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10.novembre.201910.11.2019 // Les Crises

L’agroalimentaire vu de l’intérieur, intoxication ? Christophe Brusset – Par Thinkerview

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Source : Thinkerview, Youtube, 07-11-2019

Source : Thinkerview, Youtube, 07-11-2019


Édit : Tiens, j’en profite pour vous signaler une petite surprise en lien avec le Forum pour la paix – un compte-rendu d’une intervention à lire bientôt sur le blog… 🙂

Nous vous proposons cet article afin d'élargir votre champ de réflexion. Cela ne signifie pas forcément que nous approuvions la vision développée ici. Dans tous les cas, notre responsabilité s'arrête aux propos que nous reportons ici. [Lire plus]Nous ne sommes nullement engagés par les propos que l'auteur aurait pu tenir par ailleurs - et encore moins par ceux qu'il pourrait tenir dans le futur. Merci cependant de nous signaler par le formulaire de contact toute information concernant l'auteur qui pourrait nuire à sa réputation. 

Commentaire recommandé

vert-de-taire // 10.11.2019 à 11h57

Collusion de tous, industriels, administrations, importateurs, distributeurs, politiques, … pour tromper la population.
ILS nous empoisonnent en toutes connaissances de cause.

Lubrizol ? On comprend le comportement des autorités sachant cela.
Lubrizol n’est pas grand-chose à coté des poisons quotidiens.
Et on voudrait que je sois calme !

L’explosion des cancers et autres maladies est donc normale
Serait-elle VOULUE ?
Si les auxiliaires sont des poisons autorisés cachés c’est un empoisonnement.
D’autant plus si on sait que les contrôles n’ont jamais d’effets.
NON ?

Alors pour les contrôles du nucléaire, de l’eau, de l’air, de tout ?

37 réactions et commentaires

  • douarn // 10.11.2019 à 08h49

    « Nous pourrions bien nous apercevoir un jour que les aliments en conserve sont des armes bien plus meurtrières que les mitrailleuses »
    (Orwell, Essais, articles, lettres (Collected Essays, Journalism And Letters)

      +15

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  • François Lacoste // 10.11.2019 à 11h43

    Cette très longue interview, plus de trois heures est passionnante et réconfortante, à l’opposées des discours trop souvent inutilement catégoriques qui nous sont assénés contre la mal bouffe. Ici c’est la compétence et l’information de première main qui priment (bien entendu critiquable).
    La chute de l’interview ainsi que le choix des lectures recommandées sont vraiment exceptionnels, à écouter, réécouter et diffuser.

    Bon travail « Thinkerview », merci.
    Serait-il envisageable de diffuser vos interviews aussi sous le seul format audio pour ceux qui ont un débit internet limité et puis ce serait économe en énergie?

      +16

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    • Bob // 10.11.2019 à 11h50

      Ils sont en.podcast. avec Podcast Addict par exemple sur Android.

        +2

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    • chokk // 10.11.2019 à 13h28

      Le format audio uniquement est disponible sur leur site : https://www.thinkerview.com/
      Choisissez une interview, puis clic droit et « Enregistrer la cible sous » sur le lien « Télécharger le ficher »
      Bonne écoute 😉

        +7

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      • Anouchka // 10.11.2019 à 16h09

        Et comment fait-on pour écouter sur smartphone (très pratique en voiture ou avec casques quand on fait du travail manuel a l’extérieur – ramasser les légumes du potager par exemple)?
        Excusez mon analphabétisme numérique

          +1

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        • NoComment // 11.11.2019 à 12h51

          Faites donc un petit tour sur leur site, il propose depuis peu une appli pour écouter sur smartphone.

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    • Technologie85 // 10.11.2019 à 13h50

      Tu as des services gratuits à ta disposition pour télécharger les vidéos Youtube, en MP3 si tu le désires.
      Par exemple : https://y2mate.com/fr

        +1

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  • vert-de-taire // 10.11.2019 à 11h57

    Collusion de tous, industriels, administrations, importateurs, distributeurs, politiques, … pour tromper la population.
    ILS nous empoisonnent en toutes connaissances de cause.

