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3.décembre.20223.12.2022 // Les Crises

RÉVÉLATIONS : Vaste opération secrète de propagande américaine sur les réseaux sociaux

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Declassified Australia publie ici une analyse détaillée du remarquable rapport de l’Internet Observatory (SIO) de l’université de Stanford et de la société d’analyse de réseaux Graphika, publié le 24 août.

Source : Declassified Australia, Peter Cronau
Traduit par les lecteurs du site Les-Crises

Ciblant la Russie, la Chine, l’Iran, l’Asie centrale et d’autres pays du Moyen-Orient, l’opération d’information de l’armée américaine visant à diffuser de la propagande est le plus vaste programme d’opérations d’information pro-occidentales secrètes sur les médias sociaux jamais révélé. (Image : Stanford Internet Observatory)

 

ADDENDUM : Le même type d’opérations de propagande a été révélé sur des faux comptes liés d’une part à l’armée française et d’autre part à des intérêts russes :

* France Inter : les faux comptes Facebook de l’armée française au Mali

* Le Monde : Facebook met fin à une opération d’interférence de l’armée française en Afrique

On a découvert qu’une opération de propagande en ligne, considérée comme la plus importante au monde pour la promotion des « récits pro-occidentaux », opérait essentiellement depuis les États-Unis et ciblait la Russie, la Chine et l’Iran.

« Nous pensons que cette activité représente le cas le plus important d’OI [opération d’information] secrète pro-occidentale sur les médias sociaux qui ait été étudié et analysé par des chercheurs en accès libre à ce jour », déclarent les chercheurs de l’université de Stanford et de Graphika, société de recherche sur Internet.

Les chercheurs ont constaté que la majeure partie de l’opération d’information « provenait probablement des États-Unis ». À partir de ce pays, un réseau massif et interconnecté de comptes « robots » automatisés ont été exploités sur Twitter, Facebook et d’autres plateformes de médias sociaux.

L’opération secrète visant à influencer les internautes a consisté à utiliser des « techniques de tromperie pour promouvoir des contenus pro-occidentaux » tout en « contrant des pays comme la Russie, la Chine et l’Iran ».

« Sur ces comptes la Russie a été fortement critiquée, en particulier pour la mort de civils innocents et autres atrocités commises par ses soldats dans le cadre des « ambitions impériales » du Kremlin après son invasion de l’Ukraine en février de cette année », indique le rapport.

Declassified Australia publie ici une analyse détaillée du remarquable rapport de l’Internet Observatory (SIO) de l’université de Stanford et de la société d’analyse de réseaux Graphika, publié le 24 août.

Ce rapport est d’autant plus surprenant que SIO et Graphika ont des liens étroits avec les services de la sécurité nationale américaine et avec les campagnes d’information visant les ennemis désignés par les États-Unis, à savoir la Russie, la Chine et l’Iran.

Le directeur du SIO, Alex Stamos, est par exemple membre du Council on Foreign Relations, chercheur invité au Hoover Institute et membre du conseil consultatif du centre d’excellence en cybersécurité collective de l’OTAN. Il a été responsable de la sécurité chez Facebook, où il a dirigé l’enquête de l’entreprise concernant la manipulation russe présumée lors de l’élection américaine de 2016.

Le directeur des enquêtes de Graphika, Ben Nimmo, est un chercheur de haut niveau de l’Atlantic Council, il a été consultant pour l’unité de propagande de l’Integrity Initiative britannique, a précédemment travaillé comme attaché de presse pour l’OTAN, et est actuellement chef du renseignement chez Meta (propriétaire de Facebook et Instagram). Il y a produit un rapport qui a essayé de lier le leader travailliste Jeremy Corbyn à une opération d’influence russe avant les élections législatives britanniques de 2019.

Ironiquement intitulé « Unheard Voice : Evaluating five years of pro-Western covert influence operations » [Unheard Voice : Évaluation de cinq années d’opérations d’influence secrètes pro-occidentales, NdT], le rapport a été méthodiquement ignoré par la quasi-totalité des médias occidentaux depuis sa publication le mois dernier. Bien que l’opération de propagande ait été menée sur une grande échelle et qu’elle ait été ciblée, les révélations pourtant spectaculaires n’ont suscité qu’une maigre attention, comme cette brève mention dans le Sydney Morning Herald.

Une chronique humoristique du Washington Post l’a qualifié de « rapport tape-à-l’œil », affirmant que certains des comptes américains secrets avaient publié des « photos de chats » afin de paraître authentiques. La chronique fait référence aux opérations de cyber-espionnage russes et chinoises pour formuler ses remarques sur le rapport.

Si le rapport a été enterré, cela tient peut-être en partie au fait qu’il a été opportunément éclipsé le jour même de sa publication par un autre rapport du Stanford Internet Observatory intitulé « A Front for Influence : An Analysis of a Pro-Kremlin Network Promoting Narratives on COVID-19 and Ukraine » [Un front pour exercer une influence : Analyse d’un réseau pro-Kremlin faisant la promotion de récits sur le COVID-19 et l’Ukraine, NdT].

L’imposant ensemble de données Twitter-Meta

Les données analysées par Stanford-Graphika ont été publiées après que Twitter et Meta/Facebook eurent supprimé, en juillet et août 2022, deux séries de faux comptes à caractère similaire pour avoir violé leurs conditions de service. Les ensembles de données semblent couvrir une série de campagnes secrètes sur une période de près de cinq ans plutôt qu’une opération homogène.

