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16.décembre.201916.12.2019 // Les Crises

Un gouvernement de conchieurs – Par Frédéric Lordon

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Source : Le moment Potemkine – Les blogs du Diplo, Frédéric Lordon, 13-12-2019

Comment explose une mutinerie ? Comme tous les soulèvements : par l’abus de trop. Sur le cuirassé Potemkine, l’arrogance des officiers, leur mépris aristocratique et leur brutalité ne sont pas encore parvenus à dégoupiller les matelots. C’est la viande qui va s’en charger. Ou plutôt les vers. Car la viande en est tellement infestée qu’elle pourrait courir toute seule jusqu’au bastingage. On approche du « point de trop » — mais ça l’officier supérieur ne le sait pas encore. Il pense simplement pouvoir ramener l’ordre en aboyant comme d’habitude, en compagnie du médecin-major venu engager son autorité scientifique pour certifier que la viande est parfaite — et que tout retourne à la normale. Gros plan sur la viande : elle n’est que grouillement. Le major : « Ce ne sont pas des vers ».

Édouard Philippe : « L’ambition portée par ce gouvernement est une ambition de justice sociale (…) Et surtout la seule chose qui compte, c’est la justice (1). »

Le major : « Cette viande est très bonne, cessez de discuter ».

Édouard Philippe : « Les femmes seront les grandes gagnantes du système universel de retraites (…) Les garanties données justifient que la grève s’arrête ».

Quand il se dirige vers son point critique, ce qu’il ne découvre toujours que trop tard, un ordre politique ne tient plus symboliquement qu’à un cheveu, ou à un mot — après, bien sûr, il lui reste la police. Or les mots, offenser par les mots, ç’aura été la grande passion de ce pouvoir. On ne pourra pas dire, en cette matière, qu’il ne s’est pas donné du mal. En réalité, il y est allé de bon cœur. C’est que tout dans sa nature l’y poussait. À l’image de son chef évidemment. Car avoir le naturel offensant, c’est vraiment lui. Les « riens », « le costard », « la rue à traverser », « les illettrées », à chaque fois on n’en revenait pas, et à chaque fois on n’avait rien entendu. Il a ça si profondément en lui que même les promesses — répétées — de s’acheter une conduite ne l’ont jamais désarmé : à ce stade d’incorporation, on se défait pas de soi. Il n’avait pas sitôt promis de ne plus parler à l’emporte-pièce (janvier) qu’il nous donnait du « Jojo le gilet jaune » et du « boxeur gitan qui ne peut pas avoir écrit ça tout seul — puisqu’il est gitan ». À la rentrée de septembre, fini, c’était juré. Mais le 4 octobre déjà il n’adorait pas la pénibilité qui « donne le sentiment que le travail est pénible ».

On dit les mots Potemkine, mais on dirait aussi bien les mots Orwell

Il y a cependant un type de propos, qui fera la marque particulière de ce pouvoir dans l’histoire, qui ne relève ni de l’insulte innocente et joyeuse, ni même du mensonge éhonté, mais d’autre chose, infiniment plus vertigineux en fait : les mots Potemkine, les mots « ce ne sont pas des vers » et « cette viande est excellente », avec les vers et la viande sous le nez. On dit les mots Potemkine, mais on dirait aussi bien les mots Orwell.

Édouard Philippe : « Nous proposons un nouveau pacte entre les générations, un pacte fidèle dans son esprit à celui que le Conseil National de la Résistance a imaginé et mis en œuvre après-guerre ».

À ce niveau, dévoyer les mots, c’est conchier les choses. Quand Édouard Philippe s’enveloppe dans le CNR alors qu’il détruit avec une froide méthode tous les acquis sociaux du CNR, il conchie l’histoire politique de la Résistance. Et voilà finalement la marque de ce gouvernement : c’est un gouvernement de conchieurs. Quand Attal et Montchalin osent que le suicide d’Anas n’est pas politique, ils conchient son lit de douleur, et peut-être sa tombe. Partout des conchieurs dans les palais. Buzyn ferme des lits « pour améliorer la qualité des soins » — conchie les malades. Vidal décuple les frais d’inscription des étudiants étrangers « pour mieux les accueillir » — conchie les étudiants étrangers. Pénicaud défait le code du travail « pour protéger les salariés » — conchie les salariés.

Par-delà tous ces offensés, cependant le tableau d’ensemble donne une idée élargie de ce dont il s’agit : ce qui est génériquement conchié, c’est le sens des mots. « Que les mots aient un sens, nous nous en foutons, mais alors totalement ; et nous ferons avec ce que nous voulons ». La question qui suit inévitablement demande ce qu’il est possible de faire « démocratiquement » avec des gens qui ont fait ça de la langue. Ici, l’imbécillité éditorialiste, qui répète que « la démocratie, c’est le débat, et le contraire de la violence » va bientôt tomber sur un os. Car le débat n’existe pas comme ça du seul fait de mettre en présence des hommes qui font du bruit avec la bouche. C’est d’ailleurs la chose la plus universellement ignorée de l’univers médiatique qui considère qu’il suffit de réunir des gens qui ne pensent pas la même chose pour avoir « un débat ». Les corridas qui se tiennent sous ce nom, organisées par les médias, où l’inanité le dispute à la foire d’empoigne, convainquent assez qu’il n’en est rien. Pour qu’il y ait un débat, il faut que soient réunies les conditions de possibilité du débat. À commencer par la première d’entre elles : le respect minimal du sens commun des mots.

Le débat n’existe pas comme ça du seul fait de mettre en présence des hommes qui font du bruit avec la bouche

Cette condition fondamentale piétinée, on comprend sans peine ce qu’il reste du débat : il reste « Le-Grand-Débat », spectacle taillé pour les canalisations de l’information en continu, où pendant des heures et des heures, Macron parle, parle, parle. Tout seul. Dans l’état où le macronisme a mis la langue, il ne peut y avoir comme « débat démocratique » que Le-Grand-Débat. Car on n’a pas de débat, grand ou petit, au milieu d’une langue détruite. À quoi pourrait, en effet, ressembler un débat sur les retraites en face de quelqu’un qui démolit tout, en jurant faire vivre l’esprit du CNR ? Et même, comment résister à l’envie de lui mettre une petite tarte ? Puisqu’en définitive, c’est le seul choix de réaction qui reste à disposition. On voit bien qu’on ne va pas commencer à discuter. Pas plus qu’il n’y a matière à discussion avec quelqu’une qui dit qu’elle ferme des lits d’hôpitaux pour améliorer les soins, etc. Discuter n’a plus de sens quand les mots ont été privés de sens. Légitimement, on envisage autre chose.

Mais alors, il ne faut pas venir se plaindre que « la violence, c’est le contraire de la démocratie ». Ou bien il faut adresser sa plainte à qui de droit : à ceux qui ont détruit la condition de possibilité, dialogique, du débat. Donc de la démocratie. De fait, dans 1984, on ne discute pas trop. Pour des raisons semblables : « la paix, c’est la guerre », « la liberté, c’est l’esclavage », et « l’ignorance, c’est la force », ça ne fait pas une très bonne base.

Qu’Orwell revienne en force dans la conscience commune, même Alain Frachon qui régale le lecteur du Monde de ses pénétrantes analyses internationales, s’en est aperçu. Quoiqu’en fait non. Pour Frachon, Orwell, c’est en Chine. Trente millions de téléphones portables Ouïgours sur écoute — orwellien. Et « “1984” illustre de façon prémonitoire ce qui se passe dans la Chine de Xi Jinping ». Avec une telle analyse, en effet, on se sent tout pénétrés. Heureusement, c’est en Chine, quel soulagement. Chez nous, rien de tout ça. Pas d’écoutes, pas d’interpellations préventives, pas de reconnaissance faciale, pas non plus d’assistant-flic Amazon ou Apple (d’ailleurs l’équivalent du « télécran » dans tous les foyers de 1984), bref pas de « tyrannie 2.0 » (de nouveau pénétrés). Quand Frachon ne parvient même pas à apercevoir ici les formes les plus caricaturales de l’orwellisme, comment en verrait-il les plus subtiles ?

