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15.août.201415.8.2014 // Les Crises

[Analyse] La France doit-elle s’inquiéter des « pratiques inqualifiables » d’Amazon ?

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Les billets du jour semblent décousus, mais pas du tout.

Ils visent vraiment à souligner comment les médias « fabriquent le méchant », souvent à tort ou de manière très exagérée.

Donc après le méchant Russe, le méchant Turc, voici le méchant Marchand en ligne américain…

Analyse donc d’un billet du Nouvel Obs – et c’est loin d’être le pire…

Tandis qu’Amazon fait la guerre à Hachette aux Etats-Unis, et qu’Aurélie Filippetti dénonce une « atteinte à la diversité littéraire », quelques raisons de dédramatiser.

Aux États-Unis, Amazon et Hachette Books sont en conflit au sujet des livres numériques. Amazon veut imposer à tous les livres numériques un prix unique de 9,99$, alors que la filiale américaine de l’éditeur propose des tarifs compris entre 12,99$ et 19,99$.

Salauds d’Amazon, diviser le prix des livres électroniques par 2 !!!

Pour obliger Hachette à réduire ses marges, Amazon a recours depuis le mois de juin à des méthodes qualifiées par certains de «déloyales» contre les ouvrages édités chez Hachette: allongement des délais de livraison, refus d’effectuer les rabais ou d’enregistrer les précommandes. Ce week-end, 909 auteurs ont attaqué Amazon en publiant une lettre ouverte à Amazon dans le «New York Times».

Mardi 12 août, Aurélie Filippetti a salué leur coup de gueule. La ministre de la Culture a confié au «Monde» : « Cet épisode est une nouvelle révélation des pratiques inqualifiables et anticoncurrentielles d’Amazon. C’est un abus de position dominante et une atteinte inacceptable contre l’accès aux livres. Amazon porte atteinte à la diversité littéraire et éditoriale. »

Je vois mal le problème particulier. La pression entre l’acheteur et le fournisseur professionnels, c’est bien aussi vieux que le commerce, non ?

Et en particulier, c’est bien une des bases de la grande distribution au sens large, non ?

Mais SURTOUT, si le raisonnement peut tenir pour la grande distribution (si Carrefour déréférence une marque, tous les acheteurs proches d’un Carrefour en seront évidement privés – il ne vont pas aller chez Auchan à 40 km plus loin pour un paquet de pâtes – et cela arrive, lire ici par exemple), c’est juste du DÉLIRE de parler de ça pour Internet !!! Mais quelle que soit la part de marché d’Amazon, s’il manque un produit chez eux (ce qui est mauvais pour leur image) que vous désirez, ben vous cliquez et allez chez Fnac.com ou Décitre ou le site d’un libraire !!!

Bref, Amazon essaie de diviser le prix des livres par 2, et c’est une « pratique inqualifiable » – heureusement que la ministre défend le livre. Ministre des bobos germanopratins serait mieux adapté quand même…

Dernier point : il est honteux d’accuser Amazon pour la diversité culturelle, alors que c’est un outil qui l’a relancé. En effet, vu sa taille Amazon vend plein de fonds de catalogues d’éditeurs, qui, sans lui, auraient été pilonnés. C’est pour ça que j’ai déjà rencontré plusieurs éditeurs très contents d’Amazon…

Alors, la France doit-elle s’inquiéter de l’irrésistible ascension d’Amazon ? Sa «diversité littéraire et éditoriale» est-elle menacée ?

Mais quelqu’un a-t-il déjà vu un papier dans un média avec  » la France doit-elle s’inquiéter de l’irrésistible ascension de Carrefour ? » juste pour savoir ? Ou non, mieux :  » la France doit-elle s’inquiéter de l’irrésistible ascension de Hachette ? » ? Oups, je suis bête, non bien sûr, sinon, il n’y a plus de pub vendue… (Amazon n’a pas encore compris qu’il fallait acheter les médias chez nous…)

1. Amazon pourrait-il imposer ses tarifs en France ?

Théoriquement, non, car le prix des livres est protégé par deux lois. La fameuse «loi Lang», ou «loi sur le prix unique du livre», promulguée le 10 août 1981. Elle impose que le prix soit déterminé par l’éditeur, et respecté par tous les détaillants – traditionnels ou en ligne -, quelle que soit la période de l’année. Le détaillant a droit à un rabais limité à 5% du prix.

On explique souvent que cette loi a évité à la librairie indépendante de se faire avaler par les grandes surfaces. Elle a même fait des émules : 13 pays européens, ainsi que le Japon, la Corée du Sud et le Mexique l’ont adoptée. Très récemment, Israël aussi.

16 pays sur la Planète – impressionnant… Donc 15 pays de l’UE ne l’ont pas adoptée, pas plus que les USA, l’Australie, etc.

Chez nous, la «loi sur le prix du livre numérique» du 26 mai 2011 a étendu le principe au numérique. De la même façon, c’est à l’éditeur qu’elle donne le pouvoir de fixer son prix de vente «pour tout type d’offre à l’unité ou groupée». Cette loi s’impose à tous les revendeurs, où qu’ils soient, dès lors qu’ils proposent des offres de livres numériques aux acheteurs situés en France.

2. Amazon peut-il contourner la loi ?

Depuis longtemps, Jeff Bezos, le PDG d’Amazon, essaye de faire tomber la loi Lang en France. Il s’est entretenu avec plusieurs parlementaires sur le sujet. On le soupçonne fréquemment de dépêcher des lobbyistes bruxellois auprès de la Commission européenne.

Jusqu’en juillet dernier, Amazon arrivait à faire pression sur le prix des livres en proposant à la fois un rabais de 5% (comme la loi l’autorise) et la gratuité des frais de livraison. Si cette pratique arrangeait bien les acheteurs, on ne pouvait pas en dire autant pour les libraires.

C’est bien de choisir son camp. À un moment, j’ai cru qu’ils défendaient le livre, je suis tarte quand même…

Pour les aider à contrer les conditions de vente imbattables de leur rival virtuel, le gouvernement a adopté le 8 juillet 2014 la «loi encadrant les conditions de la vente à distance des livres», dite loi «anti-Amazon». Ce texte, déposé à l’origine par l’UMP, interdit aux sites de vente en ligne de cumuler le rabais de 5% et la livraison offerte. Fin de l’histoire ?

Certainement pas. Amazon a immédiatement trouvé la parade: désormais, il facture ses frais de port à… 1 centime d’euro. Celle-là, Aurélie Filippetti ne l’avait pas vu venir. Elle a toutefois expliqué au «Monde»: « Nous n’avions jamais dit que cette loi allait tout régler. C’était un combat politique. Nous savions qu’ils allaient chercher à la contourner. Nous avons agi par la loi pour que cette entreprise ne puisse pas utiliser l’argument commercial de la gratuité des frais de port. Ce sont des banderilles que nous continuerons à planter dans le flanc d’Amazon. »

Ah. Bah oui, ça ne se fait pas quand on est journaliste d’écrire que 900 parlementaires ont voté à l’unanimité un texte qui a simplement augmenté de 5 % les prix des livres en ligne ! (bah oui, c’est pour aider le livre, vous comprenez…) Mais si on le dit clairement, les lecteurs du site risquent de ne pas être contents…

Mais le géant américain a plus d’un tour dans son sac. Pour offrir des prix de ventes avantageux, il peut jouer avec les livres dits «d’occasion comme neufs». Sur le site, on s’aperçoit par exemple que le roman de Maylis de Kerangal, «Réparer les vivants», qui coûte normalement 18,90€, est proposé sur Amazon à 13€ en «occasion comme neuf». En ajoutant les 2,99€ de frais de port, il revient donc à 15,99€: une affaire bien plus intéressante que les 5% de remise autorisés.

Oh c’est du lourd, la journaliste découvre le principe des ventes d’occasion !!!

Eh oui, c’est moins cher que du neuf, bravo ! Mais juste, tout livre d’occasion a d’abord été vendu NEUF avant !!!! Et là, ce n’est pas Amazon qui le vend, c’est un particulier… Mais bon, c’est pas grave (je lui dis que sur leboncoin, il y a une offre à 2 €, état « tout pourrave car tombé dans la baignoire » ?)

3. Combien pèse Amazon sur le marché du livre français ?

Le cybermarchand est le troisième libraire français, après la Fnac et les centres Leclerc.

Ah, « centre Leclerc », ça compte pour « libraire » maintenant ?

Selon «Xerfi», il devrait même devenir «premier du livre tous formats avant 2017». Ce qui est déjà certain, c’est qu’Amazon a révolutionné notre manière d’acheter des livres.

Toutefois, en France, Amazon ne vend que 8% des livres, ce qui n’est rien comparé à ses résultats américains: là-bas, il assure la distribution de 65% des livres numériques et d’environ 35% des livres traditionnels. 2013 a d’ailleurs marqué un tournant chez les Américains, puisque l’achat de livres en ligne (imprimés ou numériques) a dépassé pour la première fois l’achat de livres dans un lieu physique.

Bon déjà, intermède mathématique, 8 % par rapport à 35 %, ce n’est pas « rien », c’est presque le quart…

Ensuite, la journaliste n’est sans doute jamais allée aux USA (peut-être n’a-t-elle même jamais passé le périphérique, et croit que la Province, niveau librairie, c’est comme Saint Germain des Près), mais, intermède démographique, je rappelle que la densité de population aux USA est de 31 hbt/km² contre 112 hbt au km² en France – ce qui n’est pas « rien », mais est à peine le quart… (tiens, tiens…). Et donc, quand tu es fin fond de l’Utah, heureusement qu’il y a Amazon, car le libraire les plus proche est 800 km… Et que sans libraire en ligne, ben il n’y aura pas de vente de livres (comme dans la moitié de la France)

Le 18 juillet, Amazon a dévoilé son nouveau service, censé révolutionner le secteur: Kindle Unlimited, surnommé le «Netflix du livre». Pour 9,99$ par mois, l’utilisateur peut lire tous les ouvrages qu’il souhaite, sur Kindle uniquement, bien sûr.

Purée, ce sont quand même des ordures ces gens-là…

Son succès dépendra du catalogue disponible. Pour le moment, le «Big Five» des éditeurs américains (Haper Collin, MacMillan, Penguin, Simon & Schuster, et… Hachette) a refusé de s’y associer. Kindle Unlimited n’est disponible qu’aux États-Unis. Son arrivée en France n’a pas été annoncée.

4. Le livre numérique s’impose-t-il en France?

Selon le Syndicat national de l’édition, le numérique représentait en France 4,1% des ventes de livres en 2013 (soit 105 millions d’euros de chiffre d’affaires). Dans un communiqué de presse datant du 26 juin 2014, le syndicat expliquait : « À catalogue égal, nous pouvons estimer que pour les livres grand public publiés à la fois sous forme numérique et imprimée, la part du numérique représente 5 à 7%. »

Et 5 à 7%, c’est peu, quand on sait qu’aux États-Unis, le marché des e-books représente 30 % des ventes parmi les livres grand public (soit quelque 5 milliards de dollars).

20 % ce n’est pas « peu », quand on voit la rapidité de la croissance et le retard temporel entre les pays – qui resteront cependant différents…

5. Amazon domine-t-il le marché des liseuses ?

Pour lire numérique, les Américains privilégient la liseuse Kindle d’Amazon, qui a fait littéralement décoller les ventes d’e-books (jusque-là minimes) lors de sa première commercialisation, en 2007. Amazon refuse toutefois de communiquer sur ses chiffres de vente. Le site n’a fait qu’une seule exception, en décembre 2011, lors de la sortie du Kindle Fire : il annonçait avoir vendu ce mois-ci 1 million de Kindle, tous types confondus, par semaine.

«Écrivez, on s’occupe du reste», un documentaire consacré à Amazon diffusé sur Arte le 16 avril dernier, dévoilait des chiffres significatifs : « À l’échelle mondiale, Amazon est indéniablement le leader du livre numérique. Mais en France, le Kindle a un rival de taille: la liseuse Kobo, vendue par la Fnac. En 2012, son fondateur, Michael Serbinis, se félicitait d’avoir dépassé Amazon, tant par le nombre de liseuses que par le nombre d’e-books vendus. Preuve que chez nous, la firme de Seattle n’est peut-être pas indétrônable. »

Non, la question ce n’est pas « Amazon est-il indétrônable », c’est, « Mais comment diable la Fnac, au vu de son image et de son implantation, a-t-elle pu être aussi mauvaise pour se faire tailler des croupières par un concurrent sans guère d’avantage compétitif par rapport à elle, dans un marché de prix unique du livre ???? ». Une des réponses est « entreprise sombrant dans le financiarisme avec ses reventes permanentes » vs « entreprise avec un PDG brillant bâtissant à long terme ».

Chloé Thibaud

Une journaliste qui ira loin ! 🙂

Source : Nouvel Obs


Extrait du papier du Monde :

« Pour Amazon et Hachette, les enjeux ne sont pas comparables. L’e-commerce est une activité bénéficiaire pour Amazon, mais elle ne représente qu’une partie minoritaire de son chiffre d’affaires. Si Amazon recule sur le prix des livres électroniques, l’impact dans ses comptes sera donc faible, d’autant plus qu’elle détient 60 % de parts de marché aux Etats-Unis. Le préjudice pour Hachette serait vraisemblablement beaucoup plus important. »

Ben, pourquoi ne pas donner les chiffres ?

« Hachette Livre », année 2013 : 2,07 milliards d’euros de chiffre d’affaires sur le livre, résultat opérationnel courant (Résop) de 223 millions d’euros – soit près de 11 % de bénéfice !

Amazon, 2e trimestre 2014 : 19,34 milliards de dollars, une perte nette de 126 millions de dollars – soit -0,7 % de pertes…

Lequel est le méchant ?

