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Préparation du terrain : Un argumentaire fallacieux en faveur de la guerre, cette fois avec l’Iran – Par Alastair Crooke

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Intéressant de relire ceci…

Source : Strategic Culture, Alastair Crooke, 09-12-2019

©Photo : Wikimedia

« C’est une occasion historique », a chuchoté un des proches de Netanyahou à l’oreille de Ben Caspit (un journaliste israélien de premier plan) cette semaine : « Vous n’avez aucune idée de ce que nous pouvons arracher aux Américains maintenant, quelle occasion en or se présente à nous alors que les États-Unis sont sur le point d’entrer dans une année électorale. »

« Bunker busters », [bombe conçue pour pénétrer des cibles fortifiées ou des cibles enterrées en profondeur. Elle diffère des autres bombes à retardement par sa conception spécifique, notamment une enveloppe plus solide et aérodynamique, NdT] murmure-t-il à Caspit, qui développe cela : « Selon les membres du cercle proche de Netanyahou, ces bombes seront fournies à Israël une fois qu’il aura signé l’accord de défense mutuelle sur lequel celui-ci travaille ». Et bien que l’establishment sécuritaire israélien se soit historiquement opposé à un pacte intégral, Caspit explique que les associés du Premier ministre « se réfèrent à un pacte de défense « partiel » centré sur l’Iran uniquement ». Les associés de Netanyahou insistent sur le fait que « le premier ministre veut entrer dans l’histoire au cours du prochain semestre ». (C’est nous qui soulignons)

De quelle histoire peut-il s’agir? Pourquoi six mois ? Eh bien, Caspit indique : « Le camp de Netanyahou, dirigé par le ministre Yuval Steinitz, déclare clairement qu’une guerre généralisée va probablement éclater dans les six prochains mois entre l’Iran et ses adversaires dans la région, y compris Israël ». Et le nouveau ministre de la Défense, Bennett, menace l’Iran presque quotidiennement.

« Peut-être que Netanyahou a simplement besoin d’une guerre avec l’Iran pour survivre politiquement », a dit l’un des dirigeants de l’alliance Bleu et Blanc [coalition électorale centriste israélienne, créée en février 2019, NdT] à Caspit : « C’est effrayant et dangereux… »

Pourtant, précisément, un tel traité centré sur l’Iran devait être une question clé à l’ordre du jour des discussions organisées à la hâte avec le secrétaire d’État Pompeo, à Lisbonne cette semaine – un « sommet » organisé dans le sillage de la visite en Israël ces derniers jours, d’un important groupe de très hauts responsables de la défense américaine,. A Lisbonne, Netanyahou a déclaré que ses discussions avec Pompeo s’étaient focalisées sur 1. L’Iran ; 2. l’Iran, et 3 : l’Iran.

Et à Washington ? L’establishment de la Défense ne se fait pas l’écho de l’appel israélien à une action rapide (l’Iran et ses alliés se trouvant prétendument embourbés dans une large contestation), mais il s’inquiète du fait que l’Iran n’est pas suffisamment « dissuadé ».

Et l’establishment américain de la Défense en rajoute au battage médiatique sur l’Iran venant de Netanyahou : « Nous continuons à observer des indices… qu’une agression iranienne potentielle pourrait se produire », a déclaré John Rood, le numéro trois du Pentagone, à la suite d’un rapport de la Defense Intelligence Agency qui a averti que Téhéran produit « des missiles balistiques et de croisière de plus en plus performants » avec une plus grande précision, une plus grande létalité et une plus grande portée.

Toute cette « menace » médiatisée est-elle réelle ? L’Iran a été très explicite en disant que l’objectif de sa riposte calibrée est la « pression » : c’est-à-dire une contre-pression pour forcer les États-Unis à repenser leur politique de blocus économique. C’est parfaitement compréhensible, n’est-ce pas ? Ou bien, ce battage médiatique n’est-il qu’une manœuvre politique de Netanyahou dans la perspective d’un éventuel troisième tour des élections en Israël dans la nouvelle année qui pourrait le voir évincé du pouvoir et envoyé en prison ?

