentrer ses efforts sur un ensemble limité d’alliés fiables, même si ces alliés comprennent les pays les plus riches d’Europe et de l’Anglosphère.

Source : Responsible Statecraft, Marcus Stanley, 28-04-2022

Traduit par les lecteurs du site Les-Crises

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Fabrice // 26.05.2022 à 07h18

On retrouve là le fameux « vous êtes avec nous ou vous êtes contre nous » qui s’applique de plus en plus depuis le discours de Bush fils, qui justifie le mépris du droit or ce qui nous differenciait des régimes autoritaires c’était la primauté du droit, or la on voit qu’on le jette littéralement aux orties (Assange étant un exemple révélateur mais aussi les sanctions décidées de manière unilatérale) .

Désormais c’est soit vous obeissez soit vous en subirez les conséquences, on se demande bien quand l’Onu sera fermée et remplacée par l’otan ou équivalent.

Puisque les USA se sont aperçu qu’ils perdent le petit jeu de la mondialisation ils vont passer à un régime impérialiste pur et dur de pays soumis contre les barbares, pardon ça c’était les romains là c’est les pays de « l’axe du mal » .

Après on sait comment finissent les empires et là on voit clairement une tentative de reprendre la main ou de sauver les meubles comme le furent les murs comme ceux d’Adrien pour repousser la fin.

18 réactions et commentaires

  • Fabrice // 26.05.2022 à 07h18

    On retrouve là le fameux « vous êtes avec nous ou vous êtes contre nous » qui s’applique de plus en plus depuis le discours de Bush fils, qui justifie le mépris du droit or ce qui nous differenciait des régimes autoritaires c’était la primauté du droit, or la on voit qu’on le jette littéralement aux orties (Assange étant un exemple révélateur mais aussi les sanctions décidées de manière unilatérale) .

    Désormais c’est soit vous obeissez soit vous en subirez les conséquences, on se demande bien quand l’Onu sera fermée et remplacée par l’otan ou équivalent.

    Puisque les USA se sont aperçu qu’ils perdent le petit jeu de la mondialisation ils vont passer à un régime impérialiste pur et dur de pays soumis contre les barbares, pardon ça c’était les romains là c’est les pays de « l’axe du mal » .

    Après on sait comment finissent les empires et là on voit clairement une tentative de reprendre la main ou de sauver les meubles comme le furent les murs comme ceux d’Adrien pour repousser la fin.

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    • Jean // 26.05.2022 à 10h17

      @Fabrice,

      Le fameux « ceux qui ne sont pas avec nous sont contre nous » est à rapprocher de cette autre citation pour comprendre la nature de celui qui s’exprime ainsi :
      « « Maître, nous avons vu quelqu’un expulser les démons en ton nom ; nous l’en avons empêché, car il n’est pas de ceux qui nous suivent. » Jésus répondit : « Ne l’en empêchez pas, car celui qui fait un miracle en mon nom ne peut pas, aussitôt après, mal parler de moi ; celui qui n’est pas contre nous est pour nous. »
      Source : https://www.regnumchristi.fr/celui-qui-nest-pas-contre-nous-est-pour-nous/

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      • Fabrice // 26.05.2022 à 22h26

        Ne mélangeons pas tout même si les américains pensent avoir une mission messianique, là on parle de pulsions purement impérialistes qui existaient bien avant les églises chrétiennes après on peux y mettre l’enrobage que l’on veux je ferais cette citation « Rendez à César ce qui est à César, et à Dieu ce qui est à Dieu » Marc 12,17, Matthieu 22,21 et Luc 20,25. La religion sert souvent de prétexte plus acceptable à des motifs qui le sont beaucoup moins.

