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1.août.20171.8.2017 // Les Crises

Ralph Nader : Les Démocrates sont incapables de défendre les Etats-Unis face au Républicain « le plus brutal » de l’histoire

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Source : The Intercept, Jon Schwarz, 25-06-2017

Photo: Stephen Voss/Redux

LE PARTI DÉMOCRATE est à son niveau le plus bas de mémoire d’homme. Il a perdu la Maison-Blanche et les deux chambres du Congrès. A l’échelle de l’État, il s’agit du niveau le plus bas depuis 1920. Et aujourd’hui en 2017 les Démocrates n’ont gagné aucune des 4 élections spéciales destinées à élire les remplaçants des membres républicains du congrès qui ont rejoint l’administration de Trump.

Comment en est-on arrivé là ? Personne dans le Parti démocrate ne va poser la question, mais peut être le devrait-on et c’est ce que fait le légendaire défenseur des consommateurs, trois fois candidat aux élections présidentielles, Ralph Nader.

Nader, âgé maintenant de 83 ans et installé à Washington D.C depuis plus de 50 ans, a été aux premières loges de la lente chute des Démocrates. Après ses révélations explosives sur l’industrie automobile américaine dans son livre « Ces voitures qui tuent », lui et ses organisations ont collaboré avec les Démocrates du Congrès pour passer un kyrielle de lois visant à protéger l’environnement, les consommateurs et les lanceurs d’alerte. Le journaliste William Greider a dit de lui qu’il était l’un des trois plus grands modèles du militantisme démocratique, avec Saul Alinsky et Martin Luther King Jr. D’un autre côté, le « Memo Powell » de 1971, qui pose les bases d’une résurgence des droits des entreprises, le considère comme l’ennemi principal du « système » et l’appelle « l’unique opposant efficace au pouvoir des entreprises américaines ».

Quoi qu’il en soit, Nader est bien évidemment devenu persona non grata dans le Parti démocrate depuis ses candidatures pour le Parti vert dans les années 2000. George W. Bush a officiellement battu Al Gore en Floride de 537 voix, avec les votes électoraux menant Bush à la Maison-Blanche bien que ce dernier n’ait pas gagné le vote populaire. En réalité, cependant, une étude approfondie, peu remarquée, publiée peu après le 11 Septembre a établi que Gore aurait gagné en Floride si tous les votes contestés avaient été recomptés.

Les démocrates ont fustigé Nader, qui a obtenu 97 000 votes en Floride, pour avoir permis l’élection de Bush. Puisqu’ il est impossible de refaire l’histoire, il n’y a aucune manière de savoir si Gore aurait gagné sans la candidature de Nader. Certes il aurait pu gagner, mais il est possible aussi que, sans la menace Nader, qui a beaucoup poussé Gore à prendre des positions plus populaires, plus progressistes, le candidat démocrate aurait fait un score encore pire avec une élection où Nader n’aurait pas figuré.

En tout cas, il est maintenant incontestable que le Parti démocrate a d’importants problèmes qui ne peuvent être imputés à ce qu’a fait Ralph Nader en 2000. Dans une interview récente, Nader, toujours très bien informé et riche d’une expérience de plusieurs dizaines d’années, donne son opinion sur la manière dont les États-Unis en sont arrivés là dans le domaine politique :

JON SCHWARZ : Je suis intéressé par l’histoire des Démocrates cédant à la pression, devenant de plus en plus désireux de faire tout ce que la droite veut, lors de ces 40 dernières années. Prenons les récentes histoires à propos de Jared Kushner. Quelle que soit l’ultime réalité ici, je pense qu’il est juste de dire que si un président démocrate avait désigné son gendre à un poste de grand pouvoir à la Maison-Blanche – si Hillary Clinton avait désigné Marc Mezvinsky le mari de Chelsea – et si les péripéties sur sa tentative de mettre en place des liens informels avec la Russie étaient sorties dans le Washington Post et le New York Times, il aurait été mis à la porte avant la fin de la journée.

RALPH NADER : Voulez-vous que je vous raconte l’histoire du déclin et de la décadence du Parti Démocrate ? Je vais vous donner les boulets que traîne le Parti Démocrate qui sont des événements marquants.

