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11.novembre.201911.11.2019 // Les Crises

Noam Chomsky : L’espérance de vie diminue aux États-Unis non sans raison

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Source : Truthout, David Barsamian, 28-07-2019

La stagnation économique engendrée par la politique néolibérale est la cause de « morts par désespoir » aux États-Unis, selon Noam Chomsky. VCG VIA GETTY IMAGES

Par David Barsamian, Truthout

Publié le 28 juillet 2019

La vie aux États-Unis – le pays le plus riche de l’histoire du monde – pourrait être tout autre. Les guerres sans fin de ce pays, les morts par désespoir, l’augmentation du taux de mortalité, la violence incontrôlable par arme à feu …tout cela n’est pas dû au hasard. Dans cette deuxième partie, issue de la transcription en exclusivité d’une conversation diffusée par Alternative Radio, l’intellectuel Noam Chomsky commente les racines de la culture des armes à feu, du militarisme, de la stagnation économique et des inégalités croissantes aux États-Unis. Voir ici la première partie de cet entretien « Noam Chomsky : Trump tente d’exploiter les tensions avec l’Iran pour les élections de 2020 ».

David Barsamian : Vous arrive-t-il de faire le lien entre la violence extérieure de l’État américain et ce qui se passe à l’intérieur du pays, avec toutes ces fusillades et ces tueries ?

Noam Chomsky : Les États-Unis sont un pays très étrange. Si on regarde son infrastructure, les États-Unis apparaissent souvent comme un pays du « Tiers-monde »… Cela ne concerne pas tout le monde, bien entendu. Il y a des gens qui peuvent se dire ; « D’accord, parfait, je me déplacerai avec mon jet privé ou mon hélicoptère ». Mais circulez à l’intérieur des villes américaines : elles tombent en ruine. La Société Américaine des Travaux Publics classe régulièrement le pays au rang ‘D’, c’est-à-dire au dernier rang, pour son infrastructure.

Ce pays est le plus riche de l’histoire mondiale. Il possède de gigantesques ressources. Ses ressources agricoles et minières, son territoire immense et homogène lui confèrent des avantages incomparables. On peut parcourir 5000 kilomètres en avion et se croire toujours à son point de départ. C’est unique au monde. Dans les faits, il y a des réussites, comme par exemple la part importante dans l’économie des hautes technologies, certes largement subventionnée, mais réelle.

D’un autre côté, il s’agit du seul pays du monde développé dans lequel la mortalité est en augmentation. C’est un phénomène tout à fait inconnu dans les sociétés développées. Les États-Unis ont en effet vu l’espérance de vie de leur population baisser ces dernières années. Pour référence, le travail de deux économistes connus, Anne Case et Angus Deaton, qui ont étudié de près les chiffres de mortalité. Ils ont démontré que pour la génération des 25-50 ans – la tranche d’âge de blancs qui travaillent – c’est-à-dire chez les actifs blancs, il y a un nombre croissant de décès, ce que l’on appelle les « morts par désespoir » : par suicide, overdose, etc. Leur nombre est estimé à environ 150 000 morts par an. Ce n’est pas rien. La responsabilité en est généralement attribuée à la stagnation économique depuis Reagan. En fait, cette population est celle qui est entrée sur le marché du travail au début des années 80, au début de la mise en application des programmes néolibéraux.

Un léger ralentissement de la croissance en a résulté. La croissance n’est plus ce qu’elle a été. Il y a croissance certes, mais elle est très mal répartie. Les patrimoines se sont beaucoup concentrés. Actuellement, selon les derniers chiffres, 20 % du patrimoine du pays est concentré dans les mains de 0,1 % de la population et 40% environ dans les mains de 1 % de la population. La moitié de la population a une valeur nette négative, ce qui veut dire que pour elle, les dettes l’emportent sur l’actif. Il y a eu une stagnation à peu près générale pour les actifs dans toute la période néolibérale. C’est de ce groupe que nous parlons. Bien évidemment, il en résulte colère, amertume et désespoir. La même chose se produit en Europe avec les programmes d’austérité. C’est le terreau fertile pour ce qu’on nomme abusivement les « populismes ». Aux États-Unis, c’est particulièrement frappant. Le phénomène des « morts par désespoir » semble être spécifique au pays, et ne pas se rencontrer ailleurs.

Le phénomène des « morts par désespoir » semble spécifique au pays, et ne pas se rencontrer ailleurs.

Rappelons qu’aucun autre pays au monde ne bénéficie des mêmes atouts que les États-Unis, en matière de richesse, de puissance et de ressources. Cette affirmation peut paraître choquante. On entend constamment que le taux de chômage ne dépasse pas un niveau optimal d’à peine 3 %. Mais ce chiffre est clairement trompeur. Si on étudie les statistiques du Ministère du Travail, on apprend que le taux du chômage dépasse en réalité les 7 %. Si on tient compte du grand nombre de personnes qui ont été exclues du marché du travail, la population en activité est largement moins importante qu’il y a 20 ou 30 ans. On trouve de très bonnes études économiques à ce sujet. Le taux de chômage tourne autour de 7,5 % et on peut dire que les salaires stagnent grosso modo. Depuis l’an 2000, le patrimoine médian familial est en baisse constante. Comme je l’ai dit, pour environ la moitié de la population, ce patrimoine net est maintenant négatif.

En ce qui concerne les armes, le cas des États-Unis est aberrant : 4 % de la population mondiale possède 40 % des armes à feu de la planète !

On trouve une étude très minutieuse à ce sujet. Il s’agit du livre récent de Pamela Haag intitulé « L’armement des américains : le commerce et la fabrication de la culture américaine des armes à feu ». Une analyse très intéressante. Ce que nous montre l’autrice, c’est qu’après la guerre de Sécession, les fabricants d’armes n’avaient plus guère de débouchés. Le gouvernement américain avait évidemment réduit ses achats, et les gouvernements étrangers n’étaient guère acheteurs. La société à la fin du 19e siècle était essentiellement rurale. Les fermiers possédaient des fusils, mais c’étaient des outils comme les autres, sans plus. On gardait son cher vieux fusil, c’était bien assez pour repousser les loups. Ils ne voulaient pas des armes sophistiquées produites par les industriels.