« Cherchant un moyen de faire baisser les prix sur le marché français, Amazon a tenté de faire passer les frais de livraison à 0 euro. La Fnac l’a imitée. Ce dumping n’a pas été vu d’un bon œil par le Parlement, qui a voté au printemps une loi dite « anti-Amazon » pour interdire le cumul de la gratuité des frais de port et le rabais de 5 %. Réponse des intéressés ? Faire passer les frais de port de 0 à… 1 centime d’euro « sur les commandes contenant des livres ». Et la Fnac de lui emboîter le pas. »

J’ai déjà expliqué qu’il n’y avait aucun dumping (vente à perte, je le rappelle), alors que, livraison comprise, Amazon fait facilement 25 % de marge nette sur les livres… Ce n’est juste pas le même modèle. Quand vous achetez un livre en librairie, vous avez eu AUSSI une livraison gratuite du livre, mais à la librairie, et pas chez vous…

« Le but de ce texte, aussitôt promulgué, aussitôt contourné, était de protéger un secteur malmené depuis quelques mois, en figeant les prix.  »

Hein ??? Contourné par le méchant Amazon ? Là encore, le Monde ne vous dira pas clairement : tiens la loi c’est + 5 % sur le prix du livre en ligne…

« Un détail, et pas des moindres, Amazon est régulièrement pointé du doigt pour ses pratiques fiscales : la société paierait en effet un impôt largement inférieur à ce qu’elle devrait verser au vu de son chiffre d’affaires réalisé sur le territoire. Cet argument est repris par les pourfendeurs de la firme américaine, qui estiment qu’elle bénéficie de fait d’un avantage concurrentiel injustifié. »

Euh, quel impôt Amazon est censé payer ? Si c’est l’impôt sur les bénéfices, comme il est en perte, il n’y a pas une grosse évasion…

On en a déjà parlé sur ce blog :

Alors oui, Amazon économise peut-être 5 ou 10 M€ d’impôt. Mais Microsoft et « Saint » Apple, c’est 300 M€ chacune, Google 150 M€. C’est qui le méchant ? « Bizarre », on ne parle jamais de cette énorme évasion d’Apple quand ils sortent un iphone…

« De grands libraires américains pâtissent aussi de la concurrence d’Amazon. Barnes & Noble a ainsi vu son chiffre d’affaires chuter de 10 % en deux ans, victime de l’essor du commerce en ligne et du développement des livres numériques, dans un pays où lire sur tablette est devenu banal. »

Ben oui, désolé, ils vont aller rejoindre les maréchaux-ferrants et les vendeurs de bougies…


Quelques infos pertinentes sur Les Echos

« Amazon a publié sur son site un communiqué qui réclame une baisse du prix des e-books, à 9,99 dollars au lieu de 14,99 ou 19,99 dollars. Selon ses calculs, ce tarif permettrait de vendre 1,74 fois plus d’exemplaires. Au final, les revenus du secteur augmenteraient alors de 16 % et les auteurs élargiraient leur audience de 74 %. Amazon veut, aussi, des changements dans la répartition des revenus, demandant 30 % des recettes. »


Ici :

« Pour y parvenir, le groupe Internet de Jeff Bezos n’hésite pas à impliquer directement les auteurs. La fin justifie les moyens ? Amazon.com Inc propose que les auteurs rattachés à la branche américaine de la maison d’édition Hachette (propriété du groupe Lagardère) conservent la totalité des recettes des ventes de livres électroniques écoulées sur son site marchand. »

Des sauvages inhumains…


Le papier des Inrocks, qui ont ressorti Malet, dont j’avais déjà parlé ici, qui a dit « Les travailleurs chez Amazon ont des conditions de travail dignes du XIXe siècle », en renvoyant aussi vers cette critique très drôle : Drame : un journaliste découvre le monde du travail

Si on ne peut que déplorer les conditions de travail (il me semble quand même qu’il n’y a pas d’enfants et que les gens ne bossent pas 60 heures par semaine comme au XIXe siècle), j’attends de voir des enquêtes montrant qu’elles sont significativement différentes de celles de la grande distribution). Ce que je trouve choquant – outre ces conditions – c’est le coté Tartuffe des belles âmes vomissant Amazon et allant faire leurs courses chez Auchan sans se poser de questions (« mais c’est de l’exploitation françaiiiiise Moooonsieur !!! »)… Mais bon, quel journal fera de la pub à un livre dénonçant les conditions de travail chez Carrefour ou les pratiques commerciales d’Hachette ?

En tous cas, c’est là où on peut en vouloir à la Fnac, non seulement de n’avoir pas été innovante, mais SURTOUT de ne même pas être capable de COPIER le site internet d’Amazon… (passez 5 minutes sur le site des 2, vous verrez…)

« Ce qu’il faut avant tout rappeler c’est qu’Amazon a une culture d’entreprise particulière et un but ultime : être en mesure de tout vendre et de tout livrer, en une journée, n’importe où sur la planète. Cela afin de faire d’Amazon la passerelle unique pour toute consommation marchande. Qu’il s’agisse de livres, de lessive, ou d’un motoculteur. Amazon n’opère pas comme un commerçant traditionnel. L’idéologie de Jeff Bezos est libertarienne, anarcho-capitaliste. J’ai découvert lors de mon immersion que cette multinationale cultive une attitude violente, basée sur le rapport de force, que ce soit avec ses travailleurs, ses concurrents, ou, comme c’est le cas désormais avec Hachette, avec ses fournisseurs. Ce qui est frappant dans ce conflit l’opposant à Hachette, c’est le type de moyens utilisés : Amazon a notamment communiqué l’adresse électronique personnelle d’un cadre d’Hachette en poussant les consommateurs à lui adresser leurs plaintes. Ce sont des méthodes archaïques. Amazon les emploie car l’entreprise ambitionne d’être le numéro 1 en tout. »

Il a bien fait d’enquêter…

« Quand Amazon freine la circulation de produits Hachette, l’entreprise s’érige comme capable de décider de ce qu’est un bon ou un mauvais prix, se comportant comme une autorité morale qui décide de ce que devrait être le prix d’un livre. C’est quelque chose de très dangereux. C’est au boulanger à fixer le prix de son pain en fonction du cours du blé et de son approche du métier. C’est la même chose pour le monde de l’édition. Quand une multinationale prétend agir pour le bien de l’humanité, il s’agit selon moi d’être méfiant. »

Je ne savais pas que Panzani imposait ses prix à Carrefour…

« En apparence Amazon prétend “démocratiser” l’édition en permettant à n’importe quel auteur de proposer son ebook à la vente sur sa plateforme. Pourquoi pas ? Mais en réalité le projet d’Amazon va plus loin, il est de tuer l’édition traditionnelle pour se substituer à elle, de vendre à partir de ses tablettes des films, des livres, de la musique directement téléchargeables. Amazon devenant alors éditeur, producteur, diffuseur et vendeur. Dans ce scénario digne d’un roman d’anticipation mais qui se fait plus vrai chaque jour un peu plus, Amazon pourrait se retrouver en situation de monopole au sein de l’industrie culturelle. »

« En réalité l’entreprise gagne sans cesse des parts de marché : pour vendre un article, que ce soit un livre, un article de sport ou des condiments pour grillades, Amazon mobilise 14 fois moins de main-d’œuvre que dans un commerce traditionnel, et pour le même chiffre d’affaires. Amazon est comme un poisson carnassier qui mange les autres petits poissons du lac, un à un.  »

« Tous les biographes de Jeff Bezos le racontent, et les hagiographes le racontent aussi : il ne s’est pas lancé dans le commerce du livre par amour des ouvrages. Il souhaitait seulement optimiser les possibilités d’Internet en choisissant la marchandise idéale : il s’avère que le livre est “la marchandise” qui a le plus grand nombre d’exemplaires uniques, il l’a donc choisie dans un pur objectif de profit. Je l’ai bien vu lors de mon immersion en équipe de nuit dans l’entrepôt de Montélimar : le livre est traité comme une marchandise à part entière, disposé sur les étagères parmi tous les autres articles que vend Amazon, un classique de la littérature pouvant cotoyer un slip en coton et un ours en peluche. »

Des barbares quoi…

« Amazon détruit plus d’emplois qu’il n’en crée : les commerces de proximité sont aussi la réalité urbanistique d’un territoire. Imagine-t-on vivre dans un monde orwellien où l’accès à la consommation se ferait essentiellement via le e-commerce ?  »

Comme la grande distribution, quoi…

« À propos des formes de résistance à Amazon, elles sont de plus en plus nombreuses. »

Les résistances à la connerie des médias sont en revanche limitées…

« J’espère qu’à la suite de la mobilisation littéraire américaine les auteurs européens prendront eux aussi conscience qu’Amazon représente une réelle menace pour la diversité éditoriale, et non seulement pour les grands groupes comme Hachette. »

Bizarre, je n’ai jamais acheté autant de livre que depuis que je suis client d’Amazon… Ils ont un marketing très efficace pour vous présenter des livres satisfaisant les désirs et gouts très efficace. C’est sans comparaison avec un librairie (dans mon cas personnel) – et je ne classe pas Leclerc dedans… Je rappelle qu’environ 20 % des acheteurs (les plus gros, plus de 10 livres par an) représentent 60% des ventes…

D’ailleurs voici le Top 10 des ventes de 2013 :

Donc en fait, il y a un « impératif culturel » qui fait que je dois payer plus cher mes livres pour que la filière physique puisse vendre des BD, des livres de cul et des romans à la noix ? OK, je n’avais pas compris…

« La loi dite “anti-Amazon” a eu l’utilité d’un sabre de bois pour attaquer un mastodonte. J’espère que ce n’était qu’une première étape dans le plan d’action du gouvernement français. S’il y a un plan… »

LOL.

Bon, je rappelle que je ne suis pas spécialement pro-Amazon (pas plus que pro-Russe), et que j’ai défendu l’idée d’abroger cette loi stupide, et de taxer Amazon pour redistribuer l’argent aux libraires indépendants…

Enfin, je ne veux pas atténuer les conditions de travail déplorables chez Amazon. Mais je ne pense pas qu’elles soient différentes de la moyenne du secteur, bien au contraire, et que c’est bien un système général à dénoncer, et pas une entreprise bouc-émissaire (dont les pratiques doivent évidemment être surveillées de près). Petits exemples pour finir :

P.S. je rappelle ceci :

Quand on achète un livre dans une librairie, au prix éditeur de 20 €, on paie 3 choses :

  1. le livre (9 €) – payant l’auteur (2 €), l’éditeur, l’imprimeur et la TVA
  2. la diffusion et la livraison du livre dans la librairie (4 €)
  3. le libraire (7 €) – payant le local et les salaires

prix du livre

 

98 réactions et commentaires

  • JC // 15.08.2014 à 06h41

    Tu m’as convaincu que mon boycott d’Amazon « qui ne paie pas ses impôts » est un peu ridicule, surtout à côté de mon boycott d’Apple. Pas facile de déterminer ce qui est du protectionnisme abusif de privilèges et ce qui est du protectionnisme légitime. De mon côté y’a un peu d’anti-américanisme sur ce coup.

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    • Daniel // 15.08.2014 à 14h42

      La FIFA et l’UEFA elles ne paient pas leurs impôts non plus… alors boycottons le foot ? 😉

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  • Kiwixar // 15.08.2014 à 06h52

    « Imagine-t-on vivre dans un monde orwellien où l’accès à la consommation se ferait essentiellement via le e-commerce ? »

    Il n’y a absolument rien dans « 1984 » décrivant le mode de consommation. En quoi l’ecommerce pourrait être orwellien? On a l’impression de lire des combats de cartels d’arrière-garde, comme la pétition des fabricants de chandelles contre les fabricants d’ampoules. Le monde change, des cartels meurent…

    Personnellement, 0 euros par mois pour lire toutes les oeuvres tombées dans le domaine public, ça me va bien, d’autant mieux qu’on ne peut pas dire que la production récente regorge de Baudelaire, Verlaine ou Jules Verne. Et plus les décennies passeront, plus on aura accès à de nombreux chefs d’oeuvre gratuits, diminuant d’autant notre notre motivation à débourser de l’argent pour de la littérature. On se dirige plutôt vers le mécenat, et l’industrie actuelle (7% – 10% pour l’auteur) est vouée à fortement diminuer…

    Sans compter les erreurs graves des éditeurs : même prix pour l’ebook (devrait être 25% moins cher, pas de frais d’impression), DRM (pas fonctionné avec la musique), epubs de qualité technique médiocre (moins bons que ceux de Teams de pirates), offre légale bien moins ample que l’offre pirate… même erreurs qu’avec la musique…. ils n’ont rien appris?

    Pour un auteur, je pense qu’il vaut mieux s’auto-éditer, trouver des mécènes et des lecteurs en diffusant gratuitement ses epubs et en vendant la version papier (impression à l’unité). Au moins on reste propriétaire de ses droits.

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    • barre-de-rire // 16.08.2014 à 00h42

      «  » » »Il n’y a absolument rien dans “1984″ décrivant le mode de consommation. » » »

      relis le. juste relis le…

      les rdv cachés ds la chambre ou julia sort tout ce qui vient du marché noir…
      les mensonges pour les lames de rasoirs à durée de 6 semaines car rupture d’approvisionnement
      les allusions sur le thé du fait que le pays serait en guerre contre l’inde…

      le fait est que dans le parti on a 3000points vêtements par ans qu’un pyjama coute 600 donc il dort à poil…

      bon allez je m’arrête là.

        +0

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      • Kiwixar // 16.08.2014 à 10h16

        D’accord, mais le mode d’approvisionnement dans « 1984 » est traditionnel, petite échoppe, mal achalandée ou marché noir, avec pénuries, sur le modèle communiste.
        Le modèle Amazon est ultra-capitaliste : achalandage complet, et livraison à domicile.

        Avec le communisme, il y avait des consommateurs mais pas de produits.
        Avec le capitalisme dévoyé actuel, il y a pléthore de produits, mais pas de consommateurs (fauchés).

        Amazon est sur un secteur dangereux où tout est numérisable (tendance lourde actuelle de lire sur tablette ou liseuse), donc piratable, donc échangeable facilement, entre collègues de bureau ou entre amis. Quelle sera la mauvaise conscience des clients à pirater si Amazon acquiert une position monopolistique sur le marché, et ne paie pas d’impôt par dessus le marché?

        Il vaut mieux filer de l’argent à l’auteur directement, par le mécénat.

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  • Globule rouge // 15.08.2014 à 07h23

    OB vous avez l’air partisan des positions dominantes comme l’exerce les grands distributeurs/central d’achat ou certains autres grands groupes industriels.

    Ce qui me gene ce n’est pas particulierement ce que fait amazon ou autres dont politiques and co, chacun est aussi hypocrite, et vous n’avez pas tort de le pointer, mais c’est la question de la taille et de ce qu’elle permet de faire, en gros c’est la structuration des marchés qui deviennent de plus en plus oligopolistique, voir monopolistique qui me pose probleme.
    Un microsoft aujourd’hui est quasiment indetronable sur le secteur des OS commerciaux, la pseudo concurrence que se joue nos banques, nos supermarchés nos assurances, et bien d’autres secteurs qui fourmille d’ententes, illicites ou non…

    Derriere amazon il y’a pour moi une structuration du marché en economie de rente, ou une poignée d’acteur capable d’eliminer une concurrence dans l’oeuf, donc fixer les prix, parfois meme fixer les conditions de travail en depit des reglementations en viqueur etc… sans qu’on puisse leur opposer grand chose… Breve on cree des geants qui ont la capacité d’en imposer aux etats.

    Et pour moi ce ne sont pas les quelques euros d’economies pour nous consommateur qui doivent occulter ces considerations la. Si ces traités de libre echange et leurs clauses parfois hallucinantes existent aujourd’hui, c’est parce que des acteurs privées ont atteint une telle puissance qu’ils arrivent a l’imposer dans les agendas de nos politiques….

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    Alerter
    • Surya // 15.08.2014 à 08h45

      Grosse qualité dans l’article des inrocks

      J’ai découvert lors de mon immersion que cette multinationale cultive une attitude violente, basée sur le rapport de force, que ce soit avec ses travailleurs, ses concurrents, ou, comme c’est le cas désormais avec Hachette, avec ses fournisseurs.

      Ha ben il vient de découvrir la gestion des relations clients/fournisseurs et le commerce en B2B. Demain il va découvrir que des entreprises payent leurs fournisseurs en retard pour optimiser leur trésorerie et que ça peut mettre sur la paille les dits fournisseurs.

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      Alerter
    • Prométhée Enchaîné // 15.08.2014 à 13h19

      Je n’aurais pas su le dire aussi bien !

      J’ajoute qu’il me semble qu’au nom du pouvoir d’achat et du soi-disant bien du consommateur, on cautionne les dégradations des conditions de travail et de la qualité de la production.

      Je commence à me demander si nous ne sommes pas de pures bêtes que l’on appâte avec « la vie pas chère ». Cette bataille du prix le plus bas ne pourrait-elle pas être l’anti-bataille de la répartition de la richesse ?