Le premier grand événement fut en 1971. Tony Coelho, qui était un membre californien du Congrès, et qui s’occupait de la trésorerie de campagne des Démocrates, a convaincu les Démocrates qu’ils devraient solliciter l’argent des entreprises, et qu’ils pourraient grâce à des levées de fonds obtenir beaucoup d’argent. Pourquoi les laisser aux Républicains et simplement miser sur le socle des syndicats pour le financement, quand vous avez un énorme pot de miel dans le milieu des affaires ?

Et ils l’ont fait. Et j’ai pu voir la différence presque immédiatement. Premièrement, ils ont perdu l’élection face à Reagan. Et ensuite ils ont commencé à devenir plus faibles au congrès. A ce moment, 1980, quelques-uns de nos plus grands alliés perdirent après la victoire écrasante de Reagan face à Carter, nous avions perdu le sénateur [Gaylord] Nelson, le sénateur [Warren] Magnuson, le sénateur [Frank] Church. Nous avions davantage de difficultés pour obtenir des audiences devant le Congrès à propos des malversations des sociétés par les dirigeants Démocrates [commission du congrès]. Quand les Démocrates regagnèrent la Maison-Blanche [en 1992] vous pouviez voir la différence dans les nominations pour les agences de réglementation, la difficulté pour leur faire améliorer la santé et les réglementations de sécurité.

Le second boulet est le fait qu’ils ne savaient pas comment traiter avec Reagan. Et les Républicains en prirent note. Cela veut dire paroles douces, sourires… Vous pouvez dire des choses terribles et faire des choses terribles aussi longtemps que vous avez ce genre de présentation.

[Les Démocrates] continuaient de penser que les conservateurs Républicains étaient ternes, stupides et sans humour. Ils ne s’étaient pas adaptés.

Ronald Reagan battant le président Jimmy Carter le 4 novembre. Reagan est montré tenant une copie du 4 novembre de The News World, prédisant sa victoire écrasante sur Carter pour l’élection du Président des États-Unis. Ronald Reagan tient une copie du 4 novembre de The News World prédisant sa victoire écrasante sur Carter pour l’élection du président des États-Unis. Photo: Bettmann Archive/Getty Images

RN : De plus en plus ils commencèrent à juger leur opposition face aux Républicains à travers la quantité d’argent qu’ils levaient. Vous parliez à [Marcy] Kaptur de Cleveland, elle disait, nous allons au « caucus » démocrate à la Chambre des Représentants, nous y allons pour parler d’argent, nous continuons de parler d’argent, et nous allons sortir avec notre part d’argent…

La conséquence est que cela a fait sortir les questions économiques de la table, celles-là qui ont permis aux Démocrates de gagner encore et encore dans les années 30 et 40. Les questions sur le travail, les questions sur le salaire minimum, la question de l’assurance maladie, les questions sur les pensions. Et ce fut bien sûr une grande aubaine pour le parti Républicain car le parti Républicain ne pouvait faire face sur la question économique. Ils faisaient face sur la question raciale, sur la question de l’intolérance, et c’est comme cela qu’ils ont commencé à prendre un contrôle sur le solide Sud démocrate après le vote des lois sur les droits civils.

Lever de l’argent de Wall Street, des compagnies pharmaceutiques, des compagnies d’assurance santé, des sociétés énergétiques, éloignaient les Démocrates de leur principal avantage sur les Républicains, qui est, dans le langage de Roosevelt : « Le Parti Démocrate est le parti des familles de travailleurs, les Républicains sont le parti des riches ». Cela s’est complètement inversé et a laissé les Démocrates extrêmement vulnérables.

Cela a eu pour conséquence de les faire reculer géographiquement, vers la côte est, la côte ouest et autres.

Et ils ont créé un autre boulet : ils n’ont pas fait de campagne [présidentielle] dans les 50 États. Si vous ne faites pas campagne dans les 50 États, premièrement vous renforcez le parti adverse dans ces États que vous avez abandonnés, ils peuvent donc prendre ces États pour acquis et se concentrer sur les États qui sont dans la zone grise. C’était le raté numéro un.

Le raté numéro deux est ce que Ben Barnes, le politicien averti au Texas, m’a dit. Il m’a dit, quand vous ne vous battez pas pour la présidentielle au Texas, cela pourrit tout le parti… jusqu’aux maires et conseils municipaux. Ainsi cela répète cette décadence et perte de pouvoir pour les années futures.

Quand ils ont abandonné les États rouges, ils ont abandonné cinq États dans la zone de Rocky Mountain et ont commencé déjà avec un handicap de 9 ou 10 sénateurs.