L’ensemble de données Twitter portait sur 299 566 tweets émis par quelques 146 comptes, alors que l’ensemble de données Meta se concentrait sur 39 profils Facebook et 26 comptes Instagram. Twitter a déclaré que les comptes avaient enfreint ses politiques en matière de « manipulation des plateformes et de spam », tandis que Meta a déclaré que les actifs sur ses plateformes avaient adopté un « comportement inauthentique coordonné ».

Carte du réseau communautaire des abonnés des faux comptes Twitter des groupes de pression secrets dans les régions d’Iran, Afghanistan, Irak, Arabie saoudite. Les couleurs représentent les principaux groupements communautaires. Les distances reflètent la proximité du réseau, les comptes paraissent proches de ceux qu’ils suivent et de ceux qui les suivent. (Image : Stanford Internet Observatory-Graphika)

À un moment donné, le rapport Stanford-Graphika a plutôt eu tendance à minimiser la portée et l’influence des faux comptes : « La grande majorité des [centaines de milliers de] posts et tweets que nous avons examinés n’ont reçu qu’une poignée de likes ou de retweets, et seuls 19 % des actifs secrets que nous avons identifiés avaient plus de 1 000 followers. »

Bien que cela puisse donner aux détracteurs du rapport du fil à retordre, des centaines de faux comptes comptant des milliers d’abonnés constituent certainement un élément substantiel. En outre, le rapport décrit l’opération comme « le cas le plus important d’OI [opération d’information] secrète pro-occidentale sur les médias sociaux qui ait été étudiée et analysée par des chercheurs travaillant sur des logiciels libres à ce jour ».

Les chercheurs n’ont pas identifié les entités américaines qui géraient le programme, mais ils ont noté que : « Les comptes partageaient parfois des articles d’actualité provenant d’organes de presse financés par le gouvernement américain, tels que Voice of America et Radio Free Europe, et des liens vers des sites Web financés par l’armée américaine. »

Parmi les données analysées, deux campagnes de désinformation distinctes ont été identifiées. La première est une campagne de désinformation précédemment exposée, menée par le Pentagone, tandis que la seconde comprend une série d’opérations secrètes d’origine indéterminée.

Dans les fichiers de données, les chercheurs de Stanford-Graphika ont découvert « un lien entre une des campagnes et une opération de communication officielle du gouvernement américain appelée Trans-Regional Web Initiative ». La première preuve de l’existence de ce programme a été apportée en 2012 par le Stimson Center, un groupe de réflexion dont le siège est à Washington – ce document n’est désormais plus en ligne, mais il est archivé ici.

Ce programme d’influence Initiative Web a été conduit par le Commandement des opérations spéciales (SOCOM) de l’armée américaine au cours des années 2010, et a consisté à déployer des dizaines d’équipes MISO (Military Information Support Operations : opérations de soutien à l’information militaire) dans le cadre d’opérations psychologiques dans le monde entier à la demande des commandants militaires sur le terrain, et des ambassadeurs d’un certain nombre d’ambassades américaines.

Dans le cadre de cette opération de désinformation de plusieurs millions de dollars, le SOCOM avait confié une partie de son travail de développement au groupe Rendon, un entrepreneur lié à la CIA et connu pour avoir influencé l’opinion publique et les médias occidentaux avant le début de la guerre en Irak en 2003.

Le SOCOM a notamment élaboré des sites Internet proposant des informations, des reportages culturels, des programmes sportifs et autres destinés à des « publics cibles », tels que Southeast Europe Times et Central Asia Online. Ces sites Web « ont clairement les caractéristiques du journalisme » et cherchent « à présenter les États-Unis et leurs opérations sous un jour positif ».

Des réseaux clandestins dévoilés

Les groupes secrets de l’opération d’information (OI) récemment révélés ont été observés de plus près dans le cadre du rapport Stanford-Graphika, qui les a identifiés comme « le cas le plus important d’OI [opération d’information] secrète pro-occidentale sur les médias sociaux » qui ait été étudiée et analysée par des chercheurs travaillant sur des logiciels libres à ce jour.

Les faux comptes clandestins pro-occidentaux identifiés par Twitter et Meta avaient « créé de faux personnages avec des visages GAN (Generative Adversarial Network-computer-generated), qui s’étaient fait passer pour des médias indépendants, avaient exploité des mèmes et des vidéos de courte durée, avaient tenté de lancer des campagnes de hashtag et lancé des pétitions en ligne ».

La cartographie des réseaux de médias sociaux a permis de constater que les comptes Twitter secrets ciblaient des publics du Moyen-Orient, principalement en Iran (45 %), en Afghanistan, en Irak et en Asie centrale. L’analyse a également révélé « des groupes de communautés plus modestes dans le réseau, abritant des comptes internationaux mixtes, plus ou moins focalisés sur une variété de personnalités et d’organisations internationales ».

Un des profils abrités par le cluster Asie centrale utilisait une photo trafiquée (à gauche), de l’actrice Valeria Menendez (à droite) comme photo de profil. L’actif qui a utilisé cette image était répertorié comme le contact de la page VK d’Intergazeta. (Image : Stanford Internet Observatory-Graphika)

Certains de ces comptes secrets ciblaient des régions de Russie et de Chine. « L’opération visait les publics russophones d’Asie centrale et avait pour but de glorifier l’aide américaine à l’Asie centrale et la critique de la Russie, en particulier de sa politique étrangère. Deux actifs se sont concentrés sur la Chine et le traitement des minorités musulmanes chinoises, en particulier les Ouïgours de la province du Xinjiang.»

