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28.février.201528.2.2015 // Les Crises

Sarkozy, Hollande, Zemmour… « Si on ne rit pas, on se flingue », par Patrick Rambaud

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Alors qu’il publie un roman libertaire sur un sage chinois, Patrick Rambaud passe en revue tout ce qui le met en colère. Entretien décapant.

Patrick Rambaud a trouvé son maître : c’est Tchouang-Tseu, un sage chinois du IVe siècle avant notre ère. Il lui consacre un roman facétieux comme un conte voltairien, qui fait en douce l’apologie de la décroissance et de la pensée libertaire pour mieux flinguer l’esprit de compétition, les princes qui nous gouvernent et toutes les formes de la bêtise humaine.

Après les six tomes de sa fameuse «Chronique du règne de Nicolas Ier», auxquelles Rambaud promet aujourd’hui une suite, ce «Maître»-là est une récréation terriblement actuelle.

L’OBS Qu’est-ce qui vous a pris de vous intéresser à ce Tchouang-tseu ?

PATRICK RAMBAUD Je le connais depuis très longtemps. Je l’ai rencontré au début des années 1970. A l’époque, je dînais souvent avec Michel Polac. Il m’avait dit un jour: «Tu devrais absolument lire ça.» La traduction disponible à l’époque était un peu obscure, mais pendant des années, je l’ai lu et relu – il y a eu depuis une autre traduction en 2006, remarquable, par Jean Levi. J’avais un attrait pour le personnage.

Par ailleurs je m’intéresse beaucoup à l’Asie, parce que je suis d’origine lyonnaise. J’ai au moins sept siècles de Lyonnais derrière moi. Or entre Lyon et l’Asie, il y a la soie. J’ai chez moi plein d’objets chinois qui datent des appartements lyonnais d’autrefois: des lampes, des cendriers, une pipe à opium, des trucs très bizarres.

Enfin, quand j’étais au journal «Actuel», mes camarades avaient toujours cinq ou six heures de retard à chaque rendez-vous, donc j’avais le temps de lire de la littérature chinoise en les attendant.

Vous n’étiez pas très mao pour autant?

Jamais. J’étais plutôt avec notre ami Simon Leys, qui vient de mourir. J’ai toujours pensé que Mao était un gros con et, comme tous les empereurs de Chine, un redoutable personnage.

Que sait-on exactement de Tchouang-tseu?

Ce type n’a pas de vie. Elle tient en dix lignes chez le premier grand historiographe chinois connu, Sseu-Ma Ts’ien, qui est né deux siècles après. On y apprend qu’il est né Tchouang (dans la ville de Mong), qu’il a un nom de famille (donc qu’il est issu d’une classe un peu élevée), et qu’il a occupé les fonctions de superviseur des laques. Ce sont à peu près les trois seules choses qu’on sait sur lui.

Mais j’ai aussi beaucoup relu le livre de Tchouang-tseu, on y trouve plein d’indications sur lui. Par exemple, au détour d’une anecdote on apprend qu’il était marié. Tiens. Qu’il avait des enfants. Tiens, tiens. Qu’il parle des expériences qu’il a faites. J’ai remis tout ça dans mon bouquin.

Sinon, son époque est intéressante : c’est celle des Royaumes combattants, entre la fin de la féodalité chinoise et le début de l’Empire. Trois-quatre siècles de bordel complet et de guerres permanentes. Chaque Etat mangeait l’autre, puis s’alliait avec un troisième jusqu’à ce qu’il n’en reste plus qu’un. Tout ça dans une brutalité totale. Mais je m’aperçois que toutes les époques sont des époques de chaos.

La nôtre aussi ?

Ça y ressemble pas mal. L’histoire est une longue histoire de massacres. Mais celle dont je parle est aussi le moment où est née la pensée chinoise, avec des philosophes errants qui cherchaient du boulot, et plein d’écoles de philosophie… Des livres permettent de reconstituer ce décor. Mais j’ai fait un roman. Des sinologues ne pourraient pas. Ils connaissent trop bien le sujet, ils n’oseraient pas se laisser aller comme ça. Moi, je m’en fiche, je ne parle pas un mot de chinois.

Il est beaucoup question des recettes de cuisine de l’époque. Le «fœtus de panthère», par exemple, ça se mangeait vraiment?

Oui. Pourquoi serais-je allé inventer un truc comme ça? C’est déjà assez barjot.

Et les foies humains ?

C’est dans Tchouang-tseu. Le premier écrivain chinois qui a signé son propre texte. Ca n’est pas rien, tout de même ! Et c’est aussi le premier penseur indépendant de tous les dogmes et de tous les pouvoirs: c’est très rare en Chine, l’indépendance. Lui c’est un type complètement indépendant. C’est sans doute ça aussi qui m’a séduit, dès les années 1970.

Je parlais tout à l’heure de la nouvelle traduction parue en 2006, dans un français limpide, par Jean Levi. Elle m’a bien aidé. Il faut la lire. Avec tout ça, je me suis inventé une histoire. J’ai pris les épisodes et j’ai essayé de les lier les uns aux autres.

Votre roman est aussi le portrait d’un sage. Quelle est sa grande leçon?

Je crois qu’on peut la résumer avec la phrase de Wittgenstein que je cite en tête du livre: «Puisque la vérité est étalée sous nos yeux, il n’y a rien à expliquer.» On ne peut qu’observer et décrire. Tout le reste n’est qu’un affreux bavardage.

Parce qu’il a observé de près les puissants, il donne aussi des leçons sur l’exercice du pouvoir.

Oui, il appartenait à la classe des fonctionnaires qui naît à cette époque-là. Donc il a été au service des princes. Il les a vus à l’œuvre. Et du coup il ne les supporte pas. Il y a deux choses qu’il ne supporte pas: les croyances et le pouvoir. D’où son indépendance totale.

Que devraient faire nos princes actuels s’ils lisaient ce livre? Démissionner?

Assez vite, oui. Faire leur boulot et partir, sans s’accrocher au pouvoir. Mais comme ils n’ont jamais rien fait d’autre… C’est ça le problème. C’est une espèce de caste très étrange, qui pense sans arrêt à se renouveler, à s’échanger des postes, à grimper. Ils ne parlent pas aux gens. Ce sera dans ma prochaine «Chronique», ça.

Voulez-vous dire que le fonctionnement de la cour des princes chinois vous a rappelé celle de Sarkozy?

Bien sûr, c’est toujours pareil. Ce qui est extraordinaire, c’est qu’on revient vingt-cinq siècles en arrière et ce sont les mêmes bonshommes, avec les mêmes raisonnements. C’est peut-être pour ça aussi qu’il est moderne, notre ami Tchouang-tseu.

C’est assez désespérant. Votre livre est nihiliste au fond.

Non, ce n’est pas nihiliste. Il s’agit juste d’observer et décrire, je vous dis. On constate qu’il n’y a pas d’évolution fantastique entre le Ve siècle avant notre ère et aujourd’hui, c’est tout. C’est d’ailleurs assez amusant, non?

Votre Tchouang-tseu a aussi un côté très anti-libéral, très critique sur l’esprit de compétition, qui selon lui anime les hommes et ne leur apporte finalement que du malheur. Partagez-vous ce point de vue?

Bien sûr. La vie est dure pour ceux qui n’ont pas de travail. Mais ceux qui en ont sont complètement esclaves. 90% des gens au moins font un travail idiot. Comment peut-on vivre toute sa vie en faisant un travail idiot?

Par exemple ?

Un travail de bureau, de paperasse, par exemple, ça ne sert à rien. D’ailleurs, les gens ne pensent qu’à une chose, ce sont les vacances et les week-ends. Comme quand on est à l’école. On pense aux grandes vacances. Ah, ce que j’ai pu penser aux grandes vacances quand j’étais à l’école ! Le reste je m’en foutais complètement.

