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11.novembre.201811.11.2018 // Les Crises

[1918] Ceux de 14, de Maurice Genevoix

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La série  » Ceux de 14  » est une mini-série en six épisodes réalisée par Olivier Schatzky, à l’occasion du centenaire de la première guerre, et diffusée sur la chaîne France 3 en 2014. Cette série est l’adaptation de l’oeuvre célèbre du Lieutenant Maurice Genevoix  » Ceux de 14 « . Ce chef d’oeuvre de la littérature de guerre est un des plus importants et des plus beaux témoignages de la Grande Guerre du côté français avec  » Le feu  » d’Henri Barbusse, et  » Les Croix de bois  » de Roland Dorgelès, et, pour le côté allemand,  » Orages d’acier  » d’Ernst Jünger et  » A l’Ouest rien de nouveau  » d’Erich Maria Remarque.

Synopsis : En août 1914, la guerre est déclarée entre la France et l’Allemagne. Maurice Genevoix, jeune normalien, est nommé au 106e régiment d’infanterie. Les jeunes soldats partent « fleur au fusil » pensant que cette guerre sera de courte durée. Mais ils vont bientôt connaitre l’enfer des tranchées et des combats terriblement meurtriers.

Épisode 1 : Allons enfants

Épisode 2 : Nous n’en reviendrons pas

Épisode 3 : Les soldats bleus

Épisode 4 : Les Éparges

Épisode 5 : La mort de près

Épisode 6 : La dernière attaque

Interview de Maurice Genevoix

 

Commentaire recommandé

Les Mouches // 11.11.2018 à 13h54

Certes on nous rabâche du devoir mémoriel un peu partout pour toutes sortes de choses, ce qui parfois peut devenir lassant ou banal…mais ces gens étaient du petit peuple envoyé en enfer sans s’en douter.
Pour ce peuple de France rurale, l’hommage est précieux et au-dessus de toutes polémiques, j’ai trois arrière grands-pères qui sont revenus mutilés de cette guerre alors qu’ils n’avaient aucunes formations militaires, ce type d’hommage permet d’encore mieux comprendre ce qu’ils ont vécu. Merci pour ces vidéos.

30 réactions et commentaires

  • Duracuir // 11.11.2018 à 13h41

    Et bien moi qui suis le premier à râler après la diffusion de vidéo, là, je ne boude pas mon plaisir. Merci Olivier 🙂

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  • Chris // 11.11.2018 à 13h44

    Des guerres misérables que nous avons externalisé hors de l’Europe aux fins de poursuivre la préservation, coute que coute, des biens des nantis.
    Quelques citations d’Anatole France (1844-1924).
    La plus connue : « On croit mourir pour la patrie et on meurt pour des industriels »
    Une autre prémonitoire de notre époque…
    « Si la science un jour règne seule, les hommes crédules n’auront plus que des crédulités scientifiques. »

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  • Les Mouches // 11.11.2018 à 13h54

    Certes on nous rabâche du devoir mémoriel un peu partout pour toutes sortes de choses, ce qui parfois peut devenir lassant ou banal…mais ces gens étaient du petit peuple envoyé en enfer sans s’en douter.
    Pour ce peuple de France rurale, l’hommage est précieux et au-dessus de toutes polémiques, j’ai trois arrière grands-pères qui sont revenus mutilés de cette guerre alors qu’ils n’avaient aucunes formations militaires, ce type d’hommage permet d’encore mieux comprendre ce qu’ils ont vécu. Merci pour ces vidéos.

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  • Renard // 11.11.2018 à 14h17

    Dans la littérature, les premières pages du « Voyage au bout de la nuit » de Céline sont incroyables également. C’est ce que j’ai lu de plus poignant sur la guerre (et l’auteur nous fait bien comprendre que cet épisode l’a rendu à moitié fou).

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    • sauvingnin // 11.11.2018 à 19h09

      Oui, le chapitre du  » voyage » qui se termine par « on était faits comme des rats » est une splendeur. Côté Allemand, la lecture de Jünger est vivement conseillée

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      • Le Minotaure // 11.11.2018 à 20h30

        La vision qu’à Junger de la guerre dans Orages d’Acier n’a rien à voir avec celle de Genevoix et encore moins avec celle de Céline.

        Genevoix montre la dureté de la guerre et son quotidien. L’officier agit avec professionnalisme et patriotisme, mais sans romantisme ni exaltation de la guerre.

        Céline dénonce l’absurdité et la barbarie insensée de la guerre. Le début du Voyage est une charge contre la stupidité du militarisme et du patriotisme.