Les chercheurs ont constaté que les groupes de désinformation se focalisaient sur plusieurs sujets pro-occidentaux, à savoir « les efforts diplomatiques et humanitaires des États-Unis dans la région, la prétendue influence néfaste de la Russie, les interventions militaires russes au Moyen-Orient et en Afrique, ainsi que l’impérialisme chinois et le traitement des minorités musulmanes ».

Le pôle Russie

À partir de février, l’Ukraine est devenue le centre d’intérêt d’une grande partie de l’opération secrète sur Twitter. Les chercheurs ont constaté que « les ressources qui publiaient auparavant des informations sur les activités militaires russes au Moyen-Orient et en Afrique se sont tournées vers la guerre en Ukraine, présentant le conflit comme une menace pour les populations d’Asie centrale ».

« Peu après le début de l’invasion en février, certains comptes ont largement relayé les manifestations pro-ukrainiennes dans les pays d’Asie centrale. Des posts ultérieurs ont fait état de preuves d’atrocités commises par les troupes russes et du blocus instauré par la Russie concernant les exportations de céréales ukrainiennes.

L’opération secrète, faisant état des ambitions « impériales » de la Russie, a présenté les États-Unis comme « le principal garant de la souveraineté de l’Asie centrale face à la Russie ».

« D’autres publications dénonçaient le recours de la Russie à la propagande pour diffuser des récits anti-Occidentaux et pro-russes en Asie centrale, et décrivaient la Russie comme une puissance maléfique s’efforçant de saper les démocraties indépendantes. »

Publications laissant entendre que la Russie a l’intention d’utiliser des minorités ethniques pour combattre en Ukraine (à gauche), et les conséquences funestes de la conscription de migrants d’Asie centrale dans l’armée russe (à droite). (Image : Stanford Internet Observatory-Graphika)

L’opération secrète a permis de créer des « fausses personnalités » liées à des « médias fictifs », sous prétexte de diffuser des informations sur les événements en Asie centrale. Plusieurs de ces sites et pages ont attiré jusqu’à 6 000 abonnés.

Les données concernant la transparence de Facebook ont montré que les administrateurs de quatre des fausses pages se trouvaient en France, mais l’analyse de Meta a révélé qu’ils étaient en fait « originaires des États-Unis ». Plusieurs pages postaient des photos de Paris et de ses monuments pour tenter de masquer leur réelle origine qui était américaine.

Plusieurs sites de fausses « informations », tels qu’Intergazeta et Vostochnaya Pravda, traduisaient en russe des contenus provenant des sites Web de la branche russe de la BBC, des ambassades américaines en Asie centrale et de Radio Free Europe qui est financée par les États-Unis. Par ailleurs, ils ont souvent récupéré du contenu auprès de médias directement financés par le US Central Command, notamment Caravanserai.

Au moins quatre de ces médias fictifs « ont semble-t-il tenté de lancer des campagnes de hashtag liées à la guerre en Ukraine ». Un site publiant des informations sur l’invasion russe en Ukraine a utilisé le hashtag pas vraiment subtil traduit par #TodayUkraineTomorrowCentralAsia. Selon les analyses d’audience effectuées dans le cadre du rapport, ces tentatives n’ont pas eu beaucoup de succès.

Le pôle Chine

Les chercheurs ont constaté qu’un petit groupe d’actifs du groupe Asie centrale se concentrait presque exclusivement sur la Chine. « Ces comptes – un faux profil et un média fictif – se concentraient tout particulièrement sur le génocide des Ouïghours et des minorités musulmanes dans les camps de « rééducation » du Xinjiang.»

Les messages faisaient état « d’allégations de trafic d’organes, de travail forcé, de crimes sexuels contre les femmes musulmanes et de disparitions suspectes de musulmans ayant une appartenance ethnique au Xinjiang ». D’autres actifs du groupe ont également posté des messages concernant la Chine, affirmant que « l’autoritarisme et l’impérialisme financier chinois menaçaient l’Asie centrale et d’autres régions du monde ».

Posts au sujet de supposés prélèvements d’organes effectués sur des musulmans au Xinjiang(à gauche), et concernant la Chine accusée d’être le principal commanditaire de la guerre de la Russie contre l’Ukraine (à droite). (Image : Stanford Internet Observatory-Graphika)

Ces profils clandestins sur les médias sociaux « font fréquemment référence à la coopération de la Chine avec la Russie, notamment sur les questions militaires, et affirment que Pékin devrait être tenu pour responsable de l’invasion de l’Ukraine par la Russie, car le PCC a secrètement fourni des armes au Kremlin ».

Ce faux récit selon lequel la Chine fournirait à la Russie des armes pour la guerre en Ukraine a également été diffusé en Occident, mais il a été rapidement démenti, et aujourd’hui, même l’armée ukrainienne a admis que cette histoire était fausse.

Le pôle Iran

Les faux profils appartenant au groupe Iran « prétendent régulièrement être des citoyens iraniens et souvent des femmes [dont] les professions indiquées sont « professeur » et « militant politique ».

Certains des faux médias en langue persane ont fait preuve d’une certaine audace. Le slogan de la chaîne YouTube Fahim News est « Des nouvelles et des informations exactes ». Dariche News prétend fournir des « informations non censurées et impartiales » et déclare être « un site web indépendant… non affilié à un groupe ou une organisation ».