Vous devez vous souvenir de votre histoire, les deux sénateurs du Montana étaient Démocrates, le Sénateur Church de l’Idaho était un Démocrate, le Sénateur Frank Moss, grand défenseur des consommateurs, un Démocrate de l’Utah. Maintenant il n’y a presque plus personne. Les deux sénateurs du Wyoming sont Républicains, les deux sénateurs du Montana sont Républicains [John Tester,le sénateur principal du Montana, est un Démocrate], les deux sénateurs de l’Utah sont Républicains. Je pense que les Démocrates ont un siège au Colorado. Ensuite vous descendez en Arizona et c’est deux Républicains.

Ainsi ils n’ont jamais été à l’abri d’un veto de l’opposition même à leur apogée au Sénat. Et bien sûr plus tard lorsqu’ils n’étaient pas à leur apogée cela leur coûté le Sénat encore et encore. Et maintenant ils sont dans un grand trou, avec la débâcle aux sénatoriales de 2016, ils font face à trois fois plus de Démocrates pour une réélection en 2018.

Le [troisième] boulet est qu’ils ont décidé de faire campagne à la télévision, avec des consultants politiques les influençant et recevant leurs parts de 15-20 pour cent. Quand vous faites campagne à la télévision, avec des slogans, vous ne faites pas campagne sur de la politique.

Le boulet suivant, les syndicats ont commencé à devenir faibles, faibles en nombre et faibles en leadership. Ils ont commencé à verser beaucoup d’argent aux Démocrates pour la télévision. Et en même temps qu’ils s’affaiblissaient ils perdirent leur capacité de mobilisation populaire au nom des Démocrates.

Les Démocrates avaient initié le procédé où le message précède la politique. Non – la politique précède le message. Cela signifie qu’ils continuent de dire à quel point les Républicains sont mauvais. Ils ont fait campagne non pas en disant, regardez comme nous sommes bons, nous allons vous apporter l’assistance médicale [à tous], nous allons sévir face aux crimes des sociétés contre les travailleurs et les consommateurs et l’environnement, volant, mentant, vous trompant. Nous allons vous donner un salaire minimum. Nous allons avoir une défense moins importante, une meilleure défense, et investir un peu de cet argent et commencer à reconstruire vos écoles et ponts et systèmes d’eau et d’assainissement, et librairies, et cliniques.

Au lieu de dire cela, ils ont fait campagne en disant « Pouvez-vous croire à quel point les Républicains sont mauvais ? » Un fois cela dit, ils ont piégé leur aile progressiste, car leur aile progressiste est le seul segment qui peut changer le parti en un formidable opposant. Car ils ont dit à leur aile progressiste : « vous n’avez nulle part où aller, fichez-nous la paix ».

Et cela nous amène aux boucs émissaires de ces 20 dernières années. « Oh, c’est Nader, oh, c’est les frères Koch, oh, c’est le collège électoral, oh, c’est de la misogynie, oh, ce sont les lamentables rednecks ». Ils ne se sont jamais regardés dans la glace.

Le bouton de campagne pour Ralph Nader, qui se présentait comme le candidat du Parti Vert au élections présidentielles de 2000. (Photo par David J. & Janice L. Frent/Corbis via Getty Images)

RN : Les Républicains, quand ils perdent, ils se battent sur les idées, aussi terrifiantes soit-elles. Les idées du Tea Party, les idées libertaires, les mornes idées républicaines. Ils se battent. Mais les Démocrates veulent de l’uniformité, ils veulent faire taire les gens. Ainsi ils ont la transition la plus défectueuse de toutes. Ils ont la transition de Nancy Pelosi à Nancy Pelosi, quatre fois perdante face au pire Parti Républicain de l’histoire du Parti Républicain.

Si vous mettiez aujourd’hui des politiques Républicains d’avant le fantôme de Teddy Roosevelt, Dwight Eisenhower, et « Mr Conservateur » le sénateur Robert Taft, ils se retourneraient dans leurs tombes. C’est la forme radicalement extrémiste, cruelle, vicieuse, Wall Street, militariste du parti républicain. Cela aurait signifié que les Démocrates les auraient écrasés. Ils ne les auraient pas juste battus, ils les auraient écrasés dans le corps législatif dans tout le pays, les gouverneurs, le Président et le congrès.

