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14.décembre.202214.12.2022 // Les Crises

Missile tombé en Pologne : Comment une dépêche mal sourcée a failli déclencher la Troisième Guerre mondiale

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Une explosion mortelle en Pologne a donné le coup d’envoi à des heures de spéculation quasi jubilatoire sur la question de savoir si l’OTAN allait se joindre à la guerre contre la Russie.

Source : Responsable Statecraft, Connor Echols
Traduit par les lecteurs du site Les-Crises

(Shutterstock/ chrisdorney)

Récemment, on a appris que deux missiles avaient frappé une ville agricole dans une région tranquille de Pologne. La tragique explosion a tué deux habitants, constituant ainsi la première manifestation de l’extension de la guerre d’Ukraine au territoire de l’OTAN.

Les responsables occidentaux s’accordent aujourd’hui à dire que les missiles S-300 de fabrication russe ont été lancés par les forces ukrainiennes dans le cadre des opérations qu’elles déploient pour contrer les attaques de la Russie contre leurs infrastructures. Mais cette conclusion n’est intervenue qu’après une longue journée d’accusations, de nombreux dirigeants politiques et médiatiques ayant profité de l’explosion pour condamner Moscou et appeler à une réponse rapide, pouvant aller jusqu’à demander l’application de la clause de défense collective de l’OTAN.

Pour dire les choses plus crûment, beaucoup de gens ont passé leur journée (15 novembre 2022) à appeler à une guerre entre les deux plus grandes puissances nucléaires du monde.

L’incident donne un aperçu unique de la façon dont les moments de crise, qui sont souvent marqués par des informations peu nombreuses et des réactions émotionnelles fortes, peuvent créer les conditions d’une escalade fulgurante.

« Nous vivons tous à deux doigts d’un désastre, et les États-Unis ne devraient pas être aussi convaincus que des forces que nous ne pouvons pas contrôler ne les feront pas basculer », a déclaré Beebe, qui a précédemment dirigé le groupe d’analyse Russie de la CIA.

Afin de mieux comprendre cette dynamique, il est utile de se pencher sur les événements du 15 novembre.

A 12h38 EST, on a eu la première indication que quelque chose n’allait pas en Pologne, lorsque Reuters a rapporté que le Premier ministre polonais Mateusz Morawiecki avait convoqué une réunion d’urgence de son équipe de sécurité nationale. Peu après 13 heures, un grand nombre de médias polonais ont révélé que des missiles étaient à l’origine de cette réunion d’urgence.

On a rapidement vu les premières images de l’explosion, ce qui a amené certains analystes à faire remarquer que les débris ressemblaient beaucoup à un missile S-300, qui fait partie d’un système de défense antimissiles de l’ère soviétique et que Kiev continue d’utiliser aujourd’hui.

Mais à 14 heures, alors qu’il commençait à être clair que la Russie était un coupable improbable, AP News a publié une histoire qui tenait en une seule phrase, et provenait d’une seule source, et qui allait avoir des conséquences considérables : « Un haut responsable du renseignement américain affirme que des missiles russes sont entrés dans l’espace d’un pays membre de l’OTAN, la Pologne, tuant deux personnes. »

En quelques minutes, d’éminentes personnalités des médias avaient déjà commencé à demander à l’OTAN d’invoquer l’article V, qui prévoit que les États membres se réunissent pour déterminer une réponse collective lorsque l’un d’entre eux est attaqué (il convient de noter que, contrairement à ce que tout le monde semble croire, l’article V ne prescrit pas une réponse rapide, et que le Congrès serait probablement appelé à approuver une telle mesure).

À 14h10, Nika Melkozerova, journaliste ukrainienne très suivie en Occident, a tweeté « Alors… article 5 ? ». Melkozerova a tempéré son propos 20 minutes plus tard, appelant les parties concernées à « attendre des informations de source officielle. »

Mais Lesia Vasylenko, membre du Parlement ukrainien, n’a pas eu de tels scrupules. Elle a simplement tweeté la phrase « Article 5 » à 14h29, ajoutant plus tard que les frappes du président russe Vladimir Poutine avaient pour but de « tester les limites » et que « réaction = apaisement ».