Cette dernière explication est possible, mais les événements suggèrent que Netanyahou veut vraiment sceller son héritage en persuadant les États-Unis de se joindre à Israël dans une attaque contre l’Iran. C’est aussi un risque réel.

Et si c’est le cas, encore une fois (comme en 2003), un tel événement sera à nouveau vendu au public américain et européen avec un message entièrement faux.

Et quel en sera le contenu ? Et bien, le voici : « Pendant longtemps, il a semblé que la propagation de l’influence iranienne au Moyen-Orient était imparable. Maintenant, toute l’entreprise d’hégémonie iranienne est une menace. Des manifestations ont lieu en Irak et au Liban depuis des semaines, ce qui a pratiquement paralysé leurs économies et forcé leurs premiers ministres approuvés par l’Iran à démissionner. Il n’y a pas de fin en vue pour les manifestations … ».

Il en résulte un coup de pouce israélien – donné par le ministre de la Défense nouvellement nommé, Bennet, que c’est maintenant – précisément – le moment pour les États-Unis d’agir contre l’Iran. C’est le discours pour la guerre.

Il est certain qu’une mise en scène se prépare autour de ce récit : les États-Unis sont engagés dans un bras de fer épique avec l’Iran, pour déterminer qui aura la primauté de l’influence en Irak. Les États-Unis et leurs alliés européens tiennent également l’économie libanaise en otage dans le but de résoudre une crise financière (aggravée par le drainage délibéré des liquidités en dollars américains du Liban vers New York), contre une demande américaine de scission entre le parti chrétien du Président Aoun et le Hezbollah – une alliance qui contrôle effectivement le parlement à Beyrouth, et, en outre, cette demande que le Liban abandonne sa position sur la démarcation du pétrole et du gaz de la Méditerranée orientale – en faveur d’Israël.

Et, en Syrie, les forces américaines tentent d’utiliser les Kurdes syriens pour bloquer les axes de communication entre l’Iran et l’Irak (resserrant le blocus économique), tandis qu’Israël attaque les infrastructures iraniennes sur place, par voie aérienne.

En bref, nous avons affaire à une stratégie guerrière d’une nouvelle génération : une pression économique maximale (et un blocus), pour déclencher une contestation populaire, puis pour tirer parti de ces véritables préjudices économiques subis par la population ordinaire, en insérant de petits éléments concoctés pour semer des « messages » – et pour recourir à une violence ciblée contre les symboles de l’État (afin de capter l’attention des médias) – si les manifestations populaires venant à faiblir devaient être ravivées.

D’un autre côté – dans ce qui peut aussi être compris comme un « autre » aspect de la « mise en scène », Israël travaille à la pacification de Gaza (avec l’argent du Golfe) ; et les États-Unis sont actifs avec les Houthis pour tenter de calmer la guerre avec l’Arabie saoudite : c’est-à-dire pour désamorcer d’autres fronts de guerre potentiels.

Les problèmes économiques et de gouvernance en Irak et au Liban sont réels (et profonds) – et ils empiètent, dans une certaine mesure, sur la marge de manœuvre de l’Iran. Alors, qu’est-ce que le « faux argumentaire » ?

Il s’agit des protestations en Iran – et du « message » promu par les principaux médias selon qui le « régime » est au bord de l’effondrement et obligé d’utiliser une violence sans précédent pour réprimer les manifestations pacifiques massives, dans le sillage d’une hausse du prix du carburant extraordinairement mal gérée.

Qu’est-ce qui ne va pas dans cette version ? Eh bien, ce qui est juste, c’est que la hausse a déclenché des manifestations dans une centaine de villes le vendredi 15 novembre. Les manifestations ont été très larges et les segments les plus pauvres de la population (les partisans traditionnels de l’État) y ont été fortement représentés. Mais elles n’ont pas été violentes.