        Tout en donnant une description très crue des combats, Junger décrit l’expérience guerrière comme le creuset de la régénérescence de l’homme moderne. Le livre est une exaltation de l’héroïsme guerrier, de la camaraderie de tranchée et de la violence comme épreuve fondatrice. Junger est parfaitement dans son élément à la guerre. Orages d’acier est un livre militariste, contrairement aux deux autres. La référence pacifiste de la guerre de 14 du côté allemand, c’est Remarque, pas Junger.

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        • Babar // 12.11.2018 à 10h45

          Je suis tombé sur une émission de France culture qui précisait les options morales de Junger qui, de fait exaltait la guerre, se plaignant même de la valeur des soldats français, à l’inverse d’autres combattants « Enfin des Anglais! »…
          Il a également participé à la seconde guerre mondiale, mais Ernst Junger disait mépriser le nazisme, vulgaire, se revendiquant plutôt du fascisme, beaucoup plus noble selon lui. Tout cela avant de se convertir, le reste de sa vie,… au pacifisme!
          Fin inattendue non!

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          • Le Minotaure // 12.11.2018 à 12h03

            Dans mes souvenirs d’Orages d’acier, Junger montre beaucoup de respect pour l’ennemi, qu’il soit français ou britannique. Mais d’accord sur le reste.

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          • Sandrine // 12.11.2018 à 16h15

            Jünger , Fasciste? Alors là, j’aimerais bien savoir quel est l’intervenant qui a dit ça sur France Culture…

            Jünger est généralement classé dans le courant de la « révolution conservatrice » qui est très différent du fascisme. Certains représentants de ce courant ont versé dans le nazisme -mais pas Jünger.
            En fait la période « guerrier/activiste politique » de Jünger concerne une toute petite partie de sa vie et de son œuvre (dont il se distancie clairement dès « les falaises de marbre « ). Malheureusement c’est la plus connue.

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            • Le Minotaure // 12.11.2018 à 18h40

              Personnellement révolution conservatrice » me semble être un courant très proche du fascisme.

              Après les historiens sont incapables de vraiment s’accorder sur ce qu’est le fascisme,si le nazisme en est une forme ou non. Il y a un débat sur la nature « fasciste » de pratiquement tous les mouvement politiques européebs « anti-systèmes » et autoritaires de l’entre deux guerre (incluant le francisme en Espagne,le PSF en France et tant d’autres).

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            • Sandrine // 12.11.2018 à 21h25

              Oui, vous n’avez pas tort, vu « de loin » les thèmes développés par les différents penseurs de cette nébuleuse semblent très proches du fascisme, surtout dans sa dimension anti-libérale et totalitaire.

              Néanmoins, le courant représenté par Jünger, est plutôt axé sur les travailleurs, très admiratif de l’Union soviétique et très hostile à l’Occident (ce en quoi il se distingue radicalement des fascistes de l’ouest)

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    • theo Van Creyers // 12.11.2018 à 02h29

      Céline est le seul à avoir REFUTE la guerre avec tous les hommes qu’elle contient…Il a attrappé dès 14 une nausée qui ne l’a jamais quittée…C’est différent de la folie.

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  • ima // 11.11.2018 à 14h34

    Il faudrait surtout intervenir, je pense, sur la façon dont le pauvre jeune envoyé au front fut traité par la hiérarchie militaire, visiblement les contraintes dues à la guerre n’étaient pas suffisantes. Les charges décidées par quelques sabreurs (merci Jacques Brel), mettant en jeu la vie de milliers (au minimum) de gens raclés par la mobilisation générale (offensives Nivelles, entre autres)
    Cf les souvenirs des « poilus », lorsque les avancées, du côté de Verdun les faisaient atteindre les tranchées adverses pour s’apercevoir du « confort » qu’elles présentaient par rapport à l’enfer de boue français. Des sols cimentés, et des vrais abris pendant que les nôtres crevaient sans protection (les 1ers aménagements réels de tranchées françaises, 1916, même date pour arriver à une parité dans l’artillerie).Scènes rapportées par Pétain !!! dans Verdun de Jacques Péricard à la Librairie de France.
    Bien sur nos étoilés ne connaissaient pas les forces de l’ennemi avant la guerre.. les mêmes tocards qui, en 40 et ensuite, comme l’imbécile qui installa un camp retranché au fond d’une cuvette – en voilà une idée qu’elle est bonne, ça vaut un 0 pointé en Ecole de guerre – ça s’appelait Dien Bien Phu !
    Jamais on économisa la matière noble qu’étai l’humain dans ces combats, il est vrai que depuis Napoléon, les étoilés ne marchent plus à la tête de leurs troupes ! Ces pauvres jeunes venaient défendre leur pays…