Paul Massaro, important soutien américain de l’Ukraine et membre de la Commission américaine d’Helsinki, a déclaré à peu près au même moment que le « terrorisme russe » avait frappé la Pologne, ajoutant peu après qu’il était « [difficile] de croire qu’il s’agissait d’un accident ».

Certains dirigeants de l’OTAN ont semblé emboîter le pas à Massaro et Vasylenko. À 14h46, le ministre slovaque de la Défense, Jaroslav Nad, a tweeté « Très préoccupé par la chute de missiles russes sur la Pologne. Nous serons en contact étroit avec [les alliés de l’OTAN] pour coordonner [une] réponse ».

Un « haut diplomate européen » a fait écho à Nad dans un article de Politico, déclarant qu’il était « épouvantable de voir un régime désespéré attaquer les infrastructures critiques de l’Ukraine et faire des victimes dans les territoires alliés ». (Le diplomate s’est couvert en notant que l’identité de l’auteur de l’attaque n’était pas encore confirmée).

Le porte-parole du Pentagone a eu le malheur d’avoir déjà programmé une conférence de presse pour 14 heures, alors qu’on savait très peu de choses sur l’explosion. « Je ne veux pas spéculer quand il s’agit de nos engagements de sécurité et de l’article 5 », a déclaré Patrick Ryder, précisant qu’il ne pouvait pas confirmer le rapport d’AP. « Mais nous avons très clairement dit que nous protégerions chaque centimètre du territoire de l’OTAN ».

La promesse banale consistant à s’engager à défendre « chaque centimètre du territoire de l’OTAN » a donné lieu à une réaction démesurée.

Compte tenu de la prétendue attaque absurde de la Russie contre l’OTAN, c’était rien de moins que la crédibilité même de l’organisation en tant qu’organisation de défense collective qui était en jeu.

C’est du moins ce qu’a affirmé Anders Aslund, du Conseil de l’Atlantique, vers 15h30. Dans un message adressé directement au président Joe Biden, Aslund a déclaré : « Vous avez promis de défendre « chaque centimètre du territoire de l’OTAN ». Allez-vous maintenant bombarder la Russie ? » Il a ajouté que le premier geste de Biden devrait être d’établir une zone d’exclusion aérienne au-dessus de l’Ukraine avant de « procéder au nettoyage de la flotte russe de mer Noire. »

Dans le même temps, Sergej Sumlenny, un éminent expert en politique européenne, a laissé entendre dans un tweet viral que l’attaque était une expansion intentionnelle de l’assaut de la Russie contre les infrastructures ukrainiennes.

Peu après, Mykhailo Podolyak, l’un des principaux conseillers du président ukrainien Volodymyr Zelensky, a déclaré que les frappes n’étaient « pas un accident, mais un « coucou » délibérément planifié par [la Russie], déguisé en erreur. »

La Russie a démenti cette affirmation, affirmant « qu’aucune frappe n’avait été effectuée par des moyens de destruction russes sur des cibles proches de la frontière entre l’Ukraine et la Pologne ». Cependant, comme on peut le comprendre aisément, pour nombre de partisans de l’Ukraine, la parole de la Russie ne vaut plus grand-chose.

Le ministre ukrainien des Affaires étrangères, Dmytro Kuleba, a répondu à 16h35 que Moscou « soutient une théorie du complot en affirmant que c’est prétendument un missile de la défense aérienne ukrainienne » qui a frappé la Pologne. « Personne ne devrait gober la propagande russe ou amplifier ses messages », a ajouté Kuleba. À peu près au même moment, Zelensky a tweeté que « l’attaque russe contre la sécurité collective dans la région euro-atlantique est une escalade significative » du conflit.