    Lubrizol ? On comprend le comportement des autorités sachant cela.
    Lubrizol n’est pas grand-chose à coté des poisons quotidiens.
    Et on voudrait que je sois calme !

    L’explosion des cancers et autres maladies est donc normale
    Serait-elle VOULUE ?
    Si les auxiliaires sont des poisons autorisés cachés c’est un empoisonnement.
    D’autant plus si on sait que les contrôles n’ont jamais d’effets.
    NON ?

    Alors pour les contrôles du nucléaire, de l’eau, de l’air, de tout ?

      +18

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  • Anouchka // 10.11.2019 à 13h01

    C Brisset se veut très engagé sur la thématique de la mal bouffe, mais comme beaucoup, son engagement s’arrête là où commence ses intérêts.
    Est-ce qu’il est conscient que ce qu’il appelle sa loyauté  envers son employeur peut difficilement se différencier de la loyauté d’un mafieux vis à vis de son parrain? Pas sûr que les entreprises pour lesquelles il a travaillé aient fait moins de mal que des entreprises type Cosa Nostra.
    Alors on va me dire qu’il ne faut pas jeter la pierre, si soi-même on n’est pas sûr de ne jamais avoir péché.
    Oui, mais quand même, moi je ne gagne pas son salaire et c’est précisément pour payer les salaires des hauts dirigeants (+tout le tintouin des stock options que C Brisset touche probablement aussi en plus de son salaire) que les entreprises trichent et tirent la qualité vers le bas.
    Et surtout, si ces grosses entreprises de l’agro-alimentaire n’existaient pas, on aurait certainement un réseau de petits producteurs locaux beaucoup plus dense.
    Les grosses structures rajoutent des coûts d’administration (type les salaires comme le sien) et qu’est-ce qu’elles apporten’y au consommateur de plus qu’un petit producteur (qui peut tricher aussi, certes, mais qui n’aura pas accès à toute l’ingénierie chimique)?

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    • Patrick // 10.11.2019 à 13h51

      « Pas sûr que les entreprises pour lesquelles il a travaillé aient fait moins de mal que des entreprises type Cosa Nostra. »
      Comparaison extrêmement utile pour faire avancer la compréhension…

      « Et surtout, si ces grosses entreprises de l’agro-alimentaire n’existaient pas, on aurait certainement un réseau de petits producteurs locaux beaucoup plus dense. »
      Vi, un petit producteur local sur la butte Montmartre par exemple, ou sur le bord du périphérique là où se croisent tant et tant de licornes chaque jour…

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      • Anouchka // 10.11.2019 à 14h29

        Ben justement, si ces monstres de l’agro-alimentaire n’existaient pas, on aurait peut-être eu des métropoles moins tentaculaires et moins monstrueuses… la poule, l’œuf…

        Je ne dis pas que l’industrie agro-alimentaire est seule responsable du processus d’industrialisation et d’artificialisation du monde. Je dis qu’elle y participe (c’est normal puisque c’est une industrie). Les adjuvantS, additifs et autres conservateurs sont des produits industriels destinés à servir les intérêts de l’industrie (pour lui permettre de produire à grande échelle en faisant le moins de pertes possibles). Beaucoup de produits chimiques destinés à l’alimentation n’auraient jamais été développés dans un monde peuplé de petits producteurs locaux (bien trop cher).

