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20.décembre.201420.12.2014 // Les Crises

On a un système qui marche à la guerre en détruisant son armée…, par Emmanuel Todd

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Emmanuel Todd donnait une conférence à Montluçon le 11 décembre 2014.

Le thème choisi était : « Difficile d’être prophète en ce moment ». Il est interrogé par bernard Vasseur, professeur de philosophie.

Commentaire recommandé

titang // 20.12.2014 à 10h56

Voila encore une preuve de notre américanisation inconsciente ou même consciente : « self derogatory  » …! On nous dit souvent que l’anglais, c’est pour aller au plus court , mais là  » auto-dérision » est égal voir un tantinet plus court . Alors on capitule donc à la mode à la doxa , on parle américain le plus possible  » pour faire bien  » ( cela dis sans aucune animosité envers pascale , mais plus au plan général de notre société )

141 réactions et commentaires

  • pascale // 20.12.2014 à 04h12

    Formidable, et tellement « self derogatory »!

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    • Yvon Thoraval // 20.12.2014 à 08h40

      ça veut dire quoi, exactement “self derogatory” ?

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      • purefrancophone // 20.12.2014 à 08h49

        autodérision

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        • bluetonga // 20.12.2014 à 21h33

          Je ne veux pas casser l’ambiance, mais derogatory ne fait pas directement référence à la dérision, mais plutôt au dénigrement. « A derogatory comment » est « un propos désobligeant, dénigrant ». Il n’y a pas de notion directe de dérision dans le terme, et donc à fortiori de notion d’auto-dérision dans self-derogatory (même si la dérision est souvent blessante et hostile, donc à connotation derogatory). Pour auto-dérision, il existe self-derision, mais effectivement, il n’y a pas beaucoup de valeur ajoutée à passer à l’anglais dans ce cas de figure.

          Désolé d’avoir bousculé le fondement de quelques mouches au passage.

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        • Louis Malle // 21.12.2014 à 18h04

          C’est tellement en français quand on parle à des francophones sur un site francophone !

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    • titang // 20.12.2014 à 10h56

      Voila encore une preuve de notre américanisation inconsciente ou même consciente : « self derogatory  » …! On nous dit souvent que l’anglais, c’est pour aller au plus court , mais là  » auto-dérision » est égal voir un tantinet plus court . Alors on capitule donc à la mode à la doxa , on parle américain le plus possible  » pour faire bien  » ( cela dis sans aucune animosité envers pascale , mais plus au plan général de notre société )

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      • pascale // 23.12.2014 à 16h55

        C’est vrai je bats ma coulpe. J’ai fait 10 fois le tour du pâté de maison avec deux Littré sur la tête, mais je sens bien que cela ne me dispense pas d’une auto-critique publique.

        C’était je pense un hommage inconscient à la formation très anglo-saxonne de Todd, d’où il tire sans doute son formidable humour et son sens de l’autodérision. Ca nous change de nos pontifiants et stériles mandarins hexagonaux qui ne tiennent debout dans les shows (arrk non les émissions) télévisées que grâce à la naphtaline qui leur sert de deuxième peau.

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    • Chris // 20.12.2014 à 11h12

      “self derogatory”??

      « Nous collaborons à la disparition du français » par le poète et essayiste Alain Borers, spécialiste reconnu de Rimbaud.
      http://www.lexpress.fr/culture/nous-collaborons-a-la-disparition-du-francais_1611912.html

      Pourquoi dire en anglais ce qui peut s’exprimer si bien en français?
      Devons-nous maintenant parler Chiac?

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      • purefrancophone // 20.12.2014 à 11h17

        Je partage cet avis , d’où mon pseudo !!

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        • Chris // 20.12.2014 à 12h28

          Merci Purefrancophone. Je rejoins les inquiétudes d’Emmanuel Todd à propos de l’évaporation des états (et par conséquent de leur langue nationale) et de la soumission des élites (de leur imbécilité) au modèle du capitalisme total.
          Todd avoue humblement qu’il ne comprend pas les « petits normands » partis faire le jihad ou les jeunes écossais demandant majoritairement l’indépendance de leur région.
          J’ai une humble théorie à ce sujet : les jeunes, comme beaucoup de moins jeunes d’ailleurs, ont envie de « groupe », de communauté, de destin commun avec leurs congénères.
          Il y a une envie profonde de recréer du lien, de faire nation pour maîtriser notre destin. Comme un désir grégaire, des rêves communs, une histoire commune, des lendemains pour tous.
          Les individualités sont aujourd’hui éparpillés, ventilés, dessoudés dans le libéralisme qui n’est que la loi du chacun pour soi. Une humanité sans conscience, formatée pour abuser de son prochain, le soumettre à l’esclavage.
          Ou êtes-vous Étienne de La Boétie, Baruch Spinoza et Montesquieu?
          Nous ne sommes que de petits singes humains, nous n’avons envie que de chaleur humaine.
          « Il y a des incendies qui s’allument dans certains endroits parce qu’il fait trop froid.
          Il fait trop froid dans ce monde.
          Ca commence à se savoir.. »
          https://www.youtube.com/watch?v=3WfVir1_Edc

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          • Alae // 20.12.2014 à 14h03

            @ Chris
            J’ai bien peur que vous ne soyez trop optimiste.
            Je lis cette tendance à l’inverse de ce que vous y voyez : pour moi, ces jeunes sont des produits du narcissisme libéral et de son chacun pour soi.
            Comme, faute de modèle unificateur valable, ils n’arrivent plus à se structurer autour du bien commun, ils démissionnent et, au lieu d’aller vers l’autre (celui qui est différent), ils se replient sur eux-mêmes et se regroupent entre « mêmes » – l’autre n’étant admissible qu’en tant que miroir et reflet de soi.
            Il y a là la base même de l’éclatement social communautariste à l’américaine : les femmes avec les femmes, les hommes blancs avec les hommes blancs, les jeunes avec les jeunes, les musulmans avec les musulmans, les protestants évangéliques avec les protestants évangéliques, les baptistes avec les baptistes, etc, chaque groupe se méfiant des autres, des « pas pareils » et les considérant comme des oppresseurs ou des ennemis. Il n’y a plus de débat, plus de terrain commun, il n’y a plus que des pièces de puzzle, des conflits et des rapports de force. D’où des réactions extrêmes, comme les ‘petits normands’ qui partent faire le djihad.

            La question : comment revenir à des conceptions plus saines, sachant que tout ce qui, auparavant, soudait la société d’un pays est dorénavant considéré comme « ringard » ou « réac », et que les seuls modèles de comportement qu’on leur propose reposent sur un clivage idiot entre « vainqueurs » et « losers » ?

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            • Chris // 20.12.2014 à 15h11

              @Alae
              Sans être un « Toddiste » béat, je reprends pour moi cette sentence simple qu’il exprime dans cette vidéo : « je suis une petit français universaliste ».
              J’ai quelques valeurs, comme vous je pense, qui me permettent de garder le cap; de reconnaître le Nord du Sud, ou de l’Est à Ouest.
              Certains jeunes gens français, belges ou d’ailleurs ont perdu le Nord. Ils vont se battre contre eux mêmes.
              Contre l’occident dégénéré, pour l’islam triomphant.
              Contre le christianisme pour l’antifascisme,
              Contre l’Europe pour le bouddhisme,
              Contre les nazis pour Israel,
              Contre les blancs pour les noirs,
              Contre Annie et ses sucettes à l’anis…

              Les jeunes gens, comme les vieux, ont besoin de combats, de luttes, d’un idéal.
              La France n’a plus rien a partager. L’Europe est stérile,sauf pour les enfants du big bizness, bref il ne reste rien a conquérir pour nos jeunes.
              J’accuse autant les jeunes coupeurs de têtes que les élites nationales pour leur gens-foutisme, leur carriérisme, leur inconscience.
              Comment ces élites républicaines ont-elles pu gâcher la jeunesse de France?
              Combien de suicidés? Combien de drogués et de dépressifs?
              Comme Todd, je préfère désigner les bourreaux plutôt que les victimes.
              Les bourreaux des français gagnent très bien leur vie et ils font la couverture des magazines!
              La société du spectacle rejoint 1984 d’Orwell.
              S’il y avait un véritable projet français d’égalité et de fraternité, il n’y aurait pas de p’tit gars français kamikases.
              Honte à nos élites!

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            • Alae // 20.12.2014 à 17h41

              @ Chris
              « Comme Todd, je préfère désigner les bourreaux plutôt que les victimes.  »

              Mais moi aussi, Chris. J’ai bien écrit que ces jeunes réagissent comme ça faute de modèles unificateurs valables. La vision du monde-camelote qu’on leur fourgue, c’est pas leur faute…

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            • Homère d’Allore // 20.12.2014 à 18h13

              A propos des jeunes gens qui rejoignent L’état islamique, je ne vois comme explication que le texte de cette chanson de Renaud.

              http://www.paroles2chansons.com/paroles-renaud/paroles-baston.html

              Avec, comme vous le dites, Alae, l’illusion de retrouver un groupe, une « Communauté » largement fantasmée.
              Mais, je les comprends. Au moins, il y a un idéal et une volonté de lutter. Même si, vous vous en doutez, ce n’est pas ma tasse de thé.
              Maintenant, il est probable que ces mêmes paumés auraient rejoint les Brigades Internationales en 1937.
              Et auraient pu être considérés par certains des commentateurs du blog comme des héros, par d’autres comme de sales rouges mais chacun y aurait vu une logique.

              Or, ce type de choix n’existe plus.
              C’est avant tout par la disparition de la principale alternative à notre société marchande que ce type de réaction ( dans tous les sens du terme) arrive.

              C’est peut-être con mais tout est con…

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            • Chris // 20.12.2014 à 20h29

              Je sens comme une profonde désespérance française. J’ai moi aussi le bues Toddien…
              http://www.dedefensa.org/article-chronique_du_19_courant_de_la_demi-honte_d_tre_fran_ais_19_11_2014.html

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            • Wilmotte Karim // 20.12.2014 à 20h31

              En même temps, prendre comme base du comportement général de la jeunesse de poignée de cinglés qui ont été en Syrie…

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            • Serge // 20.12.2014 à 21h17

              Qu’un jeune normand se retrouve au Moyen-Orient pour égorger je ne sais qui ,au nom d’Allah ,est une des expressions extrêmales de notre reniement et haine de soi .
              Oui ,dans ce sens ces jeunes convertis sont des victimes de la désagrégation de notre société .
              Mais je ne vois pas le rapport avec une certaine conscience politique qui poussaient certains dans les rangs des brigades internationales .A part l’engagement physique et le risque de mourir .

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          • Caramba! // 20.12.2014 à 15h20

            La Roque,

            Vous avez raison, regardez ces vidéos sur les Capucins,
            les Capucins ne supportent pas les inégalités, ils montrent de l’honnêteté et une réaction face à l’injustice.

            « Les capucins ne supportent pas les inégalités salariales. »

            http://www.gurumed.org/2012/10/10/les-capucins-ne-supportent-pas-les-ingalits-salariale-vidos/

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            • Chris // 20.12.2014 à 15h45

              merci Caramba!
              les sapiens ne sont que des singes qui ont mal tournés 😉
              J’aime cette réplique d’un film de SF bien connu :
              « L’humanité est considérée comme une maladie contagieuse sur d’autres planètes »

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          • Thierry de Ravinel // 22.12.2014 à 09h44

            Je vous rejoint entièrement sur le besoin d’appartenance à une communauté qui est absolument nécessaire à la construction d’une identité libre et responsable. (Lire à ce sujet l’Enracinement de Simone Weil qui reste un must à mon avis).
            Beaucoups de dérives viennent d’une société beaucoup trop individualiste, et les modèles libéraux y sont certainement pour quelque chose.
            Pour changer le cours des choses, il y a un travail philosophique de remise en cause des modèles existants, et aussi un travail collectif et quotidien en vue de retrouver nos racines de les assumer, de s’en nourrir, et de les partager, toutes conditions nécessaires pour que notre société ait envie de vivre de se prolonger (cf taux de natalité). Ce travail étant engagé, on pourra partager ces valeurs, et intégrer positivement de personnes venant d’autres cultures, c’est à dire partager sans honte ce que nous sommes, tout en accueillant la différence, sans aoir à craindre d’être détruit ou dénaturé..

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      • Ray // 20.12.2014 à 13h39

        Bonjour Chris….
         » Pourquoi ne pas dire en français « …….
        Oui bien sur, mais lequel ?
        – le français de la majorité du peuple de « base »?
        – celui de ceux qui ne se veulent être assimilés à cette « catégorie de base »?
        – où, celui de ceux qui ne peuvent en aucun cas ,sous peine de se sentir insultés en
        l’ utilisant pour une majorité de la population?
        -où encore, celui de ceux , pensant jouir du « contrôle » ( lois et procédures)?
        Sans oublier le baraguinage technique du monde de la » finance ».
        Oui,sans aucun doute la langue française est parfaite. Dans tout le bien ,et son contraire,
        Tout dépend de quelle classe sociale il soit possible d’en bénéficier…ou non !