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      • O FJ // 15.08.2014 à 15h18

        Oui tout à fait, on nous appâte avec des prix peu élevés, pour des trucs qui s’abîmeront rapidement et au final sur 10 ans, nous serons perdants.
        Dans le système vérolé dans lequel nous vivons, n’oublions pas que chaque achat que nous faisons peut contribuer à la pérennisation dudit système, ou au contraire l’affaiblir indirectement.
        Je crois que nos décisions d’achat ont plus de poids que nos décisions de vote.

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        • miclav // 15.08.2014 à 18h14

          Absolument !
          Il faut payer le prix dans tous les domaines.
          Viande pas assez chère (conditions d’élevage), équipement maison pas assez cher (obsolescence programmée), vêtements pas assez chers (conditions d’exploitation en Asie) etc…
          Par contre il y a un truc qui est beaucoup trop cher, au moins 2 fois trop cher, qui grève des budgets sur 20 ans de plus de 100000€, et qui en plus ne rémunère aucune activité, c’est le foncier !
          Imaginez les budgets des familles augmentés de 100000€ sur 20 ans, comment ces gens pourraient consommer de façon à faire vivre réellement l’économie du pays…

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    • Vallois // 15.08.2014 à 16h06

      C’est pour cela que les types avaient compris fin 19ème et début 20ème en créant les lois anti-trusts, je me rappelle cela de mes cours d’Histoire.

      Que sont-elles devenues je ne suis pas juristes, sont-elles appliquées aux US qui les a vu naître ? et en France, existe-t’il quelque chose de comparable (mais non appliqué… comme la loi de « non »-séparation bancaire ?).

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      • Maud // 15.08.2014 à 21h56

        Non elles ne sont plus appliquée sinon Microsoft n’aurait pas gagné lors du procès qui l’opposait à ses concurrents.Il s’agit d’une loi uniquement américaine de celles que pouvait produire un pays libéral soucieux de maintenir une saine concurrence. C’est du passé aujourd’hui la loi du plus fort règne en maître.

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    • Maud // 15.08.2014 à 20h23

      Si aux USA la loi anti-trust était toujours appliquée Amazone ne ferait pas 37% de part de marché. Les libéraux américains du début de siècle dernier avaient bien compris que pour qu’une vraie concurrence puisse exister il fallait contrôler les monstres sinon le très gros mange le petit. La jungle et pratiques déloyales que seuls les monstres peuvent se permettent sur la durée GM s’est vu forcé d’aider son concurrent Chrysler et les exemples ne manquent pas. Aujourd’hui tout cela est aux oubliettes. Alors devons -nous nous en
      féliciter ?

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    • Globule rouge // 16.08.2014 à 05h18

      Non je ne crois pas que ce soit un autre probleme ou a ce moment la, on considere que le prix d’un procduit n’a rien a voir avec les marges, ou les conditions de productions ou de distributions, les conditions de financements etc…

      Je suis d’accord avec vous qu’amazon a eu de bonnes idees, mais la force d’amazon c’est avant tout sa puissance financiere.
      Il y’a une espece de schema moutonnier ou simplement le fait que l’investisseur veuille plus prendre de risques, je sais pas a vrai dire pourquoi… mais au final dans cette nouvelle economie dans beaucoup de cas le financement se concentre sur un ou deux projets qui finissent par avoir une situation de quasi monopole sur son segment.

      Au final oui tout ca est lié, et non on casse pas un « champion » aussi facilement, si on evoque pas le risque monopolistique dans cette affaire, pour moi on passe a coté du principal, on peut plus facilement prevenir que guerir, a l’image d’un microsoft ou autre, un « champion » se laisse pas crever comme ca…

      La question principal que pour moi pose le cas amazon, c’est la nouvelle structuration economique des marchés et dont l’une des « emanations » sont les traités de libre echange.

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  • John V. Doe // 15.08.2014 à 07h49

    J’ai l’impression que deux aspects négatifs d’Amazon sont oubliés dans ce billet:

    1° La volonté de monopoliser le marché. Pour atteindre cet objectif, il est normal et acceptable pour Amazon de faire des pertes dans un premier temps, du moment que cela asphyxie les concurrents. Une fois en situation de quasi-monopole, c »est alors que le consommateur va sentir sa douleur et que les bénéfices vont monter. Les exemples sont connus, non ? FB, Google, Apple, les FAI, surtout aux USA. Et les effets à terme sont connus également : censure, contrôle, abus, diminution de l’innovation et de la qualité, etc…

    2° La corrélation entre la nombre des distributeurs et la diversité des livres: selon les recherches que j’ai lues, il y a de moins en moins de livres différents lus et ce nombre est influencé par le nombre de prescripteurs, à commencer par les libraires. La tendance aujourd’hui est que tout le monde lit un nombre de plus en plus faible de livres même si ceux-ci sont plus vendus. Bref, un produit de plus en plus standardisé et identique vendus à un grand nombre d’exemplaire. Est-ce bien cela que nous souhaitons comme culture : un produit de grande consommation qui va devenir de plus en plus incolore, inodore et insipide pour plaire au plus grand nombre ?

    Le prix unique du livre défend la diversité, pas la quantité. Ce n’est pas la panacée ni même une solution optimale mais cela ne vaut-il pas mieux que la soupe froide des JT francophones pour prendre un exemple proche. A nous de trouver de meilleures idées. Meilleures que se soumettre à un monopole privé, par exemple :-/

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    • Astro Popote // 15.08.2014 à 15h40

      Bonjour John,

      Je suis d’accord sur ce point : l’uniformisation des livres et la mort programmée des auteurs de littérature.

      J’ajoute : les pratiques en France y ont aussi participé.

      2) Le « marché du livre » n’a pas échappé à la spéculation ainsi que me l’a expliqué un ex-libraire, passé libraire chez Leclerc (pour cause financière) : au fil des décennies des accords ont été passés entre éditeurs et libraires via les diffuseurs-distributeurs. Certains types de livres (la glauque histoire Trintignant par ex) se sont ainsi peu à peu imposés dans (quasi) toutes les librairies. A la réception le libraire les paye. 6 mois plus tard, les invendus sont récupérés par les diffuseurs-distributeurs et 3 mois plus tard, le libraire est remboursé. Pendant neuf mois cet argent (300.000 euros pour ce Leclerc) est placé en bourse. Après quoi ces livres peuvent être pilonés, d’où une croissance de la production de livres en France, malgré le fait que les gens lisent moins.

      2) Cette « suproduction » noie littéralement la littérature. D »autant que, ne parvenant pas à entrer dans les maisons d’édition traditionnelles, les auteurs tentent de plus en plus l’auto-édition et que les systèmes comme lulu.com, Amazone, etc, suggèrent que tout le monde est écrivain (20.000 auteurs sur lulu.com aux dernières nouvelles… pour combien de lecteurs ?)

      1) Si les « meilleures ventes » (celles relevées par Olivier par exemple) sont les seules à être médiatisées et que seuls les livres médiatisés font les meilleures ventes, et que tout ceci est considéré comme le meilleur tout court, la qualité n’est plus visible (déjà qu’elle est noyée) et le niveau tant de la « production » que des lecteurs (et oui) baisse au fil des décennies.

      Je n’ai pas la solution…

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  • aspitoyendefrance // 15.08.2014 à 08h19

    Dans l’affaire je trouve que l’auteur est perdant dans le systeme traditionelle .gagner 10 % du prix de vente…

    Quand aux liseuses electroniques , le catalogue m’est pas suffisament developpe .

    Ceci dit Amazon propose une grande variete d’d’oeuvres.

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    • Kiwixar // 15.08.2014 à 09h42

      « Dans l’affaire je trouve que l’auteur est perdant dans le systeme traditionelle .gagner 10 % du prix de vente… »

      Tout à fait d’accord. C’est une industrie, et l’auteur n’est qu’un clampin.
      Deux révolutions d’ampleur gutembergiennes :
      – internet : diffusion massive du livre électronique pour l’auteur + accès à des millions d’oeuvres libres de droit, gratuitement
      – impression de livres à l’unité

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  • Chris // 15.08.2014 à 08h21

     » Le 18 juillet, Amazon a dévoilé son nouveau service, censé révolutionner le secteur: Kindle Unlimited, surnommé le «Netflix du livre». Pour 9,99$ par mois, l’utilisateur peut lire tous les ouvrages qu’il souhaite, sur Kindle uniquement, bien sûr.  »

    Il existe un site français qui propose la lecture GRATUITE de livres en ligne (payante en version premium qui permet de les télécharger sur votre tablette et de les lire hors-ligne). Il y a des milliers de livres sur toutes les thématiques : http://www.youboox.fr/

    Quand à ceux qui lisent en anglais, il existe ce qu’on appelle les « bundle » où vous pouvez avoir accès à une demi-douzaines de livres pour quelques dollars. Ces livres sont téléchargeables. Le site de livres au format « bundle » que je visite régulièrement est : http://storybundle.com/
    Ils proposent toutes les deux semaines une nouvelle série sur des thématiques différentes.

    Il y a aussi la même chose en anglais sur les comics mais je ne suis pas sûr que ça intéresse quelqu’un.

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    • Patrick Luder // 15.08.2014 à 08h44

      Ah ben bravo, comme cela on peut aussi surveiller ce que l’on lit … à quand un contrôle de ce que l’on mange et boit, de la quantité d’air que l’on respire, des pas que l’on fait ? Y aurait ainsi peut-être moins d’obésité ;o)

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    • Alberto42 // 15.08.2014 à 16h05

      Ce lien youboox.fr aboutit à un catalogue assez pauvre dans lequel les livres non tombés dans le domaine public sont bel et bien payants, y compris pour une lecture sur l’ordinateur.
      Rien ne vaut un livre d’occasion ou bradé neuf chez un soldeur (pour un euro et des poussières).

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    • adrien // 16.08.2014 à 13h02

      Sur Kindle Unlimited : une forme de licence globale privée, mise en place par les acteurs les plus puissants du marché, à leur seul profit ….il va de pair avec l’interdiction des échanges non marchands …
      https://www.youtube.com/watch?v=-RhjsrqAIgw

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  • Patrick Luder // 15.08.2014 à 08h39

    Bon y a plus simple pour régler tous les détails … on supprime toutes les entreprise et on coule une chape dictatoriale européenne globale et unique sur tous les produits de librairie, que ce soit sur support papier ou électronique … et tant qu’à faire, supprimons aussi les auteurs, désormais le seul fil reconnu et publié sera celui de l’AFP ou seront aussi mis les romans, BD, films et et autres courtes histoires publiables => fin de l’histoire, non mais des fois …

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  • jo // 15.08.2014 à 08h40

    Une petite remarque : Dans le paragraphe 2 Amazon peut-il contourner la loi ?
    A votre première réflexion, ne manque t-il pas un « L » à ivre ?
    Après avoir regardé l’émission d’Elise Lucet sur la fraude fiscale, où amazon est dénoncée comme arcelormittal et d’autres.. j’estime normal de favoriser le commerce Français et de sanctionner les fraudeurs ! A partir de 40.
    https://www.youtube.com/watch?v=oOQ0jqMwEPY
    C’est encore pour peut-être pas longtemps mais le contact marchand me paraît indispensable à conserver. Et je préfère le livre en réel qu’en virtuel.
    Si cela continue nous allons nous retrouver comme à l’époque de la DDR plus aucun commerce dans les villes/villages et tout par internet !
    Attention avec le traité transatlantique futur, voilà une librairie qui risque de se voir démolir par la mastodonte amazon !
    Je saisis la charte du modérateur dans le top 10 : le n°8… !!! 🙂

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    • KOMETA // 15.08.2014 à 16h39

      Il y a des commerçants qui ont conservé le modèle ‘traditionnel’ avec étalages et commis, tout en ajoutant le commerce en ligne utile entre autre pour ceux qui ne peuvent ou ne veulent se déplacer.

      Il s’agit dans ce cas plus d’un service supplémentaire offert à la clientèle en réponse à la concurrence entre commerçants.

      Ça ne propulse pas un commerçant ‘solitaire’ dans le monde des ‘grands’ (ça l’a déjà fait, mais plus maintenant). Ça peut cependant, parfois lui ‘sauver la vie’.

      Note: Le ‘télé-commerce’ ne date pas d’hier. La vente par catalogue, téléphone et la poste, ça remonte au début du XXième je crois, dès le moment où l’utilisation du téléphone s’est répandue.

      Ce qu’il y a de nouveau aujourd’hui c’est qu’à partir de très peu ou meme sans expérience commerciale il est possible, comme le démontre Amazon, d’investir puissamment ce secteur.

      Le besoin de connaître la vente au détail et les produits que l’on vend a été remplacé par la capacité et le succès à réunir des capitaux. Deux ‘mondes’ extrêmement différents. Inquiétant ? Faudrait y réfléchir en tout cas.

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  • jo // 15.08.2014 à 08h46

    Et bluff ?? « Amazon veut vous livrer vos livres par drone »
    http://rue89.nouvelobs.com/zapnet/2013/12/02/amazon-veut-livrer-livres-drone-regardez-248026

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  • pompom // 15.08.2014 à 09h11

    il me semble que le sujet principal dont on devrait se preoccuper n’est pas le prix via les ebooks, mais la concentration du controle de la culture entre quelques mains que cela peut induire a terme.
    Trouve t’on la Fabrique du Consentement sur Amazon aujourd’hui?

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    • zak // 15.08.2014 à 10h49

      Si vous voulez parler du livre
      La fabrication du consentement : De la propagande médiatique en démocratie de Noam Chomsky,
      la réponde est oui.

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      • Damien D // 15.08.2014 à 16h35

        Tel que Olivier l’avait montré dans un billet précédent, Amazon vend énormément de petites références (tirage de 1000 exemplaires ou moins) Petites références qu’une librairie physique ne pourrait probablement pas avoir en inventaire.

        Donc on ne peut pas dire que Amazon mette la diversité culturelle en danger, au contraire

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    • Vallois // 15.08.2014 à 17h50

      Pourquoi ne pas passer directement chez l’éditeur maintenant s’il dispose de plateforme de vente en direct ? http://agone.org/auteur/noam_chomsky

      Surtout pour les petites maisons d’édition…

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  • papy // 15.08.2014 à 09h24

    « Les billets du jour semblent décousus, mais pas du tout »

    Jack Lang … recasé à l’institut du monde arabe … la Turquie … la boucle est bouclée ! 🙂

    Désolé d’avoir parlé de ce personnage et d’avoir gâché le 15 août des lecteurs !

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    • samuel // 15.08.2014 à 14h43

      Papy je vous trouve peu reconnaissant envers le très grand service de Jack Lang rendu à la Nation, car sans lui comment la France aurait-elle pu mieux faire rayonner sa culture, pensez à toutes les galeries de tableau qui n’auraient pu voir le jour sans lui. Et puis aussi tous les traiteurs qui n’auraient pu faire banquets et autres petits fours pour l’ensemble de nos élus. Et puis vous savez bien qu’entre copains ils se refilent pas tous les meilleurs postes de la Nation, à l’un ce sera tel poste à l’institut des hautes fonctions politiques, un autre à l’institut des plus grosses huitres.

