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20.février.201420.2.2014 // Les Crises

[Reprise] Débat Respublica sur l’Europe – Gabriel Robin (2/4)

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Intervention de M. Gabriel Robin, ambassadeur de France, ancien directeur des Affaires politiques au MAE, ancien ambassadeur auprès de l’OTAN, au colloque : « Refaire l’Europe ? Aperçu rétrospectif et esquisse d’une politique » du 2 décembre 2013.

Monsieur le Président, après avoir entendu parler Pierre de Boissieu, on ne peut que constater que l’Europe est l’homme malade de la communauté internationale.

Face à cette maladie, trois attitudes possibles ont chacune leurs champions en Europe.

La première consiste à dire : l’Europe subit une crise de croissance qui se résoudra comme d’autres crises se sont résolues dans le passé par la même recette : une dose plus massive. Il faudra plus d’Europe, il faudra faire le saut décidé dans la fédération.

À l’inverse, il y a ceux qui considèrent que le malade est maintenant au stade terminal et qu’il est temps de débrancher les appareils, d’arrêter l’acharnement thérapeutique et de passer à autre chose.

Entre les deux il y a toute la gamme de ceux qui, sans illusion sur la gravité du mal, ne désespèrent pas malgré tout du malade et, considérant qu’il serait trop horrible de l’abandonner à son triste sort, conçoivent des formules pour tenter de rétablir le malade par des soins intensifs et éclairés tout en lui ménageant un régime un peu plus modéré, des ambitions un peu moins hautes.

Il me semble que Pierre de Boissieu se range dans cette catégorie.

Sa position, qui a déjà en soi le mérite d’être une position de juste milieu, qui peut plaider la prudence, le réalisme, le pragmatisme, est servie par une connaissance hors pair de la réalité européenne qu’il connaît de l’intérieur, qu’il a pratiquée pendant des années et de façon absolument directe, récente. Il est donc très impressionnant pour moi de résister à sa vision qui consiste à rechercher des accommodements. En même temps, je ne peux pas m’empêcher de me poser la question de l’écart, que je trouve quand même assez fantastique, entre la sévérité du diagnostic et la relative modestie des remèdes proposés.

Je me permettrai modestement de poser trois types de questions :
1. Cette formule d’une solution moyenne rend-elle justice à l’étendue du mal dont souffre l’Europe ?
2. Rend-elle justice aux causes réelles, profondes, de ce mal ?
3. Rend-elle justice à l’enjeu historique de cette affaire ?

L’étendue du mal

On juge une entreprise politique à ses résultats, comme un arbre à ses fruits. Et si les résultats sont contraires aux buts poursuivis et affichés au départ, il faut prononcer l’échec.

Or, dans le cas qui nous occupe, ce qui était promis, c’était la prospérité, le plein emploi, la croissance. Nous constatons que le résultat n’est pas là. La courbe de la croissance n’a cessé de s’aplatir, de décennie en décennie, depuis trente ans. Elle est aujourd’hui pratiquement horizontale et elle menace de devenir négative. Voilà pour la prospérité.

Deuxième promesse de l’Europe, la puissance ! L’union fait la force, nous allons ensemble tenir tête aux grandes puissances du monde… Le résultat n’est pas au rendez-vous. L’Europe n’est pas devenue l’égale des États-Unis. Elle en est restée la vassale. L’Europe n’a pas plus qu’avant réussi à imposer ses vues. Elle ne parvient pas, par exemple, à faire prévaloir son idée sur un sujet aussi brûlant que le conflit israélo-palestinien. Et chaque fois qu’une crise survient dans le monde, les commentateurs sont unanimes : comment, l’Europe n’est pas là, l’Europe brille par son absence, quel dommage ! Mais non, l’Europe n’est jamais là, elle est absente. Donc, pas de puissance non plus.

Alors, il reste la paix. On se rabat là-dessus quand on a épuisé les autres sujets. Mais la paix n’était pas l’affaire de l’Europe. Au temps de la guerre froide, la paix était l’affaire de l’équilibre est-ouest et de la dissuasion nucléaire. L’Europe habillait un morceau de la paix, elle ne la fondait ni ne l’entretenait. Et depuis que la guerre froide est terminée, le bilan en matière de paix n’est pas entièrement univoque. L’Europe s’est laissée entraîner dans quatre ou cinq guerres : la Serbie, la première guerre d’Irak, l’Afghanistan, la Libye et, s’il n’avait tenu qu’à elle, nous serions en guerre aujourd’hui avec la Syrie.

