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15.juillet.201315.7.2013 // Les Crises

[Insider] Moi, chef-comptable dans une multinationale

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Vous avez été plusieurs à répondre à mon appel à témoignages sur la crise – je vous en remercie.

Voici donc le premier témoignage, d’insider… N’hésitez pas à me contacter, il n’est pas trop tard si vous voulez témoigner… 🙂

Je travaille dans un grand groupe, coté en bourse, qui possède une filiale dans chaque pays européen. Je travaille dans une des filiales comme chef-comptable.

Depuis la crise, je constate que l’entreprise qui m’emploie s’est financiarisée. Les méthodes et le vocabulaire financiers ont fait leur apparition. Les dirigeants agissent comme des banquiers : ils ont le sentiment que rien ne peut les arrêter dans la course aux profits.

Désormais, j’oublie parfois l’activité de base de mon employeur.

  1. 1. Le mot « liquidité » est devenu un mot-clé important.

Le but actuel, c’est d’avoir des liquidités à tout prix… quel que soit le prix à payer.

Dans notre filiale, nous devions procéder à une énorme dépense d’argent.

Me voilà comme chef comptable à proposer deux solutions au directeur financier :

A) Payer sur fonds propres : diminution de notre compte en banque et pas d’endettement supplémentaire. Ce que je recommande.

B) Ou bien passer par un financement remboursable en 12 mois : le compte en banque reste bien garni, mais des intérêts bancaires sont dus.

 

Le directeur financier a fait son choix sur bases des « critères de performance » qu’il devra affronter lors de son évaluation annuelle avec le PDG.

Dans ces critères, les intérêts bancaires ne sont pas repris. Le volume du cash disponible, oui.

Donc l’entreprise s’est endettée pour que le directeur financier puisse recevoir son bonus en fin d’année, ayant préservé la liquidité de l’entreprise.

  1. 2. Les organes de contrôle similaires à des agences de notation.

Avant la crise, notre filiale payait les services d’un expert indépendant pour auditer nos comptes.

Cet expert recevait 9 000 € par an. C’était un vieux loup, style prof de compta qui a fait la guerre, il se baladait partout dans l’entreprise, entendait tout, prenait le temps d’analyser et posait les questions dérangeantes. Bref, rien ne lui échappait ; il avait une vision à 360° de nos activités.

Après la crise, le Conseil d’Administration a préféré signer avec une grande société d’audit, où les jeunes diplômés rêvent d’être engagés. Le mandat est monté à 60 000 € par an.

En tant que personne ressource pour les contrôleurs extérieurs, je constate que ces sociétés « spécialisées dans l’audit de multinationales » ne valent pas grand-chose.

Pourquoi ? Je reçois la visite de Junior1 et Junior2 que j’impressionne en leur réservant une salle de conférence… pour mieux les isoler. La méthodologie du tandem ? Suivre le questionnaire standardisé et répondre aux questions une à une.

Exit la vision globale de l’entreprise. Au revoir la compréhension de l’activité de l’entreprise qui se retranscrit dans les comptes.

Maintenant, je dois juste avoir un justificatif pour chaque écriture comptable… Le questionnaire ne prévoit pas de vérifier si les opérations comptables sont pertinentes ou pas.

 

Vous vous souvenez de mon exemple de financement quand je parlais de la liquidité ?

Le vieux loup aurait mentionné dans son rapport la stupidité de l’opération… Junior1 et Junior2, eux, sont « méga impressionnés » par la quantité de zéro au montant.

Ah oui, j’oublie de mentionner l’auditeur senior, fondé de pouvoir dans la société d’audit. Il se fie au rapport des Juniors avant de contresigner leur travail. À 60 000 euros la mission, autant maximiser les clients, et aller vite superviser Junior3 et Junior4… ou Junior81 et Junior82 ?

L’envie de contrôler « toujours plus » a obligé les opérateurs à standardiser le format. Pour vous donner une image, ils contrôlent minutieusement la qualité de chaque pièce du puzzle, mais ne se demandent pas ce qui est dessiné sur le puzzle.