On ne comptera donc pas sur lui pour réaliser que la démolition de la langue, en son noyau de sens, porte à son comble la démolition des institutions de ladite « démocratie » : institutions de la représentation qui ne représentent plus, institutions de la médiatisation qui ne médiatisent plus, et maintenant, donc, institution — la plus fondamentale — de la langue et de la signification qui ne signifie plus. Après quoi on se scandalisera que les gens choisissent l’action directe plutôt que « le débat ».

Réellement, s’il y a un seul motif d’étonnement, c’est qu’ils aient été si patients avant de s’y résoudre, qu’ils aient accepté d’aller ainsi au bout du bout de la faillite institutionnelle généralisée pour constater l’impasse. L’impasse des mots Orwell. Mais ne faudrait-il pas parler plutôt des mots Potemkine ? Car eux ne terminent pas dans une impasse. Ils déclenchent le moment Potemkine. Le moment Potemkine, c’est celui où, sous un abus de trop, la légitimité est détruite par le sentiment du scandale, et avec elle le consentement et ce qui restait de respect. Alors les matelots jettent les officiers à la mer et prennent collectivement les commandes du bateau.

Frédéric Lordon

Source : Les blogs du Diplo, Frédéric Lordon, 13-12-2019

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Commentaire recommandé

Ali Salmi // 16.12.2019 à 07h37

Une pure merveille, cet article! Je l’ai lu sur le blog du diplo, et je viens de le relire sur votre site. Disons que M.Frederic Lordon a cogné dur, et il a bien fait. La référence au Potemkine est magnifique !

83 réactions et commentaires

  • Ali Salmi // 16.12.2019 à 07h37

    Une pure merveille, cet article! Je l’ai lu sur le blog du diplo, et je viens de le relire sur votre site. Disons que M.Frederic Lordon a cogné dur, et il a bien fait. La référence au Potemkine est magnifique !

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  • Berrio // 16.12.2019 à 07h47

    Il semblerait que pour défendre les valeurs de la République la LAREM ne présentera pas de candidat contre le RN à Hénin Beaumont

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    • degorde // 16.12.2019 à 10h16

      Cette petite chose dit beaucoup sur LREM

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  • Roberto Paravano // 16.12.2019 à 07h47

    Le prix à payer sera sûrement et malheureusement élevé pour reconstruire un CNR …
    Excellent article, merci

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  • Fritz // 16.12.2019 à 07h56

    1614-1789 : il a fallu que les rois de France ne réunissent pas les États-Généraux pendant 175 ans pour qu’enfin la Révolution éclate, beaucoup trop tard.
    1983- ? Faudra-t-il attendre 2158 pour qu’enfin les conchieurs qui détruisent nos retraites, nos services publics, notre économie, nos territoires, notre pays, soient jetés par-dessus bord ? Pour qu’enfin nous prenions les commandes du paquebot France ?

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    • Précis // 16.12.2019 à 11h18

      A ceci près qu’à l’époque il n’y avait pas internet, la plupart des gens ne savaient pas lire, et n’avaient rien connu d’autre que la monarchie. De plus, pourquoi fixer 1983 comme date de départ ? Autant remonter jusqu’à Pompidou.

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    • Owen // 16.12.2019 à 11h32

      La société du Potemkine était encore celle de l’action. Le chef pouvait justifier le réel déplaisant, en invoquant une nécessité, mais pas le nier.
      Aujourd’hui, la société est celle de la communication. Le langage n’est plus un instrument d’action, mais de néantissement du réel.Celui qui tient le langage tient le pouvoir. Et il faut se mettre à jour: par exemple, on connaît le mensonge, qui est réfutable (les vers dans la viande) pas la non information, qui modifie la présentation du réel (la grève est une contrariété pour les usagers, pas un moyen de protestation contre les conditions de travail).

      Ted Turner, le créateur de la CNN, avait dit que la massification de l’information et l’intantanéite médiatique des événements empêcheraient les guerres, car tout se saurait immédiatement. Il n’y aurait pas eu de Viet-Nam ni de camps de concentration des juifs. L’opération Iraqi Freedom a démontré l’inverse.

      Il nous manque un nouveau Saussure, pour partager la compréhension de ce qui nous arrive avec le langage. La contribution d’Orwell à été utile, mais pas suffisante. Les GJ ont démontré que ce n’est pas tant la digue Républicaine qui protège la démocratie, que le barrage médiatique qui l’empêche.

      Je pense aussi que ce sera pour 2158. Sachant que d’ici là, ceux qui détiennent le pouvoir auront à conduire le langage pour préserver la caste devant l’épuisement des ressources terrestres.

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      • Sam // 16.12.2019 à 22h10

        Le pouvoir a toujours résidé dans le langage. Le tribun qui parle à la tribune devant la tribu. D’où je suis parfaitement d’accord que la « digue républicaine » et ses institutions en carton ne garantissent en rien la démocratie, et le barrage médiatique est le vrai pouvoir, détenu par l’oligarchie.
        Je reste néanmoins plus optimiste, le mondialisme a vécu et n’est plus animé que par des gens à la médiocrité abyssale, égalée seulement par leur cupidité et leur absence totale d’empathie.
        En France, c’est Macron qui va réussir le tour de force de mobiliser la population entière contre leur projet morbide, à chaque fois que l’un d’eux parle c’est 50000 personnes de plus dans la rue.

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        • Grd-mère Michelle // 17.12.2019 à 14h59

          @Sam Faux: le pouvoir a toujours résidé dans la force brutale (physique, puis armée) de protection de la tribu d’un individu ou d’un groupe d’individus.
          La tribu(ou le peuple, ou la Nation) n’accepte la domination du chef que dans la mesure où elle CROIT que celui-ci(ou celle-ci, étant donné la progression du droit des femmes) est la personne adéquate pour la protéger des autres tribus, toujours plus ou moins menaçantes(et, même si elles ne le sont pas, l’expansionnisme, en termes de territoires ou de parts de marché, invente des menaces-voir la russophobie délirante actuelle).
          Le langage (et sa perversion) n’est qu’un outil de domination, il intervient donc pour convaincre le peuple d’accepter d’être dominé par un-e tel-le ou un-e autre, surtout depuis l’après-seconde guerre mondiale où les Nations se sont pourtant unies pour éviter les désastres et les horreurs de la guerre, et ont décidé de se parler pour résoudre leurs conflits plutôt que de se battre(stratégie de la diplomatie).
          Alors, en effet, le langage(et, aujourd’hui plus que jamais, les chiffres) est devenu prépondérant dans la conquete du pouvoir de domination.

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          • Sam // 18.12.2019 à 08h54

            La force, physique ou financière, n’est qu’un moyen pour prendre la parole et confisquer la tribune.

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          • Grd-mère Michelle // 19.12.2019 à 16h59

            @Sam Pas d’accord: comme je l’ai expliqué(si vous m’avez bien lue), la parole à la tribune (et donc dans les médias) n’est que le moyen de soumettre la population à la volonté de domination du tribun.
            Cette parole et cette domination ne deviennent totalitaires que lorsque les médias lui emboîtent le pas, ne remplissant pas leur rôle et leur engagement éthique d’information correcte, complète(voir l’exemple de Lordon au sujet de « la Chine de Xi Jinping » selon Frachon)
            Pas étonnant, cette prosternation/prostitution des médias (et de leurs journalistes/collaborateurs-trices)qui ne sont plus que des entreprises commerciales actrices du système néo-libéral, engagées dans la monstrueuse compétition internationale qui est en train de détruire la vie, ainsi donc que l’humanité et son formidable outil de paix et de coopération: le langage parlé et écrit.

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  • konrad // 16.12.2019 à 08h07

    C’est ça le scandale, l’inversion du sens. Les mots pervertis pour leur faire dire ce qu’ils ne disent pas. C’est le comble de l’abjection et je suis totalement d’accord avec Lordon, cela ne peut que conduire à une révolte violente. On ne peut bafouer ainsi les mots sans en récolter l’infamie dont ceux-là les ont habillés. Je n’avais jamais senti cette haine qui me saisi pour aucun avant eux. Cet article m’aide à comprendre que ce sentiment est partagé et qu’il a sa raison.

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    • Larousse // 16.12.2019 à 10h49

      Inversion du sens, perversion de la sémantique et vocalisation de mantras (par répétition d’affirmations sans démonstration réelle), voilà la pratique politique du président Macron et de toute sa cohorte : du gouvernement aux parlementaires.