L’échec est flagrant, patent. J’ajoute qu’il y a des circonstances aggravantes. Cet échec n’est pas ponctuel, il n’est pas temporaire. On peut l’observer depuis vingt ans, tout au long de la période où l’Europe, comme l’a rappelé Pierre de Boissieu, a accumulé ce qu’elle a appelé des « progrès historiques » en signant des traités plus importants les uns que les autres qui allaient changer la face du monde et de l’Europe. En dépit de l’euro, malgré tous ces progrès européens, salués comme tels, célébrés, l’échec est rebelle à toute médication, il est pis aujourd’hui qu’il y a cinq ans comme il était pis il y a cinq ans qu’il y a dix ans. C’est un échec profond dont on se demande quand il sera suffisant pour qu’on ose le constater et prononcer son nom.

En tout cas, il est tel que ça vaut la peine de se demander d’où ça vient.

Les causes

Compte tenu de sa pratique, de son expérience de la chose européenne, Pierre de Boissieu a cité beaucoup plus de dysfonctionnements que je ne saurais le faire.

Mais il me semble qu’un certain nombre de difficultés ne se réduisent pas à de simples dysfonctionnements. Je présenterai sous le nom d’apories ces difficultés structurelles, qui appartiennent à l’essence même du projet européen.

La première aporie est le rapport Europe-nation.

Au début, les deux concepts ont fait bon ménage. Les nations, épuisées, ruinées et discréditées par la Seconde guerre mondiale, ont cru trouver dans le fait de se réunir, de travailler ensemble à un projet commun, quelque chose qui les renforçait individuellement. Elles se sont trouvées plus fortes individuellement qu’elles ne l’étaient avant l’entreprise européenne. C’était l’époque de l’Europe à Six, celle que j’ai connue.

Mais très vite, les choses ont changé, cela apparaît à l’évidence dans l’expérience de Pierre de Boissieu : L’Europe prétend jouer contre les États, elle fait le procès des États-nations, qui sont responsables des guerres, qui sont incapables de traiter les problèmes parce que ceux-ci les dépassent… Elle les met au pas, elle les met à l’amende, elle les met au coin, elle les met en pénitence. Bref, elle les met en tutelle. La troïka se promène partout pour aller dicter aux États ce qu’ils ont à faire. Et sans bien nous en rendre compte, nous en sommes arrivés au point où nos parlements nationaux soumettent leurs copies à Bruxelles pour examen avant de voter.

La deuxième aporie est le rapport Europe-démocratie.

Là aussi, l’histoire commence bien. L’Europe est faite de nations démocratiques regroupées dans une large mesure pour sauver la démocratie contre la menace de l’Est, de l’union soviétique, de l’armée rouge. Donc la démocratie a trouvé son compte dans les premières années. Il faut constater que depuis quelques temps, c’est de moins en moins vrai, là encore, pour des raisons qui ne sont pas circonstancielles. La méthode communautaire, chère aux grands Européens, fait intervenir les institutions.

Que sont ces institutions ?

La Commission n’est pas démocratique. Elle fonde sa légitimité sur la compétence technique et sur la « vertu », l’impartialité, l’indépendance d’esprit… On peut concevoir que cela fonctionne quand il s’agit pour cet aréopage de mettre en musique une union douanière dont le traité de Rome a défini très précisément les conditions, quand il n’y a plus qu’à appliquer, c’est un travail technique d’administration. Mais aujourd’hui, l’Europe prétend avoir des compétences quasi générales et les Européens voient dans la Commission l’embryon d’un futur gouvernement. Or, la Commission, qui n’est pas démocratique, ne peut être un gouvernement.

Alors, dira-t-on, il y a le Parlement européen qui légitime la Commission. On a suffisamment dit ce qu’il en était du Parlement pour qu’il n’y ait pas lieu d’y revenir.

