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14.janvier.201614.1.2016 // Les Crises

[2007] Vladimir Poutine : « Nous sommes témoins d’un mépris de plus en plus grand des principes fondamentaux du droit international »

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Intervention de Vladimir Poutine, président de la fédération de Russie, le 10 février 2007, lors de la 43ème Conférence de Munich sur la politique de sécurité. Il dénonce la volonté américaine de gouvernance unilatérale du monde comme illégitime et immorale. Ce discours de Munich a marqué un basculement de la politique extérieure russe.

En résumé

On disait par avance du discours de Vladimir Poutine à la 43e conférence sur la sécurité de Munich qu’il serait “programmatique”. Le fait même que le président russe ait, pour la première fois, pris part à cette réunion dont on dit qu’elle est le “Davos de la sécurité” (et qui a lieu depuis 1962) ne pouvait passer inaperçu. Les attentes n’ont pas été vaines : le chef de l’Etat russe, qui a commencé par promettre d’éviter les “formules diplomatiques aux angles arrondis mais vides”, a exposé franchement, carrément par endroits, la position de Moscou sur des questions comme le programme nucléaire de l’Iran, l’élargissement de l’OTAN et la réforme de l’ONU. Et, bien que Vladimir Poutine ait spécialement noté que la Russie et les Etats-Unis ne seraient jamais ennemis, sa franchise ne peut qu’être considérée comme une sorte de réponse au récent “aveu sincère” du chef du Pentagone, Robert Gates, qui a publiquement rangé la Russie parmi les voyous et les ennemis de l’Amérique.

Pour commencer, le président de la Russie a constaté l’état de crise dans lequel se trouve le système des relations juridiques internationales : “Personne ne se sent plus en sécurité, a-t-il estimé, personne ne peut se réfugier derrière le droit international comme derrière une muraille de pierre”.

La raison en est que le droit revêt de moins en moins d’importance dans les relations internationales, que la force est employée au mépris de la Charte de l’ONU. “Il ne faut pas remplacer l’ONU, ni l’OTAN, ni l’Union européenne, a souligné Vladimir Poutine… Quand l’ONU unira réellement les forces de la communauté internationale, … quand nous cesserons de négliger le droit international, la situation pourra évoluer.” L’élargissement de l’OTAN, a-t-il dit, “n’a aucun rapport… avec la garantie de la sécurité en Europe”. Au contraire, il abaisse “le niveau de la confiance mutuelle” “Et nous avons le droit légitime de poser ouvertement la question : qui est visé par cette élargissement ?” Aux dires du président, le rapprochement des infrastructures militaires de l’OTAN des frontières de la Russie n’est nullement lié “à la riposte aux menaces globales”, à celle du terrorisme en premier lieu. Comme il l’a rappelé, après la dissolution du Traité de Varsovie, le secrétaire général de l’OTAN avait donné des garanties de sécurité à l’URSS, déclarant que les troupes de l’Alliance ne seraient pas déployées hors de la RFA. “Où sont ces garanties ?”, a demandé Vladimir Poutine. Il a mentionné également que, dans les années 80, l’URSS et les Etats-Unis avaient signé un traité sur l’élimination de toute une classe de missiles de moyenne et de plus courte portée (traité FNI signé le 8 décembre 1987. – La Russie a accusé les Etats-Unis de violer ce traité en utilisant des missiles Hera pour tester leur système ABM – NdlR). “Aucun caractère universel n’a été conféré à ce document” et c’est pourquoi, aujourd’hui, “toute une série de pays – la RDPC, la République de Corée, l’Inde, l’Iran, le Pakistan et Israël – possèdent ce type de missiles.”

Vladimir Poutine a également évoqué le sort du traité russo-américain sur la réduction des potentiels offensifs stratégiques (ce document n’a pas été nommément cité mais le sous-entendu était clair). Selon lui, la Russie a l’intention de remplir scrupuleusement ses engagements et de réduire, d’ici à 2012, le nombre de ses charges nucléaires à 1 700 (au lieu de 2 200). “J’espère, a-t-il dit, que nos partenaires agiront également dans la transparence et ne mettront pas de côté, à tout hasard, pour les mauvais jours, les quelque deux cents charges nucléaires excédentaires. Si le nouveau ministre américain de la Défense annonce, aujourd’hui, que les Etats-Unis ne vont pas planquer les charges excédentaires ni dans les arsenaux, ni sous l’oreiller, ni sous une couverture, je vous propose de vous lever et de l’applaudir debout. Ce serait très important.” Ce n’est pas un hasard si le président Poutine a parlé de “couverture” : en vertu de la nouvelle politique nucléaire des Etats-Unis (2002), le nombre des charges sera réduit non par destruction, mais en recyclant des vecteurs stratégiques pour des missions non nucléaires. En d’autres termes, la possibilité demeure de déployer à nouveau les charges “réduites”.

Vladimir Poutine a mentionné encore un autre problème lié, lui aussi, à la politique des Etats-Unis, le problème de la militarisation de l’Espace. Les conséquences de cette militarisation peuvent, dit-il, ne pas être “moindres que celles du début de l’ère nucléaire”. Comme il l’a annoncé, la Russie a préparé un projet de traité international sur la prévention du déploiement d’armes dans l’espace, qui sera prochainement “adressé aux partenaires en qualité de proposition officielle”. La question est de savoir si cette proposition retiendra l’attention des “partenaires” : Washington a jusque là bloqué tous les efforts déployés en vue de parvenir à un accord international sur la démilitarisation de l’Espace. D’ailleurs, le projet de budget des Etats-Unis pour 2008, que le Congrès est en train d’examiner, prévoit d’accroître de 25 % le financement du programme militaro-spatial, qui passerait de 4,8 milliards de dollars cette année à 6 milliards en 2008.