Heureusement, l’administration Biden n’a pas mordu à l’hameçon. Malgré les propos acerbes de Kiev, les responsables américains et polonais ont maintenu que l’origine des missiles n’était pas claire et ont insisté sur le fait qu’ils avaient besoin de plus de temps pour enquêter sur l’incident. À 19 heures, Biden, qui se trouve actuellement à Bali pour la conférence du G20, a offert son « soutien total » à l’enquête dirigée par Varsovie après avoir eu un échange par téléphone avec le président polonais Andrzej Duda.

Les spéculations et les appels à l’escalade se sont multipliés alors que les responsables occidentaux tenaient des réunions d’urgence. Il a fallu attendre près de minuit pour que AP News rapporte enfin que « trois responsables américains ont déclaré que les premières analyses laissaient penser que le missile avait été tiré par les forces ukrainiennes sur un missile russe en approche, au beau milieu de la violente vague de bombardements écrasants contre l’infrastructure électrique de l’Ukraine mardi ».

Même après l’annonce de cette information nouvelle, Podolyak a maintenu que l’OTAN devrait instaurer une zone d’exclusion aérienne au-dessus de l’Ukraine, ce qui obligerait probablement les pilotes occidentaux à combattre directement leurs homologues russes, plongeant ainsi quatre pays dotés de l’arme nucléaire dans la guerre. Kiev continue de nier avoir tiré les missiles.

Ce matin, Biden a contesté la version de l’Ukraine, déclarant qu’il était « improbable » que les missiles aient été tirés par la Russie. Le secrétaire général de l’OTAN, Jens Stoltenberg, a également déclaré que « rien n’indique qu’il s’agit du résultat d’une attaque délibérée », mais il a ajouté que la Russie porte la responsabilité ultime de l’attaque, compte tenu de l’invasion de Moscou et de ses attaques continues contre les villes ukrainiennes.

La chronologie des événements à partir du premier rapport faisant état de missiles ayant frappé la Pologne met en évidence la disparité entre les intérêts américains et ukrainiens lorsqu’il s’agit de l’implication directe de l’OTAN dans le conflit, selon Beebe.

« Il existe une reélle divergence d’intérêts à cet égard, et l’équipe Biden a fait preuve d’une prudence raisonnable en rassemblant les faits sur ce qui s’est passé et en ne portant pas de jugement hâtif concernant d’éventuelles représailles », a-t-il déclaré.

En fin de compte, les voix appelant au calme l’ont emporté sur celles des faucons. Mais l’incident est un rappel brutal du fait que la désinformation se propage rapidement dans les moments de crise, ce qui peut entraîner une escalade périlleuse. Il est donc d’autant plus important que les principaux médias comme AP News donne la bonne information dès le départ, comme l’a fait remarquer le journaliste Ken Klippenstein sur Twitter.

« Voilà pourquoi les journalistes sont censés vérifier les informations avant de les rapporter » a écrit Klippenstein.

Source : Responsable Statecraft, Connor Echols, 16-11-2022

Traduit par les lecteurs du site Les-Crises

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26 réactions et commentaires

  • Manuuk // 14.12.2022 à 07h10

    A travers cet article, tout le monde part avec l’idée que le missile n’était pas russe, mais ukrainien. Absolument rien ne permet de prouver que le missile a été tiré par les Ukrainiens.
    Il y a eu assez d’épisodes dans l’histoire pour savoir que ce genre d’événements peuvent être tournés dans un sens (« tiré par les Russes ») ou dans l’autre (« tiré par les Ukrainiens).

    Une chose dont nous sommes sûrs maintenant c’est que les Américains ne veulent pas d’une guerre contre la Russie. S’ils l’avaient vraiment voulu, ils auraient détourné ce prétexte pour leur intérêt et les exemples dans l’histoire sont suffisamment nombreux pour le laisser penser.