  1. 3. Changer les modes de comptabilisation grâce à 1 €uro symbolique

Admettons que l’entreprise génère un chiffre d’affaires annuel de 500 millions avec un bénéfice de 3%, soit 15 millions par an.

En 2007, l’entreprise déclarait un bénéfice opérationnel de 15 millions.

En 2008, suite à la crise, elle déclare un bénéfice opérationnel de 14 millions 999 999 euros et un bénéfice exceptionnel de 1 euro symbolique.

En 2009, elle déclare un bénéfice opérationnel de 13 millions et un bénéfice exceptionnel de 2 millions…. Hé oui, le principe étant acquis grâce à l’année précédente. En période de crise, tout devient exceptionnel, inhabituel. C’est la période propice pour changer les repères.

En 2010 et 2011, l’écart se creuse, le bénéfice exceptionnel se gonfle ; les comptes annuels reprennent un bénéfice opérationnel de 9 millions et un bénéfice exceptionnel de 6 millions.

Jusque là, toujours 15 millions en fin d’année, mais avec une ventilation et donc une justification légale différente.

En 2012, la grande arnaque peut arriver : transférer les bénéfices dans un autre pays pour éviter la taxation, ou encaisser des pertes jamais déclarées, etc.

Le bénéfice diminue de 6 millions et passe de 15 à 9. Dans la comptabilité, le bénéfice exceptionnel tombe à zéro ; le bénéfice opérationnel reste le même.

Pour les auditeurs, les actionnaires et l’Etat, un bénéfice exceptionnel est logiquement NON récurrent… Le résultat opérationnel reste STABLE malgré la crise, le management peut toucher ses primes sur résultat.

Dans ma fonction de chef comptable, je constate que malgré la crise, les résultats exceptionnels explosent partout. Alors, excellent millésime ou changement de méthodes de comptabilisation ? En tout cas, il suffit d’un seul euro pour faire accepter le principe.

  1. 4. Le prix de transfert s’européanise.

Les multinationales anticipent un changement de cadre fiscal. Elles craignent une rage taxatoire ou une « cotisation de crise » quelle que soit la forme choisie.

Elles s’impliquent de plus en plus dans des processus pour faire glisser des bénéfices vers des filiales moins taxées ou taxables, notamment celles au profil « starter ».

L’entreprise où je travaille a donc décidé d’ouvrir des filiales dans plusieurs pays de l’Europe de l’Est.

Pourquoi ? Parce que ces jeunes filiales sont comme des paradis fiscaux : les premières tranches d’imposition ne sont pas taxées pendant les 3 premières années…

Les politiques voulaient dynamiser la création d’entreprise (et la création d’emploi) grâce à cette exonération.

 

Notre filiale de l’Est, que je vais appeler « ABC », vient de souffler ses 4 bougies.

Nous avons donc créé une deuxième filiale appelée cette fois « XYZ ».

Et pour bien profiter du système, la filiale « ABC » a même facturé à la maison mère (située dans la Vieille Europe) des prestations de « création de la filiale XYZ ».

La maison mère a donc 2x plus de possibilités de réduire les impôts dans son pays, puisqu’elle reçoit des factures supplémentaires qui réduisent sa base imposable.

Et devinez quel bénéfice aura XYZ cette année ? 6 millions de bénéfices exceptionnels ?

  1. 5. Les Pouvoirs publics distribuent encore plus l’argent aux multinationales.

Grâce à la crise et au ralentissement des investissements, des services publics octroient des subsides aux grandes entreprises pour la R&D. Le but politique de la mesure est de capter ou maintenir le département R&D sur son territoire.

Dernier succès de mon employeur : encaisser de juteuses subventions pour créer un service… qui existait déjà. L’entreprise a développé un service parce qu’il y avait un marché à prendre et de l’argent à gagner. Mais nous avons retardé la commercialisation de 6 mois pour faire croire à l’Etat que l’argent public nous permettait d’enfin lancer la mise en production.

