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8.février.20158.2.2015 // Les Crises

Syriza cernée, par Frédéric Lordon

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Syriza cernée, par Frédéric Lordon

On savait que l’expérience Syriza serait une leçon de choses en politique, la mise à nu, toutes technicités juridico-financières envolées, des ressorts fondamentaux de la puissance et de la souveraineté. De ses confiscations dans des institutions aussi. Nous y sommes – et encore plus vite que prévu.

Comme on pouvait s’y attendre également, le lieu névralgique du rapport de force se trouve à Francfort, à la Banque centrale européenne (BCE). Ce qu’aucun article des traités européens ne permet juridiquement – mettre à la porte un Etat-membre – c’est la BCE, hors de toute procédure, par une opération entièrement discrétionnaire sans aucun contrôle démocratique, qui le peut. Et qui vient d’en donner l’avant-goût, dix jours à peine après l’arrivée au pouvoir d’un gouvernement malséant, porté par un mouvement populaire ayant le front de réclamer la fin de l’absurde tourment auquel le pays a été soumis par notre chère Europe, un pays en situation de crise humanitaire 1 Voir Sanjay Basu et David Stuckler, Quand l’austérité tue, Le Monde Diplomatique, octobre 2014. – au cœur de l’Union européenne (UE) et, plus encore, par l’Union ! –, un pays pour lequel, après quelques autres, il faudrait maintenant songer à formaliser juridiquement l’idée de persécution économique – et nommer les persécuteurs. Là contre, le peuple grec s’est donné un gouvernement légitime, mandaté pour faire cesser cet état de persécution. Un gouvernement souverain.

Comme on le sait depuis longtemps, depuis le début en fait, à la question de la souveraineté, la réponse européenne est non. Saint Jean-Claude bouche d’or, qui ne loupe pas une occasion, a livré sa vision terminale de la politique : « il ne peut y avoir de choix démocratique contre les traités européens » 2 Jean-Claude Juncker, entretien, Le Figaro, 29 janvier 2015 . Et le peuple grec est invité à crever la gueule ouverte, mais démocratiquement, c’est-à-dire d’après les traités.

Il doit être assez clair maintenant que la leçon de choses a à voir avec deux conceptions radicalement différentes de la démocratie : la démocratie comme asservissement aux traités, contre la démocratie comme souveraineté populaire. Sous la formulation alternative de « passer sous la table ou la renverser », il s’agissait bien de nommer ce point de bifurcation qui verra, selon sa résolution, l’une ou l’autre de ces conceptions l’emporter. On s’y dirige à grande vitesse et, portant au jour la vérité hors-traité des traités, la BCE vient de montrer à tous de quel bois démocratique l’Union se chauffe.

Le chantage de la BCE ou la nudite du rapport de force

Ce que les opérations ordinaires de la politique monétaire ont usuellement pour propriété de voiler apparaît ici en pleine lumière : dans les procédures techniques du refinancement se trouve repliée toute une vision du monde et, comme toujours, c’est en situation de crise qu’elle se révèle pleinement. Couper la ligne du refinancement aux banques grecques n’admet ici aucune justification proprement monétaire. N’était-ce pas d’ailleurs par un geste souverain – car la souveraineté ne disparaît jamais complètement : elle migre – que la BCE avait décidé de détendre ses propres règles et d’admettre en collatéraux les titres de la dette grecque quoique tombés hors de la catégorie investment-grade ? C’est par un geste également souverain, mais inverse, qu’elle vient de revenir discrétionnairement sur cette facilité, manière évidente de faire savoir au gouvernement grec que, précisément, dans les dispositions qui sont les siennes, il n’est plus du tout question de lui faire la vie facile.

Dans une stratégie soigneusement graduée de la constriction, la BCE fait connaître sa force et ne met pas (encore) le système bancaire grec entièrement à genoux. Il reste à ce dernier une source de refinancement en la procédure exceptionnelle dite ELA (Emergency Liquidity Assistance). Mais d’une part cette procédure est plus coûteuse puisqu’elle fournit de la liquidité à un taux de 1,55 % contre… 0,05 % pour les procédures ordinaires. D’autre part l’ELA, en tant que programme « spécial », fait l’objet d’un strict contingentement en volume, de sorte que, la ligne étant susceptible à tout instant d’être brutalement coupée, le système bancaire grec, et le gouvernement derrière, sont installés dans la plus extrême précarité. Enfin, et peut-être surtout, les opérations ELA sont « déléguées » aux banques centrales nationales, en l’occurrence rejetées sur la Banque centrale de Grèce. La signification de ce mouvement de défausse est parfaitement claire, qui fait d’ailleurs écho aux orientations du QE (Quantitative Easing) récemment annoncé : il s’agit d’une stratégie de cantonnement. Désormais les titres de dette grecque ne finiront plus dans le bilan de la BCE elle-même, mais parqués dans celui de la Banque centrale grecque. L’avertissement est limpide : « n’imaginez pas une seconde que la menace à la sortie nous fera quelque effet, d’ailleurs nous sommes en train de créer les conditions pour que, à défaut de vous soumettre, vous preniez la porte avec vos propres encombrants ».

Nous savons donc maintenant jusqu’où va l’extrémisme libéral européen. Car Tsipras a beau en avoir considérablement rabattu, et renoncé aux annulations d’une dette pourtant insoutenable, la simple idée, à cadrage macroéconomique invariant, de réallouer la dépense publique d’une manière qui ne satisfasse pas pleinement à la conditionnalité de l’ajustement structurel est en soi une hérésie inadmissible. Certes le programme minimal d’urgence humanitaire (réaugmenter le salaire minimum et les plus basses pensions, réembaucher quelques milliers de fonctionnaires) ne pouvait se faire par simple réallocation au sein d’une enveloppe de dépense rigoureusement invariante. Certes encore, le surplus de prélèvement fiscal que Syriza a concédé devoir mettre en face est laissé à l’aléa de la capacité d’une administration fiscale extrêmement défaillante – s’il y a une seule « réforme structurelle » à conduire urgemment, c’est bien de ce côté qu’elle se trouve, tout le monde en convient, les Grecs au tout premier chef, il se pourrait même que Syriza, moins compromis que tous les autres partis dans le marécage clientéliste, soit le plus à même de la porter. Certes donc, le programme minimal appelle sans doute une extension du déficitex ante.

Il n’est même pas certain que ce dernier se confirme en déficit ex post, bien au contraire. Avec un talent confirmé d’étrangleur, c’est l’UE et ses restrictions aveugles qui ont précipité la Grèce dans une dépression dont on ne trouve plus d’équivalent qu’en celle des Etats-Unis dans les années 1930. Si bien que ce que, par paresse intellectuelle, on nomme « la dette grecque » n’est en fait pasla dette des Grecs : l’explosion des déficits et l’effondrement de la croissance à partir de 2010 sont moins le produit de l’incurie grecque que d’un assassinat de politique économique administré par l’Union en guise de « sauvetage ». De sorte que lorsque les Etats-membres prêtent pour tenir la Grèce à flot, c’est en bonne partie pour écoper le naufrage qu’ils ont eux-mêmes causé. On pourrait dire par court-circuit qu’au travers de la Grèce, l’UE prête pour l’UE ! Splendide opération qui aurait toute sa place dans un théâtre de l’absurde – si l’on excepte les investisseurs dont certains, en dépit de la restructuration, auront bien profité au passage.

En tout cas la redistribution de pouvoir d’achat en direction de ceux dont on est bien certain qu’ils le dépenseront intégralement est la plus rationnelle des politiques économiques – mais d’une rationalité qui a depuis belle lurette déserté les esprits européens. C’est en vue du financement intermédiaire d’un déficit temporaire qui avait de bonnes chances de s’auto-couvrir que le gouvernement grec s’était tourné vers la BCE. Nous connaissons maintenant la réponse et nous savons quel degré d’aide les institutions européennes sont disposées à apporter au peuple grec, dont le tableau des misères devrait leur faire honte : nul.

Syriza abandonnée de tous

Ce sont des salauds. Et ils sont partout. Reuters a rendu publique la teneur d’un rapport allemand préparé en vue de la réunion des ministres des finances du 5 février 3 « ECB cancels soft treatment of Greek debt in warning to Athens », Reuters, 4 février 2015. : c’est non sur toute la ligne. Non et rien, les deux mots de la démocratie-européenne-selon-les-traités. Croit-on que l’Allemagne soit seule en cause dans cette ligne de fer ? Nullement – ils sont partout. Ni l’Espagne, ni l’Irlande, ni – honte suprême – la France « socialiste » ne viendront en aide à Syriza. Et pour une raison très simple : aucun d’entre eux n’a le moindre intérêt à ce qu’une expérience alternative puisse seulement se tenir : dame ! c’est qu’elle pourrait réussir ! Et de quoi alors auraient l’air tous ces messieurs d’avoir imposé en pure perte à leurs populations un traitement destructeur ? De ce qu’ils sont. Des imbéciles, en plus d’être des salauds.

On n’aimerait pas être à la place de Tsipras et de ses ministres : seuls et abandonnés de tous. Mais l’Union européenne se rend-elle bien compte de ce qu’elle est en train de faire ? Il y avait de sérieuses raisons de penser qu’une combinaison minimale de dureté en coulisse et d’amabilité en façade permettrait un faux compromis qui aurait vu de facto Syriza plier sur toute la ligne ou presque – à quelques concessions-babioles dûment montées en épingle. Entre le désir de rester dans l’eurozone, les effets inertiels du recentrage de campagne, le découplage des institutions politiques qui protège un moment les gouvernants, il était probable que Tsipras aurait choisi un mauvais compromis qui gagne du temps et, laisse l’espoir (qui fait vivre) d’une possible amélioration future.

Mais il y a des degrés dans l’offense auquel, sauf à abdiquer toute dignité, un chef d’Etat peut difficilement consentir. Et tout se passe comme si l’UE était en train de pousser elle-même la Grèce vers la sortie. En s’en lavant les mains naturellement. Mais en ne laissant guère plus d’autre choix au gouvernement grec – passer sous la table ou la renverser, on n’en sort pas… C’est-à-dire, quand les conditions minimales d’estime de soi ne sont plus réunies pour passer dessous, renverser – comme on sait, la position défendue ici de longue date tient que cette Europe n’est pas amendable et que « renverser » est la seule solution offerte à un affranchissement d’avec la camisole libérale.