Le contenu destiné aux faux médias iraniens provient de sites en langue perse financés par les États-Unis, mais aussi de la chaîne de télévision britannique Iran International, qui serait financée par un homme d’affaires ayant des liens avec le prince héritier saoudien Mohammed ben Salman.

Le 18 août 2022, un message du faux média Fahim News affirmait que les médias sociaux sont le seul moyen pour les Iraniens d’accéder au monde libre et qu’ils sont le principal ennemi de la propagande du régime iranien. « C’est pourquoi le régime déploie tous ses efforts pour censurer et filtrer l’Internet. »

Il est certain que ceux qui colportent la désinformation aiment jouer un double jeu.

Les profils appartenant au cluster Iran présentaient certaines caractéristiques de spam, probablement destinées à générer une vaste audience en ligne. De nombreux comptes « publiaient des contenus fictifs non politiques », notamment de la poésie iranienne, des photos de cuisine persane et même d’adorables photos de chats.

« Nous avons observé dans le groupe Iran, de nombreux cas de comptes partageant du contenu provenant de sources liées à l’armée américaine ». Sans doute fruit d’une maladresse, un compte Twitter qui se présentait comme étant celui d’ « un Iranien vivant à Cambridge » a posté des liens vers Almashareq et Diyaruna, deux sites d’information en langue perse financés par le Commandement central américain.

Cette image a été tweetée par un pseudo-actif le 24 février 2022, et indique « Liberté d’expression en Iran ». Le texte accompagnant le tweet a utilisé deux hashtags persans, l’un protestant contre un projet de loi sur le contrôle de l’Internet, et l’autre disant « Non à la République islamique ». (Image : Stanford Internet Observatory-Graphika)

Le cluster Iran a également mis l’accent sur un point qui fâche le gouvernement iranien – les droits des femmes. « Les posts soulignaient également que peu de choses ont changé pour les femmes en Iran au fil du temps. De nombreux posts mettaient en avant les manifestations nationales visant à dénoncer les exigences vestimentaires de port du hijab ».

Le pôle Afghanistan

On a aussi découvert un nombre plus restreint d’actifs afghans qui utilisaient des techniques similaires aux autres groupes, tels que des photos de profil créées par l’IA, des sites de fausses nouvelles et des informations provenant de sources américaines.

Les sites « proposaient systématiquement des narratifs critiquant l’Iran et ses pratiques ». Parfois, ces récits étaient accompagnés d’affirmations provocatrices et d’articles provenant du site Web afghanistan.asia-news.com, un site affilié à l’armée américaine ».

Le rapport cite un de ces exemples de provocation : « Un tweet du 11 mars 2022 affirmait que des parents de réfugiés afghans décédés avaient signalé que des corps avaient été renvoyés d’Iran avec des organes manquants. » L’article comprend des interviews d’un prétendu officiel afghan et d’une infirmière afghane formulant les mêmes affirmations non vérifiées.

Depuis la chute de l’Afghanistan tombé aux mains des talibans en août 2021, les faux sites ont « mis en lumière les manifestations des femmes contre les autorités talibanes et critiqué le nouveau gouvernement afghan pour la façon dont étaient traités les femmes et les journalistes ».

Le pôle Moyen-Orient

Le groupe Moyen-Orient a utilisé ses ressources secrètes pour se concentrer sur des questions liées principalement à l’Irak, la Syrie, le Liban et le Yémen. Ce groupe a « principalement promu des récits visant à saper l’influence de l’Iran dans la région ». Pour ce faire, il a diffusé des allégations et des récits enflammés ayant pour but d’influencer le public.

Plusieurs faux comptes Twitter « se sont fait passer pour des militants irakiens afin de pouvoir accuser l’Iran de menacer la sécurité hydrique en Irak et d’inonder le pays de méthamphétamine ». « D’autres actifs ont souligné que les mines terrestres placées par les Houthis tuent des civils, et ont soutenu les allégations selon lesquelles l’invasion de l’Ukraine par la Russie entraînera une crise alimentaire mondiale. »

Photos de profil générées par ordinateur utilisées par les faux comptes Twitter du groupe du Moyen-Orient. (Image : Stanford Internet Observatory-Graphika)

De nombreux profils ont publié un contenu similaire, au même moment, ce qui était clairement partagé et concerté. Les opérateurs du cluster du Moyen-Orient font également preuve d’un certain manque de rigueur en matière de sécurité opérationnelle.

Une page Twitter supposée être celle d’un Irakien du nom de « Discoverer » et utilisant une fausse photo de profil générée par l’IA, publiait principalement des messages concernant les malversations du gouvernement iranien. Toutefois, les versions archivées du compte Twitter montrent qu’avant mai 2021, il utilisait une photo de profil différente, identifiée comme un « compte appartenant au Commandement central des États-Unis », et se trouvait en « Floride, États-Unis ».

Soit dit en passant, la Floride est aussi le lieu où se trouve le quartier général du Commandement central américain ou CENTCOM, sur la base aérienne MacDill à Tampa, en Floride. Et comme par hasard, la zone de responsabilité du CENTCOM couvre le Moyen-Orient, l’Asie centrale et certaines parties de l’Asie du Sud, soit la même région du globe que celle couverte par les opérations d’information dont il est question ici.