    Non, les Etats Unis considèrent les Russes et l’UE pris dans un beau piège dans lequel ils ne se redresseront pas. Les Etats Unis sont tournés vers d’autres projets et l’Europe n’est plus qu’un objectif passé.

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    • Avunimes // 14.12.2022 à 08h29

      « Une chose dont nous sommes sûrs maintenant c’est que les Américains ne veulent pas d’une guerre contre la Russie ».
      Pas d’une guerre directe. L’effondrement de la Russie, pièce manquante à leur contrôle économique et politique total sur L’Europe, est le seul but recherché.

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      • Manuuk // 14.12.2022 à 09h37

        Absolument.
        Leur stratégie est d’un machiavélisme écoeurant. Ils ont placé les pièces pour pousser la Russie à attaquer et les US en sortent plus fort regardant de loin la Russie s’engluer dans un conflit qu’ils rêvent depuis longtemps sans y mettre un seul soldat, en faisant vivre leur commerce militaire et tester leur matériel en situation réelle. L’Ukraine n’est pour eux qu’une pièce placée dans un échiquier géant.

        L’Europe est plus que jamais OTANisé, les peuples voisins de l’Ukraine (Biélorussie, Moldavie, etc) sont plus convaincus que jamais de faire partie de cette institution. Ils se rappellent aussi du sort de la Géorgie et de son peuple.

        En refusant cette possible agression au missile, l’OTAN veut montrer son côté pacifiste. En menaçant avec l’article 5, elle montre sa agressivité et sa force. En faisant reculer la Russie en soutenant l’Ukraine, elle montre sa supériorité.

        Ils ont appris de leur erreur en Irak ou Afghanistan.

        La guerre directe n’est plus dans leur plan….

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        • RGT // 14.12.2022 à 10h15

          Non, ils sont simplement revenus à leur politique d’avant la seconde guerre mondiale en se contentant de « soutenir » leurs « alliés » tout en faisant monter la mayonnaise et en VENDANT du matériel militaire aux deux camps (actuellement la Russie n’en a pas besoin, ce qui ne permet pas d’optimiser les profits).

          Cette stratégie leur a été très profitable et leur a permis, une fois l’€urope à genoux suite aux deux conflits sanglants qu’elle venait de subir, de devenir la première puissance incontestée du « monde libre » avec bien sur l’URSS qui servait de « Grand Satan » sanguinaire dont il fallait que les occidentaux se protègent en se soumettant totalement à l’empire.
          Après la chute de l’URSS ils ont commencé à piller les territoires « libérés » jusqu’à ce que les russes comprennent que leur « nouvel ami » ne leur voulait pas que du bien, loin de là…

          Et désormais des pays puissants (dont la Chine que leur cupidité à permis de développer au delà de toute espérance) ne veulent plus se soumettre à l’empire, comme ce fut le cas pour les empires qui ont précédé les USA.

          Et plus le temps passe, plus la durée de vie des empires diminue car les moyens de communications permettent désormais à la population d’être bien plus rapidement informée de la réalité de la situation à cause des « complotistes » qui « vomissent un propagande nauséabonde contre les dirigeants bienfaisants »..

          Le principal problème des USA concernant une « libération humanitaire » de la Russie c’est que désormais 80% de la population mondiale ne croit plus aux « bienfaits US » et en a plus que marre de cette insolence.

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      • petitjean // 14.12.2022 à 09h57

        l’économie russe ne s’est jamais aussi bien portée !

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  • yann // 14.12.2022 à 08h54

    Pour sauver la démocratie en Ukraine, on pourrait pas plutôt expliquer à Zelensky comment utiliser le 49-3 ?

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    • Dominique65 // 14.12.2022 à 11h38

      Zelensky n’a pas eu besoin de ce type d’articles pour supprimer toute opposition. En plus de ses décrets interdisant tous les partis politiques d’opposition, il dispose de belles milices, qui, de manière ostentatoires et expéditives, expliquent ce sui est permis.