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  • Adéchoix // 11.11.2018 à 17h40

    Bonjour, un lieu que j’ai visité Vauquois. 44 hectares, 500 à 600m de longueur, hauteur 70m par rapport à la plaine, un petit village de 167 personnes situé au sommet, à 25 km à l’ouest de Verdun, 4 années et 2 jours exactement de guerre pour ce lieu, l’enfer.
    https://www.youtube.com/watch?v=0rCfA9hBBno un livre http://www.gallimard.fr/Catalogue/Table-Ronde/Hors-collection/Nous-autres-a-Vauquois
    Sinon j’ai le direct de bfm sur armistice et mon bon président, mais j’ai perdu le lien. 🙂

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    • Alfred // 11.11.2018 à 21h08

      Puisque vous parlez de Vauquois, souvenons nous de Henri Collignon, ancien réfet, ancien secretaire général de la présidence de la république, engagé volontaire à 58 ans comme simple soldat d’infanterie, mort à l’ennemi à Vauquois.
      Vous imaginez le secretaire général actuel (ou son prédécesseur, ou le prédécesseur de son prédécesseur) faire une chose pareille? C’est proprement inimaginable de nos jours.
      C’est juste pour remettre les pendules à l’heure concernant le discours de poulet sans tête sur les troufions populo et les vendus bourgeois de l’arrière (qui permet au passage à bon compte de solder le patriotisme sur l’autel de la raison (nous ne sommes pas si bètes puisque plus veules) et de la hauteur de vue (mourir pour des industriels dit on (et seulement pour ça??..)). La grande guerre fut surtout la dernière guerre ou les élites se sont sacrifiées au même titre que le peuple (en proportion tout autant (ça choque le « sens commun » bien pensant mais c’est un fait)). Cela ne s’est jamais plus reproduit depuis. Mais il est visiblement urgent et commode pour tout le monde de l’oublier. Pour les élites comme pour le peuple.
      A ce sujet il est interessant de lire Phiilppe Grasset.

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      • Ardéchoix // 11.11.2018 à 21h44

        @ Alfred Le lieutenant-colonel Driant, député de Nancy mort aux bois des caures à 60ans , la première bataille avant verdun.

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        • Philou // 12.11.2018 à 18h50

          Sous le pseudonyme transparent de « Capitaine Danrit », Driant a été aussi un écrivain d’anticipation-fiction, obsédé par la chose militaire et prolifique, aux limites de la SF, mais qui donnait à fond dans les préjugés raciaux de l’époque : péril jaune, péril noir, péril arabe, eux ou nous !
          « L’aviateur du Pacifique » (1910) préfigure la Guerre du Pacifique entre le Japon et les Etats-Unis et notamment la bataille aéronavale de Midway !
          https://www.danrit.fr/oeuvres

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    • Loic // 12.11.2018 à 02h54

      A lire « Nous autres a Vauquois » d’Andre Pezard ; guerre de mines comme aux Eparges ; dans la premiere edition beaucoup de photos dont une du frere de mon grand pere qui y laissa la vie.

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  • Giangi // 11.11.2018 à 18h16

    Aux deux témoignages français cités (Barbusse et Dorgelès) il faut absolument ajouter « Le Grand troupeau » de Jean Giono…
    Giangi

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    • bluetonga // 13.11.2018 à 01h03

      Marrant, personne ne cite « la peur » de Gabriel Chevallier, dont le titre est un spoiler comme on dit aujourd’hui. Par la suite, Chevallier s’est distingué dans un style beaucoup plus picaresque, si on peut dire, avec la série des Clochemerle qui l’a rendu célèbre. Mais même dans le jouissif et très leste Clochemerle, il offre une peinture au vitriol de quelque ganaches de l’armée venues étouffer la guerre civile qui couve en Beaujolais, égratignant au passage toute la mythologie héroïque qui est venue entretemps pudiquement maquiller le carnage de la grande guerre, dont il a été un protagoniste.

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  • Rationnel // 11.11.2018 à 19h42

    Oui mais de très loin !
    https://fr.wikipedia.org/wiki/Maurice_Genevoix

    extrait :
    Descendant d’un ancêtre genevois catholique ayant fui la Genève calviniste vers 1550-1560 pour rejoindre la Creuse1, et dont le patronyme prend alors un x final, Maurice Genevoix est issu d’une famille de médecins et pharmaciens par sa lignée paternelle.

