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24.avril.201924.4.2019 // Les Crises

Palantir, Huawei, Kaspersky: le cri d’alarme d’un ancien de la DGSE sur la cybersécurité. Par Vincent Lamigeon

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Source : Challenges, Vincent Lamigeon, Gilles Fontaine, 23-03-2019

INTERVIEW – Fondateur de la direction technique de la DGSE, Bernard Barbier, désormais consultant en cybersécurité, dresse un diagnostic sans concession de la dépendance européenne aux nouveaux acteurs du type Palantir ou Huawei. Il appelle à la contre-attaque.

Dans le petit monde du renseignement et de la cybersécurité, son nom est une légende. Centralien passé par le CEA, ancien patron du prestigieux LETI de Grenoble, Bernard Barbier est surtout le fondateur de la direction technique de la DGSE, l’équivalent français de la NSA. Cette division, sur laquelle la dernière saison du Bureau des légendes a jeté un coup de projecteur, est désormais forte de 2.300 agents. Après quatre ans chez Capgemini comme responsable de la cybersécurité, il a créé son cabinet de conseil, BBCyber, pour aider les grands groupes et les start-up de la « cyber » à répondre à la concurrence américaine, chinoise ou israélienne. A quelques jours du sommet des start-up de Challenges, où il interviendra sur le thème de l’IA, Bernard Barbier dresse un diagnostic sans concession de la dépendance européenne aux acteurs comme Palantir, Huawei, Kaspersky ou aux nouveaux champions américano-israéliens du secteur cyber, dans une interview exclusive à Challenges.

Challenges – Entre le poids des GAFA et l’arrivée de nouveaux acteurs de la tech comme Palantir ou Huawei, l’Europe est-elle une colonie numérique des géants américains et chinois ?

Bernard Barbier – Le terme peut choquer, mais il n’est pas loin de la vérité. L’Europe a raté plusieurs virages technologiques, dans les réseaux télécoms, l’analyse big data, le cyber. Il y a urgence à se ressaisir. Je soutiens résolument l’initiative JEDI, qui vise à la création d’une agence d’innovation de rupture, franco-allemande, sur le modèle de la Darpa américaine.

Le débat fait rage pour savoir s’il faut accepter les équipements du chinois Huawei sur les réseaux 5G européens. Un boycott serait-il justifié ?

La montée en puissance de Huawei pose effectivement un vrai problème de souveraineté pour l’Europe. En dix ans, les Chinois ont réussi à changer la donne sur les réseaux télécoms. Ils y ont mis les moyens, avec 80.000 salariés dédiés à la R&D chez Huawei. Résultat : ils ont largué les acteurs européens comme Nokia et Ericsson, et devancent même technologiquement les acteurs américains. Pour autant, il ne faut pas se raconter d’histoires : l’Europe dépendait déjà des acteurs américains pour ses réseaux. On passe d’une dépendance à Cisco à une dépendance à Huawei. Dans les deux cas, nous avons perdu notre souveraineté numérique.

Ce retard européen est-il rattrapable ?

Il faut être réaliste : on ne rattrapera pas Huawei en un jour. Il faut donc mener deux chantiers en parallèle. D’abord, si on intègre des équipements Huawei dans les réseaux 5G européens, il faut développer une couche logicielle pour éviter les risques d’espionnage ou de fuite de données. C’est la stratégie du Royaume-Uni, qui a créé en 2014 un laboratoire commun avec Huawei, le Huawei Cyber Security Evaluation Centre (HCSEC), chargé d’analyser et de corriger les failles des systèmes Huawei. On pourrait s’inspirer de cette stratégie pour bâtir ce que j’appelle une « 5G de confiance ». Deuxièmement, il faut dès à présent commencer à travailler sur la 6G, ce que font déjà les Américains sous la pression de Donald Trump. Rien ne serait pire que de faire ce que font les autres avec dix ans de retard, il faut innover et aller vers le futur, pas vers le passé.