Mais non, ce sont toujours les boucs émissaires. Peut-être que Jill Stein, le petit Parti Vert, ont pris la Pennsylvanie et le Michigan au faucon Hillary.

JS : Les Démocrates semblent avoir assimilé les vues des Républicains sur tout ce qui concerne l’armée.

RN : [Un autre] boulet est qu’ils ne se sont jamais différenciés des Républicains sur la politique militaire étrangère – car ils étaient comme eux. Ils n’ont jamais remis en question le budget de l’armée, ils n’ont jamais remis en question la politique étrangère militarisée, comme le faucon Hillary sur la Libye, qui fit peur aux généraux et fuir [le secrétaire à la défense Robert] Gates qui s’était opposé à ce qu’elle aille à la Maison-Blanche pour [prôner] le renversement du régime, métastasant la violence dans sept ou huit pays africains à ce jour.

Ainsi ils ont abandonné la politique étrangère et militaire, car ils recevaient de l’argent de Lockheed et Boeing et General Dynamics et Raytheon et d’autres. Même Elizabeth Warren quand elle a eu sa chance commença en discutant du maintien de ces contrats avec Raytheon. Voilà l’aile gauche du parti discutant avec la société Raytheon, qui est le plus grand gâchis de subvention à l’est du Pécos.

[Un autre] boulet est : personne n’a été viré. Ils enchaînent défaite après défaite, et ne peuvent pas remplacer leurs compères par de nouvelles personnes, vigoureuses, énergiques. Même chose pour les syndicats. Ils [gardent leurs positions] des années 80 peu importe à quel point le syndicat est décalé de la réalité. Vous n’êtes pas viré quelle que soit l’envergure de la perte, à l’inverse du milieu des affaires, où vous vous faites virer.

Le dernier boulet est qu’ils prennent leurs précautions en harcelant les tierces partis progressistes afin que ces tierces partis ne les dépassent pas. Je suis un expert dans ce domaine. Ils ont essayé de les faire disparaître du vote. Nous avions eu 24 poursuites judiciaires en 12 semaines durant l’été 2004 par le Parti démocrate pour nous faire disparaître du vote dans des dizaines d’États. Même si nous n’avions que 5 pour cent, 6 pour cent de votes, ils subiraient une forte pression pour changer de direction et changer leurs pratiques car il y aurait assez d’électeurs américains pour dire aux Démocrates, « nous avons un autre endroit où aller », un troisième parti viable. Ils les harcèlent, violent les libertés civiles, ils utilisent leurs juges Démocrates désignés pour rendre de mauvais jugements ou les harceler de dépositions. Avant que [les troisièmes partis] soient liquidés, c’est de toute façon la Fête du travail et ils ont une campagne de huit semaines.

Il y a certaines personnes qui pensent que le Parti démocrate peut être réformé de l’intérieur sans changer le personnel. Je leur dis bonne chance. Que s’est-il passé ces 20 dernières années ? Ils se sont retranchés davantage. Débarrassez-vous de Pelosi, vous avez Steny Hoyer. Débarrassez-vous d’Harry Reid, vous avez [Charles] Schumer. Bonne chance.

Malheureusement, en résumé, les Démocrates sont incapables de défendre les États-Unis d’Amérique du [Parti Républicain] le plus vicieux, ignorant, soumis aux entreprises, militariste, anti-syndical, contre les intérêts du consommateur, anti-environnement, contre la postérité, de l’histoire.

Fin de la conférence.

Cette interview a été modifiée pour des raisons de longueur et de clarté.

Photo du haut : Ralph Nader à Washington, D.C. en 2008.

Source : The Intercept, Jon Schwarz, 25-06-2017

Traduit par les lecteurs du site www.les-crises.fr. Traduction librement reproductible en intégralité, en citant la source.

Commentaire recommandé

Daniel // 01.08.2017 à 02h14

Quelqu’un pourra-t-il m’expliquer la différence entre les démocrates et les républicains? Sauf erreur de me part, les deux partis ont voté comme un seul homme les sanctions contre la Russie, jettent de l’huile sur le feu et le seul opposant loge à la Maison Blanche.

29 réactions et commentaires

  • Daniel // 01.08.2017 à 02h14

    Quelqu’un pourra-t-il m’expliquer la différence entre les démocrates et les républicains? Sauf erreur de me part, les deux partis ont voté comme un seul homme les sanctions contre la Russie, jettent de l’huile sur le feu et le seul opposant loge à la Maison Blanche.