Et alors, il y a les États qui sont au Conseil. Mais je suis frappé par le fait qu’au Conseil tout consiste à essayer de ruiner la règle de la majorité. En réalité, le Conseil est fait de telle sorte qu’il n’y a véritablement consensus que s’il y a unanimité des États. Chacun des gouvernements réunis à la table du Conseil est élu par la moitié plus un de ses nationaux (dans le meilleur des cas). Si on passe à la majorité des États, on passe à la majorité de la majorité, c’est-à-dire une minorité. Nous organisons le gouvernement d’une minorité. De plus, tous les mécanismes de majorité qualifiée et de coopérations renforcées finissent par aboutir à ce qu’une petite minorité puisse entraîner tous les autres.

Le rapport de l’Europe à la démocratie est donc extrêmement équivoque.

La troisième aporie est le rapport entre l’Europe et le droit.

L’Europe, c’est sa fierté, a remplacé les relations de force entre les États européens par des relations négociées, inscrites dans les traités, donc gravées dans les tables de la loi, surveillées par des juges.

Mais en réalité on s’aperçoit que le droit a bon dos et que son respect n’est pas toujours le souci principal. Sur le plan international l’Europe déclare adhérer aux « principes » des Nations unies. Elle préfère adhérer aux principes qu’aux clauses des Nations unies, à la Charte de l’ONU. Parmi ces clauses il y a le respect de la souveraineté nationale, l’intégrité des frontières, la non-ingérence. Or l’Europe est en train de négocier avec un pays qui occupe une partie du territoire d’un autre, qui n’a aucune intention de mettre fin à cette occupation. La Turquie est en violation permanente, durable, acceptée, revendiquée, du droit international. Cela n’affecte pas beaucoup les Européens.

J’en viens à l’essentiel. Dans ces difficultés, que j’ai appelé les apories, les choses commencent bien avant de se dégrader. Pourquoi ? L’Europe n’est pas en apesanteur dans un vide intersidéral. Elle est au milieu du monde et ce monde a changé.

Née dans l’Europe de Yalta, elle est née à son image. C’était un sous-bloc dans le bloc occidental face au bloc oriental. Ce sous-bloc européen renforçait, équilibrait, aérait le bloc occidental. En retour le bloc occidental fournissait au sous-bloc européen sa protection, son cadre, sa fonction et, en réalité, son projet. Si bien que lorsqu’après la chute du mur de Berlin on est entré dans un autre monde, celui de la mondialisation, le moule à l’intérieur duquel les pays européens commençaient à coaguler a été cassé et les digues se sont ouvertes pour l’élargissement indéfini, inarrêtable.

En perdant ses frontières, l’Europe a cessé de pouvoir être définie. En même temps que sa dimension, l’Europe a perdu son projet. La vérité, c’est que l’Europe ne sait pas où elle va. Elle ne sait pas ce qu’elle veut devenir. Que sera-t-elle dans dix ans, dans quinze ans ? Quel est son projet ? Il n’y en a plus. La différence est grande entre l’Europe à six que j’ai connue, tout à fait présentable, et l’univers kafkaïen que décrit Pierre de Boissieu. Nous avons complètement changé de monde. Nous n’avons plus de projet. La meilleure preuve que nous n’avons plus de projet, c’est que l’Europe ne fait plus rien d’européen. Ce qu’elle croit être une politique étrangère est une politique d’apologie des droits de l’homme et de prosélytisme de la démocratie. Ce n’est en rien une politique européenne. C’est une politique universelle dans son principe qui peut aussi bien être mondiale. De la même façon, l’Europe s’élargit indéfiniment parce que le monde est fait de telle sorte qu’on ne peut pas fermer la porte. En même temps, il faut se souvenir que l’Europe s’est coagulée au moment où elle a refusé la zone de libre-échange de l’ALE (Accord de libre-échange). Or aujourd’hui, elle propose d’aller vers une grande zone de libre-échange mondiale. Cela a échoué à l’OMC mais on va reprendre ça avec les États-Unis.

C’est une Europe qui n’a plus conscience de ce qu’elle est. Elle ne peut plus fermer sa porte, elle est une auberge espagnole.