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  • sécotine // 15.08.2014 à 09h37

    Comment la FNAC à perdu des clients ? Facile, à l’époque où je pouvais encore me déplacer j’y suis allée . Accueil ? l’impression de déranger l’employée . je voulais une mémoire plus importante pour l’appareil photo numérique (un des premiers) , réponse : « sais pas » !
    Et au téléphone c’était encore pire, donc rien d’étonnant au déclin de cette enseigne.
    En ce qui concerne Amazon, je n’y achète pas seulement des livres, et des disques mais aussi du matériel informatique, mon combiné expresso, mon téléphone, etc. Pour quoi ? simplement parce que cela m’évite de faire 45 km pour aller au Centre Leclerc et 10 de plus pour cultura ou Carrefour.. Vivre à la campagne a des avantages mais aussi quelques inconvénients (les magasins ferment les uns après les autres par manque de « repreneur »,) et quand on « prend de l’age » être « servi à domicile » n’a pas de prix.

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  • Alberto42 // 15.08.2014 à 09h47

    On trouve « La Fabrique du consentement » (le livre) sur Amazon aujourd’hui…

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  • max // 15.08.2014 à 09h54

    J’habite en haute montagne dans une petite ville enclavée.
    On n’a pas de librairie, la bibliothèque municipale est quasiment vide.
    Amazon est mon lien principal sur l’extérieur dans le domaine de la culture
    Les livres toutes les fois que c’est possible, je les achète en numériques a télécharger sur ma tablette.
    A cela plusieurs avantages.
    1- C’est immédiat
    2- De très nombreux livres sont maintenant dans le domaine public et sont gratuits en version numériques, ce qui n’est pas le cas pour leurs versions papiers.
    3- Si je ne les prenais pas en numériques, je ne les achèterais pas en version papier et cela a cause de la place que cela prendraient chez moi et de l’usure des livres le temps passant.

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  • Alain // 15.08.2014 à 10h02

    Il faudrait se poser une autre question: pourquoi faut-il encore un éditeur pour les e-books, avec un bon traitement de texte l’auteur peut tout faire lui-même, non?

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    • Kiwixar // 15.08.2014 à 11h05

      Pour s’auto-éditer, l’auteur doit aussi apporter :
      1)- correction du texte, formulations, lourdeurs
      2)- correction fautes d’orthographe (logiciel + correction manuelle), typos, coquilles
      3)- création de l’epub (ça demande un peu de boulot, mais il y a de nombreux tutos sur internet)

      Ca demande du boulot et éventuellement un investissement (correcteur externe), mais à mon avis ça vaut le coup, puisque ça permet de conserver ses droits, et de choisir le % qu’on veut gagner sur le prix du livre papier vendu (impression à l’unité).

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      • Ludéric // 15.08.2014 à 19h57

        Effectivement et d’ailleurs on commence à compter de beaux succès de « librairie » en auto édition. Mais effectivement un éditeur a normalement un rôle technique important comme il est dit dans le commentaire de Kiwixar et surtout… de marketing. Composante essentielle dans le succès d’un ouvrage et qu’un auteur sait rarement maîtriser.

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    • Globule rouge // 16.08.2014 à 05h25

      l’un des principaux roles de l’editeur est de vendre le livre.

      La promotion dans un monde ou la diversité des produits est grande, ca se paye parfois plus cher que le produit lui meme.

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      • Herbefol // 16.08.2014 à 16h27

        Exactement.
        En plus d’apporter un travail sur le texte en lui-même et de fournir (normalement) une correction pour virer les fautes diverses et variées, l’éditeur a aussi un rôle de promoteur de l’ouvrage. Sans lui, les libraires n’en entendent pas parler et ne le conseillent pas, les lecteurs n’ont plus, pas plus que les critiques et chroniqueurs. Un livre dont tout le monde ignore l’existence est un livre qui ne se vend pas. Et faire sa promotion tout seul, c’est au final un vrai métier en soi. Certains y arrivent, mais ils y consacrent un temps et une énergie qu’ils ne consacrent plus à l’écriture.
        On oublie aussi parfois un peu rapidement que le travail de l’éditeur porte aussi sur la mise en page, l’illustration de la couverture, la maquette, etc. Si vous faites un petit tour dans les listes d’ouvrages auto-publiés (que ce soit en numérique ou en papier), vous identifierez tout de suite le premier frein à un achat potentiel : la couverture désastreuse. 😉

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  • Nicolas Anton // 15.08.2014 à 10h04

    Jeff Bezos élu « pire patron du monde » par la confédération international des syndicats. C’est un libertarien. Cela me suffit pour le classer dans la catégorie « individu dangereux pour nos civilisations » (déjà bien abîmées…).
    La mentalité du libertarien est un excellent vomitif. C’est : « au foot j’ai le droit de marquer de la main si l’arbitre ne me voit pas »

    Il est assez clair que ce type veut tuer les concurrents grâce à son pays qui imprime du $ et fait du dumping fiscal. Une fois maitre du marché il installera sa dictature en amont et en aval. Le genre qui doit se réjouir du TAFTA.

    D’accord avec l’idée du prix des livres trop élevé; que la FNAC avec son image a totalement merdé. Il y a sans doute des choses à faire dans l’édition mais SURTOUT PAS avec Amazon.

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  • bidule // 15.08.2014 à 10h05

    Un billet intéressant qui donne un peu plus de perspective sur la stratégie d’Amazon, notamment sur le Kindle Unlimited :

    http://scinfolex.com/2014/07/23/kindle-unlimited-damazon-une-licence-globale-privee-en-gestation/

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  • Hilaire // 15.08.2014 à 10h05

    Les pratiques COMMERCIALES d’Amazon ne sont pas plus « inqualifiables » que celles de tous les grands groupes commerciaux (Carrefour…), comme vous le démontrez si bien. Sur ce plan les jérémiades de Filippetti et consorts ne sont qu’hypocrisie politicienne et incohérente puisque venant de la part de chantres de la « concurrence libre et non faussée » et partisans du Grand Marché Transatlantique.
    En revanche les pratiques SOCIALES d’Amazon sont, elles, inqualifiables et condamnables même s’il y a pire au Bangladesh ou ailleurs.
    http://www.lemonde.fr/economie/article/2013/12/16/les-travailleurs-chez-amazon-ont-des-conditions-de-travail-dignes-du-xixe-siecle_3517609_3234.html

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  • NiFuNiFa // 15.08.2014 à 10h15

    Je rebondis sur le commentaire d’Olivier sur le contenu du Top 10 (que de culture en effet …, personnellement on aurait pu le renommer 50 manières différentes de vendre 50 fois plus de « cul » )

    Les courageux pourront regarder la conférence gesticulée de Franck Lepage sur la (non) culture, ou comment depuis plus de 50 ans on a remplacé la culture (culture économique, culture politique, …) par « divertissement », avec la participation des plus hautes instances de l’Etat ainsi que des deniers publiques (notamment sur l’art « comptant pour rien »).

    « L’éducation populaire, Monsieur, ils n’en ont pas voulu » ou « Une autre histoire de la culture »

    https://www.youtube.com/watch?v=3Q1oyEXMXs4 (Version 4h) (avec l’introduction de 2h :-))
    https://www.youtube.com/watch?v=9MCU7ALAq0Q (Version 2h)

    Un poil marxiste dans le fond mais comme c’est un son de cloche que l’on n’entend presque plus, ça donne toujours un autre point de vue.

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  • Andrea // 15.08.2014 à 10h21

    coquille: Haper Collin _=_ Harper Collins.

    Eux-mêmes l’écrivent sans espace: HarperCollins.

    Avec espace, plus traditionnel.

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  • Lepierrot // 15.08.2014 à 10h29

    Bon finalement pour les livres, cd, etc..; passer par un site comme Priceminister et se revendre entre nous nos livres, cd, etc … ça me semble assez sain. Moi j’utilise surtout Amazon pour voir un produit et ses commentaires après je peux passer par eux, une librairie traditionnelle près de chez moi, un site informatique de revente en ligne français comme LDLC, excusez moi pour le pub !….

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  • simplesanstete // 15.08.2014 à 10h31

    L’auto édition est en marche, nous en sommes la preuve, chacun commence à écrire et de plus en plus, la notoriété fait place à la réflexion directe, vive les conseils….de lecteurs/écrivains.

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  • AlainCo (@alain_co) // 15.08.2014 à 11h26

    Sur amazon la situation médiatique en france une fois de plus me fait pitié.

    amazone de mon point de vue de veilleur technologique en sujet hérétique défend la VRAI libverté d’expression.
    pensez vous que je puisse trouver un livre honête sur la fusion froide ? sur le climat ? ou un livre sataniste sur le MH17? sur les étals d’un bouquiniste ?
    a la rigueur des arnaque en médecine douces populaires, des conspiration 9/11, mais certainement pas les livres de Kervasdoué, Mallove, Beaudette, Storms…

    or chez amazon, france ou USA, je les trouves.
    sinon c’est vrai que grace a ce monstre de google je trouve les éditeur hérétiques indépendant en 30 secondes, et parfois même des versions publiques PDF légale ou … plus libérales…

    ces monstres du net ont factuellement augmenté ma liberté d’information, a commencer par ce blog.
    nul n’est parfait mais le monde selon Montebourg ne tolèrerait pas qu’on parle encore de l’hypothèse du MH17 abatus par les ukrainiens, de la fusion froide, ou d’autres horreurs comme la critique des electro sensibles sous un oeil psychiatrique….

    ce qu’on oublie c’est que le jours ou google ou amazon ne font plus leur job, on en change.
    plus facile que de changer de grand magasin quand il y en a qu’un a moins de 30 minutes de chez soi, ou de libraire quand il y en a qu’un qui couvre notre niche idéologique dans le pays.

    j’ai connu cette époque ou s’informer nécessitait de prendre le train pour paris et chercher une boutique d’électronique ou ésotérique ou universitaire, la seule de france couvrant le sujet en espérant que les préjugés du patron ne l’empêche pas de vendre le livre.

    j’ai aussi vu le progrès quand on a pu avoir accès a une bibliographie hérétique via les serveurs FTP avant le web…
    sans cette infrastructure pas mal d’idées auraient pris 30ans de retard, sur les 25ans que la politique du consensus médiatique NYT/Science/Times/DoE à imposé via les politique de financement et de pression par les pairs.

    alors tant que Amazon respect sa long-tail, ils méritent le respect.

    quand aux imposition, l’impot sur le bénéfice est une absurdité, car ca se déplace.
    ales entreprise ne payent pas d’impots, elle le font payer par leur clients ou leur forunisseurs, c’est une règle économique.

    on devrait taxer les entreprise sur les choses qu’elle consomment chez nous, au prix que ca nous coute, et si elles ne veulent pas elles n’utiliseront pas nos infrastructures, et ca nous couera moins…

    par exemple taxer l’occupation du sol, police, armée, par les entrepots au prix que ca nous coute (s’ils veulent aller ailleurs ca ne doit pas nous couter – ils peuven s’installer en irak)…
    on pey taxer les camions, et s’ils veullen aller défoncer les routes belges ca les regarde.
    et tout dans cette logique.
    la redistribution c’est une affaire de Francais, par d’entreprises.
    on taxe les clients, les investisseurs, les employés, et au final qu’on qu’on fasse, uniquement eux.

    si on veut taxer, il faut taxer ceux qui payent déjà, les clients… et pas espérer qu’une entreprise n’essaye pas de payer moins d’impots pour offrir des prix plus bas.

    mais bon vu notre lavage de cerveau idéologique en économie, qui fait passer le MH17 pour un mythe simple à effacer… sans espoir.

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  • Maud // 15.08.2014 à 11h29

    Beaucoup d’arguments développés ici sont convaincants sauf que sont passés sous silence les conditions déplorables de travail chez Amazone (esclavage bientôt remplacé par des robots) qui permettent toutes les astuces pour casser les prix. L’optimisation fiscale qui permet elle-aussi de faire baisser les prix (la faute de nos gouvernements, je sais)Le risque à terme de position dominante qui permettra alors, seulement alors, de ne diffuser qu’une littérature bien choisie. S’il y a la défense du consommateur (baisse des prix car ce dernier chaque jour s’appauvrit) il y a à prendre en compte également la défense du travailleur, du citoyen sacrifié au « Divin marché. C’est parce que la question du niveau de vie chaque jour s’élargit que la question du prix devient dominante. A population pauvre, solutions pour pauvres dans tous les domaines. Seul la possibilité d’acheter à distance se justifie, Amazone le permet mais pas seulement lui. Internet tout simplement y pourvoit. La loi anti-trust (obsolète aujourd’hui aux USA) avait du sens dans un pays traditionnellement libéral : oublié Enfin : il est plus judicieux de s’intéresser au pouvoir d’achat du consommateur qu’à la défense d’Amazone qui s’active comme un prédateur hors de toutes règles de vie possible en commun.

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    • Hilaire // 15.08.2014 à 13h23

      à Olivier Berruyer (répondant à Maud) : les méthodes de management des autres grands de la distributions ne justifient pas celles de Amazon particulièrement sauvages. Il ne faudrait pas garder le bébé et l’eau sale de son bain !

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      • Damien D // 15.08.2014 à 16h41

        Désolé mais on ne peut pas pointer du doigt Amazon pour des pratiques répandues dans toute l’industrie – c’est de la malhonnêteté intellectuelle.

        Si on veut pointer du doigt Amazon (Vs les autres « libraires ») alors il faudrait montrer ce que Amazon fait différemment!!!

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    • phane // 15.08.2014 à 13h27

      Pour se faire une idée des conditions de travail chez Amazon on peut lire  » En Amazonie: infiltré dans le « meilleur des mondes » de
      Jean-Baptiste Malet . C’est vrai que dans la grande distribution c’est pas terrible non plus, mais le système Amazon est beaucoup plus « efficace ». C’est ce genre de management qu’il faudrait combattre, chez Amazon et ailleurs.

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    • Maud // 15.08.2014 à 19h02

      Bien sûr, sauf que le sujet de votre article c’est Amazon. La grande distribution pourrait faire l’objet d’un autre billet et l’un ne peut servir d’excuse à l’autre. Tous ces géants broient l »humain et leur défense au prétexte de la baisse des prix c’est le tonneau des danaïdes. Compte tenu de l’appauvrissement généralisé, tout sera toujours encore trop cher. On passe de la grande distribution type Carrefour aux chaînes pour populations plus désargentées où même leurs employés ne peuvent acheter. La spirale infernale. Jusqu’où irons-nous ? Le problème et vous le savez mieux que moi c’est la non redistribution de richesse, la concentration pour les 1% . Faut-il s’adapter ou réagir et comment. Je vous lis toujours avec grand intérêt et je regrette que vous preniez ainsi la mouche si on exprime un point de vue différent que le vôtre au sujet d’Amazon. Pas grave, je soutiens sans condition votre blog mais Amazon et son type de civilisation cynique ne me fait pas rêver. Pour conclure, rassurons-nous, bientôt il n’y aura plus que des robots chez Amazon et ailleurs. Voilà un beau sujet de débat trop souvent occulté. Vers quelle type de civilisation allons-nous et comment nous y préparer.

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    • Jacques // 17.08.2014 à 21h15

      Maud : « conditions déplorables de travail chez Amazone (esclavage bientôt remplacé par des robots) »

      Je ne suis pas sur de saisir le sens de la phrase.
      Le fait qu’Amazon remplace bientôt ses salariés par des robots est une bonne chose (parce que ça fera des esclaves en moins) ou une mauvaise chose (parce que ça fera des emplois en moins) ?