Le président Poutine a aussi évoqué indirectement le traité de 1972 sur la limitation des systèmes ABM, aujourd’hui défunt. Selon lui, la Russie est prête à donner “une réponse asymétrique” au déploiement d’une ABM en Europe de l’Est. Après avoir annoncé que “nous avons une arme qui peut la (l’ABM) surpasser”, il a précisé que cette réponse de la Russie n’était en aucune façon dirigée contre les Etats-Unis dans la mesure, il est vrai, où ce “système ABM n’est pas dirigé contre nous”. (Il convient de rappeler que les Etats-Unis sont sortis du traité ABM en 2002 et qu’il s’agit aujourd’hui, pour eux, de déployer des missiles intercepteurs en Pologne et en République tchèque. Même si Washington affirme que cette mesure vise à conjurer une probable menace émanant de pays voyous, il ne fait aucun doute, pour les experts, que l’implantation de bases ABM dans ces pays est une mesure purement anti-russe.) D’ailleurs, de l’avis du chef de l’Etat, la création d’un système ABM constitue une menace non seulement pour la Russie mais encore pour le monde entier : “nous nous plaçons dans l’hypothèse où, à un certain moment, la menace pouvant émaner de nos forces nucléaires sera totalement neutralisée. Cela signifie que l’équilibre sera rompu et que l’une des parties aura le sentiment de sa pleine sécurité ce qui, par conséquent, lui déliera les mains dans des conflits non seulement locaux mais aussi, peut-être, globaux.”

Vladimir Poutine n’a pas éludé la question de la prolifération des technologies nucléaires qui inquiète aujourd’hui le monde entier. Soulignant que “l’attrait que présente, pour toute une série de pays, la possession d’armes de destruction massive” est nourri pas la domination du facteur “force” qui s’est imposé dans les relations internationales, le chef de l’Etat a appelé à une solution raisonnable du problème nucléaire iranien. Selon lui, “si la communauté internationale n’élabore pas une solution raisonnable pour résoudre ce conflit, le monde continuera d’être secoué par des crises semblables, déstabilisantes.” Rappelons que la Russie avait proposé, il y a quelque temps, d’ouvrir des centres internationaux pour l’enrichissement de l’uranium. Les Etats-Unis ont eux aussi avancé une proposition analogue.

Pour ce qui est du programme de missiles de l’Iran, Vladimir Poutine a affirmé que la Russie n’avait pas fourni de technologies balistiques à l’Iran mais que, par contre, “d’autres pays (d’Europe et d’Asie) s’y étaient montrés très actifs. Il a rappelé que, dans les années 90, la Russie avait cessé, à la demande des Etats-Unis, de former les spécialistes iraniens qui étudiaient ces technologies, alors que des partenaires étrangers, notamment en Europe, n’avaient pas réagi de façon similaire. “Qui plus est, a ajouté le chef de l’Etat, aujourd’hui encore du matériel de guerre et des équipements spéciaux en provenance des Etats-Unis lui sont fournis (à l’Iran). Des pièces de rechange pour les avions F-14 sont toujours livrées”, en dépit des enquêtes effectuées aux Etats-Unis.

Quant à la coopération militaro-technologique entre la Russie et l’Iran, elle est “minimale”, affirme Vladimir Poutine : “La Russie a fourni bien moins d’armes que les Etats-Unis et d’autres pays”. Elle a livré à Téhéran des missiles sol-air de moyenne portée (30-50 kilomètres), a précisé le président. “Nous l’avons fait, a-t-il encore indiqué, pour que l’Iran ne se sente pas acculé, qu’il n’ait pas le sentiment d’être dans un environnement hostile, pour qu’il comprenne qu’une communication est possible, qu’il a des amis à qui il peut faire confiance.” Vladimir Poutine a également fourni certains éclaircissements concernant la politique énergétique de son pays qui est souvent examinée, ces derniers temps, dans le cadre des discussions sur la sécurité. Premièrement, il a une nouvelle fois déclaré que le Charte énergétique “ne satisfait pas vraiment” Moscou, qui n’a donc pas l’intention de la ratifier. Deuxièmement, il a répété que “les tarifs de l’énergie doivent être fixés par le marché et non faire l’objet de spéculations politiques, de pressions économiques ou de chantage”. Enfin, a-t-il indiqué, la Russie est ouverte à la coopération dans le secteur de l’énergie et des entreprises étrangères participent aux grands projets énergétiques du pays. “Selon diverses estimations, a-t-il noté, jusqu’à 26 % du pétrole extrait en Russie… revient à des capitaux étrangers. Citez-moi donc des exemples d’une présence aussi importante du monde russe des affaires dans les secteurs économiques clefs des Etats occidentaux. Ces exemples n’existent pas.”

Après avoir donné un exemple visible de “la stabilité et (de) l’ouverture” de l’économie russe, le président Poutine est passé à la politique intérieure, vu que, aujourd’hui, de nombreux pays voient dans le niveau de démocratie atteint par tel ou tel pays un prétexte à intervenir dans ces affaires intérieures (ce qui constitue déjà une question de sécurité, objet de la conférence de Munich). Après avoir rejeté les assertions sur “l’unilatéralité du gouvernement russe”, il a relevé que la Russie cherchait à établir un système pluraliste et que les modifications de la législation électorale allaient dans ce sens.

Dans le même temps, la pluralité interne est étroitement liée à la pluri-polarité dans l’arène internationale. “Les démocraties ne cessent de donner des leçons à la Russie, a déclaré Vladimir Poutine. Mais, on ne sait trop pourquoi, les donneurs de leçons ne sont pas eux-mêmes très pressés d’apprendre.” C’est encore cette idée que l’on perçoit lorsqu’il affirme que la Russie aimerait bien travailler avec “des partenaires responsables et indépendants” à “l’édification d’une organisation du monde juste et démocratique, garantissant la sécurité et l’épanouissement de tous et non des seuls élus.” “La Russie a une histoire de plus de mille ans, a résumé Vladimir Poutine. Et elle a pratiquement toujours usé du privilège de mener une politique extérieure indépendante. Nous n’avons toujours pas, aujourd’hui encore, l’intention de modifier cette tradition.”