Le reste du récit est faux.

Le jour des véritables manifestations de masse contre la hausse du prix du carburant, personne n’a été tué. Et, le lendemain, les manifestants ont presque entièrement disparu des rues. Au lieu de cela, de petits groupes de militants armés et violents – et non pas des manifestants – ont attaqué les centres stratégiques de l’infrastructure de l’État : les banques, les usines pétrochimiques, le réseau de gaz et le stockage de carburant. Ces centres ont été attaqués à l’aide de grenades propulsées par fusée (RPG) et de mitraillettes. D’autres groupes se sont attaqués aux banques (une centaine), armés de fusils, d’épées et de barres de fer. (Un de ces derniers groupes a attaqué six banques en l’espace d’une heure seulement). Rien ici n’était spontané ou « populaire ».

Les forces de sécurité ont réagi par des moyens militaires – arrêtant et tuant de nombreux insurgés. Et oui – Internet a été coupé. Mais, pas l’internet interne iranien – seulement l’internet mondial. Ainsi, l’équivalent iranien de WhatsApp et du Telegraph, et les chaînes d’information iraniennes ont toujours été accessibles – même si l’Internet mondial ne l’était pas. La colère de l’étranger face à la fermeture de l’Internet externe a peut-être reflété la surprise et l’irritation que l’Iran en avait la capacité. Il est probable que l’Iran n’était pas censé en être capable.

Alors, que se passait-il ? Le gouvernement iranien, semble-t-il, avait déjà eu connaissance de projets d’attaques par des « militants », dans le cadre d’un plan de déstabilisation (formulé et financé de l’extérieur). Mais ce plan initial indiquait que le début de ces actions aurait lieu au début de l’année prochaine.

Ce qui semble s’être passé, c’est que lorsque les manifestations contre la hausse du prix du carburant ont commencé, ces « activistes » ont reçu le feu vert pour « profiter du moment ». En d’autres termes, ils ont activé prématurément tous leurs plans préparés à l’avance. C’était exactement ce que les forces de sécurité iraniennes voulaient et avaient cherché. Cela leur a permis de « démasquer » le complot et d’arrêter ou de tuer les meneurs.

En d’autres termes, le gouvernement iranien n’est pas au bord d’un quelconque gouffre – et plus tard, les sondages effectués en Iran montrent que la colère populaire est dirigée principalement contre les gangs violents et, dans une moindre mesure, contre l’administration Rohani, pour sa mauvaise gestion de la hausse du prix du carburant – mais pas contre l’État en soi. Ce dernier résultat n’est pas si surprenant car les Iraniens plus âgés se souviendront de la façon dont la CIA a utilisé des tactiques similaires – des attaques violentes contre des magasins – pour intensifier les manifestations lors du renversement du Premier ministre Mosaddegh en 1953, en faveur du renforcement du pouvoir monarchique du Shah.

Voilà la question : Les différents instigateurs de ces attaques violentes et délibérées ont-ils « avoué » au président Trump l’échec de leur plan – et le démantèlement (les arrestations et la dissolution) de leurs « réseaux » iraniens ? Ou bien, lui présente-t-on seulement le « récit » de Netanyahou d’un Iran acculé « et au bord du gouffre » ?

L’Iran n’est pas au bord du gouffre, son économie n’implose pas et le pays n’est pas – du moins pas encore – acculé dans la région. Le bras de fer entre les États-Unis et l’Iran en Irak, en Syrie et au Liban est engagé, mais il n’est pas terminé. Ce n’est pas le moment pour Israël de « vendre la peau » en ce qui concerne un Iran en implosion.

L’autre question qui se pose est la suivante : avec toutes ces opérations de « guerre » financiarisées, à pression maximale, montées par les États-Unis, Israël et certains États du Golfe, au Moyen-Orient, y a-t-il une issue ? Ou, est-ce que cela risque de se terminer par une guerre ? La dynamique, en l’état actuel des choses, c’est celle d’une escalade. Pour éviter ce désastre, l’une ou l’autre des parties doit faire marche arrière.