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        • Chris // 20.12.2014 à 14h04

          Cher Ray, le français est ma seul langue, la seule que je connaisse un peu et que je maîtrise malgré mon orthographe défaillante.
          Le Français est aussi la langue des révolutions de 1789 et de 1848, de la commune de Paris de 1871, des poilus de 14-18, du front populaire de 36 et de la résistance communiste, gaulliste et française de 44.
          S’il-vous-plait ne faite pas de procès à ma langue, c’est tout ce qu’il me reste..

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          • purefrancophone // 20.12.2014 à 14h14

            Chris ;
            Non , il ne vous reste pas que votre langue mais aussi votre liberté de penser

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            • Chris // 20.12.2014 à 15h27

              Cher Purefrancophone, j’ai de plus en plus l’impression que le français devient une langue en voie de disparition. J’espère me tromper.

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            • boduos // 20.12.2014 à 15h34

              « la parlote,ça n’est pas un détonateur suffisant ,le silence armé c’est bien mais il faut bien fermé …..toutes des concierges. »http://archives-lepost.huffingtonpost.fr/article/2011/02/08/2398590_ecoute-ecoute-dans-le-silence-de-la-mer-il-y-a-comme-un-balancement-maudit-qui-vous-met-le-c-ur-a-l-heure.html
              En effet,à force de parloter,l’armée française peut être réunie au complet au stade de France? y compris les 5000 généraux …

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          • Nerouiev // 20.12.2014 à 16h07

            C’est aussi celle des JO et de Pouchkine.

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          • chios // 20.12.2014 à 18h15

            pour vous rassurer, Chris,
            http://language.media.mit.edu/rankings/books
            Le français vient en SECOND, bien après l’anglais,mais « quand-même », dans un classement des « The world’s most influential or central languages. »
            Avant le chinois, l’arabe, l’espagnol, l’allemand…
            Si j’ai bien compris, on s’occupe des textes ou livres les plus traduits dans le monde, que ce soit dans un sens ou dans l’autre.
            Non, je ne vous traduirai pas la phrase en anglais et je suis sûre que vous la comprendrez.:)))

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            • Chris // 20.12.2014 à 22h05

              Merci Chios,
              Mais, hélas, tout va si vite.
              Les classements sont aussi permanents qu’une rosée de printemps.

              Je voulais aussi revenir sur une parole de Todd qui m’a glacé le sang.

              Plusieurs commentateurs du blog l’ont aussi noté fort justement ; la Pologne, Kaliningrad, la guerre!

              Je n’y avait pas pensé un seul instant, cependant en regard d’une actuelle hystérie polonaise appuyée par un sur-désordre et une sur-puissance yankee: tous deux se frottant le ventre contre Kaliningrad, c’est la mèche de …. l’inconcevable…mais pourtant probable!
              Le Docteur Folamour comme perspective du xxi siecle?

              Un suprématisme marié a une hystérie ça n’accouche que de cauchemars.

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          • Ray // 20.12.2014 à 18h44

            Bonsoir Chris.
            Je crois qu’il soit possible que ma réponse à ton billet de 11h12 ait été mal
            interprétée. Loin de mon esprit une recherche insultante au respect de ta
            pensé , et amour de ton attachement aux traditions historiques de la langue française.
            Ma remarque consistait à proposer l’idée d’une ségrégation social par rapport
            à l’emploi d’une certaine forme de langage non clairement assimilable par le commun petit peuple. Il me semble, de par les dates mentionnés à propos de notre passé ,la date de 1799 (fin de la révolution)puisse être interprétée par
            certains (ah! les mauvais esprits)comme un retour à l’ancien régime…… Le sujet d’une ségrégation sociale due au langage n’étant pas le thème de la discussion du billet proposé aujourd’hui ,,je ne puis que proposer le lien posté
            par ; Boduos ,le 20 déc… à 15h40.
            Peut être ,cela me vaudra l’embastillage (c’est nouveau ,ça vient de sortir )
            mais, que diantre ! J’ai un dentier tout neuf pour manger ma pâtée.
            Cordialement

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            • Homère d’Allore // 20.12.2014 à 19h07

              La Révolution s’est finie le 9 Thermidor soit le 27 juillet 1794.

              Après, il n’est pas question d’appeler les infâmes personnages au pouvoir des révolutionnaires.

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        • Serge // 20.12.2014 à 19h53

          @ray .N’importe quoi !..
          Oui le la langage reflète aussi les classes sociales,mais je ne vois pourquoi le peuple n’aurait pas droit au savoir qui passe par la maîtrise de la langue .

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      • Homère d’Allore // 21.12.2014 à 17h25

        Merci de citer Alain Borer. « De quel amour blessée » est un livre dont la lecture devrait ( rais) être obligatoire. Et qui démontre la soumission de nos politiciens à la langue de L’Empire.
        De plus, je prononcerai ( ré) mieux le futur désormais (rais) grâce à cet ouvrage.

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    • Kellhus // 20.12.2014 à 14h42

      Effectivement Todd reconnait qu’il y a des phénomènes qu’il ne s’explique pas bien avec sa grille de lecture: crise en Ukraine, Etat islamique, importance de la question des droits des homosexuels dans le discours occidental…

      C’est lié à mon avis à sa reticence à identifier les vraies responsabilités dans les crises qu’on traverse. Plutôt que de viser les Etats-Unis et les lobbies qui dictent leur action, il met en accusation l’Allemagne alors que celle-ci se montre tout sauf indépendante sur la scène internationale à l’heure actuelle. (Il y a sans doutes des raisons personnelles à cela mais je ne vais pas faire de psychologie de comptoir.)

      Crise en Ukraine => provoquée par les Etats-Unis pour isoler la Russie de l’Europe et couper court aux velléités d’intégration eurasiatique

      Etat Islamique => résultant de la destruction par les Etats-Unis des Etats arabes non vassaux – directement par la voie militaire dans le cas de l’Irak ou via le soutien apporté aux islamistes anti-Assad dans le cas de la Syrie.

      Importance de la question des droits des homosexuels dans le discours occidental => 1. logique du capitalisme néo-libéral qui vient remettre en cause les structures familiales traditionnelles pour maximiser le champ du marché (l’homme réduit à l’individu-consommateur), 2. droit-de-l’hommisme hypocrite et sélectif instrumentalisé par les Etats-Unis contre ses adversaires géopolitiques, Russie au premier chef

      Si Todd a vu juste sur l’effondrement de l’URSS et l’échec de l’euro, il fait preuve de pas mal de myopie dès lors qu’on touche à certaines choses…

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      • boduos // 20.12.2014 à 15h40

        pour agrementer la parlotte,….c’est mieux cette fois :https://www.youtube.com/watch?v=qOm9D46MHuY

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        • Ray // 20.12.2014 à 17h07

          Merci Boduos …

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      • Alain C // 20.12.2014 à 16h57

        @Kellhus : 100% d’accord avec vous

        Je ne vais pas me faire des amis ici, mais à chaque fois que je lis ou surtout que j’écoute ce type, il me fait irrémédiablement penser à BHL

        Très surfait et prétentieux selon moi

        Il surfe sur un succès passé qu’on ne peut lui retirer, mais j’ai hâte qu’il parte à la retraite

        Je partage votre opinion sur l’exagération du rôle de l’Allemagne et de sa myopie sur la responsabilité des US sur pratiquement tout ce qui se passe en ce moment.

        Il ne cache pas qu’il rêve d’aller se réfugier aux Etats-Unis, alors….

        Je n’ai vraiment pas trouvé grand chose de consistant dans toute cette conférence (que j’ai écouté presque en entier)

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        • languedoc 30 // 20.12.2014 à 17h38

          On peut ne pas aimer Todd, mais le comparer à ce fou furieux de BHL, russophobe psychotique, c’est franchement injurieux.

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          • Alain C // 20.12.2014 à 18h18

            Languedoc,

            Je suis d’accord avec votre description de BHL et je ne « compare » pas Todd avec BHL.

            Je dis qu’à chaque fois que je l’entend, en particulier, il me fait « penser » à BHL.

            Je n’y peux rien, il me remémore cette image, cela étant probablement dû à sa façon de s’exprimer très « bon chic bon genre », ses mots d’esprit pas si drôle que ça, bref son « personnage » d’intello bobo.

            Je n’ai rien contre fondamentalement, mais ça me hérisse les poils

            J’en ai un peu marre d’entendre ces « élites » qui pensent que se présenter en tant que tel amène quoi que ce soit à la réflexion

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        • Van // 21.12.2014 à 00h05

          bon il fait le travail a moitie , mais ca remet pas en cause pour autant ses analyses .
          faut pas oublier quil a un job qui veux pas perdre et cest le cas de beaucoup d’universitaire et d’économistes , cest plutôt le rôle des politiciens de prendre des risque .

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        • Lage // 22.12.2014 à 15h31

          Tout ce que dit Todd, c’est que la conception de la famille de la société américaine est proche de celle qui règne en France, et, partant, que cela fait des USA un pays familier où se réfugier et se fondre ne serait pas une chose trop difficile ! Cela tombe sous le sens, et il faut arrêter de lui faire un procès sans fin à ce propos…

          Autre chose : Todd ne s’appuie pas sur son passé de prophète, mais ses études démographiques, ethnologiques et historiques, dont son excellent pavé de sept cent pages sur l’origine des systèmes familiaux, que je vous assure avoir lu d’une traite tant c’est passionnant ! C’est évidemment là qu’est le coeur de son travail, pas dans ses prises de positions militantes que l’on retrouve ici, si intéressantes soient-elles.

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      • languedoc 30 // 20.12.2014 à 17h26

        Quand Todd parle de la désintégration de l’Ukraine et de la guerre qui risque de s’en suivre, j’ai bien peur qu’il ait raison, comme il a eu raison quand il a signalé, bien avant tout le monde, l’implication majeure de l’Allemagne dans les événements ukrainiens. Si les EU sont coupables, ils ne sont pas les seuls.

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        • incognito // 20.12.2014 à 19h15

          Les allemands ont récupérés leurs propre nazis pour les manipuler comme dans beaucoup de pays d’Europe et particulièrement en Ukraine? Risible.
          Les allemand ont-ils des universitaires qui viennent leur enseigner leur histoire et leur dire qu’il faut des guerres pour faire avancer le nationalisme (timothy snyder voir youtube).
          Les services secrets allemands ont-ils été très actifs en Ukraine récemment comme la cia l’est?
          De hauts placés au niveau politique en Allemagne ont-ils reçus récemment les chefs des bataillons irréguliers qui sont responsables des pires exactions comme l’a fait Mc cain (adversaire d’obama à sa première investiture).
          Voilà des faits, j’attends que vous mettiez en perspective le rôle de l’Allemagne sur le court et le moyen terme depuis la création de l’Ukraine.

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          • al // 20.12.2014 à 23h34

            Il y a eu au moins un « ancien nazi » qui a été découvert : devenu « patron » à une officielle école de musique de Munich. L’acteur décédé, qui jouait dans la série allemande ultra « télévisuelle » ‘l’inspecteur Derik » (orthographe ? je ne sais plus l’écrire, excusez-moi), il en était un. Cela fait déjà deux « anciens » nazis.

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        • aspikbardamu // 22.12.2014 à 15h48

          Oui tout comme il a eu raison avec le Hollandisme revolutionnaire…

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      • gracques // 20.12.2014 à 17h44

        Oulà , critique trop rapide , lire d’abord  » apres l’empire » et on recause….. Todd est peut etre trop en avance.

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      • anne jordan // 20.12.2014 à 23h43

        N’est il pas plus difficile d’essayer de comprendre dans quelle confusion mentale sont nos concitoyens ainsi que d’autres citoyens du monde , plutôt que de trouver la réponse simpliste :  » tout est manigancé par la CIA – Obama – la NSA , Wall street ( rayez les mentions inutiles ) ou tous ceux là à la fois !

        J’ai , personnellement , une AVERSION PROFONDE pour les yankees et leur politique et depuis très longtemps , mais je me refuse à tomber dans la vision manichéenne que ce blog combat si efficacement .
        il ya d’autres sites totalement consacrés à traquer la responsabilité des States, ça devrait vous suffire @kellhus.
        Et puis , après tout même si TOUT est de la faute à l’ Oncle Sam , ne devons nous pas nous consacrer DE TOUTES NOS FORCES à combattre ce suivisme répugnant qui est celui des dirigeants européens ?
        combattre nos politiques nationales , plutôt que de se lamenter en poitnant du doigt l’outre Atlantique , où il y a aussi de braves gens …

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        • Ouallonsnous ? // 20.12.2014 à 23h59

          @anne jordan « Et puis , après tout même si TOUT est de la faute à l’ Oncle Sam , ne devons nous pas nous consacrer DE TOUTES NOS FORCES à combattre ce suivisme répugnant qui est celui des dirigeants européens ? »

          C’est bien le plus urgent à faire chez nous, balayer devant notre porte ainsi qu’ à l’intérieur de notre République !