Côté cybersécurité aussi, beaucoup s’inquiètent d’une marginalisation de l’Europe face aux acteurs américains, israéliens ou russes…

Ils ont raison ! Il y a un vrai risque que l’Europe disparaisse du secteur cyber. Le tandem Etats-Unis-Israël est en train de prendre toute la place, avec de nouveaux géants comme l’israélien Team 8. Cet incubateur de start-up créé, comme souvent, par des anciens de l’unité 8200 (l’unité de renseignement électronique de Tsahal, la NSA d’Israël), est en train de créer de très nombreuses entreprises innovantes. Ils ont même recruté l’ancien patron de la NSA, Michael Rogers… Les pépites de Team 8 deviennent les licornes de la cyber, comme Claroty, une société américano-israélienne qui mène un lobbying intense en France, ou Cyber-Ark. L’alliance de la puissance financière des fonds américains et du savoir-faire israélien en matière de cyber est redoutable : il se crée des dizaines de start-up cyber, qui ont accès à des moyens financiers considérables.

Faut-il avoir peur du russe Kaspersky, qui a été banni des instances fédérales américaines ?

La question est de savoir si un groupe russe, même privé, peut vraiment être indépendant du Kremlin… Je n’en suis pas persuadé. Mais le risque de « backdoors » n’est pas plus important sur les logiciels russes que sur les logiciels américains, israéliens ou chinois. D’où la nécessité de réinvestir massivement dans la cybersécurité en Europe.

Que peut faire concrètement l’Europe ?

Il faudrait lever un fonds d’investissement franco-allemand dans la cyber, de l’ordre de 400 à 500 millions d’euros. Il y a actuellement plusieurs projets de fonds en France, l’idéal serait de les fusionner. Il faut absolument éviter une concurrence franco-française.

La DGSI et Airbus utilisent les logiciels d’analyse big data de l’américain Palantir, qui s’était lancé avec le concours financier de la CIA. Est-ce une erreur ? Faut-il créer une alternative européenne ?

Rappelons d’abord que si la DGSI a choisi Palantir, c’est parce qu’il n’y avait aucune alternative française et que dans la situation de la France, il y a deux ans, c’était une faute grave de ne pas le faire. Ni les start-up, ni des grands groupes n’ont pour l’instant assemblé dans un logiciel unique toutes les technologies nécessaires. Tout n’est pas perdu pour autant : il est bien plus facile de développer un Palantir européen aujourd’hui qu’il y a dix ans, car beaucoup de briques logicielles sont désormais en open source. Je pense qu’il est possible d’atteindre un niveau technologique comparable à celui de Palantir en deux ou trois ans, si on y met les moyens humains et financiers. On peut déjà s’appuyer sur des acteurs prometteurs, comme les start-up françaises Saagie, Flaminem.

Vous restez donc confiant ?

On a su développer les meilleures technologies mondiales dans le nucléaire, l’aéronautique, les nanotechnologies : l’exemple de la formidable réussite de MINATEC à Grenoble m’a beaucoup marqué. Il n’y a aucune raison de ne pas y arriver dans la tech : nous avons les cerveaux, les ingénieurs, et, au niveau européen, les moyens financiers. Arrêtons de pleurer, retroussons nos manches et agissons !

Propos recueillis par Vincent Lamigeon et Gilles Fontaine

Source : Challenges, Vincent Lamigeon, Gilles Fontaine, 23-03-2019

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Commentaire recommandé

Fritz // 24.04.2019 à 07h19

Dommage que M. Barbier et son interlocuteur de « Challenges » posent la question au niveau européen. C’est le meilleur moyen de se faire coloniser par les uns et les autres. Nos outils technologiques ont été forgés par la France indépendante des « Trente Glorieuses », pas par la CEE, ni par l’UE. « Un vrai problème de souveraineté pour l’Europe » ? Il n’y a pas de souveraineté dans l’UE, à part celle des Allemands sur les pays de seconde zone, et celle des eurocrates (et de leurs divers complices, voyez le Brexit) sur les peuples.

37 réactions et commentaires

  • yann // 24.04.2019 à 07h19

    Cinq articles plus tôt on nous parle de la rarefaction des éléments (Tableau de Mendeleev façon Salvador Dali sous LSD).
    Et là…on enchaine sur la 6G.