      Il me semblait qu’en France, les salariés étaient plutôt bien traités et protégés par des lois. Ces lois ne s’appliquent-elles pas pour Amazon ?

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      • Maud // 18.08.2014 à 15h59

        C’était aussi quelque part le titre du billet. Votre réponse est-elle un trait d’humour ou une non connaissance de la façon dont est traité le personnel d’Amazone ? Je m’interroge.

        Effectivement si tous les emplois sont remplacés par des robots ou logiciels et nous n’en sommes qu’au début, les conditions de travail de l’être humain s’en trouvent améliorées. Sauf que sans travail il devientir difficile de rester un client. A moins que ces mêmes robots deviennent clients à leur tour. Pour conclure, ne serait-il pas temps de réfléchir à cette évolution et de prendre le problème à bras le corps. Nous en sommes loin. Le dénie des politiques est assez stupéfiants dans ce domaine.

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  • TC // 15.08.2014 à 11h30

    C’est toujours la même histoire et cet exemple avec Amazon le démontre parfaitement. On pointe du doigt le bouc-émissaire parfait qui porte les conséquences d’un système dont on accepte l’existence, sans le remettre une seule fois en cause.

    Je ferai le parallèle avec la zone euro où on reproche à l’Allemagne d’avoir su être la première à être plus compétitive que les autres pays. On tape sur l’Allemagne mais pas sur le principe d’une union monétaire qui ne peut qu’avoir les graves conséquences qu’on lui connait aujourd’hui.

    Ca s’appelle la stratégie de diversion.

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  • MC // 15.08.2014 à 11h50

    Il est vrai que la concurrence n’est peut-être pas différente des autres commerces mais Amazon est tout de même à part. J’habite au Royaume-Uni où il n’y a pas de protection pour les petits commerces. Amazon est devenu si dominant qu’il devient très difficile de localiser les concurrents. Il reste quelques librairies (Borders a déposez le bilan il y a quelques années et les concurrent en ligne se font racheter par Amazon (eg : The Book Depository) – il reste Foyles et Waterstones) et peu de magasins de CD/DVD (HMV étant la dernière victime).
    Je boycotte Amazon depuis quelques mois – j’habite à Londres, donc ça ne devrai pas être si difficile de trouver une alternative a Amazon, mais ce n’est pas le cas.

    Deuxièmement, la BBC a récemment diffuser un documentaire (Panorama) sur les pratiques d’Amazon. Une caméra cachée a révéler les conditions ‘inhumaines’ dans lesquelles les employées d’Amazon travaillent. Des journées de 10-12 heures, presque pas de pauses, un management oppressif, des objectifs de livraisons presque impossible et un bip incessants pouvant provoquer des risques à la santé. http://www.bbc.co.uk/programmes/b03k5kzp . Il n’y a aucun respect pour la santé des employées, qui contribue largement aux profits de la compagnie, mais reçoivent très peu en échange.

    Finalement, le système de taxes d’Amazon n’apporte absolument rient (presque rien) au Royaume Uni (ça doit être pareils pour la France – bien que la part de marche est peut-être plus petite en France). Les CD/DVD/livres passent par le Jersey et Amazon Prime (ex LoveFilm – DVD de location) passe par le Luxembourg. Amazon à payer £4.2 million de taxes (au Royaume Uni) sur des ventes de £4.3 milliards. http://www.theguardian.com/business/2014/may/09/margaret-hodge-urges-boycott-amazon-uk-tax-starbucks
    Starbucks et Amazon ont été dénoncés en 2013 dans la presse pour leur payements de taxes. Les gens on boycotter Starbucks qui a quelques semaines plus tard annoncer qu’ils allaient (gentiment) payer plus de taxes. Malheureusement, la position de force d’Amazon n’a pas changer le comportement des consommateurs qui n’ont a) plus beaucoup de choix pour faire leur emplettes ailleurs et b) ne sont pas prêts à payer un peu plus cher, même par principe. J’espère que cela changera, mais malheureusement, le gouvernement Britannique se préoccupe guère du bien-être des employées et soutient les corporations aux détriments des petits commerçants et n’est pas prêts à défier un grand Américain. Le manque de soutien du publique est aussi en cause.

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  • Incognitototo // 15.08.2014 à 13h36

    @ Olivier,

    Comme, on s’en est déjà expliqué sur un autre article, je pense que tu prends le problème à l’envers… et nos politiques avec.

    C’est quoi le problème en fait ? C’est celui de distributeurs qui ont une telle force de frappe financière et de captation des marchés qu’ils peuvent imposer à leurs fournisseurs les prix d’achat qu’ils veulent et ainsi introduire une concurrence déloyale avec ceux qui payent le prix « normal ».

    C’est le cas d’Amazone pour le livre, puisqu’’il fait un travail de libraire, mais achète les livres au prix distributeur. Ce que même la FNAC et les supermarchés (qui étaient « les Amazones » des libraires, il y a 33 ans quand la première loi est passée à cause d’eux) n’ont jamais réussi à obtenir des éditeurs/distributeurs.

    Les politiques ont pensé qu’en imposant un « prix unique », ils maintiendraient une « concurrence loyale ». Mais en réalité en aucune manière, ils ne règlent ni ne s’attaquent ainsi au problème des positions dominantes et des abus qu’ils permettent. C’est vrai pour Amazone, mais ça l’est tout également pour tous les grands distributeurs qui usent et abusent de leur accès aux marchés finaux pour imposer leur loi aux fournisseurs… et non accessoirement aux clients également.
    Par exemple, les centrales d’achat des grands groupes de distribution (qui trustent 80 % des volumes, alors qu’ils ne représentent que 3 % des intermédiaires) tiennent les deux bouts de la chaîne : le prix proposé aux producteurs et le prix payé par le consommateur… Et dans cette « chaîne », ce sont les seuls qui ne perdent jamais d’argent, tandis que les producteurs et les consommateurs subissent, sans pouvoir agir, la « loi du marché », en réalité dictée par les intermédiaires…
    Aucune libre concurrence là-dedans, juste des puissances financières qui imposent leur loi, parce qu’ils sont en situation d’oligopole (et même en monopole pour Amazone qui est le seul à bénéficier d’un prix distributeur pour faire de la vente directe)… Ce qui permet toutes les dérives, y inclus les « ententes », même non formalisées : par exemple, entre mon Carrefour et mon Auchan – qui cohabitent à 1 km de distance – quand il y a 1 % d’écart sur les prix, c’est bien le bout du monde… et mon G20 de quartier est souvent moins cher qu’eux deux… cherchons les « erreurs »…
    Pour plus de développements sur le problème des intermédiaires qui est un vrai cancer de l’économie, basés sur une évidence simple « nul ne peut s’enrichir sans cause » : http://solutions-politiques.over-blog.com/article-nul-ne-peut-s-enrichir-sans-cause-une-jurisprudence-malheureusement-oubliee-114133629-comments.html

    Cela dit, si ce gouvernement avait un minimum de cohérence, il sanctionnerait Amazone pour « vente à perte » (jusqu’à 375 K€ par infraction constatée), parce que vendre des frais de port à 1 centime est à l’évidence du foutage de gueule ; tandis que l’UE et même l’OMC (!!!) autorisent des sanctions pour dumping sous divers angles (fiscaux, sociaux, et cetera…) … mais celles-ci n’ont jamais été retranscrites dans le droit français… sûrement un hasard…

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  • rectif // 15.08.2014 à 14h29

    En parlant de livre d’occasion, je viens de finir celui-ci acheté chez amazon :

    http://www.amazon.fr/Pétrole-une-guerre-siècle-anglo-américain/dp/2865532003

    mais pas DU TOUT au prix actuellement indiqué, totalement dissuasif ! D’ailleurs la fnac le propose neuf à son « vrai » prix :

    http://livre.fnac.com/a2005045/William-Engdahl-Petrole-une-guerre-d-un-siecle

    Donc voilà, un exemple où amazon est particulièrement mal placé commercialement, comme ça pas besoin de cracher dessus comme la ministre des beaux quartiers, suffit que le client ait deux doigts de jugeotte et compare les prix !

    Et je recommande CHAUDEMENT ce livre à tous et à toutes pour mieux comprendre le monde de mensonges dans lequel on vit… ça permet de remettre les idées en place et de ridiculiser une fois de plus le niveau des débats médiatiques français.

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  • samuel // 15.08.2014 à 15h10

    Auprès de vieux libraires on trouve parfois des livres très abordables, mais cela oblige à sortir des sentiers battus, et on y croise parfois des gens bizarre. Des fois on doit même monter sur un escabeau, mais après quelques d’efforts on finit par trouver le vieux livre que l’on chercher. Cela leur permettra ainsi moins de faire le profilage de toute l’espèce humaine par les drones.

    Vous vous rappelez peut-être de ce film d’anticipation Equilibrium, et bien peut-être qu’un jour on y viendra pour moins endormir les gens, et cela sans même que la grande majorité ne s’en aperçoive. A vrai dire je suis mal à l’aise avec ce sujet, car les grandes marques ne prennent jamais la défense des petits, alors comment pourrais-je prendre la défense d’Amazon.

    Surtout que j’ai pas trop suivi l’affaire depuis le début.

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  • idobox // 15.08.2014 à 15h14

    Ca a été dit, mais je pense qu’il faut insister.

    Ce qui pose problème avec la stratégie Amazon, c’est leur volonté de contrôller toute la chaine de distribution aussi bien horizontalement (tuer la compétition) que verticalement (en bouffant les fournisseurs).

    Si amazon tue la compétition, ils seront en situation de monopole, et ils sont déjà en oligopole sur plusieurs marchés. C’est quand même une situation que toutes les théories économiques décrivent comme nuisible.
    Ensuite, ça tue la diversité. Alors, c’est sûr, sur Amazon, je peux trouver un roman broché édité à 5000 exemplaire en Pologne en 1972, et c’est une bonne chose. Par contre si on ne cherche pas quelque chose de précis, Amzon a le défaut de la grande distribution: il va nous proposer ce que les gens achètent et être infoutu de discuter littérature avec nous. Pour acheter game of thrones ou le dernier Musso, Amazon c’est très bien, mais quand j’ai décidé de découvrir la poésie anglo-saxonne, je suis allé chez mon bouquiniste (je vis en Irlande, ça aide) qui m’a un peu expliqué, parce que ça, Amazon sait pas faire. Et le problème, c’est qu’en 2 ans, le nombre de bouquinistes ici est passé de 3 à 1.

    Ensuite, il y a l’intégration verticale.
    Editeur, c’est un vrai métier. Ca ne consiste pas juste à faire la maquette et avancer l’argent pour l’impression, il faut aussi lire les bouquins, choisir et conseiller les auteurs. Pour tout ce qui est court, genre nouvelles ou poésie, le travail de l’éditeur est complètement central pour créer les recueils. Il y aussi un gros paquet de bouquins qui sont commandés par l’éditeur, genre beaux livres ou recueils thématiques.
    Amusez-vous à lire quelques bouquins auto-édités. Même si quelques bons bouquins ne sont pas pris, la grosse majorité est juste mauvaise. Pas forcément nulle, hein, mais qui auraient bien besoin qu’un pro mette le nez dedans, un peu comme les vidéos youtube, avec beaucoup de vidéos nulles, pas mal bien mais pas très bien fignolées, une poignée d’excellentes, dont un certain nombre par des pros.

    Enfin bon, on me dira que Amazon peut faire le boulot aussi bien Hachette. Peut-être, sauf que l’éditeur-distributeur-annonceur n’a besoin de faire un boulot génial pour vendre sa camelote. Vous vous imaginez bien que les gros éditeurs bossent dur pour trouver les meilleurs auteurs et les coacher pour produire les trucs les plus vendables, et que les petits passionnés font de leur mieux pour vendre de la qualité. Si il ne reste qu’Amazon, ils n’auront pas besoin de faire de la qualité pour vendre. Vous imaginez un peu l’audiovisuel si tout ce qu’il restait était youtube?

    En conclusion, Amazon a sa place sur le marché, mais surtout pas en position dominante. Pour l’instant, en France, ils restent minoritaires, mais avant de critiquer le protectionisme local, il faut voir les dégâts causés là où ils ont eu ce qu’ils voulaient.

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    • Damien D // 15.08.2014 à 17h07

      Vous mettez le doigt sur ce qui embête vraiment avec la méthode Amazon. Au-delà de faire comme fnac.com mais en 100 fois mieux, elle se propose de remplacer purement et simplement les maisons d’édition. Donc les maisons d’édition ne sont pas contentes! Elles se sentent (justement) en danger.

      Il est clair que le métier d’éditeur est important pour avoir de la littérature de qualité. On peut déplorer un nivellement par le bas (comme youtube avec les videos de chats), mais ca reste une réalité.

      Le parallèle avec youtube est bon, je ferais aussi un parallèle avec l’industrie de la musique qui a déjà subi sa « révolution numérique » – piratage généralisé, baisse dramatique des ventes de disques – nombre de maisons de disques ont fermé leur portes. Il n’y a pas moins de bonne musique pour autant, les artistes sont beaucoup plus en tournées et les salles pleines!

      On voit d’ailleurs émerger une nouvelle façon de sortir des disques, auto-produits. La bonne nouvelle: les artistes touchent une part beaucoup plus importantes des revenus (sur bandcamp ils touchent entre 85% et 90% des ventes, contre 10% sur une vente CD)

      Il me semble que Amazon propose plus ou moins la même chose: on publie ce qu’on veut et Amazon se contente d’héberger et distribuer. J’ai regardé rapidement et il semble que Amazon redonne 35% ou 70% du prix de vente (pas sûr ce qui détermine l’un ou l’autre), soit nettement plus que le 10% via la filière classique.
      A première vue, les auteurs sont gagnants, non?

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  • Andrea // 15.08.2014 à 16h26

    J’ai lu que Kindle ne permet pas de ‘donner’, transmettre, le livre telechargé à d’autres. (Je n’en ai pas, donc?) Ce qui fait sens du point de vue d’Amazon, des possesseurs de copyright, des auteurs, etc.

    Si le livre en forme digitale peut être transmis librement partout, il devient bien public gratuit, ce qui est inimaginable dans notre monde, seul possible dans un autre monde complètement différent.

    Mais c’est un grand écart avec le livre papier, qui une fois acheté, devient un objet comme un autre. Il peut être donné, offert, partagé parmis plusieurs, re-vendu, et loué, comme il l’est p. ex. par des bibliothèques. Les biblio. sont financées par le contribuable, cela ne change rien à l’affaire: c’est un objet qu’on emporte, qu’on lit, qu’on rend. Tout comme la ponceuse qu’on utilise pendant deux jours en location.

    Les producteurs (auteurs, éditeurs, imprimerie, fabricants de papier, transports, etc.) sont payés par le premier achat, et ensuite le possédant est libre de ses actions. Comme pour la théiere de la grand-mère décédée. Seul est interdit la copie illicite, une contre-facon – imprimer sous un autre sigle, photocopier et vendre comme original à prix plus bas, etc. cad. la production est controllée, pas l’utilisation, la transmission.

    Cet aspect est rarement mentionné, je pense que c’est pertinent, dans le sens que cela change le statut du ‘livre’ et de tout document assimilé, et nous catapulte dans un paysage qui est en mutation.