      Quand le 1er ministre affirme que les femmes seront les grandes gagnantes , il ment par omission parce qu’il ne dit pas sur quelle base : temps complet ou temps partiel imposé, pareil pour la retraite à 1000 euros puisque la moyenne du minima retraite est déjà aux environs de 900 euros; pareil pour les paysans – rien n’est clair, sur quelle base de calcul ? alors que l’argent peut facilement se trouver pour une retraite minimale agricole (par de meilleurs prix de vente et un prélèvement fiscal sur les marges agro-alimentaires des centrales d’achats, sans compensation sur les prix de vente aux consommateurs évidemment !)

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      • Fritz // 16.12.2019 à 14h22

        Au surplus, personne n’ose relever que cette affirmation du Premier ministre est une insulte au principe d’égalité affiché par notre devise nationale.

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        • Recits d’Yves // 19.12.2019 à 08h16

          Je souscris. L’argument « femme » devenu mot de com’ dans la politique spectacle est en réalité la preuve visible que l’objectif avoue est bien de rendre divisible la République indivisible. Le but ultime étant d’en finir avec la collectivité et le commun pour vénérer l’individu, à la fois producteur et consommateur du néolibéralisme.

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    • Pfff… // 16.12.2019 à 13h39

      Pas d’accord. Le scandale n’est pas dans « l’inversion du sens », mais dans la réalité que produit cette inversion. Autrement dit le dévoiement des mots n’est qu’un instrument. S’en prendre aux mots dévoyés est une erreur. Autant s’en prendre au couteau qui a servi à tuer, à en oublier et le meurtrier et le mort…

      Le « comble de l’abjection » est dans les faits: une société riche qui rend plus riches les riches, au détriment du plus grand nombre, et des politiques de court terme qui nient l’humanité et ce qui rend sa vie possible sur Terre.

      Je ne suis en colère contre ces mots que parce qu’ils ont un effet dans le réel, sur les corps.

      Sinon, c’est du fétichisme linguistique.

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    • TZYACK // 16.12.2019 à 18h47

      Nous avons oubliés trop de simples maximes de bon sens pour guider notre vie : « Qui sème le vent récolte la tempête ! »

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  • RGT // 16.12.2019 à 08h18

    Comme d’habitude, du grand Lordon, et avec, comme d’habitude un maniement remarquable de la langue française d’une concision exemplaire que feraient bien de prendre en exemple « nos » chères « élites » bouffies de suffisance.

    Je ne m’auto-flagelle plus depuis plus de 40 ans à consulter les médias dominants (particulièrement audiovisuels) mais je dois bien sur en supporter leurs « bienfaits » par le biais de mes cons-génères qui pratiquent la génuflexion devant leurs « maîtres » sans réfléchir un seul instant à l’absurdité de leurs propos.

    Et aucun de tous ceux qui sont béats devant ces « grands penseurs » n’évoquent la simple possibilité que ces « élites » commencent à appliquer à leurs propre statut toutes les propositions qu’ils imposent à la population des gueux.

    Le jour où un gouvernement proposera d’harmoniser les « régimes spéciaux » des « serviteurs de la république » un très grand pas sera franchi mais il n’est pas près d’arriver.

    Quand on se contente seulement de constater que quelques mois passés à buller dans un ministère en prononçant un petit discours bien nauséabond permet à son bénéficiaire de profiter à vie d’une « retraite bien méritée » pour « services rendus à la nation » ou que les énarques bénéficient d’un emploi à vie (même s’il n’y a aucun poste disponible) on s’aperçoit que « l’équité » à encore de beaux jours devant elle.

    Le jour où la population (chiens de garde compris) comprendra que le seul objectif de ces « grands hommes » consiste à veiller sur les intérêts de leurs amis en leur évitant des contraintes « honteuses » et à voter de nouvelles taxes leur permettant de garantir leurs revenus disproportionnés un grand pas sera franchi par l’humanité toute entière.

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    • Guadet // 16.12.2019 à 15h02

      « le seul objectif de ces “grands hommes” consiste à veiller sur les intérêts de leurs amis »
      Oui, sans doute, mais c’est pour la bonne cause : pratiquer le darwinisme social qui permettra de se débarrasser des pauvres et des assistés en les faisant mourir de faim, ce qui fera baisser la population mondiale et donc le taux de CO2, tout en améliorant la race humaine et sa prospérité. Ce merveilleux projet humaniste était déjà celui que partageaient dans les années 1930s les nazis et les libéraux.

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  • Louis Robert // 16.12.2019 à 08h53

    Ne reste plus qu’à savoir jusques à quand les Français, devenus légendairement « patients », accepteront d’être si profondément, si parfaitement méprisés par ceux-là mêmes qu’ils ont eux-mêmes « élus », … leurs dites « élites ».

     « Quousque tandem abutere, Catilina, …?»

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  • jules Vallés // 16.12.2019 à 10h07

    « Et même, comment résister à l’envie de lui mettre une petite tarte ?  »

    Non ,non contrairement à ce que signifie le CNR, ce sera un CNNR (conseil national de non-résistance) à l’envie de lui (leur) mettre, et non pas une petite tarte, mais une GROSSE claque !

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  • degorde // 16.12.2019 à 10h14

    Superbe article comme F. Lordon nous y a habitués. Un petit mot, l’exemple du journaliste, je devrais mettre des parenthèses est bien choisi. Cet éditocrates du Monde s’est particulièrement distingué lors de l’arrestation de Assanges à Londres; il a publié un article reprenant mot à mot les accusations de la CIA affirmant que Assanges était lié au gouvernement soviétique.
    On ne peut pas être plus infâme et plus vulgaire.

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  • christian gedeon // 16.12.2019 à 10h19

    Une petite note dissonante au milieu du concert de louanges à la gloire de M. Lordon. Ben non en fait. on n’en est pas au Potemkine,tout au plus à la Sardine,et encore. Que les Français en général aient l’impression d’être cocus,personne n’en disconvient. Mais ce cocufiage ne date pas de M. Macron,ni de M. Hollande. ils ont eu le temps de s’habituer à porter des cornes,n’est ce pas?Vous vous rappellez de la CECA,la communauté du charbon et de l’acier. la France n’ a plus ni charbon ,ni acier….l’Allemagne si. De Maastricht? et de Lisbonne? J’en passe et des meilleures. M. Lordon,qui est dans la rue aujourd’hui? et qui « bloque  » la France? Vous connaissez la réponse. Non,l’équipage du France(tiens un autre naufrage) n’est pas près de balancer ses officiers par dessus bord. Canot ou cuirassé? je penche pour le canot.

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    • Ellilou // 16.12.2019 à 11h29

      Il semblerait donc que moi, petite immigrée vivant parmi vous depuis toute petite, j’aurais plus confiance dans les Français(e)s que vous camarade. Quand cet amour et cette admiration vacillent (rarement mais ça arrive…) je me souviens de vos plus beaux moments nationaux et notamment (parmi tant d’autres) qu’en pleine seconde guerre mondiale, alors que votre beau pays était plongé dans les ténèbres et souffrait sous l’oppression, des femmes et des hommes pensant à l’avenir ont rédigé un programme pour « après » qui portait le si joli nom de « Jours Heureux » 🙂

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      • vert-de-taire // 16.12.2019 à 13h53

        Oui une minorité
        et il y avait 30% de communistes aux élections,
        et encore beaucoup d’armes et de gens entrainés à les utiliser ..
        ça rendait prudent..

        Nos plus hauts dirigeants (représentés au MEDEF) nous disent que leur but est de casser toutes les réalisations de ce programme du CNR …
        Ils ont déclaré la guerre à la Liberté, à un régime démocratique.
        La macronie est de fait en guerre, avec toutes les violences que cela implique, avec toutes les infamies, passe-droits ..