Le travail n’est pas obligatoire en fait. Il l’est devenu, mais il ne devrait pas l’être. Et ceux qui n’en ont pas cherchent à en avoir. Ca c’est terrifiant comme vision. Des gens qui font un travail intéressant, il n’y en a pas beaucoup. La presse, c’est intéressant par exemple. Ecrire des bouquins, aussi, même si c’est un travail bizarre.

Mais travailler dans une aciérie huit heures par jour, c’est effrayant. Toute sa vie. Et pour mourir tôt, parce qu’on est épuisé. En fait l’esclavage est absolument partout, contrairement à ce qu’on croit.

J’ai mis deux phrases dans le livre. Une d’Emerson, le maître de Thoreau: «Une mouche est aussi indomptable qu’une hyène.» Et j’ai casé aussi une phrase de Stirner: «Un homme n’est appelé à rien, pas plus qu’une plante ou qu’un oiseau.» C’est vrai. C’est idiot, cette idée de vouloir trouver un sens à tout, alors qu’il n’y en a pas.

Sans doute, mais la crise économique…

Ecoutez, j’ai toujours entendu dire que c’était la crise et qu’il fallait faire des efforts, pour enrichir trois financiers. C’est consternant comme discours. J’entends ça depuis que je suis né en 1946, donc ça va, ça suffit, il faudrait passer à autre chose, essayer de voir les choses autrement. Mais nos dirigeants ne peuvent pas voir autrement : ils sont dans ce moule-là, ils ne peuvent pas en sortir. Ils réfléchissent à partir de choses déjà connues. Ils n’ont pas d’idées.

Tout est économique dans leur discours. C’est épuisant. Ces types ne voient qu’en chiffres. Ils ne parlent pas aux gens. Ce malheureux Hollande ne sait pas parler aux gens. C’est le prototype de l’énarque, promotion croquignol comme dit l’autre. Il est entouré d’énarques qui n’ont jamais rien fait, qui ne voient pas les gens, qui ne savent pas leur parler.

C’est étonnant quand même. Il me semble que le plus important, ce sont les gens, non? Je suis peut-être complètement con, mais je cherche à être con, parce que les chiffres sans arrêt, ce n’est pas possible… On va payer plus, serrez-vous la ceinture… Merde ! Ce n’est pas ça la vie ! Eh bien, si, pour eux c’est ça.

Il n’y a qu’à voir la fameuse histoire de la naissance des 3%. L’idée que «le déficit public ne doit pas dépasser les 3% de la richesse nationale», ça s’est fait au pif. Ça a été inventé sous Mitterrand. Et c’est devenu un dogme. Je raconterai en détail, l’année prochaine, comme ça s’est fait.

Mais encore une fois, comment répondre à la paupérisation des populations?

Il y en a partout, des gens qui se paupérisent. Dans le monde. Je ne sais pas ce qu’il faut faire, ce n’est pas mon métier. Mais étrangler les gens en permanence, ce n’est pas possible. Il faut changer complètement de vision des choses. Peut-être qu’il faudra une grande catastrophe pour que ça arrive…

Mais il y a des gens qui veulent sortir de ça. Même en Chine. Il y a ce grand mouvement qui s’appelle le «mouvement des branleurs»: ce sont des jeunes Chinois qui se fichent du pognon. Ils vivent complètement en marge du système. Ils sont très mal vus, mais leur mouvement prend de l’importance, puisque le gouvernement en parle. Et puis avec internet, ils peuvent se fédérer, un peu comme ceux de Hong-Kong. Ca fait très peur au gouvernement chinois.

Ils ressemblent un peu à nos zadistes, vos «branleurs».

Oui, mais ils ne sont pas violents. Ça ne sert à rien de casser des trucs. Ça se termine toujours mal. Enfin, c’est vrai, il y a un courant comme ça. On relit Thoreau, ça veut dire quelque chose.

Nous, quand on parlait d’écologie dans les années 1970, tout le monde se foutait de notre gueule. On avait fait la campagne de René Dumont à «Actuel». C’était le premier candidat écolo à la présidentielle, tout de même !

C’était l’époque où Pompidou voulait recouvrir le canal Saint-Martin et détruire Paris pour faire Manhattan. Des trucs abominables. Il a réussi à casser les Halles, d’ailleurs, ce qui était grotesque. Donc on réagissait contre tout ça, mais ça ne prenait pas. Maintenant, ça commence un peu plus à prendre…

Tchouang aussi se méfiait du progrès technique et du pouvoir des machines, un peu comme les luddites au XIXe siècle. C’est un apôtre avant l’heure de la décroissance…

Oui, ça c’est très, très curieux. Mais ça vient de ses textes. Il y raconte quelque chose qu’il a sans doute vécu. Un jour il voit des types qui se fatiguent à tirer de l’eau avec des seaux pour arroser des citrouilles.

Il leur dit qu’il existe une espèce de roue qui pourrait les aider à faire monter l’eau, et qu’ils pourraient produire beaucoup plus de citrouilles en se fatiguant moins.

Le type lui dit: «Monsieur ça nous ferait honte. La machine va nous manger, elle va nous mécaniser le cœur.» C’est extrêmement bizarre. La seule machine qui existe à l’époque est celle-là, et il dit déjà que c’est très dangereux, qu’il faut s’en méfier.

Je suis sans le savoir assez d’accord avec Tchouang-tseu. Je n’ai pas de bagnole, je n’ai jamais su conduire. Je n’ai pas d’ordinateur. J’ai un téléphone portable mais qui est toujours éteint, je prends simplement les messages qu’on m’y laisse. C’est juste pour téléphoner, ça ne me sert pas d’ouvre-boîte et de grille-pain en plus. Je m’en fous, je ne suis pas branché. A notre époque, c’est très reposant. Donc oui, je suis assez d’accord avec lui. C’est peut-être pour ça que j’ai fait un livre sur lui finalement.

Votez-vous pour les écologistes ?

Je ne vote pas. Je n’ai jamais voté de ma vie. Je n’y arrive pas. J’ai un blocage. Je n’y crois pas trop. Sauf à l’Académie Goncourt. Où je ne suis pas toujours d’accord, d’ailleurs, avec les résultats.

Qu’avez-vous pensé justement du Goncourt 2014 ?

Je suis très content pour Lydie Salvayre. Je crois que tout le monde est content. Elle vendait 6000 exemplaires avant le Goncourt, elle doit bien en être à 300.000. Ça marche. Le Goncourt, il ne faut pas oublier que les gens l’achètent à Noël pour leur grand-mère. Moi quand je l’ai eu, j’ai passé deux mois à écrire «Joyeux Noël mémé» sur mes livres. C’est bien, c’est toujours moins con que d’offrir des chocolats.

Patrick Rambaud (Bruno Coutier)

Il y a aussi un discours très libertaire dans votre roman, avec l’idée qu’il y a trop de lois et que plus il y en a, plus il y a de brigands.

Qu’il y ait trop de lois, c’est évident. Lao-tseu l’avait dit. Et sitôt qu’il y a une loi, ça incite les gens à la contourner, à faire le contraire. Tenez, récemment, la loi la plus idiote, c’était l’idée d’interdire les feux de bois dans les cheminées ! Ségolène a arrêté la chose.

Mais tout est interdit depuis un moment. Gouverner, c’est interdire. De quoi se mêlent donc ces gens? Ce n’est pas parce qu’un type met deux bûches dans une cheminée, pour se chauffer, ou parce que c’est joli, que ça va envoyer des particules partout. A Paris, des particules, on en prend plein la figure dès qu’on ouvre sa fenêtre. C’est comme cette interdiction permanente de fumer !

Disons que ça peut être mauvais pour la santé de votre entourage, non?