Alors on vit arriver la première grande campagne publicitaire, une énorme campagne qui a servi de modèle aux suivantes. Une campagne titanesque qui a été montée dans le but de créer une culture des armes à feu. On a « inventé » l’Ouest sauvage (Far West), qui n’avait jamais existé, avec ses courageux shériffs qui dégainaient plus vite que tout, et autres absurdités qu’on peut voir dans les westerns. Tout ceci a été entièrement fabriqué. Rien de tout cela n’est jamais arrivé. Les cow-boys représentaient la lie de la société, des gens incapables de trouver un travail ailleurs. On louait leurs services pour faire avancer quelques vaches. Mais on a construit cette image de l’Ouest sauvage et de ses grands héros. Et avec elle, les réclames, disant à peu près : « Votre fils n’est pas un homme s’il ne possède pas sa carabine Winchester. Votre fille ne sera jamais heureuse sans un petit pistolet rose ».

Ce fut un immense succès. J’imagine que c’était un exemple pour plus tard, lorsque les fabricants de tabac développeront le « Cow-boy Marlboro » et compagnie. On est fin 19ème, début 20ème siècle, la période au cours de laquelle l’énorme industrie de relations publiques commençait à se développer. Cela a été brillamment étudié par Thorstein Veblen, le grand économiste politique, qui a souligné qu’à ce stade de l’économie capitaliste, il était nécessaire de créer des besoins, pour maintenir une économie qui générerait des niveaux de profits élevés. La propagande sur les armes à feu a probablement été le début de tout ça.

Cela a continué, jusqu’à la période récente remontant à 2008 et la décision Heller de la Cour Suprême. Ce qu’on appela les droits du Second Amendement venaient de se transformer en parole d’évangile. [Pour certains], il s’agit des droits les plus importants qui existent, de notre droit sacré à détenir une arme à feu, établi par la Cour Suprême, jetant aux orties un siècle de jurisprudence.

Regardons le Second amendement. Il est écrit : Une milice bien organisée étant nécessaire à la sécurité d’un État libre, le droit qu’a le peuple de détenir et de porter des armes ne sera pas transgressé. Jusqu’en 2008, ce fut interprété plutôt à la lettre, considérant que le but d’avoir des armes était de former une milice. Scalia, dans son arrêt de 2008 est revenu là-dessus. C’était un excellent érudit, censé être un « originaliste » (courant d’interprétation de la Constitution) tenant compte des intentions des [pères] fondateurs. Si on lit l’arrêt [de la Cour suprême], c’est intéressant. Il y a toutes sortes de références à d’obscurs documents du XVIIème siècle. Il est frappant de constater qu’il ne mentionne pas une fois les raisons, pourtant claires, pour lesquelles les fondateurs voulaient que le peuple soit armé.

Une de ces raisons était que les Britanniques étaient sur le point de débarquer. Ils étaient alors le grand ennemi, le pays le plus puissant du monde. Les États-Unis avaient à peine une armée permanente. Au cas où les Britanniques seraient revenus, ce qu’ils ont ont fini par faire, il était nécessaire de disposer de milices pour les combattre, donc il fallait des milices bien organisées.

Les États-Unis sont l’un des rares pays à avoir été en guerre quasi continuellement depuis sa fondation.

La deuxième raison tenait au fait que c’était une société esclavagiste. Cette époque avait connu des révoltes d’esclaves dans toutes les Caraïbes. L’esclavage s’était énormément développé après la révolution. Cela suscitait de profondes inquiétudes. Les esclaves noirs étaient souvent plus nombreux que les blancs. Il fallait des milices bien armées pour les garder sous contrôle.

Il y avait néanmoins une autre raison. Les États-Unis sont peut-être l’un des rares pays à avoir été en guerre quasi continuellement depuis leur fondation. Il faut vraiment chercher pour trouver une année de paix.

Quand on revient sur la Révolution américaine, l’histoire des manuels se résume à « l’impôt sans la représentation » , ce qui n’est pas faux mais ce n’est pas si simple. Il y a eu deux déclencheurs principaux de la Révolution. D’abord, les Britanniques limitaient l’expansion des colonies au-delà des Appalaches dans ce qui était appelé « le pays Indien ». Les Britanniques bloquaient cela. Les colons voulaient s’étendre vers l’Ouest. Non seulement les gens qui voulaient des terres, mais aussi les grands spéculateurs fonciers, comme Georges Washington, voulaient gagner l’Ouest. L’« Ouest » voulait dire juste au-delà des Appalaches. Les Britanniques empêchaient cela. A la fin de la guerre, les colons ont pu connaître l’expansion.

L’autre facteur a été l’esclavage. En 1772, une décision de justice très importante et célèbre d’un éminent juriste britannique, Lord Mansfield, a spécifié que l’esclavage était si « odieux », c’est le terme qu’il a utilisé, qu’il ne pouvait être toléré en Grande-Bretagne. Il pouvait être toléré dans les colonies, comme en Jamaïque, mais pas au cœur de la Grande-Bretagne. Or les colonies nord-américaines étaient intrinsèquement une partie de la Grande-Bretagne. Et elles formaient une société esclavagiste. C’était pour eux couru d’avance. Si les les États-Unis restaient dans le système britannique, il y aurait une vraie menace sur l’esclavage. La révolution a mis fin à cela.

Mais cela impliquait, pour revenir aux armes à feu, que vous en aviez besoin pour vous débarrasser des Britanniques, que vous en aviez besoin pour contrôler les esclaves, que vous en aviez besoin pour tuer des Indiens. Pour attaquer les nations indiennes – c’était des nations, bien sûr – et nombreuses à l’Ouest du pays, il fallait des armes et des milices. Finalement, tout cela a été remplacé par une armée de métier.

Mais considérez un peu les raisons pour lesquelles les armes étaient nécessaires du point de vue des fondateurs. Aucune n’est plus valable au 21ème siècle. Cela est complètement passé sous silence dans l’arrêt de Scalla, et même dans le débat parlementaire à ce sujet. Il existe bien une littérature juridique autour de la décision Heller, mais qui presque entièrement s’arrête sur le point technique de savoir si le Second Amendement institue un droit à la milice ou bien un droit individuel. La formulation de l’amendement est un petit peu ambigu, alors on peut en débattre, mais c’est complètement hors sujet. Le Second Amendement n’est plus du tout pertinent dans le monde moderne; il n’a rien à y faire. Mais c’est devenu une parole d’Évangile.

Ainsi, il y a une gigantesque campagne de propagande. Elle a eu de l’effet sur moi, en tant qu’enfant. Wyatt Earp, les armes, « tuer des Indiens », tout ça. Ça s’est répandu partout dans le monde. En France, ils adorent les westerns. Une image de l’Ouest totalement fabriquée, mais qui a réussi à créer une culture des armes à feu. Et maintenant cela est sanctifié par une Cour Suprême réactionnaire. Alors, oui, tout le monde doit avoir une arme …

Parlons du Premier Amendement, de la liberté de la presse et du journalisme, un métier qui, désigné comme « l’ennemi du peuple », s’est retrouvé sous le feu du soi-disant « génie extrêmement équilibré » de la Maison Blanche. Parlons de cela et aussi du cas d’Assange.