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        • Jean // 27.05.2022 à 06h51

          @Fabrice,

          Si on parle de pulsions on peut distinguer la pulsion à visée malveillante de celle qui est son exacte opposé, la pulsion désintéressée bienveillante. Quoique l’on puisse penser du personnage historique (certains diront même mythique) Jésus, la bienveillance des propos qu’on lui attribut ne peut pas être remise en cause. En conséquence de quoi je trouve particulièrement éclairant qu’un autre personnage historique, président d’une nation qui prétend être choisie par Dieu, ait des propos qui soient à l’exacte opposé de ceux tenus par son représentant le plus illustre.
          Le sentiment religieux, comme l’est le sentiment amoureux, devrait rester une conviction personnel incompatible avec le prosélytisme. Mais qu’on le veuille ou non, que l’on soit croyant ou pas, on ne peut pas nier que ce sentiment est l’un de ceux qui façonnent notre monde.

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        • RGT // 27.05.2022 à 09h54

          N’oublions jamais que les religions ont de tous temps (à quelques très rares exceptions près) été un moyen efficace pour les oligarques qui contrôlaient lesdites religions de manipuler les « croyants » à leur guise en fonction de leurs intérêts.

          C’est d’ailleurs au début des religions puissantes qu’est apparu la maxime « Ceux qui ne ne sont pas avec nous sont contre nous », donc ceux qui n’adhèrent pas à MA religion que je contrôle totalement sont TOUS nos (mes) ennemis.
          Et son corollaire toujours d’actualité : « Massacrez les tous, dieu reconnaîtra les siens »…

          Désormais ce sont les « Valeurs de Liberté » qui ont pris le dessus (sauf chez les décérébrés qui continuent à avoir une « foi » inébranlable envers « leur » divinité) ont remplacé les dogmes divins par les dogmes idéologiques dont le plus nuisible est de loin le néo-libéralisme.

          Nous n’assistons plus à des « guerres de religions » (sauf pour les plus abrutis, avec une partie influente et RICHE qui réside aux USA) mais nous avons droit à des « guerres libératrices » tout aussi sanguinaires et qui ne servent en fait qu’à augmenter ou simplement prolonger la position des « élites » qui détiennent le pouvoir.

          Bref, strictement RIEN n’a changé depuis que l’humanité s’est rangée, volontairement ou par laisser faire, derrière les « meilleurs » qui envoient les « insignifiants » au casse-pipes pour préserver leurs propres intérêts, que ce soit lors de guerres « conventionnelles » ou « économiques ».

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        • Grd-mère Michelle // 01.06.2022 à 11h01

          @ RGT « Nous n’assistons plus à des « guerres de religions… »
          Hum… ce serait une erreur d’analyse, me semble-t-il, de négliger les antagonismes/rivalités qui existent jusqu’à présent entre les diverses sortes de religions chrétiennes, à commencer par LES églises orthodoxes, et en étendant plus largement la réflexion à celles (monothéistes) découlant du « Livre »: la Bible.
          Les richesses et privilèges dont bénéficient leurs « dirigeants » les ont toujours motivés à se compromettre avec les pouvoirs successifs et divers qui utilisent sans états d’âme, et avec une hypocrisie/crasse, la foi des croyant-e-s pour les manipuler dans le sens de leurs ambitions politiques et sociétales, et pour les envoyer au combat en temps de guerres, comme … »au charbon » en temps de paix…
          Car il est écrit dans la Genèse que l’homme fut condamné par Dieu à « gagner son pain à la sueur de son front »(pour avoir mangé le fruit de « l’arbre de la connaissance »): quel meilleur moyen de convaincre les masses à se tuer à la guerre ou au boulot sans (se) poser de questions, dans ce monde hyper-productiviste et compétitif?
          Et quel impact ont encore ces injonctions ancestrales dans l’inconscient collectif des non-croyant-e-s?