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    • germs // 01.08.2017 à 07h36

      Bonjour :
      Une seule différence, les démocrates sont pour plus d’intervention de l’état fédéral dans la vie de tous les jours et les républicain c’est l’inverse.

        +8

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    • gracques // 01.08.2017 à 09h04

      La même qu’entre LR et feu le PS ?
      Avec les mêmes conséquences ?

        +12

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      • RGT // 02.08.2017 à 20h45

        Vous me l’ôtez de la bouche cher ami.

        De toutes façons ils ont désormais tous fusionné dans « en marche » pour que la « vision » de l’électeur soit plus claire.

        Et aussi pour permettre aux « mécènes » de faire des économies : Plus qu’un seul parti à subventionner au lieu de 3 (en comptant le défunt Modem).

        J’attends (en pure perte je pense) l’interdiction stricte des partis politiques et des politiciens professionnels et l’obligation faite aux « représentants » de suivre strictement les consignes qui leur seraient données par les « représentés ».

        Il ne faut pas rêver, ce serait « antidémocratique ».
        La dictature des « Sans Dents » sur les « élites » ne sera pas pour demain.

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    • Fred79 // 01.08.2017 à 12h51

      Pour ma part, je pense plutôt qu’il n’existe plus en occident, de partis démocrate, républicain, socialiste, libéral ou autres, des idées, des doctrines oui, mais des partis non.

      Les partis sont aujourd’hui tous gangrénés par des pions de la finance spéculative et des multinationales qui n’appliquent que la politique de leurs maitres.
      A quelques mesures sociétales près, quelque soit le parti au pouvoir, ce sont les mêmes politiques qui sont menés aux USA ou en U.E.

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    • Crapaud Rouge // 01.08.2017 à 21h08

      Effectivement, à partir du moment où les démocrates se comportent comme des républicains, qu’est-ce que ça change qu’ils gagnent ou perdent ? L’article n’en reste pas moins très intéressant pour les mécanismes qu’il met au jour.

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    • Bellefontaine // 02.08.2017 à 02h24

      À Daniel,

      Quelle est la différence entre les démocrates et les républicains? Je ne sais pas.

      En revanche, je sais qu’il en coûte au bas mot un milliard U$ pour espérer faire une campagne présidentielle qui ait des chances de réussir. Un tel investissement en support à  » notre homme à la Maison blanche  » est fondé sur quel espoir de retour d’investissement au juste ?

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    • Booster // 02.08.2017 à 15h37

      Les démocrates sont des acteurs millionaires qui n’ont pas honte de percevoir des dizaines de millions pour réciter leur texte et montrer leur gueule devant une caméra (super rapport effort/gain)et qui drapés de leur  » moralité » (il faut quand même être de mauvaise foi pour croire qu’on mérite tout cet argent car on est né avec un physique qui plait aux masses, en fait c’est basé sur la chance, quand on veut nous faire croire que c’est au talent ) nous font la leçon. Autant dire une bande de têtes à claques. Leur travail de charité est pour moi une arnaque, ils n’ont qu’à donner 95% de leur patrimoine et salaires pour ces causes qui leur tiennent tant à coeur, il leur restera encore plus à vivre que nous avec nos salaires.

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  • Daniel // 01.08.2017 à 02h17

    Et concernant Ralph Nader, il faut se rappeler que plusieurs candidats républicains ont été élus grâce au candidat des Verts.

    Autre question: qui dirige le pays? Le président ou les députés?

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    • Fritz // 01.08.2017 à 05h18

      « qui dirige le pays ? » Thomas Molnar disait vers 1985 : « les États-Unis sont seulement gérés par leurs présidents, mais ils sont gouvernés par leur idéologie ». Cet homme de droite d’origine hongroise ne croyait pas en Reagan, l’idole de la droite à cette époque. En 1978, il avait décrit la prégnance de l’idéologie américaine dans un essai : Le modèle défiguré. L’Amérique de Tocqueville à Carter (P.U.F.).

      Plus récemment, Peter Dale Scott et d’autres auteurs ont mis en évidence « l’État profond ». Et les analyses marxistes sur le capital sont toujours valables.

      Au vu du prétendu « Russiagate », je dirais que les États-Unis se laissent diriger par leur frénésie…

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    • jules (l’ancien) // 01.08.2017 à 06h26

      Les USA sont dirigés par le pognon. Et chez eux, le pognon est une idéologie du pouvoir, de la puissance et de la domination qui s’est transformée en névrose grave parce qu’ils ne peuvent pas ne pas se rendre compte que leur dollar, désormais, ne vaudra plus tripette.