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  • sainsaulieu gerard // 16.12.2019 à 10h33

    Pourquoi lâcheraient-ils quoique ce soit ? Ils ont déjà fait très fort. Comment réagissons-nous ? En souriant d’aise à la lecture d’un texte virulent ? Mes enfants n’ont aucune conscience politique, mes petits enfants encore moins. Juste trouver un bon boulot, un conjoint et consommer modérément. Ils seront la classe moyenne de demain. Celle qui aura horreur de la violence et du monde politique mais qui applaudira à un reportage sur la détresse des ours blancs qui se trouvent confrontés au dérèglement climatique.
    Il nous faut inlassablement mettre à plat, pour ces gens difficiles à convaincre, les turpitudes de nos dirigeants et de ceux qui les soutiennent. L’ignominie est banalisée. Il faut, pas seulement être pédagogues, mais avoir un contenu à la hauteur de notre indignation alimentée par la violence des faits. Et cela à contrecourant de la presse nationale si perversement bien faite. Je ne vais pas les faire changer d’avis en leur présentant un exemplaire de « la décroissance ». Ils auraient un sourire condescendant. Que faire pour changer ce sourire en un intérêt plein d’empathie.
    Un grand-père un peu déboussolé, mais encore vivant.

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    • sainsaulieu gerard // 16.12.2019 à 10h42

      Que faire ? , mais si je le savais nous les aurions déjà chassé depuis longtemps Faut-il retrouver l’esprit des cahiers de doléances dans une forme modernes. Miser sur le développement d’un esprit de conviction, aligner leur turpitudes consciencieusement pour être convainquant auprès de ceux que le Monde ou Libration anesthésient quotidiennement.
      Le grand-père

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      • lois-economiques // 16.12.2019 à 11h13

        « Que faire ?  »
        Rien.
        Il suffit d’attendre la prochaine grande crise qui ruinera à jamais les dogmes sur lesquels est assis le capitalisme :
        – Toute type de travail enrichie le système
        – Cet enrichissement n’a pas de limite connu
        – L’enrichissement fini par ruisseler sur l’ensemble de la société.
        Quant les personnes comprendront à la lumière de la prochaine grande crise du capitalisme (désormais éminente) que ces 3 dogmes sont faux, qu’ils ont été bafoués pendant des années avec des postulats faux, alors plus rien n’arrêtera la révolte.

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        • Précis // 16.12.2019 à 11h34

          @lois-économiques Je crains que vous ne rêviez tout haut. Il ne me semble pas que quelque crise que ce soit puisse éveiller les endormis qui ne savent ni réfléchir, ni penser autre chose que ce que le maître dit, même lorsque cela n’a aucun sens. Les gens que je côtoie sont tous maîtres émérites en déni et bêtise profonde.
          En cas de (nouvelle) crise, il suffira au maître de dire que c’est la faute aux russes, aux chinois ou qui vous voulez d’autre (sdf, chômeurs, brexiteurs…), et qu’il convient de se retrousser les manches et de se serrer la ceinture pour traverser la tempête, pour que le noyau dur de la bêtise humaine marche en rang.

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          • lois-economiques // 16.12.2019 à 11h52

            « Même Jean-Claude Trichet, qui avait à peu près le sens politique d’une bordure de trottoir, s’inquiétait en 2011 que s’il fallait sauver les banques à nouveau, les gens cette fois prendraient les fourches. Au point où en sont venues les choses depuis, et « gilets jaunes » aidant, il y a en effet de bonnes chances qu’au deuxième épisode elles sortent des râteliers.  »
            Frédéric Lordon.
            Je pense exactement la même chose.

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    • Louis Robert // 16.12.2019 à 12h59

      « Que faire pour changer ce sourire…? »

      Ce sourire de la Bête est grimace permanente. Elle ne disparaîtra que le jour où, ce pays étant mis à l’arrêt complet aussi longtemps qu’il le faudra par la masse citoyenne, empêchée de fuir, ladite Bête privée de toute raison d’être, expirera.

        +6

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    • Pinouille // 17.12.2019 à 16h53

      « Mes enfants n’ont aucune conscience politique, mes petits enfants encore moins. Juste trouver un bon boulot, un conjoint et consommer modérément. »
      S’ils sont heureux ainsi, n’est-ce pas ce que l’on peut leur souhaiter? Perso, je trouve cette aspiration saine et raisonnable. Les problèmes surviennent quand elle devient impossible à réaliser.
      Que leur souhaiteriez-vous? Participer à la révolution qui renverserait le système actuel? Soit. Et une fois la chose faite, ne pas trouver un bon boulot, pas de conjoint et ne pas consommer modérément…? Dans ce cas, quoi d’autre?
      Je vous avoue ne pas comprendre.

        +2

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  • COT // 16.12.2019 à 11h36

    Mr Lordon, que j ‘apprécie au demeurant,devrait et il l’a sans doute déjà fait se re-pencher sur une des causes, sinon la cause qui est la privatisation d’un bien commun,la monnaie,

    Le reste est hors sujet

      +6

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    • lois-economiques // 16.12.2019 à 12h08

      Pendant des milliers d’années, la monnaie c’était l’or.
      Ce n’est que très récemment (1972) que la monnaie a été décorrélé du support Or.
      Et la gestion de la valeur de la monnaie n’est pas du domaine du privé que je sache.
      Donc votre remarque est sans fondement.

        +0

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      • christian BERNARD // 16.12.2019 à 17h26

        …. heu … les banques centrales sont des personnes relevant de la sphère privée !

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    • SanKuKaï // 16.12.2019 à 15h54

      Concernant la monnaie, F. London a parfaitement décrit les tares de l’Euro dans cet article dès 2010 et suggère déjà la monnaie commune façon J Sapir:
      https://blog.mondediplo.net/2010-05-07-Crise-la-croisee-des-chemins
      Je ne sais pas s’il y a des articles antérieurs.
      En 2013 il commet un nouvel article pour suggérer une monnaie commune sans l’Allemagne.
      https://blog.mondediplo.net/2013-05-25-Pour-une-monnaie-commune-sans-l-Allemagne-ou-avec

      Relire ces articles presque 10 ans après en les confrontant aux évènements rend les analyses de F. Lordon assez impressionnantes.

        +9

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  • lon // 16.12.2019 à 11h37

    Au risque de me faire censurer , je plussoie Lordon sur Frachon, cette nullité crasse ; et s’il n’y avait que lui à Le Monde .. Frachon c’est toute la bêtise institutionnalisée, Orwell c’est forcément en Chine, le fascisme c’est forcément le RN , et la Chine qui se dégage de l’emprise technologique américaine c’est forcément un nouveau  » rideau de fer  »
    Dernière veulerie médiatique en date ( faut que j’arrête de les lire c’est déprimant ), la correspondante machin chose au Royaume Uni de Libération qui laisse entendre en gros titre que Jeremy Corbyn a perdu les élections à cause de  » l’anti sémitisme endémique au Labour sous sa direction  » ….ah ben tiens oui diantre, si les électeurs des régions industrielles du nord de l’Angleterre ont voté Johnson, c’est parce qu’ils en voulaient à Corbyn pour son  » anti sémitisme  » ….hallucinant .

      +29

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    • vert-de-taire // 17.12.2019 à 09h14

      NON je ne le connais pas mais je suis certain que Frachon n’est pas « toute la bêtise institutionnalisée ».

      Il dit ce qu’il croit que ses maîtres attendent de lui.
      Il fait là où on lui dit de faire en bon mercenaire : soldat rétribué pour une guerre.

      L’attitude de prendre les gens pour des bacs à douche est une attitude de bac à douche.
      Chacun est pris plus ou moins volontairement dans un contexte, un Système capitaliste qui détermine les actes, gère le temps, l’espace, nos vies.etc etc

      La condition dans laquelle chacun se trouve est déterminante, personne ou presque n’en assume toutes les implications (cela n’a pas de sens).

        +2

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  • jean-pierre.georges-pichot // 16.12.2019 à 11h52

    Bien sûr il y a Frédéric Lordon pour dire cette évidence que j’ai peu entendu relever alors qu’elle m’avait sauté aux yeux : parler de ‘débat’ à propos de la tournée des maires exécutée par Macron, avec cortège de police militarisée, vidage des rues, tri soigneux des participants qui avaient le droit de lire leur papier préalablement soumis à la censure du maître avant d’entendre sa leçon d’une heure sur le sujet en réalité choisi par lui-même : bref, ce cirque, n’avait rien d’un débat. C’était ce que les rois faisaient aux parlementaires réticents sous le nom de ‘lit de justice’, c’est à dire une fessée symbolique. En résumé, le message est toujours le même : « vous n’aviez pas compris que j’ai raison parce que le patron a toujours raison. Et maintenant, à la niche ! » C’est cela que nos journalistes appellent un débat. Normal : ils n’ont jamais rien connu d’autre avec les hommes de pouvoir.