En vidéo

Retranscription (traduit par RIA Novosti)

(Texte intégral, traduction RIA Novosti)

Madame la chancelière fédérale, Monsieur Teltschik, Mesdames, Messieurs,

Je vous remercie pour cette invitation à participer à une conférence aussi représentative, qui a réuni hommes politiques, militaires, entrepreneurs et experts de plus de 40 pays du monde.

Le format de conférence me permet d’éviter les formules de politesse superflues et de recourir aux clichés diplomatiques aussi agréables à entendre que vides de sens. Le format de la conférence me permet de dire ce que je pense des problèmes de la sécurité internationale et, si mes jugements vous semblent inutilement polémiques ou même imprécis, je vous demande de ne pas m’en vouloir. Ce n’est qu’une conférence et j’espère que dans deux ou trois minutes Monsieur Teltschik n’allumera pas la « lampe rouge ».

On sait que les problèmes de la sécurité internationale sont bien plus larges que ceux de la stabilité militaro-politique. Ces problèmes concernent la stabilité de l’économie mondiale, la lutte contre la pauvreté, la sécurité économique et le développement du dialogue entre les civilisations.

Le caractère universel et indivisible de la sécurité est reflété dans son principe de base : « la sécurité de chacun signifie la sécurité de tous ». Franklin Roosevelt avait déclaré au début de la Seconde Guerre mondiale : « Où que la paix soit rompue, c’est le monde entier qui est menacé ».

Ces paroles restent valables aujourd’hui. D’ailleurs, le sujet de notre conférence en témoigne : « Les crises globales impliquent une responsabilité globale ».

Il y a vingt ans, le monde était divisé sur le plan économique et idéologique et sa sécurité était assurée par les potentiels stratégiques immenses des deux superpuissances.

La confrontation globale reléguait les problèmes économiques et sociaux urgents à la périphérie des relations internationales et de l’agenda mondial. De même que n’importe quelle guerre, la guerre froide nous a laissé, pour ainsi dire, des « obus non explosés ». Je pense aux stéréotypes idéologiques, aux doubles standards et autres clichés hérités de la mentalité des blocs.

Le monde unipolaire proposé après la guerre froide ne s’est pas non plus réalisé.

Certes, l’histoire de l’humanité a connu des périodes d’unipolarité et d’aspiration à la domination mondiale. L’histoire de l’humanité en a vu de toutes sortes.

Qu’est ce qu’un monde unipolaire ? Malgré toutes les tentatives d’embellir ce terme, il ne signifie en pratique qu’une seule chose : c’est un seul centre de pouvoir, un seul centre de force et un seul centre de décision.

C’est le monde d’un unique maître, d’un unique souverain. En fin de compte, cela est fatal à tous ceux qui se trouvent au sein de ce système aussi bien qu’au souverain lui-même, qui se détruira de l’intérieur.

Bien entendu, cela n’a rien à voir avec la démocratie, car la démocratie, c’est, comme on le sait, le pouvoir de la majorité qui prend en considération les intérêts et les opinions de la minorité.

A propos, on donne constamment des leçons de démocratie à la Russie. Mais ceux qui le font ne veulent pas, on ne sait pourquoi, eux-mêmes apprendre.

J’estime que le modèle unipolaire n’est pas seulement inadmissible pour le monde contemporain, mais qu’il est même tout à fait impossible. Non seulement parce que, dans les conditions d’un leader unique, le monde contemporain (je tiens à le souligner : contemporain) manquera de ressources militaro-politiques et économiques. Mais, et c’est encore plus important, ce modèle est inefficace, car il ne peut en aucun cas reposer sur la base morale et éthique de la civilisation contemporaine.

Cependant, tout ce qui se produit actuellement dans le monde – et nous ne faisons que commencer à discuter à ce sujet – est la conséquence des tentatives pour implanter cette conception dans les affaires mondiales : la conception du monde unipolaire.

Quel en est le résultat ?

Les actions unilatérales, souvent illégitimes, n’ont réglé aucun problème. Bien plus, elles ont entraîné de nouvelles tragédies humaines et de nouveaux foyers de tension. Jugez par vous-mêmes : les guerres, les conflits locaux et régionaux n’ont pas diminué. Monsieur Teltschik l’a mentionné d’une manière très délicate. Les victimes de ces conflits ne sont pas moins nombreuses, au contraire, elles sont bien plus nombreuses qu’auparavant.

Nous sommes en présence de l’emploi hypertrophié, sans aucune entrave, de la force – militaire – dans les affaires internationales, qui plonge le monde dans un abîme de conflits successifs. Par conséquent, aucun des conflits ne peut être réglé dans son ensemble. Et leur règlement politique devient également impossible.

Nous sommes témoins d’un mépris de plus en plus grand des principes fondamentaux du droit international. Bien plus, certaines normes et, en fait, presque tout le système du droit d’un seul État, avant tout, bien entendu, des États-Unis, a débordé de ses frontières nationales dans tous les domaines : dans l’économie, la politique et dans la sphère humanitaire, et est imposé à d’autres États. A qui cela peut-il convenir ?

Dans les affaires internationales, on se heurte de plus en plus souvent au désir de régler tel ou tel problème en s’inspirant de ce qu’on appelle l’opportunité politique, fondée sur la conjoncture politique.

Évidemment, cela est très dangereux, personne ne se sent plus en sécurité, je tiens à le souligner, parce que personne ne peut plus trouver refuge derrière le droit international. Évidemment, cette politique est le catalyseur de la course aux armements.