          Pour cela remettre en vigueur nos principes nationaux, donc démettre toutes ces potiches à la solde de l’étranger qui ont phagocité la tête de l’état, ses institutions et son parlement !

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        • Serge // 21.12.2014 à 00h06

          @Anne Jordan,L’un n’empêche pas l’autre . Au contraire !

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        • Kellhus // 21.12.2014 à 02h16

          @anne jordan

          Je ne confonds pas le régime US avec la population américaine, qui subit elle aussi les conséquences de l’action de ses dirigeants – notamment les jeunes de milieu modeste qui s’engagent dans l’armée et finissent tués, gravement blessés ou avec des troubles psychologiques profonds. Et derrière les dirigeants-marionnettes il y a des lobbies malfaisants – complexe militaro-industriel, Wall Street et AIPAC pour citer les 3 plus puissants. Et nos dirigeants européens sont tout aussi lâches et complices dans l’histoire.

          Ce que je critique dans la vision de Todd est sa fixation sur l’Allemagne, qui ne me semble pas s’appuyer sur la réalité mais relever plutôt du fantasme de la résurgence d’une Allemagne agressive.

          Ce ne sont pas les Allemands qui mènent la dansent en matière de politique étrangère européenne. La logique du capitalisme financier est celle de Wall Street, pas celle du capitalisme industriel rhénan. Enfin l’Allemagne est un pays vieillissant à la démographie en berne – je les vois mal reformer un Reich!

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          • anne jordan // 21.12.2014 à 14h34

            @kellhus , je ne vous accuse pas d’essentialisme , oh non !

            Pour l’Allemagne , permettez moi d’être plus critique que vous : je connais bien ce pays , étant d’origine allemande par ma grand mère , et ayant beaucoup d’amis là bas ; ce qu’on peut dire c’est qu’ils ont un raisonnement politique et économique radicalement différent du notre ; ils ne souhaitent pas du tout un nouveau Reich – ce que ne prétend pas Todd ! – mais ils trouvent que leur modèle démographique , et économique est le meilleur ; ils nous trouvent râleurs , dilettantes et imbus de notre supériorité culturelle .
            Je reconnais que ce n’est pas tout à fait faux , mais comment leur accorder confiance , devant tant de méfiance à notre égard ?
            Le » modèle allemand  » que nos fausses élites ont sans arrêt à la bouche , très peu pour moi !
            La seule Allemagne qui m’a fait rêver , c’était celle de l’après guerre , celle d’avant le miracle économique , où jeunes et vieux se réjouissaient de leur liberté retrouvée , travaillaient de concert à rebâtir les instances culturelles , compensaient la – relative – pauvreté en biens de consommation par un goût de la fête , des randonnées , des bals , de l’école émancipatrice…
            Dès 1960 , c’était fini , la course au profit immédiat le slogan  » enrichissez
            vous  » était devenu le credo absolu . ( et l’est encore )

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    • Johan // 22.12.2014 à 02h37

      Au moins, on peut dire que culturement l’empire Americain a déjà fait le boulot. Quand on utilise de l’anglais sur un site francais lu par des francais alors que ce n’est pas un terme technique, je dis : « On est bon » et en francçais :p

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    • pascale // 23.12.2014 à 16h47

      C’est vrai je bats ma coulpe. J’ai fait 10 fois le tour du pâté de maison avec deux Littré sur la tête.

      C’était je pense un hommage inconscient à la formation très anglo-saxonne de Todd, d’où il tire sans doute son formidable humour et son sens de l’autodérision. Ca nous change de nos pontifiants et stériles mandarins hexagonaux.

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  • arnold99 // 20.12.2014 à 09h22

    Cette personne mérite parfaitement d’être reconnue comme faisant partie de l’élite de notre société et non des élites.

    Je suis saisi par le fossé intellectuel qui me sépare de lui et pourtant je me sens proche de lui grâce à sa simplicité et son accessibilité. L’expression de son intelligence n’est pas marquée par le dédain si fréquent chez nos élites.

    Imaginez la surprise des lycéens de 17 ans de Montluçon! Et quelle promotion pour l’Education Nationale!

    Quant à son humour, le rire étant le propre de l’homme, nous pouvons admettre de Monsieur Todd a simplement une réelle dimension humaine.

    Cher Monsieur Berruyer, merci pour ce billet (et non pour ce moment)

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    • Nerouiev // 20.12.2014 à 12h23

      Pour ceux qui peuvent suivre Poutine, c’est exactement la même chose pour ce qui le concerne. Son langage est très simple et clair, tout le monde peut le suivre, à tel point qu’on a presque envie de le prendre pour un ami, tout en gardant son aura et sa respectabilité. Il a beaucoup d’humour mais jamais destructeur comme vous avez pu le voir face à un interlocuteur qui était complètement bourré.
      Rien à voir avec Hollande, Barroso, Merkel et autres.
      En Russie, le geste pour signifier l’envie d’alcool est de se tapoter le haut de la gorge sur le côté.

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      • incognito // 20.12.2014 à 16h13

        Origine du geste de tapotement : un jour un homme du peuple rend service à Pierre le grand.
        Il lui demande ce qu’il souhaite pour le remercier. L’homme lui répond, pouvoir boire à souhait dans les tavernes. Il a un tatouage au cou. Ainsi pour obtenir son petit plaisir quotidien, il dit qui il est ,quand, dans les tavernes, il désire boire son saoul.
        Il est mort d’alcoolisme…
        Quant à Emanuell Todd, ne pas désigner les Etats-Unis responsables de la crise ukrainienne relève de la malhonnêteté intellectuelle.

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        • FifiBrind_acier // 20.12.2014 à 19h49

          Todd a une grille de lecture démographique, ça fonctionne parfois, alors il essaye d’y faire entrer les évènements en cours. mais cela ne fonctionne pas tout le temps….

          Comme je le crois quelqu’un d’honnête, il finira pas comprendre que tout ne relève pas de la démographie…

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          • bluetonga // 20.12.2014 à 21h55

            Parfaitement d’accord avec vous, Fifi.

            Beaucoup d’intervenants semblent s’interroger pour savoir dans quelle boîte ils doivent ranger Todd : génie visionnaire capable de lire dans le marc des statistiques démographiques, ou second couteau de l’intelligentsia qui a bâti une carrière sur une prédiction fortuitement heureuse?

            Je ne suis personnellement pas trop impressionné par le coup de la chute de l’URSS. D’autres ont dû la voir venir (et même y travailler activement), et ils n’ont pas eu droit aux mêmes lauriers. Mais on a beau être cartésiens, on aime bien le mystère. Todd l’a vu dans ses graphiques, c’est un peu comme madame Esmeralda qui nous lit les lignes de la main : on écoute d’autant mieux qu’on y comprend que dalle. Je ne dis pas que c’est caricatural à ce point, mais il y a un peu de ça. Il l’avait prédit! Il l’avait prédit! Et maintenant, que va dire l’Oracle?

            Ses analyses me paraissent néanmoins intéressantes. Je pense quand même qu’il diabolise un peu lourdement l’Allemagne, et qu’il idéalise toujours l’Amérique pour laquelle il garde les yeux de Chimène sur Rodrigue. Il y aurait beaucoup à dire sur ce dernier point, qui à mon avis, est celui qui l’empêche de décoller vraiment vers une analyse plus percutante de l’actualité.

            Maintenant, je suis quand même fan de Todd pour ces deux liens, découverts hier grâce à un commentaire sur ce site :

            https://www.youtube.com/watch?v=fup6d_HtoGU

            https://www.youtube.com/watch?v=q2khDZRvRyw

            Toujours un plaisir d’assister au spectacle des bénis oui-oui de la presse système se prendre des coups de cornes et de sabots sur fond de vérités bien senties.

            Bref, pour moi, Todd pourra toujours sortir ce joker.

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            • Caramba! // 21.12.2014 à 11h55

              Bluetonga,

              Merci pour ces liens, Todd remonte dans mon estime.
              Quel décalage entre lui et les autres intervenants!!
              Ceci dit, je reste perplexe quand il se déclare pro-Américain, j’aimerai bien savoir ce qui le motive.

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            • XPT // 30.12.2014 à 13h40

              « Je ne suis personnellement pas trop impressionné par le coup de la chute de l’URSS. D’autres ont dû la voir venir (et même y travailler activement), et ils n’ont pas eu droit aux mêmes lauriers. »

              Oui vous n’êtes pas impressionné parce que vous entendez Todd en 2014. Mais je peux vous garantir qu’en 1976 personne ne le croyait. D’autant que tout le monde avait intérêt à ne pas le croire : les uns pour continuer à promouvoir le modèle soviétique, les autres pour agiter la menace. Seule Carrère d’Encausse, en tant que russe blanche, avait annoncé un éclatement de l’URSS, non pour les raisons structurelles avancées par Todd, mais par l’idée d’une sécession des républiques orientales ; mais ce n’est pas ce qui est arrivé.

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      • Alain C // 20.12.2014 à 17h04

        Sauf que le gars soit disant « bourré » à la conférence de Poutine, n’était pas du tout ivre.

        Cela a été rapidement démenti et rectifié dans la presse russe (qui en avait fait ses choux-gras).

        Le gars a simplement eut deux AVC et subit un traumatisme crânien, ce qui expliquait ses difficultés d’expression.

        Un peu comme le gars à la déneigeuse pour l’accident de Margerie qui ne buvait pas d’alcool, en fait.

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        • Nerouiev // 20.12.2014 à 20h15

          Merci pour cette précision.

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    • Caramba! // 21.12.2014 à 11h06

      Bonjour, Arnold 99

      Je ne suis pas d’accord avec vous, Emmanuel Todd et intéressant mais à comparer avec un Jacques Sapir par exemple, il ne fait pas le poids, perso, je ne le considère pas comme un intellectuel de premier rang, il est bcp trop tendancieux en ce qui concerne l’Allemage et puis on n’attend pas d’un historien ou démographe qu’il nous oriente, bien au contraire, son devoir est de donner les éléments et de laisser les gens réfléchir.
      J’ai écouté Todd plusieurs fois et je garde le sentiment d’un monologue et d’une incapacité au dialogue.Je ne comprend pas son humour qui me paraît le plus souvent condescendant.
      Toutefois, écouter ses points de vue est un plus.

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      • Caramba! // 22.12.2014 à 22h21

        Il y a autre chose qui n’est pas négligeable, E.Todd parle du peuple français comme d’un peuple où la moyenne d’âge est d’environ 50 ans, il dit que ça n’est pas les cinquantenaires qui sont dans la rue ou qui iront.
        Cela me gène beaucoup.En effet, je suis allée à de nombreuses conférences et j’y ais vu une majorité de têtes grises et blanches, à mon grand désespoir.
        Ici même sur le blog, je crois que la moyenne d’âge doit tourner vers la petite cinquantaine.

        Mr Todd,

        Quelle serait cette révolution des jeunes?
        Une interdiction d’importer les Itruc?
        Nan, j’rigole…

        Et pis l’idée que c’est la jeunesse qui fait progresser le peuple?comme aux USA avec les jeunes-pdg-multimilliardaires?

        Pour qu’un monde progresse il faut l’expérience des anciens et la jeunesse trépidante d’imagination, débordante de vie.
        D’un côté une sorte d’impétuosité et de l’autre la canalisation de cette énergie.
        Le savoir transmis qui permet au « bleu » d’avancer par étapes.
        Les deux sont complémentaires et indissociables si l’on veut avancer.

        J’aimerai rajouter qu’à mon sens une révolution brutale ne mène à rien.
        Ces petit à petit qu’on franchi les étapes, qu’on travaille à une transformation..
        Une révolution risque de mettre tout en haut le même que celui qui fut déchu.
        Et je pense que ce sont plutôt les gens entre 35 et plus qui se bougeront pare que contrairement aux plus jeunes, ils évaluent exactement ce qu’il y a à perdre.

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  • FifiBrind_acier // 20.12.2014 à 09h54

    J’espère qu’ Olivier ne m’en voudra pas de glisser cette info dans un sujet différent.
    Une courte vidéo sur la remontée du rouble, analyse de Xavier Moreau, pour remonter un peu le moral des troupes…
    http://www.agoravox.tv/actualites/economie/article/le-rouble-garde-le-cap-malgre-la-48093

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  • Bertrand // 20.12.2014 à 10h22

    Ça m’embête toujours un peu ces vidéos de 2h… on ne regarde déjà plus de films pour cette raison 😉

    Ceux qui l’ont regardée pourraient peut-être s’essayer à un résumé de quelques lignes, ou souligner des passaisges particulièrement significatifs ?

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    • guillaume // 20.12.2014 à 12h33

      il vous reste les séries TV, si c’est encore trop long vous avez toujours les pubs….