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    • Myrkur34 // 27.05.2022 à 08h03

      Sauf que les Usa sont « isolés » géographiquement parlant, ils ont la main d’oeuvre bon marché au sud (Mexique et Amérique Centrale) et les matières premières au nord avec le Canada qui s’alignera toujours sur la politique américaine.
      A se demander si les « dérivatifs » de l’avortement ou du contrôle des armes ne sont pas juste là pour « amuser la galerie » au niveau sociétal en maximisant les confrontations de la plèbe et le fameux « diviser pour régner ».
      De toute façon, George Bush Père avait déclaré que le mode de vie américain n’était pas négociable. Et comme le dollar est toujours la monnaie de référence, et bien la déchéance et les convulsions vont être très longues et tragiques pour l’ensemble de l’humanité directement ou indirectement à moins qu’une nouvelle maladie ou une sécheresse mondiale sur 10/20 ans emporte le tout comme ce fut le cas pour certains empires précolombiens.
      Finalement les Amish auront certainement raison à la fin mais ils n’en profiteront pas beaucoup, envahis par les citadins voulant s’accaparer leurs terres. Une constante humaine en quelque sorte…

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  • chene // 26.05.2022 à 08h50

    Les usa n’ont pas d’alliés, ils n’ont que des intérêts.
    Ils n’ont aucune éthique, aucune morale.
    J’espère sincèrement que les « contrevenants » comme vous l’écrivez, en ont aujourd’hui suffit assez de plusieurs décennies d’ingérence de ces nuisibles pour rester des « contrevenants » unis, mettant ainsi un terme à la plus grande menace du monde, qui n’est autre que ce pays tout sauf démocratique, avec son dollar hégémonique et sa maîtrise hollywoodienne de la propagande permettant le fabrication du consentement.

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  • tchoo // 26.05.2022 à 09h08

    Ils peuvent toujours menacer la Chine de sanctions, ont ils les moyens de les mettre à exécution et à les tenir. Comment pourrait-il se couper de la manufacture du monde dont ils dépendent?
    N’oublions pas non plus, qu’ils sont champions des mesures restrictives a appliquer à tous sauf à eux quand cela va à l’encontre de leurs intérêts.
    A ce jour, ont-ils arrêté tout échange commerciaux avec la Russie?

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    • Idomar // 26.05.2022 à 18h24

      vont être perdus les ricains sans leurs ziphones 😁
      quant aux logiciels tout le monde sait qu’ils n’ont de suprématie que le temps de l’évolution suivante et dans ce domaine tant les indiens que les chinois et les russes ont du répondant, ce d’autant s’ils décident de développer leurs propres systèmes au lieu de s’aligner sur ceux des usa.
      met avis que les ricains scient la branche sur la quelle ils sont assis, ils n’arriveront plus à trouver autant de profit si leur emprise économique se restreint et alors les faucons ne tarderont pas à se bouffer entre eux.

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  • Lt Briggs // 26.05.2022 à 09h10

    Au moins c’est clair. Plutôt que de traiter avec des pays comme la Russie ou la Chine, ce qui impliquerait de leur reconnaître des intérêts nationaux et donc de négocier, on préfère couper tout lien avec eux, construire un monde sans eux. C’est moralement injustifié en plus d’être irréaliste vu leur poids économique, céréalier, énergétique, etc.
    L’agression russe de l’Ukraine viole la Charte de l’ONU et est donc condamnable, mais les Russes n’ont pas fait le dixième de ce que les Américains ont fait au Vietnam ou en Irak. Il y a donc bien une posture dans le fait de présenter Moscou comme le mal incarné.
    Et puis c’est irréaliste. La puissance économique de la Chine et son poids dans le commerce mondial sont tels que si les États-Unis voulaient obliger le « monde libre » à rompre tout lien avec elle, ils devraient multiplier les pressions de tous ordres contre une multitude de pays. Washington devient chaque jour un peu plus une machine à sanctionner, condamner, étrangler, et ce quelle que soit la couleur politique de ses dirigeants.

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    • Idomar // 26.05.2022 à 18h31

      oui mais non, quand les états unis souhaitent obliger le monde libre à rompre tout lien avec la chine, ils entendent les autres pays de leur alliance, pas eux ! regardez les achats de pétrole qu’ils font auprès de la russie depuis qu’ils enjoignent à leurs « alliés » de ne pas le faire.
      on traite macron de menteur, mais en fait il ne fait qu’appliquer ce qu’on lui appris dans les young leaders schools; et on sait combien les américains sont faux culs, c’est ce qu’il faut avoir à l’esprit plutôt que d’essayer de les comprendre sous l’angle de la sincérité. ce serait naïveté coupable de notre part.