    Quelqu’un a réussi à faire pousser du gallium et du germanium bio au cours de la semaine?

      +69

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    • Wakizashi // 24.04.2019 à 08h52

      Merci pour la bonne rigolade du matin ! Oui et de toute façon, l’espionnage est essentiellement industriel, c’est-à-dire toujours les mêmes éternelles histoires de fric entre Etats et grandes entreprises qui se tirent la bourre pour avoir plus de pouvoir que l’autre. Franchement, ça m’en touche une sans faire bouger l’autre qu’Airbus se fasse piquer une invention ou des parts de marché par Boeing ; pendant ce temps-là les oiseaux chantent… ils s’en foutent eux aussi.

      L’homme regarde la fleur, la fleur sourit.

        +21

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    • Myrkur34 // 24.04.2019 à 09h42

      Pour rebondir sur votre commentaire, combien de kilomètres de câble et de grammes de métaux rares par voitures « intelligentes »?
      Quant aux technologies de rupture, en grattant un peu, on en revient toujours au fameux « processus qui mènent à l’élimination » de Mc Solaar.

        +3

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  • Fritz // 24.04.2019 à 07h19

    Dommage que M. Barbier et son interlocuteur de « Challenges » posent la question au niveau européen. C’est le meilleur moyen de se faire coloniser par les uns et les autres. Nos outils technologiques ont été forgés par la France indépendante des « Trente Glorieuses », pas par la CEE, ni par l’UE. « Un vrai problème de souveraineté pour l’Europe » ? Il n’y a pas de souveraineté dans l’UE, à part celle des Allemands sur les pays de seconde zone, et celle des eurocrates (et de leurs divers complices, voyez le Brexit) sur les peuples.

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    • Kokoba // 24.04.2019 à 11h01

      On retombe toujours sur la même question :
      Est-ce que la France est un pays indépendant et souverain ?

      La réponse actuelle est : non.
      Donc ce n’est pas la peine de venir pleurer sur les conséquences.

      Commençons donc par récupérer notre souveraineté et après (et seulement après), on pourra commencer à réfléchir aux différents problèmes.

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    • JC // 24.04.2019 à 11h23

      Et l’Allemagne a toujours choisi les États-Unis aux dépends de la France, donc une alliance « franco-allemande » c’est une blague.

        +44

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      • Blabla // 26.04.2019 à 15h55

        Exact : changer une dépendance pour une autre, c’est choisir un nouveau maître sans renoncer à la laisse

          +4

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  • iséorcé // 24.04.2019 à 08h46

    Une question au hasard : Quid des impacts de la 5G et de la 6G sur la santé humaine ?
    Aucune importance, je présume, et inutile d’investir dans des « pare-feu » qui nous protègent au niveau biologique,

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    • singé // 24.04.2019 à 09h33

      « Une question au hasard : Quid des impacts de la 5G et de la 6G sur la santé humaine ? »

      Pas seulement sur la santé humaine, mais sur la vie en général.

      Un très long article résume le problème, en introduction à une demande d’arrêt, de toute urgence, au déploiement des réseaux « 5g » (cinquième génération), en particulier depuis les satellites spaciaux.

      https://www.5gspaceappeal.org/the-appeal

      Je cite un court passage :

      « Malgré un déni généralisé, les preuves dont nous disposons de la nocivité des radio-fréquences pour la vie sont déjà accablantes. Les preuves cliniques accumulées d’humains malades ou blessés, les preuves expérimentales de dommages génétiques, de dommages aux cellules et aux organes pour une vaste variété de plantes et d’animaux, et les preuves épidémiologiques que les grandes maladies de la civilisation modernes — cancer, maladies cardiaques, diabète — sont pour une large part causées par la pollution électromagnétique, constituent un corpus de bien plus que 10 000 articles publiés dans des revues à commité de lecture. »