      +33

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  • jean-pierre.georges-pichot // 16.12.2019 à 12h04

    Le problème pour les marins qui jettent les officiers par-dessus bord, c’est qu’immédiatement après, ils élisent un Trotsky. Alors, en vous souvenant des marins de Cronstadt, il va falloir imaginer quelque chose….

      +8

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    • Lois-economiques // 16.12.2019 à 13h52

      Trosky n’a pas été élu, revoyez votre copie.

        +3

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      • ouvrierpcf // 16.12.2019 à 16h07

        VOICI ma copie Le soviet surgit au moment de la lutte révolutionnaire la plus aiguë. Mais en réalité les masses ouvrières
        avaient déjà entrepris de le créer dès le début de la révolution à travers les différentes formes de
        représentations dans les usines et dans les ateliers. . Nous proposons à chaque usine, à chaque
        atelier, à chaque profession, qu’ils élisent des députés, à raison de 1 pour 500 ouvriers. Les députés de
        chaque usine ou atelier constituent un comité d’atelier ou d’usine.
        Petersbourg était en 1905 le centre de tous les événements, et dans la capitale même, le soviet était le
        centre de tout le mouvement, et ce, avant tout, comme l’a dit Trotsky, « parce que cette organisation
        prolétarienne, purement de classe, était une organisation de la révolution comme telle ». « Le soviet
        des députés ouvriers, dit celui qui en fut le président, surgit comme une réponse à des besoins
        objectifs, engendrés par le cours des événements, d’une organisation qui ait une autorité, regroupe
        toutes les masses dispersées de la capitale, unisse les tendances révolutionnaires au sein du prolétariat,
        soit capable d’initiative, se contrôle automatiquement elle-même, et surtout, puisse su

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        • lois-economiques // 16.12.2019 à 19h23

          Vous confondez 1905 avec 1917.
          La révolte des marins de Kronstadt contre le pouvoir bolchevique se déroule en Russie soviétique en mars 1921.

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          Alerter
          • ouvrierpcf // 17.12.2019 à 10h38

            ah bon les rappels historiques vérifiés c’est de la confusion alors ah oui

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            • lois-economiques // 17.12.2019 à 15h04

              Je ne mets en cause vos écrits je dis que le Trotski y qui a maté la révolte du Cronstadt n’était pas un élu du peuple.
              C’était une dictature (soit disant du « prolétariat ») suite à un coup d’Etat.
              Le communisme a échoué en tout lieu et en tout temps.

                +0

              Alerter
    • Omelette // 16.12.2019 à 14h40

      Le problème, surtout, c’est que Lordon, et c’est de bonne guerre si j’ose dire d’un point de vue militant, a laissé l’histoire ouverte et en suspens, comme si on racontait la Commune de Paris sans mentionner la Semaine Sanglante. Les marins furent condamnés à mort, déportés, emprisonnés, certains s’exilèrent et la sévérité des peines fut bien sûr fonction de la position sociale des accusés ; le tsarisme (Poemkine), le pouvoir soviétique (Cronstadt), la république bourgeoise (Commune) n’ont finalement, et malheureusement, pas tant tremblé que ça.

      Loin de moi l’idée de suggérer que l’imagerie de la révolte du cuirrassé Potemkine n’est pas puissante, a fortiori sous sa plume, mais plutôt qu’il manque encore chez les tribuns la faculté à se projeter dès maintenant dans le coup d’après, une fois le pouvoir populaire conquis par les urnes et/ou la rue.

      Comment anticiper de manière efficace la spéculation sur la dette, la fuite des capitaux, les embargos, l’intensification de la propagande, le financement en sous-main (et le dévoiement) de tous les projets séditieux internes, le sabotage de l’ombre de réseaux réactionnaires (renseignements, armée, police, justice, élites du public et du privé), et pourquoi pas la répression ouvertement militaire, qui ne manqueront pas de s’abattre sur la population ?

        +9

      Alerter
      • vert-de-taire // 17.12.2019 à 09h55

        Mauvais procès à Lordon sur ce point : les massacres des révoltés par les opresseurs.
        Il le dit, les capitalistes ne se laisseront pas faire, ce sera sanglant.

        Mais quel penseur infiniment respectueux des libertés osera prescrire un après ?
        Ce serait s’imposer, atteinte, violation de principe premier : le libre-arbitre individuel et collectif, ou plutôt, ce qu’il en reste en bon spinoziste.

        Cela-dit, nous butons tous comme des mouches sur une vitre: comment s’y prendre pour reprendre le pouvoir ?

        Une des choses à penser à mon avis est d’oublier les capitaux et leur fuite. Ce sont des virtualités.
        Le capital, les comptes bancaires ne sont QUE des mémoires informatiques volatiles.

        Qu’ils partent n’a pas plus de sens que de fabriquer de la monnaie de monopoly.
        Ce qui compte est notre capacité à organiser la société pour bien vivre.
        Le capital accumulé EST l’aménagement du territoire, les routes et les ponts, les véhicules et engins, les câbles et les tuyaux, les usines et les ateliers, les bâtiments, les prés, les champs les forêts les étables … et la population, son savoir-faire ses besoins ses contraintes ses envies, sa conscience sociale …

        Alors oui, il faudra penser le besoin d’acquérir (comme Nation) des biens, des ressources hors du pays.
        Et oui, la dépendance, l’intrication commerciale est un soucis à prendre en compte, surtout face à l’Empire et ses démentes capacités de nuire.

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        • Grd-mère Michelle // 17.12.2019 à 19h24

          « … comment s’y prendre pour reprendre le pouvoir? »
          Oublions le POUVOIR, et concentrons-nous sur le DEVOIR, vis-à-vis de l’avenir de notre progéniture et de celle de nos voisin-e-s du monde entier.
          « Tout pouvoir est maudit » a chanté François Béranger sur le disque « Joues pas avec mes nerfs ».

          « Alors oui, il faudra bien penser le besoin d’acquérir (comme Nation) des biens, des ressources hors du pays » AIE, AIE, AIE! Se relever pour mieux sauter dans le gouffre de la consommation débridée, sans égard pour les nuisances causées par les transports?
          Besoin d’acquérir QUOI? La France, avec ses sols multiples, ses eaux vives, ses forêts foisonnantes, son climat tempéré, la beauté et la diversité de ses paysages, ses cultures ancestrales, l’inventivité, l’ingéniosité, l’habileté et l’ardeur au labeur des français-e-s est un des pays les plus riches du monde! Son besoin de « grandeur » a toujours nui à sa santé(sociale et mentale).
          Aucun besoin d’acquérir quoi que ce soit: la solution, c’est le partage et la solidarité, avec pour première ambition de devenir un pays où tous les habitant-e-s mènent une vie digne, où l’être(satisfait de vivre) prime sur l’avoir(des tas de trucs inutiles et très chers).
          C’est d’ailleurs le cas de tout le continent européen, absurdement gagné à l’idéologie industrielle, à la facilité et au confort de tout faire faire par des machines qui à présent contrôlent nos moindres faits, gestes et paroles, pendant que nous errons, malades de désespoir et de confusion, à la recherche de solutions.
          « C’est le fond qui manque le moins » J.De la Fontaine

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          Alerter
  • bm607 // 16.12.2019 à 12h12

    Ce qui reste démoralisant je trouve c’est aussi ce genre d’info :
    « La confiance accordée par les Français à Emmanuel Macron et à son premier ministre Edouard Philippe est en hausse de 2 et 4 points respectivement sur un mois, selon un sondage Elabe diffusé lundi. Au total, 30% des personnes interrogées accordent leur confiance au chef de l’Etat pour affronter les problèmes du pays et 65% ne lui font pas confiance, dont 38% «pas confiance du tout» (+ 2 points), selon cette étude d’Elabe pour Les Echos et Radio Classique. Edouard Philippe, qui avait comme Emmanuel Macron perdu 5 points le mois précédent, en regagne 4, à 30% d’opinions favorables. 62% (-1) des Français ne font pas confiance au Premier ministre. »
    https://www.lefigaro.fr/flash-actu/la-confiance-macron-et-philippe-en-hausse-20191216

    Comment ces 2 là peuvent-ils progresser dans l’opinion ?
    Et, même si on suppose des chiffres ajustés pour plaire aux échos (qui ne doivent pas porter des grévistes dans leur cœur), ça veut dire que, si on enlève 2 à 3% de types qui ont des intérêts dans la politique de casse sociale de Zupiter et les 5-10% qui préfèrent volontairement lui accorder leur vote que de voir se développer des mouvements populaires, il reste quand même pas loin 20 % de types qui ont la conscience politique d’un boulon de 8 et apprécient les conchieurs pour la beauté de leurs mots vides de sens !