        +10

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  • Jean // 26.05.2022 à 10h04

    Les masques tombent… Cette guerre, voulue par les USA, n’est qu’un prétexte pour maintenir leur domination économique sur leurs rivaux. Non seulement ça ne marchera pas, mais l’Empire va entrainer ses vassaux dans sa chute. Car l’hypocrisie des valeurs occidentales devient évidente dans les pays où le pluralisme des opinions médiatiques existe encore. En ce qui nous concerne la censure, la misère, la corruption et le mépris de ceux qui nous gouvernent va s’amplifier au point qu’il n’y aura pas d’autres options qu’un État policier pour contenir la colère de ceux qui n’auront plus rien à perdre. Bienvenue dans le monde merveilleux du néolibéralisme !

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  • Lev // 26.05.2022 à 10h22

    Les poussées inflationnistes qui datent d’avant la pseudo pandémie et donc bien avant la guerre en Ukraine sont les suites de la crise financière de 2007/2008 qui a vu les banques centrales injecter des milliards sur les marchés pour assurer la liquidité du marché et maintenir artificiellement bas les taux d’intérêts.
    La désintégration du marché mondial actuelle est provoquée par les argentiers du capital pour s’opposer à la baisse tendancielle du taux de profit en dérèglementant à tout va et en précarisant toujours plus les salariés.
    Comme écrit dans le Monde :
    « Le monde rétrécit à vue d’œil. Il était autrefois vaste et plein de possibilités. Il est aujourd’hui rempli de chausse-trappes «  6 mai 2022

      +14

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  • Hiro Masamune // 26.05.2022 à 11h15

    Hey Janet ! : « You don’t know what you’ve got till it’s gone. »
    Les conneries ont déjà été faites , c’est pas la peine de venir chialer maintenant sur le lait renversé .

      +7

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  • Gaspard des Montagnes // 26.05.2022 à 13h55

    Encore un journaliste qui a besoin de remettre ses connaissances à jour ! Les nations occidentales ne représentent actuellement pas 50% de la richesse mondiale, car il faut comparer en parité de pouvoir d’achat ! La Chine déjà est passé devant les US et l’UE depuis quelques années. En fait les 2 blocs (occidentales et non signataires) sont maintenant de même niveau : 35 à 40%.

    Et la bascule va se poursuivre avec les l’augmentation des matières premières et des marchandises que les non signataires produisent et exportent !

      +3

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  • Pil // 26.05.2022 à 14h32

    Les matières premières sont négociées en dollars américains depuis des décennies dans le monde entier.
    Tous les pays du monde doivent détenir des comptes en USD.
    Les USA s’accrochent à cette suprématie inimaginable et incompréhensible.
    Cette situation abracadabrantesque est désormais contestée par la Russie, la Chine, l’Inde, les Brics. Plus de la moitié de la planète en terme de population.
    L’hégémonie américaine a ainsi permis au gendarme du monde jusque-là de distribuer des sanctions. Mais c’est la fin.
    Se heurter à une Russie en contrôle militaire du fait de sa supériorité technique incontestable changera la donne.
    Le conflit en Ukraine dominé par les Russes et la cotation d’un rouble fort sont la démonstration éclatante d’un retour en arrière impossible.
    Dommage pour Janet Yellen. C’est la vie.

      +9

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  • john // 26.05.2022 à 18h00

    Traduction : nous allons continuer le pillage systématique des richesses de ce monde pour vivre au dessus de nos moyens (naturels/légitimes). Ceux qui s’y opposent feront l’objet de sanctions, de révolutions de couleurs, de coup d’états voire de guerre. Nos alliés seront autorisés à dire ce qui est approuvé et achèteront notre matériel militaire pour faire partager nos idéaux aux pays récalcitrants !  » Vive la liberté »

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