L’encaissement des subventions s’est fait après remise de dossiers et pièces justificatives.

Faut-il préciser que notre dossier technique était déjà prêt ? Et que les justificatifs comptables étaient une grosse arnaque ?

 

Dans cet exemple, chacun aura sa conclusion. Mon point de vue personnel situe plutôt l’erreur au niveau politique : faut-il aider de grandes entreprises qui sont déjà rentables et organisées ?

La cause du gaspillage d’argent public n’est-il pas simplement l’existence d’un service public qui cherche des multinationales à subventionner ?

L’entreprise qui crée des documents pour être dans les critères d’octroi, je place ça dans les conséquences. Tout comme les fonctionnaires du service concerné qui étaient ravis d’être utiles au programme, et qui n’avaient aucune compétence pour vérifier les états comptables rendus. Nos auditeurs financiers (Junior1 et Junior2) ne se sont intéressés qu’à la méthode de comptabilisation des subsides.

Je vous ai mentionné que plus personne ne prend le temps de construire des puzzles ?

  1. 6. Le contexte incite à frauder.

Ceux qui jouent avec des gros montants ont pris conscience qu’aucune loi ne pouvait condamner leur manque d’éthique. Alors, pourquoi viser l’intérêt général ?

Par exemple, nos managers facturent leurs prestations via des sociétés off-shore.

Est-ce crédible d’avoir un manager européen qui opère dans une capitale européenne et qui facture ses prestations via Hong-Kong ? En tout cas, c’est légal.

La Commission Européenne est installée à Bruxelles. En même temps, la Belgique est un paradis fiscal pour les filiales des multinationales.

Toutes ces incohérences n’existaient pas avant la crise.

Ma vision des choses, c’est que la crise a mis en exergue les méthodes des banques. Les entreprises ont simplement pris exemple puisque ces mêmes banques n’ont jamais été sanctionnées…

Signé : un lecteur du blog…

30 réactions et commentaires

  • Patrick Luder // 15.07.2013 à 03h24

    Excellent et subtile, juste remettre le rôle de l’Etat à sa place, soit soit créer un CADRE propice, stable et durable à l’économie, c’est tout … et surtout arrêter de subventionner tout et rien, cela fait plus de mal que de bien !!!

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  • Incognitototo // 15.07.2013 à 04h56

    « Toutes ces incohérences n’existaient pas avant la crise. »…

    Heu, je ne sais pas quel est l’âge de l’insider, mais non, non, tout ce qu’il décrit (et même pire) a toujours existé ; enfin, au moins depuis 30 ans, pour toutes les entreprises qui travaillent à l’international…

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    • Incognitototo // 15.07.2013 à 05h10

      P.-S : qu’entend l’insider par « organe de contrôle » ?… S’il s’agit du CAC, ça ne me paraît pas possible, les rémunérations étant fixées par des barèmes ne pouvant pas varier d’autant… par contre si c’est juste de l’audit de comptes avant celui des CAC oui, c’est possible…

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  • Marcus // 15.07.2013 à 05h27

    Très intéressant comme témoignage, très clair.

    La cupidité est sans limite, et quand il y a des limites ça fraude !

    ça ne durera pas éternellement comme ça …

    Bonne journée à tous.

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  • zarnoz // 15.07.2013 à 06h46

    c’est tellement bon la réalité ou plutôt effrayant que ça remet les idées en place……et incite à faire la Révolution……

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  • Lorialet // 15.07.2013 à 08h54

    Il me semble l’avoir déjà lu. Est ce une reprise d’un ancien ou un nouveau très ressemblant ?

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    • dany // 15.07.2013 à 10h17

      Ce que je pense aussi…

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    • Hajik // 15.07.2013 à 10h30

      Idem, j’ai déjà lu ça (l’été dernier ?). En tout cas le début jusqu’au point 1.3

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    • Ivan // 15.07.2013 à 11h36

      Oui, c’est une reprise, ce témoignage a déjà été publié ici même.