L’une des raisons pour lesquelles il faut faire marche arrière est que si Trump (de façon ignoble) est prêt à envisager les bouleversements, la détresse et les difficultés que subissent les populations du Liban, de l’Irak et de la Syrie dans le but d’affaiblir l’Iran, il ne veut peut-être pas passer à l’étape ultime de la guerre.

Les sondages américains ne montrent aucun appétit populaire pour la guerre avec l’Iran. Pourtant, pour Trump, descendre de son « arbre » iranien ne sera pas facile. L’autre issue pourrait être que Netanyahou ne reste pas Premier ministre pendant ces six mois vitaux pour « écrire l’histoire » et sceller son héritage. Ce serait à la fois « effrayant et dangereux », c’est certain, si Netanyahou (et ses proches collaborateurs) en venait à la conclusion qu’il a besoin d’une telle guerre pour survivre – comme Ben Caspit en a été si clairement averti.

Mais ce qui est moins probable, c’est que l’Iran cède ou implose.

Source : Strategic Culture, Alastair Crooke, 09-12-2019

Traduit par les lecteurs du site www.les-crises.fr. Traduction librement reproductible en intégralité, en citant la source.

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Fritz // 20.02.2020 à 09h52

Encore plus dangereux : un grand pays surarmé et suréquipé, hypnotisé par le régime belliciste d’un petit pays qui se présente comme une victime éternelle.
N’osant dire le nom de ces deux pays, je précise qu’il s’agit de pays coloniaux.

Vous avez raison de rappeler que la France est responsable de la guerre de 1870 (on nous a bien baratinés avec « l’offense » de la dépêche d’Ems. Le comble est que seul Thiers, un autre nabot, a dénoncé le bellicisme français, au Corps législatif, sous les huées).

Quant à la guerre des Malouines qui a effectivement sauvé Thatcher, Mitterrand avait une occasion en or de torpiller le néo-libéralisme : c’était de fournir quelques Exocet de plus aux Argentins. Mais pour se résoudre à ce geste, il aurait fallu qu’il soit socialiste.

13 réactions et commentaires

  • RGT // 20.02.2020 à 08h31

    Qui est le plus dangereux selon vous :

    Un pays qui, à la suite d’une révolution a mené au pouvoir un gouvernement LOCAL au détriment d’un autre issu d’un coup d’état qui était totalement inféodé à des puissances étrangères, et dont la population ne VEUT PLUS être sous la coupe d’un « bienfaiteur » ?

    Une coalition de dirigeants « bienveillants » prêts à entraîner leurs pays dans des guerres sanglantes qui seront très préjudiciables à leurs populations (financièrement et humainement) dans le simple but d’assurer leur réélection, l’un des dirigeants risquant de se retrouver embastillé pour de multiples malversations s’il était répudié par sa propre population ?

    De tous temps, la guerre a été un moyen efficace de souder la population (qui n’avait rien demandé) derrière ses dirigeants grâce à une propagande qui n’avait rien à envier à un certain régime tant décrié.

    Les guerres ne sont déclarées que pour sauver les fesses des dirigeants ou pour affermir leur pouvoir, mais peuvent aussi se terminer très mal (pour les populations ET les dirigeants) s’ils mésestiment les adversaires qu’ils agressent.
    Dans certains cas ça fonctionne (guerre des Malouines qui a sauvé le soldat Thatcher) mais aussi peuvent se transformer en désastre lamentable (Nabot-Léon III contre la Prusse, Hitler contre l’URSS, le Japon contre tous ses voisins, les USA au Vietnam, etc…).

    Si nos « dirigeants avisés » pouvaient simplement foutre la paix aux autres peuples en les laissant vivre comme ils l’entendent ce serait un bienfait.
    Par contre, ils devraient alors mener des politiques réellement favorables à leur population… Donc perdre leur pouvoir et les « bonus » associés.