Vous en êtes certain ? Est-ce que ça va tuer des gens qui, dans la rue, respirent bien pire? Mon toubib m’a dit que j’avais «des poumons de parisien». C’est intéressant quand même… Non, cette manie d’interdire est catastrophique.

Votre génération était pleine d’espoirs en Mai-68. Etes-vous amer, ou déçu, devant la tournure prise par les choses?

Pas du tout. D’abord, à partir du 4 mars 68, j’ai dû faire mon service dans l’armée de l’air. On essayait de faire des choses à l’armée, des conneries comme bloquer des parachutistes sur la base d’Evreux, mais ça ne menait pas bien loin.

En fait, dans notre génération, on s’emmerdait terriblement. La censure était partout. Il fallait être habillé en gris et avoir les cheveux courts. Je me souviens d’un type, en 67. Il remontait les Champs-Elysées, dans un costume en velours grenat qui passerait aujourd’hui complètement inaperçu. Tous les gens disaient : «Eh, regardez le pédé.»

C’était étouffant. Mai-68, c’était une façon d’ouvrir la fenêtre. De respirer, d’avoir un peu d’air. «De l’air, de l’air», c’était un des slogans d’«Actuel». Aujourd’hui, la manie d’interdire est revenue. On a de nouveau besoin d’air, considérablement. Fichez donc la paix aux gens !

Un homme politique disait pourtant l’autre jour sentir dans notre pays un «besoin d’autorité».

Je crois le connaître, oui. Il pense ce qu’il veut.

C’est aussi ce que dit le Front national, au fond.

Oui, bien sûr. Ça me rappelle surtout le prince Tchang, dont le royaume est devenu la Chine en mangeant tous les autres. Il était complètement militarisé. Quand on lit ses textes, on a l’impression de lire Adam Smith: c’est le pouvoir militaire à tout prix, il n’y a que ça, que la loi. C’est lui qui a inventé ça à l’époque. Les résultats ont été catastrophiques. L’empire chinois s’est avéré contraignant et abominable.

Aujourd’hui, on en revient comme toujours au vieux truc de la poigne autoritaire, comme si les gens n’étaient pas adultes. On les considère toujours comme une classe de gamins un peu turbulents qu’il faut mater. C’est assez bête et dangereux, on n’est pas obligé d’aller se mettre là-dedans. Il faut se retenir. C’est dommage que certains n’y arrivent pas. Ce sont des bavardages. Zemmour, c’est un long bavardage, avec plein de choses fausses dedans. Mais j’en parlerai dans ma chronique.

Vous allez donc y revenir, à la chronique politique?

Oui, je l’ai interrompue deux ans pour faire mon roman et m’aérer la tête. J’avais écrit six chroniques de suite, ça devenait mécanique, j’en avais marre. Là je suis à nouveau assez en colère contre tous ces gens.

A droite comme à gauche ?

Oui. Ceux qui ont le pouvoir sont plus ou moins tocards, mais il n’y en a aucun de bon.

Alain Juppé jouit aujourd’hui d’une très forte popularité. Comment le percevez-vous?

Comme le type qui, en 1997 à Bordeaux, m’a fait découvrir les cœurs de canard en broche. Donc je pense qu’il ne peut pas être complètement mauvais. Mais c’est tout ce que j’ai à dire sur lui pour le moment.

Le personnage principal de vos «Chroniques», lui, est réapparu en tout cas. Sarkozy a-t-il réussi son retour selon vous? Les éditorialistes en ont beaucoup débattu l’automne dernier…

Ah, c’est un débat complètement inutile.

Et pensez-vous qu’il a une chance sérieuse de revenir à l’Elysée?

Je ne l’espère pas, mais on ne sait pas. En attendant, le clown revient et il m’amuse toujours autant. Si on ne rit pas, qu’est-ce qu’on fait? On se flingue. Il est consternant. C’est la consternation qui domine, en ce moment, quand on regarde la classe politique.

Mais ces gens n’ont pas d’importance, en fait. Ce qui est amusant c’est de les voir s’agiter, c’est tout. Marine Le Pen, tenez. C’est Mlle de Montretout dans ma chronique. Elle a le même programme que Georges Marchais en 1970. Et financée par l’argent de Moscou, Môssieur !

Le fond de votre livre est pourtant assez sombre sur le rôle de l’écrivain. Les propos de Confucius sont mal compris, Tchouang-tseu finit par se retirer du monde…

C’est vrai, les propos des écrivains sont toujours déformés. Pourtant, moi, j’essaie d’être clair. J’ai un sens de la politesse vis-à-vis des lecteurs. Je les aime bien, c’est pour eux qu’on écrit des histoires. Quand j’avais 16 ans, j’étais illusionniste dans un petit cabaret de la Rive-Droite. J’ai vu comment fonctionnait la crédulité des gens. C’est pour ça que j’essaie d’être le plus simple possible, pour qu’ils comprennent et que ça les intéresse. J’ai tout appris dans ce cabaret, finalement.

LIRELe discours du Bourget raconté par Patrick Rambaud » style= »margin: 0px; padding: 0px; border: 0px; list-style: none; position: absolute; top: 0.6em; right: 0.5em; color: rgb(179, 179, 179); box-sizing: border-box; »>Enfin, on sort de l’année Marguerite Duras, puisqu’on a beaucoup célébré le centenaire de sa naissance tout au long de 2014. Comment l’avez-vous vécue, en tant que pasticheur officiel de Marguerite Duraille?

Pas pasticheur : j’ai écrit des parodies, qui ont quelque chose de méchant, alors que les pastiches sont des exercices d’admiration. J’en ai fait deux, de son vivant. J’ai aussi fait des recettes de cuisine à sa manière, pour «l’Obs». C’était pour la critiquer. Dire que Marguerite Duras est nulle et me barbe à un degré invraisemblable, tout le monde s’en fout. Donc j’avais fait une parodie, pour au moins faire rire les gens. Ce qui a été le cas. C’est tout.

En tout cas, pour l’anniversaire de la mort de La Bruyère, je crois qu’il n’y a rien eu, c’est dommage. Je l’aime beaucoup. C’est un des premiers auteurs français modernes. On peut y entrer où on veut, comme on veut. Marguerite, je m’en fous, chacun fait ce qu’il veut. Ça finance des bavards. Il faut bien financer les bavards, quelquefois.

Mais vous trouvez toujours sa littérature aussi ridicule?

Ah complètement. Totalement ridicule. Peut-être pas «Un Barrage contre le Pacifique», mais après, ça se gâte.

Et comme vous n’avez pas de chance, on rentre à présent dans l’année Roland Barthes… que vous avez parodié aussi.

Bah oui, dans «le Roland Barthes sans peine», une méthode Assimil écrite avec mon ami Burnier. C’est une langue proche du français, mais qui n’est pas tout à fait du français. Au lieu de dire : «je suis dactylo», on dit :«j’expulse des petits bouts de code».

Ça a fait rire aussi. Il faut faire rire, sans emmerder les gens comme Marguerite. Sinistre Marguerite. J’ai essayé de voir ses films, je n’ai jamais pu en voir un entier. Dieu sait que j’en ai vu des navets, pourtant. Ça ronronne, on s’endort, ça n’a aucun intérêt. Pour moi en tout cas. Cela dit, c’est un genre, l’emmerdant. Certains aiment. Il y a des masochistes partout.