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    • Crapaud Rouge // 15.07.2013 à 20h34

      C’est effectivement une reprise, je me rappelle fort bien de ce texte parce qu’il m’avait fait forte impression.

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  • Olive // 15.07.2013 à 09h23

    Bonjour,
    Ayant été également dans un de ces grand groupe d’audit, je peux en effet témoigner de l’incompétence de ces jeunes diplômés qui n’ont aucune vision réelle de la globalité de l’entreprise.
    Comme le décrit fort justement cette personne, ils ne savent que mettre des croix dans des cases et poser des ratios parfois sans rapport avec l’activité exacte de l’entreprise qui peut être multiple.
    Bref, ceci n’est pas nouveau (j’y étais au milieu des années 90…..)

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  • icare // 15.07.2013 à 10h19

    Bonjour,

    Je travaille moi même dans une grosse entreprise du CAC40, ça fait une peu plus de 10 ans que j’y suis. Je ne suis plus du tout en accord avec mes principes, tout est « drivé » par le pognon, on cherche constamment de l’économie, nous sommes dans des secteurs industriels qui investissent pour l’avenir, nous sommes dans la majeur partie des cas dans des contrats de 30 ans.
    Comment peut-on offrir une rentabilité à 3 mois alors que nous sommes sur du long term.
    Ce système part en éclat, plus aucune valeur humaine.

    J’ai l’impression que les grandes multinationales, sont de grosse tirelire, on a amassé pendant des années du pognon, des hommes et maintenant nous cherchons de la liquidité alors on vend tout pour faire plaisir à nos chers actionnaires, BNP Paribas, Dassautl, Caisse des dépôts, etc …

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  • campaspe // 15.07.2013 à 11h10

    En tout cas cette recherche de liquidité signifie que les entreprises s’attendent à des jours difficiles et n’ont certainement pas l’impression, comme certains le prétendent que « la reprise est là ».

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    • Veig // 15.07.2013 à 11h51

      « En tout cas cette recherche de liquidité signifie que les entreprises s’attendent à des jours difficiles »

      Je n’y crois pas deux secondes. Ca fait quelques années déjà que ces méthodes de management sévissent et qu’elles consistent pour l’essentiel à présenter des comptes maquillés comme des camions volés pour que les dirigeants puissent toucher leurs bonus.

      Donc, la peur de l’avenir n’a rien à voir là-dedans, les comptes de l’entreprise ne sont plus qu’un instrument de communication: on n’est là que pour la satisfaction immédiate, par des artifices d’affichage, des souhaits des actionnaires.

      Evidemment, on n’oubliera pas de « dégager » des prestataires ou intérimaires juste avant fin décembre pour présenter des effectifs en baisse si ça peut faire « bander » l’actionnaire (je m’excuse de l’expression triviale, mais on est exactement dans cette logique de stimulus du désir, sans souci du lendemain). Et peu importe si ça met des projets entiers à la poubelle ou qu’il faut absolument réembaucher les mêmes prestataires en janvier — les meilleurs seront partis dans d’autres boites, mais le chef aura eu son bonus et c’est tout ce qui compte.

      Je parle de ce que j’ai vu il y a déjà quelques années chez Orange en tant que prestataire, c’étaient les méthodes importées par Thierry Breton.

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    • chris06 // 15.07.2013 à 15h26

      comme Keynes l’avait justement remarqué dans les années 30, plus l’avenir est incertain, plus il y a préférence pour la liquidité.

      C’est une simple remarque de bon sens, plus c’est liquide, plus c’est rapide et facile à bouger au cas où ça pète à un endroit donné.

      Depuis 2008, l’avenir devient de plus en plus incertain, il y a tant de scénarios possibles, la probabilité d’une discontinuité historique est loin d’être négligeable. Donc il y a préférence pour la liquidité.

