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14.janvier.201614.1.2016 // Les Crises

Poutine : la division de l’Europe subsiste, le mur s’est simplement déplacé vers l’Est

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Il est bon face aux journalistes, le bougre…

Source : Russia Today France, 11-01-2016

Dans une interview accordée au quotidien allemand Bild, le président russe Vladimir Poutine a évoqués des sujets d’actualité, parmi lesquels le rôle de l’OTAN dans le monde, la crise ukrainienne et la situation économique de la Russie.

Bild : Monsieur le président, nous venons de marquer le 25ème anniversaire de la fin de la Guerre froide. L’année dernière, nous avons été témoin d’un grand nombre de guerres et de crises partout dans le monde, quelque chose qui ne s’est pas produit depuis des années. Qu’est-ce qui ne va pas ?

Vladimir Poutine (V.P.) : Vous avez justement commencé par la question clé. Nous avons fait tout faux dès le départ. On n’est pas parvenus à résoudre la division de l’Europe : il y a 25 ans, le mur du Berlin est tombé mais la division de l’Europe n’a pas été surmontée, un mur invisible s’est simplement déplacé vers l’Est. Cela a créé une base pour des reproches mutuels, pour des malentendus et des crises à venir. Beaucoup de gens, y compris en République fédérale [d’Allemagne] critiquent mon discours bien connu de la Conférence sur la sécurité de Munich [OB : à lire ici]. Mais qu’est-ce qu’il y avait d’inhabituel dans ce que j’ai dit ?

Après la chute du mur de Berlin, on disait que l’OTAN n’allait pas s’élargir à l’Est. D’après mes souvenirs, le secrétaire général de l’OTAN de l’époque, le citoyen de la République fédérale Manfred Woerner l’a dit. A propos, certains politiciens allemands de cette époque ont tiré la sonnette d’alarme et ont proposé leurs solutions, par exemple, Egon Bahr.

Vous savez, avant de rencontrer les journalistes allemands, naturellement, j’ai pensé que de toute manière nous allions aborder le sujet que vous venez d’évoquer. Ainsi, j’ai pris des retranscriptions archivées des conversations de cette époque (1990) entre les dirigeants soviétiques et certains hommes politiques allemands, dont M. Bahr. Elles n’ont jamais été publiées.

Bild : Ce sont des interviews ?

V.P. : Non, ce sont des discussions de travail les hommes politiques allemands, Genscher, Kohl, Bahr et les dirigeants soviétiques (M. Gorbatchev, M. Falin qui était à l’époque me semble-t-il, à la tête du département international du Comité central du Parti communiste. Elles n’ont jamais été rendues publiques. Et vous, ainsi que vos lecteurs, serez les premiers à découvrir ces conversations de 1990.

L’Europe ne devait pas rejoindre l’OTAN

Regardez ce qu’a dit M. Bahr : «Si en réunifiant l’Allemagne, nous ne prenons pas des mesures décisives pour surmonter la division de l’Europe en deux blocs hostiles, la suite des événements peut prendre une tournure défavorable au point que l’URSS sera vouée à l’isolement international». Cela a été dit le 26 juin 1990.

Donc, M. Bahr a fait des propositions concrètes. Il parlait de la nécessité de la création d’une alliance nouvelle au centre de l’Europe. L’Europe ne devait pas rejoindre l’OTAN. Toute l’Europe centrale, avec ou sans l’Allemagne de l’Est, aurait dû constituer une alliance séparée, avec la participation à la fois de l’URSS et des Etats-Unis.

Et ensuite, il dit :«L’OTAN en tant qu’organisation, ou du moins ses structure militaires ne doivent pas s’élargir pour inclure l’Europe Centrale».

A cette époque-là, il était déjà le patriarche de la politique européenne, il avait sa propre vision de l’avenir de l’Europe et il disait à ses collègues soviétiques : «Si vous n’êtes pas d’accord avec ça, mais que vous êtes au contraire d’accord avec l’élargissement de l’OTAN et si l’URSS l’accepte, alors je ne viendrai plus à Moscou».

Vous voyez, c’était un homme très intelligent. Il avait vu le sens profond de cela. Il était convaincu qu’il fallait radicalement changer de format, abandonner l’époque de la Guerre froide. Mais, on n’a rien fait.

Bild : Est-il revenu à Moscou par la suite ?