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  • Roses de Left // 15.08.2014 à 17h09

    Loi antiAmazone? NON! La France devait demander a la CE et celle-ci l’invalidera donc
    hypocrisie!
    Le « CAVALIER » comme dans toutes nos lois est un DECRET que le President de la Republique prendra quand et comme il le voudra (conformement peut-etre a TAFTA ou autre accord
    internationnal) sur le droit d’auteur (accord auteur-editeur francais).
    L’edition est en train de disparaitre (les derniers oligopoles resistent), il y a constrution monopolistique sur toute la culture telle Wallmart sur l’habillement,l’alimentation qui a fait
    pression sur toute la chaine. Il s’agit d’avoir la main mise sur toute la connaissance.
    Il faut sortir de l’arbitraire d’une institutionnalisation d’une theorie economique qui ne favorise
    que les oligopoles ou monopoles. La soit disant « economie sociale de marche » ou
    ordoliberalisme qui met le « consommatuer » au centre avec la « concurrence » en « religion-liant »
    avec des prix au plus bas et une division du travail mondiale.
    Demantelons les « too big too fail », nationalisons ou socialisons internet !
    Amazone est un futur FIEF des nouvelles FEODALITES
    Bien a vous

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    • James Bernard // 16.08.2014 à 00h20

      « …nationalisons ou socialisons internet !… »
      Quelle horreur ! Internet n’est qu’un outil, c’est l’usage que l’on en fait qui est important; Nationaliser Internet me fait penser à Cuba à l’époque où il n’y avait que des vendeurs dans les magasins et rien dans les étals /étalages.
      Quand on voit comment fonctionnent (ne fonctionnent pas) les sites de l’Etat supposés aider les citoyens, surtout ne nationalisons pas Internet. De toutes façons c’est une belle utopie donc pas de danger

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      • Crapaud Rouge // 16.08.2014 à 15h55

        « surtout ne nationalisons pas Internet » : et pourquoi pas ? Il va tomber tôt ou tard dans la loi du marché, c.a.d. que les FAI vont faire payer la bande passante. Moralité : il faudra 3 plombes pour afficher une page du présent site « aux heures de grande écoute ». C’est ça, « l’usage que l’on en fait » comme vous dites, qui nous pend au nez. Notons enfin que je connais 3 sites publics qui fonctionnent très bien : 1) http://www.pole-emploi.fr/accueil/ 2) http://www.impots.gouv.fr/ et 3) http://www.legifrance.gouv.fr/

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  • Grégory // 15.08.2014 à 19h52

    Amazon, it’s a mixed bag. Personnellement je soutiens complètement l’idée que le livre numérique est trop cher et je vois bien qu’il faut l’action de compagnie agressive sur les prix comme Amazon (ou Free dans un autre domaine) pour empêcher des ententes illégales sur les prix que je soupçonne être la norme, pas l’exception.

    Par contre il y a un fait qui justifie à mon sens qu’on fasse la guerre à Amazon. Cette compagine n’a jamais fait que des pertes tout en vendant toujours à des prix ressemblant à du dumping.

    Explication simple: c’est du dumping.

    En outre c’est encore une de ces compagnies qui paye nib ou pas loin à l’état français.

    Alors c’est sur, la Fnac ou Leclerc ne sont pas des champions pour autant. Mais il y a un vrai problème et on en vient à se demander si toutes ces compagnies « disruptives » ne le sont pas essentiellement parce qu’elles s’affranchissent de taxes que doivent par contre payer les « géants » locaux.

    En outre on a bien vu que le métier de libraire est bien difficile. Ca ne ferait probablement pas de mal qu’Amazon joue avec les mêmes règles que tout le monde cinq minutes. Le problème c’est que le temps qu’on y arrive le marché aura largement basculé sur le livre numérique et là il n’y aura plus rien à opposer au mammouth Amazon.

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  • Nanker // 16.08.2014 à 09h54

    « Amazon n’a pas encore compris qu’il fallait acheter les médias chez nous… »

    Exact Olivier!
    Poutine devrait comprendre cela et s’inspirer de ce que font certaines monarchies pétrolières du Golfe : vous invitez une brassée de journalistes français dans votre pays sous un motif bidon (rencontres culturelles ou journées d’échange) et vous vous assurez que lorsque les porteurs de carte de presse arrivent à leur hôtel ils trouvent sur la table de nuit une montre de marque (genre Rolex) et une belle enveloppe remplie de cash.

    Avec ça les journalistes français auront un peu de mal à parler des stades de foot construits par des esclaves népalais (Qatar) ou de la rébellion chiite bahreïnie écrasée dans le sang par l’Arabie Saoudite…

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  • Joanna // 16.08.2014 à 10h42

    Voici mon expérience personnelle :
    Je suis cliente d’Amazon depuis de nombreuses années et m’en porte fort bien.
    Toutefois j’ai à plusieurs reprises tenté l’expérience d’achats chez le plus important libraire du chef-lieu de mon département distant d’une quinzaine de kilomètres.
    Il n’en a résulté aucun achat car jamais je n’ai trouvé le livre en magasin, je suis parfois tombé sur un employé incapable de faire une recherche sur son ordinateur, sans compter les fois où celui-ci ne marchait pas faute d’internet. Il m’est arrivé même de passer commande pour m’apercevoir quelques semaines et appels téléphoniques après que le livre n’était pas arrivé. Alors si on cumule ça avec le coût du parcours A&R, le temps passé dans les encombrements pour trouver à se garer et le coût du parcmètre … alors ma volonté de faire vivre le commerce local (au demeurant pas toujours d’un accueil parfait) n’a pas pesé très lourd à côté.

    J’avais auparavant, j’étais alors en RP, été aussi assez longtemps cliente des Fnac. C’était au temps béni où il y avait des employés capables de renseigner, de guider et donc qui avaient de la culture et connaissaient le contenu de leur rayon. Je me suis aperçu avec le temps que ça se dégradait fortement et que les vendeurs n’avaient bientôt plus d’autre qualité par rapport à la grande distribution que celle d’exister car là bien souvent il n’y en a pas …
    J’ai continué aussi, ayant quitté Paris, à être cliente de la Fnac par correspondance. Jusqu’à ce que je constate qu’un commentaire assez négatif sur un produit n’avait pas été publié. J’ai adressé le même à Amazon qui l’a publié. La messe était dite … sans compter que la comparaison des 2 sites internet est également éloquente.

    Evoquer les commentaires des clients me permet de dire que c’est l’une des grandes qualités que je trouve à Amazon : très souvent de meilleur qualité que ceux de la presse dite spécialisée, ils m’ont permis de connaître nombre de livres, œuvres musicales ou films que jamais je n’aurais connu sans eux.

    Pour terminer, ce qu’on peut télécharger par kindle ou autre ne devrait selon moi pas s’appeler « livre » et donc je n’y suis pas venue et ce n’est pas demain la veille …

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  • Biloutte // 16.08.2014 à 11h55

    Mon commentaire va arriver bien tard.

    J’avais lu cet article dénonçant les conditions de travail chez Amazon, et je m’étais dit, tiens un bisounours qui découvre l’entreprise.
    Pour ceux qui parlent de la grande distribution, s’ils se fient au sourire des caissières pour penser que les conditions y sont plus faciles que chez Amazon, ils se fourvoient.
    Je ne vais pas entrer dans les détails, mais une caissière ne fait pas pipi quand elle veut… (c’est un exemple) J’ai passé une quinzaine d’années dans un hyper, je sais de quoi je parle.

    Donc, non, les méthodes de management ne sont ni pires, ni meilleures qu’ailleurs.
    Alors il faut dénoncer ces conditions de travail partout où elles existent et même chez les gros annonceurs, je dirais même que les journalistes devraient refuser d’écrire dans des journaux qui acceptent des pubs de sociétés où les conditions de travail sont difficiles… c’est à dire à peu près toutes.

    Pour ce qui est des libraires, l’idée de la belle librairie qui sent le bois et le vieux papier est une vision de bobo parisien.
    Dans ma campagne, je suis à 3 km d’un magasin qui vend des journaux, des stylos, des cahiers, des « cadeaux » et aussi des livres. Est-ce ça une librairie ? En tout cas c’est écrit dessus… Oui, je peux y commander le livre que je souhaite et je l’aurai dans la semaine… Par contre il ne faut pas espérer avoir un avis de lecture éclairé de la vendeuse, elle a bien autre chose à faire.
    Pour avoir un tout petit plus de choix, je peux me rendre à l’hypermarché (celui où je travaillais) à 5 km et là aussi je peux commander, mais là on n’est plus chez un libraire et pas de conseil bien entendu.

    Pour trouver une vraie librairie je devrai aller dans la ville la plus proche, 25 km quand même, l’aller/retour, le prix du parking, tout ça est cher et très chronophage. Compter une petite demi journée et une petite dizaine d’euros. Alors les 5% pensez si ça me fait bien rire.
    Du temps en moins pour lire aussi.

    Alors, oui j’achète mes livres sur Amazon (et plein d’autres choses aussi) et à la FNAC.com.
    Ces systèmes ont mis les livres à ma portée.

    Par contre, je ne suis pas sûr que la Kindle soit une bonne chose.
    Le système est très fermé et opaque sans oublier les DRM.
    Il vaut mieux choisir une liseuse indépendante du libraire comme l’excellente Bookeen. (je sens que ça va troller là).
    De plus le prix des livres numériques est beaucoup trop élevé !!!
    Et cela entraîne vers le piratage… il ne faudrait pas que les éditeurs fassent les mêmes erreurs que les majors.

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    • Crapaud Rouge // 16.08.2014 à 15h42

      « les méthodes de management ne sont ni pires, ni meilleures qu’ailleurs » : vraiment ? Quand vous avez sur les oreilles un casque audio, dans lequel une machine vous parle sans arrêt du matin au soir pour piloter votre boulot, et bien, une fois rentré chez vous, vous ne supportez plus la moindre voix. Mais c’est pas grave, ça ne vous concerne pas.

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      • Biloutte // 16.08.2014 à 18h04

        Je n’ai pas dit que ce n’était pas difficile.

        Que pensez vous du bip des caisses ?
        Que pensez-vous des horaires décalés, du travail le samedi, le dimanche et les jours fériés sans compensation salariale ?

        Que pensez-vous des kilomètres avalés par les routiers avec des horaires de fou et des impératifs de livraison à respecter sans enfreindre les règles des repos.

        Que pensez-vous des serveurs saisonniers avec des horaires interminables, une chaleur étouffante, un nombre de tables dément et quelques marches à monter et descendre en gardant le sourire ?

        Mais dans quel monde vivez-vous ?
        Des exemples de travail difficile j’en ai des tonnes moi.

        Et ce n’est pas pire chez Amazon c’est tout.
        Mais, je n’excuse en rien ce fait, je dis qu’il faut juste dénoncer tous ces emplois difficiles et très souvent mal payés.

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  • Incognitototo // 16.08.2014 à 14h20

    Je vais me permettre d’insister lourdement, parce qu’il me semble que nombre de commentaires se trompent de problèmes… Alors, un peu d’histoire (vécue) s’impose…

    Rappel : la répartition des coûts et VA (valeurs ajoutée) sur le prix TTC d’un livre sont actuellement répartis (grossièrement) en 3 tiers :
    – 1/3 pour l’éditeur qui prend en charge la fabrication et gère l’auteur et ses droits ; environ 3 500 éditeurs recensés en France (455 réellement actifs), pour sa répartition : http://www.lemonde.fr/livres/article/2014/03/16/marche-du-livre-le-boom-de-la-petite-edition_4383821_3260.html ;
    – 1/3 pour le diffuseur et le distributeur, qui sont parfois différents puisque la promotion commerciale ainsi que le placement des livres sont parfois dissociés du stockage et de l’envoi aux libraires ; 17 diffuseurs et 7 distributeurs principaux à ce jour : http://blog.epagine.fr/index.php/2011/10/liste-des-editeurs-par-distributeur-et-diffuseur/ ;
    – 1/3 pour le libraire (ou distributeur final) ; environ 2 500 libraires indépendants en France, en dehors des grands circuits de commercialisation…

    Cette répartition économique est issue des années 70 quand (quasiment) toutes les entreprises se sont mises à fonctionner par « centre de profits » (une vraie calamité économique, mais c’est un autre débat) en sous-traitant (ou délocalisant) tout ce qui n’était pas leur (soi-disant) « cœur de métier » ; pour les éditeurs ce fut : le stockage, la diffusion commerciale, la distribution…

    C’est ainsi que les éditeurs ont progressivement abandonné à des structures externes communes (que parfois ils contrôlaient comme des GIE), la diffusion (c’est-à-dire la promotion et la commercialisation), mais aussi le stockage et la distribution. Seuls les plus gros éditeurs (comme c’est « bizarre », dont Hachette qui a grossi par croissance externe pour atteindre le seuil de rentabilité qui lui a permis de maintenir ses propres structures) ont échappé à cette réorganisation et concentration de tous les secteurs de l’édition… ce qui arrangeait bien également, à l’époque, les libraires qui avaient moins d’interlocuteurs à contacter pour s’approvisionner…
    Cette nouvelle répartition des rôles – si elle a eu pour effet de débarrasser les éditeurs d’une gestion qui n’était (soi-disant) pas leur métier – a aussi tellement morcelé les marges que plus personne n’a (justement) de « marge de manœuvre » et que la moindre erreur (éditoriale, de tirage, financière, … bref de gestion …) se paye cash pour les éditeurs… Je ne connais aucune maison d’édition qui n’ait pas dû dans les 30 dernières années changer son actionnariat, sous peine de disparaître totalement ou de se faire racheter.
    Je vous passe les « délires » de gestion auxquels on a pu assister alors (qui ont fait crever nombre d’éditeurs ; par exemple avec des frais de stockage facturés à l’éditeur qui finissaient par bouffer leur marge) ; et qui perdurent encore aujourd’hui, notamment à travers les « mises en place » (et la cavalerie financière qui va avec) qui ne laissent quasiment aucun choix aux libraires sur ce qu’ils présenteront en rayon.

    Mais les « vrais » problèmes ont commencé quand les gros acheteurs (FNAC et supermarchés) ont eux-mêmes créé des centrales d’achat (parfois de simples passeurs d’ordre pour l’ensemble des magasins) destinées à alimenter leur propre réseau.
    Ils se sont mis à exiger des sur-remises sous prétexte de récupérer une partie de la VA complémentaire qu’ils permettaient (soi-disant) de faire aux diffuseurs/distributeurs, consécutivement aux volumes commandés « d’un coup »…
    Effectivement (ou pas), comme chacun peut le comprendre ça coûte quasiment pareil à un distributeur d’envoyer 1 bouquin ou d’en envoyer 10 (d’un même titre) et ça lui coûte également moins cher de passer une commande avec un seul interlocuteur qu’avec plusieurs… Sans oublier que la « force de persuasion » était assurée par le fait qu’un titre qu’on n’aurait pas trouvé dans les grands circuits (parce que déréférencé en représailles) n’avait aucune chance d’atteindre des niveaux de diffusion qui le rendraient rentable et encore moins de s’imposer comme best-seller.