L’enjeu historique

Nous sommes devant un phénomène historique de très grande portée. Le changement a deux conséquences nocives. Non seulement l’Europe est décalée, elle n’a plus beaucoup de sens, mais elle est devenue un danger pour le monde et un danger pour ses États membres.

Elle est un danger pour le monde parce qu’elle est construite au rebours du monde. Ne voulant pas accepter la mondialisation dans son principe, elle se fonde sur des principes qui sont exactement opposés à ceux de la communauté mondiale. La communauté mondiale est pour la souveraineté nationale, pour le respect des frontières, contre l’ingérence, pour les institutions onusiennes. L’Europe est contre tout cela. L’Europe ne veut plus des États-nations, les frontières ne doivent pas les arrêter. L’ingérence est un droit. Elle n’a pas sa place dans les instances onusiennes, et, quand elle en a l’occasion, elle s’en passe. Quand il lui arrive d’obtenir leur autorisation, c’est pour n’en faire ensuite qu’à sa tête, comme on l’a vu dans l’affaire libyenne (où elle a obtenu une autorisation et en a profité pour renverser Kadhafi). L’Europe est devenue un danger parce qu’elle cumule les illusions de la puissance (tous ensemble nous, Européens, sommes très forts, nous pouvons dicter notre loi à tout le monde) et les impuissances de la faiblesse : dès qu’il est question d’agir il n’y a plus personne. Rien n’est plus dangereux que ces colosses aux pieds d’argile qui font les fiers à bras et sont incapables d’agir.

Nous avons manqué un aiguillage en 1989. Nous nous sommes embarqués étourdiment dans une voie qui se révèle être une impasse. Il faudra bien, à un moment donné le constater et arrêter les frais.

Ce n’est pas un phénomène historique absolument sans précédent. Déjà, au tournant des XVe et XVIe siècles, le monde s’était ouvert. Ce fut une première mondialisation. Christophe Colomb avait découvert l’Amérique, on parcourait le monde, également en direction de l’Extrême-Orient. La France, pendant ce temps, n’avait rien trouvé de mieux à faire que de se lancer dans les guerres d’Italie1. Le mirage italien l’avait emporté sur ce qui aurait dû mobiliser ses efforts et sa politique, le grand large du monde.

Aujourd’hui, nous sommes un peu devant le même problème. Nous sommes emprisonnés dans le carcan européen et nous manquons les occasions du monde. Nous avons besoin pour aller dans le monde d’entités qui soient responsables et qui parce qu’elles sont responsables ont une certaine promptitude de coup d’œil, une capacité de réaction, une vitesse d’exécution. Tout cela exige d’avoir les mains libres. Faute d’avoir les mains libres, l’Europe est un boulet qui s’attache aux pieds des États européens alors que l’Europe, dans son ensemble, ne peut rien faire. Eux-mêmes sont stérilisés, déresponsabilisés, finalement paralysés.

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[1] À la fin du XVème siècle, l’Italie, très fragmentée, apparaît comme un ensemble riche et densément peuplé. Les capitaux et les marchands des différents États italiens dominent l’Europe au plan économique, tandis que les réalisations intellectuelles et artistiques des maîtres italiens fascinent toutes les cours. Le roi de Naples, sans héritier, lègue à la France ses possessions. Ce n’est qu’en 1492 que Charles VIII, décide de faire valoir ses droits sur Naples, et prépare une expédition militaire vers « son » État, c’est la première campagne d’Italie (1494-1495) : Charles VIII conquiert le royaume de Naples que la Sainte Ligue le contraint à abandonner. En 1501 la deuxième campagne d’Italie permet à Louis XII de reprendre le royaume de Naples, qu’il devra céder à l’Espagne en 1504. Par la victoire de Marignan (1515), François Ier récupère le Milanais. En 1559 le Traité du Cateau-Cambrésis met fin aux guerres d’Italie.

Source : fondation-res-publica.org

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32 réactions et commentaires

  • jmeransaigne // 20.02.2014 à 03h53

    Une synthèse à mon sens parfaite et limpide de notre actualité.
    Bravo à cet esprit d’ analyse sans complaisance et merci.

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  • Dany // 20.02.2014 à 07h29

    Excellent article, une analyse vraiment intéressante de la situation dans laquelle nous sommes englués. J’ai trouvé tout à fait juste la comparaison avec l’univers kafkaïen.