V.P. : Je ne sais pas. Cette conversation a eu lieu le 27 février 1990. C’est l’enregistrement de la conversation entre M. Falin qui représentait l’Union soviétique et M. Bahr, ainsi que M. Voigt qui représentaient les politiciens allemands.

Les autres pays ont le droit […] d’agir d’une façon qu’ils jugent appropriée en termes de sécurité globale

Que s’est-il donc réellement passé ? Il s’est produit ce dont M. Bahr nous avait averti. Il avait prévenu que la structure militaire, l’Organisation du traité de l’Atlantique nord, ne devait pas s’étendre à l’Est. Que quelque chose de commun, qui unifie la totalité de l’Europe devait être créé. Rien de cela n’est arrivé ; ce contre quoi il nous avait mis en garde s’est réalisé : l’OTAN a commencé à se déplacer vers l’Est et s’est élargie.

On a entendu mille fois le mantra des hommes politiques américains et européens qui dit : «Chaque pays a le droit de choisir ses propres dispositions en matière de sécurité». Oui, on sait cela. C’est vrai. Mais, il est vrai aussi que les autres pays ont le droit de décider d’élargir, ou non, leur propre organisation, d’agir d’une façon qu’ils jugent appropriée en termes de sécurité globale. Les membres principaux de l’OTAN auraient pu dire :«Nous sommes heureux que vous désiriez nous rejoindre, mais nous n’allons pas élargir notre organisation, on voit l’avenir de l’Europe autrement».

A chaque fois qu’il devenait un obstacle, l’ONU était immédiatement qualifiée d’obsolète

Au cours des 20-25 dernières années, surtout après la chute de l’Union soviétique, lorsque le deuxième centre de gravité du monde a disparu, il y avait le désir de profiter pleinement de sa présence unique au sommet de la gloire, de la force et de la prospérité mondiales. Il n’y avait absolument pas de désir de se tourner soit vers le droit international ou vers la charte des Nations unies. A chaque fois qu’il devenait un obstacle, l’ONU était immédiatement qualifiée d’obsolète.

En dehors de l’élargissement de l’OTAN à l’Est, le système de défense anti-missile est devenu un problème en termes de sécurité. Tout cela est développé en Europe au prétexte de répondre à la menace nucléaire iranienne.

En 2009, l’actuel président des Etats-Unis Barack Obama a déclaré que si la menace nucléaire iranienne cessait d’exister, il n’y aurait pas de raison pour de mettre en place ce système de bouclier anti-missile ; cette raison aurait disparue. Cependant, l’accord avec l’Iran [sur son programme nucléaire] a été signé. On étudie à présent la levée des sanctions, tout est sous le contrôle de l’Agence internationale de l’énergie atomique ; les premières cargaisons d’uranium ont déjà été acheminées sur le territoire russe pour y être traitées, mais le développement du système de bouclier anti-missile se poursuit. Des accords bilatéraux ont été signés avec la Turquie, la Roumanie, la Pologne et l’Espagne. Les forces navales qui doivent opérer dans le cadre de la défense antimissile sont déployés en Espagne. Une zone de positionnement a déjà été créée en Roumanie et une autre sera créée en Pologne avant 2018 ; un radar est en train d’être installé en Turquie.

Nous nous sommes fortement opposés aux développement en cours, par exemple, en Irak, en Libye ou dans d’autres pays. Nous avons dit : «Ne faîtes pas cela, n’allez pas là-bas et ne faîtes pas d’erreur ». Personne ne nous a écoutés ! Au contraire, ils ont pensé que nous prenions une position anti-occidentale, une attitude hostile envers l’Occident. Et à présent, lorsque vous avez des centaines de milliers, déjà un millions de réfugiés, pensez-vous que notre position était anti-occidentale ou pro-occidentale ?

Bild : D’après ce que j’ai compris, vous avez fait un résumé des erreurs commises par l’Occident à l’égard de votre pays. Pensez-vous que la Russie de son côté a commis des erreurs au cours de ces 25 dernières années ?

V.P. : Oui, elle a fait des erreurs. Nous n’avons pas réussi à faire valoir nos intérêts nationaux, alors que nous aurions dû le faire dès le départ. Le monde entier aurait alors être plus équilibré.

En Allemagne, les médias se trouvent sous une forte influence étrangère

Bild : Ce que vous venez de dire, est-ce que cela signifie que depuis 1990-1991, après la chute de l’Union soviétique et toutes les années qui ont suivi, la Russie a échoué à affirmer clairement ses intérêts nationaux ?