La domination du facteur force alimente inévitablement l’aspiration de certains pays à détenir des armes de destruction massive. Qui plus est, on a vu apparaître des menaces foncièrement nouvelles qui étaient connues auparavant, mais qui acquièrent aujourd’hui un caractère global, par exemple, le terrorisme.

Je suis certain qu’en ce moment crucial il faut repenser sérieusement l’architecture globale de la sécurité.

Il faut rechercher un équilibre raisonnable des intérêts de tous les acteurs du dialogue international. D’autant plus que le « paysage international » change très rapidement et substantiellement en raison du développement dynamique de toute une série d’États et de régions.

Mme la chancelière fédérale l’a déjà mentionné. Ainsi, le PIB commun de l’Inde et de la Chine en parité de pouvoir d’achat dépasse déjà celui des États-Unis. Le PIB des États du groupe BRIC – Brésil, Russie, Inde et Chine – évalué selon le même principe dépasse le PIB de l’Union européenne tout entière. Selon les experts, ce fossé va s’élargir dans un avenir prévisible.

Il ne fait pas de doute que le potentiel économique des nouveaux centres de la croissance mondiale sera inévitablement converti en influence politique, et la multipolarité se renforcera.

Le rôle de la diplomatie multilatérale s’accroît considérablement dans ce contexte. L’ouverture, la transparence et la prévisibilité en politique n’ont pas d’alternative raisonnable et l’emploi de la force doit effectivement être une ultime mesure, de même que la peine de mort dans les systèmes judiciaires de certains États.

Aujourd’hui, au contraire, nous observons une situation où des pays dans lesquels la peine de mort est interdite même à l’égard des assassins et d’autres dangereux criminels participent allégrement à des opérations militaires qu’il est difficile de considérer comme légitimes et qui provoquent la mort de centaines, voire de milliers de civils !

Une question se pose en même temps : devons-nous rester impassibles face à divers conflits intérieurs dans certains pays, aux actions des régimes autoritaires, des tyrans, à la prolifération des armes de destructions massive ? C’est le fond de la question posée à la chancelière fédérale par Monsieur Lieberman, notre vénérable collègue. Ai-je bien compris votre question (dit-il en s’adressant à Joseph Lieberman) ? Bien entendu, c’est une question importante ! Pouvons-nous assister impassiblement à ce qui se produit ? J’essaierai de répondre à votre question. Bien entendu, nous ne devons pas rester impassibles. Bien sûr que non.

Mais avons-nous les moyens de faire face à ces menaces ? Oui, nous les avons. Il suffit de se rappeler l’histoire récente. Le passage à la démocratie n’a-t-il pas été pacifique dans notre pays ? Le régime soviétique a subi une transformation pacifique, malgré la grande quantité d’armes, y compris nucléaires, dont il disposait ! Pourquoi donc faut-il bombarder et pilonner aujourd’hui à tout bout de champ ? Manquerions-nous de culture politique, de respect pour les valeurs démocratiques et le droit, en l’absence d’une menace d’extermination réciproque ?

Je suis certain que la Charte des Nations unies est l’unique mécanisme d’adoption de décisions sur l’emploi de la force en tant que dernier recours. Dans cet ordre d’idées, ou bien je n’ai pas compris ce qui vient d’être déclaré par notre collègue ministre italien de la Défense, ou bien il ne s’est pas exprimé clairement. En tout cas, j’ai entendu ce qui suit : l’usage de la force ne peut être légitime que si cette décision a été prise par l’OTAN, l’Union européenne ou l’ONU. S’il l’estime effectivement, alors nos points de vue sont différents. Ou bien j’ai mal entendu. L’usage de la force n’est légitime que sur la base d’un mandat des Nations unies. Il ne faut pas substituer l’OTAN et l’Union européenne à l’Organisation des Nations unies. Lorsque l’ONU réunira réellement les forces de la communauté internationale qui pourront réagir efficacement aux événements dans certains pays, lorsque nous nous débarrasserons du mépris du droit international, la situation pourra changer. Sinon, elle restera dans l’impasse et les lourdes erreurs se multiplieront. Il faut oeuvrer pour que le droit international soit universel aussi bien dans sa compréhension que dans l’application de ses normes.

Il ne faut pas oublier qu’en politique, le mode d’action démocratique suppose nécessairement une discussion et une élaboration minutieuse des décisions.

Mesdames et messieurs !

Le risque potentiel de déstabilisation des relations internationales tient également à l’absence évidente de progrès dans le domaine du désarmement.

La Russie se prononce pour la reprise du dialogue à ce sujet.

Il est très important d’appliquer les normes juridiques internationales en matière de désarmement, tout en poursuivant la réduction des armements nucléaires.

Nous avons convenu avec les États-Unis de ramener nos charges nucléaires équipant les vecteurs stratégiques à 1700 – 2 200 unités d’ici au 31 décembre 2012. La Russie a l’intention de respecter strictement ses engagements. Nous espérons que nos partenaires agiront en toute transparence, eux aussi, et ne garderont pas sous le coude quelques centaines de charges nucléaires pour les « mauvais jours ». Donc, si le nouveau ministre américain de la Défense annonce que les Etats-Unis se garderont de mettre leurs charges excédentaires en stock, ni de les dissimuler « sous un coussin » ou « sous une couverture », je vous demanderai de vous lever pour applaudir ses paroles. Ce serait une déclaration très importante.

La Russie respecte strictement le Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires et le régime multilatéral de contrôle de la technologie des missiles, et elle a l’intention de les respecter à l’avenir également. Les principes à la base de ces documents revêtent un caractère universel.

A cette occasion, je tiens à rappeler que dans les années 1980, l’URSS et les États-Unis ont signé un Traité sur l’élimination des missiles à moyenne et plus courte portée sans toutefois conférer de caractère universel à ce document.