Le Premier Amendement est un des piliers de la démocratie Américaine. Il ne garantit pas vraiment la liberté d’expression. Il énonce que l’État ne peut pas prendre de mesure préventive empêchant la parole. Il ne dit pas qu’il ne peut pas la punir. Donc selon le Premier Amendement, littéralement, vous pouvez être puni pour ce que vous dites. Il ne vous empêche pas de le dire. Cela a néanmoins été un progrès dans le contexte de l’époque, que les États-Unis ont par bien des aspects révolutionné. Avec tous ses défauts, la Révolution Américaine fut progressiste à bien des égards, selon les standards de l’époque, ne serait-ce qu’à travers la phrase « Nous le peuple ». En mettant de côté ses défauts de mise en œuvre, son idée même était une avancée. Le Premier Amendement fut une avancée.

Cependant, ce n’est vraiment qu’au 20ème siècle que le problème du Premier Amendement s’est posé, d’abord avec l’opinion dissidente de Oliver Wendell Holmes, et un peu plus tard avec celle de Louis Brandeis à propos d’affaires liées à la Première Guerre Mondiale. Cela vaut la peine de regarder à quel point ces contestations furent ténues. La première contestation sérieuse fut émise, dans l’affaire Schenck en 1917, par quelqu’un qui avait publié un pamphlet décrivant la guerre comme impérialiste en disant qu’il n’était pas obligatoire de s’y engager. Le premier amendement ne défendait que très peu la liberté d’expression, comme l’a montré la protestation de Holmes, puis son soutien à la sanction. L’affaire était un scandale total, mais même Holmes a suivi.

En fait, les véritables avancées dans l’établissement d’une solide protection de la liberté d’expression sont survenues dans les années 60. Un procès majeur fut celui du Times contre Sullivan. L’État d’Alabama avait réclamé ce que l’on appelle l’immunité souveraine, c’est-à-dire qu’on ne puisse pas attaquer l’État avec des mots. C’est un principe appliqué dans de nombreux pays – Royaume Uni, Canada et d’autres. Un encart publicitaire avait été publié par le mouvement des droits civiques dénonçant la police de Montgomery, Alabama, pour des actes racistes, et une plainte avait été déposée pour le censurer. Cela fut porté jusqu’à la Cour Suprême. Cette publicité était parue dans [Le New York Times]. C’est pour cela que c’est dénommé Times contre Sullivan. Pour la première fois la Cour Suprême invalida la doctrine de l’immunité souveraine. Elle a dit que l’on pouvait attaquer un état avec des mots. Bien sûr, cela avait déjà eu lieu, mais à partir de ce moment, c’était devenu légal.

Il y a eu une décision encore plus marquante deux ans plus tard, en 1969, Brandenburg vs Ohio [une affaire dans laquelle la Cour a jugé que les droits d’un membre du Ku Klux Klan en vertu du premier amendement avaient été violés par une loi sur le syndicalisme criminel de l’Ohio, NdT], où la Cour a rendu une décision spécifiant que la liberté de parole n’excluait que la participation à une action criminelle imminente. Ainsi, par exemple, si vous et moi allons dans un magasin dans l’intention de le braquer, que vous avez une arme et que je vous dis de tirer, je tombe sous le coup de la loi. En gros, c’est ça la doctrine. C’est une très forte protection de la liberté d’expression. Il n’y a rien d’autre comme cela ailleurs, à ma connaissance.

En réalité, les USA ont, non pas un bilan exemplaire, mais l’un des meilleurs (peut-être même le meilleur) en matière de protection de la liberté d’expression et de la liberté de la presse. C’est ce qui, en fait, est actuellement attaqué quand la presse est dénoncée comme étant l’« ennemie du peuple » et qu’on envoie des militants violents s’en prendre à la presse. C’est une menace sérieuse.

Et Julian Assange ?

La véritable menace pour Assange depuis le tout début, la raison pour laquelle il a cherché refuge auprès de l’ambassade de l’Équateur, c’était la menace d’extradition vers les USA, maintenant mise à exécution. Il est déjà accusé de violations de la loi sur l’espionnage; théoriquement, il encourt même la peine de mort. Le crime d’Assange a été de divulguer des documents secrets qui sont très embarrassants pour le pouvoir, parmi lesquels une vidéo montrant comment des pilotes d’hélicoptères américains prenaient plaisir à tuer des gens.

A Bagdad.

Oui. Mais ensuite, il y en a eu beaucoup d’autres, dont certaines étaient très intéressantes. La presse y a fait écho. Ainsi, [Assange] prend sa responsabilité de journaliste d’informer le public à propos de choses que le pouvoir préférerait garder secrètes.

Cela semble être la base du travail d’un bon journaliste.

Et ce que de bons journalistes font. Comme lorsque [Seymour] Hersh a raconté l’histoire du massacre de My Lai, ou quand Woodward et Bernstein ont mis à jour les crimes de Nixon, ce qui fut considéré comme tout à fait digne d’éloges. C’est aussi ce que fait le Times en publiant des extraits des Pentagon Papers. Et c’est ce que fait Assange, essentiellement. Vous pouvez mettre en question son jugement – est-ce qu’il aurait dû le faire à ce moment là ? Ou pas ? Vous pouvez lui adresser de nombreuses critiques, mais le fait est que WikiLeaks a produit de la matière que le pouvoir a voulu supprimer mais que le public devait connaître.

Ceci est une transcription légèrement remise en forme d’une interview donnée sur Alternative Radio.

David Barsamian est un journaliste d’investigation parmi les plus infatigables et polyvalents, il a changé le paysage des médias indépendants. Son émission de radio hebdomadaire, Alternative Radio, en est à sa 34e saison. Ses livres avec Noam Chomsky, Eqbal Ahmad, Howard Zinn, Tariq Ali, Richard Wolff, Arundhati Roy et Edward Said sont vendus dans le monde entier. Son dernier ouvrage, écrit avec Noam Chomsky, est intitulé Global Discontents : Conversations on the Rising Threats to Democracy [Le mécontentement global : Dialogue sur les menaces croissantes contre la démocratie, NdT]. Il donne des conférences sur la géopolitique, l’impérialisme, le capitalisme, les médias et la crise écologique. En 2017, Radical Desi [magasine alternatif publié à Vancouver au Canada, NdT] lui a décerné le Lifetime Achievement Award [récompense pour toute une carrière, NdT]. Il a collaboré avec le célèbre Kronos Quartet dans le cadre d’événements à New York, Londres, Vienne, Boulder et San Francisco. David Barsamian est lauréat du Media Education Award, du prix Upton Sinclair de l’ACLU pour le journalisme indépendant et de la Cultural Freedom Fellowship de la Fondation Lannan. L’Institute for Alternative Journalism l’a nommé au top 10 des héros des médias.