    C’est comme ça que les grands réseaux ont obtenu des remises complémentaires (de mémoire jusqu’à 45 % du prix TTC) par rapport aux libraires lambda (scotchés à leur + ou – 33 %)… C’est comme ça qu’ils se sont mis en tête de concurrencer les libraires en baissant leur prix, puisque leur marge complémentaire les y autorisait. C’est comme ça que le prix unique du livre est apparu en France (1981), sous peine que les libraires, déjà mal en point, finissent par tous crever.
    Mais quel service complémentaire ces grands distributeurs offraient-ils aux acheteurs et même aux éditeurs qui auraient justifié qu’on leur permette de faire une plus grosse marge que les autres ? Personnellement, je n’en vois aucun. C’est juste le résultat d’un rapport de force financier, où on fait « surpayer » au fournisseur l’accès aux acheteurs.
    Une spirale infernale, où plus les fournisseurs en « donnent » aux distributeurs finaux, plus on renforce leur moyen de pression sur les prix, leur pouvoir de tuer la concurrence et leur « force de persuasion »… bref, c’est un schéma morbide, où celui qu’on fait chanter fournit lui-même les armes pour se faire de plus en plus racketter.

    Les éditeurs ne l’ont pas compris à l’époque, et ne l’ont pas plus compris quand Amazone est apparu sur le marché en exigeant d’avoir des prix distributeurs/diffuseurs (66 % de remise sur le prix TTC), puisqu’il assurait en plus le « stockage », sans rendre le moindre service en plus au consommateur, si ce n’est la livraison à domicile. C’est d’ailleurs assez facile de financer ce « service » (même avec une gestion complètement pourrie) quand on bénéficie d’une telle marge… et qu’au surplus, on surexploite les salariés, et on s’arrange, par des montages fiscaux répréhensibles, pour payer moins d’impôts que tous les concurrents…

    Reste qu’on peut se demander :
    – pourquoi les diffuseurs/distributeurs ont accepté ce coup de force, coup de maître d’Amazone, sans revendiquer de pouvoir eux-mêmes le faire ; ce qui n’aurait pas été très compliqué en créant leur propre plate-forme commune de commandes en ligne,
    – pourquoi il est impossible que les éditeurs s’organisent pour récupérer les VA qu’ils laissent aujourd’hui à d’autres, et acceptent de se plier aux diktats des grands réseaux en introduisant une telle distorsion de concurrence dans les marges que rien ne justifie,
    – pourquoi les libraires ne s’organisent pas eux-mêmes en réseau et centrale d’achat pour bénéficier de sur-remises ;
    – pourquoi alors que l’édition numérique se profile comme un moyen de diffusion qui va probablement révolutionner l’édition, ces « imbéciles » d’éditeurs n’ont pas trouvé le moyen de faire eux-mêmes de la vente directe et se sont encore foutus dans les griffes d’Amazone…
    et tant d’autres questions que je laisse à la sagacité des lecteurs, concernant notamment les différentes lâchetés (et/ou incompétences) des acteurs économiques et bien sûr de nos politiques…

    Il est à noter qu’on a vu ce phénomène à l’œuvre dans tous les secteurs impactés par la grande distribution en France (avec pour conséquence, par exemple, que des halles entières de distributeurs se sont vidées, notamment à Rungis, faute de « combattants »)… et les taux d’inflation sont là pour témoigner que jamais cette soi-disant « concurrence » – censée profiter au consommateur – n’est parvenue jusqu’à nous ; puisque comme chacun le sait ou a pu le constater, une fois la concurrence neutralisée, les oligopoles s’alignent les uns sur les autres au prix le plus haut (et non pas au plus bas comme les idéologues de la « libre concurrence » essayent de nous le faire croire !).

    Pour conclure, je pense que prendre le problème par le bout du prix final est une grave erreur qui évite de s’attaquer aux problèmes de fond consécutifs aux abus de position dominante, ainsi qu’à la non-justification de la captation et des distorsions de VA. Il suffirait de poser dans la loi comme axiomes infranchissables : « nul ne peut s’enrichir sans cause » et de penser la résolution des problèmes en fonction de l’intérêt général pour que tout change du tout au tout.
    Pour le prix du livre ça donnerait par exemple, tous les diffuseurs finaux bénéficieront dorénavant de la même remise (qu’on pourrait en conséquence porter à 43 % pour tous) sur le prix TTC, point barre. Et là on pourrait à nouveau libéraliser le prix du livre pour une vraie concurrence. Dans ces conditions, je suis sûr qu’Amazone ne resterait plus très longtemps sur le marché français et que le réseau des libraires reprendrait du poil de la bête, en nous faisant en plus des remises et même pour certains en nous livrant localement chez nous nos bouquins.

    Désolé pour la longueur du commentaire, mais ça fait plusieurs fois que ce sujet fait l’objet d’articles, sans que les problèmes de fond ne soient abordés. Alors, j’espère y avoir remédié.

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    • rectif // 16.08.2014 à 15h37

      Merci, j’ai appris beaucoup en le lisant. Il n’est donc pas « trop » long mais d’une longueur nécessaire…

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  • Klemens // 16.08.2014 à 15h24

    Robin de Ruiter publie depuis les années 1980. Cet auteur hollandais des plus traduits a acquis une forte notoriété sur le plan international en raison de son exceptionnelle capacité à étudier les événements géopolitiques. L’étendue de son réseau à l’échelle mondiale et la pratique de sept langues lui donnent accès à un registre de sources d’information diversifié.

    Écrits en espagnol, ses livres, mondialement appréciés, sont le fruit d’une vision claire.

    De Ruiter est né à Enschede (Pays-Bas) le 6 mars 1951, où il a passé la majeure partie de son adolescence. Puis, il a accompagné ses parents en Espagne où dans les années 1970 il a étudié entre autres la théologie, l’histoire et l’espagnol. Il mène actuellement une vie retirée en Équateur.

    De Ruiter a débuté sa carrière comme rédacteur pigiste pour des revues espagnoles de politique et de religion. Ses publications lui ont valu une…
    http://www.amazon.fr/Robin-De-Ruiter/e/B00798GY3S/ref=ntt_aut_sim_4_1

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  • Crapaud Rouge // 16.08.2014 à 15h34

    Désolé, mais je ne vois vraiment pas l’intérêt de défendre Amazon, parce que :
    1) Amazon n’a pas besoin de soutient ;
    2) les témoignages affluent sur le Net concernant sa gestion du petit personnel, et c’est affreux ;
    3) Comme les libraires, Amazon ne défend pas le livre mais son business. Mais alors que les petits libraires aiment les livres, (sinon on fait un autre métier), Amazon n’aime pas les livres, ce ne sont pour lui que des objets à vendre ou à louer.
    4) Ce qui mérite d’être défendu, c’est la vente de livres via Internet pour palier à l’absence de libraires hors des grands centres urbains.

    Signalons aussi que les hôteliers se plaignent d’Hotel Booking qui est devenu « incontournable » pour les réservations sur le Net et qui les force à rogner leurs marges. L’on peut déjà anticiper, de manière générale, que le Net va accentuer la dévalorisation du « travail physique », (celui qui produit effectivement objets et services vendus), au détriment des services commerciaux qui auront la main sur les prises de commandes.

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    • Lepierrot // 17.08.2014 à 22h03

      Oui alors on peut se servir d’Amazon et de Booking comme un catalogue, et ne pas passer par eux ensuite pour une commande ou une réservation. Concernant Booking c’est vérifié cet été, à la réception d’un hôtel en Creuse une note d’information concernant Booking qui fait baisser leur marge, d’autant qu’il s’agit parfois d’hôtels un peu vieillots perdus au fin fond de nos régions, mais pleins de charme, tenus tant bien que mal, par un couple par exemple.

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  • Herbefol // 16.08.2014 à 16h42

    Incognitototo présente très bien le problème du découpage de la chaîne du livre et de la répartition des couts, notamment en rappelant qu’Amazon dispose de remise nettement supérieures à celles des simples librairies.

    Je me permets de mon côté de rappeler qu’Amazon a une stratégie, sur le long terme, qui vise à éliminer tout autre intermédiaire qu’eux entre l’auteur et le lecteur. Et que la part de 70% un temps donné aux auteurs auto-publiés sur le numérique se verra très vite entamé de divers frais.
    D’ailleurs, l’offre illimité que doit proposer prochainement Amazon contient de belles merdes pour auteurs auto-édités qui ne seront pas rémunérés de la même façon que ceux défendus par un éditeur traditionnel (en gros les derniers seront payés par lecture comme si le livre était vendu, les premiers se partageront un pool au prorata des lectures).

    La bisbille actuelle entre Amazon et Hachette fait pas mal de bruits chez les auteurs anglophones, en particulier les opérations de communication assez merdiques (pour ne pas dire d’une nullité totale) d’Amazon vis à vis des auteurs et lecteurs. La communication et les actions du géant américain montrent d’ailleurs qu’ils n’ont rien compris à certains fondamentaux du domaine du livre. Par exemple, mettre des délais de livraison délirant sur un ouvrage, accompagné d’un « par contre ces autres titres sont disponibles tout de suite ». Le lecteur qui veut un livre n’achète pas une boite de petits pois, il veut un titre précis et pas n’importe quel machins que la boutique voudra lui vendre. :p

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    • Incognitototo // 16.08.2014 à 18h07

      Oui, ce sont des stratégies de contrôle des marchés qui sont des tendances lourdes de tous les grands distributeurs et intermédiaires.
      Au final, quel que soit le secteur, les producteurs sont étranglés et ponctionnés, jusqu’à ce que mort s’ensuive, et soient remplacés par d’autres plus lointains, plus malléables, plus aliénables, plus « esclavagisables » et toujours moins chers, pour le seul et unique bénéfice des actionnaires de ces grands réseaux d’intermédiaires…
      Cela s’appuie très fortement sur le comportement très moutonnier (normatif diraient certains) des consommateurs qui achètent en groupe, comme ils aimaient chasser en groupe, et aller à l’abattoir en groupe…
      Consolons-nous, quand on ne pourra plus lire que des merdes, on sera probablement également assez con pour supporter de ne plus lire et même de supporter nos conditions de crétin… 🙁

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      • Herbefol // 17.08.2014 à 11h02

        Ceci dit, dans le cas d’Amazon sa montée en puissance c’est aussi fait par l’inaction, voire la bétise, des autres acteurs du marché. On a d’ailleurs le même problème avec le numérique, quand je vois des éditeurs m’expliquer qu’il faut que le numérique soit aussi cher, voire plus que le papier, pour soutenir les librairies physiques, je me dit que l’immobilisme dans un environnement en mouvement (même lent) c’est l’extinction. 🙂
        Trop souvent, la lutte contre Amazon s’est résumé à « ce qu’on peut faire pour mettre des bâtons dans les roues à Amazon », plutôt qu’à « ce qu’on pourrait améliorer chez nous » et « ce que l’on pourrait faire en plus (et qu’Amazon ne pourra pas faire) ». Le secteur du livre a ses dogmes et ses anathèmes. Les quelques fois où j’ai osé, avec des éditeurs/auteurs/libraires, évoquer la suppression (ou le changement) de la loi sur le prix unique, j’ai eu droit à du « c’est la mort » « on ne vendra que des best sellers » « amazon dominera le marché » etc. sortis de manière purement automatique sans la moindre once de réflexion. Quand on n’est pas capable de réfléchir, on n’est pas capable d’essayer de nouvelles choses et donc incapable d’évoluer et de continuer à exister.

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        • Incognitototo // 17.08.2014 à 13h56

          On est d’accord, la responsabilité des acteurs économiques dans la montée en puissance d’Amazone est entière…
          Cela dit, c’est difficile de réfléchir correctement et de prendre les bonnes décisions quand on a donné les moyens à l’autre de vous appliquer un flingue sur la nuque… ce qui est la situation actuelle de tous les éditeurs avec Amazone (et de tous les producteurs avec les grandes chaînes de distribution)… et également des libraires, pour d’autres raisons…
          Qu’est-ce que vous pensez qu’il va se passer aux USA entre Hachette et Amazone ? Si Hachette ne se décide pas à créer sa propre plate-forme de diffusion, un accord sera trouvé pour que tout continue comme avant… aux conditions d’Amazone, bien sûr !

          Ce qui m’étonne le plus dans cette affaire, c’est qu’un livre n’est pas une tomate (contrairement à ce que tendrait à penser Amazone). Par rapport au besoin de l’acheteur, si on peut bien sûr lui suggérer d’autres achats, on ne peut pas substituer le produit à un autre, comme on peut le faire avec une tomate française, italienne, marocaine, espagnole, hollandaise (si on n’est pas regardant sur les goûts bien sûr)… d’autant que ceux qui achètent des livres au hasard doivent être une toute petite minorité.

          Les éditeurs ont donc un moyen de pression considérable pour abattre les diktats d’Amazone… Sauf qu’il faudrait pour cela :
          – soit qu’ils créent leur propre plate-forme,
          – soit qu’ils se mettent d’accord pour tout simplement refuser collectivement les conditions d’Amazone sous peine de ne plus livrer leurs titres.
          Et c’est là où on retourne à notre premier constat : ils sont totalement responsables de leur impossibilité à adopter des stratégies de réponse communes pour desserrer l’étau, dans lequel ils se sont eux-mêmes mis.

          Donc, je suis encore d’accord avec vous, ça sent « l’extinction » 🙁 … et ce d’autant plus qu’à l’évidence, les politiques ne veulent pas légiférer pour faire cesser toutes les pratiques de racket et de chantage des grands distributeurs… au contraire, ils vont même encore les renforcer, avec tous les traités (TAFTA et autres) qui sont dans les tuyaux.

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          • Incognitototo // 17.08.2014 à 14h57

            P.-S. : Un autre aspect des problèmes…

            Il faut avoir travaillé avec de grands groupes américains, pour savoir comment ils fonctionnent… « Vivre et laisser vivre » est totalement absent de leur mentalité ; ils veulent tout, et sont prêts à tout pour cela. Je dirais même que toutes leurs stratégies d’implantation et de (soi-disant) « collaboration » ne visent toujours qu’à vous dépouiller entièrement. Un système mental de prédation qui ne leur est pas propre, mais quand même constant chez eux. Ils se comportent en affaire exactement pareil qu’au niveau géostratégique, si vous n’êtes pas leur vassal vous êtes leur ennemi.
            Toutes les entreprises (sans exception) – qui travaillaient avec des Américains et que j’ai eu à suivre – après la première période « d’appâtage » euphorique (où l’argent rentre à flot) ont toujours fini « à poil sous la lune »…

            Dans le cas d’Amazone, c’est une évidence que l’étau se resserre pour qu’ils puissent un jour tout détenir, y inclus les fonds des maisons d’édition elles-mêmes. De même, c’est également évident, qu’ils visent à se passer totalement des éditeurs et à devenir eux-mêmes un éditeur/distributeur mondial incontournable.
            Il faudrait être aveugle pour ne pas le voir, ce qui « visiblement » est le cas de nos éditeurs… et bien sûr de nos politiques…

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            • Astro Popote // 17.08.2014 à 18h57

              Bonjour Incognitoto,

              Vous avez, mieux que moi, exposé dans votre longue explication initiale, les mécanismes de la prise de pouvoir du distributeur-diffuseur sur la chaîne du livre.
              Mais, vous n’avez pas mentionné le phénomène spéculatif adjacent sur le produit-livre (cf mon commentaire plus haut), qui ne sert qu’à ça et qu’on pilonne après : ce n’est que du papier à contrario d’une boîte de sauce tomate, donc c’est plus facile de « faire tourner » la production.

