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2.septembre.20142.9.2014
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Les acteurs sont incompétents et très peu conscients de ce qu’ils font, par Emmanuel Todd (2)

Suite de l’interview d’Emmanuel Todd… [Olivier Berruyer] Vous dites « La France ne peut finalement pas contrôler l’Allemagne » : n’y a-t-il rien à faire ou est-ce à quelqu’un d’autre de le faire ? [Emmanuel Todd] C’est à quelqu’un d’autre de le faire. La dernière fois, cette tâche est revenue aux Américains et aux Russes. […]
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Suite de l’interview d’Emmanuel Todd…

[Olivier Berruyer] Vous dites « La France ne peut finalement pas contrôler l’Allemagne » : n’y a-t-il rien à faire ou est-ce à quelqu’un d’autre de le faire ?

[Emmanuel Todd] C’est à quelqu’un d’autre de le faire. La dernière fois, cette tâche est revenue aux Américains et aux Russes. Il faut admettre que le « système Allemagne » est capable de générer une énergie prodigieuse. En historien et en anthropologue, je pourrais dire la même chose du Japon, de la Suède ou de la culture juive, basque ou catalane. C’est un fait : certaines cultures sont comme ça. La France a d’autres qualités.

Elle a produit les idées d’égalité, de liberté, un art de vivre qui fascine la planète, et elle fait désormais plus d’enfants que ses voisins, tout en restant un pays avancé sur le plan intellectuel et technologique. Il est probable qu’au final, si on devait réellement juger, on devrait admettre que la France a une vision plus équilibrée et satisfaisante de la vie. Mais il ne s’agit pas ici de métaphysique ou de morale : nous parlons de rapports de force internationaux. Si un pays se spécialise dans l’industrie ou la guerre, il faut en tenir compte et voir comment cette spécialisation économique, technologique et de puissance est contrôlable.

Quel est le second pays dans la dénégation ?

Les États-Unis. La dénégation américaine avait été formalisée au premier stade de l’émancipation de l’Allemagne, lors de la guerre d’Irak en 2003 et de l’association Schröder-Chirac-Poutine ; certains stratèges américains avaient alors dit : « Il faut punir la France, oublier [ce qu’a fait] l’Allemagne et pardonner à la Russie ». (« Punish France, forget Germany, forgive Russia »). Pourquoi ? Parce que la clé du contrôle de l’Europe par les États-Unis, héritage de la victoire de 1945, c’est le contrôle de l’Allemagne. Acter l’émancipation allemande de 2003, cela aurait été acter le début de la dissolution de l’empire américain. Cette stratégie de l’autruche s’est installée, calcifiée et semble aujourd’hui interdire aux Américains une vision correcte de l’émergence allemande, nouvelle menace pour eux, selon moi beaucoup plus dangereuse à terme pour l’intégrité de l’empire que la Russie, extérieure à l’empire.

L’Allemagne joue un rôle complexe, ambivalent mais moteur dans la crise : souvent, la nation allemande apparaît comme pacifiste, et l’Europe, sous contrôle allemand, agressive. Ou l’inverse. L’Allemagne a désormais deux chapeaux : l’Europe est Allemagne et l’Allemagne est Europe. Elle peut donc parler à plusieurs voix. Quand on connaît l’instabilité psychique qui caractérise historiquement la politique extérieure allemande, et sa bipolarité, au sens psychiatrique, dans son rapport avec la Russie, c’est assez inquiétant. Je suis conscient de parler durement mais l’Europe est au bord de la guerre avec la Russie, et nous n’avons plus le temps d’être courtois et lisses. Des populations de langue, de culture et d’identité russes sont attaquées en Ukraine orientale avec l’approbation, le soutien, et sans doute déjà les armes de l’Union européenne. Je pense que les Russes savent qu’ils sont en fait en guerre avec l’Allemagne. Leur silence sur ce point n’est pas, comme dans les cas français et américain, un refus de voir la réalité. C’est de la bonne diplomatie. Ils ont besoin de temps. Leur self-control, leur professionnalisme, comme diraient Poutine ou Lavrov, forcent l’admiration.