Si jamais on en venait à ce point critique, les événements connaitraient un de ces emballements qui font l’histoire. Car tout devrait aller très vite : séparation immédiate de la Banque centrale grecque du Système européen des banques centrales (SEBC), répudiation complète de la dette, instauration d’un contrôle des capitaux, nationalisation-réquisition des banques. Dans une interview à laquelle on n’a probablement pas assez prêté attention, Yanis Varoufakis lâche une phrase qui vaut son pesant de signification : « nous sommes prêts à mener une vie austère, ce qui est différent de l’austérité » 4 « Nous sommes prêtes à mener une vie austère », Le Monde, 25 janvier 2015 . Et en effet c’est très différent, radicalement différent même. Entre la vie austère et l’austérité, il y a l’abîme qui sépare une forme de vie pleinement assumée et la soumission à une tyrannie technique. Car il est certain que la sortie de l’euro n’aurait rien d’un dîner de gala. Mais c’est faire de la politique, et au plus haut sens du terme, que de prendre à témoin le peuple et de lui mettre en mains les termes de son choix : nous pourrions bien, en effet, être plus pauvres un moment mais, d’abord, sous une tout autre répartition de l’effort, et surtout en donnant à cette « vie austère » la signification hautement politique d’une restauration de la souveraineté, peut-être même d’un profond changement de modèle socioéconomique.

De nouveau la politique

En tout cas pour la première fois depuis très longtemps, il y a à la tête d’un pays européen des gens qui savent ce que c’est vraiment que la politique – une histoire de force, de désirs et de passions –, soit l’exact contraire des comptables-eunuques qui gouvernent partout ailleurs, à l’image du têtard à binocles dont la couverture de L’Obs, qu’on créditerait ici volontiers d’un second degré inhabituellement fielleux, révèle qu’il est l’une des têtes pensantes de François Hollande.

Couverture de L’Obs du 5/2/2015

[Incidemment, pour savoir à quoi ressemblent de vrais hommes politiques, c’est-à-dire des gens qui ont touché l’essence de la politique, une essence violente et forte, il faut regarder la tête des anciens directeurs du Shin Beth, le service secret israélien, interviewés dans le formidable documentaire Gate keepers, et qui, quoi qu’on pense par ailleurs de leur action 5 En l’occurrence, tous ceux qui ont vu le documentaire savent que ces anciens responsables des services secrets livrent une mise en accusation accablante de la politique des gouvernements israéliens depuis des décennies. , ont eu à agir en l’un des lieux de la planète où l’essence tragique du politique se donne à voir sous sa forme la plus haute. Et puis après admirer une photo de Michel Sapin. Ou le sourire d’Emmanuel Macron.]

Il n’est pas inopportun de faire pareil rappel, car ce tragique-là plane aussi sur la Grèce, qui doit compter avec ses salauds de l’intérieur. Dans un article qui éclaire un aspect oublié de la situation grecque, Thierry Vincent 6 Thierry Vincent, « Un espoir modéré, la crainte des coups tordus »,Le Monde Diplomatique, février 2015. ne fait pas que remettre en mémoire le passé somme toute pas si lointain des colonels, mais la réalité très présente d’un appareil d’Etat gangrené pas seulement par la corruption ordinaire mais aussi par des forces sombres, substructure étatique constituée, comme toujours, autour des appareils de force, police, justice, armée, dont les connivences avec les néo-nazis d’Aube Dorée sont maintenant patentées, et où macèrent potentiellement les pires tendances factieuses. L’obsession économique finirait presque par faire oublier que le risque dominant auquel se trouve confrontée l’expérience Syriza est probablement politique, et tient moins à un rééchelonnement de dette mal fagoté qu’à ce que Thierry Vincent nomme les « coups tordus », et qu’il faudrait peut-être nommer « coup » sans autre qualificatif. Car voyons, dans les termes de notre alternative : passer sous la table, par quoi on entend ne rien obtenir de significatif, c’est épuiser l’idée même d’alternative progressiste en Grèce, et dégager la piste à la seule alternative restante – la pire. Mais renverser la table, c’est possiblement, par enchaînements successifs, entrer en confrontation directe avec le capital, et l’on sait de quelle manière les « démocraties » ont historiquement accoutumé de traiter ce genre de désaccord…

La preuve par Syriza ?

A la remorque de la psychorigidité allemande, l’Europe des ahuris, les Juncker, Moscovici, Sapin, etc., radicalement ignorants de ce qu’est vraiment la politique, jouent en toute inconscience avec le malheur des peuples, sans le moindre égard pour les forces obscures qui commencent à tournoyer au-dessus d’eux. Il faut dire qu’en matière d’ahuris, ils se sont trouvé de fameux intellectuels organiques, à l’image de Bernard Guetta, par exemple, qui entame sur le tard une improbable carrière de situationniste – mais à l’envers. Guy Debord tenait que, dans la société du spectacle, « le vrai est un moment du faux ». Chez Guetta, c’est le faux qui est un moment du vrai. Il suffit en effet de reprendre sa chronique « La preuve par Syriza » 7 « « La preuve par Syriza » », Libération, 27 janvier 2015. et d’en inverser méthodiquement tous les termes pour avoir une représentation d’assez bonne qualité de l’état de l’UE et des gauches européennes – là où la lecture littérale livre une fantasmagorie sous produits à courir tout nu dans les prés. Car nous sommes le 27 janvier, et Guetta voit l’aube européenne se lever dans l’arrivée simultanée de Syriza et du Quantitative Easing

Or il faut avoir bonne vue, ou bien l’aide de quelques sérotoninergiques, pour voir « s’annoncer de nouvelles politiques économiques européennes » au motif que la BCE, au terme de luttes intestines longtemps indécises, cinq ans après toutes les grandes banques centrales du monde, et ayant dû attendre une situation de désinflation patentée pour être juridiquement fondée à agir, a enfin lancé son programme à elle de Quantitative Easing. Dont on sait déjà qu’il ne produira pas grand effet.

Et l’aide de substances plus brutales encore est requise pour nous appeler à réaliser que « non, l’unité européenne n’est pas en elle-même un projet libéral ». « Ce n’est qu’un début », s’exclame le défoncé, « mais que la séquence est belle ». Quand les infirmiers auront achevé de l’embarquer, on ne retiendra que le titre de l’article manifestement écrit dans des conditions à faire peur à un cycliste, mais qui dit contre toute attente une chose très vraie : le caractère probatoire de l’expérience Syriza. En effet, il va bien y avoir une « preuve par Syriza ». Mais la preuve de quoi ?

Source : Frédéric Lordon, pour Le Monde Diplomatique, 6/2/2015


La preuve par Syriza, par Bernard Guetta

C’est une séquence, une belle et passionnante séquence qui pourrait bien augurer d’un changement d’ère, et pas seulement en Europe. Mardi dernier, dans son discours sur l’état de l’Union, Barack Obama devenait le premier président américain à rompre avec les dogmes néolibéraux qui s’étaient imposés il y a trente-cinq ans aux Etats-Unis avant de partout triompher dans le monde. Jeudi, Mario Draghi annonçait que la Banque centrale européenne allait racheter pour plus d’un milliard d’euros d’obligations d’Etat. Dimanche, enfin, Alexis Tsipras, conduisait à la victoire une nouvelle gauche dont le programme est de renégocier le remboursement de la dette grecque et d’en finir, en Grèce puis dans toute l’Europe, avec des politiques aussi cruelles que contre-productives car uniquement axées sur le rétablissement des comptes publics.

Barack Obama est ce qu’il y a de plus proche, en Amérique, des sociaux-démocrates européens. Mario Draghi est un libéral, pragmatique mais essentiellement libéral. Alexis Tsipras vient de l’altermondialisme. Il n’y a rien de commun entre ces trois hommes sauf qu’ils constatent tous, aujourd’hui, là où ils sont, que les dogmes libéraux ont mené à une déréglementation dont le plus spectaculaire résultat fut la crise de Wall Street, qu’ils ont créé d’insoutenables inégalités sociales, réduit le poids des classes moyennes et conduit l’Europe au bord de la déflation.

Ce n’est pas que le néolibéralisme n’ait rien apporté au monde et, moins encore, qu’il soit le simple fruit d’un complot des plus riches. S’il est devenu une idéologie aussi dominante – comme le keynésianisme l’avait été de la fin de la guerre à l’élection de Margaret Thatcher – c’est d’abord que les classes moyennes occidentales des années 70 étaient entrées en révolte fiscale. Accablées de charges et d’impôts, elles ne voulaient plus financer, plus autant en tout cas, cette protection sociale et ces investissements d’avenir qui avaient pourtant fait leur ascension. C’est ce qui avait mis les gauches occidentales dans une difficulté dont elles ne sont pas encore sorties et la seconde raison du succès des néolibéraux était qu’on arrivait à la fin d’un cycle industriel. Les nouvelles technologies devaient prendre le relais de l’industrie lourde et il fallait libérer, pour cela, les nouveaux entrepreneurs de contraintes fiscales et sociales que de jeunes industries ne pouvaient pas encore assumer.

Le néolibéralisme a porté une nouvelle révolution industrielle et permis l’essor des pays émergents mais, maintenant que cela est fait et que la déréglementation permet aux multinationales d’échapper ou presque à l’impôt, on voit aussi, et dénonce beaucoup plus largement qu’hier, les dégâts des dogmes thatchériens, du «trop d’impôt tue l’impôt», de «l’Etat n’est pas la solution mais le problème» ou du «plus les riches sont riches, mieux chacun se porte».

La lutte contre les paradis fiscaux s’est développée depuis 2008, bien trop lentement mais considérablement. La prochaine présidentielle américaine se jouera autour de l’idée, défendue mardi par Barack Obama, d’une plus grande justice fiscale et, donc, d’une augmentation des impôts sur les plus riches. La partie ne sera pas facile pour les Républicains et, en Europe, le triomphe électoral de Syriza vient montrer que, bien au-delà des gauches, le rejet du tout-austérité peut et va constituer de nouvelles majorités politiques.