A l’heure actuelle, toute une série de pays possèdent des missiles de cette classe : la République populaire démocratique de Corée, la République de Corée, l’Inde, l’Iran, le Pakistan, l’Etat d’Israël. De nombreux autres pays sont en train de concevoir ces systèmes et envisagent d’en doter leurs forces armées. Or, seuls les États-Unis d’Amérique et la Russie restent fidèles à leur engagement de ne pas construire ces armes.

Il est clair que dans ces conditions nous sommes obligés de veiller à assurer notre sécurité.

En même temps, il faut empêcher l’apparition de nouveaux types d’armes de pointe susceptibles de déstabiliser la situation. Je ne parle pas des mesures visant à prévenir la confrontation dans de nouveaux milieux, surtout dans l’Espace. On sait que les « guerres des étoles » ne relèvent plus de la fiction, mais de la réalité. Dès le milieu des années 1980, nos partenaires américains ont réussi à intercepter un de leurs satellites.

Selon la Russie, la militarisation de l’Espace est susceptible d’avoir des conséquences imprévisibles pour la communauté mondiale, conséquences qui ne seraient pas moins graves que l’avènement de l’ère nucléaire. C’est pour cela que nous avons maintes fois lancé des initiatives visant à prévenir le déploiement d’armes dans l’Espace.

Aujourd’hui, je tiens à vous dire que nous avons préparé un projet de Traité sur le non-déploiement d’armes dans l’Espace. D’ici peu, nous l’enverrons à nos partenaires en qualité de proposition officielle. Je propose de travailler ensemble sur ce document.

En ce qui concerne les projets prévoyant le déploiement en Europe d’éléments du système de défense antimissiles, ils ne manquent pas non plus de nous inquiéter. Qui a besoin d’une nouvelle relance – inévitable en l’occurrence – de la course aux armements ? Je doute fort que ce soient les Européens.

Aucun des pays dits « à problèmes » ne possède de missiles ayant une portée de l’ordre de 5000 à 8000 kilomètres et susceptibles de menacer l’Europe. Mieux, dans un avenir prévisible, leur apparition dans ces pays n’est pas envisageable. Je dirais même plus : une tentative de lancer un missile nord-coréen, par exemple, vers les États-Unis via l’Europe serait contraire aux lois de la balistique.

Profitant de mon séjour en Allemagne, je tiens à évoquer la crise que traverse le Traité sur les forces armées conventionnelles en Europe.

Signé en 1999, ce Traité était adapté à une nouvelle réalité géopolitique : le démantèlement du bloc de Varsovie. Sept ans se sont écoulés depuis, mais il n’a été ratifié que par quatre pays, dont la Fédération de Russie.

Les pays de l’OTAN ont ouvertement déclaré qu’ils ne ratifieraient pas le Traité, dont les dispositions relatives aux limitations dans la zone des « flancs » (déploiement sur les « flancs » d’un certain nombre de forces armées) tant que la Russie ne procéderait pas au retrait de ses bases de la Géorgie et de la Moldavie. Le retrait de nos troupes de la Géorgie est en cours et ce, à un rythme accéléré. Tout le monde sait que nous avons déjà réglé ces problèmes avec nos collègues géorgiens. Quant à la Moldavie, on y trouve pour le moment une formation de 1 500 militaires chargés de maintenir la paix et de protéger les entrepôts de munitions qui y subsistent depuis l’époque soviétique. Nous discutons en permanence de cette question avec Monsieur Solana : il connaît bien notre position. Nous sommes prêts à aller plus loin dans cette direction.

Mais que se passe-t-il pendant ce temps-là ? Eh bien, on voit apparaître en Bulgarie et en Roumanie des « bases américaines légères avancées » de 5000 militaires chacune. Il se trouve que l’OTAN rapproche ses forces avancées de nos frontières, tandis que nous – qui respectons strictement le Traité – ne réagissons pas à ces démarches.

Il est évident, je pense, que l’élargissement de l’OTAN n’a rien à voir avec la modernisation de l’alliance, ni avec la sécurité en Europe. Au contraire, c’est un facteur représentant une provocation sérieuse et abaissant le niveau de la confiance mutuelle. Nous sommes légitimement en droit de demander ouvertement contre qui cet élargissement est opéré. Que sont devenues les assurances données par nos partenaires occidentaux après la dissolution du Pacte de Varsovie ? Où sont ces assurances ? On l’a oublié. Néanmoins, je me permettrai de rappeler aux personnes présentes dans cette salle ce qui a été dit. Je tiens à citer des paroles tirées du discours de M. Werner, alors Secrétaire général de l’OTAN, prononcé à Bruxelles le 17 mais 1990 : « Que nous soyons prêts à ne pas déployer les troupes de l’OTAN à l’extérieur du territoire de la RFA, cela donne à l’Union soviétique des garanties sûres de sécurité ». Où sont aujourd’hui ces garanties ?

Les blocs de béton et les pierres du Mur de Berlin sont depuis longtemps des souvenirs. Mais il ne faut pas oublier que sa chute est devenue possible notamment grâce au choix historique de notre peuple – le peuple de Russie – en faveur de la démocratie et de la liberté, de l’ouverture et du partenariat sincère avec tous les membres de la grande famille européenne.

Or, maintenant, on s’efforce de nous imposer de nouvelles lignes de démarcation et de nouveaux murs. Même s’ils sont virtuels, ils ne manquent pas de diviser, de compartimenter notre continent. Faudra-t-il à nouveau des années et des décennies, une succession de plusieurs générations de responsables politiques pour démanteler ces murs ?

Mesdames, Messieurs !

Nous préconisons le renforcement du régime de non-prolifération. L’actuelle base juridique internationale permet de mettre au point des technologies de production de combustible nucléaire pour l’utiliser ensuite à des fins pacifiques. Et bon nombre d’Etats veulent, à juste titre, développer leur propre nucléaire civil en tant que base de leur indépendance énergétique. En même temps, nous comprenons que ces technologies peuvent se transformer rapidement en know-how pour la production de matériaux nucléaires militaires.