        Par ailleurs, sur la mafia, je persiste. Le monopole de la violence légitime, vous connaissez ? Et bien la lutte anti-corruption au sein des entreprises (dont les USA sont le fer de lance, dois-je vous le rappeler ?), n’est « que » un aspect parmi d’autres de cette réalité.
        Les mafias ont « aussi«  un rôle social, c’est d’ailleurs bien souvent pour cela qu’elles obtiennent le silence des populations. Et comme les entreprises, elles ont une structure très hiérarchisée et totalement non démocratique. L’état, lui, est plus démocratique (dans nos contrées en tout cas) mais protège des institutions qui ne le sont pas du tout. Donc…

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        • Patrick // 12.11.2019 à 11h39

          la poule , l’oeuf ..
          comme disait un agriculteur : » les parisiens consomment 1.300.000 oeufs par jour mais ils voudraient des fermes de 80 poules  » …
          ( pour lui « parisien » signifie Ile de France )

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          • Véro // 15.11.2019 à 07h28

            Oui c’est tout-à-fait vrai, et d’ailleurs l’exemple des oeufs est assez simple à utiliser pour comprendre sur quel ordre de grandeur on se situe.
            Chaque habitant consommant Un peu plus de 200 oeufs par an et chaque poule pouvant pondre 300 oeufs par an, il est facile ensuite de calculer combien de poules sont nécessaires, et de comparer avec le nombre de poules pondeuses dans le pays.

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            Alerter
  • Jean D // 10.11.2019 à 14h06

    Une entrevue très intéressante j’ai trouvé, à plusieurs titres :

    ›› tout d’abord pour les informations factuelles qu’elle contient. En découvrant des pratiques commerciales plus ou moins scandaleuses et les procédés techniques en vigueur, c’est surtout l’ampleur de mon ignorance sur la filière qui m’a été révélée

    ›› ensuite, cela vient comme un deuxième effet « kiss cool » : après l’édification, m’est venu le dégoût. Comment nos responsables peuvent prétendre agir au nom du bien commun alors qu’ils ne font rien, voire encouragent (libre échangisme), les épidémies d’obésité voire la propagation de substances cancérogènes ?

    ›› enfin, et c’est à tire personnel, ce qui m’a le plus intéressé finalement, la position ambiguë de ce lanceur d’alerte. Non pas qu’il soit ambiguë dans le discours, mais il m’a paru tenaillé entre le désir de bien faire son métier et l’impossibilité de le faire la conscience tranquille. Cela concerne beaucoup de salariés je crois, de plus en plus peut-être ?

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    • Anouchka // 10.11.2019 à 14h33

      Oui, le salariat est décidément vraiment comparable à l’esclavage – également à ce titre là.
      90% de la population active française salariée, paraît-il. Et une grande partie du reste dépend du travail salarié (médecins, avocats, etc.)

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    • Jean D // 10.11.2019 à 18h15

      « le salariat est décidément vraiment comparable à l’esclavage »
      C’est ce qu’on appelle un oxymore non ?

      En réalité j’ai l’impression qu’il y a un écart croissant entre
      ›› les discours (l’entreprise responsable, socialement et écologiquement)
      ›› et les pratiques (management par objectif qui se contrefiche des enjeux sociaux et environnementaux)

      Faire le grand écart n’est pas très confortable au quotidien, et le lanceur d’alerte prouve que même avec de fortes rémunérations, cela peut même être à la longue insupportable pour quelqu’un – et pour probablement la grande majorité d’entre nous – qui aime bien faire son travail.

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      • Anouchka // 10.11.2019 à 19h37

        Il y a quand même un côté très pervers dans cette idée de” goût du travail bien fait”, indépendamment du type de travail effectué et de sa finalité.
        Pendant l’antiquité, les maîtres craignaient terriblement les révoltes d’esclaves qui pouvaient dans les cas extrêmes les faire passer de vie à trépas. Mais la littérature antique est en meme temps remplie de ces cas d’esclaves fidèles à leur maître jusqu’à la mort, les dernièrs à rester près d’eux lorsque tous, y compris femme et enfants ont trahi.
        Je me demande dans quelle mesure l’amour du travail bien fait salarié ne relève pas de ce type de comportement. On doit aussi pouvoir faire des analogies avec l’attachement de certains animaux domestiques à l’homme.
        On peut aussi faire un parallèle plus sombre avec la justification donnée par certains gardiens de camps à Nuremberg qui prétendaient avoir la conscience tranquille car ils s’étaient contentés de faire leur travail et de bien le faire (dans les procès-verbaux c’est stupéfiant comme cette notion de “travail bien fait” revient constamment dans les tentatives de justification)

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      • Jean D // 11.11.2019 à 00h00

        L’esclavage n’est pas une bonne base de réflexion pour aborder la question du travail salarié. Si on cherche un point commun c’est le lien de subordination mais même sur ce plan vous voyez bien que ce n’est pas la même chose de pouvoir licencier quelqu’un et d’avoir droit de vie et de mort sur lui.