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    • Le Vieux // 14.12.2022 à 12h31

      Zelensky a fait interdire tout les autres parti par loi martiale.
      le 20 mars 2022 il fait interdire 11 partis politiques dont la principale force d’opposition : la «Plateforme d’opposition-Pour la vie», le «parti de Shariy», «Nashi», «Bloc d’opposition», «l’Opposition de gauche», «l’Union des forces de gauche», «Derzhava», le «Parti socialiste progressiste d’Ukraine», le «Parti socialiste», les «Socialistes» et le «Bloc de Vladimir Saldo». Avant eux, le parti communiste ukrainien avait été interdit, c’était le 16 décembre 2015.
      Ne sont autorisés que ceux qui sont d’accord avec sa politique.

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      • Grd-mère Michelle // 14.12.2022 à 15h50

        @Le Vieux Merci de ces renseignements précis, qui font apparaître l’inanité d’une opposition divisée en de multiples groupes englués dans leur entre-soi souvent guidé par des égos mal-placés.
        Peut-être l’interdiction de ces petits partis, forcés à une résistance souterraine, pourra-t-elle favoriser leur rassemblement nécessaire à un sursaut politique, bénéfique à tou-te-s les ukrainien-ne-s(pour chasser toutes les sortes d’envahisseurs de leurs fertiles contrées si convoitées).

        À transmettre à l’ensemble de nos « gauches » occidentales tout aussi mal embarquées dans une opposition à la « loi du Marché » inopérante.

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  • petitjean // 14.12.2022 à 09h55

    Lentement, mais surement les USA perdent le contrôle de la planète

    De quel droit d’ailleurs prétendent-ils contrôler la planète ?

    les victimes de leur « fanatisme », y-a-t-il un autre mot, se comptent par millions !
    Il y a aux USA des fanatiques prêts à déclencher une guerre nucléaire pour garder le contrôle sur le monde. Pourquoi les laissons nous faire ?

    Je crois, je crains, qu’il ne faille abattre par tous les moyens ces enragés, pour qu’enfin ils foutent la paix au monde entier…..

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    • Grd-mère Michelle // 14.12.2022 à 16h59

      Excusez-moi, svp, Petitjean, mais il me semble que ce sont les « entreprises commerciales multinationales » qui tirent partout les ficelles de notre « société de consommation », en corrompant/manipulant ceux et celles qui détiennent les pouvoirs, qui manipulent à leur tour leurs populations déboussolées…
      (Voir le scandale au Parlement européen, causé par le lobbying Qatari… )

      La haine n’a jamais permis la moindre avancée sur le chemin de la Liberté et de l’Égalité, et, si ce site relate des articles de gens qui s’opposent aux politiques en cours, particulièrement « américaines », c’est, je crois, pour nous éclairer, nous offrir des pistes de réflexion, de résistance et de rébellion intelligentes et efficaces, et non pas pour nous « enrager » à notre tour contre un peuple en particulier(hélas, majoritairement composé de personnes « fanatisées » habilement contaminées par des moyens inédits qui nous atteignent aussi-je parle ici du « numérique »), « à abattre par tous les moyens ».

        +3

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      • petitjean // 14.12.2022 à 19h54

        Pas d’angélisme !
        Il y a toujours un moment, et l’Histoire longue le démontre, où les mots de suffisent plus pour, recouvrer sa liberté, renverser une tyrannie et, ou, repousser des envahisseurs.