Jusqu’à présent, dans cette crise, la stratégie des Américains a été de courir derrière les Allemands, pour que l’on ne voie pas qu’ils ne contrôlaient plus la situation européenne. Cette Amérique, qui ne contrôle plus mais doit approuver les aventures régionales de ses vassaux, est devenue un problème, le problème géopolitique n° 1. En Irak, l’Amérique doit déjà coopérer avec l’Iran, son ennemi stratégique, pour faire face aux djihadistes subventionnés par l’Arabie Saoudite. L’Arabie Saoudite a, comme l’Allemagne, le statut d’allié majeur ; sa trahison ne doit donc pas être actée… En Asie, les Coréens du Sud, par ressentiment envers les Japonais, commencent à fricoter avec les Chinois, rivaux stratégiques des Américains. Partout, et pas seulement en Europe, le système américain se fissure, se délite, ou pire.

La puissance et l’hégémonie allemande en Europe méritent donc une analyse, dans une perspective dynamique. Il faut explorer, projeter, prévoir pour s’orienter dans le monde qui est en train de naître. Il faut accepter de voir ce monde comme le voit l’école réaliste stratégique, celle de Henry Kissinger par exemple, c’est-à-dire sans se poser la question des valeurs politiques : de purs rapports de force entre des systèmes nationaux. Si l’on réfléchit ainsi, on constate que la Russie n’est pas le problème du futur, que la Chine n’est pas encore grand-chose en termes de puissance militaire. Dans notre monde économique globalisé, nous pouvons pressentir l’émergence d’un nouveau face-à-face entre deux grands systèmes : la nation-continent américaine et ce nouvel empire allemand, un empire économico-politique que les gens continuent d’appeler « Europe » par habitude. Il est intéressant d’évaluer le rapport de force potentiel entre les deux.

Nous ne savons pas comment finira la crise ukrainienne. Mais nous devons faire l’effort de nous projeter après cette crise. Le plus intéressant est d’essayer d’imaginer ce que produirait une victoire de « l’Occident ». Et nous arrivons ainsi à quelque chose d’étonnant : si la Russie craquait, ou seulement cédait, la disproportion des forces démographiques et industrielles entre le système allemand, élargi à l’Ukraine, et les États-Unis conduirait vraisemblablement à un basculement du centre de gravité de l’Occident et à l’effondrement du système américain. Ce que les Américains devraient le plus redouter, aujourd’hui, c’est l’effondrement de la Russie. Mais l’une des caractéristiques de la situation, c’est que les acteurs sont incompétents et très peu conscients de ce qu’ils font. Je ne parle pas seulement d’Obama, qui ne comprend rien à l’Europe. Il est né à Hawaï, a vécu en Indonésie : seule la zone Pacifique existe pour lui.

Mais les géopoliticiens américains classiques, de tradition « européenne », sont également dépassés. Je pense en particulier à Zbigniew Brzezinski, désormais âgé, mais qui reste le théoricien du contrôle de l’Eurasie par les États-Unis. Obsédé par la Russie, il n’a pas vu venir l’Allemagne. Il n’a pas vu que la puissance militaire américaine, en élargissant l’Otan jusqu’aux pays baltes, à la Pologne et aux autres anciennes démocraties populaires, taillait un empire à l’Allemagne, économique dans un premier temps, mais déjà politique aujourd’hui. L’Allemagne commence à s’entendre avec la Chine, l’autre grand exportateur mondial. Se souvient-on à Washington que l’Allemagne des années trente a longtemps hésité entre l’alliance chinoise et l’alliance japonaise et que Hitler avait commencé par armer Tchang Kaï-chek et former son armée ? L’élargissement de l’OTAN à l’Est pourrait finalement réaliser une version B du cauchemar de Brzezinski : une réunification de l’Eurasie indépendamment des États-Unis. Fidèle à ses origines polonaises, il craignait une Eurasie sous contrôle russe. Il court le risque d’être enregistré dans l’Histoire comme l’un de ces Polonais absurdes qui, par haine de la Russie, ont assuré la grandeur de l’Allemagne.

Comme vous me l’avez demandé, je vous propose d’analyser les graphiques suivants, comparant aux États-Unis une Europe germanocentrée :

Ce que montrent ces graphiques, c’est cette supériorité industrielle potentielle de l’Europe. Certes l’Europe allemande est hétérogène et intrinsèquement fragile, potentiellement instable, mais le mécanisme en cours de hiérarchisation des populations commence à définir une structure de domination cohérente et parfois efficace. La puissance allemande récente s’est construite par la mise au travail capitaliste des populations anciennement communistes. C’est peut-être une chose dont les Allemands eux-mêmes ne sont sans doute pas assez conscients et ce serait peut-être là leur véritable fragilité : la dynamique de l’économie allemande n’est pas seulement allemande. Une partie du succès de nos voisins d’outre-Rhin vient du fait que les communistes s’intéressaient beaucoup à l’éducation. Ils ont laissé derrière eux non seulement des systèmes industriels obsolètes, mais également des populations supérieurement éduquées.