    Affligeant.

    « Le monde ne sera pas détruit par ceux qui font le mal, mais par ceux qui les regardent sans rien faire. » A. Einstein

      +13

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    • rafades // 16.12.2019 à 12h25

      Méthodologie utilisée pour ce fameux sondage Elabe ?

      Je demande, car certains instituts de sondage utilisent maintenant des méthodes relativement douteuses. Cela s’appelle le sondage auto-administré. Soit, comme son nom l’indique que vous vous l’administrez à vous-même.

      Un peu comme pour le grand blabla.

      Qui donc a intérêt à y répondre ? Les pour ou les contre ?

      L’avantage de ce type de sondage est que vous n’avez plus besoin de payer des étudiants pour aborder les sondés. Ce sont les sondés qui viennent à vous.

      Donc ce serait bien de connaître la méthodologie employée.

        +13

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    • kasper // 16.12.2019 à 12h44

      « Edouard Philippe, qui avait comme Emmanuel Macron perdu 5 points le mois précédent, en regagne 4 »

      quand ça varie comme ça, ça vous dit tout sur l’importance qu’il faut accorder a ce genre d’enquête… Ne vous faites pas de bille pour ça.

        +12

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    • Owen // 16.12.2019 à 14h43

      Oui, c’est plus utile de comprendre pourquoi Macron gagne, que pourquoi il a tort (il ne suffit pas d’avoir raison pour emporter des élections).

      Il a remporté les présidentielles grâce à la bulle médiatique, qui a envoûté les électeurs et à l’espoir d’un président pragmatique qui sortait enfin des moisissements idéologiques droite/gauche. Sachant que le deuxième tour est gagné d’avance contre Le Pen.

      Un envoûtement ne faisant pas une base électorale, ce sont les européennes qui ont montré le socle incompressible des 20% nécessaire pour gagner des élections françaises. Ce sont les bobos hard et cool (selon les mots de Bégaudeau), pris aux droite/gauche qui perdent leur rôle polarisant.
      Reste l’espace pour les catégories populaires et moyennes avec un mouvement à trouver, sorti aussi des pôles droite/gauche, en capacité de contourner ou noyer les médias mainstream qui essaieront de le stigmatiser vers l’extrême droite ou l’extrême gauche.

        +4

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    • Micmac // 16.12.2019 à 17h03

      Souvenez vous aussi que Boloré (CSA) et Parisot (IFOP) se sont achetés des instituts de sondages. Parisot a refilé l’IFOP à la famille Dentressangle, des gens bien nécessiteux…

      Les autres instituts de sondage sont aussi possédés par de grands philanthropes, j’ai pas le temps de faire la liste mais c’est facile de vérifier.

      Nos gros radins d’oligarques se lamentent dés qu’ils possèdent des actions qui rapportent moins de 10% de marge, mais ils se payent des journaux déficitaires et des instituts de sondages qui ne doivent pas faire péter des marges de rentabilité délirantes.

      Sachant que les sondages sont aussi un moyen d’induire des comportements et des opinions, on ne se demandera pas pourquoi.

        +19

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    • geedorah // 17.12.2019 à 07h50

      pour mon travail je cotoie des retraités, je discute politique avec eux et retraites ces temps ci.
      tous ne s’informent que par la tv (ouest france aussi) et voila ce qu’ils ont compris:
      les régimes spéciaux c’est pas juste, il faut reformer (c’est le seul argument que j’entends dans leurs bouches, désespérant…) il y en a même une qui me dis ce genre de saloperie et qui après pleure pour sa mère et sa retraite de 250e
      les médias sont à 100% responsable, ils l’avaient déjà expérimenté il y a qq années avec les musulmans ( avoir une population de veaux ça n’aide pas non plus) c’est tellement facile de faire ressortir ce qu’il y a de pire chez l’humain… en ce moment la jalousie, pour les muslims c’était la peur

        +10

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  • rafades // 16.12.2019 à 12h19

    Edouard Philippe était fortement pressenti pour être le premier ministre de François Fillon …

    François Fillon, vous ne vous rappelez pas ? La Blitzkrieg de François Fillon.
    Je vais vous rafraîchir la mémoire

    Verbatim de l’été 2016 devant un parterre de grands patrons du CAC40 qui après le fameux épisode « Pénélope » a littéralement retourné sa veste pour adouber un certain Emmanuel Macron

    « Moi, c’que j’veux c’est qu’le 1er juillet (2017 : ndlr) les deux ou trois ministres chargés des réformes : l’Economie et les Finances, le Travail pour l’essentiel … arrivent avec des textes prêts …, et dans une forme de Blitzkrieg, … fassent passer devant le Parlement en utilisant d’ailleurs tous les moyens que donne la Constitution de la Vème République : les ordonnances, les votes bloqués, et le 49,3, tout ce qui est nécessaire, fassent passer en l’espace de deux mois, sans interruption estivale, les six ou sept réformes fondamentales qui vont changer le climat de l’économie et le climat du travail dans not’pays. C’est évidemment pour moi l’abrogation des 35 heures et la suppression de la durée légale du travail et le renvoi à la négociation dans les entreprises sans contrainte, c’est le nouveau code du travail,… c’est la réforme de la fiscalité du capital, fondamentale pour relancer l’activité économique dans not’ pays…. ».

    Bon hein, à la lecture de ces propos, vous vous dites que vous vous êtes fait bien avoir, car Macron = Fillon et Fillon = Macron. Normal donc que Edouard Philippe soit le premier Ministe de l’un et/ou de l’autre.

      +22

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  • Denis // 16.12.2019 à 13h11

    On se fait plaisir comme on peut.

    Ce texte est plaisant à lire, mais quelle est sa portée réelle?
    Sur la vie de tous les jours.

    Je crois que nos dirigeants en rient sous cape; aucun effet!

    Ce qu’ils craignent c’est les baffes, le blocage des flux, le boycottage
    des magasins en fin d’année, le blocage de l’économie (comme ils disent).

    Les gentils défilés bien encadrés, les pleurnicheries sur les rézzzzeaux socios,
    permettent juste de ficher les plus virulents.
    Tant que les braves gens consomment à l’heure et à la date prévue: ça roule!

    Donc…

    PS On apprend qu’un ministre est atteint d’une maladie incurable: Alzheimer, c’est terrible! Je compatis….( Ça coûte rien) 🙂

      +5

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  • monique // 16.12.2019 à 13h14

    bravo frédéric…ce seul papier est un appel à l’insurrection…
    la quoi??
    mais je suis contre la violence et pour la démocratie….
    ah bon!!

      +4

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  • Czerny // 16.12.2019 à 14h31

    Il écrit bien Lordon, c’est vrai .Et il met dans le mille ,comme avec ce texte .Malheureusement pour lui ,et pour ceux qui sont d’accords, ça reste sans effets concrets ,sans impact sur le réel .Ce que je regrette forcément .

      +2

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    • lois-economiques // 16.12.2019 à 14h42

      « ça reste sans effets concrets ,sans impact sur le réel »
      Non comme les idées des lumières ont précédées la révolution, des écrits comme ceux de Lordon auront une influence certaine sur le cours des événements.
      Les idées justes finissent toujours par s’imposer
      C’est une question de temporalité.
      Il est important par ces temps incertains d’avoirs des écrits de ce genre qui permettent d’voir des discours alternatifs à la pensée TINA.