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      • Grd-mère Michelle // 15.12.2022 à 13h50

        L’Histoire longue n’est qu’une suite de mots alignés, choisis et écrits par des « historiens », généralement au service de la gloire des puissants, ou « possédés », éblouis, par eux.
        Elle relate principalement la longue série de guerres et de conquêtes qui ont formé la configuration de la société des humains, civilisations après civilisations, et ont consacré des divisions entre eux/elles, qui ne profitent qu’à ceux et celles qui les « dirigent ».
        Les mots qui évoquent les efforts constants de paix et de conciliation y sont tellement rares que nous sommes perpétuellement obligé-e-s de les re-prononcer, les répéter, les crier, afin de former une masse critique et active, efficace et décisive.
        Les « hauts-parleurs » actuels que la technologie moderne a inventés(surtout pour favoriser les prédateurs), la communication instantanée, doivent être utilisés pour rendre ces mots audibles, accessibles à tou-te-s.

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  • RGT // 14.12.2022 à 10h35

    Que les missiles aient été tiré par les ukrainiens est l’option la plus probable, et de loin car ce sont des missiles antiaériens destinés à abattre des avions ou d’autres missiles.

    Par contre, ce qui n’est pas du tout évoqué et qui est largement plus grave (et criminel), c’est que les missiles antiaériens sont équipés d’un système d’autodestruction en vol qui s’active si le missile a manqué sa cible afin que l’expéditeur ne se prenne pas le missile dans la gueule en cas de loupé.

    Bref, une sécurité INDISPENSABLE.
    Ce système d’autodestruction est redondant et il est impossible de tirer le missile si le système de commande détecte que le dispositif d’autodestruction est défectueux.

    Il est possible de désactiver ce système de sécurité mais c’est très compliqué (il faut désactiver TOUS les systèmes redondants d’autodestruction ET les systèmes de contrôle qui empêchent de lancer le missile.

    Si de plus les missiles ont explosé lors de l’impact, il est certain que c’était volontaire car ces missiles sont conçus pour exploser à proximité de la cible, pas lors d’un impact direct.

    Visiblement, ces missiles n’ont pas été tirés pour détruire des cibles volantes, ils ont été tirés pour causer des dommages au sol afin de réveiller les « ardeurs » de l’OTAN…

    Les ukrainiens doivent vraiment être dans une situation catastrophique (ou sont des criminels de guerre, voire les deux) pour avoir commis un tel CRIME contre des « alliés ».

    Vous me répondrez que leur mentor leur a donné de nombreux exemples d’arnaques de ce style pour démarrer des guerres sanguinaires.

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    • Dominique65 // 14.12.2022 à 11h41

      L’expérience montre que ces systèmes d’autodestruction ne fonctionnent pas toujours. Plusieurs immeubles en Ukraine ont été « bombardés » de cette manière.
      Cela dit, vu la façon dont ça a été exploité, il n’est pas totalement idiot de se poser la question d’un accident qui n’en serait pas un. On s’engage là vers une théorie conspi qui déplaît au bon goût.

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      • Grd-mère Michelle // 14.12.2022 à 17h31

        Heu… alors que la RDC(Congo) se retrouve dans une situation horrible de « guerre civile » dans ses régions de l’est, voisines du Rwanda, si riches en ressources minières indispensables à nos smartphones, et lance un appel à l’aide internationale sans guère être entendue,
        on ne nous dit pas QUI, avec QUEL MATERIEL, a abattu l’avion qui transportait le président(élu)rwandais Habiyarimana… il y a bientôt 20ans, cet événement engendrant un génocide abominable… et 20 ans de misère et d’horreurs dans l’est du Congo.

        Pour éviter une « théorie conspi qui déplaît au bon goût »…?

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      • RGT // 16.12.2022 à 12h44

        « Plusieurs immeubles en Ukraine ont été « bombardés » de cette manière »..
        Les immeubles en Ukraine n’ont pas été détruis par des missiles sol-air mais par des tirs de DCA (des obus entre autres) qui ont manqué leurs cibles.

        Par contre, les missiles sol-air ont des systèmes de protection destinés à éviter que ces missiles, s’ils manquent leurs cibles, ne viennent tomber sur la gueule du camp qui les a lancé…

        C’est pourquoi le dispositifs d’autodestruction sont contrôlés scrupuleusement et qu’en cas de détection de non fonctionnement le missile refuse strictement de partir.

