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12.octobre.202112.10.2021 // Les Crises

Racisme : Les 7 règles de la diffusion des idées racistes en France – par Jacques Rancière

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Source : Le Monde, Jacques Rancière

LA diffusion des idées racistes en France semble être aujourd’hui une priorité nationale Les racistes s’y emploient, ce qui est la moindre des choses. Mais l’effort des propagandistes d’une idée a des limites, en un temps où l’on se méfie des idées, et il a souvent besoin pour les dépasser, du concours de ses adversaires. Là est l’aspect remarquable de la situation française : hommes politiques, journalistes et experts en tout genre ont su trouver ces dernières années des manières assez efficaces de faire servir leur antiracisme à une propagation plus intense des idées racistes. Aussi bien toutes les règles énoncées ici sont-elles déjà employées. Mais elles le sont souvent d’une manière empirique et anarchique, sans claire conscience de leur portée. Il a donc paru souhaitable, afin d’assurer leur efficacité maximale, de les présenter à leurs utilisateurs potentiels sous une forme explicite et systématique.

Règle 1. – Relevez quotidiennement les propos racistes et donnez-leur le maximum de publicité. Commentez-les abondamment, interrogez incessamment à leur propos grands de ce monde et hommes de la rue. Supposons par exemple qu’un leader raciste, s’adressant à ses troupes, laisse échapper qu’il y a chez nous beaucoup de chanteurs qui ont le teint basané et beaucoup de noms à consonance étrangère dans l’équipe de France de football. Vous pourriez considérer que cette information n’est vraiment pas un scoop et qu’il est banal, au surplus, qu’un raciste, parlant à des racistes, leur tienne des propos racistes. Cette attidude aurait une double conséquence fâcheuse : premièrement vous omettriez ainsi de manifester votre vigilance de tous les instants face à la diffusion des idées racistes ; deuxièmement, ces idées elles-mêmes se diffuseraient moins. Or l’important est qu’on en parle toujours, qu’elles fixent le cadre permanent de ce qu’on voit et de ce qu’on entend. Une idéologie, ce n’est pas d’abord des thèses, mais des évidences sensibles. Il n’est pas nécessaire que nous approuvions les idées des racistes.

Il suffit que nous voyions sans cesse ce qu’ils nous font voir, que nous parlions sans cesse de ce dont ils nous parlent, qu’en refusant leurs « idées » nous acceptions le donné qu’elles nous imposent.

Règle 2. – N’omettez jamais d’accompagner chacune de ces divulgations de votre indignation la plus vive. Cette règle est très importante à bien comprendre. Il s’agit d’assurer un triple effet : premièrement, les idées racistes doivent être banalisées par leur diffusion incessante ; deuxièmement, elles doivent être constamment dénoncées pour conserver en même temps leur pouvoir de scandale et d’attraction ; troisièmement , cette dénonciation doit elle-même apparaître comme une diabolisation, qui reproche aux racistes de dire ce qui est pourtant une banale évidence. Reprenons notre exemple : vous pourriez considérer comme anodin le besoin où est M. Le Pen de faire remarquer ce que tout le monde voit à l’oeil nu, que le gardien de l’équipe de France a la peau bien noire. Vous manqueriez ainsi l’effet essentiel : prouver qu’on fait aux racistes un crime de dire une chose que tout le monde voit à l’oeil nu.

Règle 3. – Répétez en toutes circonstances : il y a un problème des immigrés qu’il faut régler si on veut enrayer le racisme. Les racistes ne vous en demandent pas plus : reconnaître que leur problème est bien un problème et « le » problème. Des problèmes acec des gens qui ont en commun d’avoir la peau colorée et de venir des anciennes colonies françaises, il y en a en effet beaucoup. Mais tout cela ne fait pas un problème immigrés, pour la simple raison qu’ « immigré » est une notion floue qui recouvre des catégories hétérogènes, dont beaucoup de Français, nés en France de parents français. Demander qu’on règle par des mesures juridiques et politiques le « problème des immigrés » est demander une chose parfaitement impossible. Mais, en le faisant, premièrement, on donne consitance à la figure indéfinissable de l’indésirable, deuxièmement, on démontre qu’on est incapable de rien faire contre cet indésirable et que les racistes seuls proposent des solutions.

Règle 4. – Insistez bien sur l’idée que le racisme a lui-même une base objective, qu’il est l’effet de la crise et du chômage et qu’on ne peut le supprimer qu’en les supprimant. Vous lui donnez ainsi une légitimité scientifique. Et comme le chômage est maintenant une exigence structurelle de la bonne marche de nos économies, la conclusion s’en tire tout naturellement : si on ne peut supprimer la cause « profonde » du racisme, la seule chose à faire est de lui supprimer sa cause occasionnelle en renvoyant les immigrés chez eux par des lois racistes sereines et objectives. Si un esprit superficiel vous objecte que divers pays ayant des taux de chômage voisins n’ont pas de débordements racistes comme chez nous, invitez-le à chercher ce qui peut bien différencier ces pays du nôtre. La réponse va de soi : c’est qu’ils n’ont pas comme nous trop d’immigrés.