Sur la lancée du tournant amorcé, à la fois, par les rachats d’obligation de la Banque centrale européenne (BCE) et le plan de relance de la nouvelle Commission, ce sont de nouvelles politiques économiques européennes qui s’annoncent et, déjà, se mettent en place. Le rééquilibrage des comptes publics va se poursuivre mais à un rythme moins aberrant et s’accompagner – c’est l’essentiel – de politiques de relance, nationales et paneuropéennes.

Tant mieux. Mieux vaut tard que jamais car c’est la meilleure chose qui pouvait arriver aux Européens et à leur économie, mais ce n’est pas tout.

Politiquement aussi, ce changement de cap modifiera la donne du tout au tout. Hier encore totalement isolés et impuissants dans une Europe majoritairement libérale-conservatrice, les sociaux-démocrates trouvent aujourd’hui de nouveaux alliés pour faire bouger les choses, en Grèce comme à la BCE ou à la Commission.

Nouvelles et anciennes, les gauches auront maintenant tôt fait de reprendre du poids dans l’Union et ce faisceau de convergences va également changer la perception de l’Europe par les Européens.

Toujours plus nombreux, hier, à assimiler l’Union à ses politiques du moment, ils vont découvrir que, non, l’unité européenne n’est pas en elle-même un projet libéral et que ses politiques comme l’interprétation de ses traités sont susceptibles de profondes évolutions en fonction de réalités qui font loi et des votes, nationaux et paneuropéens, des citoyens de l’Union. Ce n’est qu’un début, mais que la séquence est belle.

Bernard Guetta, 27/01/2015, Libération


Un espoir tempéré, la crainte des coups tordus par Thierry Vincent

La percée récente des forces progressistes aux élections grecques bouleverse un appareil d’Etat contrôlé depuis quarante ans par deux familles politiques. Si les dégâts de l’austérité ont convaincu une bonne partie de la fonction publique de choisir la coalition de gauche Syriza, des réseaux extrémistes s’activent autour des corps de sécurité.

par Thierry Vincent, février 2015

Madame Rena Dourou salue chaleureusement chacun des employés de l’administration du secteur nord d’Athènes. Dans les bureaux de l’immeuble sans âme, en cet hiver particulièrement rigoureux, il fait un froid glacial. « Le manque de chauffage, c’est aussi cela, la crise et l’austérité », nous explique la gouverneure de l’Attique, région la plus peuplée de Grèce avec près de la moitié de la population du pays. Agée de 39 ans, Mme Dourou a été élue en mai 2014 lors des élections régionales qui ont consacré, ici, la victoire de Syriza, une coalition de partis de la gauche radicale opposés aux politiques dictées par la « troïka » (Commission européenne, Banque centrale européenne et Fonds monétaire international). Mais elle s’avoue un brin désabusée : « Le gouvernement nous met des bâtons dans les roues. Déployer notre programme s’avère difficile. »

 

Mme Dourou est entrée en fonctions le 1er septembre dernier. Quelques jours plus tard, les services financiers lui ont demandé de signer en urgence le projet de budget concocté par son prédécesseur, membre du parti conservateur Nouvelle Démocratie. « J’ai refusé. J’ai été élue pour appliquer ma politique et un budget favorable aux plus déshérités », nous explique-t-elle. Malgré les pressions, elle réussit finalement à imposer ses priorités. La subvention de 27 millions d’euros prévue pour la rénovation de deux stades de football appartenant à deux magnats de la construction est annulée. A la place, raconte Mme Dourou, « nous avons voté un financement de 28 millions d’euros pour les travaux contre les inondations et pour toute une série d’actions sociales, comme le réapprovisionnement en électricité des ménages qui accusent des arriérés de paiement ».

Votée en 2010, le programme Kallikratis soumet les décisions des régions au contrôle d’une structure de l’Etat central, la direction des affaires décentralisées. Pilotée par un ancien député européen de Nouvelle Démocratie, M. Manolis Angelakas, cet organisme a refusé de valider l’embauche de cent trente-neuf agents réclamée par le nouvel exécutif de l’Attique. « Il s’agit pourtant de postes nécessaires au fonctionnement de la région », soutient Mme Dourou. Pour preuve, la gouverneure nous montre le bureau de la direction de l’éducation désespérément vide. « Le gouvernement cherche à discréditer notre parti, avance-t-elle. Voilà pourquoi une victoire de Syriza [aux élections législatives du 25 janvier 2015] est indispensable pour un vrai changement. »Périphérie d’Athènes, en ce premier samedi de janvier. Le Pavillon des sports de Faliro, superbe installation construite pour les Jeux olympiques de 2004, habituellement désert, est plein à craquer. Deux mille personnes accueillent avec ferveur le dirigeant de Syriza, M. Alexis Tsipras. « L’heure de la gauche est arrivée », scande un groupe de femmes de ménage licenciées du ministère de l’économie, poings fermés dans des gants rouges, symboles de leurs seize mois de lutte. Après une heure d’un discours enflammé promettant la fin de l’austérité, un salaire minimum brut de 751 euros (contre 586 euros aujourd’hui, et 520 pour les moins de 25 ans) et l’exemption d’impôts pour les plus démunis (moins de 12 000 euros de revenus par an), M. Tsipras quitte l’estrade sous les acclamations. Mais l’espoir semble tempéré par une sourde inquiétude.

La démocratie parlementaire, partie émergée de l’iceberg

Car, en Grèce, il y a le visible et le caché. La partie émergée de l’iceberg est une démocratie parlementaire classique, mise en place après la chute de la dictature d’extrême droite des colonels en 1974. La montée des intentions de vote pour Syriza laisse entrevoir une période d’alternance politique dans un contexte de crise économique majeure, alors que le produit intérieur brut (PIB) du pays a baissé de 24 % depuis 2008. Mais derrière ces apparences, il y a le moins avouable : un pays gouverné presque sans interruption depuis soixante ans par deux familles. A droite, les Karamanlis, conservateurs ; à gauche, les Papandréou, socialistes. Deux générations de chefs de gouvernement : l’oncle et le neveu pour les premiers ; le grand-père, le père et le petit-fils pour les seconds. Dans ce système clientéliste, les achats de voix et les emplois de complaisance au sein de la fonction publique tiennent souvent lieu de stratégie politique.Le dernier épisode de corruption politique concerne l’élection présidentielle (1). Le 18 décembre dernier, M. Pavlos Haikalis, ancienne vedette de la télévision devenue député du parti souverainiste de droite des Grecs indépendants (ANEL), a affirmé s’être vu offrir 3 millions d’euros en échange de son vote pour M. Stavros Dimas, le candidat de la coalition au pouvoir, qui devait obtenir au moins cent quatre-vingts voix (sur trois cents députés) pour être élu et éviter l’organisation d’élections législatives anticipées. Le corrupteur serait le financier Giorgios Apostolopoulos, ancien conseiller des premiers ministres Giorgios Papandréou (2009-2011) et Antonis Samaras (en fonctions depuis 2012). Homme de télévision, M. Haikalis a filmé la scène en caméra cachée, puis a diffusé les images sur Internet. Résultat ? La justice a refusé d’engager des poursuites, prétextant que les preuves avaient été recueillies illégalement. Le premier ministre Samaras ayant même déposé une plainte pour diffamation, le corrupteur présumé se retrouve à l’abri, tandis que le lanceur d’alerte devra rendre des comptes…

« Cela rappelle la stratégie de la tension »

Au cœur des institutions se cache aussi ce que les Grecs appellent le parakratos : le « para-Etat » ou l’« Etat souterrain », c’est-à-dire un réseau informel hérité de la guerre froide, composé de hauts fonctionnaires, de policiers, de militaires et de magistrats, prêts à tous les coups tordus pour éviter l’arrivée des « rouges » au pouvoir. Un tel réseau, appuyé par les services secrets américains, avait minutieusement préparé le terrain au coup d’Etat de la junte des colonels en 1967.Les vieux réflexes du parakratos n’ont pas vraiment disparu. Les entorses aux libertés de réunion, de manifestation et d’expression ont été nombreuses ces dernières années. En octobre 2012, quinze militants antifascistes ont ainsi été arrêtés après des affrontements avec les néonazis du parti Aube dorée (qui a recueilli 9,4 % des voix aux élections européennes de mai dernier) et la police. A l’issue de leur garde à vue, les interpellés ont dit avoir été torturés, photographies à l’appui. « Ils nous traitaient de sales gauchistes, raconte Giorgios, l’un des interpellés, qui a porté plainte. Ils nous ont dit : “Maintenant on a vos noms et vos adresses. Si vous parlez, on les donnera à nos amis d’Aube dorée pour qu’ils puissent venir faire un petit tour chez vous.” Ils évoquaient aussi la guerre civile qui, en Grèce, a opposé les milices de droite aux forces de gauche entre 1945 et 1949 [faisant plus de cent cinquante mille morts]. Ils se sentaient clairement en guerre contre toutce qui ressemble à la gauche progressiste (2). » Une enquête interne a été lancée par le ministère de l’intérieur.« Cela rappelle la stratégie de la tension dans l’Italie des années 1970, estime le journaliste Kostas Vaxevanis. La police laisse faire, voire encourage les troubles créés par les néonazis pour justifier le maintien d’un pouvoir fort et la répression farouche de toute contestation. » Le limogeage de plusieurs hauts responsables de la police pour leurs liens supposés avec l’organisation néonazie a confirmé le noyautage par l’extrême droite d’une partie de l’appareil de sécurité : M. Dimos Kouzilos, ancien responsable des écoutes téléphoniques au sein des services secrets grecs, a ainsi dû démissionner, tandis que M.Athanasios Skaras, le commissaire du quartier d’Agios Panteleimonas à Athènes (fief d’Aube dorée), a été brièvement incarcéré en octobre 2013. « Le parakratos repose encore sur trois piliers : la police, la justice et l’armée », nous explique Dimitris Psarras, du quotidien Le Journal des rédacteurs. Toutes trois ont été largement épargnées par les politiques d’austérité, qui ont pourtant amputé le pouvoir d’achat des fonctionnaires de moitié. Le 23 juin 2014, le Conseil d’Etat a jugé inconstitutionnelle la baisse des salaires dans ces trois secteurs.En novembre 2011, M. Papandréou, alors premier ministre, a même été inquiété par des risques de coup d’Etat militaire. En plein sommet européen de Cannes, il annonça la tenue d’un référendum sur les nouvelles mesures d’austérité imposées par l’Union européenne. Tel un élève turbulent, le chef du gouvernement grec fut convoqué par la chancelière allemande Angela Merkel et par le président français Nicolas Sarkozy. Pour justifier son référendum, M. Papandréou évoqua le risque d’un coup d’Etat (3). Mais cette menace ne fut pas prise au sérieux. Les pressions allemandes et françaises l’obligèrent à renoncer à son projet de consultation populaire, et il fut contraint de démissionner un mois plus tard.