      Ajoutez une bonne dose de cocaïne, d’amphétamines, d’excitants et de psychotropes divers dans les poumons, l’estomac et le cerveau et vous comprendrez pourquoi la vie se résume à un hara-kiri de type « full spectrum annihilation » en guise de rédemption. Une fois pour toutes.

      Ce qui précède n’est qu’une explication provocante, simpliste et largement insuffisante, mais qui a le mérite de résumer le fond de ma pensée. Comme une caricature.

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      • LeBougre // 01.08.2017 à 11h34

        Avec l’enterrement du rapport du sénat sur la torture, on voit que les américains sont dirigés par leurs services de renseignements.

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    • Fritz // 01.08.2017 à 06h49

      La différence entre Démocrates et Républicains ? C’est la différence entre du Coca-Cola et du Pepsi-Cola.
      Plus sérieusement, il s’agit de coalitions historiques et évolutives. L’élection en 1860 du premier président Républicain (A. Lincoln) avait conduit à la sécession des États du Sud, qui avaient voté en masse pour le Démocrate esclavagiste (Breckinridge). Beaucoup plus tard, le Vieux Sud allait basculer dans le camp Républicain.

      Et n’oublions pas les autres partis (Vert, Libertarien, Socialiste…) qui présentent eux aussi des candidats à la présidentielle américaine, comme Jill Stein ou Gary Johnson.

        +8

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    • Ubu // 01.08.2017 à 19h05

      En tant que théocratie, je pensais que c’était « Dieu » lui-même, non ?
      Ach ! Mais non en fait, ils ne croient pas en Dieu, ils lui font juste confiance sur des bouts de papier.
      Petit lien de rappel concernant les « Démocrates » via Datagueule:
      https://www.youtube.com/watch?v=xM8asdR5ufY

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  • Seraphim // 01.08.2017 à 04h37

    Il y a en occident une grande méprise sur la nature des « Démocrates », estimés d’emblée comme des ‘progressistes’. En France, nous les prenons carrément pour une sorte de socialistes! Nous avons pourtant beaucoup de signes de la réalité de leur nature. Pourquoi H. Clinton a-t-elle publiquement et sans honte décrit les électeurs de Trump (la moitié du pays) comme « deplorables »? Une colère, un dérapage ? Nullement! Ils ont toujours été un parti haineux, sudiste esclavagiste au 19ème, contre le droit de vote pour tous ou la reconnaissance de citoyenneté aux anciens esclaves, toujours soutenus par les grandes corporations (Clinton surnommée Ms Wall Street) etc..
    Nos journalistes entretiennent bien sûr l’amalgame inverse: ils seraient pour l’égalité, la justice, la paix..le comble allant au traitement de l’Obamacare, assimilé à une ‘sécurité sociale’ à la française, alors qu’au lieu de garantir des soins à tous -ou beaucoup- avec par ex. des consultations à 30$ et le reste à l’avenant, il fait exactement le contraire: garantir le revenu élevé des médecins à 200$ la consultation en contraignant les toutes petites boîtes à payer des assurances hors de prix à leurs employés.

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    • sissa // 01.08.2017 à 10h46

      Ne sombrons pas dans la confusion et la caricature.
      Le parti démocrate a eu plusieurs identités successives et même simultanées( il fut pendant un temps, un mariage de la carpe et du lapin entre des ségrégationnistes du Sud, et des syndicalistes du Nord).
      Le parti démocrate, c’est aussi le new deal ou les droits civiques( ce qui a fait virer le Sud républicain, vous l’ignorez?).

        +1

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      • Seraphim // 01.08.2017 à 11h18

        Les identités successives ou simultanées, à part les pathologies psychiques, ça a un nom: l’hypocrisie, la manipulation, le populisme et l’arrivisme. Le syndicalisme n’est que le cache-sexe du parti démocrate, toujours en échec d’ailleurs et dont Sanders est l’ultime avatar. Interventionnistes par mondialisme ils ont toujours été, de Wilson à Roosevelt à Clinton et, discrètement (cf. Libye et Syrie), Obama. Sans Clinton en Yougoslavie y aurait-il eu Bush en Irak?