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    • Fritz // 20.02.2020 à 09h52

      Encore plus dangereux : un grand pays surarmé et suréquipé, hypnotisé par le régime belliciste d’un petit pays qui se présente comme une victime éternelle.
      N’osant dire le nom de ces deux pays, je précise qu’il s’agit de pays coloniaux.

      Vous avez raison de rappeler que la France est responsable de la guerre de 1870 (on nous a bien baratinés avec « l’offense » de la dépêche d’Ems. Le comble est que seul Thiers, un autre nabot, a dénoncé le bellicisme français, au Corps législatif, sous les huées).

      Quant à la guerre des Malouines qui a effectivement sauvé Thatcher, Mitterrand avait une occasion en or de torpiller le néo-libéralisme : c’était de fournir quelques Exocet de plus aux Argentins. Mais pour se résoudre à ce geste, il aurait fallu qu’il soit socialiste.

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      • JP // 21.02.2020 à 11h30

        Le débarquement des Argentins aux Malouines, décidé par un gouvernement argentin aux abois, ne pouvait que déclencher la réponse musclée de Mme Thatcher ou de n’importe quel autre premier ministre anglais dans cette situation . La zône maritime exclusive de guerre décidée par l’Angleterre, verrouillée entre autre par des sous-marins nucléaires d’attaque (cf torpillage du Delgado) ne laissait à terme aucune chance aux militaires argentins piégés sur l’île, Exocets ou pas.

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        • Fritz // 21.02.2020 à 12h14

          Torpillage du Général-Belgrano, je suppose (qui m’avait horrifié : 300 morts !). N’empêche que les prouesses des aviateurs argentins ont sérieusement compromis le succès de l’expédition britannique. Avec quelques Exocet en plus…

          Vous avez raison de rappeler que le gouvernement argentin était aux abois. Galtieri a démissionné juste après le cessez-le-feu.

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          • Anthony // 23.02.2020 à 15h13

            Bonjour, la clef pour les argentins était de couler le bateau ravitailleur des anglais. Maintenant, tous les militaires savent où c’est « plus payant ». Couler un navire de guerre ou le cargo ravitailleur…concernant la précision des missiles sol-sol des iraniens, le pays qui se plaint toujours risque très rapidement de n’avoir plus d’électricité, l’eau aussi sera rapidement un problème. Les missiles de « défense patriot  » sont juste bon pour le musée.

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  • J // 20.02.2020 à 08h33

    Et à toutes fins utiles, la République Islamique d’Iran se fonde toujours officiellement sur un certain Livre Vert. http://bouquinsblog.blog4ever.com/livre-vert-ayatollah-ruollah-khomeiny

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    • RGT // 20.02.2020 à 18h16

      Et à toutes fins utiles aussi, l’Iran possède une communauté juive importante (et chrétienne aussi) à qui le gouvernement fout une paix royale et qu’il protège même par la loi contre les excités (sunnites/wahhabites)…
      Étrange le fait que les juifs iraniens ne se précipitent pas tous en Israël et préfèrent rester dans LEUR pays de naissance, quittes à risquer de se prendre quelques « bombinettes perdues » sur le coin de la figure.
      Depuis que le chiisme existe, les chiites ont été agressés par les sunnites mais se sont simplement contentés de se défendre contre leurs agresseurs, pas contre des populations innocentes.
      Et ils respectent AUSSI tous ceux qui ne sont pas chiites, même les agnostiques, à condition qu’ils soient respectés en retour.
      Si ce n’était pas le cas, l’Iran ressemblerait aux pétromonarchies dans lesquelles on décapite allègrement les « infidèles » et les apostats.