V.P. : Absolument.

Bild : Nous savons que vous avez une attitude particulière à l’égard de l’Allemagne. Il y a dix ans, dans une interview que vous nous aviez accordée à l’occasion du 60ème anniversaire de la fin de la Deuxième Guerre mondiale vous aviez déclaré : «La Russie et l’Allemagne n’ont jamais été aussi proche l’une de l’autre qu’à présent». A votre avis, que reste-t-il aujourd’hui de cette proximité ?

V.P. : Nos relations sont basées, principalement, sur l’attirance réciproque de nos peuples.

Bild : Donc, rien n’a changé à cet égard ?

V.P. : Je ne pense pas. Malgré toutes les tentatives (opérées par vous et vos collègues) de bouleverser nos relations en utilisant les mass médias et une rhétorique antirusse, je crois que vous n’êtes pas parvenu à le faire dans les proportions que vous souhaitiez. Bien sûr, je ne parle pas de vous en personne. Je me réfère aux médias en général, y compris les médias allemands. En Allemagne, les médias se trouvent sous une forte influence étrangère, d’abord et principalement celle qui vient de l’autre côté de l’Atlantique.

Vous avez dit que j’ai fait un résumé de tout ce que nous percevons comme des erreurs faites par l’Occident. C’était loin d’être exhaustif, je n’ai mentionné que quelques points parmi les plus importants. Après l’effondrement de l’Union soviétique, des processus tout aussi néfastes ont émergés à l’intérieur de la Russie elle-même. Ils comprenaient la chute de la production industrielle, l’effondrement du système social, le séparatisme et l’assaut le plus évident du terrorisme international.

Le terrorisme international était également utilisé comme un moyen de combattre la Russie

Bien évidemment, nous sommes responsables, nous devons blâmer personne d’autre que nous. Mais en même temps, c’était un fait évident à nos yeux, que le terrorisme international était également utilisé comme un moyen de combattre la Russie, alors que tout le monde fermait les yeux sur ce fait ou fournissait un soutien aux terroristes (je fais référence au soutien politique, informationnel, financier ou même armé, dans certains cas, fourni à ceux qui luttait contre l’Etat russe). Véritablement, nous avons réalisé à ce moment-là que les discussions et les intérêts géopolitiques étaient deux chose complétement différentes.

En ce qui concerne les relations russo-allemandes, en effet, elles ont atteint un niveau excellent en 2005, et auraient continuer à se développer avec succès par la suite. Le montant des échanges entre nos deux pays avait augmenté et dépassait 80 milliards de dollars.

En Allemagne, un très grand nombre d’emplois ont été créés grâce à la coopération russo-allemande. Ensemble, nous avons essayé d’empêcher des développements négatifs au Moyen-Orient, plus particulièrement en Irak.

Nous avons pris des mesures importantes pour approfondir notre coopération dans le domaine de l’énergie. De nombreux entrepreneurs allemands ont ouvert des entreprises en Russie et des milliers d’entreprises ont été créées. Les échanges entre nos citoyens se sont développés, de même que les contacts humanitaires. Le forum de dialogue public de Saint-Pétersbourg a également été créé à cette époque.

Nous surmonterons les difficultés que nous rencontrons aujourd’hui

Comme je l’ai dit, le montant de échanges avoisinait 83-85 milliards de dollars et il s’est réduit de moitié dans les premiers mois de 2015. Je crois que pour l’année entière, il s’établira aux environ de 40 milliards, la moitié de ce qu’il représentait. Cependant, nous préservons nos relations, la chancelière et moi nous voyons régulièrement à différentes occasions. Je crois que je l’ai rencontrée sept fois et me suis entretenu au téléphone avec elle 20 fois en 2015. Nous célébrons réciproquement l’Année de la langue et de la littérature russe en Allemagne et l’Année de la langue et de la littérature allemande en Russie. Cette année doit être celle des échanges de jeunes. Cela veut dire que les relations se développent, grâce à Dieu, et j’espère qu’elles continueront à se développer. Nous surmonterons les difficultés que nous rencontrons aujourd’hui.

Cependant, nos relations se poursuivent. Nous nous rencontrons régulièrement avec la chancelière lors des événements. Je crois qu’on s’est rencontrés sept fois l’année dernière, on a discuté 20 fois par téléphone avec elle. Nous organisons des années croisées de la littérature et de la langue allemande et respectivement, de la langue russe en Allemagne et en Russie. Cette année, on envisage d’organiser une année d’échanges entre des jeunes. Cela veut dire que les relations se développent, Dieu merci. J’espère qu’elles continueront à se développer. Nous surmonterons les difficultés auxquelles nous faisons face aujourd’hui.