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  • step // 15.07.2013 à 13h13

    Tiens pour une fois qu’un article sort du poncif de français=depressif, il mérite d’être lu.

    http://www.courrierinternational.com/article/2013/07/12/moroses-les-francais-c-est-leur-force

    Et pour le (forcément) dépressif que je suis, ça fait du bien 🙂

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    • JPS1827 // 16.07.2013 à 00h44

      Cet article est excellent !

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  • Lisztfr // 15.07.2013 à 14h14

    Hors Sujet :

    Il y a chez Keynes (Principes d’économie politique), une lecture sociologique des conditions économiques qui fait penser à Marx :

    « Car le caractère de l’homme a été moulé par son travail de chaque jour et par les ressources matérielles qu’il en tire, plus que par toute autre influence… »

    Marx : « Ce n’est pas la conscience des hommes qui détermine leur existence, c’est au contraire leur existence sociale qui détermine leur conscience »

    Plus loin Keynes affirme :

    « Mais les conditions de vie qui entourent l’extrême pauvreté, surtout dans les lieux où la population est dense, tendent à affaiblir les facultés les plus hautes. Ceux qui ont été appelés le « résidu de nos grandes villes » sont peu à même de connaître l’amitié ; ils ignorent les charmes et la paix de la vie de famille ; ils connaissent très peu son union même… »

    PS : Marx n’a pas prévu qu’avant que la classe ouvrière ne s’empare des outils de production, ces outils auront détruit la classe ouvrière…

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    • Lisztfr // 15.07.2013 à 14h31

      Alfred Marshall (1890)
      Principes d’économie politique.
      Livres I, II et III.

      Erreur de ma part.

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    • Lisztfr // 15.07.2013 à 14h52

      Keynes :

      Depuis J. B. Say et Ricardo les économistes classiques ont cru que l’offre crée sa propre demande, ce qui veut dire en un certain sens évocateur mais non clairement défini que la totalité des coûts de production doit nécessairement, dans la communauté entière, être dépensée directement ou indirectement pour l’achat de la production.

      (…)

      On a cru qu’un corollaire de la même doctrine était que tout acte individuel d’épargne conduisait obligatoirement et équivalait à un investissement, dans la production des biens de capital, du travail et des marchandises qui n’étaient plus nécessaires aux besoins de la consommation. Le passage suivant extrait de la Pure Theory of Domestic Values de Marshall illustre la thèse traditionnelle :

      « Le revenu de chacun est tout entier dépensé en achat de marchandises et de services. Sans doute dit-on communément qu’un homme dépense une partie de son revenu et épargne le reste. Mais c’est une vérité économique familière qu’on achète aussi bien des marchandises et du travail avec la portion de revenu que l’on épargne qu’avec celle que l’on dépense ….

      – Voilà, tout est là, Keynes à déjà tout dit !

      Et Marx a été victime de la même lubie ce qui a permis une critique mythologique du capitalisme avec Staline comme conséquence, plutôt qu’une critique rationnelle.

      Qui discute Keynes aujourd’hui, c’est la chose le plus importante au monde !

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  • Chapes // 15.07.2013 à 16h54

    Le contenu de la vidéo ci-dessus m’a inspiré ce qui suit

    Le capitalisme conduit avec célérité le monde dans le mur, c’est certain, à sa fin par les pires moyens, c’est possible, si les peuples continuent à demeurer l’arme au pied.
    Il est plus que temps de trouver et de mettre en selle nos propres leaders et organisations politiques. Un autre monde existe, il est indispensable, incontournable et urgent ! Les individus qui dirigent le monde, sont les tenants essentiels du capitalisme. Ils n’ont pas hésité à faire appel au nazisme, au fascisme dans les années 1930, 1940. Ceci a été effacé des consciences populaires. Et de ce fait, dont il faut en comprendre les raisons, ils poursuivent et achèvent à notre époque, ce qu’ils sont exclusivement, seulement, en capacité d’avoir fait et de faire.