Règle 5. – Ajoutez que le racisme est le fait des couches sociales fragilisées par la modernisation économique, des attardés du progrès, des « petits Blancs », etc. Cette règle complète la précédente. Elle a l’avantage supplémentaire de montrer que les antiracistes ont, pour stigmatiser les « arriérés » du racisme, les mêmes réflexes que ceux-ci à l’égard des « races inférieures » et de conforter ainsi ces « arriérés » dans leur double mépris pour les races inférieures et pour les antiracistes des beaux quartiers qui prétendent leur faire la leçon.

Règle 6. – Appelez au consensus de tous les hommes politiques responsables contre les propos racistes. Invitez sans trêve les hommes du pouvoir à s’en démarquer absolument. Il importe en effet que ces politiciens reçoivent le brevet d’antiracisme qui leur permettra d’appliquer avec fermeté et d’améliorer, si besoin est, les lois racistes destinées, bien sûr, à enrayer le racisme. Il importe aussi que l’extrême droite raciste apparaisse comme la seule force conséquente et qui ose dire tout haut ce que les autres pensent tout bas ou proposer franchement ce qu’ils font honteusement. Il importe enfin qu’elle apparaisse être, pour cela seul, victime de la conjuration de tous les gens en place.

Règle 7. – Demandez des nouvelles lois antiracistes qui permettent de sanctionner l’intention même d’exciter au racisme, un mode de scrutin qui empêche l’extrême droite d’avoir des sièges au Parlement et toutes mesures du même ordre. D’abord, des lois répressives peuvent toujours resservir. Ensuite, vous prouverez que votre légalité républicaine se plie à toutes les commodités des circonstances. Enfin, vous consacrerez les racistes dans leur rôle de martyrs de la vérité, réprimés pour délit d’opinion par des gens qui font les lois à leur convenance.

Il s’agit, en bref, d’aider la diffusion du racisme de trois manières : en divulgant au maximum sa vision du monde, en lui donnant la palme du martyre, en montrant que seul le racisme propre peut nous préserver du racisme sale. On s’emploie déjà, avec des succès appréciables, à cette triple tâche. Mais, avec de la méthode, on peut toujours faire mieux.

Jacques Rancière est professeur de philosophie à l’université Paris VIII.

Source : Le Monde, Jacques Rancière, 21-03-1997

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Jean // 12.10.2021 à 07h50

Si on analyse tout cela à travers le prisme de la lutte des classes, cette guerre raciste/antiraciste à le double avantages de faire en sorte que les oubliés de la redistribution des richesses se battent entre-eux tandis que les exploiteurs, à l’abri dans leurs beaux quartiers, se parent de toutes les vertus. Certains parmi ces privilégiés pouvant même prétendre être les victimes des condamnés à la misère, du seul fait de la couleur de leur peau ou de leur genre.

50 réactions et commentaires

  • gracques // 12.10.2021 à 07h01

    Hé hé , article très pédagogique pour qui propage ce genre d’idee , mais M,Ranciere devrait aussi , sur le meme ton ,nous faire une lecon sur ce quoi’il ne faut surtout pas faire pour limiter les idees’racistes …..
    Ça c’est plus coton.

      +3

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    • Auguste Vannier // 12.10.2021 à 08h42

      Facile, si vous relisez l’article, c’est en filigrane, il y a (au moins) 7 règles pour ne pas diffuser les idées du raciste et que l’auteur résume en conclusion:
      1) en NE divulgant pas au maximum sa vision du monde,
      2) en NE lui donnant la palme du martyre,
      3) en NE montrant pas que seul le racisme propre peut nous préserver du racisme sale.

        +7

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    • meda // 13.10.2021 à 13h48

      Bonjour,

      Je crois pas, je suis sure que pour quelqu’un de la trempe de Jacques Rancière, c’est très loin d’être insurmontable de répondre à votre question…!
      Cordialement

        +0

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  • Jean // 12.10.2021 à 07h50

    Si on analyse tout cela à travers le prisme de la lutte des classes, cette guerre raciste/antiraciste à le double avantages de faire en sorte que les oubliés de la redistribution des richesses se battent entre-eux tandis que les exploiteurs, à l’abri dans leurs beaux quartiers, se parent de toutes les vertus. Certains parmi ces privilégiés pouvant même prétendre être les victimes des condamnés à la misère, du seul fait de la couleur de leur peau ou de leur genre.

      +43

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    • Patrick // 12.10.2021 à 08h25

      Cette guerre est bâtie sur le modèle de la lutte des classes.
      Il faut toujours définir un exploiteur ( oppresseur ) et un exploité ( opprimé ) , et ensuite la lutte s’enclenche toute seule. Et cette division peut être étendue à l’infini , l’avantage c’est qu’un opprimé devient forcément l’oppresseur de quelqu’un d’autre , il suffit de chercher un peu.
      On arrive à découper une population en une infinité de micro-couples oppresseur/opprimé.
      Le fin du fin étant d’abord de transformer un peuple en une « population » et ensuite de découper cette population en catégories.