Syriza bénéficie même de soutiens chez les patrons

« L’immense majorité des fonctionnaires grecs demeure loyale », insiste néanmoins M. Grigoris Kalomiris, du syndicat des fonctionnaires (Adedy). Sans appeler à voter formellement pour Syriza, son organisation « soutient tout parti qui reviendra sur la politique d’austérité dramatique mise en œuvre depuis cinq ans ». « Il faut distinguer les secteurs relevant de la sécurité et de la répression des autres fonctionnaires. La décision constitutionnelle concernant l’annulation des baisses de salaire dans la justice, la police et l’armée prouve bien que ce sont des secteurs à part », juge le syndicaliste. Les autres catégories de fonctionnaires n’ont aucuneraison d’avoir un a priori contre la gauche radicale : « Nous sommes parmi les premières victimes de l’austérité,rappelle Kalomiris. Le nombre de fonctionnaires a diminué d’un tiers, passant de neuf cent mille à six cent mille environ. Le salaire moyen est de 800 euros. Les salaires ont baissé de 30 % et le pouvoir d’achat de 50 %si l’on prend en compte les hausses d’impôts. »Syriza semble donc bénéficier d’un soutien important au sein de la fonction publique. Pour des raisons également historiques. « Dès l’arrivée du Pasok [parti socialiste grec] au pouvoir en 1981, Andreas Papandréou, le premier ministre d’alors, a voulu “épurer” la fonction publique des éléments souvent compromis dans la dictature des colonels, avance Psarras. Il a fait embaucher à tour de bras des proches de son parti. Cela a duré jusqu’au début des années 2000. Au point que beaucoup de fonctionnaires sont d’anciens socialistes, déçus par la dérive droitière du Pasok et aujourd’hui farouchement pro-Syriza. »La coalition bénéficie d’autres appuis plus étonnants dans la société grecque. Ainsi, une fraction du patronat ne verrait pas d’un mauvais œil l’arrivée au pouvoir d’une gauche radicale mais pragmatique. « L’austérité voulue par la troïka est un échec, admet, sous couvert d’anonymat, un chef d’entreprise du secteur des transports. La dette n’a cessé d’augmenter et la croissance a été cassée, les PME font faillite les unes après les autres. Après la cure d’austérité, une cure de relance de l’économie ne pourrait pas nous faire de mal. » Il reste impossible d’exprimer une telle analyse en public pour un patronat grec majoritairement hostile aux « rouges ». Mais le discours anticorruption de Syriza, loin des dérives clientélistes qui ont fait tant de mal au pays, trouve des partisans dans toutes les classes sociales.

Thierry Vincent, Journaliste et réalisateur.

(1) Aucun des trois tours de celle-ci (17, 23 et 29 décembre 2014) n’ayant permis la désignation d’un président, des élections législatives anticipées ont été convoquées pour le 25 janvier 2015. (2) « Grèce : vers la guerre civile ? », « Spécial investigation », Canal Plus, 1er septembre 2013.(3) Libération, Paris, 5 novembre 2011.

Source : Le Monde Diplomatique

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Notes

Notes
1 Voir Sanjay Basu et David Stuckler, Quand l’austérité tue, Le Monde Diplomatique, octobre 2014.
2 Jean-Claude Juncker, entretien, Le Figaro, 29 janvier 2015
3 « ECB cancels soft treatment of Greek debt in warning to Athens », Reuters, 4 février 2015.
4 « Nous sommes prêtes à mener une vie austère », Le Monde, 25 janvier 2015
5 En l’occurrence, tous ceux qui ont vu le documentaire savent que ces anciens responsables des services secrets livrent une mise en accusation accablante de la politique des gouvernements israéliens depuis des décennies.
6 Thierry Vincent, « Un espoir modéré, la crainte des coups tordus »,Le Monde Diplomatique, février 2015.
7 « « La preuve par Syriza » », Libération, 27 janvier 2015.

Commentaire recommandé

Fedorifor // 08.02.2015 à 06h25

Frédéric Lordon, refroidissait un peu les supporter de Syriza avant les elections en s’inquiétant de la capacité dela formation de Tsipras à résister au choc brutal qui l’attendait. Cette analyse, qui peut paraître pessimiste au premier regard est finalement porteuse d’espoir et montre une vraie estime pour les dirigeants grecs face à la brutalité et la médiocrité des eurocrates/troïka et autre Mekhollande. La fin du papier nous rappelle qu’il ne faut jamais oublier que le Chili 1973 reste une option prisée du système ce que les grecs ne sauraient oublier.

62 réactions et commentaires

  • Fedorifor // 08.02.2015 à 06h25

    Frédéric Lordon, refroidissait un peu les supporter de Syriza avant les elections en s’inquiétant de la capacité dela formation de Tsipras à résister au choc brutal qui l’attendait. Cette analyse, qui peut paraître pessimiste au premier regard est finalement porteuse d’espoir et montre une vraie estime pour les dirigeants grecs face à la brutalité et la médiocrité des eurocrates/troïka et autre Mekhollande. La fin du papier nous rappelle qu’il ne faut jamais oublier que le Chili 1973 reste une option prisée du système ce que les grecs ne sauraient oublier.

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    • Wilmotte Karim // 08.02.2015 à 11h36

      Je me demande s’ils avaient fait ce genre de « deal » en Amérique du Sud?

      En tout cas, le résultat n’est pas à la hauteur de leurs attentes.

        +2

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      • Gaïa // 08.02.2015 à 14h39

        L’euro est en fait une invention nord-américaine. Cela devrait faire taire la naïveté de notre gauche yoyo et celle dite plus radicale qui y croient encore.Voici un article intéressant à ce sujet

        Robert Mundell, le malin génie de l’euro
        Par Greg Palast

        L’idée selon laquelle l’euro aurait échoué est dangereusement naïve. L’euro fait exactement ce que le géniteur des principes de l’euro ( et le 1% des plus riches qui en avaient soutenu le principe) avait prévu et planifié qu’il fasse.
        Le géniteur des principes de l’euro est l’ex-économiste de l’Université de Chicago : Robert Mundell. Le théoricien de « l’économie de l’offre » est maintenant professeur à l’Université de Columbia, mais je le connaissais à travers son lien avec mon professeur de l’Université de Chicago : Milton Friedman, ceci bien avant la recherche de Mundell sur les devises et taux de change. Ce sont les recherches de Robert Mundell sur les devises et les taux de change qui ont généré le modèle de l’union monétaire européenne et celui de la monnaie unique européenne.
        « L’euro mettra la politique monétaire hors de la portée des hommes politiques », a-t-il dit. « Et sans la politique budgétaire, la seule façon pour les nations pour pouvoir conserver des emplois est la surenchère dans la réduction des règles du commerce. »

        Il citât, alors les lois du travail, les règlements environnementaux et, bien sûr, les taxes et les impôts. Tout cela serait éliminé par l’euro. La démocratie ne serait pas autorisé à interférer avec le marché ( ou avec la plomberie ).

        Comme un autre lauréat du prix Nobel, Paul Krugman l’avait remarqué, la création de la zone euro violait une observation de base de l’économie concernant les « zones monétaires optimales ». Cette observation pratique avait pourtant été théorisée par Robert Mundell en personne.
        Pour lui, ce n’était pas une objection qui tienne. Pour Robert Mundell, le but de l’euro n’était pas de faire de l’Europe une puissante unité économique unifiée. Son but était approximativement le même que celui de Reagan et Thatcher : la révolution conservatrice…

        Mundell m’a expliqué que, en fait, l’euro est fait d’une pièce avec les Reaganomics :

        « La discipline monétaire s’imposera aussi bien que la discipline budgétaire sur les politiciens. »
        Et quand une crise arrivera, les nations économiquement désarmées n’auront plus comme solution que déréglementer le droit du travail, privatiser les entreprises d’État en masse, réduire les impôts et d’envoyer les États-providence en Europe dans les égouts.

        Lire l’article: http://www.lalettrevolee.net/article-les-ravages-sociaux-de-l-euro-une-strategie-deliberee-109713727.html

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    • izarn // 08.02.2015 à 20h15

      Non l’option Chili n’existe pas. Pinochet était 100% issu du Système. L’extrème droite européenne a coupé les ponts avec le globalisme, l’atlantisme et l’UE telle qu’elle est devenue.
      On voit trés bien le FN en France: Anti euro, anti UE, anti OTAN. C’est la meme chose partout. (Sauf en Ukraine!)
      Lordon est coincé dans ses idées gauchistes. Comme Mélenchon.
      Lordon n’admet pas que le Système se repose sur le pseudo socialisme type PS, démocrate sociaux etc…Il n’admet pas que ses amis sont les vrais traitres en fait.
      Que Siriza ne peut pas gagner en restant dans la zone euro, dans l’UE et meme dans l’OTAN.
      Que c’est l’extreme droite qui a fait la bonne analyse. Ou quelques analystes se disant plutot à gauche, mais d’une gauche qui n’existe plus politiquement: Jacques Sapir par exemple.