    A l’époque il existait les embryons d’un autre système, appelé communiste, fondé sur la philosophie marxiste, avec particulièrement un pays l’URSS, et de nombreux partis communistes debout dans le monde, qui avaient d’autres valeurs que le capitalisme, et qui ont fait alors leurs preuves indéniables. Ceci a été effacé aussi. Cette, ces expérience(s), il faut comprendre les causes de leurs réussites et de leurs échecs. Il faut par exemple examiner sérieusement et trier dans les thèses et suggestions d’Antony Sutton et de son aréopage. Examiner et comprendre ce qu’est véritablement notre espèce*, est-elle capable de se ressaisir ?

    * Certains ont dit, de mémoire J.Lacan et B.Muldworf : L’homme est un animal en proie au langage, l’histoire de l’homme est celle de son hominisation socialisation. Exprimant de manière scientifique, le devenir humain par son rodage, par l’expérience et les conséquences de la vie en société.

    Sommes-nous capables de nous affranchir du capitalisme. En quelque sorte, pour une part, de la gangue de nos origines animales, et de construire enfin les conditions qui nous permettent, ainsi qu’à nos descendances bien sûr, de vivre bien plus correctement, soit dans le respect intelligent de la nature, des ressources de la nature et de la vie, de la nôtre donc ? Pourquoi pas ! Pourquoi ne pas associer davantage notre cœur et notre raison !

    Les zigotos auxquels nous avons à faire dans les vidéos disponibles, pratiquement toujours les mêmes nous sont soumis, remarquons-le, ils n’abordent pas cette vision. Ils partent est demeurent dans celle intangible des fondements du capitalisme, de son actualité et de son devenir, soit de notre devenir en conséquence sous sacoupe. Chez tous pratiquement, le même scénario catastrophique nous est soumis et imposé.
    En esquivant les horreurs qui sont suffisantes pour condamner sans appel ce système, tel le nucléaire, pour moult raisons, dont le coût humain et financier réel et les conséquences nous sont cachés, TOUS les salops, voir un panel de représentants contemporains en pièce jointe, ont pratiquement réussi à faire passer Fukushima dans les oubliettes, a maintenir en France les 58 réacteurs, etc, etc…..

    En esquivant, en taisant le fondement inacceptable du capitalisme, qui de la part d’une poignée d’individus, renforcés d’un certain nombre d’arrosés, par les pires moyens dont le terrorisme, lequel est le fait exclusif du capitalisme, exploitent et détruisent les ressources de la planète, de détruisent en conséquence, la vie de nombreuses espèces, dont la nôtre.

    http://www.youtube.com/watch?v=3GcufoPxOPA

    Pablo

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    • guillaume gabriel // 29.07.2013 à 12h33

      L’homme a toujours été capitaliste, capitaliste vient de caput ne l’oubliez pas… Le communiste tel qu’il a été contruit était voué à l’échec. En effet, on ne prive pas la liberté à ceux qui veulent entreprendre et créer. Tout système économique basé sur une privation de liberté est voué à l’échec.

      J’ai 24 ans, je suis entrepreneur dans les TIC, ma lecture du capitalisme est plutôt que ce dernier s’adapte et change avec le temps. Le capitalisme financiarisé n’existe que depuis les années 80, et il touche à sa fin. Le capitalisme de demain sera davantage basé sur un paradigme de réseau, sur l’innovation, et décentralisé.

      Votre combat est celui d’un idéal, mais ne vous trompez pas de combat, combattre le capitalisme n’a pas de sens. Si vous estimez que votre téléphone portable vous appartient et n’appartient pas à la collectivité, alors vous êtes capitaliste. Par contre, combattre la forme du capitalisme actuel a tout son sens. Mais ne jetez pas le bébé avec l’eau du bain !