      Et toute la gauche s’est ruée sur le concept. La lutte des classes étant dépassée , il a fallu trouver de nouvelles causes à défendre , un électorat ( une clientèle ? ) à reconstituer parce que les classes populaires ont fait défaut.
      En cela , la gauche est juste l’idiot utile de ceux qui ont intérêt à la division pour conserver leur pouvoir , l’exemple le plus flagrant est la gauche américaine mais il faut se dire que la gauche française n’est pas mal non plus.

      Certains nomment ça le marxisme culturel. Ce qui m’a étonné c’est que l’on retrouve ce concept chez ceux qui avaient conceptualisé la guerre de 4ème génération ( stratégie actuelle entre pays ), et pour qui la guerre de 5ème génération opposera les élites et les peuples.

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      • Jean // 12.10.2021 à 19h09

        @Patrick,

        Ce qui est amusant c’est la façon dont vous modifiez la réalité comme cela vous arrange. Marx était très clair sur ce sujet :

        Opprimés = Le prolétariat
        Oppresseurs = La bourgeoisie

        La lutte des classes n’est pas dépassée, elle est au contraire un peu plus d’actualité chaque jours. Car nous vivons à une époque dans laquelle la répartition des richesses devient chaque jour un peu plus scandaleuse. Nous en sommes même arrivé au point où l’upper classe, celle des 1%, menace de prendre définitivement l’ascendant sur toutes les autres. Ne vous y trompez pas, nous vivons une époque révolutionnaire car il n’y aura pas d’autres alternatives que subir la révolution des 1% ou se révolter contre elle.

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        • Patrick // 12.10.2021 à 20h17

          Dans le cas du « marxisme culturel » , le terme « marxisme » est juste en référence à cette lutte des classes et à cette opposition oppresseur/opprimé , appliquées à d’autres classes souvent inventées pour l’occasion
          ça ne remet pas en cause la lutte des classes en elle-même mais ça permet de faire diversion.

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    • LibEgaFra // 12.10.2021 à 11h38

      Très juste! A mettre sur le même plan que les querelles de genres lbgtz+. La liberté, oui, surtout la liberté d’exploiter et d’extraire les plus-values.

      Question: les bourgeois sont-ils une race?

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      • utopiste // 12.10.2021 à 12h00

        L’homo œconomicus est une espèce animale relativement récente, mais fortement nuisible, qui se reconnait principalement à l’utilisation partielle et partiale de son intellect (sans doute par soucis d’économie).

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    • Ribouldingue // 13.10.2021 à 13h18

      Ce n’est en effet surement pas par hasard ou conviction que Zemmour est un employé de Bolloré.

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  • Davout // 12.10.2021 à 09h33

    Excellente demonstration du racisme anti blanc trés en vogue ence moment.
    Mais non, bien sûr, ça c’est pas du racisme, c’est de la justice, hein?.

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    • Ellilou // 12.10.2021 à 13h26

      Je vous approuverai des deux mains et des deux pieds quand vous m’aurez clairement et intelligemment défini ce concept fumeux de « racisme antiblanc » et étayé cette ânerie sans fond par des exemples concrets, réels et nombreux….j’ai hâte de vous lire, camarade 🙂

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      • SDF // 12.10.2021 à 17h05

        Sur la base du deuxième point de la définition du mot racisme dans le Larousse: https://www.larousse.fr/dictionnaires/francais/racisme/65932, on peut définir le racisme anti-blanc par: Attitude d’hostilité systématique à l’égard des personnes de couleur blanche.
        Rien de fumeux dans cette définition. La question est: est-ce que cela existe?
        Voici quelques exemples glanés sur internet en deux minutes:
        https://www.lefigaro.fr/vox/societe/agression-a-lyon-si-l-on-considere-le-blanc-comme-un-bourreau-la-violence-a-son-encontre-devient-legitime-20211006
        https://www.lemonde.fr/police-justice/article/2019/03/19/pendez-les-blancs-le-rappeur-nick-conrad-condamne-pour-provocation-au-crime_5438406_1653578.html
        https://fr.wikipedia.org/wiki/Racisme_antiblanc (qui donne notamment une définition pas très éloignée de celle que je vous propose. Voir les paragraphes « Racisme contre la population majoritaire selon l’Ined » et « Affaires notables »)
        Peut-être trouverez vous d’autres exemples en faisant vos propres recherches.

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      • John V. Doe // 12.10.2021 à 18h52

        Le racisme n’est pas la différenciation, le racisme est un système d’oppression basé sur une différence imaginaire mais identifiée par un élément visible tel la couleur de peau, la religion voire le sexe à la limite. Le notion de « racisme anti-blanc » est un non-sens car ce serait un racisme à l’égard des oppresseurs eux-mêmes.

        Par contre, sa dénonciation permet de monter les petits-blancs oppressés par leur caste (ou classe) dirigeante contre les anti-racistes qui n’ont pas agrégé la notion d’oppression voir la lutte des classes à leur combat en faveur des racisés/ »sexés » en ne les considérant que sont l’angle qu’utilisent les oppresseurs eux-mêmes : cette différence apparente.