Comparer la situation éducative de la Pologne en Europe avant la guerre avec celle d’aujourd’hui, bien meilleure, c’est admettre qu’elle doit une partie de sa bonne tenue économique actuelle au communisme, pire peut-être, à la Russie. Nous verrons dans quel état la gestion allemande laissera la Pologne. Reste que l’Allemagne s’est de fait substituée à la Russie en tant que puissance contrôlant l’Est européen et a réussi à en faire une force. La Russie, elle, avait été affaiblie par son contrôle des démocraties populaires, le coût militaire n’étant pas compensé par le gain économique. Grâce aux États-Unis, le coût du contrôle militaire est pour l’Allemagne proche de zéro.

[À suivre ici]

Interview réalisée pour le site www.les-crises.fr, librement reproductible dans un cadre non commercial (comme le reste des articles du site, cf. Licence Creative Commons).

189 réactions et commentaires - Page 2

  • theuric // 02.09.2014 à 20h07

    Lorsqu’une union comme l’est l’Union-européenne est triplement bloquée, institutionnellement, monétairement et idéologiquement, que, de plus, la-dite union et sa monnaie se firent telles en raison et par la volonté d’une domination extérieur, ici les États-Unis-d’Amérique, l’affaiblissement devenu patent du pays dominateur (2008) créé une situation de blocage qui ne peut que générer la monté en puissance d’un des pays composant cette union parce qu’elle a besoin d’être dirigée pour exister, sinon elle disparaît.
    C’est pourquoi je ne trouve pas grand chose à redire de ce que nous explique Monsieur Todd.
    Il serait intéressant d’aller plus loin.
    La logique des mécanismes de récessions fut montrées et démontrées de nombreuses façons depuis déjà des décennies et l’un de nous, commentateurs, en a rapidement résumé ces mécanismes en montrant, de plus, que ce fut le même piège qui, au début des années trente, ruina l’Allemagne, certes, mais, ce fut omis, aussi la France.
    Quand sont adoptés, par un individu, un groupe ou une société, des solutions inefficaces à un problèmes donné, solutions déjà essayées auparavant face à un problème semblable et montrant son aspect dépressif, ici économique, il y a de forte présomptions pour qu’il s’agisse d’une compulsion de répétitivité.
    Une compulsion de répétitivité ne veut pas dire répétition à la mesure près de l’action mais répétition d’une conformité de fond de l’action.
    Si nous pensons les événements présents et passés, depuis environ cinq à sept ans, avec, pour analyse, l’idée que nous vivons un tel processus, nombre de faits deviennent enfin compréhensibles, en U.E. comme en Ukraine.
    Avec certes des déplacements temporels, faite le parallèle entre ce qu’il se passe aujourd’hui et notre proche passé d’entre 1935/1945/46 et vous verrez que cela devient troublant.
    Comme je l’ai précédemment dit, toute théorie n’a de valeur que par son caractère prédictif.
    Suivant cette idée, ce sera l’effondrement économique américain et anglais qui, entrainant celui de l’Allemagne, nous dégagera de la tutelle germanique.

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    • nono // 02.09.2014 à 20h15

      Plus simplement:
      « Tant qu’on n’aura pas diffusé très largement à travers les hommes de cette planète la façon dont fonctionne leur cerveau, la façon dont ils l’utilisent et tant que l’on n’aura pas dit que jusqu’ici cela a toujours été pour dominer l’autre, il y a peu de chance qu’il y ait quoi que ce soit qui change. »
      Henri Laborit

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  • Crapaud Rouge // 02.09.2014 à 20h23

    Moi, en tout cas, j’en ai vraiment marre de cette « diabolisation » des US. Qu’ils fomentent des coups bas dans tous les coins et recoins de la planète, c’est sûr, qu’ils aient les moyens d’exercer d’énormes pressions sur l’UE, c’est sûr, mais de là à faire de l’UE une victime impuissante des US, (ceux-ci étant coupables de tout), non, non et non ! Faut pas pousser mémé dans les orties. L’UE est une puissance aussi impérialiste que les US, ces moyens sont moindre, c’est tout. Et quand les Européens ne veulent pas suivre les US dans leurs entreprises belliqueuses et débiles, ils y arrivent très bien. Alors, que les US fassent des coups bas, (le torpillage de l’accord du 21 février sans doute), c’est sûr, mais qu’ils soient capables de forcer les politiques européens à faire des déclarations officielles belliqueuses, le morceau est dur à avaler. J’attends des preuves.