      Les seules condamnations réelles en Iran concernent des crimes de droit commun (et la loi est particulièrement sévère pour ceux qui s’en prennent aux femmes).
      La fatwa promulguée contre Salmane Rushdie ne concernaient pas sa liberté de pensée, elle concernait un bouquin qui, pour que son auteur se fasse connaître, insultait les piliers de la religion musulmane.
      Et on a beaucoup parlé des iraniens, mais TOUS les pays musulmans ont TOUS pris la même position, mais personne n’en a jamais parlé.
      Dans le cas « Charlie », l’attentat n’est pas venu d’Iran (qui inondait ce torche-cul de son mépris le plus total) mais de nos « amis » wahhabites, fait glissé sous le tapis.

        +11

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      • christian gedeon // 21.02.2020 à 15h58

        J’ai retenu insultait les piliers de l’Islam. Quel argument?! Chrétien catholique de rite maronite croyant et pratiquant,je me moque comme de ma première paire chaussettes de ceux qui croient « insulter  » le Christ,en le faisant successivement,un fou de sexe avec Marie Madeleine,un adepte des bains de pipi,ou une folle contrariée. Une foi qui sentirait sa croyance insultée par les hommes et leurs artefacts matériels ou intellectuels(sic!) est une foi plus que fragile…comment un être humain pourrait atteindre la Divinité,quelle qu’elle soit? je vous demande d’y penser. Penser qu’un être humain peut insulter  » la foi,c’est ne pas croire. Pardonne leur car ils ne savent pas ce qu’ils font,n’est ce pas? le verbe savoir étant pris au sens littéral du terme.

          +2

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  • calal // 20.02.2020 à 09h30

    la chine occupee par une epidemie,la russie par l’ukraine et une possible offensive turque en syrie: l’iran va etre seul et plus vulnerable pendant un moment…
    la question demeure: quelles troupes envoyer contre l’iran? tant que trump est la,je ne crois pas que les us s’y colleront en tout cas c’est mon espoir.

    Rien ne se passe pendant l’annee des elections presidentielles des usa? 2020 a deja commencé sur les chapeaux de roue et nous ne sommes qu’en fevrier…

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  • Arcousan09 // 20.02.2020 à 12h03

    Rien n’arrête les délires hégémoniques du peroxydé de Washington
    Sauf que l’Iran est un pays structuré à la civilisation millénaire avec une culture ancestrale donc une armée à la hauteur
    Le coup de semonce reçu récemment ne sert donc pas de leçon aux imbéciles …. manifestement … qui changent d’avis comme la girouette change de sens avec le vent … qui se prétend être un modèle de démocratie, chantre de la paix …

      +5

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  • Chris // 20.02.2020 à 12h41

    A relire cet article datant du début de décembre 2019, on constate que si l’élimination de l’Iranien Soleimani et de l’Irakien Mouhandis a produit l’effet contraire de ce qu’attendait le tandem USA/Israël, l’agitation sociale perdure au Liban qui on le sait, est un point de boutage de feu au Moyen-Orient.
    https://libnanews.com/arrivee-dune-delegation-dexperts-du-fmi-au-liban/
    Le FMI arrive : après la colère… le choléra !
    https://libnanews.com/les-plages-libanaises-souillees-par-des-dechets-hospitaliers-israeliens/

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    • christian gedeon // 21.02.2020 à 14h02

      Hélas l’arrivée du FMI n’augure en efffet rien de bon. Mais hélas aussi,elle était devenue inévitable. Ce pays a toujours été la proie d’un pillage institutionnalisé. Mais ce pillage s’est aggravé jusqu’au point de rupture depuis 2005,en gros. Avec la guerre de Syrie (les guerres de Syrie),l’économie libanaise a implosé. Même le libanais,habitué à toutes les adaptations possibles et imaginables a craqué cette fois ci. Et qui peut lui en vouloir?4,5 millions de libanais,presque 2 millions de « réfugiés  » divers et variés. Rapportez ces chiffres à la France,au hasard.On sait maintenant où vont aller les hypothétiques revenus du gaz off shore.

        +3

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