Ainsi, le CENTACOM déclare utiliser des campagnes d’opérations d’information (OI) qui « comprennent des messages de contre-propagande… sur Internet et les médias sociaux ». Ces campagnes d’OI servent de « multiplicateur de puissance dans l’espace d’information… pour contrer les activités déstabilisatrices commanditées par des États dans la zone de responsabilité du CENTCOM ».

Établir la responsabilité de l’« Opération d’information »

Déterminer avec une certitude absolue quelle est l’origine de ces opérations d’influence sans précédent relatées ici n’est, selon les rédacteurs du rapport, pas possible.

Toutefois, si l’on utilise un critère de preuve utilisé par Graphika, un des chercheurs de ce rapport, pour inculper la Russie dans une opération précédente de campagne d’influence, il est surprenant qu’ils n’aient pas pu parvenir à une conclusion plus rigoureuse.

En décrivant une fuite de documents commerciaux qui menaçaient de profiter au Parti travailliste britannique lors des élections générales britanniques de 2019, Ben Nimmo, de Graphika, a analysé celles-ci et a ensuite noté qu’il « ne peut pas établir la provenance de l’opération », cependant le rapport a courageusement déclaré que :

  • « les fuites étaient diffusées d’une manière similaire à l’opération russe Secondary Infektion » [gigantesque campagne de désinformation menée par la Russie pour promouvoir les intérêts nationaux du pays, NdT].
  • « les fuites étaient amplifiées en ligne d’une manière qui ressemble beaucoup à une opération d’information russe connue ».
  • « Les similitudes sont trop importantes pour être une simple coïncidence ».
  • « Le compte … a fait des erreurs spécifiques qui étaient caractéristiques de Secondary Infektion ».
  • « Les tweets … ressemblaient aux efforts d’amplification antérieurs de Secondary Infektion ».

Le rapport de Graphika était intitulé sans ambages : « UK Trade Leaks : Des opérateurs désireux de cacher leur identité ont diffusé des documents commerciaux britanniques et américains ayant fait l’objet de fuites, de manière similaire à l’opération russe Secondary Infektion dévoilée en juin 2019 ». Ce qui allait se passer ensuite était évident.

Comme on pouvait s’y attendre, les médias grand public ont repris le rapport, le qualifiant systématiquement d’opération de désinformation russe, avec des titres tels que « La Russie est impliquée dans la fuite de documents » pour le Guardian, « Les documents divulgués cités par Corbyn sont liés à un groupe russe » pour SkyNews et « Les Russes ont tenté d’interférer dans les élections en faisant la promotion des documents commerciaux divulgués par Jeremy Corbyn » pour le Telegraph.

Les implications d’une telle condamnation ont contribué à couler la campagne électorale du leader travailliste Jeremy Corbyn.

Le rapport Stanford-Graphika « Unheard Voice » permet de tirer certaines conclusions avec un degré élevé de certitude. En fait, celui-ci semble dépasser celui du rapport « UK Trade Leaks » de Graphika.

Un tweet du personnage Twitter « Discoverer », qui dans un profil précédent s’était identifié comme vivant en Floride, aux États-Unis, critiquait les actions des mandataires iraniens en Irak et faisait l’éloge des efforts humanitaires du gouvernement américain. (Image : Stanford Internet Observatory-Graphika)

L’objectif, le ciblage, les narratifs, les techniques employées, les sources et même certaines des métadonnées laissées dans leur sillage montrent clairement qui sont ceux qui ont initié des opérations d’information secrètes identifiées dans le rapport « Unheard Voice » de Stanford-Graphika. Les prestataires qui fournissent les ensembles de données sur lesquels est basée cette étude ont exprimé leur point de vue – Twitter déclare que les « pays d’origine présumés » de leurs données sont les États-Unis et le Royaume-Uni, et pour Meta, « le pays d’origine » est en fait les États-Unis.

On peut affirmer avec certitude que les opérations d’information, rapportées dans le rapport Stanford-Graphika et décrites ici par Declassified Australia, sont menées par des groupes ou des individus affiliés à des entités militaires américaines et qu’elles visent à promouvoir des objectifs militaires et impériaux des États-Unis dans les pays ciblés. Ces derniers sont tous considérés comme des ennemis déclarés des États-Unis et il est prouvé que les méthodes et techniques exposées dans le rapport ont été utilisées par les unités de propagande de l’armée américaine et, dans certains cas, les liens sont directs. Une grande partie de leurs sources d’informations proviennent de sites de médias financés par les États-Unis, d’ambassades américaines et d’unités militaires américaines et, enfin, les métadonnées pointent vers l’armée américaine.

Deux sources privilégiées ont depuis lors parlé sous couvert d’anonymat de cette « opération d’information secrète pro-occidentale la plus vaste sur les médias sociaux », déclarant au Washington Post que « le Commandement central des États-Unis fait partie de ceux dont les activités font l’objet d’un examen minutieux ».

À ce stade, rien ne semble contredire la conclusion selon laquelle cette opération d’information sans précédent est une vaste opération secrète de propagande militaire américaine.