        L’ensemble constitue une belle œuvre du journalisme de connivence avec la caste dirigeante publique et privée qui est celui de 90% des médias français actuels. Bien aidés par quelques bas du Front d’une part et un paquet d’idiots utiles de l’autre côté.

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        • Sandrine // 12.10.2021 à 19h34

          Vous ne vous rendez même pas compte que votre argumentation est l’essence même du racisme : l’idée qu’il y aurait par nature, de toute éternité pour ainsi dire, des races oppressives et d’autres opprimées, et que le couleur de peau serait un marqueur physique de cette essence spirituelle transmise de génération en génération par la grâce du sang Le blanc, dans les discours comme le votre, dévient la marque, non de la bête, mais de l’oppression ( mais est-ce si différent au fond?) et le noir la couleur de la rédemption.
          Effrayant. Franchement.

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          • John V. Doe // 12.10.2021 à 22h19

            Quand les « blancs » seront confrontés à une Asie dominante, c’est à dire dans 50 ans maximum, nous serons à notre tour les victimes d’un racisme et celui-là sera bel et bien « anti-blanc ». Mais pour l’instant la caste/classe dominante est incontestablement blanche à >90% au moins, dans tous les pays de langues française et anglaise : capitaux, puissance militaire, domination impériale et pouvoir politique.

            L’oppression s’exerce sur 90 à 99% de la population, petits-blancs inclus, qui sont opprimés du fait de leur classe sociale. Mais ils ne sont pas victimes de chefs, d’une administration, d’une police qui les opprime du fait d’être « blanc » en plus d’être des travailleurs sous-payés. Si vous ne me croyez pas, teignez-vous la peau pendant une semaine et baladez-vous dans les villes, villages et routes de France, confrontez-vous à la police, à l’administration : là, vous comprendrez très vite ce qu’est vraiment le racisme.

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            • Sandrine // 13.10.2021 à 08h23

              Votre réponse n’est qu’à moitié convaincante.
              Je ne crois pas que le racisme soit une affaire de nombre. Dans les colonies, les blancs étaient ultra-minoritaires. Et pourtant ultra-racistes.
              Il est vrai qu’en France la peau basanée est associée aux basses classes sociales (à l’instar d’autres caractéristiques extérieures comme l’obésité par exemple), et sont, pour cette raison, un facteur de discrimination.
              En revanche, un blanc minoritaire dans une cité peu fréquentée par la police et très fréquentée par la mafia locale sera discriminé par la majorité non pas en raison de sa classe sociale mais très clairement en raison de son origine ethnique…

              En outre, je ne crois pas trop au « péril jaune ». Les élites, dans 50 ans seront plus certainement le résultat d’un métissage homme-machine (si toutefois un déluge n’a pas eu lieu d’ici la)

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        • Sandrine // 12.10.2021 à 19h48

          Le racisme effectivement n’est pas la différenciation : c’est un système d’oppression basée sur le l’idée que les couleurs de peau sont le reflet d’essences d’ordre « spirituel » bonnes ou mauvaises : dans le type de racisme dont vous faites la promotion, la couleur de peau blanche est le reflet d’une âme d’oppresseur et la couleur de peau noire le signe de la présence d’une âme d’opprimé – c’est à dire une manifestation du bien, car être opprimé signifie , dans ce type de système de valeur, que l’on est du côté du bien.

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        • SDF // 12.10.2021 à 20h24

          Vous confondez, volontairement je suppose, racisme et racisme systémique, dont vous donnez par ailleurs une définition discutable: les différences ne sont pas toujours imaginaires et à ce que je sache une religion, donc une croyance, n’a rien de visible…
          Si vous considérez qu’il n’existe de racisme que systémique, que faites vous donc de la définition officielle du racisme que l’on trouve dans les dictionnaires, et qui ne correspond en rien à la vôtre?

            +2

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        • Sandrine // 12.10.2021 à 20h25

          Ne jamais oublier que fonction principale du racisme dans nos sociétés, la raison pour laquelle on encourage la prolifération de discours comme le votre, est la volonté -la nécessité – de diviser la classe laborieuse, de la diviser en clans dressés les uns contre les autres, tenaillés par le ressentiment et la volonté de puissance contrariée…

            +8

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  • Patrick // 12.10.2021 à 09h49

    Un vrai travail de philosophe cet article : surtout ne remontez jamais à la cause ou aux faits !! restez sur le discours ( avec un superbe biais idéologique si possible ).

    ça me rappelle les années 80 avec Tonton et SOS Racisme :  » vous êtes des méchants racistes !! c’est pas vrai ce que vous voyez en bas de vos HLM !! il ne se passe rien  » 🙂
    Et ensuite on laisse pourrir la situation pendant 40 ans, mais on a gagné les élections.

      +22

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    • Patapon // 12.10.2021 à 10h12

      Au contraire, il met parfaitement en évidence ce qui a parfaitement marché. De quoi vous plaignez-vous, si c’est votre dada ?