        +12

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      • Omelette // 16.12.2019 à 17h35

        « les idées des lumières ont précédées la révolution »
        « Les idées justes finissent toujours par s’imposer »

        Idées et valeurs elles-mêmes concomittantes – et largement déterminées par – des changements socio-économiques longs et profonds que certains qualifient d’accumulation primitive du capital : formation et montée en puissances des classes marchandes dont les intérêts matériels étaient en contradiction avec certaines institutions de l’ancien régime. La Liberté, avant d’être une notion métaphysique claironnée dans les DDHC jusqu’à aujourd’hui dans les coups fourrés en Amérique Latine, a plus à voir avec le libre-échangisme, la suppression des taxes et des rentes profitant à la noblesse et au clergé, le droit de pratiquer l’usure, le droit de disposer de la force de travail des gueux « libérés » de la terre.

        Plutôt de l’avis de Czerny pour le coup, des analyses des dérives du capitalisme/néolibéralisme et des appels à la révolte on en a déjà à la pelle et de toutes les couleurs, et ce malgré le déchaînement de toutes les formes de propagandes et de manipulations conservatrices. A tout prendre, en restant sur le terrain du discours, perso j’aimerais bien que les « personalités » de la contestation, jouissant comme le dit Lordon lui-même d’un certain capital symbolique, en usent plus pour construire et appeler à construire concrêtement un véritable front populaire unitaire et transpartisan, afin que des alternatives claires et crédibles émergent vite, car le temps presse. (je force un peu le trait, évidemment Lordon y oeuvre aussi à sa manière).

          +6

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  • Dissonance // 16.12.2019 à 15h45

    Une fois n’est pas coutume, je ne suis pas entièrement d’accord avec ce texte de Lordon, qui attribue au pouvoir actuel un phénomène qui est à l’œuvre depuis bien plus longtemps que ça, très au delà du gouvernement et même au delà de la France. Rappelons nous par exemple que Franck Lepage traite de ce sujet depuis presque 10 ans déjà dans ses conférences gesticulées et autres ateliers de désintoxication à la langue de bois et que les ouvrages de sociologie dont il s’inspire datent pour leur par de la fin des années 90 (et peut-être même encore au delà). Il ne s’agit pas d’un « moment Potempkine » mais bien d’une « culture Potempkine » toute entière qui a notamment pleinement cours dans les entreprises et est enseignée comme technique de management. Ce « moment » dont Lordon nous parle est plutôt le paroxysme de l’accession au pouvoir politique de cette culture dégénérée, mais on l’observait déjà chez Sarkozy, puis Hollande nous en a servi de fameux bouts (« mon ennemi c’est la finance »).

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    • TZYACK // 16.12.2019 à 19h19

      Déjà il y a plus de 50 ans, aux cadres et agents de maîtrise au service des intérêts des Rothchild, on apprenait à se servir des outils de la P.N.L. (Programmation neurolinguistique) pour mieux influencer et diriger leurs subordonnés.
      Macon a été à bonne école !

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    • Tofer // 22.12.2019 à 22h15

      « Une fois n’est pas coutume, je ne suis pas entièrement d’accord avec ce texte de Lordon, qui attribue au pouvoir actuel un phénomène qui est à l’œuvre depuis bien plus longtemps que ça, très au delà du gouvernement et même au delà de la France. »
      Mais il n’a jamais dit le contraire… Ce n’est pas parce qu’il se focalise sur le présent, que ce n’est pas valable avec le passé, ou le présent dans d’autres régions.
      Ne lui faites pas ne pas dire ce qu’il n’a justement pas dit mais qu’il pense.
      C’est un texte centré sur Macron, mais lisez ou écoutez ce qu’il dit par ailleurs, ca va bien au-delà de notre sphère temporelle et spatiale.
      Sauf qu’un texte de blog ne pourra jamais le dire, c’est beaucoup trop court.

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  • El hierro // 16.12.2019 à 17h37

    Le cœur du texte de Lordon porte sur le dévoiement du sens des mots et démontre que la liberté de débattre, et même la liberté d’opinion perdent leur sens. Ça fait près de 25 ans que le travail de démolition des mots est mis en œuvre par la classe rapace dans les médias, les entreprises, les commerces, partout. Et sans les mots, pas de raisonnement autre que ceux basés sur les instincts. Si un jour on met les têtes sur des piques, il ne faudra pas en chercher ailleurs les causes. C’est bien ce qui est illustré par les mots Potemkine.

    Il reste le terrain des symboles qui est peut-être un peu épargné par ce désespérant brouillard que l’adversaire a répandu : le Mc Do de José Bové, la chemise du patron d’Air France, l’honnêteté de Cahuzac la calvaire d’Assange ont dissipé temporairement quelques brumes… mais bon, les croix gammées en Ukraine et à Hong Kong sont redevenues des petits motifs décoratifs

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  • moshedayan // 16.12.2019 à 18h15

    Cet article est fort bienvenu. Et j’ajoute cependant ceci
    A tous les lecteurs du blog je vous livre cette information en réflexion.
    Ignacio Ramonet, La Tyrannie de la communication, Paris, Ed; Galilée-Gallimard, 1999, coll; Folio actuel , p.283
    chapitre Pour conclure, s’informer fatigue.
    «Il faut de longues années, écrit Vaclav Havel, avant que les valeurs morales, s’appuyant sur la vérité et l’authenticité, s’imposent et l’emportent sur le cynisme; mais, à la fin, elles sortent victorieuses toujours.» Tel doit être, aussi, le patient pari du journaliste.» conclut I. Ramonet.
    Eh bien !!! quand on sait qu’une fois au pouvoir, ce cher Vaclav Havel, que vos médias admirent tant , s’est prêté à une opération immobilière juteuse à son profit sur les berges de la Vitava (restaurants et autres magasins…) plus quelques autres « casseroles » avec la « dé-socialisation » en Tchéquie… On ne peut qu’être très pessimiste sur les « hommes qui s’affichent vertueux, sincères, et tutti quanti… »

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    • Fritz // 16.12.2019 à 21h56

      Ce mec, Havel, a soutenu l’agression américaine contre l’Irak. Ça suffit à le condamner à mes yeux.
      Une société se juge aux « héros » qu’elle admire ou qu’elle cite, n’est-ce pas M. Ramonet ?

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  • Brigitte // 16.12.2019 à 20h20

    Pour l’instant c’est Delevoye qui est passé par dessus bord. ça commence à tanguer…

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  • sainsaulieu gerard // 16.12.2019 à 22h25

    L’article est une pure merveille mais il ne peut pas convaincre la classe moyenne, vous savez, celle qui se pense à gauche parce qu’elle a toujours voté socialiste, celle qui croit en l’objectivité du Monde ou de Libération. Celle qui sympathiserait avec les gilets jaunes s’ils élisaient un roi et se scandaliserait de la violence. Pas celle de la police mais celle des black-boys. Sans un immense mouvement populaire, convaincus que nous vivons une période de régression sociale, nous nous enfoncerons doucement encore plus à droite. Mais ces gens sont des Français, relativement éduqués que l’on peut solliciter pour leur capacité de comprendre et de juger. Il nous manque un récapitulatif du détricotage sournois du programme du CNR, clair complet de ce fait convainquant. Pour cela il faut des rédacteurs lumineux qui donne à chacun matière à penser pour établir un document de conviction et de vérité. Alors peut-être on pourra vaincre.

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    • vert-de-taire // 17.12.2019 à 10h34

      «  »Il nous manque un récapitulatif du détricotage sournois du programme du CNR, clair complet de ce fait convainquant » »

      Mais on l’a pour qui cherche. Nous, vous, avons tous les arguments, les faits.
      Ce n’est pas du tout suffisant.
      Et c’est ce que dit Lordon et d’autres (si bien F Lepage et al.), « nous » n’avons plus les mots, donc plus les concepts donc plus la capacité de penser de formuler une idée convenablement (le dévoiment des mots du pouvoir).
      La propagande que les médias du capital nous déverse est une réalité objective.
      On lit plus haut combien Mme Michu est parfaitement bien conditionnée à la propagande.
      Et Mme Michu n’a pas accès à Lordon et si elle y avait accès, alors Lordon serait exterminé par un moyen ou un autre.
      Mélenchon (et bien d’autres) a été exterminé très proprement des médias : il devenait très dangereux.

      Lordon nous explique donc sans pouvoir le dire trop explicitement (au risque de se faire exterminer), pour que ça change ce ne peut être que violent. Au moins aussi violent que la violence que nous subissons et à laquelle nous sommes conditionnés.