Propos recueillis par Grégoire Leménager

Source : L’Obs

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Commentaire recommandé

JM33 // 28.02.2015 à 05h26

D’accord. Mais cet homme sympathique, qui invite à vivre hors du système depuis son intérieur cossu, recèle lui aussi quelque chose de consternant, qu’il tire peut-être de sa fréquentation des anciens sages chinois: c’est l’aspect immuable de sa pensée. Celle du soixante-huitard qu’il demeure, immarcescible, inaltérable et permanent.
Quant à décourager de chercher du sens là où, selon sa philosophie, il est illusoire et absurde (et idiot sans doute) d’en chercher, c’est précisément parce que cette modernité, alias cette gauche humaniste imbue d’elle-même, a asséché et desséché les esprits et les cœurs qu’il est plus que jamais vital de chercher un sens au-milieu du vide et du vain contemporains qu’elle laisse en héritage.
En grand accord avec lui au sujet de Mao, redoutable en effet. Et de Pompidou qui a commandité le meurtre des Halles. Une variante douce, acceptable, agréée, de faire table rase du passé, certes loin du pogrom culturel de Daesh et du génocide maoïste, mais quand même.

62 réactions et commentaires

  • JM33 // 28.02.2015 à 05h26

    D’accord. Mais cet homme sympathique, qui invite à vivre hors du système depuis son intérieur cossu, recèle lui aussi quelque chose de consternant, qu’il tire peut-être de sa fréquentation des anciens sages chinois: c’est l’aspect immuable de sa pensée. Celle du soixante-huitard qu’il demeure, immarcescible, inaltérable et permanent.
    Quant à décourager de chercher du sens là où, selon sa philosophie, il est illusoire et absurde (et idiot sans doute) d’en chercher, c’est précisément parce que cette modernité, alias cette gauche humaniste imbue d’elle-même, a asséché et desséché les esprits et les cœurs qu’il est plus que jamais vital de chercher un sens au-milieu du vide et du vain contemporains qu’elle laisse en héritage.
    En grand accord avec lui au sujet de Mao, redoutable en effet. Et de Pompidou qui a commandité le meurtre des Halles. Une variante douce, acceptable, agréée, de faire table rase du passé, certes loin du pogrom culturel de Daesh et du génocide maoïste, mais quand même.

      +29

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    • francisco // 28.02.2015 à 13h29

      Bonjour
      Vous avez raison sur le fond …, mais vous dérapez car ce qui vous gêne dans cet écrivain, n’est jamais que le miroir de votre vision personnelle (dans ce mail en tout cas = vous écrivez exactement la même chose que ce que vous lui reprochez) … que vous appliquez sans vous poser de questions! Comme disait Oscar Wilde (grand manipulateur de mots) « soyez vous-même car les autres sont déjà pris »! Oui, c’est pas mal cette phrase, mais à la pousser trop loin, on n’en revient simplement à une copie dans le miroir de l’original.
      J’écris ces mots alors que je suis plutôt très d’accord avec votre texte! D’autant plus que vous parlez de « chercher un sens », phrase clé sur ce que les neurophysiologiques du cerveau de nos jours sont en train de démontrer scientifiquement pour notre compréhension de la « réalité » qui nous entoure.
      Christian

        +1

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  • FifiBrind_acier // 28.02.2015 à 07h29

    Critiquer sans rien proposer, c’est pas trop fatiguant?

      +26

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    • Mélissa // 28.02.2015 à 10h40

      Entièrement d’accord,Fifi…Votre raccourci est d’une poésie cinglante…

      Il me fait l’effet d’être assez bourge pour pouvoir se payer le luxe de continuer à être cynique…
      Un genre de BHL sans employeur…Sinistre et même pas utile à une mauvaise cause…

      Il s’attarde sur Tchouang-Tseu mais prend garde d’éviter Lao-Tseu, dont le lâcher-prise et le non-vouloir,…qui sont aussi humilité, non-orgueil,… n’autorisent pas pour autant la désinvolture et encore moins la lâcheté vis-à-vis des choses de se monde,mais bien au contraire,le devoir d’être efficace,dans le respect de l’équilibre du Yin et du Yang…

      On est bien loin des cœurs de connards en broche « à la bordelaise » et du cabaret où il a tout appris,dès 16 ans, sur la crédulité des gens,…et y compris, sans doute, sur sa commodité pour y dissimuler ses propres errements…

      Mais le talon d’Achille de son monde d’escrocs est aussi, précisément, d’être obligé de croire que la crédulité des gens est sans limites…

        +14

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    • Yvano // 28.02.2015 à 14h27

      @Fifi. Vous résumez parfaitement! Un peu à la manière d’un sage chinois du 4ème siècle av. JC.

        +6

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  • Diego Carretero // 28.02.2015 à 08h23

    Sacré Patrick…Il a lu Marx et ça ne lui a pas coûté un sou….Mai 68….Evreux…..La base….les foies de morue….¡Quelle perspective!….Mais….¿Pourquoi Chouang Tseu?….

      +1

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    • Alae // 28.02.2015 à 11h22

      @Diego Carretero
      Pourquoi Tchouang Tseu ? Parce qu’il n’y a rien compris et qu’il l’a pris pour un bourgeois nihiliste désabusé, égocentrique et démissionnaire.
      Le taoïsme n’est pas à la portée de tous les esprits…

        +7

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      • Mélissa // 28.02.2015 à 12h05

        Alae,

        « Le taoïsme n’est pas à la portée de tous les esprits… »

        Il n’est certes pas à la portée des esprits qui se complaisent,par flemme ou par lâcheté,dans des prisons commodes,mais il n’est pas élitiste et offre aux plus rustres comme aux plus érudits le même chemin de perfection…

          +4

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        • Alae // 28.02.2015 à 12h49

          « mais il n’est pas élitiste et offre aux plus rustres comme aux plus érudits le même chemin de perfection…  »

          Tout à fait, Mélissa, et c’est bien pour ça que Rambaud n’y a rien compris. C’est une doctrine de la simplicité et du dépouillement, donc tout le contraire du cynisme sarcastique, du nihilisme de salon et de l’artificialité des petits-bourgeois déguisés en penseurs.

            +4

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          • Mélissa // 28.02.2015 à 14h02

            Pire qu’un moine,un faux-moine…

            Mais est-il seulement certain que Tchouang-Tseu ait lui-même tout compris …?

            Son œuvre n’a pas le lisse et le limpide du Tao de Lao Tseu…quelques arrêtes restent saillantes…et quelques sous-jacences,parfois un rien acides…

            Toutefois,qu’il inspire Rambo est peut-être un moindre-mal,…et qu’il contribue à le libérer,on ne peux que l’espérer…

            Après tout,si l’on qualifie souvent autrement ceux qui osent tout,laissons-lui le bénéfice du doute,…qu’il ose se publier peut aussi supposer un certain courage…!

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            • Alae // 28.02.2015 à 15h21

              => « Mais est-il seulement certain que Tchouang-Tseu ait lui-même tout compris …?  »

              D’après moi, oh que oui…
              Il faut lire Tchouang-Tseu, même s’il est en apparence plus compliqué que Lao-Tseu, et s’il écrit avec un style plus exubérant. Les deux se complètent très bien, à mon humble avis.

              => « Toutefois, qu’il inspire Rambo est peut-être un moindre-mal,…et qu’il contribue à le libérer,on ne peux que l’espérer…  »

              Tchouang-Tseu ne libérera pas Rambo, puisqu’il n’y prend que l’aspect libertaire qui l’arrange et non l’axe de la pensée taoïste, l’identification à l’immanence représentée par le ciel, « le ciel en soi ».
              Cela revient à couper la tête à la doctrine dont il prétend s’inspirer. A l’arrivée, c’est un classique de détournement de pensée à des fins d’auto-justification, et, comme à chaque fois dans ces cas-là, cela ne fera que renforcer les barreaux de sa prison narcissique.

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  • FL // 28.02.2015 à 08h23

    Il est anar et à ce titre profondément de droite, bourgeois jusqu’au bout de le plume, bon écrivain, esthète et gourmand sans aucun doute, tout en contradictions apparentes. J’aime le lire.
    Mais il a ce défaut terrible des « intéllos » patentés qui sont incapables de comprendre qu’il existe des hommes heureux de se rendre tous les jours au travail, à l’aciérie par exemple, à la gueule des hauts fourneaux, là où jaillit le métal en fusion dans les fumées et les poussières qui lentement mais sûrement les tuent…

      +27

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    • Lysbethe Levy // 28.02.2015 à 09h25

      Oui il ne peut pas comprendre cela comme de faire le boulot d’Aide Soignant les mains dans la m……….mais soigner des gens, forcément ne veut pas dire que c’est un boulot de m……..!