Suite à lire ici – la semaine prochaine

Source : Truthout, David Barsamian, 28-07-2019

Traduit par les lecteurs du site www.les-crises.fr. Traduction librement reproductible en intégralité, en citant la source.

Nous vous proposons cet article afin d'élargir votre champ de réflexion. Cela ne signifie pas forcément que nous approuvions la vision développée ici. Dans tous les cas, notre responsabilité s'arrête aux propos que nous reportons ici. [Lire plus]Nous ne sommes nullement engagés par les propos que l'auteur aurait pu tenir par ailleurs - et encore moins par ceux qu'il pourrait tenir dans le futur. Merci cependant de nous signaler par le formulaire de contact toute information concernant l'auteur qui pourrait nuire à sa réputation. 

Commentaire recommandé

Vincent P. // 11.11.2019 à 11h57

Ma génération vivra moins longtemps que nos baby-boomers de parents : je n’ai aucun doute là dessus.
En France, le chômage fait 15 000 morts par an, et je ne pense pas que (sur)vivre en jonglant de travail précaire en précarité va aider.
Nos parents avaient non seulement un taf, mais une carrière.
L’ascenseur social leur assurait une progression de leur salaire tout au long de leur vie, et ils étaient sûrs de leur retraite.
Autant de points où ils ne craignaient et ne remettaient pas en cause l’avenir.
Pour nous c’est stress à tous les étages, chaque jour, et je ne pense pas que ça nous aidera à éviter des terrains pathogènes, sans mentionner les suicides par excès de lucidité, ou efficacité de l’inhumanité du système.
Quant aux armes, elles arrivent ou sont là.
Le néolibéralisme des Macron et consorts produira suffisamment de désespoir et de rejet pour qu’elles servent un jour.
Les Marseillais doivent pouvoir en pressentir les effets : c’est chouette d’avoir poussé un pan entier de la jeunesse dans les bras de ce qui seront nos gangs à la Française.
Car c’est connu qu’il n’y a que de bons modèles à importer d’outre-Atlantique. Hein Manu le Young Leader ?! T’as plus qu’à construire les prisons qui vont avec, visionnaire !
Ou alors tu fais de nos gamins de serviles patriotes Européens: tu pourras les envoyer défendre notre cher modèle Bruxellois face aux méchants Chinois qui font vraiment trop flipper avec leur reconnaissance faciale standardisée !
Je vous laisse, faut que j’aille pointer sur Alicem !

43 réactions et commentaires

  • Fabrice // 11.11.2019 à 08h34

    Le problème c’est l’image que les américains ont des USA et du fameux rêve Américain se trouve désormais confronté au mur de la réalité, le rêve américain veut qu’avec du travail on peut tout réussir aux Etats-Unis https://www.courrierinternational.com/article/2012/01/19/les-pannes-de-l-ascenseur-social-americain. Quand au pays de l’intégration des immigrés cela devient difficile pour ceux qui n’ont pas le niveau intellectuel http://www.slate.fr/story/158074/etats-unis-amerique-nation-immigrants car les USA vampirisent toujours par contre les meilleurs ainsi que les brevets internationaux les autres bonne chance (nous faisons de même ce n’est pas une critique mais une constatation).

    Pays de la liberté oui mais sous surveillance les crises en avait rappelé un bon constat : https://www.les-crises.fr/dix-raisons-pour-lesquelles-les-etats-unis-ne-sont-plus-la-terre-des-hommes-libres/

    et que penser d’un pays ou l’on meurt plus par arme à feu que dans certaines guerre ? https://www.lepoint.fr/societe/plus-d-americains-sont-morts-par-balles-en-2019-que-le-jour-du-debarquement-07-06-2019-2317621_23.php et qui n’a connu que si peu de temps de paix à l’international ou en interne https://reseauinternational.net/les-etats-unis-ont-ete-en-guerre-222-des-239-annees-de-son-existence/.

    d’autres sources à étudier :
    https://journals.openedition.org/mimmoc/2450
    https://www.iris-france.org/43824-surveillance-americaine-entre-liberte-et-securite/
    https://www.areion24.news/2018/09/25/la-fin-du-contre-pouvoir-des-medias-aux-etats-unis/2/

      +22

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  • calal // 11.11.2019 à 08h53

     » Le Second Amendement n’est plus du tout pertinent dans le monde moderne; il n’a rien à y faire. »

    bien sur faisons, confiance a l’etat-papa ou l’etat-maman.
    Un etat qui massacre sa propre population ca n’existe pas,c’est pas moderne.
    En france, il ne viendrait a l’idee de personne de tirer a balles reelles sur des gilets jaunes.

    Aux us,ils ont la peine de mort donc l’etat peut tuer ses opposants.En echange, les citoyens ont le deuxieme amendement et le droti de detenir des armes de guerres. En france,l’etat ne peut tuer ses opposants ( pas de peine de mort) et donc les citoyens n’ont pas besoin de detenir des armes de guerre.

    Et on constate une pression « liberticide » des deux cotes de l’atlantique.D’une part en france,pas de remise en cause de l’interdiction de detention des armes mais de plus en plus de pression pour que la police puisse « neutraliser » des manifestants pour x raisons ( securite bla bla) sans que cela ne declence des poursuites pour « peine de mort » illegale.Tandis qu’aux us, la peine de mort n’est pas remise en question mais le second amendement si.

    Le cout d’un etat totalitaire orwellien a beaucoup baisse pour le capital grace aux innovations techniques et rend cette option rentable et seduisante pour le capital.Les citoyens doivent se mefier.

      +18

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    • jp418 // 11.11.2019 à 09h47

      Bonjour,
      Le droit de détenir des armes de guerres n’est pas la contrepartie de l’éxistence de la peine de mort.
      De nombreux états américains ont aboli la peine de mort, pour autant, il n’est pas question pour ces mêmes états de remettre en cause le second amendement.
      Si on regarde dans les autres pays, les Suisses possèdent des armes de guerre chez eux, mais ne pratiquent pas la peine de mort, les Japonais ne sont pas armés mais pratiquent la peine de mort, au Canada il y a beaucoup d’armes chez les civils pourtant il n’y a pas de peine de mort.