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  • Jean // 08.02.2015 à 06h53

    Pour poser le débat, il faudrait peut-être rappeler quelques principes fondamentaux du droit international. A l’issue de la conférence d’Helsinki sur la paix et la coopération en Europe en 1975, l’Acte Final pose noir sur blanc ces règles qualifiées de Principes Primordiaux :

    I. Egalité souveraine, respect des droits inhérents à la souveraineté
    « Les Etats participants respectent mutuellement leur égalité souveraine et leur individualité ainsi que tous les droits inhérents à leur souveraineté et englobés dans celle-ci, y compris, en particulier, le droit de chaque Etat à l’égalité juridique, à l’intégrité territoriale, à la liberté et à l’indépendance politique. Ils respectent aussi le droit de chacun d’entre eux de choisir et de développer librement son système politique, social, économique et culturel ainsi que celui de déterminer ses lois et ses règlements. »

    II. Non-recours à la menace ou à l’emploi de la force
    « Les Etats participants s’abstiennent dans leurs relations mutuelles, ainsi que dans leurs relations internationales en général, de recourir à la menace ou à l’emploi de la force, soit
    contre l’intégrité territoriale ou l’indépendance politique d’un Etat, soit de toute autre manière incompatible avec les buts des Nations Unies et la présente Déclaration. Aucune considération ne
    peut être invoquée pour servir à justifier le recours à la menace ou à l’emploi de la force en violation de ce principe. »

    VI. Non-intervention dans les affaires intérieures
    « Les Etats participants s’abstiennent de toute intervention, directe ou indirecte, individuelle ou collective, dans les affaires intérieures ou extérieures relevant de la compétence nationale d’un autre Etat participant, quelles que soient leurs relations mutuelles.
    Ils s’abstiennent en conséquence de toute forme d’intervention armée ou de la menace d’une telle intervention contre un autre Etat participant.
    Ils s’abstiennent de même, en toutes circonstances, de tout autre acte de contrainte militaire ou politique, économique ou autre, visant à subordonner à leur propre intérêt l’exercice par un autre Etat participant des droits inhérents â sa souveraineté et à obtenir ainsi un avantage quelconque.
    Ils s’abstiennent en conséquence, entre autres, d’aider directement ou indirectement des activités terroristes ou des activités subversives ou autres visant au renversement violent du régime d’un autre Etat participant. »

    VIII Egalité de droits des peuples et droit des peuples à disposer d’eux-mêmes
    « En vertu du principe de l’égalité de droits des peuples et de leur droit à disposer d’eux-mêmes, tous les peuples ont toujours le droit, en toute liberté, de déterminer, lorsqu’ils le désirent et comme ils le désirent, leur statut politique interne et externe, sans ingérence extérieure, et de poursuivre à leur gré leur développement politique, économique, social et culturel.
    Les Etats participants réaffirment l’importance universelle du respect et de l’exercice effectif par les peuples de droits égaux et de leur droit à disposer d’eux-mêmes, pour le développement de relations amicales entre eux de même qu’entre tous les Etats ; ils rappellent également l’importance de l’élimination de toute violation de ce principe, quelque forme qu’elle prenne. »

    Il est vrai que seules quelques hauts-représentants ont co-signés ce document tels que ceux de « la République fédérale d’Allemagne, de la République démocratique allemande, des Etats-Unis d’Amérique, d’Autriche, de Belgique, de Bulgarie, du Canada, de Chypre, du Danemark, de l’Espagne, de la Finlande, de la France, de la Grèce, de la Hongrie, de l’Irlande, de l’Islande, de l’Italie, du Liechtenstein, du Luxembourg, de Malte, de Monaco, de la Norvège, des Pays-Bas, de la Pologne, du Portugal, de la Roumanie, du Royaume-Uni, de Saint-Marin, du Saint-Siège, de la Suède, de la Suisse, de la Tchécoslovaquie, de la Turquie, de l’Union des Républiques socialistes soviétiques et de la Yougoslavie. »  »
    Mais cet acte final mais n’engage pas moins leurs responsabilité d’en appliquer « de bonne foi » les mesures raisonnables. D’autant plus à notre époque si oublieuse qui s’imagine facilement étouffer avec quelques émissions de propagande pro-européiste, pro-BCE ou anti-russe ; la clarté du droit international.

    Pour rappel : « TCE de Giscard : la trahison d’Helsinki »- http://www.monde-solidaire.org/spip/spip.php?article2100

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  • Bruno // 08.02.2015 à 08h31

    « Nous savons donc maintenant jusqu’où va l’extrémisme libéral européen ».

    Lordon ne peut pas jouer ainsi au naïf.

    La classe dominante (vous les appellerez bourgeoisie, rentiers, financiers…) a toujours été prête à tout pour conserver ses privilèges et son niveau de vie. Guerres, assassinats, coup d’état, fascisme, nazisme… Ce ne sont pas 2 ou 3 grecs à rayer de la carte qui va leur faire peur.

    Et le pauvre Guetta qui s’imagine que les « socio-démocrates » vont aider la Grèce ! Non mais allo quoi !

    Les socio-démocrates, alliés récurrents et serviles des susnommés rentiers, feront TOUT pour mettre la Grèce au pas, par la négociation, par la menace, par la lâcheté ou par la force s’il le faut.

    Dans ce contexte, oui les grecs vont devoir mener au minimum « une vie austère », au pire une vie sous les coups.

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  • rakosky // 08.02.2015 à 09h49

    La nausée et la rage,rien d autre ce matin
    A part l annulation pure et simple de la Dette,la sortie de l Otan et la rupture avec l UE,ce sera la marche au chaos qui se termine toujours comme on sait
    Que des millions de. grecs descendent dans les rues en soutien à Syriza
    Qu une marée humaine déferle à
    Madrid ,Paris et dans toute l Europe
    Nous sommes en guerre !

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    • JBL1960 // 08.02.2015 à 11h48

      Hélas, Rakosky, la même nausée, la même rage me saisissent, et rien d’autre, ce matin.
      Effectivement, nous sommes en guerre…

        +3

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  • Helene // 08.02.2015 à 10h30

    Suite à la visite de Merkel et Hollande en Russie, on pourrait bientôt voir poindre un espoir de règlement pour l’Ukraine… Cela arrive comme par hasard au moment où l’Europe montre qu’elle a l’intention d’étrangler la Grèce… Si on avait vraiment très mauvais esprit, on pourrait songer à une tractation du genre : Merkel « on arrange les choses pour l’Ukraine et en contrepartie vous n’aidez pas financièrement la Grèce »…
    On devrait voir bientôt ce qu’il en est.
    De toutes façons, l’Europe a assez des sanctions contre la Russie, qui lui ont porté tort dans ses exportations, et n’a pas envie de voir des fous états-uniens débarquer au milieu de l’Europe. Par contre, il est vital pour elle que la contagion SYRIZA ne se répande pas !

      +4

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    • Alain C // 08.02.2015 à 18h59

      Je ne pense pas que Poutine soit du genre à avaler ce genre de truc

      De toute façon, il suffisait de voir leurs tronches à la sortie de la réunion pour se dire que les choses ne se sont pas bien passées.

      Je me demande souvent pourquoi il leur parle encore

        +5

      Alerter
  • emmanuel L // 08.02.2015 à 10h31

    J’aurais juré que la couverture de l’Obs était un montage comique…

      +15

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    • Tikarol // 08.02.2015 à 15h32

      L’obs n’est pourtant pas connu pour son humour subversif !

        +0

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  • Marie Genko // 08.02.2015 à 10h40

    Il n’est pas honnête de la part des banques européennes de se conduire comme de véritables usuriers qui prêtent à un Etat pour mieux l’étrangler.

    Tout comme il ne serait pas honnête de la part de l’Etat grec de réclamer une annulation pure et simple de la dette contractée par ceux qui se sont succédé la tête de cet Etat, et qui ont été, que cela plaise ou pas, élus démocratiquement par le peuple grec !

    Si les dirigeants de l’UE étaient un peu plus pragmatiques, au lieu de conduire des politiques suicidaires, ils trouveraient un compromis pour la Grèce.

    Il faudrait punir les deux parties en annulant purement et simplement LA MOITIE de la dette grecque.
    Ainsi avec ce bol d’oxygène, les Grecs pourraient mettre de l’ordre chez eux…!
    Et tant pis pour le contribuable européen qui a pour tord de s’être mis dans les mains de la BCE…

    Peut-être que cela ouvrirait les yeux de certains et pousserait les Etats européens à retrouver un minimum de souveraineté, au moins financière!

      +4

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    • Wilmotte Karim // 08.02.2015 à 11h44

      « réclamer une annulation pure et simple de la dette »

      Vous avez une source pour cette demande d’annulation pure et simple?

        +0

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      • rakosky // 08.02.2015 à 14h47

        Admettons un instant que les libéraux aient raison et que le sacrifice de tous les peuples soient le seul moxxyen de payer la Dette.
        Quelle autre conclusion en tirer que le seul choix qu il nous reste soit de sacrifier les banques pour sauver les peuples.
        Que la Bête meure et le plus vite sera le mieux,le retard se paie depuis des décennies par des guerres et des souffrances sans fin et sans limites

          +3

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        • jules // 08.02.2015 à 16h32

          Cela ne suffira pas.

          Ce ne sont pas « les banques » qui ont pondu les principes de la tonte, de l’arnaque financiaro-libérale et la concentration extrême des richesses ; mais des individus, des théoriciens, des économistes, des mathématiciens, etc.

          Généralement avec la complicité de politiciens idiots ou corrompus.

          Qui ? Quel type d’individus ? Voilà ce qu’il conviendra, sinon de sacrifier stricto sensu, du moins de mettre hors d’état de nuire.

            +2

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        • Wilmotte Karim // 08.02.2015 à 19h34

          Mais on peut aussi faire un défaut partielle.
          Tsipras propose de négocier.

          Mais comme avec d’autres, il y a un moment où il n’y a plus à négocier.
          Ce sont donc bien la BCE et les Schauble qui sont en train de créer les conditions potentielles d’un défaut total.

          Sinon, oui, si Syriza doit choisir entre sacrifier le peuple (accessoirement, son moyen d’être au pouvoir) et la finance, ils risquent de ne pas s’en prendre au peuple.

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  • Helene // 08.02.2015 à 11h16

    En cinq heures de conversation, Merkel, Hollande et Poutine n’ont parlé que de l’Ukraine ? Pas de la Grèce ? Qui peut le croire…

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    • theuric // 08.02.2015 à 19h01

      Les naïfs et ceux-ci sont légions.
      Nous pouvons nous demander, avec raison, ce qui, entre la Grèce et l’Ukraine a le plus d’intérêt aux yeux des russes.
      N’oublions pas que Monsieur Poutine et l’immense majorité du peuple russe qui est derrière lui pensent politique et non pas économie.
      D’un coté une assurance de se récupérer, sous une forme ou une autre, l’Ukraine lorsque l’économie-monde ne sera plus, et de l’autre une Turquie à la sûreté incertaine quand nous savons la nécessité de la Russie à avoir un passage sûr entre les mers Noire et Méditerranée, il n’y a pas, à mon sens, photo.
      La politique consiste, d’abord, à voir loin dans le temps.