Peter Cronau

PETER CRONAU est un journaliste d’investigation, écrivain et cinéaste primé. Ses documentaires ont été diffusés dans l’émission Four Corners sur ABC TV et dans l’émission Background Briefing sur Radio National. Il est rédacteur et cofondateur de DECLASSIFIED AUSTRALIA. Il est co-éditeur du récent livre A Secret Australia – Revealed by the WikiLeaks Exposés (Une Australie secrète – Révélée par les divulgations de WikiLeaks) Voir tous les messages de Peter Cronau

Source : Declassified Australia, Peter Cronau, 22-09-2022

Traduit par les lecteurs du site Les-Crises

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Commentaire recommandé

Jean // 03.12.2022 à 07h49

L’esprit humain est le nouveau champ de bataille de la Full Spectrum dominance(1). Leur ambition est de régner partout et sur tous en imposant leur modèle de développement et leurs valeurs à l’ensemble de l’Humanité. C’est la promesse d’un asservissement total et définitif de l’espèce humaine. Et ce n’est même pas un secret car les tenants et les aboutissants de ce nouvel ordre mondial sont invisibilisés par les hochets que les médias jettent régulièrement aux masses infantilisés.
Aussi les USA font toujours diversion en accusant les autres de ce qu’ils font eux-même et c’est les Russes qui sont accusés d’influencer les élections américaines. En réalité, en plus des révolutions colorés, il est probable qu’il existe aussi des révolutions incolores, à faible bruit, qui prennent pour cibles les démocratie occidentales. « Une autre publication classifiée de WikiLeaks montre que cette dernière(la CIA) – entre novembre 2011 et juillet 2012 – a employé des espions des Five Eyes pour infiltrer et surveiller les campagnes des partis et des candidats à l’élection présidentielle française(2). » Pourtant, officiellement, la présumé stupidité de nos dirigeants ne sert qu’accidentellement les intérêts américains au détriment des nôtres. Le chemin sera long jusqu’à la souveraineté…

(1)https://fr.abcdef.wiki/wiki/Full-spectrum_dominance
(2)https://wikileaks.org/cia-france-elections-2012/document/2012-CIA-FRANCE-ELECTION/2012-CIA-FRANCE-ELECTION.pdf

19 réactions et commentaires

  • nulnestpropheteensonpays // 03.12.2022 à 07h46

    Ce qu’il y a de dingue , c’est que les révélations de ce genres de manipulations se retournent toujours contre ceux qui les font .Il suffit pour ça de lire ,de voir, comment les occidentaux sont perçus dans le monde .Après , ces manipulations peuvent servir d’autres objectifs , comme la censure par exemple .Le problème de ces mecs , c’est le court terme , c’est ce qui les tuent ,c’est ce qui nous tue , et c’est pas près de changer , la vie est si courte et les gouvernements , et le bien commun , inexistant ! C’est marrant de voir les épiciers , incapables de s’empêcher de couper la branche sur laquelle ils sont assis , comme des écureuils handicapés pour monter aux arbres ,qui coupent l’arbre pour attraper les noix …Sauf qu’il n’y a pas qu’eux qui ont besoin de noix …On commence la chasse a l’écureuil , ou ils nous ont pas encore assez cassé les noix ?

      +21

    Alerter
    • St Claude François // 05.12.2022 à 08h45

      les occidentaux ? Il faudrait déjà que nous ayons des dirigeants qui travaillent dans notre intérêt. Il n’y a pas besoin de sortir de saint cyr pour comprendre qu’ils sont tous inféodés aux USA et à «  » »l’état profond occidental » » » dont on a pas le droit de parler librement.

        +3

      Alerter
  • Jean // 03.12.2022 à 07h49

    L’esprit humain est le nouveau champ de bataille de la Full Spectrum dominance(1). Leur ambition est de régner partout et sur tous en imposant leur modèle de développement et leurs valeurs à l’ensemble de l’Humanité. C’est la promesse d’un asservissement total et définitif de l’espèce humaine. Et ce n’est même pas un secret car les tenants et les aboutissants de ce nouvel ordre mondial sont invisibilisés par les hochets que les médias jettent régulièrement aux masses infantilisés.
    Aussi les USA font toujours diversion en accusant les autres de ce qu’ils font eux-même et c’est les Russes qui sont accusés d’influencer les élections américaines. En réalité, en plus des révolutions colorés, il est probable qu’il existe aussi des révolutions incolores, à faible bruit, qui prennent pour cibles les démocratie occidentales. « Une autre publication classifiée de WikiLeaks montre que cette dernière(la CIA) – entre novembre 2011 et juillet 2012 – a employé des espions des Five Eyes pour infiltrer et surveiller les campagnes des partis et des candidats à l’élection présidentielle française(2). » Pourtant, officiellement, la présumé stupidité de nos dirigeants ne sert qu’accidentellement les intérêts américains au détriment des nôtres. Le chemin sera long jusqu’à la souveraineté…

    (1)https://fr.abcdef.wiki/wiki/Full-spectrum_dominance
    (2)https://wikileaks.org/cia-france-elections-2012/document/2012-CIA-FRANCE-ELECTION/2012-CIA-FRANCE-ELECTION.pdf

      +36

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  • Kaki // 03.12.2022 à 07h58

    1-La religion est de la propagande
    2-l’économie moderne est de la propagande.
    3-l’ecologie est de la propagande
    4……….est de la propagande
    5-…..,…. est de la propagande.
    Les états Unis ou non, justifié ou pas, font tous de la propagande.. À mon sens, s’offusquer de cela équivaut à une insulte intellectuelle. On sait tous très bien comment le monde fonctionne (les crises nous y aident). Les moyens utilisés par les États, les services de renseignements, le soft power, le narratif, etc…. sont des choses que l’on a l habitude de voir et d’entendre, au niveau personnel, on appelerait ça du prosélytisme.. Alors je pose une question, faut il blâmer les gens ou les pays ? quand les États Unis eux mêmes reconnaissent qu ils font de la propagande c est que les cerveaux sont eteints

      +12

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    • Brigitte // 03.12.2022 à 08h27

      Il devrait y avoir dans chaque pays un service de contre-propagande comme il y a un service de contre-espionnage. Quand un pays étranger veut faire de l’ingérence, il devrait se heurter à la vigilance de l’état et des citoyens. Hélas, avec les moyens de communication actuels et à venir (neuroingénierie, IA…ohé Mr Musk!!!), il y a de quoi avoir peur. Il est clair que les USA ont toujours eu une longueur d’avance dans l’ingérence car ils contrôlent les moyens pour arriver à leurs fins.