        +4

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      • Patrick // 12.10.2021 à 10h16

        les 7 règles s’appliquent bien.
        mais il manque le point de départ : ne cherchez pas les causes.

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    • Fernet Branca // 12.10.2021 à 13h23

      Lâchez vous ! Ce n’est pas ce que l’on voit, mais me bruit et l’odeur comme disait Jacques Chirac.
      Pour le prochain dîner- débat de votre organisation politique favorite.
      https://fr.wikipedia.org/wiki/Le_bruit_et_l%27odeur_(discours_de_Jacques_Chirac)
      Et c’est disponible en vidéo pour s’entraîner.

        +2

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      • Patrick // 12.10.2021 à 13h56

        J’ai grandi dans ce que l’on nomme maintenant pudiquement un « quartier ».
        J’ai vu et vécu la dérive de tout ça , et pourtant c’était il y a déjà longtemps .
        C’était amusant à l’époque de voir les bourgeois se balader avec leur badge  » touche pas à mon pote » , on ne les voyait pas trop se balader par chez nous, ça n’a pas beaucoup changé de ce côté là

        Les choses n’ont fait qu’empirer avec la démission des élus sous le contrôle de la bien-pensance. Ne pas gérer le problème au début et laisser pourrir la situation , c’est très facile au début.

        Je revois de temps en temps mes vieux potes de l’époque , nous avons tous déménagé loin des villes.

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  • LibEgaFra // 12.10.2021 à 11h58

    France3 a diffusé un documentaire sur la colonisation. Le racisme y est omniprésent.

    Un exemple, la construction de la ligne de chemin de fer Brazzaville-Pointe Noire: ouvriers razziés dans des villages éloignés, ouvriers traités comme des esclaves, au moins 20.000 morts. Pour une ligne destinée à piller les ressources du pays.

    Au temps bénis des colonies… où quand le racisme pouvait se déployer sans vergogne.

    Actuellement c’est d’autres formes de racisme qui a voient le jour: contre les « sans-dent », contre ceux qui ne sont « rien », contre les GJ que l’ont peut mutiler et éborgner en toute impunité, et maintenant contre les non-vaccinés, cette sous-race que l’on peut insulter à loisir.

      +17

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    • VVR // 14.10.2021 à 09h40

      Au temps bénis des colonies, on avait surtout l’idéologie qu’il fallait pour avoir une main d’œuvre et des matières premières bon marché. Se baser sur l’origine ethnique pour définir qui a des droits et qui n’en a pas est extrêmement pratique économiquement, pouvoir le justifier par un devoir de civilisation est moralement très plaisant.

      Le racisme contre les pauvres n’a par contre rien de nouveau: Les journaux bien pensants du XIXieme souhaitait régulièrement, et littéralement, une bonne guerre pour vider les rues de Paris de ses pauvres excédentaires, et la loi sur la récidive de 1885 propose de donner un aller simple pour les îles du Salut (Guyane) à tout vagabond se faisant prendre un peu trop souvent (ne pas avoir de domicile et de métier était passible de 6 mois de prison, loi abrogée en… 1992) .

      Quand a la violence policière et son impunité, en 1978 des gendarmes sont passés en conseil de discipline et ont été exclus (renvois immédiat et perte de tous les droits à la retraite) pour avoir refuser de prendre part a une curée qui fera 2 morts et une centaines de blessés, dont une main et un pied arrachées. Par contre, pour avoir tabassé à mort Malik Oussekine, le premier policier à été mis à la retraite, le second muté d’office.

        +2

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  • Jaaz // 12.10.2021 à 12h25

    Il est tout de même assez remarquable que l’omniprésence de la question du racisme dans la société, et de la tolérance envers une infime minorité sexuelle (LGBTQ++), coïncide étrangement avec une révolution conservatrice thatcherienne inédite en France.

      +11

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    • Jaaz // 12.10.2021 à 12h49

      Petite précision: l’omniprésence de la question du racisme n’est pas sous l’angle de sa dénonciation, mais de sa diffusion généralisée et sans retenue. Aujourd’hui, les héritiers LE PEN peuvent être accusés de se montrer mous par un ministre de l’intérieur sur un plateau télé. Un chroniqueur d’origine pas blanche et catholique peut être ultra médiatisé pour diffuser sa haine et pourrir les esprits, dans un but évidemment de calcul électoral et dans l’intérêt unique de la clique thatcherienne au pouvoir. Le réveil, après cette dégueulasserie de manipulation, si jamais il a lieu, risque d’être très très rude…

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    • Fernet Branca // 12.10.2021 à 13h27

      LGBTQ++ trop léger.
      Tant que vous n’êtes pas hermaphrodite comme un poisson clown , par exemple, vous ne ferez bientôt plus le poids.
      Sur la coïncidence avec la révolution thatcherienne je vais rechercher.