        +24

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    • Jaceneliot // 11.11.2019 à 09h50

      Je ne suis pas foncièrement en désaccord avec votre analyse. Il y a certes, dans le fait d’avoir le droit de posséder des armes, une dimension démocratique, contre un pouvoir tyrannique. Mais ne pensez-vous pas que *dans le cadre de la société ultra violente des États-Unis*, les désavantages (milliers de morts, violence incomparable à celle de l’Europe, tueries, suicides) dépassent totalement les avantages hypothétiques ? Pensez-vous vraiment que l’hypothétique tyrannie du pouvoir contre le peuple puisse continuer de justifier une telle violence ? Ne pourrait-on pas agir sur les horreurs actuelles et bien réelles, plutôt qu’avoir peur d’hypothétiques conséquences à une éventuelle interdiction, limitation ou réglementation ?

      Étant suisse et donc dans un pays très armé, je ne peux qu’être d’accord avec le fait de ne pas idéologiser la lutte contre les armes. Je suis pour une réglementation stricte (interdiction du port d’armes en public, contrôle psychologique et sociétal des gens voulant posséder une arme, contrôles réguliers, limitation des armes par personne, limitation des armes de guerre, etc.). Pour autant, je ne suis pas pour l’interdiction pure. Car effectivement, je pense que cela revient à désarmer le peuple.

      Mais, d’un autre côté, y a t’il encore une pertinence à l’armement des citoyens ? Autant dans les sociétés protoétatiques ou même lors du 19ème il y avait une justification. Mais aujourd’hui, l’État a une telle disporportion de moyens de surveillance, de guerre et une telle organisation que la possession ou non d’armes est assez anecdotique n’est ce pas ?

        +14

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      • Fritz // 11.11.2019 à 10h03

        Elles peuvent servir à se défendre dans certaines régions sauvages. En juin 2017, c’est un garçon de 11 ans qui a abattu l’ours qui chargeait sa famille, près de Hoonah (Alaska).
        Par chance, il portait sa carabine à la main, son père n’ayant pu lui fabriquer une sangle, ce qui lui a permis de tirer dans l’instant.
        https://www.juneauempire.com/news/armed-11-year-old-boy-saves-fishing-party-from-charging-bear/

          +3

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        • gracques // 11.11.2019 à 11h00

          Merci pour l’exemple frappant !
          Et dans les terres civilisées ?

            +3

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          • Fritz // 11.11.2019 à 13h19

            Dans les terres civilisées ? Ça donne cette vidéo :
            https://www.youtube.com/watch?v=pPc7kaOu1ck
            Note : l’Ariège est un département civilisé, et l’Ariégeois appartient à l’espèce Homo sapiens.

              +4

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            • Marie Pan-Pan // 11.11.2019 à 17h50

              Fritz,
              Je confirme pour y avoir vécu, l’ariégeois a un certain sens de l’humour.
              Je confirme aussi que la présence de l’ours est tout sauf bucolique, pour avoir passé quelques nuits et jours la peur au ventre aprés avoir découvert ses traces autour de ma maisonnette loin de tout, je confirme que ma soeur Chevrotine me fût d’un doux et illusoire réconfort ( parce que bon hein, seule face à un ours même que, même que…)

                +5

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        • ellilou // 11.11.2019 à 16h06

          Justifier un usage général des armes à feu par un cas (très) particulier ne me paraît pas d’une rigueur intellectuelle foudroyante.

            +7

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      • calal // 11.11.2019 à 10h09

        Mais aujourd’hui, l’État a une telle disporportion de moyens de surveillance, de guerre et une telle organisation que la possession ou non d’armes est assez anecdotique n’est ce pas ?
        non
        L’experience de la dissidence sovietique montre que si chaque fois qu’un opposant lorsqu’il aurait ete arrete au petit matin par 2-3 membres de la police politique avait ete arme et aurait blesse ou abattu un des policiers venu l’arreter, la repression aurait ete bien plus difficile. Il est beaucoup plus facile de faire partie d’une police secrete et d’encaisser son salaire sans problemes moraux quand ceux qu’on arrete sont calmes et pas dangereux…

        anecdotique? si vous n’etes pas attaché a votre liberte ou a votre vie…apres tout, certains peuvent aimer une vie d’esclave si le xanax est fourni par le contremaitre…

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        • Jaceneliot // 11.11.2019 à 10h37

          C’était une toute autre époque justement. Aujourd’hui, l’État a des moyens de surveillance généralisée. Si tu crois qu’avec un AK-47 tu vas changer les choses…Tu préconises quoi par exemple ? Tirer sur les flics qui tirent au flashball sur des militants pacifiques ? Tu penses pas que ça servira justement de prétexte à plus de violence ?
          La vraie menace ne vient pas des États. Il faudrait que les gens commencent à comprendre que l’État, c’est le meilleur ami du citoyen. C’est le dernier rempart entre le vrai ennemi, les multinationales et les milliardaires. Le peuple ferait bien de donner plus de moyens à son État. C’est facile de focaliser toute la colère contre l’État, parce que c’est une entité qui paraît homogène, qui a un nom, contrairement aux multiples milliardaires qui sont plus flous. Malheureusement, c’est eux le vrai ennemi. Et là j’aimerais bien voir ce que tu vas faire avec ton AK-47. On a un recul de l’État depuis les années 1970, et on voit le résultat. Si les gens votaient plus intelligemment et évitaient d’élire des libéraux complètement aveuglé par leur idéologie et complètement corrompus, l’État aurait plus de force pour protéger sa population sans être instrumentalisé.
          Armer la population est inutile dans la société d’aujourd’hui, du moins il y a plein de choses à tenter de bien plus constructives et intelligentes. Si on échoue à tout, peut-être que tu finiras par avoir raison, mais à l’heure actuelle, les idiots armés jusqu’aux dents qui voient le danger partout aident pas. Ils font juste monter un sentiment d’insécurité basé sur pas grand-chose.

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          • delor // 11.11.2019 à 11h17

            « Il faudrait que les gens commencent à comprendre que l’État, c’est le meilleur ami du citoyen. C’est le dernier rempart entre le vrai ennemi, les multinationales et les milliardaires ». Cela dépend. Ou bien l’Etat ouvre toutes grandes les portes (ou des brèches) du rempart qu’il est, permettant à l’ennemi d’entrer sans grande difficulté sur le territoire qu’il a en charge mettant ainsi le citoyen en réel danger, soit l’Etat n’ouvre pas ou entrebâille à peine les portes (ou les brèches) du rempart qu’il est, filtrant ainsi minutieusement l’ennemi désirant ou voulant entrer sur le territoire qu’il a en charge assurant ainsi la sécurité du citoyen. En France, malheureusement, c’est la première solution qui est mise en oeuvre depuis 3 ou 4 décennies et le citoyen Français ne se sent plus du tout en sécurité. C’est un traumatisme de grande importance pour ledit citoyen Français qui est, depuis et de ce fait,devenu le plus grand consommateur d’antidépresseur et d’anxiolytique comme le démontrent toutes les études et enquêtes sérieuses.