      Mais eux les bourgeois, bon, « écrivains », anar ou pas, que voient-ils d’autre ? Non ils ne savent pas la « mémoire ouvrière » qui s’est battu pour son métier les « hauts fourneaux » ou les « mines », dont vous parlez si on les rouvrait il y aurait moins de chômeur par exemple…

      Bref chacun voit les choses à sa mesure, mais nous les gens d’en bas nous les voyons a notre niveau ou l’on ne demande pas d’être riche ou célèbre mais d’être respecté et de vivre dignement…

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  • Caramba! // 28.02.2015 à 08h44

    Bonjour FL,

    « Il est anar et à ce titre profondément de droite, »
    Ah?
    Je suis plutôt anar et pas du tout de droite!

    « L’anarchie (du grec ἀναρχία / anarkhia, composé de an, préfixe privatif : absence de, et arkhê, hiérarchie, commandement) désigne la situation d’une société où il n’existe pas de chef, pas d’autorité unique, autrement dit où chaque sujet ne peut prétendre à un pouvoir sur l’autre. Il peut exister une organisation, un pouvoir politique ou même plusieurs, mais pas de domination unique ayant un caractère coercitif. L’anarchie peut, étymologiquement, également être expliquée comme le refus de tout principe premier, de toute cause première, et comme revendication de la multiplicité face à l’unicité. »
    http://fr.wikipedia.org/wiki/Anarchie

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    • hdfc // 28.02.2015 à 11h28

      L’anarchie est une escroquerie intellectuelle de nantis et de petits bourgeois amnésiques, des individualistes qui profitent de leur capacité privilégiée à vivre en bout de la chaine de production des biens de consommation et de subsistance, chaine de production en masse des biens d’équipements, de la nourriture, etc, qui ne peut fonctionner sans existence de rapports de classes, de hiérarchisation et de contraintes liées au travail de production et sans lesquelles ces soit-disant anars ne pourraient simplement pas se payer le luxe d’y végéter.

        +12

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      • Louve Bleue // 28.02.2015 à 23h50

        Vous parlez de quels anarchistes ? J’en ai connu un qui avait frôlé la peine de mort au temps de Franco. Ce n’était pas ce personnage que vous décrivez selon vos fantasmes issu d’une méconnaissance . Mais moi non plus je ne connais pas bien l’anarchisme. et donc maintenant silence. Mais ceux que j’ai croisé m’ont semblé ne pas correspondre du tout à votre analyse. Sauf quelques faux grossiers.

          +6

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        • Louve Bleue // 28.02.2015 à 23h58

          L’écrivain là plus haut, c’est pas un anarchiste, juste un écrivain qui semble ennuyeux autant que les proverbes chinois.

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    • Mélissa // 28.02.2015 à 11h35

      Le verbe pollue l’esprit…
      L’anarchie est le régime final, où le rêve de chacun et le rêve commun se confondent,émancipés de l’imperfection du verbe…
      Totale sans être totalitaire,elle se joue de la droite comme de la gauche…

        +2

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      • theuric // 28.02.2015 à 13h53

        Mais le seul réel démocrate ne peut qu’être anarchiste parce que seule la loi juste peut permettre le respect de l’autre de la liberté de chacun.
        Mais, pour être anarchiste n’est-ce pas de s’émanciper des contraintes, or, comment peut-on s’en émanciper si nous ne comprenons ce qu’elles sont en nous-mêmes?
        La véritable liberté, dès lors, ne serai-elle pas de les comprendre, nos propres contraintes.
        Mais de quelles contraintes parle-t-on, celles dues à la vie en société ou à celles générées par l’histoire particulière de chacun d’entre nous.
        La réelle psychanalyse ne génèrerait-elle pas des anarchistes dans l’âme.

        Quand à Monsieur Rambaud, il sait conjuguer le tous pourris sous des angles pour moi nouveau, c’est un temps rafraichissant mais par la suite redevient rengaine.
        Ne lui manque plus que son Adrienne.
        J’aimerais bien le voir arroser ses citrouilles après avoir perçu que la roue pète.
        Mais lui les achète.

        Ah décrire, mais à quelle dimension?
        Je peux décrire une pomme, vaguement, mais qui peut le faire en décrivant l’intégralité de ce qu’elle est et de ce qu’elle représente?
        Et puis, décrit-il ce qu’il voit, ce qu’il sait, ce qu’il comprend ou l’intégralité de l’événement tel qu’il s’est réellement passé.
        Est-il dieu ou présomptueux?

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        • Mélissa // 01.03.2015 à 13h29

          @theuric,

          La démocratie est une entente basée sur le verbe,..l’anarchie,uniquement sur l’esprit…

          C’est pourquoi une poésie minimaliste convient mieux qu’une longue prose pour définir ce qui n’est plus « le verbe »…

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          • theuric // 01.03.2015 à 13h55

            Quand je pense politique je ne peux que penser qu’une utopie ne pouvant être touchée du doigt ne peut avoir grand intérêt.
            Le simple dimorphisme sexué entre l’homme et la femme montre une prédominance archétypale du masculin sur le féminin.
            Les dimensions des testicules, moindre que chez les chimpanzés, bien plus important que chez les gorilles, démontre de relatives relations conflictuelles et hiérarchique entre les hommes.
            Suivant les cultures, donc suivant l’histoire de chaque peuple, les relations de domination et/ou d’égalité sont différents, domination forte chez les allemands, égalité forte chez les français.
            Mais en soi l’intelligence est asexuée.
            Nous savons aussi que la relation du corps et de l’esprit sont étroits et que nous ne devons pas faire l’économie de l’ensemble de ces connaissances, biologiques, culturelles, historiques, anthropologiques, sociologiques si nous voulons comprendre ce qui nous anime au plus profond de nous.
            Là et là seulement nous commencerons à explorer cette utopie qu’est l’anarchisme en la touchant du doigt.
            Notre esprit est d’une immense puissance mais seulement de le comprendre peut nous permettre de le développer.

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            Alerter
  • valles // 28.02.2015 à 09h06

    Je voulais prendre un peu le large pour faire baisser ma moyenne de commentaires effacés, mais là c’est trop dur…
    Entendre toujours les mêmes rengaines moralisatrices de la bande d’Actuel c’est carrément déprimant, les mythos ce n’est pas mon truc.
    Même noyer dans quelques petites anecdotes qui n’amusent plus que les concierges de l’obs, la pilule est une fausse et ça ne passe toujours pas.
    Le pseudo sage dénué de tous artifices modernes (on n’a pas dit ostentatoires) n’ont certes pas besoin de voiture mais c’est par ce qu’un chauffeur vient le prendre en bas de chez lui quand il doit aller manger des coeurs de canards avec Juppé.
    De toute façon quand on en ait à faire dans l’écologie ( au sens politique du terme) c’est qu’on a plus rien à dire.

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  • Lysbethe Levy // 28.02.2015 à 09h19

    Patrick Rambaud c’est celui qui a écrit les romans à suite sur l’épopée de Nicolas Sarkozy ! J’adore les auteurs et les livres et quand en plus ils sont comiques c’est que du bonheur. On a bien trop de mauvais livres chaque année qui ne méritent pas leurs « prix » mais cette année avec Lydie Salvayre. Merci Mr Rambaud ..