      Ma lecture de l’avenir, je parie sur un 95 / 5 % en terme de probabilité.
      95% que les choses changent progressivement et sans rupture violente. Je suis optimiste car entrepreneur 🙂
      5% que cela dégénère et que la société tombe sous un chaos pendant un certain temps. Il y a trop d’éléments perturbateurs : crise économique, social, politique… énergétique même… et d’une certaine façon climatique. Franchement en lisant les commentaires d’articles, écoutant la presse, me documentant, je crains dans ce scénario très pessimiste une guerre civile en France.

      Comme me disait un expert comptable « gérer c’est prévoir », cela ne coûte pas grand chose d’envisager le pire et de s’y préparer déjà psychologiquement.

      Mais n’oubliez pas que si vous imposez un système restreignant certaines libertés (cf. communisme siècle précédent), mon premier réflexe comme beaucoup d’autres personnes sera de quitter ce pays. Ce sera la fuite des « cerveaux », et donc un échec.

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  • Erwan // 15.07.2013 à 17h10

    Question bête aux gens compétents : pour quelle raison une grosse entreprise comme celle-ci souhaite-t-elle avoir le maximum de liquidités ? Elle en fait quoi ? des placements financiers ?

    Concernant les manipulations éthiques ou légales décrites, mon impression est qu’une grande partie du problème (du moins dans l’UE) c’est la non-harmonisation fiscale (au sens large, c’est-à-dire aussi la politique de subventions et de contrôle), qui a pour corrolaire direct la concurrence entre Etats : comme chacun cherche à attirer les entreprises chez lui, ils ne peuvent rien faire d’autre que tenter de piquer celles du voisin avec les moyens dont ils disposent. Ce faisant ils s’appauvrissent collectivement au bénéfice de ces grosses entreprises, qui auraient bien tort de ne pas en profiter. Par exemple j’aurais tendance à croire que le fait que les fonctionnaires ne soient pas en mesure de vérifier le bon usage des subventions R&D est plus ou moins intentionnel : qu’on subventionne pour une raison X ou Y a peu d’importance, du moment que ça peut attirer des entreprises, ou seulement les inciter à rester… pour le moment.

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    • dadone // 15.07.2013 à 19h01

      c’est la non-harmonisation fiscale (au sens large, c’est-à-dire aussi la politique de subventions et de contrôle), qui a pour corrolaire direct la concurrence entre Etats : comme chacun cherche à attirer les entreprises chez lui, ils ne peuvent rien faire d’autre que tenter de piquer celles du voisin avec les moyens dont ils disposent. Ce faisant ils s’appauvrissent collectivement au bénéfice de ces grosses entreprises, qui auraient bien tort de ne pas en profiter.

      C’est exactement cela et cela porte le nom de : Guerre économique.

      Question bête aux gens compétents : pour quelle raison une grosse entreprise comme celle-ci souhaite-t-elle avoir le maximum de liquidités ? Elle en fait quoi ? des placements financiers ?

      Tout à fait , lire pour en comprendre les raisons , paragraphe Evolution de la théorie marxiste : http://www.lois-economiques.fr/Wiki-lois-economiques/mediawiki-1.20.5/index.php?title=Karl_Marx#Evolution_de_la_th.C3.A9orie_marxiste

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  • yoananda // 15.07.2013 à 19h35

    Bravo.
    Si on élargit un peu le cadre, ces pratiques profitent de la complexité croissante du système pour se cacher dans ses recoins. Vive la technocratie européene en somme.
    http://yoananda.wordpress.com/2013/03/13/la-complexite-le-brouillard-cognitif-la-reponse-citoyenne/

    Mais si on élargit encore, on se rends compte qu’il s’agit d’une guerre de 4ème génération ou guerre cognitive que les humains se sont entre eux.
    http://yoananda.wordpress.com/2013/05/17/g4g-cest-un-fosse-que-dis-je-cest-un-gouffre-cognitif/

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  • PhildeFer // 17.07.2013 à 15h57

    La solution serait très simple:

    Doter la Cours de Comptes de pouvoirs d’investigation et de répression

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  • Garrigue // 18.07.2013 à 09h51

    Bonjour,

    Rien de nouveau sous le soleil ! Je ne suis pas comptable mais ayant travaillé dans une multinationale américaine cotée je peux vous dire que cela existe depuis des décennies.
    Exemple datant de …1995

    La société « D » France vend ses produits en France. Ces produits sont assemblés par « D » Irlande qui facture à « D » France de telle façon que « D » France ne fasse pas ou peu de bénéfices.
    Dans le même temps « D » USA facture à « D » France des services comme les système informatique interne, la formation etc …

    Résultat « D » France ne fait pas de bénéfices, ne paye pas d’impôts et ne verse pas de participation aux bénéfices. Pire, « D » France reçoit des aides de l’Etat pour maintenir l’emploi !

    Pour finir, « D » France justifiant d’une « non rentabilité » et d’une « mauvaise productivité » en profite pour faire des plan sociaux et pour délocaliser 5 ans après …

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    Alerter
  • Inqualifiable // 16.08.2013 à 03h50

    Un témoignage de plus qui ne me surprend guère…

    J’en retiens surtout le dernier paragraphe  » Le contexte incite à frauder ».

    Le manager qui facture en toute légalité via l’off-shore fraude-t-il? Car la fraude, c’est illégal me semble-t-il.

    Non je pense plutôt que le contexte (et je ne parle pas ici de telle ou telle entreprise mais de l’air du temps) incite plus à l’égoïsme qu’à la fraude.

    C’est qu’il a bien fallu répondre à Marx quand il prônait le communautaire à tout crin et voyait en l’égoïsme naturel quelque chose d’indéfendable. Alors on a répondu et valorisé l’égoïsme. « La vertu d’égoïsme » écrit par Ayn Rand en est un bon exemple. Plus récemment, H. Bloom avec son 3ème tome du « Principe de Lucifer » intitulé « Le génie du capitalisme (Le génie de la bête) ».
    Si mes souvenir sont bons, cela est aussi assez bien expliqué par D.R. Dufour dans son « Divin marché ».
    Satisfaites vos désir, faites vous plaisir, le marché saura toujours vous fournir l’objet de vos désirs…

    Dans ce contexte, s’étonnera-t-on du comportement du directeur financier qui fait son choix sur bases des « critères de performance » de sa propre évaluation? Ne pense-t-il pas « comme on le lui a appris »? N’est-il pas dans le même mode de pensée que son entreprise qui recherche le profit court terme au premier chef?

    C’est à mon avis ce qui causera la perte du système. Non seulement les micro-décisions individuelles et égoïstes mettent en danger la pérennité de l’entreprise ou du système, mais elle démotive ceux qui n’y adhèrent pas (comme l’auteur de ce billet). De plus, je ne sais pas si les entreprises on copié les banques mais ce qui est sûr c’est que de plus en plus de gens commencent à les copier. L’ingénierie fiscale percole du haut vers le bas, ainsi ce jeune français qui vous explique comment ne pas payer d’impôts (http://youtu.be/y3-MKDx6LEc) et pour des raison qui ne sont pas (que?) égoïstes.

    Pour ma part, si je devais me remettre à travailler, croyez bien que je n’aurais aucun problème éthique à passer par une société off-shore pour facturer mes prestations et éluder l’impôt.

    Je ne trouve pas juste de ne pas en payer mais je trouve encore plus injuste d’en payer alors que les lois belges permettent aux multinationales de s’en affranchir.
    Le rôle de l’état est de fournir un cadre nous dit Patrick Luder. C’est fait, les règles du jeu ont été édictées.

    Alors jouons maintenant et que le meilleur gagne!

    I.

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    Alerter
  • Gestion Mosane // 02.01.2014 à 11h55

    Ce que vous racontez est vrai et effrayant en même temps.. je pense quand même que la situation va changer.

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    Alerter
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