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    • Ellilou // 12.10.2021 à 13h33

      A mon humble avis, ces luttes (plus que légitimes) sont surtout instrumentalisées (par qui? les classes dominantes et leurs sbires médiatiques?) afin de canaliser les révoltes de la jeunesse et les détourner de la lutte des classes et d’une remise en question, voire d’une destruction, du système capitaliste…à mon humble avis 🙂

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      • Jaaz // 12.10.2021 à 14h05

        Je vous rejoins, il ne peut s’agir que de contre-feux, destinés à exacerber les passions, pour mieux faire passer la « cure » friedmanienne destinée à enterrer l’Etat-providence, ou ce qu’il en reste.

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    • Patrick // 12.10.2021 à 13h59

      Révolution thatchérienne ? connaît pas.
      Par contre la dilution du peuple à travers les oppositions créées de toute pièce entre toutes les catégories possibles et imaginables on la voit bien.
      En créant des duos oppresseur/opprimé pour toutes les catégories on divise à l’infini et on détruit la cohésion d’n peuple et donc sa capacité à résister.

      La guerre de 5ème génération sera celle des élites contre les peuples et elle a déjà commencé.

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      • Jaaz // 12.10.2021 à 14h12

        Ce que je nomme révolution thatcherienne, c’est le traitement de choc des Chicago boys de Friedman appliqué par Maggy: tuer l’Etat providence et ses services, imposer le marché partout, quitte à faire usage de la violence contre les manifestants d’opposition. Après l’exemple de Pinochet, cela a été repris par Maggy et Reagan.
        A noter que Nixon, à l’époque où Pinochet mettait en pratique les théories économiques des conseillers issus de l’école de Chicago, considérait ces pratiques comme relevant de la folie et n’ayant aucune chance d’être mis en place aux USA. Ou comment un universitaire a réussi à imposer sa vision de la société à, pratiquement, l’ensemble des pays du monde, les rares récalcitrants (Irak, Syrie, Libye…) se risquant à des invasions armées.

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      • john // 12.10.2021 à 22h02

        Effectivement et c’est même un parmi ceux de l’élite, Warren Buffett, qui l’a confirmée….!

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    • Savonarole // 12.10.2021 à 14h00

      La forme change peut être, mais les fondamentaux restent les mêmes. Le bourge préfère voir les gueux attribuer leur piètre sort sur celui qui vient de loin plutôt que sur ceux qui leur font les poches et on préfère qu’ils aillent au lupanar ou chez le curés/rabbin/imam qu’aux réunions du syndicat.
      Bon, des fois ça marche un peu trop bien et il y a un centre d’accueil de migrants qui crame, un religieux qui crame un concert ou une MST qui menace la société (Syphilis ou SIDA comme disait l’autre « ça se chope pas sur les toilettes publiques … enfin c’est pas la que c’est le plus confortable »).
      Bref, le schéma est connu : divide et emperum et pour formater du bouseux, on a des médias. Des gens au milieu si on prend l’étymologie , entre eux et nous.
      Moi le seul truc qui m’étonne, c’est que ça fonctionne encore aussi bien leur truc. Mais vous ne faites aucun efforts.

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    • Marie Colin // 12.10.2021 à 19h34

      La « nouveauté » thatchérienne (revendiquée par notre Macron à nous…) avait été précédée par celle de son grand ami Pinochet dont la dictature sans merci a permis pour la première fois de mettre en oeuvre la politique socio-économique des « Chicago Boys » en grandeur nature – avec l’amical soutien de Kissinger et la CIA.

      Les seuls qui y ont continué à bénéficier des « horreurs » sociales « communistes » refusées à tous les autres (prise en charge des soins, retraites par répartition…) étaient les force de l’ordre et l’armée, toutes puissantes. Bien entendu, toute ressemblance avec certaine situation actuelle n’est que pure coïncidence.

      Une première génération décimée entre disparitions, tortures, exécutions et exil. La seconde vivait encore dans la terreur (lors de mon dernier voyage là-bas au début du siècle, l’ambiance ressentie dans ce pays était la trouille généralisée).

      La troisième génération a enfin réussi à remettre tout ça en cause, après une lutte acharnée, avec une assemblée constituante conçue dans des conditions que nous pourrions lui envier.

      J’aime bien la littérature pour décrire une situation, je vous propose « d’amour et d’ombre » d’Isabel Allende (la nièce de Salvador). Pour le parallélisme avec le franquisme, il y a « les patients du Dr. Garcia » d’Almudena Grandes (un gros pavé).

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    • Michmich // 14.10.2021 à 10h25

      Le jour ou des cis-genres fuiront des quartiers dans lesquels les lgbtq++ font la loi, on pourra mettre les deux sur le même plan.
      Faire croire qu’il n’y a que la lutte des classes qui a court en France est tout aussi dangereux que prétendre qu’il n’y a que celle ci.

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  • jp // 12.10.2021 à 14h10

    « Demandez des nouvelles lois antiracistes qui permettent de sanctionner l’intention même d’exciter au racisme »

    ces lois ne servent pas à grand chose dans la vie quotidienne, j’ai un exemple que presque personne ne connait :
    des vieilles dames qui bénéficient d’une aide à domicile et demandent à ne pas avoir de Noires, pourtant très nombreuses dans ces métiers d’aide à la personne. Les assos et entreprises employeurs de ces dernières, satisfont les clientes racistes !