        +2

      Alerter
  • tchoo // 08.02.2015 à 11h20

    Merkel et Hollande s’en sont allés en Ukraine puis à Moscou, soudain frapper par l’évidence qu’il fallait trouver un chemin de paix.
    Cette soudaineté à de quoi surprendre, surtout quand on sait que dame Merkel à rendez vous avec Barak, des USA pour parler de la Grèce (Barak ne veut pas que la Grèce coule et tombe dans les bras de Moscou)
    de là, à penser que dame Merkel est allé chercher un caillou pour le mettre dans la chaussure de bon président étazunien, il y a un pas que je ne franchirai pas (ou si peu……)

      +5

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    • tepavac // 09.02.2015 à 00h22

      vous semblez oublier qu’il y a eut des menace très précises de la part de Kerry envers Lavrov et que’ Hollande a annoncé une guerre au cas où les Ukrainiens ne se soumêttraient pas au diktat de la bande des mondialistes. Bien sur, ils font la demande à Poutine, sachant que la majeur partie des Ukrainiens sont d’origine Russe. Si cela n’avait pas été le cas le Donbass serait déjà soumis.

      Cela laisse entendre que les peuples Européens réagissent de plus en plus négativement envers la nomenclature qui nous gouverne. Ils vont donc pousser a la guerre pour étouffer la contestation qui commence à prendre de l’ampleur et qui se cristalisera a la monté de la sève…

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  • Maurice // 08.02.2015 à 11h32

    L’oligarchie justifie bien le coup d’état piloté par les US en Ukraine! Elle utilise et soutient les néonazis dans ce gouvernent et dans l’armée de Kiev et couvre même ses crimes de guerre.

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  • Vallois // 08.02.2015 à 11h40

    Vous voulez dire que Salvador Allende a agit comme les doux sociaux-démocrates de Suède qui suppriment de fait les élections ou comme le congrès de Versailles à propos du traité de Lisbonne sur le référendum de 2005 et donc qu’il a conduit une politique contraire au vote, ce qui est l’application pure et simple de la « méthode Monnet » adémocratique ?

    Je ris quand je vois cela : « Politique suicidaire de confiscation des terres et de l’appareil productif », Pas besoin d’être dans un régime castriste, il suffit pour la Grèce d’être au sein de l’Union européenne, la confiscation se fait par la vente à vil prix mais au profit des banques pour qui la monnaie est chose facile à se procurer (QE et taux d’intérêts bas). Le gouvernement jouerait simplement le rôle du liquidateur judiciaire d’un Etat en faillite. Heureusement qu’il y a l’Union (de quoi d’ailleurs), parce que c’est devenu un mot vide de sens.

    Et si vous croyez que dans le cadre des institutions actuelles vos biens sont protégés à la fois dans les banques mais aussi vos titres de propriétés, sachez que vous appartenez Corps et Biens à la République (ce qu’il en reste) et que vous vous en apercevrez bien assez tôt (réquisitions, impôts confiscatoires, « reset » de l’économie !).

    Quant à Pinochet, vous voulez dire quoi de positif avec les brigades de la mort, les tortures, l’intelligence de la CIA et des services secrets britanniques, les chicago boys et la corruption des élites…

      +5

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    • alexg81 // 08.02.2015 à 11h57

      Comme le fil de message suivant a dû être supprimé et correspond à un message que j’ai laissé, j’en profite pour répondre.

      Il y a deux types de coup d’état : ceux qui se font avec violence brutale et physique via les putschs de l’armée ou les révolutions colorées, et ceux qui se font dans la plus grande discrétion : un changement de dirigeant comme en Australie en 1975, ou dans le cas des sociaux démocrates-suédois au mois de janvier. Pour la seconde catégorie, ca reste des méthodes illégales et totalement anti-démocratiques, comme l’histoire moderne nous en révèle plein dans les 20-30 dernières années des pays développés. Ce sont des événements très importants, mais qui finissent rapidement à la poubelle des médias de grande masse car moins vendeur que des punchlines de nos politiques ou des faits divers tragiques sur lesquels ils peuvent jouer sur l’émotion.

      L’histoire de Pinochet, vu que je suis en train de lire la stratégie du choc de Naomi Klein, je connaissais le contexte et la volonté des Chicago Boys d’expérimenter leur modèle économique dans un pays d’Amérique du Sud.

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  • Wilmotte Karim // 08.02.2015 à 11h43

    « Elle révèle l’inconséquence des partis de la gauche « hors-PS » qui ne le font pas. »

    Et pourtant, c’est sur cette « inconséquence » que Syriza a été élu.
    Et si les partis « de la gauche « hors-PS » » étaient plus compétent, plus sérieux que ce que les supporters du FN pensaient? Et s’ils étaient « Syriza »?

      +2

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  • alexg81 // 08.02.2015 à 11h45

    Contrairement à ce que les médias disent, le FN ne propose pas la sortie de l’UE, de l’Euro et de l’OTAN. Il parle de renégocier des traités, propose tout et n’importe quoi pour éviter d’en parler et de répondre de manière franche sur les plateaux TV ou dans la presse, comme ici :
    https://www.youtube.com/watch?v=8xFakzfriaA (le passage intéressant commence à 39′).

    Pour l’OTAN, on a vu le discours de Chauprade cet été face à la crise syrienne : il prônait une intervention militaire en Syrie pour protéger Israël des islamistes. Comme si Tsahal n’était pas assez grand pour se défendre avec ses moyens militaires très avancés.

    Ca fait partie de la propagande des médias de faire croire qu’un parti d’opposition promu dans les médias comme le FN depuis 1983 va apporter les solutions à la crise. Alors qu’il ne représente actuellement aucune menace pour le Système. Surtout qu’il a tendance à brouiller les pistes sur de nombreux sujets : économie, énergie, positions sur les crises à l’étranger…

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    • rastignac // 08.02.2015 à 12h42

      il est obligé comme tous les partis à godiller pour progresser….c’est triste mais c’est comme ça…….

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    • nobody // 08.02.2015 à 12h51

      @alex
      Merci pour votre lien vidéo, la position de MLP me semble intéressante et mesurée sur le cas de l’UE: on discute pour exposer nos besoins avant de sortir, et si on sort c’est suite à un référendum.

      Sur la politique étrangère du FN, voici ce que j’ai trouvé sur son site (rubrique notre projet/politique étrangère) :
      Nous proposons ici 11 axes de politique étrangère qui modifieront en profondeur le destin de notre pays et rendront possible son retour au premier plan :

      1/ L’avènement d’une Europe des Nations, une sortie du commandement intégré de l’OTAN et l’offre faite à la Russie d’une alliance stratégique poussée, fondée sur un partenariat militaire et énergétique approfondi, le refus de la guerre d’ingérence et le soutien au droit international.

      2/ Conjointement, la proposition faite à l’Allemagne de s’associer pour former une alliance trilatérale
      Paris-Berlin-Moscou.

      3/ La proposition de la formation d’une Union paneuropéenne (des Etats souverains) incluant la Russie et la Suisse et respectant le statut de neutralité, le droit national, la fiscalité nationale… La Turquie ne serait pas associée à ce projet.

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      • Serge // 08.02.2015 à 20h28

        nobody,merci de corriger les mensonges avérés de alex .

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    • lvzor // 08.02.2015 à 13h35

      @
      alexg81

      OUI !!!! merci de le rappeler, il faut le rappeler sans relâche, cela peut nous éviter une erreur fatale.
      Et je pense que Mélenchon assume le même rôle de l’autre côté : écoper et remettre dans l’escarcelle commune ce qui dépasse de l’UMPS.

        +2

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      • reneegate // 08.02.2015 à 17h23

        votre allégation est fausse. Melenchon ne dit pas tout et son contraire et ses analyses sont pour la plupart justifiées à postériori : discours sur la dette grecque non remboursable, position sur l’Ukraine même si trop timide, sortie du commandement de l’OTAN……
        Mais le plus grave c’est que vous êtes un relais efficace de la propagande libérale et atlantiste (PS/UMP) lorsque vous répétez sans réfléchir ce type de raccourci « tous les mêmes ».
        Pour ma part je considère que Melenchon, qui a souvent raison (son programme a vu juste sur bien des points), ne s’engage pas assez, et de ce fait, peut être légitimement accusé de faire le jeu de l’oligarchie politique au pouvoir en France depuis Pompidou.

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        • lvzor // 08.02.2015 à 21h40

          @
          reneegate

          « Mais le plus grave c’est que vous êtes un relais efficace de la propagande libérale et atlantiste (PS/UMP) lorsque vous répétez sans réfléchir ce type de raccourci “tous les mêmes” »

          Je ne suis le relais efficace de rien ni de personne, par contre on voit assez bien de quoi vous l’êtes. Gardez donc vos insultes pour vous et éventuellement posez-vous la question d’à partir de combien de Mélenchons vous ne vous laisserez plus avoir?

          Autrement dit que fait-il des voix qui se portent sur lui?

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  • Jacqueline 63 // 08.02.2015 à 12h02

    Je me demande si Siriza ne devrait pas sortir de l’Euro ( ce qui serait un boomerang aussi pour l’Europe ) , se rapprocher de la Russie , du marché Eurasiatique et des Brics ( Moscou a invité Syriza )

    Sinon ce sera la lente agonie du peuple grec qui se poursuivra avec L’Europe !!

      +11

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    • Lage // 08.02.2015 à 20h20

      La Grèce fait grosso modo la moitié de son commerce extérieur avec la zone euro.
      Et pas grand chose avec la Chine ou la Russie. (Pour les importations, c’est 14,5% avec la Russie et 5% avec la Chine, mais pour les exportations, Chine et Russie ensemble font quelques pour cents -chiffres 2013.

      D’un strict point de vue monétaire, l’intérêt de la Grèce est de sortir de l’euro… mais de continuer à commercer essentiellement avec celle-ci, en profitant de l’avantage procuré par une drachme dévaluée !