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  • Laurent // 28.02.2015 à 09h22

    Des lieux communs enfilés comme des perles, des propos lénifiants de bêtise et de morgue sur les gens qui travaillent au lieu d’écrire des livres, les cons, et l’autosuffisance d’un lettré bien installé dans la vie. Attention Monsieur Rambaud, la sagesse chinoise, c’est comme la médecine, il faut en prendre à dose homéopathique et ne pas négliger la médecin moderne, sinon, comme la grenouille de la fable, on finit par enfler et mourir d’un sale truc, la vanité je crois.

    « La chétive pécore
    S’enfla si bien qu’elle creva.
    Le monde est plein de gens qui ne sont pas plus sages :
    Tout bourgeois veut bâtir comme les grands seigneurs,
    Tout petit prince a des ambassadeurs,
    Tout marquis veut avoir des pages. »
    La Fontaine

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  • georges dubuis // 28.02.2015 à 09h39

    Vous avez dit nihiliste !
    « Et ce monsieur Bazarov qu’est-ce qu’il est, lui ?
    — Je t’en prie mon cher neveu
    — C’est un nihiliste.
    — Hein ? fit Nicolas Pétrovitch.
    Quant à Paul il était comme figé, tenant son couteau en l’air avec un morceau de beurre dessus.
    — C’est un nihiliste, répéta Arcade.
    — Nihiliste ? fit Nicolas Pétrovitch. Ce mot, autant que j’en puisse juger, vient du latin nihil, qui veut dire rien ; il doit donc désigner un homme qui… qui ne reconnaît rien ?
    — Dis plutôt : qui ne respecte rien, enchaîna Paul qui se remit à beurrer sa tartine.
    — Qui envisage toutes choses d’un point de vue critique, rectifia Arcade.
    — Cela ne revient-il pas au même ? demanda son oncle.
    — Non, pas du tout. Un nihiliste est une homme qui ne s’incline devant aucune autorité, qui n’accepte aucun principe sans examen, quel que soit le respect dont ce principe est entouré.
    — Et d’après toi, c’est bien ? l’interrompit Paul Pétrovitch.
    — Cela dépend pour qui, mon oncle. Il en est qui s’en trouvent bien ; d’autre fort mal.
    (…)
    — Les ni-hi-listes, prononça Arcade d’une voix nette.
    — Ouais, autrefois, il y avait les hégélistes ; maintenant il y a les nihilistes. Nous verrons comment vous ferez pour exister dans le vide, dans le néant. Et maintenant, mon cher frère, si tu voulais sonner, je prendrais volontiers mon cacao. »

    Père et fils, Tourgueniev, 1862 (Nietzsche avait dix-huit ans
    et Dostoïevski quarante et un ans)

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  • Nerouiev // 28.02.2015 à 09h50

    Il réveille quelque chose de profond, de complètement anachronique et en contradiction avec les valeurs issues du consumérisme actuel. C’est peut-être dans Tchouang-Tseu, que je ne connais pas, mais surtout dans les anciens philosophes grecs et aussi arabes (trop peu connus) qui devraient faire l’objet de chroniques des médias pour nous instruire puisqu’ils sont capables d’écrire pour nous, ça leur éviterait de raconter des bobards. Depuis que je suis né nous n’avons pas arrêté d’être en crise et de faire des lois encore et encore comme des check lists avant de pouvoir décoller, …. pour finalement nous empêcher de décoller et rester à ras des pâquerettes et idolâtrer nos élus.

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    • Lysbethe Levy // 28.02.2015 à 09h59

      Tout a fait Nerouiev, nous sommes trop eurocentrés, ou ethocentrés, nous pensons avoir toute la connaissance du monde, et considérons trop les cultures et les autres civilisations comme des entités inférieures.

      Voire on les détruit car elles ne représentent rien alors que nous ne sommes pas le « sel de la terre », mais combien représentons nous dans la population totale de la Planète ?

      Pas grand chose, mais parce que nous avons pu profiter des connaissances grecques romaines, arabes ou indiennes, égyptiennes, nous avons produit sans doute la pire civilisation basée sur la force des armes a la conquête des marchés, pour le plus grand profit d’une minorité.

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    • Caramba! // 01.03.2015 à 08h31

      https://www.youtube.com/watch?feature=player_embedded&v=f2ag_DLKdPQ

      D’une crise à l’autre : Vers un nouveau monde? » – Conférence d’Hervé Juvin

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  • Alberto // 28.02.2015 à 10h05

    « C’est comme cette interdiction permanente de fumer !
    Disons que ça peut être mauvais pour la santé de votre entourage, non?  
    Vous en êtes certain ? Est-ce que ça va tuer des gens qui, dans la rue, respirent bien pire? […] Non, cette manie d’interdire est catastrophique. »
    L’anarchie selon Rambaud, c’est moi d’abord. Ainsi l’interdiction de fumer dans les lieux publics. Les non-fumeurs que cela peut gêner ou rendre malade, on s’en tape. Les interdictions renseignent sur ce qui est pratiqué dans une société… Eh bien, il est interdit de tuer son voisin même à petit feu (de cigare ou de cigarette). Tant mieux. Dans les bureaux où on fumait sans arrêt avant l’interdiction, je ne trouvais pas que mes collègues fumeurs étaient des anarchistes, mais simplement des égoïstes.

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    • theuric // 28.02.2015 à 14h58

      Celui qui utilise, à mes cotés, son 3, 4, et bientôt 5g est tout autant égoïste, sauf que comme la cigarette d’antan, il ne pense pas gêner.

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  • josephine // 28.02.2015 à 11h01

    Au sujet de la question du sens (de la vie, du monde qui va…), je vous propose de mettre en parallèle la phrase de Wittgenstein «Puisque la vérité est étalée sous nos yeux, il n’y a rien à expliquer.» et ce commentaire de François Jullien « Une des grandes originalités de la pensée européenne, c’est qu’elle a gardé, sous des formes diverses qu’elle n’a cessé de vouloir laïciser, sans le faire complètement, une transcendance par extériorité. Si je résume un peu ce qu’est le monde européen pour moi, la transcendance par extériorité son nom ancien c’est Dieu. Après il y a eu toutes les transformations, comme vous l’avez dit, par l’idée de progrès, qui est d’abord une idée religieuse :  » marcher vers « , marcher vers un paradis, une terre promise, et qu’on n’a cessé de vouloir laïciser au dix-huitième siècle, au dix-neuvième siècle, sans le faire jamais totalement d’ailleurs. Cette idée, donc, d’une transcendance par extériorité qui conduit à une figure d’idéal. C’est parce qu’il y a eu cette transcendance par extériorité, par exemple, qu’on a pensé la liberté. La liberté, c’est un affranchissement par rapport au monde. Pourquoi la pensée chinoise n’a pas pensé la liberté dans sa tradition ? C’est parce que c’est une pensée des processus, intramondaine ; comme vous l’avez dit : de l’immanence. Quel est le mode de la transcendance en Chine ? Il y a bien une transcendance en Chine, c’est ce qu’on appelle le Ciel. Mais c’est une transcendance non pas par extériorité, comme celle du Dieu biblique, ou comme celle des idées platoniciennes, c’est une transcendance par, je dis souvent, totalisation de l’immanence. Parce que moi, en tant qu’individu, je n’ai toujours qu’une part réduite au processus du monde, mon champ est limité. Alors que le Ciel c’est la totalité des processus en cours. Et ce n’est pas un autre monde : le Ciel, c’est à la fois la totalisation et puis l’absolutisation de l’immanence.  » Parler de nihilisme dans la pensée occidentale (au sens issue de la philosophie grecque, religions du Livre…) est une erreur. Et par ailleurs, il ne faut pas par rejet de la posture de Rambaud mépriser ce fabuleux texte du Zhuangzi.