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  • Fritz // 01.08.2017 à 05h03

    Je ne suis pas traducteur, mais deux passages m’ont fait tiquer : « Bush a officiellement battu Al Gore en Floride de 537 voix, avec les votes électoraux menant Bush à la Maison-Blanche »
    => « avec les grands électeurs menant Bush à la Maison Blanche »
    (electoral votes signifie « grands électeurs », par opposition aux suffrages populaires)

    « Quand ils ont abandonné les États rouges (= républicains), ils ont abandonné cinq États dans la zone de Rocky Mountain » => « dans la zone des Montagnes Rocheuses »

    Quant au titre, je traduirais par « le Parti républicain le « plus vicieux » de l’Histoire »
    (from the « most vicious » Republican Party in History)

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    • relc // 01.08.2017 à 06h57

      Fritz Le 01 août 2017 à 05h03
      « deux passages m’ont fait tiquer »

      Vous auriez dû tiquer encore plus sur celui-ci :
      « Si vous mettiez aujourd’hui des politiques Républicains d’avant le fantôme de Teddy Roosevelt, …»

      qui veut traduire If you put Republican politicians today before the ghost of Teddy Roosevelt, …
      Mais before est clairement à prendre au sens de lieu, in front of, ahead of et donc on peut traduire

      si vous ameniez aujourd’hui des politiciens républicains devant le fantôme de Teddy Roosevelt, de … ou si aujourd’hui vous mettiez en présence des politiciens républicains et les fantômes de …

      Vous auriez pu tiquer aussi sur les librairies qui en réalité sont des bibliothèques (« libraries ») et quelques autres détails.

        +7

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    • Alberto // 01.08.2017 à 10h47

      Merci pour vos remarques. Pourriez-vous jeter un œil sur les traductions avant leur diffusion ? Il suffit de demander un identifiant et un mot de passe. Vous pourriez même, si vous avez le temps, participer à ces traduction.

        +11

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  • DUGUESCLIN // 01.08.2017 à 07h00

    Aux Etats-Unis d’Amérique toute personne qui veut entrer en politique, dès le départ est repéré, fiché, sélectionné, surveillé, et s’il advient que parmi eux il y ait un futur vrai chef d’état, il lui sera impossible de percer. Mais malgré tout s’il y en a un qui passe les nombreux barrages des financiers et des « lobbies », il sera démoli, compromis, et éliminé au dernier tour.
    De sorte que les seuls candidats qui restent en lice ne sont pas très nets moralement ou psychologiquement et de ce fait sont contrôlables ou utilisables dans l’ombre.
    La très agressive Hillary Clinton voulait bombarder l’Iran.
    L’oligarque Trump est imprévisible et ne peut contrer le congrès.
    Un président aux Etats-Unis d’Amérique est seulement un gestionnaire consentant ou non d’un système in-dévissable. Alors démocrate ou républicain ne change rien. Les mêmes financiers, les mêmes oligarques avec leurs « lobbies » et leurs médias de toute sorte, contrôlent tout.
    Nous sommes, en France, sur la même voie.

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  • Rond // 01.08.2017 à 09h12

    Tiens, ça me rappelle le PS … et les autres. On peut faire de la politique avec une calculette et des stratégies alambiquées. Ce n’est jamais au profit des citoyens et ça finit par se voir.
    Merci d’avoir redécouvert cet homme. Il n’y pas que Chomsky aux Etazunis. Dommage, ils ont à peu près le même âge. Question : Y a-t-il une relève à l’horizon ?

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  • Lysbeth Levy // 01.08.2017 à 11h34

    Ralph Nader fut un véhément défenseurs des droits des consommateurs et à tenté de briguer l’investiture pour contrer l’avancée des ultras en politique. C’est sans compter que le système électorale américain est surtout fait pour que n’arrive que les plus riches hommes/femmes de l’élite politique. Même Ron Paul n’est pas assez riche et puissant pour y arriver. Evidemment ne cherchez pas la différence majeure entre les « démocrates et républicains », comme en Europe l’homogénéisation de la classe politique fait dépasser les clivages qui existaient à l’origine. Depuis ces « mots » ne veulent plus rien dire comme la « gauche et la droite » en France, la gauche américaine est morte noyée par le système ultra-dirigiste acheté par l’argent. En effet selon plusieurs études Al Gore aurait dû gagner mais Bush « devait passer a tout prix » et on a parlé du scandale des machines à voter : le votegate ! Par deux fois le scandale a eu lieu mais que voulez vous les néoconservateurs voulaient le pouvoir..