      Évidement, le temps gagné a quelques incidences sur la pertinence du fond… mais on ne peut pas tout avoir 😉

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      • ErJiEff // 20.12.2014 à 16h18

        Excellente analyse !

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    • dany 2 // 20.12.2014 à 12h55

      Bien d’accord…Préfère lire ou écouter Béchade…

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    • purefrancophone // 20.12.2014 à 14h17

      Bertand ;
      rien ne vous empêche de fractionner cette vidéo en plusieurs temps .C’est justement l’avantage d’une vidéo , vous stoppé quand vous voulez et le temps que vous voulez .
      Comme un livre que vous posez pour réfléchir à ce que vous venez de lire

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  • lemoine001 // 20.12.2014 à 10h31

    Emmanuel Todd avait écrit un livre assez remarqué en 2007 « le rendez-vous des civilisations ». Il y montrait que le monde musulman évoluait en convergence avec le monde occidental et qu’il se trouvait engagé dans un mouvement de modernisation dont les effets allaient rapidement se faire sentir. Les événements de Tunisie et d’Égypte lui ont donné manifestement raison et ses théories en paraissent confirmées.

    Sa thèse est que les grands phénomènes sociaux-politiques sont générés à partir de déterminants démographiques et familiaux ou au moins que ces déterminants sont des marqueurs importants d’un ébranlement qui va s’étendre à toute la société. En Tunisie, effectivement, on a assisté à une rupture du taux de fécondité qui est descendu, depuis les années 2000, à 2 enfants par femme donc équivalent à celui de la France ou des USA. On constate également une baisse très nette du taux d’endogamie, c’est-à-dire du pourcentage de mariages entre cousins. Ce taux s’est effondré en Tunisie pour arriver à 20%. En Égypte, le taux de fécondité est encore de 3% mais le taux d’endogamie est passé de 25% en 1990 à 15% aujourd’hui. Parallèlement le taux d’alphabétisation a considérablement augmenté dans ces pays.

    Tout cela parait assez convainquant dans la mesure où les événements viennent le confirmer.
    Mais cela reste quand même très mystérieux ; et cela pourrait bien n’être qu’une facilité car où est le lien entre l’événement et les facteurs démographiques et d’où viennent les évolutions démographiques ? L’impression est qu’on s’arrête à une « cause première » qui dispense d’aller plus loin.

    La limite de l’explication me paraît encore plus nette quand j’entends qu’il y a un lien entre la structure familiale et le système politique. Dans les pays, comme la France ou l’Angleterre, où domine la famille nucléaire individualiste, le système est celui de l’alternance bipartisane. Dans les pays de famille souche (autoritaire et à enfant unique) comme en Allemagne ou en Suède, on a une démocratie sans alternance ou presque. Mais où est le lien entre ces deux réalités ?

    Emmanuel Todd essaie d’expliquer tout cela par l’influence du modèle familial sur la « segmentation sociale » et les représentations. Il rejette plus ou moins explicitement ce qu’il appelle les modèles « économistes ». Il a rappelé qu’il est un ancien communiste. Il devrait donc savoir que ce qu’il appelle « l’économisme » n’est qu’une caricature de marxisme, qu’elle le réduit à l’affirmation « l’infrastructure détermine la superstructure ». Une théorie véritablement marxiste pense dialectiquement, c’est-à-dire en terme de processus interconnectés et contradictoires. Elle oblige à voir les bases du développement de l’alphabétisation (le développement de structures scolaires, l’urbanisation et le mouvement dans lequel ils s’insèrent) et ses conséquences aussi bien économiques que sociales (sur les femmes en particulier). Sans doute aussi que les structures familiales sont elles-mêmes influencées par la géographie qui autorise plus ou moins l’ouverture au monde et les échanges. Enfin s’agissant des pays du Maghreb, il me semble impossible de ne pas tenir compte de l’influence de la colonisation et des pressions impérialistes. Bref, le marxisme oblige à penser en termes de système ce qui n’est pas très « sexy » et se prête mal aux démonstrations brillantes qu’exige le cadre d’une conférence.

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    • Charles Michael // 20.12.2014 à 11h58

      Le lien entre structure familiale, habitat, mariage, relations sexuelles et production d’enfants, donc démographie est d’une imparable logique à base de recherches scientifiques.
      Ces structures induisent aussi d’une façon subconsciente un comportement ou culture différencié, variant pour les pays et en France selon les régions. Typiquement en France la culture-comportement est libertaire-égalitaire, en Angleterre: encore plus libéral mais sans souci égalitaire.

      La représentation politique refléte ses comportements, et en France le bi-partisme est assez relatif, récent, lié à la constitution de la Vème et à l’éducation des classes dirigeantes (les cours de Sciences-Po citaient abondament le modéle anglais).

      Justement le colonialisme en Afrique du Nord et Proche Orient n’a pas du tout cherché à modifier les croyances religieuses, au contraire de ce qui s’est passé en Amérique latine ou en Afrique plus au Sud.
      Et les changement démographiques se sont bien situés dans ce pourtour méditerrannéen et proche orient.

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      • TD // 20.12.2014 à 13h08

        « (les cours de Sciences-Po citaient abondament le modéle anglais). »

        Ah, vraiment ? Auriez-vous quelques exemples ? Je suis curieux.

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        • olivier69 // 20.12.2014 à 21h51

          Bonsoir TD,
          A partir d’un certain niveau, les textes notamment économiques sont « non traduits » et en ? Tout simplement……Les auteurs français, eux, ne sont pas étudiés et pire, ils sont mis au placard alors que….
          Cdlt

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          • TD // 20.12.2014 à 22h49

            Bonsoir,
            La traduction est un exercice souvent long et parfois fastidieux, surtout quand il s’agit de sciences sociales où il n’est pas souvent facile de faire passer un concept d’une langue à l’autre.
            Néanmoins, je suis d’accord avec vous : le français et la pensée française devraient prévaloir dans notre enseignement.
            Reste que je m’interrogeais sur le contenu exact de la formation prodiguée par cette école car je n’en ai qu’une vague idée, pas complètement négative d’ailleurs (est-ce bien prudent ?).
            Si je devais aborder le sujet de nouveau, j’aurais souhaité m’appuyer sur des exemples un peu précis. Histoire d’aller plus loin que le on-dit, qu’il soit positif ou négatif, et pas toujours vrai.

            Je tâcherai de chercher un peu de mon côté, si cela est digne d’intérêt, je le partagerai ici.
            Merci à vous.

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      • lemoine001 // 20.12.2014 à 13h28

        J’admire que cela puisse vous paraitre simple ! Quant à moi, je vois les structures familiales comme des nœuds qui fixent les rapports sociaux. La famille est en effet au croisement des rapports sociaux de sexe et de génération (qui sont des rapports premiers qu’on trouve dans toutes les sociétés et tous les modes de production). Ces rapports sociaux sont imbriqués les uns dans les autres et s’influencent les uns les autres mais le rapport social de production est celui qui coiffe tous les autres. Les valeurs d’une société sont l’expression des tensions des rapports sociaux qui la structurent. j’ai travaillé toutes ces questions sur mon blog : on doit pouvoir retrouver les articles qui s’étalent en gros de mars à mai 2014. Ce travail est repris pour être centré sur le rapport social de sexe — blog : http://lemoine001.com

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        • Julian // 20.12.2014 à 19h02

          Merci d’avoir mis en ligne votre article stimulant sur Art contemporain et Impérialisme.

          Cette question nous renseigne beaucoup sur les mœurs et méthodes de notre « plus dangereux allié »….

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        • Serge // 21.12.2014 à 00h35

          @lemoine001
          Je n’ai lu que votre billet sur l’art contemporain » . on devrait d’ailleurs dire le « non-art  » .
          Tout est juste .
          A compléter par l’article de Jean Baudrillard que j’ai déjà mis en lien
          http://www.liberation.fr/tribune/1996/05/20/le-complot-de-l-art_170156
          , »Paris-New York et retour » de Fumaroli etc
          Mais je suis HS,pardon …

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          • lemoine001 // 21.12.2014 à 10h27

            Merci pour l’article

            Je vois que je suis un modéré auprès de Baudrillard ! Je ne conteste ni l’art abstrait ni l’art moderne et encore moins l’art en général.

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          • Homère d’Allore // 21.12.2014 à 10h57

            @lemoine001 et Serge.

            Entièrement d’accord sur l’analyse de l’art contemporain opposé à celui d’art moderne.
            Le bouquin de Fumaroli est, en effet, très bon.
            Comme quoi la gauche et la droite peuvent se retrouver dans des combats idéologiques communs contre l’Empire.

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          • Claude // 23.12.2014 à 07h00

            « Le paradigme de l’art contemporain » selon Nathalie Heinich.

            http://www.schtroumpf-emergent.com/blog/2014/04/16/art-contemporain-chasse-peche-et-tradition/ Voir point 2

            Pour ses premières approches de l’ « art contemporain », en 1999, la sociologue Nathalie Heinich voyait cela comme « un nouveau genre » différent de l’art moderne ou classique…Aujourd’hui, dans son livre intitulé « Le paradigme de l’art contemporain », qui vient de paraître chez Gallimard (image 4), elle pense que « plus qu’un genre artistique, l’art contemporain fonctionne comme un nouveau paradigme, autrement dit, une structuration générale des conception admises à un moment du temps, un modèle inconscient qui formate le sens de la normalité » …

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    • sergeat // 20.12.2014 à 12h18

      Votre argumentation est recevable:education(Cuba…)….
      Une petite erreur:Todd n a jamais dit que la France avait une famille nucleaire type anglais mais une famille patriarcale eritee de la paysannerie.

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      • lemoine001 // 20.12.2014 à 13h38

        Non, je crois que selon E. Todd les structures familiales ne sont pas les mêmes en France selon les régions. La famille nucléaire occupe le centre (je crois) le sud ouest est de famille souche ainsi que l’est. Mais tout cela est brouillé par le fort exode rural. La famille nucléaire moderne n’est pas tout à fait du même type que la famille nucléaire première.(pour E. Todd la famille nucléaire est la forme la plus ancienne et se trouve actuellement celle des régions périphérique par rapport aux bassins de civilisation) – voir mon article à cette adresse http://lemoine001.com/2014/05/11/rapport-social-de-sexe-aux-origines/ et les suivants.

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    • coinfinger // 20.12.2014 à 12h27

      Une approche théorique , de ce qui concerne alors l’ensemble des phénoménes sociaux ne peut étre qu’éxtrémement complexe . Et ne peut relever d’une seule personne si géniale soit elle .
      On peut se contenter d’intuition , d’autant qu’elle sont formulées là par un excellent spécialiste .
      Personnellement Todd m’apporte un grand soulagement en redonnant la juste importance aux phénoménes démographiques , qui sont aux fond , à mon avis le véritable sysmographe des sociétés .
      En outre tout cela ne reléve pas que de science et raison , on touche là à un domaine lourdement chargé affectivement .
      Une autre approche a l’opposé , symbolique , serait de réabiliter le culte de la Déesse-Mére , car il semble que son pouvoir est plus grand que ce qu’on accorderait à une superstition .
      Mais nombre de détails sont interessants dans cette conférence sous l’aspect anecdotique .

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      • Michel Ickx // 20.12.2014 à 19h10

        @coinfinger

        Vous parlez des cultures de la déesse Mère et de l’influence de telles cultures sur leur cosmovision et sur leurs comportements sociaux. Vous aimerez lire « Au coeur de la monnaie » de Bernard Lietaer.

        C’est une surprenante analyse des monnaies à travers l’histoire antique, à partir des archétypes, pour en arriver aux monnaies « féminines » (abondance, fécondité, partage) qui caractérisent ces culture premières.

        Nous avons aujourd’hui des monnaies essentiellement masculines qui aportent la compétition, la hiérachie et la guerre.

        Je crois ne pas trop m’éloigner du thème du sujet.

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      • lemoine001 // 21.12.2014 à 07h29

        L’avantage ou l’inconvénient (c’est selon comment on se positionne) d’une explication comme celle d’E. Todd, c’est qu’elle invite à la passivité (car que peut-on faire face à des structures aussi profondes que les formes familiales ?)
        Cette attitude est assez fréquente dans ce qui est mis en avant par les médias : je lis par exemple actuellement « le délire occidental » de Dany-Robert Dufour. Cet auteur dresse un bon réquisitoire contre certains aspects actuels des sociétés modernes mais en incriminant un « délire » dont la source est chez Descartes, il se retire toute possibilité d’agir (sinon par son propre verbe ! C’est tout bénéfice pour lui, il est indispensable pour la critique et comme remède !!)

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        • etienne // 21.12.2014 à 21h23

          Bonsoir,

          là pour le coup je rejette la critique: c’est la rengaine éternelle consistant à dénoncer les analystes critiques, au prétexte que leur travail serait un obstacle à l’action, et que la perpétuation des crises à analyser les conforteraient dans leur position, sous-entendant qu’ils sont intéressés eux-mêmes à la crise et à son prolongement.