      « Despite widespread denial, the evidence that radio frequency (RF) radiation is harmful to life is already overwhelming. The accumulated clinical evidence of sick and injured human beings, experimental evidence of damage to DNA, cells and organ systems in a wide variety of plants and animals, and epidemiological evidence that the major diseases of modern civilization—cancer, heart disease and diabetes—are in large part caused by electromagnetic pollution, forms a literature base of well over 10,000 peer-reviewed studies. »

        +15

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      • alain maronani // 24.04.2019 à 13h16

        5g, 6g peu importe en fait…Oublions la course à l’inutile, au toujours connecté, etc…

        Malheureusement cette pétition est accablante, Les études menées en Suède principalement (mais pas seulement) ne pointent sur aucun risque supplémentaire…Une pétition style compteur intelligent EDF…et on ratisse large..cancer, maladies cardiaques et le diabète..c’est vrai le surpoids, l’inactivité physique, la cigarette, les beuveries à répétition entre potes sont AUSSI la conséquence de la 5G..
        En fait la surdité guette avant le cancer tous ceux qui écoutent leur musique trop fort avec leur casque..et l’on ne compte plus les décès entraïnés par les micro-ondes..installés dans les cuisines…

        Les problèmes réels, les pesticides, les antibiotiques dans l’élevage, les modifications génétiques, la sur-médication de la population, la généralisation du fast-food (plats préparés aussi)…lächez-moi avec la 5g…

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      • RGT // 24.04.2019 à 13h39

        Vous préconisez donc de supprimer tous les rayonnements électromagnétiques si j’ai bien compris.

        D’un côté vous avez raison car ils sont très néfastes pour les êtres vivants.

        De l’autre, ça pose juste un (tout) petit problème :
        La lumière visible, rayonnement électromagnétique qui est la source principale d’énergie à la base de 99,99% du vivant doit-elle aussi être bannie?

        Je me fais volontairement l’avocat du diable pour contrebalancer les effarements des candides devant lesquels il suffit d’agiter une muleta et qui foncent alors les yeux baissés.

        Les rayonnements électromagnétiques ne sont pas « top » pour les êtres vivants, certes, mais leur absence se traduit aussi par la disparition de toute forme de vie.

        Ce ne sont pas les rayonnements EM qui sont particulièrement dangereux, c’est leur densité qui désormais atteint des niveaux jusqu’alors jamais atteints au niveau de la biosphère.

        C’est comme l’eau : totalement indispensable à la vie. Quand il pleut, ça mouille (et c’est désagréable si de plus il fait froid), mais quand on est plongé dans l’eau on finit toujours par se noyer…

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  • Julien // 24.04.2019 à 09h58

    Au lieu de vouloir à tout prix être à la hauteur de ces fous du numérique, notre salut ne se trouverait il pas dans l’abandon de ces technologies (qui honnêtement ne servent à rien et n’apporte rien à la vie quotidienne et au plaisir que l’on peut prendre à vivre). Je pense très sérieusement que ceux qui arrivent à se déconnecter et vivre sans ces appareils sont ceux qui ont tout compris. Le reste c’est du business qui concerne quelques milliardaires, si cela les fait bander tant mieux pour eux, mais sachez que j’en ai rien à secouer de l’évolution de la 12G ou du dernier smartphone pliable … apprenez à vous libérez de ces engins de malheur c’est ça la vraie solution.

      +31

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    • Kokoba // 24.04.2019 à 10h55

      on ne parle pas spécialement de 5G/6G ici mais tout simplement de tout ce qui est numérique.
      Vous pensez réellement qu’on va revenir en arrière et abandonner internet ?

        +2

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    • alain maronani // 24.04.2019 à 13h19

      Je ne souhaite pas que vous ayez besoin d’un scan ou d’une IRM mais vous devriez réfléchir (?) un peu avant d’aligner des énormités de ce style..Votre plan c’est le retour aux cavernes ?
      Les fous du numérique ? Que faites-vous donc ici à commenter ? Ce n’est pas l’heure des semailles de printemps ?

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      • Chris // 24.04.2019 à 14h03

        Julien parlait d’addiction numérique qui ironiquement dévoient les relations sociales en enfermant les addictés dans une bulle.
        Il ne rejette pas pour autant l’usage du numérique.