        Ces systèmes sont redondants car il en va de la sécurité de celui qui envoie le missile.
        Si un missile part alors que le système d’autodestruction est défectueux il faut AUSSI que le système redondant soit AUSSI en panne, et que les systèmes redondants qui empêchent le missile de partir soient eux aussi en panne…
        Ça fait vraiment beaucoup, surtout pour deux missiles tirés le même jour ne croyez-vous pas ?

        Sans vouloir à tout prix passer pour « complotiste » la probabilité que de tels problèmes puissent survenir sur DEUX missiles en même temps est NULLE.

        Et d’ailleurs, les polonais (la population, pas les politicards serviles à l’empire) ne se sont pas faits enfumer et les « simples gueux » commencent à en avoir « ras la casquette » d’une telle compassion envers « leurs grands amis » qui se sont montrés si généreux à leur égard.

        Une petite piqûre de rappel a été apportée en 2016 par le film Wołyń (Volhynie) qui a rappelé certains souvenirs aux polonais et qui a connu un grand succès auprès du public polonais, leur rappelant que les russes étaient loin d’être leurs pires tortionnaires.

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        • Castor // 19.12.2022 à 10h55

          Je vous suis tout-à-fait sur le caractère volontaire de ce tir.

          Par contre il faut souligner l’ambition de la Pologne de contrôler tout ou partie de l’Ukraine. Au début du conflit je me souviens avoir entendu plusieurs fois que la Pologne souhaitait se voir accorder des pouvoirs de « police » dans les régions ukrainiennes frontalières (mais impossible de retrouver des sources via les moteurs de recherche).

          Comment croyez-vous que le gouvernement Ukrainien réagisse ? Surtout envahi comme il l’est par des nationalistes.

          Il m’est avis que ce tir doit être vu comme un « message » à destination des autorités polonaises. « Mykhailo Podolyak, l’un des principaux conseillers du président ukrainien » parle de « coucou » de la Russie à la Pologne. Changez « Russie » par « Ukraine » et je crois que l’image est bonne.

          Le récent cadeau qui a explosé à la figure d’un chef de la police polonaise ajoute du piment à leurs relations. S’agit-il vraiment d’un tir accidentel du lance-roquettes (!) offert comme cadeau ? Difficile de dire mais les premiers échos de la presse faisaient état d’un cadeau qui avait explosé lors du déballage.

          En outre il y a des éléments qui montrent que la Pologne est la véritable pièce maitresse des Etats-Unis en Europe plutôt que l’Ukraine. Les « malentendus » ne sont pas près de disparaître.

          Finalement l’ambition de la Pologne est peut-être plus impérialiste que celle de la Russie qui voulait une Ukraine fédérale avec voix de blocage pour toutes les régions (dont le Donbass), afin que ses intérêts de sécurité nationale soient pris en considération.

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  • JPP // 14.12.2022 à 11h45

    Cet épisode qui a provoqué un comportement affligeant des médias surtout Atlantistes, a montré surtout que la dissuasion nucléaire marche ce qui veut dire que les USA sans doute pas plus que les Russes ne veulent recevoir des bombes atomiques chez eux (chez ceux qui ne sont pas des puissances nucléaires on peut discuter).
    La rapidité de la prise de position de Biden dans cette affaire a dénoté aussi un agacement certain des USAvis à vis de leur vassal Ukrainien.
    La décision très récente des USA de fournir seulement ses missiles patriotes anti aériens à l’Ukraine et non des armes offensives US à très longue portée, va toujours dans le sens pour l’instant d’un non affrontement direct des USA contre la Russie, même si de nombreux va t’en guerre otanesques et naturellement les Ukrainiens y aspirent.