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            • Jaceneliot // 11.11.2019 à 11h20

              Oui. Et non. On remarque plus facilement les manquements que les avantages. Même si beaucoup a été perdu, la France reste un des états les plus socialistes et protecteurs. On se rend pas compte des enjeux et de la force de l’ennemi. Nos politiques sont certes médiocres, mais ils n’ont pas totalement abandonné l’idée de l’état providence contrairement aux Britanniques ou allemands, sans parler des étasuniens.

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          • herve_02 // 11.11.2019 à 11h30

            Et bien moi je ne suis pas d’accord. Et ce pour plusieurs raisons. La première d’entre elle est qu’il y a 2 niveaux de société : la loi et la morale. Cette morale permet une application raisonnée de la loi.
            Par exemple prenons le cas d’un enfant que l’on déclare en danger : sa maman l’allaite et elle cododote avec lui (c’est le maternage proximal – ce qui a fait ce que nous sommes, depuis des millions d’années). La loi permet de le retirer à sa mère : il suffit de faire une information préoccupante, un juge lit le dossier de celui qui a fait l’infirmation et peut décider de placer l’enfant.

            Ce qui empêche une personne normalement constituée de faire cela est la morale. Maintenant une personne sans morale, qui ne risque rien à faire cela, aucun recours légal contre elle peut avoir tendance à jouer à moijedécide. Elle devrait faire face à un risque réel. Ainsi si le parent à une arme et qu’il est prêt à s’en servir, le dénonciateur va devoir faire un choix entre le risque qu’il va prendre et la ‘sécurité’ de l’enfant. Ce risque potentiel va tempérer les dérives autoritaires des petits fonctionnaires mauvais.

            Parce que l’état est peut être notre meilleur amis, mais allez l’expliquer aux allemands de l’est ou aux juifs allemands de ces belles années de l’état fort. Être capable de se défendre est le premier droit d’un vivre ensemble. ce droit est bafoué tous les jours par ces états soit disant ami.
            Comme la justice est partiale, l’arme est un pis allé nécessaire.
            https://sciencetonnante.wordpress.com/2013/09/23/pour-enrayer-la-violence-faut-il-plus-ou-moins-darmes/

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            • Jaceneliot // 11.11.2019 à 16h14

              Ok, mais tu fais quoi, quand dans la pratique, les gens qui possèdent ces armes font beaucoup plus de dégâts que ce dont ils sont sensés se protéger ? Parce que les abus de la loi, de la morale, on a plein d’autres moyens pour lutter. L’opprobre publique, la démocratie, le vote, le bannissement, etc. Par contre dans la pratique, aux États-Unis, les armes tuent point final. C’est un vrai problème. Pour une happy story où une arme permet d’éviter un drame, combien de centaines, de milliers d’innocents sont abattus parce qu’un taré pète un câble ? Un gars qui s’énerve, ça arrive tous les jours. Parfois ça tourne mal et il y a bagarre. Parfois ça tourne très mal et il y a blessé ou même mort. Parfois ça tourne mal parce que les poings ça tue aussi, parfois parce qu’il y a arme blanche. Mais si tu armes les gens, chaque bagarre a le potentiel de finir avec un tué. C’est ce qui se passe au Brésil par exemple ou dans d’autres pays. La société étasunienne est très violente, et le fait de lui donner des armes la rend peut-être pas plus violente, mais elle rend cette violence beaucoup plus dangereuse. C’est sûr et certain. Imagine tu donnes un flingue à chaque personne. Avec tous les colériques, les gens qui veulent se faire justice + tous ceux (à tort ou à raison) qui s’estiment lésés par la loi. Ca devient le Far Ouest justement. Enfin, ton exemple est édifiant. Pour toi, un juge qui prononce cette peine mérite une balle dans la tête ? J’espère vraiment que t’es pas armé.

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            • herve_02 // 11.11.2019 à 19h49

              Marrant comme on peut se permettre de juger l’autre assis derrière son écran, persuadé de sa supériorité morale.

              Ai-je dis que le juge méritais une balle dans la tête ? Ou est-ce ton interprétation qui t’arrange pour porter ton discours. Moi ce que je trouve intéressant dans cette réponse. C’est que je disais : « Comme la justice est partiale, l’arme est un pis allé nécessaire. » Mais étonnement pas une seul phrase de toi à ce propos. Parce que résoudre les problème ne t’intéresse pas, tu veux juste pas d’arme.

              Alors pourquoi les policiers sont armés ? Pourquoi ils tirent sur des gens qui ne les menacent pas ? explique moi pourquoi eux et pas nous ? Et puisque tu y es expliques moi aussi pourquoi eux ne sont jamais réellement punis ?

              Si tu te renseignais tu saurais pour prendre exemple aux US que la bas,globalement, plus on régule les armes et plus il y a de morts. Bizarre. tu veux une société sans armes ? qu’il y ait une vraie justice et elles ne seront plus nécessaires. Mais dès que la justice est subordonnée au pouvoir l’arme est nécessaire pour se défendre.

              Alors bien entendu, tu as le droit de penser que le citoyen est un inférieur qui doit obéir et faire avec. Mais je n’ai pas cette mentalité d’esclave. De plus interdire les armes n’empêche pas le mauvais citoyens d’en posséder. Et c’est le mauvais citoyen qui tue le plus de personnes. Alors les ‘maichants’ sont les seuls à avoir des armes (illégales). Pas sur que cette solution soit meilleure, ce que j’en pense.

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          • Brigitte // 11.11.2019 à 13h19

            Jaceneliot, vous avez raison mais pour être vraiment du côté du peuple, l’état doit d’abord le représenter, ce qui n’est pas le cas aujourd’hui. Sans aller jusqu’au tirage au sort des représentants, je pense que l’on peut largement améliorer les choses. Ne serait-ce qu’au niveau du vote. Ensuite les prérogatives de l’état et son organisation territoriale. Bref, tout est à revoir….