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    • jacqueline // 02.09.2014 à 20h46

      Ils ne nous obligent pas à faire des déclarations de guerre ( Hollande et Fabius font ça très bien sans qu’on les force ), mais si tu ne les suis pas, ils nous menacent tout simplement de sanctions.

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  • theuric // 02.09.2014 à 21h22

    Analysons maintenant la situation française.
    Les blocages vus plus haut ne peuvent que rendre impossible toute décision d’indépendance économico-politique de quelque nature que ce soit et, ce, quel que soit la position décisionnelle de cette personnalité, voire même d’un quelconque collectif.
    Ce blocage, en effet, se situe autant en amont qu’en aval de l’échelle européo-française.
    Il n’est qu’à voir combien la doxa néolibérale s’est répandue dans l’ensemble de la société française, pas chez les plus riches, et combien d’entrepreneurs, pas seulement du C.A.C. 40, mais aussi de P.M.E, P.M.I., sont subjugués par cette vulgate.
    Les élus sont également nombreux à y souscrire et je ne serais pas surpris d’apprendre que tel ou tel tête de fil de partis dits de gouvernements refusant de se soumettre à ce dogme sont au mieux limités de leurs paroles dans les médiats, au pire, totalement mis en marge et ostracisés.
    Monsieur Benoit Hamon, pourtant toujours discret lorsqu’il était ministre sur ce qu’il pensait réellement de cette doxa et de la politique suivie par ce gouvernement, accompagna Monsieur Arnaud Montebourg et quitta, lui aussi, son cabinet ministériel.
    Dés lors, pour le réel gouvernant, ne lui reste que cinq choix et aucun ne se révèle réellement satisfaisant:
    -Soit gesticuler en donnant l’impression d’avoir comme un grain;
    -Soit louvoyer en donnant le sentiment de faiblesse;
    -Soit quitter l’union légalement par l’article 50 de la (pseudo)constitution européenne avec tous les freins et chausse-trapes que les mandataires de l’U.E. sauront mettre en place pour en retarder l’échéance;
    -Soit quitter l’union par un coup de force avec, là encore, le fort risque d’être en prise d’entourloupes et d’ennuis divers mis en place par les représentants de l’U.E.;
    -Soit attendre que l’inéluctable effondrement économique mondial se produise en faisant semblant de suivre, voire en suivant les élucubrantes décisions des néo-cons/néolibéraux en devenant nécessairement de plus en plus impopulaire.
    Seule la cinquième position peut avoir, à mon sens, quelque chance d’aboutir à terme (un mois, deux mois, six mois ou pire, plus longtemps encore).
    Sauf si notre président de la République ne fait que suivre la sixième voie consistant à ne percevoir du monde économique et politique que les seules conduites d’un comptable et d’un boutiquier.

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    • Chris // 02.09.2014 à 21h44

      -Soit quitter l’union par un coup de force avec, là encore, le fort risque d’être en prise d’entourloupes et d’ennuis divers mis en place par les représentants de l’U.E.;
      Pourtant, ce serait le moment idéal vu la situation présente : BRICS décidés à lutter pour survivre. Portugal, Espagne et Italie qui se noient.
      Vu la psychologie et l’idéologie d’un Hollande, je redoute la solution 6.

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  • Sam // 02.09.2014 à 22h14

    Je ne comprends vraiment pas cette idée d’une Allemagne forte, qui s’impose face aux US.
    L’Europe a certes fait de l’Allemagne le moteur industriel du continent (la France serait la batterie : Areva et Total…), et pour cela les institutions ont sacrifié les pays périphériques. De fait, elle est puissante économiquement, mais d’une puissance artificielle, dépendante des institutions européennes et de ses banquiers.

    Et si l’Europe est construite autour de l’Allemagne, on ne peut que constater son « leadership ». Mais à l’extérieur, qui l’a entendu s’exprimer ?