    C’est malheureux à dire, mais l’avenir me fait peur surtout pour les plus jeunes, quel monde est-on en train de leur préparer?

    Je trouve dommage que la question du chômage notamment des jeunes, n’est pas abordée dans la suite d’échecs qui caractérise la construction européenne.

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  • perceval78 // 20.02.2014 à 08h18

    j’ai vu une phrase d’anthologie dans l’appel pour l’Ukraine signé par les Ecolos hier:

    « A moyen et long terme, l’Union européenne devra se libérer du chantage et de l’influence gravement préjudiciable de Poutine, à travers une politique commune ambitieuse et réaliste permettant de garantir sa sécurité énergétique et celle de ses plus proches voisins. »

    Voila tout es dit , l’europe c’est CA …

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  • yoananda // 20.02.2014 à 10h13

    Ha ben la c’est autre chose que l’intervention précédente.
    Cette fois au moins, le problème est posé de manière globale et pertinente.
    L’idée de « on va réformer l’Europe pour la 300ème fois » a fait long feu.
    Mais l’histoire nous rattrape. Démanteler l’Europe sans heurts va être beaucoup plus difficile dans le contexte chaotique qui arrive.
    Ca va probablement se jouer au porte monnaie, comme toujours, quand on va nous demander de payer, encore et encore, pour sauver l’Europe qui nous le rends si bien.

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  • FL // 20.02.2014 à 10h28

    Ce qui frappe dans cette synthèse, c’est la très haute qualité de l’intervenant et le diagnostique sans appel qu’il exprime; la construction de ce qu’il convient de nommer « Europe » est un désastre.
    Et malheureusement, sans doute moins pour ce qui en résulte dans l’immédiat que pour la suite qui y sera donnée.

    L’automatisation informatique d’un nombre immense de taches réservées jusque là dans nos pays aux hommes, associé à la mise au travail et en concurrence des populations les plus misérables et donc presque gratuites de la planète, rend nos organisations sociales impossibles dans un système de concurrence totale par les coûts.

    « L’Europe », sous gouverne néolibérale, est la grande initiatrice des cette concurrence LIBRE, NON FAUSSEE et GLOBALISEE. Elle supprime aux pays membres, toutes possibilités de s’y opposer.
    Ceux qui ont instauré cette organisation sont très puissants et convaincus du bien fondé de leurs actes et de leurs intérêts.

    Au terme de plusieurs décennies, concernant autant d’êtres humains et contre d’aussi puissants intérêts, cela ne peut être corrigé ni rapidement, ni sans grande douleurs infligées aux populations et ni évidement, sans lutter.

    Les jours heureux reviendront, n’en doutons pas.

    Merci à nouveau, Olivier, pour ce travail de combat.

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    • Amsterdammer // 21.02.2014 à 10h42

      concurrence « non-faussée » = novlangue pour : inégale

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  • Casquette // 20.02.2014 à 11h01

    Intervention d’Emmanuel Todd pour la Fabrique de l’Industrie :

    http://www.youtube.com/watch?v=pS-51CbADMk

    à la fin il propose de déstituer Hollande de son titre de président pour le remplacer par celui de vice chancelier 😉 j’aurais dit gouverneur mais vice chancelier colle peut être mieux à la situation actuelle.

    A propos de l’absence de diplomatie européenne ,ce qu’il se passe en Ukraine est quand même un sacré cas d’école…résultat c’est BHL qui monte au créneau en appelant au boycott à quelques jours de la cloture !

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  • Olposoch // 20.02.2014 à 11h27

    « Nous avons manqué un aiguillage en 1989 »

    Mais aussi

    Nous avons manqué un aiguillage en 2001
    Nous avons manqué un aiguillage en 2005
    Nous avons manqué un aiguillage en 2008
    Nous allons manquer les prochains aiguillages, le grand marché TransAtlantique, la régulation bancaire, la taxe sur les flux financiers…etc…

    Mais quelles sont donc ces forces qui nous font manquer tous ces aiguillages?

    .

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    • raloul // 20.02.2014 à 18h12

      Bonjour!