          La « critique de la critique » à laquelle vous vous livrez pourrait s’appliquer au corpus de l’analyse critique dans son ensemble, Marx, Bourdieu, Foucault, les féministes… etc: que faire face à la domination écrasante du capital, à la pesanteur des dominations symboliques, à la domination masculine, au « poids des structures »?

          Je pense au contraire que la diversité des analyses critiques éclaire l’action au lieu d’entrer en contradiction avec elle: c’est en connaissant et en reconnaissant le poids des déterminismes que l’on peut agir à bon escient, et oeuvrer pour une transformation sociale radicale et REALISTE, pas en les ignorant.
          La totalité des échecs retentissants des projets radicaux de transformation sociale s’explique essentiellement par ce DECALAGE entre les intentions et les résultats de l’action, principalement par ignorance du poids des institutions et des structures.

          Les intellectuels n’ont pas à nous donner de clés pour l’action, mais des clés de compréhension du monde. Pour l’action, il y a la politique, les partis, associations, la rue, les ZAD…partout où peuvent se coordonner les sujets politiques pour se donner une puissance collective d’agir.

          Par exemple savoir en suivant F Lordon que la crise économique et financière actuelle est une crise systémique du capitalisme patrimonial mondialisé, et que le poids des structures dominantes est tel qu’il ne va pas se transformer tout seul, puisque les intérêts à sa perpétuation sont inscrits à tous les niveaux du systême économique, politique et social – y compris dans des domaines aussi prosaïques que l’ouverture dominicale des magasins – ça évite de se contenter de fausses solutions comme le fait qu’il suffirait de mettre les banquiers en prison ou de « réguler » la finance pour régler quoi que ce soit, et oblige à considérer un changement d’ensemble radical.
          Certes, cela invite plus au pessimisme et au découragement qu’à l’action.

          De même, comprendre avec Bourdieu que la fonction première de l’école est la reproduction des inégalités sociales, et non pas l’émancipation des individus ni l’accès des moins favorisés aux meilleures places, il ne nous donne aucun cadre concret pour changer l’école. Mais il permet au moins de refuser l’illusion méritocratique et les réformes prétendant assurer la réussite de tous, et de façon concrète à résister aux politiques qui prétendent mettre en oeuvre de tels slogans mensongers, sachant qu’il est vain de prétendre changer l’école si l’on ne transforme pas la société dans son ensemble.
          Là aussi, cela invite plus au pessimisme et au découragement qu’à l’action.

          De même, quand Todd dit par exemple que l’hétérogénéité anthropologique et culturelle des sociétés européennes, inscrite dans les systêmes familiaux, rend tout projet d’intégration politique illusoire au niveau européen, à commencer par une monnaie unique, il ne nous dit pas de nous tourner les pouces en attendant la catastrophe, il nous dit simplement comment , en prenant acte de cela, on pourrait intelligemment organiser et élargir des modes de coopération entre Etats européens qui ne soient pas illusoires et délétères, en renonçant définitivement au projet d’union tel qu’il a été construit jusqu’à présent.
          Ce qui implique de DEFAIRE entièrement ce qui a été construit et faire autre chose.
          Ici encore, cela invite plus au pessimisme et au découragement qu’à l’action.

          De même quand D R Dufour nous explique que la rationalité et l’idéologie prométhéenne de l’Occident, incarnées par Descartes, ont entrainé nos sociétés dans un délire qui DETRUIT à la fois le travail, l’amour et l’otium (les loisirs), il nous amène à reconsidérer cette rationalité, et par exemple à refuser systématiquement dans notre pratique quotidienne ou dans nos discussions l’emprise de cette « rationalité délirante », et à construire éventuellement d’autre modes de relations à soi, aux autres et au monde en général.

          Cela implique un changement radical des modalités du « désir » des sujets dans nos sociétés, et comme le dit Lordon:
          « Convaincre les gens de la défection, c’est les prendre par le désir. Par conséquent c’est ce poser la question: où en est le désir des gens? Dans quelle mesure et à quelle vitesse peut-il se déplacer?
          Je dois bien vous avouer que c’est ici que la ligne du réalisme anthropologique risque le plus le PESSIMISME et le DECOURAGEMENT. »

          Par conséquent, connaitre les structures et les institutions ainsi que leur poids considérable, savoir dans quelle mesure le capitalisme s’empare des désirs intimes des sujets – « par les objets, par la sensibilité et par le corps » – c’est mesurer ce qu’il est possible de faire ou ne pas faire, et avoir bien conscience que leur transformation profonde – voire leur renversement – ne se fera pas par un vote dans une réunion de copropriétaires.

          F Lordon avait magistralement résumé cette question en se fondant sur le « réalisme anthropologique », et en proposant une « analytique du dégrisement » de l’idée selon laquelle il suffirait simplement « d’agir » pour que tout change:

          https://www.youtube.com/watch?v=4PEJlSvVZaY

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          • lemoine001 // 23.12.2014 à 10h41

            Je veux juste vous signaler que la citation de « l’idéologie allemande » que vous m’opposez, pour dire que l’idée de « fin de l’histoire » est chez Marx, est formée de phrases tronquées que je trouve dans l’édition 2012 (reprise de l’édition 1976). Ces phrases se lisent pages 34 et 39.

            Le texte complet montre clairement que l’idée de « fin de l’histoire » appartient à la conception idéaliste de l’histoire : « conception critique de l’histoire ».

            Je suppose que vous avez trouvé votre citation dans Wikirouge où elle est effectivement telle que vous la donnez.

            D’autre part, l’idéologie allemande est un texte non publié daté de 1847. Celui que j’ai cité est de 1888 et a été publié.

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    • theuric // 20.12.2014 à 17h51

      Monsieur Todd se réfère essentiellement à des études empiriques qui, par nature, n’ont pas pour but de rechercher la causalité de ce qui est observé mais juste sa simple conjonction.
      Ainsi, remarquer un lien entre des incidences parfois éloignées ne veut pas obligatoirement dire que les mécanismes en œuvres sont compris.
      Un exemple parmi tant d’autre est le fait que, dans l’histoire, la baisse de la températures moyenne de l’atmosphère, ce qui est appelé les petits âges glacières, furent toujours concomitant à la diminution, voire la disparition du nombre des tâches solaires.

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      • coinfinger // 20.12.2014 à 18h46

        Ce qui me plait là dans votre commentaire c’est ‘études empiriques’ . Todd est éminnement ce genre de chercheur , ce n’est pas un théoricien . Toutefois il est plus qu’empirique’ . Il a d’excellentes intuitions . C’est çà son coté chercheur l’empirique n’est pas donné comme veulent le faire croire les Anglo-Saxons . Mais , en faisant des rapprochements judicieux en économie , politique , anthropologie il saute des marches d’escalier et fait couac .
        Par ailleurs comme le fait remarquer un commentaire , il a un net tropisme à ne pas voir le role US aussi bien en monnaie qu’en politique , ni à voir que paradoxalement la principale victime de l’Europe est l’Allemagne . Non seulement c’est l’Allemagne ( l’Allemagne paiera ) qui paye la gabegie des pigs , mais sa paix et son unité se régle au dépend de sa démographie , prix beaucoup plus élevé , malgré les apparences .

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        • theuric // 20.12.2014 à 19h54

          La recherche empirique doublée d’intuition concerne un large espace scientifique mais pas seulement.
          Nous pouvons même considérer qu’il y en a de deux sortes, la première, scientifique, cherchant soit les concomitances entre plusieurs observations d’ordres parfois divers, historique et climatologique, par exemple, soit par une formulation mathématique de ce qui est observé, comme peut l’être la physique quantique (je tiens à préciser que je ne suis en rien un scientifique mais suis son développement depuis longtemps).
          La seconde a trait à tout ce que nous pouvons faire par une approche progressive de la quadruple démarche: essai, échec, réflexion, expérience puis ré-essai… pour finalement aboutir au résultat escompté, l’exemple le plus marquant fut la construction des cathédrales.
          Certes, la position de Monsieur Todd sur l’Ukraine n’est peut-être pas exempte de partialité, je l’ai toutefois entendu nous mettre en garde, dans une autre vidéo, sur la hausse de la mortalité infantile aux U.S.A., ce qui était pour lui auparavant l’un des signes majeurs du prochain effondrement de l’U.R.S.S..
          Quand à sa position sur la domination de l’Allemagne sur l’Europe elle est politiquement compréhensible si nous considérons, justement, l’affaiblissement continuelle de Tonton Sam, simplement visible par l’émancipation des pays d’Amérique-du-Sud et, dernièrement, les libertés que se permet de prendre la Turquie.
          Ce vide qui se crée par l’affaiblissement continuel de notre maître tendant à se combler, c’est tout naturellement que l’Union-Européenne revient à la nation la plus puissante du moment, la Germanie.
          D’autant plus que le système institutionnel de cette union fut conçu pour ne pas pouvoir être gouvernable.
          L’un des passages marquant sur ce sujet fut l’instant où il expliquait que dans cette société allemande, c’était celui se retrouvant à sa direction pour qui existait les plus fortes tensions, lui-même parlait de douleur ou de quelque chose comme ça.
          C’est pourquoi l’idée que la haute direction de ce pays puisse toujours suivre les dictats étasuniens ne sont pas à exclure, loin de là, c’est ici que je vous suis.
          Quand à l’U.E., une observation empirique, justement, montre qu’aucune union n’est stable et disparaît toujours assez rapidement.

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    • Homère d’Allore // 20.12.2014 à 19h00

      @lemoine001
      Luckács savait faire des démonstrations brillantes. Amadeo Bordiga aussi. Thompson encore plus. Ils étaient marxistes
      Mais, pour le reste de votre commentaire, je suis d’accord.

      Autre chose, au début de la conférence, il est fait allusion à un professeur britannique qui a participé à la formation de Todd, un certain Peter Laslett.
      J’ai eu la chance de lire son livre « Un monde que nous avons perdu » sur les structures pré industrielles de L’Angleterre.
      C’est un très grand livre qui plairait, de plus, aux nombreuses positions
      politiques et philosophiques des participants aux commentaires du blog.
      Il est malheureusement épuisé et non réédité en français mais on peut le trouver d’occasion sur Internet chez livres rares books.

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      • Serge // 21.12.2014 à 00h38

        Et Abebooks,merci je viens de le commander 🙂

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        • Homère d’Allore // 21.12.2014 à 13h21

          Si vous avez des conseils de lecture, je suis preneur, Serge.
          Il m’arrive même de lire des ouvrages d’auteurs fort éloignés de mes idées. J’ai déjà cité sur ce blog Volkoff et Fumaroli…
          Donc, la balle est dans votre camp !

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    • Manu38 // 20.12.2014 à 19h16

      Je viens de lire aujourd’hui que Soros était derrière les printemps arabes tunisiens et égyptiens. Et qu’il s’en est vanté.

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    • etienne // 20.12.2014 à 23h05

      @lemoine001

      Merci pour ces éléments de synthèse des thèses académiques de Todd.

      A propos de vos réserves, je les trouve pertinentes mais elles me semblent assez largement contestables.

      « Mais cela reste quand même très mystérieux ; et cela pourrait bien n’être qu’une facilité car où est le lien entre l’événement et les facteurs démographiques et d’où viennent les évolutions démographiques ? L’impression est qu’on s’arrête à une « cause première » qui dispense d’aller plus loin. »

      Pour commencer, il faut selon moi prendre les thèses de Todd comme une simple grille de lecture possible, pas comme un systême explicatif fermé – selon lequel il y aurait un sens de l’histoire, des forces agissant « en dernière instance » etc…

      Ceci étant posé, il faut aussi se garder de théoriser l' »évènement »: c’est tout simplement impossible, et Todd ne prétend pas le faire. Todd lui même reconnaît avec humour que ce sont d’ailleurs des évènements personnels qui l’ont poussé à envisager des « effondrements » politiques: il ne faut donc pas le prendre plus au sérieux qu’il ne le dit de lui-même.

      C’est à mon avis justement la grosse erreur de Marx – et surtout de Lénine – d’avoir prétendu théoriser l' »évènement révolutionnaire » comme résolution nécessaire – au sens d’inévitable – et dépassement ultime des contradictions du capitalisme – et plus généralement de l’exploitation multiséculaire de l’homme par l’homme.

      Cela n’empêche nullement l’analyse historique ni l’approche scientifique en sciences humaines.

      Si les facteurs démographiques – comme aucun autre facteur socio-historique pris isolément -n’expliquent pas le surgissement des évènements, ils peuvent influencer lourdement l’évolution des sociétés.
      Pour avoir travaillé moi-même sur le sujet dans les années 1990, il était déjà évident à l’époque que la conjonction de l’élargissement massif de la base de la pyramide des âges des sociétés musulmanes et de la hausse du niveau d’études faisait peser des contradictions très fortes sur ces sociétés: en particulier l’expansion numérique considérable d’une génération de jeunes gens relativement diplômés et massivement sans emploi, et dont le poids dans la population était majoritaire.