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      • Jean // 03.12.2022 à 11h59

        @Brigitte,

        « Quand un pays étranger veut faire de l’ingérence, il devrait se heurter à la vigilance de l’état et des citoyens. »

        C’est sans doute en ayant conscience de ce danger que l’une des premières mesures du président sarkozy fut de désorganiser les services de renseignements français. Je me suis laissé dire, qu’actuellement, il n’est plus possible de faire carrière dans l’armée française sans afficher sa soumission à l’atlantisme. Le pétainisme en marche et bientôt la guerre en chantant ? Il faut ajouter à cela que les citoyens on été remplacés par des consommateurs pour comprendre que le déclassement de notre pays ne doit rien au hasard, qu’il va se poursuivre et qu’un sursaut national est fortement improbable. Il faudra néanmoins expliquer à nos enfants que nous étions trop occupés à collaborer, ou à nous divertir, pour préserver leur avenir.

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      • Dominique65 // 06.12.2022 à 21h10

        « Il devrait y avoir dans chaque pays un service de contre-propagande »
        M’enfin, t’es pas au courant ? La France en a un, super performant, il a comme nom de code « Les décodeurs ». Et même que c’est plus que la France, qui en dispose : c’est Le Monde. 😉

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    • yannos // 05.12.2022 à 13h44

      il ne s’agit pas de s’en offusquer mais de s’en défendre.
      si l’on croit en la démocrate, c’est même un devoir car sans information de qualité le citoyen ne peut pas voter.
      mais la démocratie est elle un bon système ? plus ça va plus je me le demande.

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    • ouvrierpcf // 05.12.2022 à 19h53

      Mettre apposer utiliser le terme propagande suscite effroi peur antagonisme dans nos sociétés dites civilisées Le terme publicité non Renault Mercedes wolskwagen n’utilisent jamais de propagande mais leurs publicités vantaient les taux de consommation d’essence record pour des rejets carbone tellement acceptables on a vu Ici c’est pareil pourquoi des commentateurs utilisent aussi mal ou en fait ne connaissent pas le sens du terme propagande mais sont sujets sont assaillis bombardés de publicités sans rien en redire sans même la discerner ou la citer

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      • Grd-mère Michelle // 06.12.2022 à 13h35

        En effet, la publicité c’est l’arme offensive massive des marchands, ceux qui tentent d’envahir le monde entier pour y faire régner leurs lois iniques, aidés en cela par des politiques, des religieux et des militaires corrompus, peu contrés par une justice déficiente(SEUL contre-pouvoir), afin de maintenir leurs privilèges et l’atroce état d’inégalités et de frustration des populations laborieuses bafouées, assommées par les coups de marteau de mensonges soigneusement élaborés, qu’ils exploitent sans honte et sans le moindre soupçon de légitimité.
        Merci de nous le rappeler.

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  • Auguste Vannier // 03.12.2022 à 10h43

    Entre les propagandistes qui disent qu’ils font de la propagande, les fake news qui se chassent les unes après les autres, les décodeurs et autres fact checker qui se dénoncent mutuellement, les censures grossièrement brutales, les bots et contre bots, bref tout et son contraire, il n’y a plus de vérité, et c’est le but recherché. Vous ne savez rien et ne saurez jamais autre chose que cela. « La vérité est ailleurs » comme nous laissait plaisamment entendre une série « complotiste » il ya quelques décennies.
    Quand on ne peut plus se fier à une quelconque information, que les mots sont pervertis en éléments de langage, que des algorithmes simplistes établissent des profils humains et sont utilisés par les « services de sécurité », il devient difficile de se faire une opinion, voire même d’avoir envie de réfléchir et de penser, c’est que le totalitarisme est en train de gagner…

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  • vert-de-taire // 03.12.2022 à 12h15

    Ce qui m’intrigue c’est le fait de savoir ces choses cachées.

    On sait que systématiquement les rumeurs d’espionnage, de tromperie, d’influence sont confirmées dans le temps. L’étanchéité n’est pas toujours parfaite, il faudrait trop exterminer de gens.

    Or nous observons de plus en plus que le délai entre acte et fuite se réduit.
    Comme si le Système (la domination totalitaire des mafias etatsuniennes) avait de sérieux ennuis existentiels.
    Tout se passe comme dans un effondrement systémique : l’avènement de Trump (absurde vue ses actes), la fuite en avant pour juste gagner du temps des dettes des banques centrales, les déferlements déments covidiens, les déferlements déments guerre-en-Ukraine …

    Le cadavre blessé tombe et on en voit ses tripes.
    Les diverses mafias ne se sont pas accordées sur une suite au capitalisme, elles se combattent et nous assistons comme co-acteurs involontaires (nous sommes pris à partie) aux combats mortels.