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            • Jaceneliot // 11.11.2019 à 16h18

              J’ai dis que y avait beaucoup de problèmes, mais évitons d’être dans le « tout blanc-tout noir ». L’État est enjeu de luttes, il n’est pas homogène (sauf quand on le critique). C’est un agrégat d’administrations concurrentes au bus divers, de politiciens aux buts divers. Il y a des corrompus, des honnêtes, des groupes, des pressions psychologiques, sociales voir phyisques. Il y a beaucoup d’argent en jeu. Il y a le fait que si on essaie de faire mieux à l’interne du pays, on risque de tout perdre sur la scène internationale. Aucun politicien n’est « méchant ». Ils essaient de faire survivre le pays au mieux. C’est tout. On peut se disputer sur la méthode, mais la plupart des politiciens, sauf les authentiquement corrompus, veulent le bien de la nation. Ce que je veux dire, c’est qu’on se rend pas compte de tout ce qui nous reste. Tu verras ce que c’est le vrai état totalitaire quand tu le vivras. Aujourd’hui, on a perdu, mais il nous reste tellement. On a encore une liberté d’expression relativement élevée, on peut encore espérer ne pas être assassiné par l’État, on peut encore ouvrir notre gueule. On peut encore écrire un livre librement, écrire un site internet, etc. Cette section commentaire enverrait des gens en prison dans un État ayant complètement laissé le contrôle au capital.

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          • calal // 11.11.2019 à 13h47

            « Si les gens votaient plus intelligemment et évitaient d’élire des libéraux complètement aveuglé par leur idéologie et complètement corrompus, l’État aurait plus de force pour protéger sa population sans être instrumentalisé. »

            la ou je vous rejoins,c’est que lorsqu’on dit que la capitalisme actuel n’est pas du « vrai capitalisme » mais un capitalisme de connivence,on ressemble furieusement au coco qui affirmait que le communisme en urss ce n’etait pas du « vrai » communisme.

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            • Catalina // 11.11.2019 à 14h59

              l’état comme protection…..

              Sale temps pour les chômeurs (et pour tous ceux qui n’ont pas les réseaux « mafieux »)
              https://www.youtube.com/watch?v=RcRrWo7-8BI

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            • Jaceneliot // 11.11.2019 à 16h19

              Euh, oui et non. En l’occurrence, le stalinisme n’a jamais été du communisme. C’est la vérité, même Lénine voulait écarter Staline d’urgence…

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      • Je me marre // 11.11.2019 à 11h32

        Comparer la Suisse aux USA, comment dire… c’est comparer une tortue avec un requin (pardon pour les requins qui eux ne tuent que pour s’alimenter)… Un pays qui s’est créé par des guerres d’indépendance contre plus fort que lui comparé à un pays qui a massacré plus faible que lui, un pays qui a refusé la guerre depuis 5 siècles comparé à un pays constamment en guerre pour piller autrui, un pays démocratique comparé à un pays impérialiste où les ploutocrates dirigent plus que le président.

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        • John V. Doe // 12.11.2019 à 08h24

          La Suisse et les Suisses sont globalement riches. Même si la Suisse est très inégalitaire voire violente (économiquement) à l’égard des plus pauvres, elle reste infiniment plus cohésive que les USA où la misère la plus noire (sic) cohabite avec une richesse quasi-infinie et un culte omniprésent de la consommation effrénée. C’est aussi le pays de la démocratie semi-directe, d’un traitement humain des malades et d’une sociologie peu violente. A l’opposé à nouveau du géant américain. Ce sont ces facteurs qui font partie de l’explication de la moindre violence en Confédération Helvétique.

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          • calal // 12.11.2019 à 19h27

            oui enfin, les suisses sont un peuple de montagnards enclave, les us sont un pays continent avec des plaines immenses…Quand le premier medecin est a 100km a l’epoque du transport a cheval et que la suisse fait 100 km d’est en ouest, on ne se developpe pas pareil…

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    • gracques // 11.11.2019 à 10h57

      Confusion n’est pas raison…..
      L’état français n’est pas l’état chilien ou la police tire habituellement sur les manifestants et le port d’armes aux usa n’à rien à. Voir avec les violences policières sauf à légitimer ces dernieres justement ( vous savez le geste suspect du déjà mort noir qui excuse le,défoulement total ‘des gardien de la,paix’ locaux ).
      Quant à la peine de mort appliquée aux opposants ???????

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  • florian lebaroudeur // 11.11.2019 à 09h30

    Et oui, les western ou tout le monde se tire dessus, on a été plus que servie…
    C’est effrayant de constater le pouvoir des images sur la perception du réel quand on a brisé le voile.

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  • Brigitte // 11.11.2019 à 09h43

    Cher Louis de Constance….avec un si joli nom, ne pourriez vous pas parler en Français? Les Crises est un site francophone, merci de respecter notre langue.
    Nous devons déjà accepter qu’il fasse la part belle à la parole de la gauche américaine, certes traduite en français, et critique envers leur pays, mais insidieusement normative et dont nous pourrions nous passer.
    Est-ce par pure pédagogie, « ne faites pas ce que nous faisons », qu’il faut entendre cette bonne parole d’outre-atlantique? Cet article en serait-il un exemple? Faut-il s’inquièter que les états-uniens perdent en espérance de vie parce qu’en adoptant leur mode de vie, notre pays s’exposerait au même phénomène?
    Les causes de ce phénomène sont spécifiques à ce pays ( violence endémique, ultra-libéralisme) donc merci de nous mettre en garde mais pour l’instant nous ne sommes pas concernés. Nous sommes d’ailleurs très vigilants sur ce point.
    je m’inquiète davantage de la progression ininterrompue de la langue anglo-américaine, dont votre parole ici en est le signe. J’espère que ce site ne va pas devenir bilingue.

      +15

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  • Catalina // 11.11.2019 à 10h55

    J’attends pour ma part que Todd travaille sur cette mortalité UNIQUE dans les pays développés. C’est sa spécialité, non ?

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    • Je me marre // 11.11.2019 à 11h35

      Unique? Et le cas de la Russie? Suite à l’irruption du capitalisme privé…

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      • Catalina // 11.11.2019 à 11h40

        Je me marre,
        Cette étude a déjà été faite par Todd il me semble. Et je parle de présentement, pas d’avant, en ce moment, le seul pays développé où l’espérance de vie baisse est les USA

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        • florian lebaroudeur // 11.11.2019 à 15h38

          L’espérance de vie baisse aux Usa, certes, mais les autres pays développés finiront aussi par connaitre un tassement de l’augmentation de l’espérance de vie.
          En France, elle stagne déjà depuis 10 ans pour les femmes, celle des hommes est en toujours phase de rattrapage mais plus pour très longtemps.
          Ce qu’on ne dit pas assez, c’est qu’une grande partie de cette augmentation constante depuis 1945 est lié à l’effondrement de la mortalité infantile qui rabaissé considérablement la moyenne. Ce taux de mortalité est désormais à un bas niveau extrême, de ce fait cela ne joue plus sur l’augmentation.
          Mais j’avoue que le cas des Usa est particulier compte tenu de la nature de son système social

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          • Logique // 11.11.2019 à 18h33

            Mouais, l’espérance de vie va connaître une chute brutale avec le développement des bactéries multi-résistantes, le bacille de Koch le premier contre lequel les armes thérapeutiques deviennent de moins en moins efficaces.

            https://www.who.int/features/qa/79/fr/

            Sûr que certains ont déjà pensé à utiliser ces résistances comme armes. Ni vu ni connu.