        Voir le travail uniquement sous l’aspect du contrat de subordination employeur / employé et son corollaire travail contre salaire est à mon sens réducteur. Le travail n’est pas qu’une aliénation, c’est bien plus ambiguë.

        L’amour du travail bien fait est à mon avis (et pas seulement le mien, voir les conférence de M. Supiot sur le sujet : https://www.youtube.com/watch?v=VW0eQzrgiMY) indissociable du travail lui-même.

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        • Anouchka // 11.11.2019 à 09h45

          C’est étonnant que vous me citiez Soupiot pour étayer votre argument. Car soupiot dit justement que la division du travail telle qu’elle est partiquee dans l’industrie notamment ne laisse pas la possibilité au travail d’être réellement humain (pour reprendre son expression) Je le cite de mémoire: “ne pouvant faire que le travail soit réellement humain, on a fait que ses conditions conditions d’exercice soient humaines” (limitation du temps de travail, salaire décent etc.).
          Est-ce que vous pensez vraiment qu’on peut aimer effectuer un travail à la chaîne 8 heures par jour?

          D’autre part, ce n’est pas vrai que l’employeur n’a pas le droit de vie et de mort sur le salarié. Si les employeurs s’entendent (au sein d’une organisation patronale type Medef par exemple) ils ont un moyen de pression énorme sur la partie salarié de la population (qui représenterait près de 90% de la population active en France ), car le chômage, s’il n’est plus indemnisé, c’est la mort (la mort sociale et ensuite potentiellement la mort tout court, un soir d’hiver dans la rue). Un paysan propriétaire de ses terre et sans emprunt pour son équipement peut survivre (même mal) à un boycott des grandes plateformes d’achats de produits agricoles . Un salarié non.

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        • Anouchka // 11.11.2019 à 10h23

          “Faire bien son travail” est en revanche très certainement, effectivement, un besoin humain qui, si on en a pas la possibilité peut mener à la dépression (ou au burn out comme on voit actuellement).
          Mais ce besoin d’ordre affectif (dont on a besoin probablement pour préserver notre ego) ne peut à mon avis pas être totalement comblé si l’on a des doutes sur l’utilité sociale de ce travail (voir sur son caractère franchement nocif).
          Ceux qui comme l’intervenant de cette vidéo sont dans une attitude de soumission volontaire à un système que par ailleurs ils critiquent (mais sans jamais aller jusqu’au bout cependant car ils comprennent bien que ce serait se tirer une balle dans le pied) s’aveuglent – un peu à la manière d’ailleurs des gardiens mentionnés plus haut, finalement.

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          • Bonjour // 11.11.2019 à 21h54

            Ne pas travailler ou avoir un travail abrutissant, déconsidéré et mal payé c’est pareil, surtout quand on sait qu’on vaut bien plus.

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            • Patrick // 12.11.2019 à 11h32

              si on sait que l’on vaut bien plus alors on change de job, ou alors on considère la situation comme transitoire avant de faire ce que l’on vaut.
              Ensuite , il reste la question de l’évaluation de ce que l’on vaut , en foncion de quel critère ?

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        • Jean D // 11.11.2019 à 12h10

          « Est-ce que vous pensez vraiment qu’on peut aimer effectuer un travail à la chaîne 8 heures par jour? »
          Petit nuance entre :
          • « aimer un travail à la chaîne »
          • et « aimer bien faire son travail »

          On peut tout à la fois avoir conscience de faire un travail peu valorisant socialement et aimer le faire bien. C’est même la seule source de satisfaction / de gratification que peut en retirer le salarié : mettre un peu de soi dans « l’objet » produit c’est comme y faire entre une infime part de libre-arbitre.