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  • tchoo // 03.12.2022 à 17h28

    Enfin, enfin, le pedigree des dirigeants de SIO et Graphika n’intrigue personne. Comment de tel personnage peuvent laisser sortir un tel rapport?
    N’y a t il pas là une démarche de désinformation (dans quel but et pourquoi?)

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    • Auguste Vannier // 03.12.2022 à 21h42

      En effet, vu la réputation de Grafika, et son implication dans nombre (tous?) de coups tordus de désinformation, cet article est à prendre avec des pincettes.Une partie de ce qui circule sur internet est « frelaté », et c’est selon moi le but recherché. Il s’agit de déconsidérer cet outil qui a échappé pour un temps au contrôle de ses créateurs (Pentagone), tout en le gardant comme outil de surveillance, contrôle, influence sournoise… Il s’agit à mon avis d’une des multiples manoeuvre d’intoxication des esprits…

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  • St Claude François // 05.12.2022 à 09h27

    Il n’y a qu’à voir Twitter. Avant que Musk n’en prenne le contrôle, la plateforme était directement censurée par le parti democrate américain. Ils ont fait supprimer des centaines de milliers de comptes jugés trop à droite. Alors 200 profils qui font de l’agit prop à l’étranger, c’est l’arbre qui cache la forêt… Regardez l’affaire de l’ordi de Hunter Biden. Tout a été censuré, jusque dans les messages privés de la plateforme.

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    • St Claude François // 05.12.2022 à 09h28

      DSL je m’auto commente : Et l’affaire FTX ? Une affaire littéralement ENORME ! Les democrates votent des subventions massives pour la guerre, les armes US envoyées en Ukraine sont vendues sur le dark net, l’argent est blanchi en crypto via l’exchange FTX/Alameda, finalement on découvre que Sam Bankman-Fried le pdg de FTX est le deuxème plus gros donateur du parti democrate américain juste derrière georges Soros. En gros les dem votent la guerre pour s’autofinancer. Le tout dans un silence assourdissant de tous les journalistes, aucune enquête, aucune perquisition, SBF peut même faire tranquillement des conférences organisées par le NY Times (le « Dealbook summit » organisé le 2 dec 2022) avec Janet Yellen (ex dirlo de la FED), Volodymir Zelensky (psd de l’Ukraine), Larry Fink (blackrock), Mark Suckerberg (facebook) et Benjamin Netanyahu…
      Quand le père Biden aura passé l’arme à gauche on vous dira que tout était vrai, il y aura une commission d’enquête qui chargera la mule à crack Hunter Biden, ça fera les gros titres pendant 2 jours et voilà… fini.
      PS : FTX c’est MINIMUM, 32 milliards de dollars qui se sont « évaporés ». Rien qu’en 2022 SBF a donné 48 millions de dollars au parti démocrate. Le hasard, on vous dit !

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  • yannos // 05.12.2022 à 10h09

    Cet article explique également le mouvement de propagande virulent anti Musk que l’on voit actuellement et notamment sur Facebook, mais aussi sur les médias français.
    Voici un homme qui annonce vouloir libérer la parole et dévoiler les supercheries qui ont été commises par twitter durant les élections américaines.
    Cet article montre à quel point Musk (qui pourtant est favorable au renversement de gouvernements étrangers si cela correspond à ses intérêts personnels) fait face à un ennemi puissant et déterminé.
    On constate d’ailleurs l’attitude des patrons de Facebook (insta et WhatsApp), ainsi que de Apple à son encontre.
    Bref.
    Même si j’ai pour Musk un dégout prononcé lié à ses voitures électriques qui polluent, à son réseau de satellites qui pollue et permet un contrôle des données, à son système neuralink dont l’objet est de transformer l’homme en machine, j’espère qu’il parviendra a ébranler le système de média qui aujourd’hui contrôle l’occident.
    Mais je doute qu’il y parvienne tant le travail de désinformation déjà effectué a été profond et intense.

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    • Grd-mère Michelle // 05.12.2022 à 14h30

      Quand les « puissants » s’affrontent sur le plan de la communication, ce ne peut être que bénéfique pour les faibles exploité-e-s, étant donné les révélations que leurs disputes laissent apparaître… à condition de ne pas prendre parti pour les uns ou les autres, et d’observer leurs méthodes destinées à gagner des adhésions à leur propagande douteuse(généralement mensongère), pour réussir à organiser une résistance solidaire, solide et efficace(qui, à l’heure de la « mondialisation », doit être internationale-voir l’organisation du CADTM).
      La nécessité de propager des idées est impérative pour exercer une domination, dans n’importe quelle « société », étant donné l’importance du consentement des populations laborieuses (qui, ne l’oublions surtout pas, participent directement aux projets mégalomaniaques de leurs « dirigeants » de toute sorte).
      Donc, la résistance populaire doit aussi s’employer à propager ses meilleures idées, « faire de la propagande », tout en veillant à « épousseter » tout ce qui vient vicieusement s’y coller pour créer de la confusion et pour « diviser pour régner », afin de constituer une « masse critique » imposante, cohérente et décisive.

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  • Hiro Masamune // 05.12.2022 à 21h16

    Balancer du bobard , au delà de l’impact publicitaire de la chose, ça génère pas une sorte d’effet Steisand au final ? Un retours de flamme ?
    Ils font de la pub tous-azimuts ? Dont-acte. Ais-je envie d’acheter la camelotte pour autant ?
    Pour moi, quand on essaye trop fort de me vendre un truc , c’est que le truc en question se vend pas tout seul.

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