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  • Jean Baerendorf // 11.11.2018 à 19h57

    Bon, moi, le père de ma mère était à Verdun, mais côté Allemand car Alsacien. Il n’en parlait jamais, sauf du 11 novembre lorsqu’ils ont jeté les fusils et sont sortis des tranchées, ont embrassé les ennemis et pleuré durant une heure avec les Français… Je trouve lamentable que les grands pontes de l’époque aient des plaques de rue alors que ce sont eux qui ont tout orchestré, tous ces francs-maçons laïcards de la troisième république mais c’était idem en Allemagne….

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    • Le Minotaure // 12.11.2018 à 11h51

      La bourgeoisie l’a orchestré, qu’elle soit laicarde ou catholique conservatrice.

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  • Bellot // 12.11.2018 à 06h29

    Présentation synthétique et très juste.
    Remarque: « A l’ouest rien de de nouveau » mais pas que….

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  • Maxhno // 12.11.2018 à 07h27

    Le problème de ces célébrations nationales c’est la communion forcée entre ceux qui rendent hommages aux patriotes morts pour la nation et ceux qui signent des traités de paix avec un tel méprit pour elle que les gueules cassées n’ont pas eu le temps de se remettre que leurs enfants repartaient sous leurs yeux pour un enfer encore plus grand.
    Il y ceux qui fêtent le traité de et a Versailles et les autres qui fêtent les morts dans les cimetiéres.

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    • Le Minotaure // 12.11.2018 à 11h54

      Ils ne sont pas morts pour la nation mais pour les intérêts de l’impérialisme français, comme d’autres aujourd’hui en Afghanistan, au Mali ou ailleurs.

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      • Alfred // 12.11.2018 à 21h04

        Je pense se que vous faites une confusion entre ceux qui sont morts sur le sol français et sur un sol étrangers (et vous n’êtes pas le seul) et que c’est regrettable. Même ceux qui sont morts en 17 dans les Balkans ne sont pas morts de façon aussi vaine que ceux qui sont morts au Mali ou en Afghanistan car ils contribuaient à soulager ceux qui défendaient le sol national. Au Mali et en Afghanistan nos soldats défendent effectivement l’intérêt d’une minorité prédatrice et non l’intégrité du territoire et de la nation. Et nous en sommes effectivement complice en l’acceptant. Dans un cas l’armée française repousse une armée qui s’invite, dans ‘l’autre c’est l’armée française qui s’invite. Rien à voir.

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        • Le Minotaure // 13.11.2018 à 11h33

          On peut se battre sur le « territoire national » tout en défendant les intérêts d’une minorité prédatrice. Les Allemands défendaient également leur territoire national. Le fait que les soldats combattaient sur le sol français ne changeait rien à la nature de la guerre de 1914-1918 : un choc entre impérialismes rivaux pour la domination du monde. Avec pour résultat la morts de millions de Français, Allemands, Britanniques, Russes, Belges, Austro-Hongrois etc.

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          • Alfred // 13.11.2018 à 20h40

            A Verdun, en Picardie, au chemin des dames les allemands défendaient leur territoire national? Vous m’aurriez dit à Strasbourg encore j’aurai pu comprendre ce que vous dites. Mais la non. Vous ne comprenez pas qu’on ne s’est pas battu en Sarre et que ce n’est pas pareil ? Vous donnez raison à ceux qui ont baissé les bras en 1940? Quelles que soient les raisons de départ il s’agit à un moment donné de préserver sa liberté (ou de choisir qui tient votre laisse si vous préférez). Les syriens ont choisi de se battre pour être tenu en laisse par Assad et pas par daesh. Les poilus ont choisi de préférer la laisse des bourgeois français plutôt que des bourgeois allemands. 20 ans plus tard certains ont pensé que ce n’était pas si grave, que ça ne valait pas des millions de morts encire. Non seulement il y a eu les millions de morts en général mais leur passivité a coûté assez cher à certains.

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  • Spartel // 13.11.2018 à 13h42

    Une histoire de Drôme. La guerre de 14-18 est toujours présente dans les familles par les lettres envoyées et reçues, les objets, les sculptures à partir de douilles de balles ou d’obus, le casque de poilu, par les histoires racontées par le papy qui n’a jamais oublié sa première guerre ( avant de prendre le maquis dans l’Izon pour la seconde).
    Je voulais dire également que cette guerre a lancé une chape de douleur et de pleurs sur tout le village ; comme une profonde tristesse, une terrible douleur qui suinte des murs, du ciel et des arbres.
    Et toutes les maisons vides, des familles fragilisées par la mort des Hommes vous donnent les larmes aux yeux. Alors on peut dire que tout le village est devenu un monument aux morts.
    C’est toujours aussi terrible, et le temps n’y fait rien.

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