      Peut-être qu’il faut s’intéresser à la question: qui contrôle vraiment l’UE?

      https://www.youtube.com/watch?v=dRgBEyPjzSc

      Ceci dit, le débat posé par M. Robin est à mon avis excellent, et ses propos sont d’une très grande pertinence et d’une lucidité exemplaire. Le constat est implacable, mais les solutions concrètes se font malheureusement très rares.
      Il est par ailleurs difficile de résister aux tentations des extrêmes, tout en proposant un réel chamboulement des paradigmes. Le débat « réforme ou révolution » est très loin d’être achevé…

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      • jmeransaigne // 20.02.2014 à 18h54

        au vu de votre vidéo, j’instaurerai un interdit total au métier de Lobyste et je condamnerai les récidivistes aux même peines que des assassins: crime prémédité.

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        • jmeransaigne // 20.02.2014 à 19h42

          de fait, la commission Européenne est la complice des multinationales, en plus, elle a des dépenses incommensurables et non justifées(seulement trois immenses bâtiments archi luxueux, un seul aurait suffit…..).Comment pouvons-nous tolérer ça?il faut démanteler la Commission pour atteindre les multinationales.

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          • jmeransaigne // 20.02.2014 à 20h05

            Quand je pense qu’on a désigné Khadafi et consorts comme des dictateurs!!!mais à côté de ces prédateurs, ce sont des crottes de nez…..
            Leur avantage est qu’ils agissent dans l’ombre, ils n’en sont pas moins pour autant responsables de génocides humains et écologiques.
            Je réclame des sanctions exemplaires pour ces monstres.

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  • yoananda // 20.02.2014 à 12h53

    Il dit que la 2ème guerre mondiale est une guerre entre nations.
    Je n’en suis pas si sûr.
    Il se pourrait bien qu’en réalité la 2ème guerre mondiale fût une guerre du mondialisme contre les nations, et non pas des nations entre elles.

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    • burgf // 20.02.2014 à 20h36

      Vous avez d’excellent analystes qui ont étudiés ce genre de questions:
      – William Engdahl et son superbe « century of war »
      Il a un site: http://www.engdahl.oilgeopolitics.net/
      – Anthony Sutton, implacable chercheur totalement occulté pendant des décennies. Il y a une des rares interviews de lui sur scriptoblog: à visionner à défaut de l’avoir lu. (on n’en sort pas indemne!)
      http://www.scriptoblog.com/index.php/auteurs/antony-c-sutton
      – Caroll Quigley et son fondateur « Tragedy and Hope ».
      Pour se soigner le moral après ça, c’est pas mal d’aller sur le site de Martin Armstrong, qui connait bien ce qui se passe « behind the curtain », et qui ramène à une meilleure proportion les diverses magouilles et « conspirations » qui parait comme une des caractéristiques du genre humain à travers l’Histoire …
      C’est sûr qu’après toutes ces informations, on a du mal à gober la propagande du jour!
      http://armstrongeconomics.com/

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  • Julian // 20.02.2014 à 14h26

     » Nous sommes emprisonnés dans le carcan européen et nous manquons les occasions du monde. »

    L’ Ambassadeur Robin a parfaitement raison. Et l’affaire ne date pas d’aujourd’hui…

    Le rappel des faits me semble important. Car dans ce cas précis l’Histoire éclaire vraiment le présent.

    1963 : signature du Traité de Paris. Ce Traité ne scelle pas seulement la réconciliation franco-allemande. Il pose les bases d’une coopération devant permettre de fonder une puissance Européenne sur un pilier central : celui de l’indépendance.

    1963 toujours. Le lobby pro États-Unis et pro-OTAN se mobilise (l’agent des américains Jean Monnet en tête,les milieux d’affaires anglo-saxons et les sociaux-démocrates allemands en pointe !)

    Résultat : Le Parlement allemand (désavouant au passage le portant prestigieux Chancelier Adenauer !) ajoute un « préambule » au Traité de Paris, rappelant l’indéfectible lien de subordination de la RFA à la puissance dominante à l’Ouest.

    Le Traité de Paris fut ainsi vidé de sa perspective stratégique ( c’est à dire, à terme, grâce au couple franco-allemand, l’émergence d’une vraie puissance libre et indépendante des blocs).