          +8

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        • Vladimir K // 24.04.2019 à 15h49

          Là où je rejoins Julien, c’est qu’il y a un déséquilibre dans les avancées technologiques et leur utilité. Nous le savons tous, l’être humain consomme trop d’énergie. Pourtant, on continue à nous vendre de la 4K et même de la 8K maintenant.

          Pour quoi faire ? Un scénario sera meilleur en 8K ? Pourtant l’archivage, la transmission et l’exploitation des données est fichtrement supérieure à de la simple définition. Il faudra plus de serveurs, plus de puissance plus de réseaux… Et cela apporte quoi à l’humanité ?

          Certes les IRM, les radios… (des inventions qui commencent à dater maintenant), c’est utile.

          Mais la chasse aux Pokémons ? Les oreilles de chiens sur les selfies ? Games Of Thrones en ultraHD, jouer à la ferme ou aux vikings sur Facebook, ça apporte quoi à l’humanité au juste ?

          Et c’est pour ce genre de choses que l’on développe la 5G. pour ça, et pour les voitures sans conducteur (je prends un bus avec un chauffeur, et ça me suffit pleinement)

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          • iMike // 24.04.2019 à 21h55

            Oui, tout à fait. Il est hors de question que j’échange ma Rolls avec chauffeur contre une de ces boites à savon.

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            • Vladimir K // 25.04.2019 à 14h09

              @iMike

              Et vous avez bien raison. En plus, votre Rolls maintient l’emploi, vu que sa fiabilité légendaire nécessite un entretien très soutenu ; ce qui vous permettra de fumer un bon cigare* fait à la main et non par des robots, en sirotant un brandy* fait par l’homme et la nature pendant qu’elle se fait réparer.

              * L’abus d’alcool et le tabac sont dangereux pour la santé, manger, bouger, tout ça quoi…

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              Alerter
      • Armoricus // 25.04.2019 à 15h18

        « science sans conscience n’est que ruine de l’âme » . On ne sort pas, du pb posé par Rabelais . Les technologies ne sont pas bonnes ou mauvaises en soi , mais le sont en fonction de l’usage que les hommes en font .Donc , x G pour communiquer , oui , mais pour nous rendre esclaves et hyperfliqués , non .

          +3

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  • Séraphim // 24.04.2019 à 11h51

    Ouh làlà! Monsieur Cyber sort ses cartes d’ex-employeur pour se faire une place au milieu des micros; Et qu’est-ce qu’il demande? Un fonds d’investissement de 500M€ ! A qui il espère facturer combien de ses ‘services’?
    Il était où quand Huawei a petit à petit copié Alcatel pour grossir? A la DGSE. Et il a fait quoi? Rien. Il ne savait pas? Et pourquoi moi je le savais, contacté ouvertement par Huawei, qui ne se cachait pas du tout?

      +21

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  • Learch // 24.04.2019 à 11h54

    A quand une interview de Bernard Barbier par Thinkerview ? Je ne sais pas pourquoi (…) mais je pressens une émission mémorable :o)

      +5

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  • Xavier // 24.04.2019 à 12h37

    A vouloir chasser le début du commencement d’une idée crypto-complotiste, certains passent à côté de la réalité du business aujourd’hui.

    La guerre de l’information est à son sommet et la maîtrise des télécommunications et de l’informatique est bien plus nécessaire que celle des technologies de l’énergie.

    L’espionnage stratégique réalisé par des gens plaçant certains risques en excuse absolue au cynisme et à l’irrespect constant des règles officielles auxquelles les autres doivent se soumettre confère un avantage gigantesque.

    Qq commentateurs ici semblent être bien naïfs.
    Quels états sont en pointe ?…

    Aucun PDG d’entreprise stratégiquement importante ne vit sans être fiché.
    Il est bien plus facile de déstabilisé une entreprise par un scandale quelconque que de la combattre loyalement.

    A ceux qui me penseraient tendancieux je réponds que je parle d’expérience(s) pour avoir fréquenté qq cercles de pouvoir.

    Les ingénieurs et autres spécialistes techniques passent souvent à côté de ces déterminismes et ont du mal à les admettre.