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  • Astap66 // 17.12.2019 à 07h58

    Superbe article !
    Mais attention: Potemkine, c’est 1905. La révolte sera réprimée dans le sang et n’empêchera pas la Russie de participer à la Grande Boucherie mondiale de 1914.
    Mais ce sera aussi une référence forte, avec la Commune de Paris, de la révolution de 1917.
    C’est vrai que le roi est nu. C’est vrai que tout respect que l’on pouvait avoir pour nos dirigeants politiques est mort. C’est vrai que nous ne les croyons plus.
    Mais nous n’avons pas encore pris conscience que nous pouvons nous organiser sans eux.

      +5

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  • Fred // 17.12.2019 à 09h03

    A mettre en parallèle avec le dossier de l’UPR sur la destitution de Macron. Les mots de notre Constitution ont-ils encore un sens?

    « La France est une République sociale »

    « La souveraineté appartien au peuple »

    « Les partis respectent la souveraineté nationale »

    « Le président est garant du respect des traités »

    « Le président veille au respect de la Constitution »

    Pour la haute trahison il faudra aller chercher dans le code pénal puisqu’elle a été déconstitutionnalisée.

      +4

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    • vert-de-taire // 17.12.2019 à 10h39

      La culpabilité (ou non) est dictée par le pouvoir en place.
      C’est une vue de l’esprit de ‘croire’ en une administration judiciaire hors sol, qui suivrait les principes, les textes. Cela n’existe pas.

      Des milliers d’exemples depuis tous les temps jusqu’à l’histoire récente ici et maintenant.

      Il n’existe de ‘justice’ que dans les rapports de force (symboliques et/ou réels).

        +3

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  • BA // 17.12.2019 à 10h18

    Conflit d’intérêts Macron / BlackRock : un article très important :

    Conflit d’intérêts : le député Olivier Marleix saisit la HATVP sur la réforme des retraites.

    Le député LR souhaite faire la lumière sur la nature des liens entre le fonds de pension américain BlackRock et la réforme des retraites.

    https://www.lefigaro.fr/politique/conflit-d-interets-le-depute-olivier-marleix-saisit-la-hatvp-sur-la-reforme-des-retraites-20191215

      +6

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  • pucciarellialain // 17.12.2019 à 10h23

    L’avenir dira si le poids de la propagande des politiciens et des « grands médias » sera plus fort que le bon sens populaire. Car « jeter les officiers à la mer » suppose que la majorité des matelots sont d’accord pour faire cela. Les conditions d’un tel accord chez nos « élites » syndicales, politiques et intellectuelles sont -elles réunies? On est en droit de penser que non. Trop de divisions sont savamment entretenues. Comment manifester en effet contre les délocalisations, la paupérisation, la destruction des services publics et des retraites (etc…) sans mettre en cause l’UE, ses traités et son exécutif de technocrates non élus, au service de l’ultra libéralisme? Comment défendre notre appartenance à l’UE (par ex. CGT, CFDT, etc…) et s’engager d’un cœur léger dans un combat sans issue, car ne nommant pas, au-delà de nos gouvernants faux semblants, les vrais responsables de nos maux? Macron parti, si son remplaçant obéit aux mêmes logiques européistes, à quoi bon?

      +4

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    • sainsaulieu gerard // 17.12.2019 à 10h46

      Vous visez juste, mais comment sortir de notre souricière idéologique française. Diffusez en l’actualisant « la servitude volontaire », montrer l’intérêt de études que nous aurions rendu intéressantes, à l’image de l’école du parti, mais qui serait l’école du citoyen …

        +0

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    • vert-de-taire // 17.12.2019 à 11h26

      A quoi bon ?

      On a inventé le parti, le rassemblement, le mouvement, les ronds-points, les manifs, ..
      On a l’Internet, la Poste, les cafés, les pigeons voyageurs, le téléphone, …

      On a de quoi penser, de quoi s’informer, de quoi discuter …

      Tout ce qu’il nous faut pour agir en toute connaissance de cause
      et on se fait pourrir la vie par le capitalisme maintenu par une poignée de salauds et de veules.

      Que faut-il de plus pour se débarrasser du capitalisme ?

        +4

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  • sainsaulieu gerard // 17.12.2019 à 10h27

    Avant de me censurer pour conclusion insuffisante méditez ceci pour vous :
    « Le pouvoir se porte mieux après une émeute, comme un homme après une friction. » Victor Hugo dans « les misérables ». Si nous ne changeons pas radicalement nos modes d’opposition nous allons susciter des chambres introuvables. On est déjà pas mal servi.

      +1

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  • chris // 17.12.2019 à 14h13

    Une ambition de justice sociale. Quand un des principaux point avancé par les mac.rond niste est :
    Vous aurez une retraite de 1000 euros.
    Donc toute votre vie vous avez travaillé pour environ 1000 euros et à la retraite vous aurez encore 1000 euros.
    Pour démontrer cette justice ils prennent en exemple les agriculteurs, une des activités ou il y a justement beaucoup de suicides et en gros ils expliquent que pour résorber le problème l’agriculteur doit persévérer toute sa vie pour percevoir 1000 euros jusqu’à la fin de sa vie.
    Merci la justice sociale et surtout l’ambition. A ça c’est un de leurs meilleur arguments????

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  • Grd-mère Michelle // 17.12.2019 à 17h31

    Depuis les années 50 et l’extension des moyens de communication audio-visuels, les populations subissent un lavage de cerveau constant et dégradant qui appauvrit leur culture générale (ce à quoi contribuent les programmes d’enseignement qui privilégient surtout la rentabilité des ressources humaines: comment s’entendre sur le sens commun des mots quand on considère négligeable le fait d’apprendre à parler, écrire, lire et comprendre correctement, AU MOINS sa langue maternelle?)

    Ainsi, plus que jamais, la principale force des mots réside dans de brefs slogans(dans la publicité et la propagande politique ou religieuse) qui « frappent » même les plus démunis(matériellement et/ou culturellement).
    Ce type de formules,appelées « devises », a toujours été utilisé pour unir une nation.
    Par exemple, j’ai toujours été interpellée par « Liberté, Égalité, Fraternité », des mots qui ne veulent rien dire si on ne leur associe pas un complément, et que, en tant qu’ « européiste », alter-mondialiste, j’ai pris plaisir à transformer en:
    « Liberté de choix, Égalité de droits, Solidarité avec le Vivant »
    Peut-être parce que je suis d’un petit pays dont la devise est « L’Union fait la force »…
    Et née en 1948, comme l’UE dont la devise est « Unie dans la diversité »…

      +1

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  • Grd-mère Michelle // 17.12.2019 à 18h01

    Suite: Rappelons-nous les slogans de mai68, comme « IL EST INTERDIT D’INTERDIRE » (dont certains se sont souvenus pour créer un lieu partagé qui favorise la libre expression) et, surtout, « L’IMAGINATION AU POUVOIR! ».
    Car, face aux vraies menaces auxquelles nous devons faire face, il est urgent d’imaginer les bons slogans qui galvaniseront les populations tétanisées par leurs dirigeant-e-s (qui entretiennent leurs peurs ataviques pour les diviser), afin qu’elles les remettent enfin à leur place de « représentant-e-s/ gouvernant-e-s ». Nous sommes tou-te-s dans le même bateau(le phénomène de la vie), et, si nous leur confions le gouvernail, c’est quand même à nous, le peuple laborieux qui les paie en ramant, de leur indiquer la direction que nous voulons prendre.
    « TOUS ENSEMBLE, TOUTES ENSEMBLE! » comme chantent mes ami-e-s sans-papier lors de chacune de leurs manifestations, depuis au moins 10 ans.

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  • Robert // 18.12.2019 à 09h36

    Orwell était un visionnaire. « 1984 » nous y sommes. Et dire que beaucoup se croient encore en démocratie ! L’illusion du vote…

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  • Narm // 18.12.2019 à 22h44

    Le Gouvernement ….. ment ….
    Ré écrire l’histoire.
    Demain philippe annonce le retrait de l’age pivot…..
    la CFDT se retire
    les cheminot auront la garantie d’une retraite universellle spéciaux.
    et la cgt sera sous le feu de la critique.
    dixit le GVT : »ils vont gacher les fêtes en famille »
    Le ministère de la vérité

      +0

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