      Evidemment, cela ne fera pas les affaires de notre balance commerciale : « Avec un solde excédentaire de 1,62 Md€ en 2013, la Grèce demeure notre 7ème excédent mondial après le Royaume Uni, Hong-Kong, les EAU, Singapour, l’Australie et l’Algérie, et notre seul excédent notable dans la zone euro » signale le Trésor Public français.

      C’est peut-être pour cela qu’une Grèce en crise chronique mais dans l’euro intéresse tant l’Elyzée.

        +0

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  • Homère d’Allore // 08.02.2015 à 12h27

    Au vu du personnage sur la Une de l’Obs, la République, après avoir créé le poste du Médiateur, devrait créer celui d’Entarteur.

    Le boulot serait plaisant quoique considérable.

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    • Alae // 08.02.2015 à 13h08

      @Homère
      On avait dit « pas le physique », mais au vu de cette Une, les bras m’en sont tombés. Du coup, je suis allé pêcher l’article de l’Obs pour voir la tête des autres membres de la « jeune garde » du président.
      Conclusion : ils ont vraiment été vaches, à l’Obs. Ils ont pris le plus… le moins… euh… bref, je sais pas comment le qualifier.

        +2

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      • Serge // 08.02.2015 à 20h36

        « Fo » pas stigmatiser les fringants yearlings du PS et de l’Ump ,tous issus des mêmes élevages de notre république (ENA,Science popo etc …) 🙂

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        • Lage // 08.02.2015 à 23h20

          Celui-là s’appelle Jean-Jacques Barbéris. Il est agrégé d’Histoire, ce qui tendrait à prouver qu’il n’est pas idiot. Mais il sort de l’ENA, ce qui fait douter de l’assertion précédente. Ceci dit, puisqu’il a l’agrégation, ce qui ne se trouve pas sous le sabot d’un cheval, je ne serai pas trop méchant, il n’est sans doute pas incurable. Je lui conseillerai juste deux ans de stage dans un collège de l’arrière pays picard ou du 9-3… ensuite il pourra se dire de gauche.

            +2

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  • PIERRE // 08.02.2015 à 12h27

    En résumé (notamment de la syntaxe « lourde » du professeur Lordon) « la main qui donne est au-dessus de celle qui reçoit » phrase de Napoléon Bonaparte découverte grâce à votre blog M. Berruyer et qui est très pertinente … jusqu’au défaut et/ou un retour de la souveraineté monétaire. Le reste est superflu. Et peu comme David Guetta est à la musique …

      +2

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  • reneegate // 08.02.2015 à 13h21

    Alors d’un coté il faut croire à tout : le libéralisme et l’austérité budgétaire créé la richesse, la Russie est agressive et intervient directement en Ukraine, l’UE est démocrate ……….
    De l’autre coté (certains de ces commentaires) ne croire en rien : nous nous sommes documentés et force est de constater que l’homme étant ce qu’il est ………..
    C’est consternant car il s’agit du même état d’esprit : une seule solution et je sais tout.
    Je trouve que les prétendus réalistes de ces commentaires sont de fieffés défaitistes. Interrogeons nous plutôt sur les actions que nous « peuple européen » (par la force du dictat pour ceux qui avaient majoritairement voté contre) pourrions entreprendre pour soutenir le premier peuple qui a eu le courage de relever la tête et de ce seul fait aperçoit son avenir.
    Puisque la BCE empêche la Grèce de se refinancer pourquoi ne pas nous demander à tous de le faire? Une obligation de l’état Grec abondée par tous ceux qui soutiennent l’initiative? Si pour l’instant la Grèce n’avait pas ce droit là, et bien créer un compte européen de soutien au peuple Grec avec pour clause la garantie que l’état Grec respecte ses engagements.
    Ainsi tous ceux qui considèrent que l’Europe est aujourd’hui occupée par des cartels financiers pourraient aider le peuple Grec à …. nous sauver tous.
    Pour terminer sur les réalistes qui mélangent tout, l’idée n’est pas d’obtenir tout tout de suite, mais de se mettre en marche dans le bon sens et en relevant la tête pour voir (avoir) notre avenir.

      +5

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    • Vallois // 08.02.2015 à 15h20

      Oui, j’y ai pensé comme vous, je souscris (même à perte) si vous avez des nouvelles la-dessus provenant du gouvernement grec… Ce sera une guerre pacifique par d’autres moyens que ceux armés mais il faut aussi prévoir que ce jour-là je pense cependant que Swift et même Paypal devrait empècher les mouvements ! Il y a des précédents… Vatican par exemple.

        +1

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      • reneegate // 08.02.2015 à 17h52

        7 milliards d’obligations de l’état Grec remboursable dans 30 ans le surplus serait stocké en réserve d’or car faisons les comptes (http://ec.europa.eu/dgs/home-affairs/what-is-new/public-consultation/2005/pdf/0016/contributions/ulg_01_fr.pdf) :
        pour une population active = 370 millions d’Européens – 10 millions de Grec
        donc 7000M/350M= tout juste 20€ donc 40€ si seulement 50% souhaitent participer.
        La question que je me pose est : DiaCrisis a t elle les statuts suffisant pour recevoir une telle somme d’argent ? 🙂

          +1

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  • georges glise // 08.02.2015 à 13h25

    eh oui, la trika est impitoyable, il fallait s’y attendre, elle est au service de la finance mondiale, comme la macronéconomie, au service des actionnaires du cac 40; macron rime avec patron., et avec étron!!!

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  • Krystyna Hawrot // 08.02.2015 à 13h37

    Je souscris totalement à ce qui est dit dans les articles de Frédéric Lordon et de Thierry Vincent. Il n’y a pas de KGB ni de FSB en Grèce pour protéger Tsipras! La police est totalement corrompue – ce qui était dénoncée par les jeunes depuis 2008 au moins.
    Tsipras est en danger. Un accident est très vite arrivé…

      +8

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  • Jérôme // 08.02.2015 à 13h53

    NON NON et NON monsieur Lordon !!!

    Frédéric Lordon passe (malheureusement et une fois n’est pas coutume) à côté de la question. Le geste de la BCE n’est pas un problème de déni de démocratie mais une réaction prévisible à ce qu’a tenté de faire Syriza.

    Chronologie des faits:
    1) Les grecs annoncent qu’ils ne veulent pas négocier avec la Troika
    2) Ils précisent leur pensée: ils peuvent se passer de 7 milliards d’euros

    A ce moment-là, tout le monde s’interroge: comment est-ce possible car mathématiquement cela ne colle pas avec l’état des comptes.

    Eh bien la BCE, elle, n’a pas mis longtemps à comprendre (il faut bien avouer qu’autant de fanfaronnade de la part de Vafourakis avait peu de chance de passer inaperçu). Il y a deux canaux de financement pour l’économie grecque: le canal bancaire (les banques grecques viennent emprunter auprès de la BCE pour 0,05% ainsi que nous le rappelle Lordon); et le canal Troika. Se « passer » de 7 milliards d’euros de la Troika, signifie, au vu des comptes, devoir se financer autrement. Quelle bravoure! L’idée qu’avait Vafourakis était donc de venir emprunter 7 milliards d’euros auprès des banques grecques à 0,05% au lieu de passer par la Troika et d’accepter ses conditions.

    Est-ce ça la « révolution en marche »? Sont-ce là les « solutions » de la vraie gauche? Il nous a fait bien rire. Non seulement il a exposé son plan au plein jour, histoire d’impressionner un peu l’électorat, mais il a cru (sincèrement on dirait) que la BCE ne s’apercevrait de rien. Autrement dit, il a cru à sa propre c*nnerie.

    Laissez-moi vous dire que je ne suis pas impressionné. Et que, même si je haïe l’UE et ses institutions, une telle improvisation me laisse pantois. Pour tout dire, je les trouve tellement benêts jusque là que j’irai même jusqu’à dire qu’ils méritent leur pitoyable sort.

      +2

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    • theuric // 08.02.2015 à 19h22

      @ Jérôme,
      Pensez politique plutôt qu’économie, pensez action et réaction plutôt qu’à la comptabilité.
      Certes, je vous suis, le gouvernement grecque s’est mis lui-même dans une situation compliquée face à l’U.E., mais la question à cent balle c’est de savoir si c’est par sottise ou haute intelligence.
      Syriza a définitivement montré le caractère autocratique de l’Union-Européenne et l’a forcé à ce que le gouvernement grecque prenne une décision, c’est cette dernière qui est d’importance, si elle existe.
      Soyons curieux et patient.

        +3

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  • Carabistouille // 08.02.2015 à 14h16

    J’ai déjà eu l’occasion de l’écrire ici, mais je me pose de sérieuses questions sur la santé mentale de B. Guetta.
    L’homme qui prétend, entre autre, qu’en bombardant la Syrie il y a quelques mois on aurait évité DAESH. Si, si.

      +7

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  • Carabistouille // 08.02.2015 à 14h17

    Quant à nos amis Grecs, ils n’ont pas 10 000 solutions.

    Soit le chemin Papandréou-Samaras.

    Soit le Grexit.

      +3

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  • Julie // 08.02.2015 à 15h59

    Greenspan et Cameron prévoient le (nouveau!) départ de la Grèce
    http://www.bbc.com/news/business-31249907

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  • coinfinger // 08.02.2015 à 16h54

    Syriza c’est ma croix mentale . Pour venir à bout du Minotaure , il faudra un combat réel . On la joue sa peau . Pour la Gréce là tout de suite , faudrait une Tyrannie , au sens Antique Grec , le pouvoir e quelques uns pour le peuple , et le peuple qui acquiesce . Là on espére encore que çà se passe cool , dans le confort , sans trop de dérangements …
    On veut continuer à consommer , quoi .
    Le Minotaure il attend de pied ferme , ce ne sera pas ses derniéres victimes .
    Je suis en Roumanie . Le fondateur de l’état Roumain c’est Vlad l’Empaleur , les Roumains existent actuellement grace à lui . Il avait été formé à la Cour Turque , pour devenir un futur collabo , au lieu de celà , arrivé aux commandes , il a trahit tous le monde et commencé par un festin où était invité toute la noblesse Roumaine ( tous les collabos , en clair ) où il les a trucidé par le poison et autres . Puis a promu des paysans , méritants et aquiescants aux commandes comme subalternes . C’est comme çà que çà marche une libération . Le cool , avec sans cravate et sourire , çà ne marche pas , sauf comme ruse .
    Maintenant Vlad n’a pas faillit au premier principe de Machiavel , étre craint , mais pas cruel .
    Ces empalements et empoisements étaient réservés aux ennemis de la nation , pas au peuple .