    Ce que voyant De Gaulle décida de réorienter toute la diplomatie française d’abord et les investissements ensuite, vers…le grand large, ce que nous appellerions aujourd’hui la mondialisation.
    Ce furent les grandes politiques d’ouvertures aux « tiers » : la Chine d’abord, les pays d’Asie, l’Amérique du Sud, le Québec, la Yougoslavie, le Proche Orient etc.

    Pour paraphraser Gabriel Robin, De Gaulle ne voulait plus se lier les mains avec des états européens installés dans la servitude, et surtout il ne voulait pas rater « les occasions du monde ».

    Ses successeurs pseudo-gaullistes (Pompidou, Chirac) ou anti-gaullistes (Giscard, Mitterrand)
    ont négligé d’abord, puis totalement ruiné, cette perspective stratégique de l’ouverture, et d’une forte présence au Monde.

    Ils se sont liés pieds et poings à une « construction » européenne caractérisée en tant qu’horizon indépassable.

    Ce faisant ils ont sacrifié presque toute la capacité régalienne de notre pays à une Organisation impuissante (on le voit une fois de plus tragiquement dans l’affaire d’Ukraine), bureaucratique, anti-démocratique, à une conception marchande et totalement matérialiste de la société et à la seule prospérité des firmes transnationales et des lobby financiers.

    Comme le dit l’ambassadeur Robin, nous voilà bien emprisonnés dans un carcan et largement absents des occasions du Monde. Pour notre malheur !

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  • Incognitototo // 20.02.2014 à 16h38

    Totalement d’accord avec ce diagnostic lucide (que ne l’eut-il fait quand il représentait Mitterrand à l’OTAN 🙁 )… mais, qu’est-ce qu’il propose ??? Quelqu’un a un lien sur le programme qui découlerait de ses constats ?

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  • MJ // 20.02.2014 à 18h08

    Pour faire simple l’UE avait un sens à 6 parce qu’elle était cohérente.
    l’élargissement infini c’est l’entrée de la Turkie, puis de ses voisins, la Syrie ? et puis de ses voisins Israel et puis et puis…
    Au delà d’imaginer ce que serait l’entrée des frères ennemis en poussant le raisonnement jusqu’au bout on comprend la vacuité de l’élargissement., l’UE serait le monde.
    A part ça j’aime bien « Nous nous sommes embarqués étourdiment dans une voie qui se révèle être une impasse. » Nos politiques sont des étourdis… j’avais un autre qualificatif.

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  • ril // 20.02.2014 à 20h16

    Il parle de tout sauf du statut de la BCE qui empêche toute relance keynésienne réelle. On dirait que ces gars n’ont aucune connaissance de l’histoire économique, Schacht, New Deal, seconde guerre, plan Marshall…

    Pas étonnant qu’on en soit là avec de tels incultes économiques.

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  • samuel // 20.02.2014 à 22h40

    C’est un bon débat et c’est l’éternel question, l’Europe est un moyen (de l’Atlantique à la Lune 🙂 c’est un sous problème), mais qu’elles sont ces finalités? (enlever toute fierté aux peuples du sud, faire des relations économiques une primauté sur les relations sociales et culturels, laisser faire les monopoles apatrides tout en opposant les peuples…. un phare sans foyer, sans gardien, qui regarde les bateaux sombrer).
    C’est toujours pareil, c’est comme avec les outils économiques (monnaie, territoire, public/privé, loi, marché ou prix réglementé, etc…) ce ne sont que des moyens, en aucun cas des finalités (sinon il faut mettre la personne dans une chambre capitonné, avec un pyjama qui ferme dans le dos, ouais …. on va manquer de chambre capitonné 🙂 ).

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    • samuel // 20.02.2014 à 22h51

      Et pourtant distinguer les moyens des fins, c’est loin d’être la panacée, comme disait Edgard Pisani en 1972: »la politique agricole commune a réussi en France, elle a réussi dans les autres pays, c’est la raison pour laquelle il faut en changer », alors on pourrait croire qu’on aurait compris que la politique change le contexte sur lequel elle ce base, que c’est même son rôle et qu’elle ne peut être toujours la même.
      Et cela n’a eût évidement aucune conséquence (on a continuer la même politique, « penses tu si cela à marcher auparavant y à qu’à faire pareil ») et le mieux c’est qu’Edgard Pisani est toujours perçût comme le père du productivisme (alors qu’on aurait laisser détruire, petit à petit, des paysans, sur des fermes trop petite pour en être digne, ce n’était plus trop le cas hier et ce n’est plus le cas aujourd’hui).