      Or il n’est pas exagéré de penser qu’une société majoritairement jeune sur le plan numérique, mais incapable de permettre l’accès de ces générations aux positions détenues par une élite très étroite, plus âgée, bien moins diplômée et se basant sur des valeurs en décalage est menacée dans son existence même, puisqu’elle ne parvient pas à assurer sa propre REPRODUCTION.

      Cela ne permet pas de prévoir l’évènement – ni d’ailleurs d’en prévoir les formes particulières – mais de le rendre pensable et d’établir un certain degré de vraisemblance à la crise à venir, à la montée de tensions et à leur résolution sous une forme ou d’une autre.

      Les « prophéties » de Todd n’ont donc rien de prophétique, elles ne font qu’appliquer des règles anthropologiques aussi simples que la nécessité pour une société d’assurer sa reproduction sur le plan des générations – en gros « laisser la place au jeunes », pour la raison simple que les vieux vont finir par disparaitre.
      Franchement, je considère que cela relève du « bon sens », du « bon sens  » certes élaboré, mais du « bon sens » quand même.

      En revanche, sur la question de l’origine des « phénomènes » démographiques, je trouve que vous touchez effectivement un épineux problème: je pense en particulier à la fécondité – les évolutions de la mortalité étant immédiatement explicables par les progrès de la médecine, pour aller vite.

      Il y a effectivement a priori une part de « mystêre » dans la difficulté quasi-insurmontable à établir un lien entre des décisions aussi intimes que le choix du nombre d’enfants au niveau familial et l’évolution global du taux de fécondité au niveau agrégé.

      Pourquoi certaines sociétés font beaucoup d’enfants, pourquoi d’autres n’en font pas?

      Il n’existe pas d’explications définitives des évolutions de ce paramêtre, pourtant essentiel sur le plan de la reproduction des société, puisque c’est leur condition première – ce qui est au passage un drôle de paradoxe.

      Cependant, vous semblez mystifier excessivement les phénomènes démographiques, comme si les sciences humaines n’avaient pas depuis longtemps tenté d’apporter des réponses à ces questions. La démographie scientifique n’a pas attendu Todd pour établir des relations aujourd’hui relativement bien établies entre les phénomènes économiques, sociaux et démographiques.

      Voici donc un tableau rapide de ce que l’on peut avancer sans trop de risque compte tenu des observations passées, montrant au final qu’on connaît bien plus de choses à ce sujet que vous semblez le suggérer:

      -l’investissement affectif dans l’enfant en tant que personne – et non plus en tant que collectif, les enfants: l’idée de base est que tant que les enfants tombent comme des mouches du fait de la mortalité infantile, on en fait beaucoup pour être sûr qu’il en restera quelques-uns à la fin.
      Lorsqu’ils cessent de mourir en masse grâce à la baisse de la mortalité infantile, on s’y attache plus sur le plan individuel, et du coup on en fait moins pour pouvoir « investir » dans l’enfant, aussi bien sur le plan du temps, que sur le plan matériel – financement des études par exemple.

      -l’élargissement des systêmes de protection sociale – même embryonnaires – liés à la hausse du revenu global, à une certaine égalisation des conditions du fait du développement économique, permettant de socialiser progressivement l’entretien matériel des vieux.
      Dans les pays pauvres et ruraux, les enfants sont plus des sources de revenus que des sources de dépenses: ils travaillent, cohabitent avec leurs parents lorsqu’ils sont vieux et représentent donc la « sécurité sociale » des parents et grands-parents. On en ferait donc suffisamment pour assurer les vieux jours.
      Avec le développement de systêmes de revenus de transfert socialisés et d’une médecine subventionnée, les enfants cessent de jouer ce rôle d’assurance sociale, et on en fait moins.

      -l’alphabétisation des femmes, qui concentre en réalité plusieurs phénomènes croisés difficiles à démêler. Globalement elle entrainerait: leur entrée sur le marché du travail, leur autonomisation progressive sur le plan matériel et social, leur prise en main des choix de fécondité, leur attention plus grande à l’importance de l’école pour leurs propres enfants – en particulier les filles – comme possibilité d’ascension sociale permettant de briser la spirale pauvreté-famille nombreuse-travail des enfants pour nourrir la famille…d’où un choix délibéré de réduction de la fécondité.

      Ces thèses permettent de surmonter votre objection de la « cause première »: les relations entre développement économique, progrès social et éducatif et baisse de fécondité font que ces phénomènes interagissent et se renforcent mutuellement. La part de « mystêre » dans cette affaire me semble réduite finalement comme une peau de chagrin.

      En outre, aucune d’entre elles n’est à la fois incompatible avec une « dialectique » de type marxiste, mais pas plus qu’elle ne peut être réduite et épuisée par une théorie strictement matérialiste de l’histoire – dans le sens où les bases matérielles seraient absolument déterminantes et épuiseraient le « snes de l’Histoire ».

      Selon moi, un matérialisme historique opératoire sur le plan de la connaissance ne doit reconnaître que le seul fait irréfutable que la survie des sociétés repose nécessairement sur les conditions de leur reproduction matérielle – sinon elles disparaissent – mais que ces conditions ne déterminent pas exclusivement les trajectoires empruntées par les sociétés.

      Le « déterminisme » anthropo-démographique peut-être un peu excessif de Todd ou d’autres ne doit pas pour autant être vu comme un systême concurrent à un matérialisme historique entendu comme je le fais, mais au contraire comme un faisceau de propositions parfaitement compatible avec reconnaissance que les bases matérielles des sociétés sont une condition nécessaire de leur reproduction, au milieu de la problématique plus vaste de la reproduction générale des sociétés, incluant ses composantes culturelles, sociales, générationnelles, symboliques, esthétiques etc…

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      • lemoine001 // 21.12.2014 à 10h48

        Merci pour cette réponse très sérieusement travaillée et dont je partage l’essentiel.

        Je veux juste préciser que ce que j’appelle la dialectique n’est rien d’autre que ce qu’on appelle aujourd’hui la « pensée complexe ». Je pense qu’on attribue à Marx sur ce plan un simplisme qui n’était pas le sien. Il a toujours reculé le moment où il ferait une synthèse de ce qu’il appelait dialectique car s’il l’appliquait il ne se sentait pas près à la théoriser. Malheureusement sa pensée est actuellement recouverte dans l’esprit du public par des vulgates aussi néfastes qu’indécrottables. Son œuvre n’a en fait jamais été publiée intégralement en français. C’est un inconnu qu’on se croit tous autorisé à critiquer mais qui reste à découvrir.

        Ne prenez pas cela pour une critique. C’est juste un constat qui vaut autant pour moi. Merci encore.

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        • etienne // 21.12.2014 à 19h04

          Je suis d’accord avec vous à propos les simplifications abusives infligées à la pensée de Marx.

          Il demeure tout de même que le matérialisme historique de Marx n’est pas seulement une « pensée complexe », et que vous neutralisez une composante essentielle de sa pensée: il emprunte à la dialectique hégélienne – en la « remettant sur ses pieds » – des notions telles que le « sens de l’Histoire » (vers la Raison chez Hegel, vers l’émancipation matérielle chez Marx) ou le « Progrès » (spirituel chez Hegel, matériel chez Marx) qui sont difficiles à soutenir dans une approche scientifique contemporaine.
          Ce sont à mon avis des vieilleries positivistes et « scientistes » liées à l’esprit de leur temps, mais dont il faut se débarrasser intellectuellement: non pas tant parce qu’on a appris des choses entre temps, ce qui serait retomber dans ce mythe du « progrès » des idées, mais simplement parce ces notions obscurcissent l’analyse plus qu’elles ne l’éclairent.
          Il n’y a pas de sens de l’Histoire.

          Plus précisément, que l’Histoire des sociétés puisse être analysée comme l’histoire de leurs contradictions matérielles et de leur résolution/dépassement est un acquis fondamental du marxisme scientifique: la crise actuelle en est une illustration magistrale, puisqu’elle est l’expression même de ces contradictions (économiques, sociales et écologiques).
          Mais rien ne nous renseigne vraiment sur les modes à venir de dépassement et de résolution de cette crise: c’est ce qu’exprime le désarroi de Todd, on voit bien que ça craque un peu partout et n’importe comment – c’est l’expression de la crise – mais on n’y comprend pas grand chose.

          En revanche, il me semble que la prédiction marxiste d’une « fin de l’Histoire », et de l’établissement nécessaire – au sens d’inéluctable – d’une société ultime (le communisme et la disparition simultanée des classes et de l’Etat), ayant fait disparaître l’ensemble des contradictions (économiques, sociales et politiques) relève plus de la pétition de principe que de la science historique, et ne peut plus décemment servir de base à cette dernière.

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          • lemoine001 // 22.12.2014 à 07h36

            Je ne voudrais pas être trop d’autant que je ne sais pas si ceci sera lu.
            Juste deux choses donc :
            1) le renversement de la dialectique de Hegel me semble consister en ce que chez Hegel quand on remonte la chaine des causes on aboutit à « l’esprit » c’est-à-dire à une entité idéale. Chez Marx le matérialisme signifie que si l’on remonte la chaine des causes on aboutit à quelque chose de matériel (indépendant de la conscience et consistant en dehors d’elle). Je ne crois qu’il faille chercher plus loin.
            2) l’idée de « fin de l’histoire » n’est pas marxiste. Là-dessus je peux citer Engels dans Ludwig Feuerbach et la fin de la philosophie classique allemande (Editions sociales 1966 page 13) : « Pas plus que la connaissance, l’histoire ne peut trouver un achèvement définitif dans un état idéal parfait de l’humanité ; une société parfaite, un « Etat » parfait sont des choses qui ne peuvent exister que dans l’imagination ; tout au contraire, toutes les situations qui se sont succédé dans l’histoire ne sont que des étapes transitoires dans le développement sans fin de l’histoire humaine progressant de l’inférieur au supérieur ».
            Cette progression de l’inférieur au supérieur n’est pas un postulat mais la conséquence du fait que l’activité humaine est cumulative. Chaque génération construit sur ce que lui a laissé les précédentes (sauf accident historique toujours possible comme une guerre atomique, bien sûr).

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            • etienne // 22.12.2014 à 22h05

              Bonsoir,

              Sans vouloir sombrer dans l’exégèse stérile, je pense que la remise « sur ses pieds » de la dialectique hégélienne par Marx et Engels va au delà de ce que vous dites.

              Avant de la « remettre sur ses pieds », Marx et Engels reprennent le cadre général de la dialectique hégélienne:

              « L’histoire universelle est la manifestation du processus divin absolu de l’Esprit dans ses plus hautes figures : la marche graduelle par laquelle il parvient à sa vérité et prend conscience de soi. Les peuples historiques, les caractères déterminés de leur éthique collective, de leur constitution, de leur art, de leur religion, de leur science, constituent les configurations de cette marche graduelle. »

              Hegel, in La raison dans l’histoire

              Ce que critiquent Marx et Engels chez Hegel n’est pas cette idée de « marche graduelle », mais seulement comme vous l’expliquez dans votre 1) l’idée que le facteur déterminant de celle-ci serait l' »Esprit ».

              Ils ne contestent pas l’idée hégélienne de « fin de l’Histoire », mais les modalités de cette « marche », et ceci de façon on ne peut plus explicite:

              « L’histoire n’est autre chose que la succession des différentes générations, dont chacune exploite les matériaux, les capitaux, les forces productives, qui lui sont transmis par toutes les générations précédentes » […] « Cette conception montre que la FIN DE L’HISTOIRE n’est pas de se résoudre en « conscience de soi » , comme « esprit de l’Esprit » , mais qu’à chaque stade se trouvent donnés un résultat matériel, une somme de forces de productives, un rapport avec la nature et entre les individus, créés historiquement et transmis à chaque génération par celle qui la précède, une masse de forces productives, de capitaux et de circonstances. Cette somme de forces de production, de capitaux, de formes sociales de relations et d’échange, que chaque individu et que chaque génération trouve comme des données existantes, est la base concrète de ce que les philosophes se sont représenté comme « substance » et « essence » de l’Homme »

              in L’idéologie allemande

              Ca ne peut être plus clair: littéralement, ce qui est contesté n’est pas la « fin de l’Histoire », mais ses modalités.

              L’ambiguïté réside évidemment dans la signification du mot « fin », qui est à la fois le « but » (ou au moins le « sens », la direction vers ce but) et le « terme ».

              Dans le passage que vous citez, Engels conteste manifestement la « fin » en tant que « terme », mais ce n’est pas aussi clair selon la première acception de « sens » ou « direction vers quelque chose ».

              Une des sources du malentendu provient selon moi d’une mauvaise interprétation de la sentence: « L’histoire de toute société JUSQU’A NOS JOURS n’a été que l’histoire de luttes de classes ».