    Et j’ai vraiment du mal avec cette idée d’affrontement Allemagne Russie autour de l’Ukraine, où l’Allemagne réveillerait ses vieux démons impérialistes et voudrait en découdre avec son ennemi de toujours ? N’est ce pas l’OTAN et Washington qui veulent y planter des bases militaires et s’accaparer de tous les marchés du gaz là bas ?
    L’Allemagne fait elle autre chose que suivre bêtement avec le reste du troupeau les injonctions US ?

    Et si il y avait la guerre, ne serions nous pas, Allemagne compris, les grands perdants ?
    Avec les US nous vendant des armes et regardant avec satisfaction ces deux blocs, Europe et Russie, s’autodétruire ??

    Je caricature, bien sur. Mais si je suis et j’apprécie le développement de Todd, je n’en comprends pas ses conclusions…

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  • obermeyer // 02.09.2014 à 22h31

    Et pendant ce temps, les autorités étazuniennes réclament le suffrage universelle … à Hong Kong !
    juste pour embêter un peu Pékin. Leur arrogance n’a pas de limite .

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    • jacqueline // 02.09.2014 à 22h44

      La Chine c’est un plus gros morceau à avaler que la Russie , il me semble.

      Poutine a un point faible , une opposition démocratique bien réelle, quoi qu’en disent ses détracteurs.

      En Chine ils ne sont pas emmerdés, ni complexés avec ça.

      Monter une ONG en Chine, faut avoir envie de se suicider.

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  • purefrancophone // 02.09.2014 à 22h37

    Je viens d’entendre Thierry MARIANI , député U.M.P. des Français de l’étranger , sur Itélé remettre en place Olivier GALZI qui parle d’invasion Russe en UKRAINE
    « SI vous pensez que 9 soldats Russes et 1 blindé c’est une invasion…prenez garde à ce qui se dit .C’est le pouvoir Ukrainien qui parle d’invasion , sur le terrain c’est beaucoup plus compliqué que cela .Il ne vous a pas échappé que dans 3 semaines il y a des élections là-bas , et durant la période des élections , on dit beaucoup de mensonges !!!
    Prenons garde aux sanctions que nous prenons vis à vis des Russes , nous dépendons , ne serait-ce que pour Airbus du titane venant de Russie .Nous avons tout intérêt à conserver des contacts de bonne entente avec nos partenaire et le pouvoir Russe »
    Curieusement le générique de fin d » l’interview a retentit .
    Bisard , vous avez dit bisard ? Comme c’est étrange !!!!!!

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  • pompom24 // 03.09.2014 à 07h54

    pour un demographe, je trouve que son analyse manque d’elements de ce type.

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  • yoananda // 03.09.2014 à 10h22

    Je ne comprends pas tout à son raisonnement …
    Déjà l’UE est sous contrôle US … mais surtout je ne vois pas ce que l’Allemagne à a gagner de l’affrontement avec la Russie ???
    L’Ukraine ???
    C’est un peu court comme explication, sachant qu’un partenariat avec la Russie serait beaucoup plus intéressant, sachant que la doctrine Brzezinski c’est justement de séparer la Russie de l’Allemagne par le pivot Ukrainien pour contrôler l’île monde …

    Non, je ne comprends vraiment pas son histoire, même si je suis prêt à admettre la montée en puissance Allemande et son désir hégémonique « intrinsèque » (du moins implicite pour Todd).

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  • R.C. // 03.09.2014 à 15h37

    L’idée de l’Europe Allemande me paraît une hypothèse heuristique et guère plus que ça.

    La suprématie Allemande ne repose que sur la démission de ses partenaires. L’Allemagne est elle-même un colosse fragile aux pieds d’argile. Sa démographie est une vraie catastrophe. Sans l’apport des immigrés turcs sa balance des naissances serait en faillite immédiate.

    L’Allemagne ne tient que grâce à une minuscule oligarchie, puissante, certes, et parfaitement organisée mais qui, à elle seule, ne peut conduire indéfiniment une Europe démocratique sur la voie d’un empire à la Krupp ou à la Bismark. Sans la puissance formidable des USA en soutien, l’Allemagne ne tiendra pas longtemps…

    La marionnette Merkel tente d’échapper à son manipulateur, mais sans lui, à terme plus ou moins bref, elle s’écroulera et s’étalera pantelante, toute mortifiée de devoir demander de l’aide à son suzerain…

    Le Mark est fort. Mais il n’est fort que parce que le Dollar s’est assuré la suprématie. Rien ne garantit qu’un Mark affranchi de la tutelle du roi dollar puisse survivre longtemps en apesanteur…