Cela suscite une grave tension internationale. La situation autour du programme nucléaire iranien en est un exemple éclatant. Si la communauté internationale n’élabore pas de solution raisonnable à ce conflit d’intérêts, le monde sera ébranlé, à l’avenir également, par ce genre de crises déstabilisatrices, car l’Iran n’est pas l’unique pays du seuil, et nous ne le savons que trop, nous et vous. Aussi, nous serons en permanence confrontés à la menace de prolifération des armes de destruction massive (ADM).

L’année dernière, la Russie a proposé de créer des centres d’enrichissement d’uranium multinationaux. Nous acceptons que de tels centres se créent non seulement en Russie, mais aussi dans d’autres pays où le nucléaire civil se développe sur une base légale. Les Etats cherchant à développer leur nucléaire civil pourraient recevoir du combustible, en participant directement au travail de ces centres, évidemment, sous le contrôle rigoureux de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA).

Or, les dernières initiatives du président des Etats-Unis, George W. Bush, sont à l’unisson de cette initiative russe. Je pense que la Russie et les États-Unis sont objectivement et également intéressés au durcissement du régime de non-prolifération des armes de destruction massive et de leurs vecteurs. Et ce sont justement nos deux pays, leaders pour leur potentiel nucléaire et balistique, qui doivent, eux aussi, devenir leaders de la mise au point de nouvelles mesures plus rigoureuses en matière de non-prolifération. La Russie est prête à effectuer un tel travail. Nous menons des consultations avec nos amis américains.

Somme toute, il doit y être question de la mise en place de tout un système de leviers politiques et de stimulants économiques qui n’incitent pas les États à créer leurs propres capacités en matière de cycle du combustible nucléaire, mais leur permettent de développer leur nucléaire civil, en renforçant ainsi leur potentiel énergétique.

A cette occasion, je tiens à parler plus en détail de la coopération énergétique internationale. Mme la chancelière fédérale en a parlé, elle aussi, bien que brièvement. Dans la sphère énergétique, la Russie s’oriente vers l’élaboration de principes de marché et de conditions transparentes qui soient les mêmes pour tous. Il est évident que le prix des hydrocarbures doit être établi par le marché et ne doit pas faire l’objet de spéculations politiques ni de pressions ou de chantages économiques.

Nous sommes ouverts à la coopération. Des compagnies étrangères participent à nos plus grands projets économiques. Selon différentes évaluations, jusqu’à 26 % de l’extraction de pétrole en Russie reviennent – réfléchissez bien à ce chiffre – jusqu’à 26 % de l’extraction de pétrole en Russie reviennent au capital étranger. Essayez donc de me citer un exemple de présence aussi large du business russe dans les branches clés de l’économie des États d’Occident. Il n’y en a pas !

Je tiens aussi à rappeler la proportion d’investissements arrivant en Russie et partant de Russie vers d’autres pays du monde. Ce rapport est à peu près de quinze pour un. Voilà un exemple éclatant de l’ouverture et de la stabilité de l’économie russe.

La sécurité économique est une sphère où tous doivent s’en tenir à des principes uniques. Nous sommes prêts à une concurrence loyale.

L’économie russe a de plus en plus de possibilités pour cela. Cette dynamique est objectivement évaluée par des experts et nos partenaires étrangers. Récemment, par exemple, la Russie a été mieux notée au sein de l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) : notre pays est passé notamment du groupe à risque 4 au groupe 3. Profitant de l’occasion, ici, aujourd’hui à Munich, je voudrais remercier tout particulièrement nos collègues allemands de leur concours à l’adoption de la décision évoquée.

Continuons. Comme vous le savez, le processus d’adhésion de la Russie à l’Organisation mondiale du Commerce (OMC) est entré dans sa phase finale. Je rappellerai qu’au cours des négociations longues et difficiles, nous avons plus d’une fois entendu des paroles sur la liberté d’expression, la liberté de commerce et des possibilités égales, mais seulement quand il s’agissait du marché russe.

Et encore un thème très important qui influe directement sur la sécurité globale. On parle beaucoup aujourd’hui de la lutte contre la pauvreté. Mais qu’est-ce qui se produit en réalité ? D’une part, des ressources financières – et souvent importantes – sont allouées à des programmes d’assistance aux pays les plus pauvres. Quoi qu’il en soit, et beaucoup le savent ici également, il n’est pas rare que les compagnies des pays donateurs eux-mêmes « les utilisent ». D’autre part, l’agriculture dans les pays industrialisés est toujours subventionnée, alors que l’accès des hautes technologies est limité pour d’autres.

Appelons donc les choses par leurs noms : il s’avère qu’une main distribue les « aides caritatives », alors que l’autre entretient l’arriération économique, mais récolte aussi des bénéfices. La tension sociale surgissant dans de telles régions dépressives se traduit inévitablement par la croissance du radicalisme et de l’extrémisme, tout en alimentant le terrorisme et les conflits locaux. Et si tout cela se produit de surcroît, par exemple, au Proche-Orient dans le contexte d’une vision aggravée du monde extérieur, en tant que monde injuste, une déstabilisation globale risque de se produire.

Il va sans dire que les principales puissances mondiales doivent voir cette menace et organiser, par conséquent, un système plus démocratique et plus équitable de rapports économiques qui donne à tous une chance et une possibilité de développement.

Intervenant à une conférence sur la sécurité, on ne peut pas, non plus, Mesdames et Messieurs, passer sous silence l’activité de l’Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE). L’OSCE a été créée pour examiner tous les aspects, je tiens à le souligner, tous les aspects de la sécurité, qu’il s’agisse des aspects politico-militaires, économiques ou humanitaires et ce, dans leurs rapports réciproques.