              En négligeant – volontairement ou non – la proposition circonstancielle, on a effectivement vite déduit de cela que la prédiction d’une « société sans classes » équivalait à celle de la fin de l’histoire: si la lutte des classes est le moteur de l’Histoire, alors l’évanouissement de celle-ci faute de combattants signifie concrètement l’arrêt de l’Histoire.

              Cependant cela n’enlève en rien le caractère problématique de la prédiction d’une évolution NECESSAIRE vers le communisme.

              Sans aller jusqu’à dire que le marxisme est une téléologie, je ne pense pas non plus que le passage que vous citez- typique de la dialectique hégélienne – de « l’inférieur au supérieur », ne soit chez Marx et Engels qu’une simple histoire de « cumul » comme vous l’écrivez, mais emprunte effectivement à Hegel l’idée ganérale d’un SENS DE L’HISTOIRE.

              Cette notion de « cumul » me semble d’ailleurs parfaitement étrangère à leur théorie: chaque génération hérite d’un état donné des « capitaux » et des « forces productives », sachant que celui-ci résulte de phénomènes contradictoires d’accumulation et de destruction – nul besoin de se référer à un anachronisme en invoquant des catastrophes nucléaires, les crises économiques et les guerres ont été largement documentées par Marx et Engels.

              Le procès historique selon Marx et Engels est le produit d’une succession de « tensions » – conduisant nécessairement à leur résolutions successives, et selon moi à tord à une résolution « ultime » dans le communisme – mais alors pour le coup n’a strictement rien à voir avec la linéarité d’un procès « cumulatif ».

              De ce point du vue, rien ne me semble plus étranger à une vision dialectique de l’Histoire – comprise comme la succession des développements conjoint de forces contraires jusqu’à l’émergence d’une force plus grande encore – que ce concept de « cumul ». J’y vois un contresens complet.

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  • dvd // 20.12.2014 à 11h01

    A plus de 6 minutes et l’on est encore à fournir des références de tel maître ou telle école…
    Si on pense changer le monde avec un tel conservatisme on n’est pas près d’y arriver.

    Ceci en toute indépendance du bien fondé et de l’analyse de fond de Todd.

    Peut-être un jour arriverons-nous à faire autre chose que produire du narcissisme et de la dominance, le jour où la masse sera dans une optique de dynamique, de débat et d’échange et non de soumission et de suivisme confortable, alors ce jour là l’Humanité deviendra-t-elle peut-être autre chose qu’un troupeau.

    Je crois que cette remarque, si elle peut paraitre superficielle est bien au contraire une remarque de fond et un préalable à la prise de conscience conscience de telle ou telle problématique technique.

      +8

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    • arnold99 // 20.12.2014 à 11h42

      Je pense que le fait d’avoir des affinités avec telles pensées ou telles écoles ne signifie pas, du moins dans mon esprit, soumission à ces pensées ou écoles.

      D’autre part, avant de parler de l’humanité, de masses, peut-être pourrions nous d’abord considérer que cette humanité est composée d’hommes, chacun unique et qui peut avoir un inclination pour le suivisme, le débat, l’échange ou non.

      A vouloir imposer à l’humanité des caractéristiques globales, nous arrivons vite à la dictature. L’histoire est jonchée de tyrans voulant faire le bien du monde.

      Dire que tous les les hommes doivent se ressembler pour alimenter une société dynamique et de débat, me paraît pas pertinente.

      L’injustice vient de l’inégalité. La nature étant inégale, il faut donc nous préparer à l’injustice.

      Si tant est que l’Homme ai une mission, il me paraît plus opportun de prendre en compte ces inégalités et d’œuvrer pour minimiser les injustices qui en découlent.

        +6

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      • dvd // 20.12.2014 à 12h46

        arnold,

        « Chercher à minimiser les injustices » est une posture assez confortable, cela donne bonne conscience pour justifier avec du langage une dominance.
        Je n’y crois pas, enfin devrais-je dire : « je n’ai JAMAIS vu personne faire cela de manière désintéressé ».

        « L’injustice vient de l’inégalité » : je répondrai que la justice est un fantasme et je vous laisse la définir car pour moi elle n’a pas même de réalité.

        Ce qui m’interpelle c’est l’aptitude à l’incohérence : croire qu’il y a une justice, une égalité, une liberté et tout faire de manière à les nier me semble triste.

        Je pense que tout n’est que mise en place de hiérarchies de dominance pour obtenir les choses gratifiantes (cf. Laborit), avec par dessus un beau langage pour habiller tout ceci et justifier les positions bien confortables (« j’aide », « j’essaye d’œuvrer pour atténuer », etc.).

        Si on veut œuvrer pour les autres, la seule chose à faire est d’expliquer comment le cerveau fonctionne, pas de faire que out le monde gagne le smic.
        Que des gens gagnent des fortunes ne me choque pas en soi, ce qui est choquant est qu’ils ne puissent le faire qu’en induisant sur des masses toujours plus grandes la méconnaissance de leurs déterminismes et donc de leur capacité à imaginer leur vie (productivisme, consumérisme sont liés).

        Si vous voulez appeler cette capacité à imaginer sa vie et à essayer de la réaliser la liberté, on peut s’entendre sur ce terme, mais pas plus.

        Cela devrait vous rassurer sur votre inquiétude qui me semble être exprimée par « A vouloir imposer à l’humanité des caractéristiques globales, nous arrivons vite à la dictature. « 

          +4

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    • pipo // 20.12.2014 à 11h57

      Le narcissisme et la dominance s’autoproduit et s’autoentretien,
      il serait bien que la très grande majorité prenne conscience de la toxicité de ces tordus égocentrique en mal de reconnaissance.

      http://www.agoravox.fr/tribune-libre/article/pathologie-du-pouvoir-psychologie-156273

        +4

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      • PIPO // 20.12.2014 à 12h06

        Alice Miller
        Les racines de l’horreur dans le berceau:

        http://www.alice-miller.com/articles_fr.php?nid=3

          +3

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      • PIPO // 20.12.2014 à 12h16

        Un autre article d’Alice Miller:

        D’où vient le mal dans le monde et comment se génère-t-il?:

        http://www.alice-miller.com/articles_fr.php?nid=4

          +3

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        • Homère d’Allore // 20.12.2014 à 18h48

          J’ai beaucoup apprécié Alice Miller à une certaine époque avant de savoir que Konrad Stechbacher, de qui elle se réclamait, avait été condamné pour charlatanisme et escroquerie.
          Enfin, « C’est pour ton bien » reste un bon livre.

            +2

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  • Jacques // 20.12.2014 à 12h19

    Merci de donner une nouvelle occasion d’écouter Todd. Il nous donne des clefs pour comprendre ce qui nous arrive, mais il ne nous donne pas une théorie toute prête, il faut l’écouter, et encore plus le lire, parce l’oral ne se prête pas aux développements rationnels ni à la réflexion approfondie. Et il faut aussi accepter d’abandonner quelques idées reçues et se mettre à contre-courant par rapport aux médias dominants.

      +3

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  • Parousnik // 20.12.2014 à 12h20

    Emmanuel Todd ne comprend pas que les politicards ne sont que des valets qui obéissent aux ordres du grand capital… Privatiser et féodaliser l’occident est le mot d’ordre et pour y parvenir il faut d’abord soumettre les populations laborieuses en les appauvrissant etc puis détruire les Etats pour qu’il n’y ai plus aucune résistance. Curieux tout de même que Todd tiennent un discours d’erreurs et d’incapacité alors que depuis une quarantaine d’années la privatisation va bon train… et les riches parasites sont toujours plus riches les laborieux de plus en plus pauvres, c’est bien la preuve que la politique mené est efficace.

      +14

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    • Kiwixar // 20.12.2014 à 20h13

      Je suis bien d’accord. Il faut arrêter de parler d’incompétence des hommes politiques (au niveau national ou à Bruxelles/Washington), car l’appauvrissement des gueux et la féodalisation en cours (par destruction des nations) est extrêmement efficace. Pareil pour le lavage de cerveau des masses.

        +6

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  • Auster Paul // 20.12.2014 à 12h23

    Pour m’en tenir au seul intitulé de cet article, et pour mémoire d’une histoire qui n’est finalement qu’un éternel recommencement de ses erreurs et fautes : http://www.regards-citoyens.com/article-de-l-attitude-de-la-gauche-face-a-la-violence-au-cours-du-xxeme-siecle-111471469.html

      +0

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  • sylvie // 20.12.2014 à 13h17

    « que les rapports entre les sexes relevent de l’anthropologie et non pas du domaine de la politique….. »une interpretation d’un intellectuel progressiste et qui resume a elle seule les inegalites fondamentales qui existent sur notre planete…..

      +1

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  • boduos // 20.12.2014 à 16h26

    entre la poire et le fromage,E.Todd glisse que l’étincelle ..(d’un conflit )peut venir de la Pologne à Kaliningrad ,et j’avoue que ça m’avait déjà effleuré. Après tout, en 39 ,c’était Dantzig ,pourquoi pas bis repetita.
    L’éclatement de l’Europe bruxelloise se fera à ce moment là,car tous ne marcheront pas malgré L’OTAN et lorsqu’il s’agira d’aller au pas de tir ,le spectacle en dira beaucoup plus sur nos disparités.
    la grande Europe américaine aura un coup dans l’aile. Faudra-t-il en arriver là?

      +12

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  • purefrancophone // 20.12.2014 à 18h06

    Conférence très intéressante et sans concession avec les politiques .L’honnêteté de cet homme fait plaisir , elle devient rare!!!!

      +4

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  • wuwei // 20.12.2014 à 18h09

    Ceci aussi change du vide habituel des blablateurs patentés :

    « La fabrique des imposteurs » Roland Gori

    https://www.youtube.com/watch?v=2FEtiA18lZU

      +1

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  • fanfan // 20.12.2014 à 18h39

    A propos de la sortie de l’EURO…

    « En Italie, le parti d’opposition Mouvement Cinq étoiles a appelé les habitants du pays à signer une pétition pour la tenue d’un référendum sur le retrait de l’État de la zone euro. Pendant deux jours, ce parti a réussi à recueillir 50 000 signatures.

    Le chef du Mouvement Beppe Grillo a déclaré que son parti avait l’intention de parvenir à la « propagation de la démocratie en Italie ».

    Selon le représentant de ce parti Luigi Di Maio, un référendum serait une étape pour l’Italie sur le chemin vers le recouvrement de sa souveraineté.

    Lire la suite: http://french.ruvr.ru/news/2014_12_20/L-Italie-une-petition-sur-le-retrait-de-la-zone-euro-est-en-train-d-etre-signee-7522/

      +4

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  • TC // 20.12.2014 à 20h06

    On peut dire de Todd qu’il est narcissique, qu’il a une haute opinion de lui, qu’il ne pointe pas le vrai problème de nos sociétés ou encore qu’il a des oeillères vis-à-vis des USA mais une chose est sûre, il fait le constat accablant que l’Union Européenne et l’Euro ne fonctionnent pas et ne peuvent pas fonctionner.

    Son expertise des structures familiales, structures qui forment les sociétés, lui permet justement d’expliquer cet état de fait, ce qui rejoint l’analyse de François Asselineau sur le sujet, pour ne citer que cette autre personnalité que je connais et qui abonde dans ce sens.
    A chercher, d’ailleurs, je n’en vois pas d’autres qui remettent en cause le bien-fondé d’une union européenne sur le fait que les peuples des pays d’Europe sont fondamentalement différents et qu’ils ne sont pas solubles pour n’en former qu’un seul, au contraire de ce que l’idéologie européiste voudrait nous faire croire.

    Alors oui, même si l’analyse de Todd reste incomplète, elle a le mérite de pointer du doigt le coeur même du problème conceptuel de l’union européenne et l’écouter nous l’expliquer par son approche en tant qu’intellectuel fait énormément de bien. Du Todd comme ça, j’en boirais des heures !

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  • Ouallonsnous ? // 20.12.2014 à 20h14

    Bon article, mais ne sont ce pas les prémisses d’une répétition de « l’étrange défaite » de 1940, et la préparation d’un nouveau conflit contre un pays à désigner… quoique ?

      +1

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  • coinfinger // 20.12.2014 à 22h02

    Que Todd soit déconcerté par la violence , en Ukraine et ailleurs , me donne à penser qu’il n’a pas saisi toute l’importance de ses découvertes en matiéres démographiques . Et son public non plus , d’une certaine maniére : heureusement .
    Dans une méme ‘nation’ , mais c’est quoi ‘Nation’ sinon quelque chose comme une super alliance de tributs ou de clans : une super ‘famille’ : une population où hommes et femmes s’échangent .
    ( pour parler comme Lévy Strauss ) parallélement aux échanges de marchandises ou services , et par là mélangent leurs races , leurs langues , leurs croyances , etc …
    Que les autres ( que ceux de la nation) , puissent vouloir nous nuire , c’est en quelque sorte dans la régle du jeu . Mais si on en soupçonne à l’intérieur d’étre faux avec leurs mariages ‘ consainguins’ par exemple . Alors c’est comme dans un couple la bienveillance se transforme en soupçons , puis éventuellement haine et violence , d’autant plus forte que c’est abus d’amour .
    Les échanges ne sont plus , n’étaient pas , égaux . Les masques cachaient la perfidie , on entre dans le tragique , où spectateurs et acteurs sont séparés et dans les acteurs le choeur et le soliste . çà ne danse plus tous ensemble . C’est la guerre .