          Peut-être devriez-vous revoir les conférences de M. Supiot, en ôtant vos lunettes « militantes » pour le temps du visionnage chausser celles de l’anthropologue. L’éclairage apporté par M. Supiot permet à mon sens de relever les ambiguïtés multiples de la notion de travail.

          Je ne vous suis pas sur le rapprochement esclavage / salariat. Simplement parce que je ne pense pas que tordre les concepts pour les faire coïncider avec ses pré-supposés soit une bonne méthode pour une réflexion réellement instructive.

          Mon propos est surtout interrogatif, quel enseignement peut-on tirer de cette entrevue de Thinkerview. Le témoignage de ce lanceur d’alerte nous révèle que bien qu’attaché à bien faire son travail, un impératif moral s’est imposé à sa conscience.

          La remise en cause ne vient pas de ses conditions de travail mais d’une prise de conscience plus globale. C’est un levier qui pourrait tous nous pousser à agir / ré-agir, à donner « du sens » au travail autre que la contrepartie salaire.

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          • Anouchka // 11.11.2019 à 15h02

            Différence entre aimer son travail à la chaîne et aimer bien faire son travail, dites vous.
            Je vais donc préciser ma question:
            “Pensez-vous que l’on peut aimer bien faire son travail à la chaîne?”. Pour ma part, je pense qu’on le peut, en effet, mais que cela requiert une bonne dose d’aveuglement sur sois-meme et sur ce qu’ est un acte moral.
            Est-il moral d’aimer faire un travail à la chaîne? Personnellement je pense que non, car c’est déshumanisant, comme le souligne Soupiot.
            Et Soupiot montre aussi très bien que cette situation est loin d’être le lot du seul travail à la chaîne. Bien des métiers à-priori plus valorisants et plus excitants que selui d’OS sont tout aussi déshumanisants ( et donc immoraux – ça c’est moi qui ajoute car vous avez souhaité m’entraîner sur le terrain de la morale ). Il cite par exemple le métier de trader.
            Il ne parle pas du métier d’acheteur pour l’agroalimentaire, ou de manager membre du comité de direction, mais pour ma part, je ne vois pas pourquoi ces fonctions échapperaient au sort des autres métiers de l’industrie.

            Donc pour moi, c’est un contre-sens de dire “bien qu’attaché a bien faire son travail un impératif moral s’est imposé à sa conscience”. Le contre-sens est dans le “bien que” au début de votre phrase.

            PS: si vous me répondez, je vous saurais gré de vous abstenir de vos jugements de valeurs (“quittez vos lunettes militantes”). Je suis capable de comprendre une conférence de manière tout autant objective que vous, merci.

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          • Jean D // 11.11.2019 à 15h51

            Le chercheur en question s’appelle Alain Supiot 🙂

            Réfléchissez plus attentivement à la définition qu’il donne du travail et qu’il emprunte à Simone Weil.

            Pour le reste visiblement nous n’avons pas retenu les mêmes choses des conférences entendues.

            La part d’inhumanité des formes d’organisation du travail, d’hier et d’aujourd’hui, sont incontestables et bien mises en lumière par le chercheur.

            Mais la part d’humanité que le salarié y investit (son attachement au travail bien fait) est certainement l’invariant le plus constant. Elle échappe en partie aux formes d’organisation du travail qui se sont succédées.

            “Pensez-vous que l’on peut aimer bien faire son travail à la chaîne?”
            Cela me semble évident. Cela s’appelle tenir la cadence. C’est comme laver les lavabos, cela s’appelle faire briller jusqu’à se voir dedans.

            C’est une règle sociale très forte : on fait de nécessité vertu. Ne pouvant accéder (facilement) à d’autres activités, le salarié se « contente » de ce qu’il a et y « investit » une part de lui même.

            On peut regretter cette résignation mais elle concerne l’immense majorité des salariés. Elle n’est pas fonction du travail réalisé, c’est plus profond / plus anthropologique.