      +10

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  • Alae // 28.02.2015 à 11h04

    Cette attitude de blasé revenu de tout, vaguement ennuyé par tout, distancé de tout et à qui il ne reste plus rien d’autre qu’un minuscule cercle salonnard repu, déconnecté du réel et pratiquant les seules religions qui lui restent, le cynisme désabusé, l’entre-soi, l’auto-congratulation et une dérision de bon ton est exactement ce qui a tué l’esprit français.

    Ces messieurs, qui s’écoutent médire des autres en boucle, un demi-sourire suffisant plaqué sur le visage et dans l’assurance totale de leur génie, finissent par déboucher dans un néant d’idées stupéfiant. C’est que, quand on tourne autour de son ego comme un cheval de manège, forcément, on ne va pas très loin.
    Au moins, il aurait pu avoir la décence de s’en tenir à Michel Polac (quelle référence !) et de ne pas prendre Tchouang-Tseu à témoin de l’indigence de sa pensée.

    « Un proverbe dit : « L’homme du commun prise la richesse; le lettré puritain préfère la renommée; le sage tend vers son idéal; le saint attache du prix à son âme ». La simplicité est ce qui exclut tout mélange, la pureté est ce qui ne gâte pas l’âme. Qui possède en soi la pureté et la simplicité est un homme véritable. » (Tchouang Tseu)
    C’est quand même tout autre chose…

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  • JacquesJacques // 28.02.2015 à 15h03

    Il y a des observations intelligentes mais aussi beaucoup de tristesse désabusée : la vie a un sens et la joie existe, si ! Mais il faut aussi chercher en soi.

      +2

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  • Crapaud Rouge // 28.02.2015 à 15h22

    Les commentaires sont trop expéditifs. Qu’on en juge : « quelque chose de consternant« , « Critiquer sans rien proposer« , « BHL sans employeur« , « il n’y a rien compris« , « anar et à ce titre profondément de droite« , « rengaines moralisatrices de la bande d’Actuel« , « propos lénifiants de bêtise et de morgue« , « minuscule cercle salonnard repu« … Il a la chance de pouvoir se tenir au-dessus de la mêlée et de penser ce qu’il veut : le résultat pourrait être bien pire que cet anar « désabusé » et « cynique ». Philosophiquement parlant, c’est Wittgenstein qui a raison, mais le cerveau humain, avec son insatiable besoin de « grain à moudre », nous rend l’ennui insupportable.

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    • theuric // 01.03.2015 à 13h59

      L’ennui est un processus mental bien plus complexe que cela.

        +1

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  • Alain Rousseau // 28.02.2015 à 16h46

    Je suis tenté de dire que quelqu’un qui aime Tchouang tseu ne peut pas être tout à fait mauvais… Cela dit, j’avoue qu’avec son côté anar revenu de tout et content de soi, qui juge le monde et l’humanité avec une causticité blasée, les fesses bien calées au fond de son fauteuil club, Rambaud a quelque chose d’assez agaçant. Et puis la sempiternelle rengaine sur le thème « On vit dans un pays où on n’a plus le droit de rien faire » à propos de la clope, non, pitié !

    Mais je suis d’accord avec Crapaud Rouge, on a vu bien pire et bien plus nocif que lui, c’est sûr. Rambaud se contente d’écrire ses bouquins dans son petit monde pépère, là où tant d’autres de sa génération nous infligent au moins deux fois l’an leurs tristes pensums arrogants et moralisateurs, avec la bénédiction de toute la corporation médiatique. Je pense que je n’ai pas besoin de citer de noms.

      +7

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  • coinfinger // 28.02.2015 à 17h53

    Je ne connais pas Rambaud et n’ai pas lu son livre , par contre je connais Tchouang Tseu , enfin autant qu’on puisse dire le connaitre .
    C’est un auteur majeur , d’importance internationale . Il incarne sans doute pour moi le meilleur de la Chine
    Les qualificatifs que j’ai pu lire au travers de l’interview libéral/antilibéral , luddiste ou décroissant , font vraiment ‘pensée’ petit format . Il ne peut non plus étre qualifié de taoiste , il se situe , bien avant , tout au moins de ce que le taoisme est devenu , c’était cependant certainement quelqu’un qui pensait son corps , comme il était de régle , à juste titre avant chez nous le christianisme qui feint d’en faire abstraction . Il n’est pas étonnant que l’on est tant tardé à en donner de bonnes traductions, alors que les spécialistes ne manquent pas tant que çà , il est éminnemment subversif .

      +2

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    • Marie Genko // 01.03.2015 à 21h30

      @ coinfinger

      Où, ou plutôt quelle est l’hérésie qui vous fait croire que le christianisme feint de faire abstraction du corps???
      Chez les Orthodoxes, nous sommes joyeux, nous prenons soin de nous-mêmes…!

      Comme la plus part d’entre nous, descendants d’émigrés, nous ne sommes pas riches, nous avons appris très tôt que nous ne pouvons consommer que ce que nous avons produit..!

      Cette leçon de vie devrait être le fondement de toute économie saine!!!!

      Donc les anar et les bobos ce sont pour nous les enfants gâtés d’une société riche….!

      Ceci posé, Patrick Rambaud, travaille puisqu’il écrit des livres à succès.. Il est impossible de réussir en littérature sans talent, perfectionnisme et persévérance.

      Je crois qu’il pose une image de personnage, qui doit être assez loin de sa véritable personnalité.

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  • sadsam // 28.02.2015 à 18h23

    Le « cynologue » Jacques Pimpaneau (selon son expression) écrivait qu’il ne fallait pas lire les oeouvres de Tchouang Tseu avant l’âge de 30 ans, parce qu’après les avoir lues, tous les autres ouvrages paraissent bien ternes.

    Jean Levi a écrit plusieurs livres sur la pensée chinoise classique, notamment sur les penseurs légistes, qui prennent un relief saisissant aujourd’hui.
    Voici une petite note de Jean Levi sur ces penseurs légistes
    https://www.clio.fr/BIBLIOTHEQUE/la_doctrine_du_legisme_en_chine_a_lorigine_des_theories_du_pouvoir_fort.asp

    IL y a une bibliographie à la fin de la note. Je conseillerais à tous les lecteurs des Crises de lire son petit livre sur Han Fei Zi paru en édition de poche.

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    • Lysbeth Lévy // 28.02.2015 à 18h36

      « Le “cynologue” Jacques Pimpaneau  » ??

      vous voulez dire le sinologue non ? Sinon Mr Pimpaneau serait spécialiste des chiens…Mais bon moi aussi je fais des fautes..Mais c’est drôle …

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      • Alain Rousseau // 28.02.2015 à 22h55

        Je pense que sadsam fait allusion à une anecdote racontée par J. Pimpaneau (et très certainement inventée de toutes pièces) : au cours d’une soirée du genre cocktail, une dame s’approche de Pimpaneau et lui dit : « Maître, j’ai appris que vous étiez cynologue. Vous vous y connaissez donc en chiens. Vous allez pouvoir m’expliquer ce qu’est un dobermann. » Voilà, voilà…

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        • sadsam // 01.03.2015 à 09h29

          @merci Alain, c’est cela.

          Je vais rechercher la référence. Peut-être dans la préface du magnifique petit livre publié chez Picquier « Lettre à une jeune fille qui voudrait partir en Chine » dans lequel Pimpaneau présente quelques uns des poèmes classiques que tous les Chinois connaissent, en donnant la version en chinois, la version chinoise en transcription latine pinyin (malheureusement sans les tons), la traduction mot à mot et diverses traductions en français et en anglais pour le même poème (celles du Marquis de Saint-Denys, François Tcheng, P. Guillermaz, Witter Bynner par exemple).

          Jacques Pinpaneau, Jean Levi, deux très grands connaisseurs de la culture chinoise qui ont choisi d’écrire dans un style tout à fait accessible.
          Et dont, me semble t il, les media mainstream ont parlé extrêmement peu.