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  • Romuald // 20.12.2014 à 22h09

    « C’est notre dernier message
    Les hommes sont armés pour faire face.
    Toute vibration inférieure à Celle relevant de l’unité dans la Loi d’ Amour est hors du Plan, hors du Plan présent et s’exclut d’office du futur : c’est la chute et la mort.
    Tenir l’Epée sans désarmer, quelles que soient la pression extérieure, le hurlement des hommes,
    C’est la Volonté qui fait le Serviteur du Plan, le chevalier qui, par Amour et dévotion au Plan divin, va tout donner de lui-même, engager sa vie, sa conscience, son futur, sans rien connaître à l’avance de son destin.
    Sur Terre le nombre est petit mais leur puissance infinie.
    Celui qui se détourne un instant de la voie est perdu.
    Celui qui détourne son regard une seconde du but est perdu.
    Le temps des hommes impurs est compté.
    La Victoire des Justes est écrite. »

    http://www.clefsdufutur-france-afrique.fr/news/message-6-ange-michel/

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  • Serge // 20.12.2014 à 22h24

    Passons sur les sujets qui fâchent comme l’immigration ou le mariage homo (dit pour tous ) ,où je suis aux antipodes .
    Passons aussi sur la forme : le « génie » qui se la joue « autodérision » .Quand ça concerne son soutien au vote Hollande ,c’est un peu facile de s’en tirer comme ça …
    Je prends chez Todd, ce qui m’arrange .

    Il résume très bien la nature et les enjeux du conflit ukrainien,sauf qu’il fait preuve d’aveuglement idéologique en minimisant le rôle des EU.

    Ce qu’il dit sur la GB et le référendum écossais , le délitement de l’état est très intéressant .Ce n’est pas un « effet de manche » .Entre parenthèses,il aurait pu citer aussi John Napier dit Neper (ce n’est pas rien les logarithmes …),Gregory,Maclaurin,Maxwell…mais passons .
    Aussi loin que je remonte dans ma conscience politique ,la crainte d’une désagrégation de l’état a toujours figuré parmi mes principales préoccupations .
    Paradoxalement en apparence ,je considère que seul un état fort ,centralisé ,garant de l’intérêt général ,qui surplombe les intérêts particuliers ,est seul garant de mon indépendance d’individu,de mon esprit indécrottable d’indépendance d’esprit,voire « d’anarchiste » .
    Quand il n’y a plus cela ,c’est pire .C’est la tyrannie du féodalisme,c’est la guerre de tous contre tous où Raminogrobis croque les souris ,c’est la guerre et la barbarie .Je ne veux pas non plus d’une société réglée par le lobbying des assos qui ne représentent qu’elles mêmes et leurs petits fonds de commerces .
    Je suis pour l’échelle de l’état-nation jacobin.
    Il a raison : partout où l’état centralisateur attractif et producteur de haute civilisation ,se désagrège ,on a les mêmes résultats de régression et de violence .

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    • burno // 21.12.2014 à 02h08

      ce type est fou , mais ce n est pas nouveau
      assez hystèrique quand même l énergumène
       » we ll clean our land from the evil  » … ça en jette pas mal ou je ne m y connais pas …
      le pauvre , il ne parle pas très bien l anglais , et c est pourtant sur ce critère qu il a été choisi par les us ; apparemment , ils n ont rien trouvé de mieux ; pas terrible quand même ..
       » killed by invaders and sponsored by them subhumans  » ça ne veut rien dire ; mais on comprend quand même qu il traite les russes de sous hommes , ce qui est toujours sympathique , surtout si on est appellé à négocier avec eux …

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  • odjo // 21.12.2014 à 03h09

    Je n’ai rien a prioris sur les sujets traites ici par Todd.
    Ma remarque sera sur le language et la signification un peu bobo intellectuel d’utiliser le mot
     » atelier » dans un cercle intellectuel .
    J’ai appris un metier et travailler assez longtemps en ateliers, travaux manuel, pour etre choque de l’usurpation du mot pour des besoins de propager des idees certes interessantes mais tres loin des ateliers manuels veritable .

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  • purefrancophone // 21.12.2014 à 11h17

    Monsieur TODD , à 1h08 vous dites « ISIS n’est pas encore pire que le nazisme , ils n’ont pas décapités d’enfants  »
    ERREUR .Ils ont décapités des enfants Chrétiens en IRAK !!
    J’ai , entre autre , une image en tête du corps d’une petite fille de 6 ans environ , décapitée par ces barbares avec le reste de sa famille .
    Des filles de 11-12 ans enlevées , violées , vendues aux combattants , sont des crimes qui ne peuvent certes être comparés aux chambres à gaz , mais tout de même !!!!!!
    Doit-on chercher pire que le nazisme pour s’indigner?
    Non ; ce qui se passe avec ses barbares est immonde , ecoeurant , c’est un génocide des populations ne voulant pas se soumettre à cette idéologie mortifère .
    Ils décapitent comme vous vous écrasez une araignée , une guêpe ou un moustique !!

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  • lon // 21.12.2014 à 21h39

    Je comprends que certains puissent être irrités par Todd, sa prétendue « prétention » et parfois le ton de son discours, mais moi je vois un intellectuel de premier plan et le seul à l’heure actuelle que je peux écouter avec un sentiment proche de l’affection . On lui pardonnera aisément sa fixette négative sur l’Allemagne et son tropisme pro anglo , et on retiendra une des rares voix françaises de bon sens sur l’Europe, la Russie et l’Ukraine.

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    • observateur engagé // 22.12.2014 à 10h33

      Personnellement je considére davantage Hervé Juvin et Renaud Girard comme des intellectuels de 1er plan; Todd bien qu’intelligent fait partie, avec Zemmour, Renaud Camus et Finki, de la « second league »; il n’en demeure pas moins à cent lieues au dessus d’un Bruckner, par exemple.

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      • lon // 22.12.2014 à 22h12

        Pas un seul de ces zigues que je connaissais, à part Finki . Zemmour entendu parler c’est tout .
        Suis allé voir leurs pedigrees et vous laisse très volontiers l’entière responsabilité de votre classement, en admettant que Todd puisse se comparer une seule seconde à cet aéropage …..

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  • Spipou // 22.12.2014 à 02h17

    Je suis en train de regarder et d’écouter le début de la vidéo.

    Je suis toujours stupéfait quand je voir encore des gens qui s’affirment sans honte communistes ! Vous me direz, il y a bien des néonazis décomplexés… Mais c’est en Ukraine, pas en France.

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    • yann // 22.12.2014 à 14h04

      Il y a bien des gens qui s’affirment libéraux malgré les démonstrations quotidiennes de l’inanité de ces théories. Ou encore des européistes malgré l’échec patent de l’UE et de l’euro.

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      • deres // 22.12.2014 à 15h53

        Parce que les ennemis du libéralisme le confonde généralement avec le capitalisme de connivence qui n’a en fait rien à voir.

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        • yann // 22.12.2014 à 16h00

          Mais bien sûr. Il y a le gentil libéralisme et le méchant capitalisme. Ils ne sont surtout pas liés. De toute façon que le libéralisme ait un lien ou non avec le capitalisme n’exclut pas le fait que la base du libéralisme est fausse.

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      • Spipou // 23.12.2014 à 16h25

        Le libéralisme et l’euro ont fait périr des millions de gens en camps de concentration ou dans des rizières ?

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    • lon // 22.12.2014 à 22h18

      Moi aussi je m’affirme sans honte communiste, bien que je n’ai jamais lu une page de Marx ( zzzzz ) ni de Lénine , car mes convictions communistes découlent de mes convictions spirituelles .
      Il y a aussi aujourd’hui des gens qui s’affirment sans honte chrétiens et catholiques, malgré le lourd passif de l’église au fil des siècles.
      Vous saisissez la nuance ?

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      • Spipou // 23.12.2014 à 16h19

        Non.

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  • deres // 22.12.2014 à 10h29

    Il est clair que Hollande est déjà en campagne électorale. Il n’y aura plus de nouvelle tentative même timorée de réforme pour stopper le déclin de la France d’ici 2017. Juste du sociétal dans tous les sens et pour tous les publiques.

    Et les militaires ne font pas exceptions. Ils ont sacrifiés les budgets d’équipements au point de vendre les bijoux de famille (Un des frégates neuve de la Marine sera vendu à l’Egypte, un transport de troupe récent sera vendu au Chili, les 20 premiers Rafale commandés par les indiens seront pris sur les commandes françaises ce qui veut dire pas de nouveaux avions avant très longtemps pour l’Armée de l’air, la commande libanaise est aussi partiellement prise sur nos stocks, …). Le budget de la Défense est mensonger car basé sur des ventes de fréquences qui ont déjà 2 ans de retards et en auront encore. Idem pour les ventes immobilières qui se font finalement à bas prix à cause d’autres intérêts politiques. Et les OPEX sont systématiquement prévus à, la moitié de la valeurs des 5 dernières années ce qui fait un trou de 500 millions d’euros tous les ans. Et quand il s’agit de faire des économies, le pouvoir politique interdit tout ce qui est efficace comme la fermeture d’unités et de base par clientélisme.

    C’est pourquoi notre président annonce ne fanfare le droit d’association chez les militaires. Faire du sociétal pour camoufler le désastre. ce qui va conduire à un désordre encore plus grand bien entendu, mais à gérer après 2017 donc « ce n’est pas cher, c’est l’Etat qui paye ».

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  • Christophe // 22.12.2014 à 12h06

    Depuis le « hollandisme révolutionnaire », j’ai du mal avec Todd.

    Cela relevait franchement de l’hystérie, de la non-pensée absolue… rappelons que le caractère de Hollande était connu, et depuis longtemps.

    Donc Todd n’avait AUCUNE EXCUSE… Il a simplement été emporté, aveuglé par sa haine de Sarkozy… Au point de lancer des énormités absolues comme le « hollandisme révolutionnaire ».

    Cela pollue, au sens littéral, toute « réflexion » qu’il prétend faire par ailleurs.

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  • Spipou // 23.12.2014 à 16h30

    Au moins, après avoir regardé la totalité de la vidéo, il faut admettre que Todd s’avoue totalement dépassé par certains phénomènes contemporains, ce qui est effectivement mon opinion (il mise tout sur l’étude des structures sociales, et notamment de la famille, en négligeant totalement le facteur religieux, ce qui explique sans doute cela), mais peu importe. C’est une humilité qu’on peut mettre à son crédit, et qui n’est pas le fait d’un autre « penseur » extrêmement médiatisé, auquel il a été comparé dans certains commentaires.

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  • pascale // 25.12.2014 à 22h47

    Ce qui frappe près visionnage complet c’est que Todd maîtrise bien une lecture de l’histoire, celle de la démographie mais sous -estime d’autres dimensions telles que:

    – la lutte des classes: il n’analyse pas par exemple l’énorme creusement des inégalités qui s’est aggravé avec la crise, spécialement aux Etats-Unis;

    – la dimension spirituelle de l’homme: il raille la Manif pour Tous, sans sembler comprendre quel est l’enjeu derrière le mariage homosexuel tel qu’on le voit très bien se développer aujourd’hui un an après, à savoir la poursuite de la marchandisation de l’enfant et de la femme.

    – dans les phénomènes démographiues de même son approche n’est pas assez qualitative, s’agissant notamment de l’immigration. Il sous-estime les questions d’identité, comme par exemple ave l’Ecosse.

    Bref, il n’est pas très suprenant qu’il ne comprenne rien aux déveoppements récents, comme il l’admet lui-même avec humour. Il reste cependant un contributeur irremplaçable .

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    • PA // 29.12.2014 à 19h07

      Tout à fait d’accord avec vous Pascale. Todd nous donne un éclairage irremplaçable sur le monde actuel (en particulier sur la crise économique et politique européenne). Mais sa vision est parcellaire.

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      • Lesag // 29.12.2014 à 19h24

        Vous pouvez dire qui a une vision universelle?

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  • PA // 29.12.2014 à 21h10

    Peu de gens en effet. Mais j’écoute régulièrement le libre journal de la France libre sur radio courtoisie dans lequel interviennent régulièrement Alain Cotta et Jacques Myard; ils ne sont pas spécialistes des questions démographiques mais ont une vision plus large des problèmes. Sur les questions économiques et de politique étrangère leur vision est assez voisine de celle d’Emmanuel Todd.

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