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            • Anouchka // 11.11.2019 à 22h26

              Aimer la cadence du travail à la chaîne??? Et vous évoquez avec ça Simone Weil???
              Connaissez -vous les textes de Simone Weil sur la cadence du travail à la chaîne dont elle a fait personnellement l’expérience (ce qui n’est pas votre cas, visiblement)???
              Supiot en parle pourtant longuement
              Effectivement, nous n’avons pas du entendre les mêmes choses.

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            • Jean D // 11.11.2019 à 22h35

              Je ne vais pas me répéter sans cesse car je crois qu’on ne parle pas de la même chose : votre sujet c’est le travail qui aliène, pour ma part c’est l’attachement à bien faire son travail, quel qu’il soit et qui est commun à tous les salariés.

              @+

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            • Anouchka // 12.11.2019 à 07h47

              Attachement que j’analyse pour ma part comme une marque d’aliénation (pour certains types d’emplois, industriels en particulier, dont ceux d’OS)

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            • Anouchka // 12.11.2019 à 08h07

              Notre désaccord porte sur le fait que vous tenez cet attachement pour quelque chose de très positif, une façon de mettre de l’humain dans le travail – presque une preuve de moralité. Et moi je trouve que l’amour du travail bien fait, en soi, n’est pas une preuve de moralité (même si je vous l’accorde, il est très humain).

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            • Grd-mère Michelle // 14.11.2019 à 12h53

              Point négligé: le travail rémunérateur, aujourd’hui, comme depuis la fameuse punition « divine »(tu gagneras ton pain à la sueur de ton front), est FORCÉ, pour les salariés comme pour les agriculteurs/artisans indépendants(qui ont la chance de bien faire le travail qu’ils ont CHOISI…. quitte à travailler 12 H par jour, 7jours par semaine)
              La seule alternative est la misère, la solitude, l’errance, le sans-abrisme…
              Ou d’être né le cul dans le beurre…
              Le droit inconditionnel à une vie digne(à l’abri du besoin) pour chacun-e, à ma connaissance, n’a jamais été reconnu, inscrit nulle part(même pas dans la Charte des droits de l’homme qui consacre l’égalité des chances mais pas celle des existences).

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          • Bentobox // 12.11.2019 à 07h28

            Il a commencé à s’en soucier quand des êtres chers (femme, enfants) pouvaient en être victime. Il habite maintenant en Malaisie où poussent plus de légumes et fruits riches en nutriments. Ce livre lui permet de s’assurer des revenus pour plusieurs années et il a retrouvé un job bien payé. Ce qui est bien chez lui c’est qu’il a eu l’énergie pour trouver une parade pour se protéger lui et les siens, mais une parade bénéficiant à d’autres que lui.

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            • Anouchka // 12.11.2019 à 12h22

              Vous pensez qu’il travaille en Malaisie parce qu’il ne pouvait plus travailler en France après avoir écrit ce livre? Ou plutôt par anticipation des bouleversements écologiques ?
              L’interview n’aborde pas ce point pourtant essentiel pour comprendre « d’où parle » l’invité de Thinkerview – et donc déterminer quel crédit on peut apporter à ce qu’il dit.

              Pour m’a part, son discours sur sa « loyauté indéfectible » aux entreprises pour lesquelles il a travaillé a un peu ébranlé ma confiance.
              Je comprends qu’il ait besoin d’assurer ses arrières car il est encore dans la vie active et doit ménager la confiance de ses employeurs actuels et futurs.
              Mais cela montre en même temps là où il met ses priorités. Il avoue qu’il a fait allégeance aux entreprises de l’agroalimentaire tout en sachant qu’elles entrent fréquemment en conflit avec le bien public.
              Il a beau jeu ensuite de conseiller de lire les Mémoires du Gal de Gaulle pour montrer sa sensibilité patriotique…

              Qui nous dit que ce monsieur n’est pas payé par des entreprises spécialisées en bio ou en commerce équitable (quand quelqu’un cite une marque pour en dire du bien (dans son cas c’était Max Havelard), c’est pas forcément bon signe)?