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  • Jacques // 20.02.2014 à 22h42

    Excellent texte! Merci à Olivier Berruyer pour nous le faire connaître. « L’Europe est devenue un danger pour le monde » phrase prophétique trois mois avant le 20 février et la centaine de morts à Kiev, victimes des irresponsables de Bruxelles qui n’ont cessé de verser de l’huile sur ce feu-là.

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  • jpt // 21.02.2014 à 01h46

    bonjour a tous,

    encore ne exellente analyse du probleme, mais si je pouvait caricaturer ceci,
    j’illustrerai ca par cette petite histoire:

    « un gars (ou une fille) se dit, « tiens j’ai un bruit dans ma voiture , quelque chose dysfonctionne ? »

    Il / elle est seul(e) sur la route il n’y a personne et il elle roule a 110km/h lorsque ce bruit apparait…

    Bruit étrange… un vibration désagréable.

    Il / Elle se décide un peu a acceller histoire de mieux entendre ce bruit

    150km/h… c’est bizzarre ca fait plus de bruit, mais ca va peut etre disparaitre a 180 km/h

    180…. bon vous imaginez…. le constat idem….

    puis accellerre, accellere, 250km, la le bruit est assourdissant !

    et soudain un lapin traverse la route, et la PAFFFFF ….. c’est l’accident tres grave.

    Il/elle est pratiquement mort(e)

    Et la, les pompiers, les médecins, et la gendrmerie arrive, tout le monde arrive en meme temps

    Tous et tergiversent pendant des heures comment sauver le/la grave malade…
    Quelle est la meilleure procédure, certains il faut tranfuser, d’autres opérer sur place, d’autres…

    Evidemment le temps passe, et l’irréparrable arrive, vous vous doutez quoi, la dame qui moissonne est ravie, un/une client(e) de plus au cheptel ! »

    FIN… de l’histoire !

    conclusions:

    lorsque quelque chose dysfonctionne, ce n’est pas en accélérant que les choses s’arrangent, bien au contraire, il faut toujours s’arretter, et determiner la cause du probleme.

    si l’on s’entete, la mort est au bout

    si on passe son temps a faire des débats d’experts, d’expertises qui iront
    (pourtant dans le meme sens, ce qui est bien sur le plus risible, de diagnostiquer un arret cardiaque, une insuffisance respiratoire , ou un tramatisme cranien)

    Lorsque le patient a les 3 n’est plus que pure illusion, et a passer son temps a réfléchir, la mort sera encore une fois au rendez vous !

    Et visiblement, nous connaissons tous l’origine de la cause du bruit, et le temps des differentes expertises sont désormais derrierre nous, il faut agir, avant… qu’il ne soit… désespérement trop tard 🙁

    Et defois faire un « non choix », ou ne pas se prononcer de maniere tranchée, ferme, comme un humain responsable, crée par exemple certaines catastrophes passées (regardez notre cher « National Socialisme », si certains avaient dit stop et se seraient prononcés de maniere ferme, sans tergiverser, expertiser, etc… il y a 80 Ans.

    Le petit moustachu, n’aurait jamais pu commettre ses affereux méfaits,
    les futurs (méfaits) les seront aussi, si nous n’agissont pas, le temps de l’analyse/epertise/etc… est amha révolu.

    Desolé pour mes eternelles fautes d’orthographe (+ de frappe en + ce qui n’arrange rien) 😀

    cdt a tous

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  • Un naïf // 21.02.2014 à 15h54
  • Alterette // 21.02.2014 à 16h52

    La confusion de l’Union Européenne avec l’Europe est SURPRENANTE !!!!

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  • jmeransaigne // 21.02.2014 à 17h59

    Bonjour Un Naïf,
    Dommage que votre cartoon n’apparaisse que comme lien,
    Il est excellent!
    Respect.

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