    L’industrie en compétition ne fournit pas de marges assez élevées pour nourrir les banques.

      +7

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    • alain maronani // 24.04.2019 à 13h29

      J’aime votre commentaire sur les crypto-complotiste. C’est vraiment le style ici…

      Toutes les entreprises dans le secteur aéronautique, informatique, etc font de l’espionnage, du renseignement de gré ou de force. Pour le vol d’informations et de technologies les chinois (et les étudiants chinois à l’étranger soumis au contrôle permanent policier du pays) sont les pires. Kapersky a des liens directs avec le FSB.

      Personne ne peut croire que Airbus ou Boeing ne font pas la même chose..

        +1

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      • scc // 24.04.2019 à 19h17

        D’après cette enquête https://www.liberation.fr/apps/2018/10/kaspersky/ j’ai l’impression qu’on reproche surtout à Kaperski Lab son efficacité à détecter des malwares déposés par des…agences de sécurité.

          +7

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        • alain maronani // 24.04.2019 à 22h25

          Pas tout à fait…Il suffit de lire les cv du management russe pour comprendre d’ou viennent ces gens. ,,,Kapersky a collaboré avec le FSB comme d’allieurs le fournisseur de services (courrier, etc..) Yandex.
          Ce sont les services de sécurité et de cyber-espionnage du gouvernement israélien (probablement les meilleurs du monde) qui ont réussit à pénétrer le système de Kapersky en 2017..pour effectivement prévenir les services américains et à la suite de ces aventures le FSB a procédé à l’arrestation de plusieurs spécialistes de Kapersky dont Ruslan Stoyanov, un spécialiste des ddos (denial of domain services)…

          Un hasard ?

          L’article que vous citez ne disculpe EN RIEN Kapersky. Et ce n’est pas une enquête.

            +1

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  • tchoo // 24.04.2019 à 14h16

    La plupart des start up de ce secteur sont financé par les services secrets de leur pays sur des fonds bien souvent aussi très secret.

      +4

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  • Vladimir K // 24.04.2019 à 15h37

    Il faut admettre que fut un temps où la France avait des champions : Thomson, Sagem, Alcatel… pour ne citer que ceux là, que les français ont du talent (VLC – c’est français, Audacity – c’est français, le MP3 – c’est français, copainsdavant a existé bien avant Facebook, le langage ADA a été conçu par un français…) mais il a été décidé de décimer l’industrie française.

    Pour ce qui est de la 5G et de la 6G, on ne pourra jamais prouver les effets sur la santé physique, car on nous noiera sous des rapports contradictoires. En revanche les effets de l’hyper-connectivité sur la santé mentale sont déjà démontrés. Les effets sur la nature de l’extraction des métaux sont déjà démontrés.

      +13

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    • calal // 24.04.2019 à 20h14

      j’ai pris un abonnement 4g pour voir. Y a quasi pas de valeur ajoute pour un gars « normal » non professionnel par rapport a une liaison fibre « fixe ». Avec l’augmentation du prix de l’electricite et l’appauvrissement de la population, c’est une technologie « de l’ete » qui va surement faire pschiit …Seules quelques grandes metropoles seront equipees…

        +1

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      • Haricophile // 25.04.2019 à 15h00

        Pas d’accord, il y a une vraie valeur ajoutée et ça rend les réseaux mobiles vraiment utilisables.

        Après est-ce a ce point nécessaire d’avoir des réseaux mobiles par onde performants ? C’est la question a se poser, car au delà des avantages il y a aussi de gros inconvénients, comme le fait que c’est de l’internet filtré et très dépendant de la bonne volonté des fournisseurs, que la sécurité est problématique, que c’est encore plus un espionnage permanent etc.