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  • theuric // 03.09.2014 à 17h11

    Un conseil, pour comprendre pensez géographie et intérêts géopolitiques et géostratégies.
    Une pure pensée politique est aussi nécessaire.
    Oubliez tout ce qui concerne l’économie qui n’est jamais, au grand jamais une fin mais l’un des multiples moyens d’une politique.
    Il est totalement absurde d’avoir encore une vision économique de la situation sauf à comprendre les fondements de cette situation.
    Ce sont les Amérique qui sont ruinés et l’U.E. de la vulgate germanique qui nous emmène vers la ruine.
    Remplacez wehrmarcht par banques et industriels boursiers…

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  • Zasttava // 03.09.2014 à 21h20

    N’ayant pu répondre sous le 3ème billet d’interview d’Emmanuel Todd, je poste donc mon commentaire ici.

    Premièrement, je voulais réagir à ce post qui dit que la « France est la 17e lander allemand » : j’aimerais corrigé cette affirmation : si la France était un lander, ce serait le 18ème, car ce sont les Pays-Bas qui sont le 17ème, de fait. Eux-mêmes s’en amusent en privé d’ailleurs, et les faits vont dans ce sens…

    Secundo, Todd a dit quelque chose de très intéressant : « La Tchécoslovaquie, le jour où elle a décidé de vendre Skoda à Volkswagen, a scellé son destin. »

    Dès que l’Allemagne s’est réunifiée, ses groupes industriels ont absorbé des entreprises de leur espace proche.
    Avec recul, j’avoue que je ne comprends pas pourquoi et comment les Tchèque ont pu laissé filé leur premier fleuron industriel aux allemands.
    Mais, et c’est ce qui rend plus intéressant la démarche, c’est que je ne comprends pas pourquoi ni comment les suédois ont vendu Scania (tracteur routier) à VW, tandis que la SAAB Auto partait chez l’américain General Motors (GM), pour le résultat que l’on connait aujourd’hui.

    Ainsi donc, 2 pays souverains ont abandonné des industries performantes à l’Allemagne au début des années 90.

    Selon moi, alors que j’imaginais un Todd brassant des concepts abstraits et des statistiques, j’en viens aujourd’hui à adhérer à sa thèse car il démontre une certaine connaissance précise des faits.

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    • jacqueline // 03.09.2014 à 22h42

      et pour la Suède : Volvo aux chinois. Il ne leur reste plus rien ! l’industrie ça pue, c’est sale, ça pollue.

      Pour les tchèques et Skoda, je ne pense pas qu’ils aient fait une mauvaise affaire. Wolskwagen a beaucoup changé l’image de la marque, surtout les performances. J’ai connu les anciens modèles.

      Les tchèques sont très fans de sport automobile et de glisse, Skoda participe chaque année au Championnat du monde des rallies (WRC ) un peu écrasé jusque là par Sébastien Loeb et Citroën, mais ils occupent des places honorables avec de bons pilotes. Aujourd’hui on peut tout suivre sur internet. J’ai beaucoup de sympathie pour les tchèques, car ce sont eux qui font les meilleurs reportages photo ( sans aucun chauvinisme ) et les premiers à poster sur internet. Tout celà a contribué à relancer la marque et lui donner une image plus moderne. Enfin ça reste tchèque, comme Seat garde une image espagnole, on ne ressent pas trop l ‘ Allemagne derrière. sans les méthodes VW, ces deux marques auraient peut être disparu.

      Saab est passé par toutes les marques : Ford, puis Fiat ( ou comment acheter une Fiat Chroma à prix d’or ! )

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  • pikpuss // 04.09.2014 à 20h58

    L’OTAN se réunit en Grande Bretagne en ce moment. Le Président Hollande vient y faire serment d’allégeance et offre l’annulation des deux bateaux Mistral en gage de loyauté. Qui sont les maîtres… les USA ou l’Allemagne ? Allemagne qui doit livrer des sous-marins à capacité nucléaire à Israël en guise de soumission. Qui sont les maîtres ? L’Allemagne est complètement fagocitée même si on lui prête le rôle du grand méchant loup. Il faut vraiment tout faire pour que le citoyen moyen ne comprenne pas les véritables enjeux : la mise sous tutelle complète de l’Europe par la City de Londres et Wallstreet aors qu’il serait si facile de se libérer de ces escrocs.

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