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    • Patrick // 12.10.2021 à 14h18

       » l’intention même d’exciter  » !!
      Très pratique , on peut accuser et condamner n’importe qui pour à peu près n’importe quoi avec ce genre de loi.
      C’est une loi idéale pour faire taire un opposant , totalement contraire à toute forme de liberté d’expression et qui ne fait qu’attiser la grogne.

      Si une vieille dame ne veut pas avoir d’aide noire , c’est son problème et son droit. Elle ne demande pas de violence à leur égard et n’appelle pas à les mal traiter .. donc rien à dire.

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      • jp // 12.10.2021 à 16h50

        « c’est son problème et son droit »

        non, elle n’a pas le droit, et son employeur non plus !

        https://travail-emploi.gouv.fr/droit-du-travail/egalite-professionnelle-discrimination-et-harcelement/article/discriminations-a-l-embauche-de-quoi-parle-t-on

        le seul droit c’est de demander une personne à l’aise avec le français parlé et écrit pour aider aux paperasses qq soit sa couleur de peau.

        Mettez vous 2 secondes à la place de l’ employée qui se fait claquer la porte au nez par la vieille dame qu’elle vient aider parce qu’elle est noire, c’est une histoire vraie.

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        • Patrick // 12.10.2021 à 20h23

          La vieille dame n’est pas l’employeur , elle est le client et elle reçoit qui elle veut chez elle.
          Donc pour éviter que l’employée ne se fasse claquer la porte au nez , il vaut mieux ne pas l’envoyer chez cette cliente.

          Cette attitude est stupide mais c’est son choix.

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  • Incognitototo // 12.10.2021 à 15h54

    Je reste perplexe… On sait bien que parfois (et trop souvent) les combats produisent leurs propres effets contre-productifs de par la forme qu’ils adoptent, puisque d’une certaine façon cela ne fait que renforcer « le toujours plus de la même chose ». Cependant pour que le texte de Rancière reste autre chose qu’une dénonciation (facile) de ce qu’il estime être contre-productif, il aurait pu aussi nous dire quelles seraient selon lui les bonnes attitudes et stratégies à adopter. Si c’est « laisser faire », je serais au regret de lui apprendre que l’Histoire est pleine de « laisser-faire », sur ce problème du racisme comme pour d’autres, qui ont conduit à des désastres…

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  • Sandrine // 12.10.2021 à 18h43

    Comme le souligne Roland Gori ( à la suite d’Adorno), les structures psychiques, ou plutôt les modes de pensée, qui ont conduit au nazisme sont en permanence réactualisés dans nos société « post-hitleriennes ». Cela s’explique parle fait que structures symboliques qui existaient à l’époque du nazisme n’ont pas disparu après la guerre.
    Rien d’étonnant, donc, que la pensée raciste préside à l’organisation de notre structure sociale et à la définition de nos valeurs.
    Comme le souligne à juste titre Ranciere, que plus notre société s’évertue à faire la promotion de l‘anti-racisme, plus elle se complaît de manière obsessionnelle dans des formes de pensée racistes.
    Chassez le naturel…

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  • Logique // 13.10.2021 à 00h42

    Quand on parle de « rente mémorielle », est-ce du racisme?

    L’oubli, est-ce du racisme?

    Se donner le droit de décider pour autrui, est-ce du racisme?

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  • AITIA // 13.10.2021 à 07h06

    Il ne faut pas confondre les « idées racistes », construites et abstraites, et la xénophobie qui est un affect que causent naturellement certaines situations. Par exemple : les lieux de mon enfance sont devenus méconnaissables, car envahis (comment le dire autrement ?) par des peuples et des moeurs allogènes qui, par la force des choses, en ont modifié l’atmosphère, les usages, la sociabilité (non idéale d’ailleurs). Je n’y suis plus libre au sens de Hegel : être partout chez soi, bei sich zein, mais étranger. Mais l’hostilité obligée à l’endroit de ceux qui, par le fait, m’envahissent, n’implique point que je construise une idée de l’inégalité des groupes humains, celle de la supériorité de mon groupe, etc. Et, de fait encore, je ne suis pas raciste. Mais qu’on ne me dise pas que youpi ! quelle chance j’ai et qu’il est normal que, de proche en proche, un peuple soit aliéné (un beau mot marxiste, non ?) de ce qu’il était et vivait sur ses territoires. Les peuples colonisés par nous ont d’ailleurs connu cela, et alors on trouvait cela très mal, sans discours compliqués à l’envi.
    N’essayez pas de noyer le poisson – une vraie baleine en l’occurrence – par vaine sophistication ou, pour certains, en baptisant le phénomène de « lutte des classes » (un échappatoire, en somme). Le racisme comme affect = la xénophobie, est imposé par le réel. Les mystiques « anti-racistes » soit ignorent ce dernier, soit évoluent dans une bulle idéologique idéaliste qui l’empêchent de le voir. « Analyse concrète d’une situation concrète » ? Tu parles !