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  • Anouchka // 10.11.2019 à 16h39

    Parmi toutes les choses très intéressantes qui sont dites dans cette conférence, il y en a une qui me paraît être un point nodal : l’état fermeait les yeux sur de nombreux scandales sanitaires (commercialisation de nourriture néfaste pour la santé à long terme) pour pouvoir nourrir ses pauvres.

    Est-ce vraiment la raison ?
    Que se passerait-il si la nourriture était moins abondante (ou plus chère) ? Probablement les pauvres achèteraient moins de bien de consommation non alimentaires. Peut-être que quelqu’un comme moi n’aurait jamais vu le jour car mes parents, faute de ressources économiques suffisantes, se seraient abstenus de mettre au monde une malheureuse de plus.
    Doit-on en conclure que l’état actuellement pêche par défaut de malthusianisme ? Qu’il ferait mieux de privilégier la qualité à la quantité ?
    Personnellement, je trouve que raisonner comme ça, c’est regarder le problème par le petit bout de la lorgnette. Il n’y a des pauvres que parce qu’il y a des riches. Si les pauvres achètent de la nourriture pré-fabriquée, ce n’est pas parce qu’ils trouvent ca bon, c’est plutôt pour des raisons du style : maman travaille pour payer l’emprunt de l’appartement et que la famille n’a pas d’argent pour embaucher un cuisinier à domicile qui préparera les produits frais achetés au marché paysan à l’autre bout de la ville.

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    • Patrick // 12.11.2019 à 11h36

      le principe de base de notre état-nounou c’est « du pain et des jeux » , l’essentiel est d’acheter la paix sociale et que les citoyens restent tranquilles, surtout ceux qui sont entassés dans les grandes agglomérations …. donc il faut nourrir tout le monde pour pas cher , et là notre industrie agro-alimentaire est imbattable , et tant pis pour les menus problèmes engendrés.
      ça fait 60 ans que l’état a favorisé cette organisation et cette spécialisation , ça va être long pour faire marche arrière ( ou alors ça va être douloureux )

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  • Zagor // 10.11.2019 à 23h51

    Édifiant, déroutant (par « la chute » de l’interview), et désespérant !

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  • Julien // 13.11.2019 à 09h54

    Tout ce qui sort d’une usine est à proscrire. c’est aussi simple que cela. Mangez des légumes, des produits frais en favorisant vos producteurs locaux. vous augmenterez votre espérance de vie et en bonne santé. Facile à dire ? beh c’est tout, continuez à vous empoisonnés 😉 .

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  • vinc // 16.11.2019 à 10h46

    Intéressant mais je suis un peu mal à l’aise.
    à 5000 à 10k euros par mois dans une entreprise tu es décisionnaire, tu ne fait pas que « suivre » les autres.
    Ce n’est pas à l’état de mettre 10Millions de règles pour contrôler les limites des dirigeants et décisionnaires dans l’entreprise. A chacun de définir ou est son curseur en ayant conscience des conséquences de leus actes sur les consommateurs …et leurs enfants et s’il le dépasse c’est qu’il est corrompu – à ce niveau de salaire bien sur – (c’est mon avis…basé sur mon expérience industrielle , chacun aura le sien)
    Ce qu’il manque beaucoup dans l’industrie c’est finalement le courage et un peu d’estime de soit pour dire non , on va au delà de la limite.
    mieux vaut tard que jamais pour prendre conscience de ses actes.

    Par contre je note que ce monsieur ne donne pas cette nourriture à ses enfants.
    De manière générale et malheureusement plus c’est transformé par l’ industrie (et sans généraliser pour autant) , plus la probabilité de bouffer de la merde est important.
    Après l’introduction dans notre pays d’aliments ou produits non contrôlés venant du monde entier et ne respectant pas les mêmes régles est un fléau (écologique et pour notre santé) car iles poussent nos industriels à ne pas respecter les quelques règles en vigueur à cause de cette concurrence déloyale .

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