Mais que voyons-nous aujourd’hui en réalité ? Nous voyons que cet équilibre est manifestement perturbé. On essaie de transformer l’OSCE en instrument vulgaire au service des intérêts politiques extérieurs d’un seul pays ou d’un groupe de pays à l’égard d’autres États. Et c’est pour cette tâche, que l’on a aussi « monté de toutes pièces » l’appareil bureaucratique de l’OSCE qui n’est nullement lié aux États fondateurs. On a « monté de toutes pièces » pour cette tâche également les procédures d’adoption des décisions et d’utilisation des fameuses « organisations non gouvernementales (ONG) ». Formellement, il s’agit effectivement d’organisations indépendantes, mais financées rationnellement et, par conséquent, contrôlées.

Conformément aux documents fondateurs, dans la sphère humanitaire, l’OSCE est appelée à accorder aux pays membres, à leur demande, un concours en matière de respect des normes internationales dans le domaine des droits de l’homme. C’est une importante mission. Nous la soutenons. Mais cela ne signifie pas qu’on peut s’ingérer dans les affaires intérieures d’autres pays et encore moins tenter de leur dicter la manière dont ils doivent vivre et se développer.

Il est parfaitement évident qu’une telle ingérence ne contribue pas du tout à la maturation d’États authentiquement démocratiques. Par contre, elle les rend dépendants, avec comme conséquence l’instabilité sur les plans économique et politique.

Nous espérons que l’OSCE se guidera sur ses tâches immédiates et organisera ses relations avec des États souverains sur la base du respect, de la confiance et de la transparence.

Mesdames, Messieurs !

En conclusion, je voudrais retenir ceci. Nous entendons très souvent – et je les entends personnellement – les appels de nos partenaires, y compris nos partenaires européens, exhortant la Russie à jouer un rôle de plus en plus actif dans les affaires internationales.

Je me permettrai à cette occasion une petite remarque. Nous n’avons pas besoin d’être éperonnés ou stimulés. La Russie a une histoire millénaire, et pratiquement elle a toujours eu le privilège de pratiquer une politique extérieure indépendante.

Nous n’avons pas l’intention aujourd’hui non plus de faillir à cette tradition. En même temps, nous voyons que le monde a changé et nous évaluons avec réalisme nos propres possibilités et notre propre potentiel. Et évidemment nous voudrions aussi avoir affaire à des partenaires sérieux et tout aussi indépendants avec lesquels nous pourrions travailler à l’édification d’un monde plus démocratique et plus équitable, tout en y garantissant la sécurité et la prospérité non seulement des élites, mais de tous.

Je vous remercie de votre attention.

Source : Ria Novosti.

Nous vous proposons cet article afin d'élargir votre champ de réflexion. Cela ne signifie pas forcément que nous approuvions la vision développée ici. Dans tous les cas, notre responsabilité s'arrête aux propos que nous reportons ici. [Lire plus]Nous ne sommes nullement engagés par les propos que l'auteur aurait pu tenir par ailleurs - et encore moins par ceux qu'il pourrait tenir dans le futur. Merci cependant de nous signaler par le formulaire de contact toute information concernant l'auteur qui pourrait nuire à sa réputation. 

Commentaire recommandé

HELLEBORA // 14.01.2016 à 01h31

Et pendant ce temps-là, France Culture ne trouve rien de mieux à faire que d »alimenter la Poutinophobie en se basant sur un film d’une certaine Anastasia Kirilenko de Radio free europe, très pro Kiev. Absolument aucun recul ni aucune remarque mettant en perspective, bref, le journalisme au rabais et du voilà-ce-que-vous-devez-penser, en voulez-vous, en voilà. http://www.franceculture.fr/2016-01-13-poutine-fonctionnaire-mafieux

17 réactions et commentaires

  • HELLEBORA // 14.01.2016 à 01h31

    Et pendant ce temps-là, France Culture ne trouve rien de mieux à faire que d »alimenter la Poutinophobie en se basant sur un film d’une certaine Anastasia Kirilenko de Radio free europe, très pro Kiev. Absolument aucun recul ni aucune remarque mettant en perspective, bref, le journalisme au rabais et du voilà-ce-que-vous-devez-penser, en voulez-vous, en voilà. http://www.franceculture.fr/2016-01-13-poutine-fonctionnaire-mafieux

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    • fouineur // 14.01.2016 à 02h40

      J’ai entendu sur France Culture hier une émission sur la Chine avec parmi les invités Ursula Gauthier et la même remarque me vient à l’esprit : absence hallucinante de recul, indigence des argumentaires à charge, pseudos débats entre invités triés sur le volet masquant mal une propagande anti-chinoise primaire, un art de la tromperie consommé. Ça corrobore d’ailleurs tout à fait l’article de ce site sur U. Gauthier.

        +39

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    • Bruno // 14.01.2016 à 04h33

      La radio television publique aura probablement voulu complaire a son maitre E. Valls pour lequel « Expliquer, c’est déjà vouloir un peu excuser ».

      Cette declaration hallucinante de Valls se situe en droite ligne des « quand j entends parler de culture, je sorts mon revolver » d’un certain H. Göring.

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      • lvzor // 14.01.2016 à 12h55

         » “Expliquer, c’est déjà vouloir un peu excuser”.
        Cette declaration hallucinante de Valls … »

        De tout autre que Valls cette déclaration serait hallucinante. Pour ma part, je pense qu’il a fait un gros effort pour y inclure : « un peu » .

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    • tocquelin // 14.01.2016 à 06h57

      qui ose encore écouter France culture, une vraie Radio propagande payée grassement par nos impots

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    • Tonton poupou // 14.01.2016 à 09h01

      Il est vrai que quelquefois sur France culture concernant le sujet qui nous intéresse, je ne sais pas exactement ce qu’ils cultivent ……….. Mais il y a indéniablement une odeur « d’engrais naturel » !!!!!
      N’est ce pas ?