              Ajoutons qu’avec des systèmes d’auto-publication en ligne comme Amazone ou Lulu.com, quiconque le souhaite peut se voir propulser auteur et ajouter sa touche dans la masse des livres numériques disponibles (20.000 auteurs chez Lulu.com).
              Tout ceci est basé sur le principe d’évaluation dominant d’aujourd’hui : la quantité.
              = plus je fais de marge, mieux c’est. Outre toutes les explications ci-dessus cela se traduit aussi par un appel aux « auteurs » ou présumés tels à se passer d’éditeur au nom de droits d’auteur supérieurs.
              = la meilleure vente devenue synonyme de meilleur tout court.
              Etc !

              Qu’est-ce qui a sauté ? Qu’est-ce qui meurt ?
              La qualité, donc aussi – et oui, désolée – une sélection à partir de certains critères qualitatifs. Jusqu’à peu, le nom de l’éditeur était synonyme d’un certain « esprit », d’un certain type de choix éditoriaux, et , pour le lecteur d’une relative « stabilité » de la « couleur » et de la qualité de ses livres.

              Puis, petit à petit la quantité a pris le pas via deux mécanismes : la grande distribution (cf ci-dessus), acculant les éditeurs à satisfaire « ce qui ce vend le plus », le mass média (à ne s’intéresser qu’à « ce qui se vend le plus », ou, idem, à ce qui « buzzera » le plus), et la critique ? Idem, si tant est qu’elle ait encore une place…!

              Résultat, et cette discussion en témoigne, ce n’est plus le livre qui est au centre, c’est sa vente, sa rentabilité, son coût d’achat.
              Exit l’exigence, exit la sélection, exit toute hiérarchie : tout se vaut (ainsi d’ailleurs que l’avait analysé et prévu la philosophe A. Arendt)…

              Je vais aller plus loin : tout DOIT se valoir ! Et si possible en nivelant par le bas pour satisfaire le plus grand nombre.
              Parce que « exigence », « sélection », « hiérarchie », tout ceci n’est pas « démocratique » !

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            • Incognitototo // 18.08.2014 à 16h28

              Bonjour Astro Popote,

              Il me semble que j’évoque bien les problèmes que vous rappelez à travers l’exemple de la tomate, et le rappel de la cavalerie financière des « mises en place ».

              Pour le reste, vous remarquerez que jamais je ne remets en cause le rôle des éditeurs qui sont justement là pour (en principe) défendre des lignes éditoriales et une certaine qualité.

              Qu’ils ne le fassent plus aussi bien qu’autrefois, c’est une évidence, qui est effectivement dictée par des impératifs de « rentabilité » qu’on ne saurait pour autant leur reprocher… sauf quand ils ont fait tout ce qu’il faut pour en arriver là… notamment en ayant pris des décisions de gestion stupides qui les privent de toute marge de manœuvre. « Impératifs de rentabilité » et pas une volonté délibérée de niveler les productions par le bas… Il ne faut pas se tromper de cause initiale.
              De plus, je ne fais pas partie des gens élitistes qui pensent que Marc Levy ou Anna Gavalda (parmi tant d’autres) ne méritent pas d’être édités. Il n’y a pas photo pour moi, je préfère que les gens lisent, même si « ça ne vole pas haut ». On a (presque) tous commencé par la bibliothèque rose ou verte, c’est ça qui permet un jour de passer aux classiques sans trop de difficultés… et surtout d’apprécier ce qu’ils apportent en plus… C’est ainsi qu’un jour ils passeront à des choses plus difficiles et exigeantes, pas en les privant de tout accès à la « culture », sous prétexte de « qualité » (qui est une notion bien subjective en plus).

              Enfin, les éditeurs ne sont pas responsables du créneau de l’auto-édition qui s’est ouvert en surfant sur le narcissisme des « auteurs » frustrés de reconnaissance.
              J’en sais quelque chose, j’ai écrit plusieurs livres refusés par les éditeurs 🙁 . Pour autant, jamais l’auto-édition ne m’est apparue comme une solution à mon envie de reconnaissance. Mais s’il y a des « gogos » pour rentrer dans ce genre de fuite en avant, qu’est-ce que vous voulez y faire ? Il n’y a rien qu’on puisse faire, tant le narcissisme est une « maladie » impossible à combattre pour ceux qui en sont atteints…

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            • Astro Popote // 20.08.2014 à 12h25

              Bonjour Incognitoto,

              Merci pour votre réponse.
              Nous sommes d’accord sur tout, je crois.

              Pour ce qui est de la « sélection éditoriale », je ne suis pas pour empêcher Levy ou Gavalda de publier et d’être promus !
              Par contre, si les « grands médias » pouvaient aussi promouvoir de façon explicite
              (et non à coup de « super »!) des auteurs plus « difficiles », ce serait bien… non ?
              En tout cas, moi, lectrice, quand je rentre dans une librairie aujourd’hui,
              je suis « noyée » (600 nouveaux romans à la rentrée… quel critique les lit tous
              pour proposer des critiques de qualité et ses préférences…..?)
              Et « on » m’a tellement vendu « il faut absolument lire ça » pour des textes
              juste corrects, que je ressors souvent les mains vides…
              (Ben, oui, les sélections éditoriales ont baissé en qualité pour « rentabilité »…)

              Enfin je comprends parfaitement que vous n’ayez pas cédé aux sirènes de l’auto-édition
              (surtout en ligne) et participé à la grande pataugeoire…!

              Cela dit – mais je ne vois pas comment,vu que la littérature n’est pas un spectacle
              à consommation publique immédiate- les auteurs devront peut-être mettre sur pied
              des systèmes d’édition par souscription, comme le font les musiciens…

              Au plaisir.

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            • Incognitototo // 20.08.2014 à 15h24

              Oui, totalement d’accord, c’est devenu très compliqué de faire un choix de lecture… d’ailleurs les chiffres sont éloquents :
              – en 1998 : 37 889 titres publiés, tirage moyen 8 403 exemplaires, nombre de livres vendus 346,8 millions
              – en 2012 : 72 139 titres publiés, tirage moyen 7 282 exemplaires, nombre de livres vendus 440,9 millions
              Sources : http://www.culturecommunication.gouv.fr/Disciplines-secteurs/Livre-et-Lecture/Documentation/Chiffres-et-statistiques

              Ou autrement dit :
              – en augmentant le nombre de publications de 90,4 % (!!!),
              – en augmentant le tirage total de 65 %, tout en diminuant de 13,3 % le nombre moyen d’exemplaires édités,
              Les éditeurs n’ont réussi à augmenter leurs ventes que de 27,2 % !!! Et encore dans ce chiffre d’augmentation des ventes n’est pas inclus ce qui procède des rééditions et engouements momentanés pour de vieux auteurs.

              Même si on peut penser que ça répond à une croyance du genre « il en faut pour tout le monde et ratissons large », ça démontre surtout la fuite en avant à l’œuvre… parce que c’est une évidence que globalement ce secteur perd de de plus en plus d’argent… et qu’il utilise de très mauvaises armes pour y remédier… effectivement la quantité par rapport à la « qualité »…

              Il y a un créneau à prendre, que ne tiennent plus non plus les revues littéraires, plus inféodées à des « copinages » qu’à des avis qui permettraient vraiment de faire le tri.
              Plutôt qu’un site d’auto-édition de plus qui ferait appel à la souscription, je verrais bien moi, en préalable, un site de sélection indépendant, tenu par un panel représentatif de lecteurs qui se prononcerait sur la qualité des livres qui y sont soumis, selon différents critères (facilité de lecture, intérêt du sujet, originalité, et cetera)… aussi bien pour les livres qui cherchent un éditeur que pour ceux déjà édités…
              Le manque d’imagination des acteurs économiques de la culture m’étonnera toujours…

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            • Astro Popote // 20.08.2014 à 19h59

              A incognitoto,

              Merci pour l’idée du pannel de lecteurs… Il faut les trouver, qu’ils « restent » et promouvoir le site ou blog… Ben oui…

              Au plaisir
              Astro Popote

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            • Incognitototo // 20.08.2014 à 21h10

              À mon avis, trouver des lecteurs volontaires ne serait pas le plus dur, d’autant qu’on n’a pas besoin que cela soit toujours les mêmes et qu’ils peuvent se renouveler… On a (quasiment) tous envie d’échanger sur ce qu’on a lu et/ou dire ce qu’on en a pensé.
              Par contre, la forme blog est totalement inadaptée pour cela ; puisqu’il faudrait gérer des grosses bases : celles des livres (parus et soumis à avis), des lecteurs et des avis… donc, ça demanderait un vrai développement professionnel. Ça existe déjà d’ailleurs, mais très mal foutu et très mal pensé… et surtout, comme ce sont souvent des faux nez de vendeurs, ça manque « quelque peu » d’objectivité…

              Bien cordialement.

              P.-S. : j’en profite pour rectifier un contresens dans ma précédente réponse… Il fallait lire : « … est inclus ce qui procède des rééditions… », ou encore : « …n’est pas ôté ce qui procède des rééditions… »

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            • Astro Popote // 21.08.2014 à 00h00

              Bonsoir Incognitoto,

              Si ce genre de – quoi ?- platerforme (?) existe, et que vous avez les liens, je suis preneuse
              même si c’est mal pensé ! Ca me donnera toujours quelque idée de tout ce à quoi
              il faut penser en amont justement…. A propos, les fameuses « bases » pourraient être associées, reliées, voire rémunérées par du e-commerce (sans fausser les opinions), ou sous-traitées par des sites de vente… ?

              Au plaisir

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            • Incognitototo // 21.08.2014 à 14h43

              Vous tapez « avis sur les livres » dans votre moteur de recherche et vous en avez une palanquée… à ce que j’ai vu, tous adossés à des sites de vente… et c’est justement là que ça ne va pas ! Typique des conflits d’intérêts, dont plus personne ne s’embarrasse…
              Personnellement, je n’aurais aucune confiance en un site qui me donne un avis et qui en même veut me vendre un livre ou du moins a besoin d’en vendre pour vivre…
              Il faut trouver d’autres sources de financement… peut-être du côté des sites professionnels de libraires… qui ne seraient peut-être pas contre le fait d’avoir des avis de lecteurs, vu qu’eux-mêmes ne peuvent pas avoir un avis sur tout ce qu’ils mettent en rayon.

              Cdt.

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            • Astro Popote // 24.08.2014 à 10h53

              Bonjour Incognitoto,

              Merci, je vais regarder.
              Et pour les sites de vente, très juste.

              au plaisir

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  • JeanP // 17.08.2014 à 10h24

    Hier j’ai acheté un livre, sur Amazon bien sur, pourquoi … parce que c’est simple et rapide ! tant pis pour les 5% de remise et les frais de port offerts, d’ailleurs cette espèce de loi « anti amazon » est elle efficace … non pour moi, mon premier libraire digne de ce nom n’est qu’à 50km (je ne suis pas à 800km comme certains américains) donc je commande sur le net.
    J’use et j’abuse aussi des sites d’occasion (price minister, abebooks, …) et d’ailleurs je les utilise aussi bien pour l’achat que pour la vente.
    L’occasion et internet c’est un très bon cocktail, les 3/4 des bouquins que j’achète sont d’occasion, je veux un livre, je le recherche d’abord d’occasion, si je trouve le bon vendeur, je parcours sa liste de livre à vendre, souvent je trouve d’autres livre … et je négocie le prix pour le lot et hop emballer c’est pesé !
    Mme Filippetti est à la ramasse la dessus, l’internet a développé une autre forme d’achat (et pas que pour les livres) et « pondre » ce genre de texte protectionniste ne sert pas l’intérêt du consommateur et de la culture !
    D’ailleurs j’entends le facteur, c’est mon livre, livré à la porte 🙂

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  • Jacques // 18.08.2014 à 09h52

    C’est très difficile de mettre en place un réseau de distribution physique à travers tout un pays (voire « à travers le monde »). Les éditeurs sont donc obligés de passer par des tiers pour distribuer leurs livres papier.

    Par contre, il est relativement simple de mettre en place un réseau de distribution dématérialisé.
    Il est donc incompréhensible que les éditeurs aient laissé la porte grande ouverte à des Amazon, à les regarder évoluer sans rien faire, pour finir par se plaindre qu’ils ont désormais une part trop importante dans le processus de vente des livres numériques.
    Si un éditeur comme Hachette proposait sa propre plateforme de vente d’ebook et était le seul portail pour les acheter, il serait certain de vendre ses titres numériques au prix qu’il veut.
    Après, s’il propose des prix abusés, les clients ne suivront pas, mais il sera le seul responsable.

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    • Incognitototo // 18.08.2014 à 14h14

      Pas d’accord, pour la première affirmation… c’est au contraire très facile.
      7 distributeurs trustent déjà la quasi-intégralité des éditeurs et envoient les livres (des fois à l’unité) aux libraires, à travers toute la France et à l’étranger.
      Il suffit donc de mettre en place une plate-forme de commande commune qui redistribue (au format EDI) les achats aux différents distributeurs et le problème est réglé : Amazone se retrouve avec un vrai concurrent.
      Un désavantage : sur des commandes de plusieurs titres, on recevra plusieurs paquets (ce qui est déjà souvent le cas avec Amazone)… Sauf si les distributeurs sont capables de s’organiser en réseau avec transfert des commandes, jour par jour (c’est d’ailleurs ainsi que les libraires – qui étaient au tout début des éditeurs – se sont historiquement développés).
      Un gros avantage : étant donné que les éditeurs ont souvent des parts dans ces entreprises de distributions, s’il y a des bénéfices, ils les récupèrent directement à travers les dividendes au lieu de les donner à Amazone.
      Si on rêve un peu, on pourrait même intégrer les libraires qui veulent/peuvent le faire pour économiser du transport (et de l’emballage) en leur faisant distribuer localement les titres qu’ils ont en stock (un moyen d’attirer en plus le client dans la librairie quand il n’est pas là au moment de la livraison). Là pour le coup, Amazone serait enfoncé au niveau compétitif.

      Mais faisons confiance aux éditeurs pour continuer de se plaindre de ce qu’ils ont eux-mêmes accepté, plutôt que de mettre en place une sortie par le haut.

      Absolument d’accord pour la deuxième affirmation… Cependant, je me demande quel type de cession de distribution a été signé avec Amazone, pour que ça ne fasse pas. Le conflit avec Hachette (qui a tous les moyens de se passer d’Amazone) aurait tendance à me faire penser que ce qui a été signé cède à Amazone les droits numériques de façon exclusive. Si c’est le cas, les éditeurs méritent vraiment les baffes qu’ils reçoivent… si ça ne l’est pas, c’est incompréhensible d’avoir affaire à des gens aussi bêtes (ce qui est possible tel que j’ai eu à les connaître)… 🙁

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      • Jacques // 18.08.2014 à 15h51

        « Pas d’accord, pour la première affirmation… c’est au contraire très facile. »

        Ce que je voulais dire, c’est que pour qu’un éditeur ait ses livres physiquement dans beaucoup de points de vente à travers tout un pays, il est obligé de passer par plusieurs intermédiaires, de s’adresser à plusieurs interlocuteurs, de passer des contrats, de prendre des engagements, etc…
        Ce qui est plus difficile (et couteux) que de faire un site web bien foutu qui est l’unique point de vente de livres numériques de la maison d’édition.

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  • Laurent // 22.09.2014 à 11h49

    Hachette vient de me refuser une commande de livres passée chez Leclerc.

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