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  • Savonarole // 14.12.2022 à 12h02

    L’AP a merdé , mais que dire du « haut responsable du renseignement américain » cité ?
    C’est facile de dire n’importe quoi sous couvert d’annonymat , mais quand ce qu’il y a dans la balance c’est un conflit ouvert entre les deux plus grandes puissances nucléaires , il serait sain de savoir qui a bavé des vérités alternatives, pourquoi et de prendre des mesures pour éviter que ça se reproduise. Publiquement.

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    • Dominique65 // 14.12.2022 à 13h57

      Est-on sûr de l’existance réelle de ces « hauts responsables » anonymes ?

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  • Patrick // 14.12.2022 à 15h20

    Remarque indispensable sur le fameux « article 5  » , et tous les journaleux devraient commencer par le relire.

    « assistera la partie ou les parties ainsi attaquées en prenant aussitôt, individuellement et d’accord avec les autres parties, telle action qu’elle jugera nécessaire, y compris l’emploi de la force armée  »

    Toute action qu’elle jugera nécessaire !! donc y compris regarder ailleurs et ignorer le truc. La force armée est une des options, elle n’est pas automatique.

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  • Larousse // 16.12.2022 à 15h42

    Et on y croit encore ????
    à cette phrase « AP News a publié …. » tout fut bien calculé et volontairement diffusé à grands coups de « Breaking news.. » c’est peut-être la maladie des chaînes info 24 sur 24, mais ce fut aussi la volonté d’avoir la jouissance d’enclencher le conflit direct…. Le seigneur Biden a juste sifflé une pause « on se calme !… pas maintenant ! »…. mais assurez-vous bonnes gens d’Europe … votre tour arrivera…. quand je le déciderai ! ah ah ah ! »
    Et dans les rédactions … tous ont fait des genuflexions ! alleluia
    conclusion – article foutage de gueule….

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  • martin // 19.12.2022 à 10h05

    Le tire est trompeur.
    C’est Washington qui a fait descendre la pression en informant tout le monde et en mettant Kiev devant son propre mensonge. Pourquoi? Obama l’avait dit en son temps en expliquant que l’affrontement direct avec Moscou serait une pure folie, car les russes dominent l’escalade. En d’autres termes, Washington n’a aucune option militaire crédible contre Moscou et n’a d’autres choix que d’essayer de bloquer l’escalade. 750 000 hommes entraînés, équipés et motivés à la frontière ouest de la Russie, c’est la râclée garantie pour le Pentagone. Ils le savent parfaitement.

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    • Grd-mère Michelle // 19.12.2022 à 13h17

      À mon humble avis (de simple « promeneuse » qui a beaucoup séjourné dans la région), lorsque l’armée russe aura envahi/conquis Odessa, elle se contentera de maintenir et fortifier ses positions.
      Car le but de cette « opération spéciale » me semble surtout de protéger la présence de la Russie en Mer Noire(point stratégique historique entre le nord et le sud, l’est et l’ouest du continent européen), pour peser sur le commerce des céréales (OGM) cultivées en Ukraine(sans doute largement utilisées en Pologne pour fabriquer/vendre des baguettes pré-cuites dans les super-marchés européens-notamment ceux de Carrefour),
      ainsi que pour perturber la construction d’un gazoduc destiné à fournir/vendre du gaz US à l’UE(et à l’Ukraine) (gaz pompé au Kazakstan par Exxon qui en a acheté les concessions), traverser la Mer Caspienne, l’Azerbaïdjan, la Géorgie et la Mer Noire pour aboutir sur la côte roumaine.
      Ce projet a été officiellement dévoilé, contrat conclu et signé par l’ex-président Basescu de Roumanie(libéral, ancien capitaine de la marine marchande qui avait été élu avec 50,50% des voix), filmé par la télévision publique roumaine en été 2007(vu de mes yeux, entendu de mes oreilles).
      Les disputes au sujet des bisbrouilles entre Nations ne font que masquer les intentions vénales du Grand Marché international(toujours selon moi qui ne suis rien mais n’en pense pas moins…)

        +1

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