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    • VVR // 14.10.2021 à 11h21

      Et ne peut on pas voir ici une variante de ce qui se passe dans beaucoup d’autres endroits, mais sans « peuples et mœurs allogènes » ? je veux parler de ces petites villes où le centre se vide de commerce, où les gens partent ou s’enferment, et qui au final meurent avec leurs derniers vieux.

      Si vous être envahis, vous êtes probablement en périphérie d’une grande ville, ces grosses bêtes qui pour simplement continuer à éxister ont besoin de centaines de milliers de « soutiers », rôle ingrat généralement confié aux derniers arrivés. Mais ces populations, tout en bas de l’échelle, ne chassent personne: elles occupent un vide, elles s’installent là ou personne ne veut habiter. Ou alors vous êtes dans une de ces communes « sociale », un de ces endroits excentré et rural, où l’on envois végéter les pauvres quand on veux revaloriser le quartier qu’ils occupaient.

      Si vous voulez voir des quartiers envahis et nettoyés, regardez plus du coté de l’est parisien, et cherchez ce que sont devenus les ateliers et les usines, ou les logements ouvriers.

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  • Auguste Vannier // 13.10.2021 à 11h34

    Le « racisme » est manifestement un état d’esprit complexe qui se manifeste de multiples manières. Le point commun a toutes ces manifestations me semble être le refus plus ou moins implicite de l’égalité. Faire de la différence quelle qu’elle soit un facteur d’inégalité réelle (en droit, en dignité, en besoins, en force, en intelligence, en moralité, et que sais-je encore).
    C’est refuser de considérer que « l’anthropodiversité » est comme la biodiversité un facteur de développement, d’équilibre et de résilience fondamental.
    Et je suis d’accord avec @ATTIA, ne pas confondre racisme, sans fondement possible, et xénophobie, possible à relier à des situations et des causes objectives.
    Il faut pourtant se faire à l’idée que l’homme blanc de type occidental est devenu une minorité, et on peut comprendre que cela puisse faire peur, surtout quand des politiciens sans vergogne s’emploient à utiliser la peur comme moyen d’accéder au pouvoir ou de s’y maintenir.

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  • Ernesto // 13.10.2021 à 19h39

    Les premières vagues successives d’immigration du siècle dernier (polonais, italiens, espagnols), appelées à occuper les métiers les plus pénibles (mines, construction de lignes de chemins de fer, ouvrages d’art, etc), par manque de bras et d’attrait chez nous et manque de travail et de salaires chez elles, ont connu le racisme de « base » fondé sur la peur de l’étranger et de tout ce qui est différent, le rejet de celui qui vient  « manger le pain des français », mais quand le boulanger étranger fuit le village qui ne veut pas de lui, il n’y a plus personne pour faire le pain (cf Fernand Raynaud).

    Bon an mal an, ces travailleurs ont fini par s’intégrer à la population française grâce à la mixité sociale et à la reconnaissance (tardive) de leur apport décisif au développement industriel et économique du pays.

    Puis est arrivée l’immigration maghrébine pour fournir les OS des chaînes d’assemblage des usines automobiles. Les gouvernements de droite de l’époque ont volontairement concentré ces travailleurs et leurs familles dans des communes pauvres de gauche, de préférence communistes (Nanterre le plus grand bidonville de France), en leur léguant toutes les difficultés liées à la langue, l’éducation, le logement, les pratiques cultuelles et culturelles.

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  • Ernesto // 14.10.2021 à 00h32

    L’absence de mixité sociale a créé des ghettos dans lesquels effectivement la minorité « blanche » s’est sentie « dépossédée » de son monde, de son mode de vie, de ses valeurs. L’explosion du chômage, l’échec scolaire sans remédiation, les sorties prématurées du système éducatif, la rareté d’un travail payé correctement, le développement d’une économie parallèle de caractère mafieux à base d’argent facile et de trafics en tous genres, l’émergence de petits caïds qui règnent par la violence, le communautarisme, la disparition des services publics, des commerces de proximité, tout cela et beaucoup d’autres choses créent un climat anxiogène et pourrit la vie de ceux qui n’aspirent qu’à vivre tranquillement. Ceux qui le peuvent quittent ces quartiers aggravant par la même occasion la non mixité de ces territoires en grande souffrance.

    La bourgeoisie, de son côté a réglé le problème le plus simplement du monde : « Nous ne sommes pas raciste pour deux sous mais on ne veut pas de ça chez nous « ! Et de fait, si on se promène villa Montmorency dans le 16e, les seuls étrangers qu’on y trouve, sont des ambassadeurs ou des gens de maison.

    Tant que les salariés du bas de l’échelle considéreront que leur ennemi qu’ils méprisent c’est l’arabe du coin, le bloc bourgeois est sûr de pérenniser sa domination. Diviser pour régner, montrer le doigt et pas la lune, des stratégies de diversion qui font toujours recette.

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