            Cf. « L’armée des douze singes ».

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        • gracques // 15.11.2019 à 16h29

          Todd c’était la non parution de l’indice de la mortalité infantile en URSS , le livre est paru en 76.
          Et je pense que la base de l’espérance de vie en RUSSIE dans les années 90 et celle des USA dans les années 2010 offent un parallèle intéressant.
          Nb , ne pas oublier aux states la problématique très particulière , mais au combien significative de la diffusion des Opiacés en tant quantité douleurs ., problème particulier dans la problématique plus générale que pose le neoliberalisme.

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  • Vincent P. // 11.11.2019 à 11h57

    Ma génération vivra moins longtemps que nos baby-boomers de parents : je n’ai aucun doute là dessus.
    En France, le chômage fait 15 000 morts par an, et je ne pense pas que (sur)vivre en jonglant de travail précaire en précarité va aider.
    Nos parents avaient non seulement un taf, mais une carrière.
    L’ascenseur social leur assurait une progression de leur salaire tout au long de leur vie, et ils étaient sûrs de leur retraite.
    Autant de points où ils ne craignaient et ne remettaient pas en cause l’avenir.
    Pour nous c’est stress à tous les étages, chaque jour, et je ne pense pas que ça nous aidera à éviter des terrains pathogènes, sans mentionner les suicides par excès de lucidité, ou efficacité de l’inhumanité du système.
    Quant aux armes, elles arrivent ou sont là.
    Le néolibéralisme des Macron et consorts produira suffisamment de désespoir et de rejet pour qu’elles servent un jour.
    Les Marseillais doivent pouvoir en pressentir les effets : c’est chouette d’avoir poussé un pan entier de la jeunesse dans les bras de ce qui seront nos gangs à la Française.
    Car c’est connu qu’il n’y a que de bons modèles à importer d’outre-Atlantique. Hein Manu le Young Leader ?! T’as plus qu’à construire les prisons qui vont avec, visionnaire !
    Ou alors tu fais de nos gamins de serviles patriotes Européens: tu pourras les envoyer défendre notre cher modèle Bruxellois face aux méchants Chinois qui font vraiment trop flipper avec leur reconnaissance faciale standardisée !
    Je vous laisse, faut que j’aille pointer sur Alicem !

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    • Marie Pan-Pan // 11.11.2019 à 20h00

      Vincent P,
      bien que je n’apprécie pas ma génération ( la X, celle des enfoirés ), je n’aimerais pas être à la place des baby-boomers ( celle des planqués ). Ils risquent fort, comme je l’ai écrit ailleurs, de mourir pauvres. Chose à laquelle leur vie ne les a pas préparé, pas plus que de parler ou d’envisager la mort ( à l’inverse de leurs parents).
      Donc oui je « préfère » le stress et la précarité qui ont façonné ma vie. Je préfère être capable de manger tout type de pain et ne pas pleurer ou esquiver le tragique de l’existence.
      D’une certaine façon, malheureusement ou pas, ça me/nous relie aux générations précédentes, celles nées avant 1945 même si je n’attend pas grande chose de ma génération en ce qui concerne l’avenir.

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  • Wiliam // 12.11.2019 à 06h07

    « En ce qui concerne les armes, le cas des États-Unis est aberrant : 4 % de la population mondiale possède 40 % des armes à feu de la planète ! »

    Je ne comprends pas la remarque concernant les États-Unis puisque le chiffre se rapporte à la population mondiale…
    De plus, est-ce vraiment étonnant, ce pourcentage ? Tient-il compte des militaires et de leur armement ? Ou ne s’agit il que des civils ? Pas clair… Et donc pas parlant.

    « La moitié de la population a une valeur nette négative » : là encore, est-ce si anormal ? Quelle est cette proportion dans d’autres pays, en Europe, au Japon ? Est-ce que cette proportion est en hausse ou en baisse ?
    En l’état, ça ne me parle pas non plus…

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  • christian gedeon // 12.11.2019 à 09h43

    Bon…pas un mot sur la bouffe? Sur les obésités galopantes et le diabète?Sur les burgers et les boissons sucrées? Les ice cream et les pizzas se 4 centimètres d’épaisseur?Pas un mot sur le paradoxe électoral des us où les blancs moyens et pauvres,une partie des hispaniques votent …Trump?çà,c’est un point à analyser en profondeur,et pas seulement en balayant d’un revers de main ce vote…des rednecks,des racistes,des ignares etc.M. Chomsky fait semblant d’oublier que ce sont les classes aisées et « intellectuelles  » des côtes est et ouest qui votent démocrate et ,à la marge saunders, qui tiennent le haut du pavé … et qui sont minces,sportives et meurent plus tard que les gens du « bas peuple « .A un moment donné,il faut quand mêlme regarder les choses en face…les « élites « ,ce n’est pas Trump et consorts.

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    • gracques // 15.11.2019 à 16h38

      Ha si , TRUMP,et consorts sont les élites, au,plan financier , culturel et politique ……
      Mais pas ceux qui votent pour eux .

        +0

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  • christian gedeon // 12.11.2019 à 09h44

    Bon…pas un mot sur la bouffe? Sur les obésités galopantes et le diabète?Sur les burgers et les boissons sucrées? Les ice cream et les piszzas se 4 centimètres d’épaisseur?Pas un mot sur le paradoxe électoral des us où les blancs moyens et pauvres,une partie des hispaniques votent …Trump?çà,c’est un point à analyser en profondeur,et pas seulement en balayant d’un revers de main ce vote…des rednecks,des racistes,des ignares etc.M. Chomsky fait semblant d’oublier que ce sont les classes aisées et « intellectuelles  » des côtes est et ouest qui votent démocrate et ,à la marge saunders, qui tiennent le haut du pavé … et qui sont minces,sportives et meurent plus tard que les gens du « bas peuple « .A un moment donné,il faut quand mêlme regarder les choses en face…les « élites « ,ce n’est pas Trump et consorts.

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  • Christophe // 13.11.2019 à 10h04

    « …l’espérance de vie dans une grande partie des Appalaches est inférieure à celle du Bangladesh. »

    Dixit Anne Case et Angus Deaton, in « Le Devoir »

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    • Philippe // 14.11.2019 à 18h16

      Bonjour,
      Pour info:
      En 2017 l’espérance de vie au Bangladesh était de 71 ans pour les hommes et de 75 ans pour les femmes.

        +0

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