      +2

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  • coinfinger // 08.02.2015 à 17h06

    Précision . Il faut que les empalements soient justes , mérités . Exemple : Ianoukovitch , Porochoko , etc … Tout le monde sait à quoi s’en tenir , pas besoin de longs procés . Pour les plus petits , les cas équivoques , veiller à ce que ce soit juste . Quoique la justice c’est comme l’éducation , c’est cher .

      +0

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  • coinfinger // 08.02.2015 à 17h20

    Question technique . Faut qui payent les Grecs , c’est tout , c’est pas compliqué .
    Ils paieront quand ils pourront , une fois qu’ils auront instauré un ordre , oùon investit pour produire . ( quadrature du cercle , en vérité ) .
    Maintenant , tous ceux qui ont , et font la Nouba avec le pognon pris sur la dépense publique , au cours de l’endettement de la Gréce , faut qu’il le rende . Les exemptés d’impots , Onassis et l’Eglise Orthodoxe , pour ne citer qu’eux , faut les soumettre .
    Alors les marchés s’accomoderont , c’est pas facile pour eux de placer de l’argent rémunéré , z’ont
    un potentiel énorme là les Grecs , pourvus qu’ils disent d’une maniére crédible on paiera , (un peu à l’heure actuelle faut pas beaucoup ) mais d’abord on produit .

      +1

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  • olivier47 // 08.02.2015 à 20h27

    Syriza, c’est l’esclave qui demande à son maître de bien vouloir lui retirer ses chaînes… Les grecs et les peuples occidentaux devraient tous briser les chaînes d’une dette irremboursable.

      +2

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  • Patrick Luder // 08.02.2015 à 20h28

    Auparavant il était simple pour un Etat d’imprimer sa propre monnaie à volonté, ce qui avait l’avantage de faire fondre comme neige au soleil, autant les montagnes de dettes, que les montagnes d’épargne. Un grand RESET qui mettait tout le monde sur le même pied d’égalité.

    Mais voilà que le monde de la finance avait trouvé, non seulement une parade pour ne plus perdre leurs acquis si durement volés, euh pardon, gagnés … mais aussi une manière fort agréable de faire tourner le monde virtuel des marchés financiers à plein régimes, sur le dos toute la population rendue esclave de leur propre Etat et par leur propre volonté cachée sous la cupidité de pouvoir se financer sans réfléchir par l’entremise d’une dette irresponsabilité.

    Allons donc même si ce n’est qu’un jeux virtuel => c’était quand même très fort joué, non ?

      +3

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    • nobody // 08.02.2015 à 21h05

      @Patrick

      Il y a tout de même une nuance de taille:
      1. En cas d’inflation, les épargnants peuvent prendre des mesures afin de protéger l’érosion de leur épargne, par exemple en l’investissant (consommation ou investissements divers).
      2. En cas de Reset les épargnants sont lessivés du jour au lendemain: c’est l’équivalent d’un cambriolage!
      Il y a donc une formule Soft et une formule Hard…En cas de formule Hard, il faut bien se demander qui sont les créanciers, parce que ceux-ci ont souvent tendance à venir se servir « sur la bête », comme la France envahissant la Ruhr dans les années 20 (suite au défaut allemand sur les dommages de guerre).

      Il ne faudrait pas s’apercevoir trop tard qu’en faisant défaut (reset) l’on ait repassé sévèrement les BRICS…, cela rajouterait une tonne d’huile sur le feu dans un contexte géopolitique déjà explosif!

      Personnellement je choisis donc sans hésiter la formule 1 (inflation).

        +0

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  • Mangouste // 08.02.2015 à 21h05

    « Ni l’Espagne, ni l’Irlande, ni – honte suprême – la France « socialiste » ne viendront en aide à Syriza. Et pour une raison très simple…  »

    Aucun gouvernement n’aurait envie de se pointer devant ses futurs électeurs en leur disant : voilà, les Grecs sont dans la dèche, c’est donc vous qui aller rembourser une partie de leur dette.

    C’est aussi simple et dur que cela!

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    • Wilmotte Karim // 09.02.2015 à 23h34

      Ben, c’est pourtant exactement ce qu’on a dit aux peuples! (2009-2014)

      Les Grecs ne rembourseront pas (l’intégralité).
      Le premier et principal problème n’est pas tellement la volonté des Grecs mais un tout petit et léger détail : ils sont dans l’incapacité de rembourser.

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  • BA // 08.02.2015 à 21h12

    Dimanche 8 février 2015 :

    Tsipras évoque l’obligation historique à réclamer le remboursement d’indemnités de guerre à Berlin.

    Le Premier ministre grec Alexis Tsipras a évoqué dimanche l’obligation historique et morale de son pays à réclamer le prêt forcé et des indemnités de guerre à l’Allemagne, un sujet sur lequel Berlin a déjà dit non.

    « Il y a une obligation morale envers notre peuple, envers l’Histoire, envers tous les peuples européens qui se sont battus et ont donné leur sang contre le nazisme, une obligation historique à réclamer à l’Allemagne des indemnités de guerre et le remboursement du prêt forcé », a dit M. Tsipras en concluant son discours sur son programme de politique générale devant le Parlement.

    Le parti de la gauche radicale Syriza d’Alexis Tsipras réclame une somme d’environ 162 milliards d’euros à l’Allemagne, soit l’équivalent de la moitié de sa dette publique de plus de 315 milliards d’euros.

    http://www.romandie.com/news/Tsipras-evoque-lobligation-historique-a-reclamer-le-remboursement-dindemnites-de-/563702.rom

      +3

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  • Goldoni // 08.02.2015 à 22h15

    La BCE apparaît telle que tous nous la pressentions… Derrière, C’est l’Allemagne qui se présente et parachève sa domination sur l’Europe. Merkel est désormais le leader et quoiqu’on dise un leader belliqueux et dangereux.
    Une guerre est programmée en Ukraine pour en finir avec la Russie (exaspérer la population, l’affamer pour changer le régime … Des libéraux sont candidats et l’ambassadeur US à Moscou a débuté le casting) après les sanctions, la chute des prix du pétrole… Ainsi parachever le travail.
    Le bloc atlantique sait que que les fenêtres de tir se restreignent :
    – montée en puissance de l’OCS dès cet été
    – activité des BRICS
    – réarmement russe.
    Et que la Russie n’est qu’une étape…. Le but final étant l’économie chinoise et la Chine.
    Alors la Grèce …. Peut être une victime collatérale.
    Pour nous tous un encouragement pour reconquérir notre souveraineté… La démocratie.

      +3

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  • rakosky // 09.02.2015 à 01h02

    Quelques annonces importantes,la confirmation que les promesses électorales de Syriza seront tenues et que la Dette sera hnnorée…mais dans le cadre d’une renégociation
    Une confirmation importante,le gouvernement grec ne demandera pas le prolongement de l’aide,une « aide » qui est conditionnée à l’acceptation de la mise sous tutelle de la Grèce
    Enfin,la Grèce adresse à l’Allemagne une demande de réparations pour ses crimes de guerre et l’emprunt forcé qu’elle a imposé à la Banque Centrale de Grèce avec l’argument juridique recevable qu’un « emprunt » concédé avec un pistolet sur la tempe n’était pas valide

    Il y a une obligation morale envers notre peuple, envers l’Histoire, envers tous les peuples européens qui se sont battus et ont donné leur sang contre le nazisme, une obligation historique à réclamer à l’Allemagne des indemnités de guerre et le remboursement du prêt forcé, a dit M. Tsipras en concluant son discours sur son programme de politique générale devant le Parlement.

    Le parti de la gauche radicale Syriza d’Alexis Tsipras réclame une somme d’environ 162 milliards d’euros à l’Allemagne, soit l’équivalent de la moitié de sa dette publique de plus de 315 milliards d’euros.

    Le Premier ministre a évoqué la lutte sur ce sujet de l’eurodéputé du Syriza, Manolis Glezos, 92 ans, figure emblématique de la Grèce, qui à l’âge de 19 ans pendant l’occupation nazie avait décroché le drapeau nazi du rocher de l’Acropole.

    L’Allemagne a à plusieurs reprises refusé de payer cette somme à la Grèce en soutenant que cette affaire n’a pas de base juridique et qu’elle a perdu sa légitimité 70 ans après la fin de la guerre.

    Un discours modéré et toujours la recherche d’un accord et d’un compromis impossible,aucune des promesses,aussi raisonnables soient-elles ne peut être acceptée par ceux qui veulent saigner la Grèce et contraindre Tsipras à gouverner contre son peuple.
    Aucune promesse ne pourra non plus être tenue sans rompre définitivement et déclarer la Dette illégitime
    Les nouveaux dirigeants grecs se trouvent donc dans une situation difficile où ils devront choisir entre affronter leur peuple ou rompre avec l’Union européenne.
    Le seul soutien qui vaille,le plus efficace aussi est celui que peut apporter le mouvement ouvrier,en Grèce et dans toute l’Europe à tout acte de résistance de ce gouvernement,à toute mesure allant dans le sens de la rupture, avec la Dette immonde et de la satisfaction des revendications,du rétablissement du peuple grec dans sa dignité

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  • Guillaume81 // 09.02.2015 à 01h32

    Le grand-père du « têtard à binocles » était un spécialiste de Balzac… qui a pondu, à deux générations d’écart, un Rastignac fin de race.

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  • Michel le Rouméliote // 10.02.2015 à 17h59

    Il ne faut pas se tromper : on retrouve les Grecs tels qu’ils sont ! Leur devise est :  » I Eleftheria i thanatos ! », soit « la Liberté ou la mort ! »
    Tsipras et la quasi totalité de la nation grecque sont prêts à réitérer le sacrifice des défenseurs de Missolonghi le 22 avril 1826 : mourir en héros en se faisant sauter, plutôt que de redevenir esclaves.
    En fait, la balle est dans le camp des nains de l’UE : ou ils cèdent, ou la Grèce sort et quoiqu’ils fassent, leur « projet européen » sera mort et enterré… avec les dégâts collatéraux que nous et les Allemands subiront.

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