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    • V_Parlier // 25.04.2019 à 00h25

      Il est vrai que la France a été plutôt en pointe il y a 25-30 ans… mais je suis bien placé pour savoir que la désindustrialisation massive (R&D incluse) a fait des ravages irréversibles. Tant sur la quantité des gens encore assez compétents aujourd’hui que sur l’existence même d’entreprises locales capables d’avancer de tels investissements à long terme. Au point que quand je vois que des gens (certes parfois bien intentionnés et de bonne foi, mais pas toujours) nous proposer de se lancer dans des travaux d’une telle ampleur (développer une 6G, des systèmes divers et variés basés sur « l’IA » etc) je me dis que la chute va faire mal. Il faut arrêter de rêver, c’est fini.

        +3

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  • Vince // 24.04.2019 à 20h08

    L’urgence c’est pas la 6G, mais plutôt la prohibition de la 5G et le rapatriement des crédits pour des énergies et une agriculture auto-suffisantes et responsables… je ne comprend pas le besoin si ce n’est que pour la défense – un groupement tell que Thales / Dassault / Orange suffirait (oh oui, j’oubliais, ça existe depuis 40 ans…)

      +2

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    • V_Parlier // 25.04.2019 à 00h27

      En effet, ces choses là ne devraient être utiles que pour la défense et pas pour saturer le marché grand public de services abrutissants supplémentaires. Mais on sait maintenant comment ça se passe…

        +2

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  • Nanker // 25.04.2019 à 10h57

    S’allier aux Allemands, cad au BND qui avait espionné nos fleurons technologiques pour le compte des Américains? C’était durant le mandat du si gentil Obama et Merkel ne s’est jamais justifiée ou excusée pour ce coup bas.
    Est-ce bien raisonnable d’aller bosser avec des gens qui pourraient refiler aux Américains ce que nous voudrions bien leur offrir?

    Et pourquoi TOUJOURS penser les problèmes auxquels la France doit faire face avec des solutions européennes? Prenons conscience que – sans doute d’ici 10 ans l’UE aura explosé que le continent européen sera constitué de pays à couteaux tirés – alors optons pour des solutions franco-françaises.
    Oui prenons conscience que, essentiellement, nous sommes SEULS dans ce marigot mondialisé.

      +7

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    • Haricophile // 25.04.2019 à 15h16

      Moi j’ai surtout conscience que la France c’est tout aussi fini que l’UE, il va falloir jouer modeste, la dégringolade française a déjà eu lieu, nous sommes devenus des seconds couteaux et ce n’est pas fini.

      Il faut aussi avoir a l’esprit que l’Empire US est tout aussi au bord du gouffre que l’UE : Ils ont perdu la guerre du « remodelage » et du contrôle des énergies fossiles au moyen orient et partout. La fracturation hydraulique est un coup de poker qui va faire pshitt bientôt car non rentable et avec une production correct de 2 ans et merdique de 10 ans, avec comme prix un coût environnemental et sanitaire colossal à long terme (100-500ans). La guerre a l’est pour séparer les Chinois des Russes c’est perdu aussi, et les manœuvres pour implémenter des pipelines made in Otan une cuisante défaite. En plus ils sont en train de perdre le contrôle de la planche a billet mondiale, les transaction Chine Russie ne se font plus en dollard, et ça va s’étendre rapidement. Je ne parierais pas un cent sur l’avenir a long terme de la domination US et c’est tant mieux. Il y a même une théorie intéressante ou les US éclateraient au profit d’un ensemble de pays regroupant quelques états. Espérons que cet empire hyper-violent et psychopathe ne nous entraînera pas tous dans sa chute par un feu d’artifice nucléaire.

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      • Anne de Kiev // 25.04.2019 à 15h24

        La Louisiane de retour dans le royaume (de France!) …

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  • P // 28.04.2019 à 07h32

    Quand B Barbier propose de «lever un fonds d’investissement franco-allemand dans la cyber, de l’ordre de 400 à 500 millions d’euros» j’imagine qu’il pense à sa propre société pour le conseil stratégique … Pas facile de boucler les fins de mois à la retraite.

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  • Bishop // 28.04.2019 à 22h38

    Comme disait de Gaulle, « en France, s’il n’y a pas d’État, ça merdoie ». Et en ce moment la France, sous la tutelle de l’UE et de son dogme ordo-liberal, ne peut avoir d’État… Donc ça merdoie.

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