          L’interview du Nv Obs cite le nom de Jean Levi et recommande de lire sa traduction de Tchouang Tseu. Ce n’est pas si mal dans le délabrement de la presse actuelle.
          Merci Olivier (une fois encore) d’avoir repris ce texte.

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  • georges glise // 28.02.2015 à 19h03

    je lisais p. rambaud (pas rambo pour deux sous, avec plaisir dans actuel. il n’a pas pris une ride, et je l’ai retrouvé ici avec plaisir.

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  • filipos // 28.02.2015 à 19h59

    D’accord pour observer que ce monsieur enfonce des portes ouvertes et que bien d’autres avant lui les ont déjà enfoncées.

    Moins d’accord pour penser comme lui que « la vérité est étalée sous nos yeux », il devrait faire une petite initiation à la physique quantique et à l’illusion de ce monde.

    Toujours moins d’accord pour oublier que selon la philosophie Taoïque même, tout jugement et tout raisonnement ne contiennent qu’une vision partielle des choses.

     » Qui se torture l’esprit pour sublimer sa conduite, s’écarte du monde et a des habitudes excentriques, se fait une haute opinion de lui-même et dénigre les autres, celui-là n’a que de l’orgueil. Il n’est qu’ermite des monts et des vallées, homme qui condamne le monde. Tel est l’idéal de ceux qui aspirent à se dessécher par ascèse et à se jeter dans le gouffre « .

    Bon, ne lui en voulons pas, nous avons tous cette tendance à projeter sur les autres notre propre culpabilité…

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    • Crapaud Rouge // 01.03.2015 à 12h57

      « Moins d’accord pour penser comme lui que “la vérité est étalée sous nos yeux”, il devrait faire une petite initiation à la physique quantique et à l’illusion de ce monde. » : « étalée sous nos yeux » signifie « à prendre telle quelle ». La physique quantique n’est pas la réalité, donc pas la vérité, ce n’est qu’une « explication » de la réalité.

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      • theuric // 01.03.2015 à 14h10

        Nous pouvons aussi et simplement, sans pour cela faire intervenir la physique quantique, nous demander si nous connaissons tout ce que peut être une pomme dans toutes ses dimensions.
        Vous verrez, en se penchant sur cette seule question, que nous atteignons facilement les limites de nos perceptions et compréhensions.
        Alors, que dire de l’humanité et juste de la nôtre, pour commencer?

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  • Micmac // 28.02.2015 à 22h02

    Pas encore lu l’article…

    Juste pour dire que Patrick Rambaud est un très grand écrivain. Un de ceux qui restera dans l’histoire de la littérature, alors que d’autres très à la mode, passeront sans laisser de traces autres qu’anecdotiques…

    Rambaud :

    _C’est pas chiant, ça se lit bien.
    _C’est intéressant.
    _C’est (très) bien écrit.

    C’est mon opinion, et je la partage…

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    • Laurent // 28.02.2015 à 22h05

      Vous avez raison. Les écrivains ne devraient pas nous parler autrement que par leurs livres.

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  • Serge // 28.02.2015 à 23h25

    Les grands écrivains sont ceux qui nous parlent du monde tel qu’il est . Ce sont ceux là seuls qui restent .
    Philippe Murray en est un .
    Rambaud ? ch’sais pas …
    Sinon j’ai distribué plein de + aux commentaires critiques ,pour moi rassurants .

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    • Alain Rousseau // 01.03.2015 à 00h05

      Philippe MuRay, Serge, et non MuRRay. C’est un nom français, et non anglo-américain. Beaucoup de gens font la faute, et même à l’oral, puisque certains vont jusqu’à prononcer Meuray !

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      • Serge // 01.03.2015 à 01h33

        Fôte de frapeu ,pardon …Je vais me fouetter par repentir et réciter trois ave .

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    • Micmac // 01.03.2015 à 00h07

      « La Bataille » de Rambaud ne parle pas du monde tel qu’il est, mais tel qu’il était. Et c’est un des meilleurs livre que j’ai jamais lu.

      Vouloir absolument entendre parler du monde tel qu’il est… c’est très utilitariste comme façon de voir. Vous n’essayez jamais de vous distraire, en lisant des livres, par exemple?

      S’il est effectivement indispensable, et nécessaire, de s’intéresser au monde tel qu’il est, on n’est pas vraiment obligé non plus de s’y consacrer à plein temps.

      De plus, j’ai l’étrange impression en lisant votre commentaire, que vous ne vous intéressez pas vraiment à comprendre le monde. Vous semblez plutôt souhaiter que l’on vous conforte dans vos certitudes.

      On a tous ce travers, à différents degrés. Mais que vous me citiez un auteur classé particulièrement à droite (et pas inintéressant, au demeurant, là n’est pas la question), comme quelqu’un vous parlant du monde « tel qu’il est », est assez révélateur.

      Je suis un affreux gauchiste, et pourtant, j’aime beaucoup Soljenitsyne, par exemple. Un immense écrivain. Juste en passant…

      Par ailleurs, pour un écrivain, parler uniquement du monde tel qu’il est, sans y mettre plus d’universalité que ça, c’est l’assurance d’être très vite oublié. Ces œuvres ne diront plus rien à la génération suivante. Encore moins à celle d’après.

      Et puis, décrire le monde tel qu’il est, voilà une bien grande ambition… En avoir la prétention me semble déjà éminemment suspect.

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      • Serge // 01.03.2015 à 01h45

        C’est dans l’ordre des choses qu’un gauchiste ne voie pas le monde tel qu’il est et qu’il catalogue Muray comme étant de « droite » .
        C’est le propre du gauchiste que de tordre la réalité pour qu’elle entre dans le cadre de son idéologie .
        On mesure la qualité d’un cerveau par sa capacité à admettre et encaisser le réel disait Nietzsche .
        D’ailleurs,je ne vois pas bien la différence entre un narnar gauchiste et un ultra-libéral individualiste .A part le niveau de vie peut-être pour certains ,et encore …

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    • Crapaud Rouge // 01.03.2015 à 13h15

      @Serge : « Les grands écrivains sont ceux qui nous parlent du monde tel qu’il est . Ce sont ceux là seuls qui restent . » : oui et non. Le Château de Kafka est une pure fiction qui se déroule dans un monde imaginaire, mais j’y vois cependant une représentation du « monde tel qu’il est ».

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      • Serge // 01.03.2015 à 17h46

        Crapaud Rouge .Je suis bien d’accord .Mais qu’on prenne le détour de la fable,de la satire,de la parabole ,de la pure fiction,du mythe ou de toute autre forme pour nous parler du monde ,cela ne change rien au fond .

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  • Caramba! // 01.03.2015 à 08h38

    C’est bien pratique de jeter les gens sous une étiquette!anar, gauchiste, etc…..mais cela n’apporte rien au schlmilblick, bien au contraire, cela permet de faire des castes où l’individu et sa pensée disparaissent.

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  • Christo // 01.03.2015 à 16h28

    Zut, j’ai cru que c’était Michel Onfray sous opium après avoir lu toute la philo chinoise en 1 mois!

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  • Subotai // 02.03.2015 à 00h54

    On vient lui demander ce qu’il en pense et il accepte de recevoir et de répondre.
    Ensuite on l’allume parce qu’il exprime ce qu’il pense et que ça défrise.
    S’il avait été taoïste, il aurait envoyé chier.

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  • Mimine // 02.03.2015 à 10h17

    La fin sur Duras est très bonne !

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    • Alain Rousseau // 02.03.2015 à 15h04

      Rambaud trouve Dudu barbante, mais quand il écrivait dans Actuel sous le pseudonyme d’Hyma la hyène, il disait le plus grand bien des romans de Burroughs. Or, Burroughs aussi pouvait être très barbant : 300, voire 400 pages de cut-up sous benzédrine, ça peut finir par lasser…

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