        +18

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    • Lt Anderson // 14.01.2016 à 10h05

      Sur Télé Matin (France 2) William Leymergie et son équipe sont à vomir question poutinophobie et russohpobie.

        +14

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    • Nerouev // 14.01.2016 à 19h19

      Un comble pour cette radio, la Culture faisant partie de ce qui nous lie le plus avec la Russie que ce soit en littérature ou les ballets (Noureev/Opéra, Maius Petipa/Bolshoi), etc…

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    • HELLEBORA // 21.01.2016 à 00h15

      Il faut dire que le journaliste de France Culture est un grand connaisseur des pays de l’est : en 2006, il a commis un bouquin sur l’Ukraine qui illustre sa grande perspicacité quant au devenir de ce pays… http://www1.rfi.fr/actufr/articles/073/article_41455.asp

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  • Patrick Luder // 14.01.2016 à 07h49

    Merci à l’Allemagne pour ce rapprochement avec l’Europe de l’Est ;o)

    Non mentionné, mais je pense que ce qui froisse le plus les USA, ce sont les prises d’indépendance de pays vis à vis de la suprématie des Etats-Unis : indépendance énergétique – monétaire – économique – judiciaire – politique …

      +14

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  • valles // 14.01.2016 à 09h20

    « La Russie a une histoire millénaire, et pratiquement elle a toujours eu le privilège de pratiquer une politique extérieure indépendante. »

    Heuresement qu’il reste des pays assez grand pour matter le prépuber étasunien et sa démocratie d’adolescent hystérique défoncé au capital de shyntèse.

      +30

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  • Balthazar // 14.01.2016 à 09h21

    C’est quand même dingue, avec ce genre de discours prononcé par un Homme d’Etat, le déni de mes collègues.
    Bon déjà, ils refusent de lire les articles que je leur propose pour élargir leur horizon. Ça vient du net, c’est du complot, de la propagande. Si ca se trouve, avec les socialopes fascistes au pouvoir, ils vont se sentir l’obligation de me dénoncer au procureur.
    Ensuite, ils m’expliquent sans rire qu’étant « bien informés », ils détectent très vite ce genre de stratagème.
    Ces gens là ont mon âge cela va de 30 à 45 ans. Ils sont lobotomisés.
    La génération d’après, je n’en parle même pas, ils ne décollent pas le nez de leur « smartphone » et s’intéressent à ce qui fait le buzz ( Justin machin, Miley Chose, Lady blabla).
    Ah oui, sinon pour l’équipe du site : je trouve bizarre qu’à peu près tous les 15 jours, LCP nous diffuse « Russie : au cœur du goulag moderne « .

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    • bruno // 14.01.2016 à 18h09

      vous avez remarqué la même chose que moi…le nez dans leur smartphone et le formatage de LCP avec « Russie au coeur du goulag moderne ».
      il n’ y a plus rien à espérer de nos médias…un désastre informationnel.

        +12

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  • Chris // 14.01.2016 à 12h52

    La Russie en 2016 au croisement.
    La Russie entre en 2016 inquiète, mais espère le meilleur. Selon le centre de sondage Levada, les Russes sont 55 % à juger l’année écoulée plus difficile pour eux et leurs familles que la précédente (contre 39 % en 2014). Et ils sont 46 % à espérer que 2016 sera meilleure que 2015.
    http://www.lecourrierderussie.com/2016/01/russie-en-2016/
    « La Russie doit choisir entre s’effondrer ou se relever sur de nouvelles bases – et elle doit faire ce choix aujourd’hui même. »

      +6

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    • anne jordan // 15.01.2016 à 18h03

      qui est l’auteur de l’article du Courrier ???
      ce qu’elle écrit est contredit par la plupart des analyses lues au cours de ces dernières années :  » les Russes avides de biens de consommation , incapables de produire eux mêmes , avides de possessions bling bling à l’étranger etc ..  » Vraiment ?
      J’aimerais l’avis des russophones et connaisseurs de la Russie d’AUJOURD HUI , pour éclairer ces propos !
      Même Georges Nivat * , dont je viens de terminer  » Les 3 âges russes  » , et qui déteste Russie Unie décrit la satisfaction des Russes DE TOUS MILIEUX , leur sursaut patriotique et leur volonté de se priver sans amertume pour sortir de cette crise imposée .
      *slaviste , historien et traducteur .
      Il m’a permis de découvrir d’innombrables auteurs russes contemporains dont JAMAIS F.CUL. ni autre média ne rend compte , làa aussi , signe d’une scandaleuse partialité .

        +1

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  • Astatruc // 14.01.2016 à 14h02

    Il me semble qu’une des grandes qualité de la Russie soit son anticipation.
    Elle parle aujourd’hui de se soustraire en partie à sa dépendance financière aux matières premières, et de miser sur ses autres richesses et innovations afin de garder une sécurité, cela est très sage.
    Elle voit le danger de loin et semble avoir toujours un train d’avance.
    C’est certainement parce qu’il y a des gens, là-bas, qui réfléchissent ensemble au bien de la Russie et des Russes.
    Qu’est-ce que j’aimerai avoir ça ici…

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  • Andrae // 14.01.2016 à 18h03

    ! Fantaisie! 🙂 2032.

    Les USA ont acquis plusieurs nouveaux protectorats, qui occupent une position quasi similaire à un Etat USA, mais sans les droits pleins. Comme p. ex. le Puerto Rico aujourd’hui.

    Le Benelux, les Pays-Bas, la France on rejoint les USA. Après l’effondrement de l’UE, les USA ont ‘sauvé les meubles,’ se sont résignés à controller qu’une partie.

    La Grande Bretagne occupe une position intermédiaire, elle joue sur tous les tableaux.

    Le Sud (Espagne, Portugal, Italie, Grèce, etc.) a fait scission et se débrouille comme il peut.

    l’Allemagne contrôle l’Est de l’Europe. La Russie est intacte et collabore avec tous.

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