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    • clauzip12 // 04.08.2017 à 16h02

      Merci pour ce réalisme!Ainsi nous nous rendons compte que les mots habituels ne’ont plus de sens ou le sens antérieur.
      Démocratie,humanisme,ONG,socialisme,droite,gauche,honnêteté,fraternité,égalité… ne sont que des espérances vaines de clarté permettant aux humains de se construire avec leurs semblables pour faire société.
      Il n’y a plus de référence hormis celle de dollard,or,argent… donnant qu’un pouvoir temporaire mais tellement addictif.
      Le pire est à venir avec le transhumanisme…ou l’homme augmenté!

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  • olivier // 01.08.2017 à 11h54

    Il fait une description intéressante de l’état du parti Démocrate qu’on ne lira jamais en France, mais on reste sur une étrange sensation de malaise.

    Malgré toutes les tares des démocrates qui sont devenu : ‘ignorant’ (stratégie politique), ‘vicieux’ (defense des riches et soumission aux lobbys en devenant un ersatz des républicains), avec des idées ‘terrifiantes’ (Libye), ce sont les républicains qui restent les méchants ‘ ignorant’, ‘viceux’, le pire de l’histoire car leurs idées sont ’terrifiantes’. On apprecira le sens de la mesure de la conclusion. Et pas un mot sur l’affaire des emails par exemple ? Des boulets, soit, mais quid des œillères ?

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    • Celavy // 01.08.2017 à 16h03

      Le rôle des médias et la rareté des vrais journalistes (ceux qui refusent d’être de simples perroquets) est oublié dans ces rappels historiques. Nous vivons une époque d’aveuglement et de mensonges odieux, avec à la tête des états des « dirigeants » qui ne connaissent rien à la « vraie vie »des peuples, ni de leurs origines, ni de leur Histoire, de leur fierté, ni de leurs souffrances.
      Ces « hommes d’état qui n’ont d’autre culture que que celle du plus fort, du plus malin, du plus riche, du plus cynique, du plus menteur, du meilleur acteur… ont en commun le mépris des lois sociales et de la paix des braves ! Leurs politiques relèvent de la tyrannie la plus stupide : menaces, sanctions, harcellement militaires, démonstrations d’armements en guise de dialogue diplomatique,
      jusqu’au jour où par inadvertance, les guerres en boomerang réduisent la planète au silence du néant.

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  • viens // 01.08.2017 à 14h30

    Je trouve mais c’est peut-être du à son grand âge que Nader comme tous les journalistes français des grands médias, oublie opportunément Bernie Sanders, sa campagne face à Clinton et l’influence qu’il a et je pense que cela a une signification, donc je ne trouve aucun intérêt à ce que dit Nader.

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  • Nanker // 02.08.2017 à 13h35

    « Quelqu’un pourra-t-il m’expliquer la différence entre les démocrates et les républicains? »

    Les 1ers sont achetés par le secteur bancaire : Chicago et NY bastions « dems » sotn des villes qui abritent un grand centre boursier.

    Les seconds sont achetés par le secteur pétroliers : Halliburton et les Bush, les magnats texans et Johnson.

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  • RGT // 02.08.2017 à 21h03

    Ralph Nader est réellement un « type bien ».

    C’est grâce à son engagement contre les puissantes firmes que nous avons aujourd’hui des associations de consommateurs et des protections contre les malfaçons sciemment commercialisées par les entreprises pour augmenter leurs profits.

    Je me souviens du barouf en France quand, au début des années 70 (j’étais jeune à l’époque) le bouquin « Unsafe at Any Speed » publié en 1965 commençait à faire des émules « chez nous » et que tous les constructeurs commençaient à réellement avoir peur pour les corbillards roulants qu’ils avaient commercialisé sans état d’âme.

    Si les voitures sont « à peu près sûres » aujourd’hui, c’est bien grâce à lui.
    Sans compter tous les autres combats de cet « emmerdeur patenté » qui ont permis à de nombreuses personnes de ne plus avoir à subir les « défaillances programmées » de nombreux produits au prix « optimisé » pour augmenter les profits.

    Merci Ralph.

    Je suis convaincu que son action a permis d’éviter des centaines de milliers, voire des millions de victimes confiantes dans les produits de « haute sécurité ».

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