Je n’ai jamais changé. D’abord, je me sens toujours jeune aujourd’hui

Bild : Si je vous ai bien compris, l’OTAN aurait dû dire à l’époque aux Etats de l’Europe de l’Est qu’elle ne les accepterait pas en tant que membre. Pensez-vous que l’OTAN aurait-pu survivre dans ce cas ?

V.P. : Bien sûr.

Bild : Mais cela a été établi dans la Charte de l’OTAN.

V.P. : Mais qui écrit cette charte ? Des gens. Est-ce que c’est écrit dans la Charte que l’OTAN doit accepter tous ceux qui veulent en faire partie ? Non. Il faut des critères, des conditions. S’il y avait eu une volonté politique, s’ils l’avaient voulu, ils auraient pu faire quelque chose. Ils n’ont tout simplement pas voulu le faire. Ils ont voulu régner.

Alors ils se sont assis sur le trône. Et ensuite ? Ensuite, les crises dont nous discutons maintenant sont arrivées. S’ils avaient suivi les conseils de ce vieil allemand intelligent, Monsieur Egon Bahr, leur avait donné, ils auraient créé quelque chose de nouveau qui aurait unifié l’Europe et empêché ces crises. La situation aurait été différente, il y aurait eu d’autres problèmes. Peut-être qu’ils ne seraient pas aussi aigus, vous voyez ?

Bild : Il existe une théorie qu’il y a deux Poutines, le premier était jeune, avant 2007, il avait montré sa solidarité avec les Américains, Gerhard Schröder [l’ex-chancelier allemand] était son ami, et puis, à compter de 2007, un autre Poutine est apparu. En 2000, vous avez dit : «Il ne doit pas y avoir de confrontations en Europe, nous devons tout entreprendre pour les surmonter». Et à l’heure actuelle, nous sommes dans une confrontation de ce type.

J’ai une question directe à vous poser, quand est-ce qu’on aura l’ancien Poutine ?

V.P. : Je n’ai jamais changé. D’abord, je me sens toujours jeune aujourd’hui. J’étais et je reste l’ami de Gerhard Schröder. Rien n’a changé.

En ce qui concerne la façon à procéder face à des problèmes tels que la lutte contre le terrorisme, elle n’a pas changé non plus. Oui, à l’époque, le 11 septembre, j’étais le premier à téléphoner au président Bush et je lui ai exprimé ma solidarité. Nous étions prêts à tout faire pour lutter ensemble contre le terrorisme. Il n’y pas si longtemps, après les attentats terroristes ont eu lieu à Paris, j’ai appelé le président français de la même façon, avant de le rencontrer.

Si, à l’époque, ils avaient écouté Gerhard Schröder, Jacques Chirac et moi-même, on n’aurait probablement pas eu les attentats terroristes à Paris, parce qu’il n’y aurait pas eu un tel sursaut du terrorisme sur les territoire de l’Irak, de la Libye et d’autres pays du Moyen-Orient.

Nous n’avons pas fait la guerre, nous n’avons pas non plus occupé quiconque

Nous sommes face à des menaces communes et tous, nous désirons toujours que tous les pays, en Europe et dans le reste du monde, unissent leurs efforts pour lutter contre ces menaces et nous nous battons toujours pour cela. Les problèmes communs sont nombreux, il n’y a pas que le terrorisme ; il y a aussi la criminalité, le trafic d’humains, la protection de l’environnement et beaucoup d’autres défis. Mais cela ne signifie pas que nous devons à chaque fois être d’accord avec tout le monde, sur ces questions ou sur d’autres questions. Si quelqu’un n’est pas d’accord avec notre position, il pourrait trouver une meilleure option que de chaque fois nous présenter comme un ennemi. Ne vaudrait-il pas mieux nous écouter, réfléchir à ce que nous disons, se mettre d’accord sur quelque chose et chercher une solution commune ? C’est que j’ai dit lors du 70ème anniversaire de l’ONU à New York.

Bild : Je voudrais dire qu’aujourd’hui les défis de la lutte contre le terrorisme islamiste sont si aigus qu’ils pourraient réunir la Russie et l’Occident, mais le problème de la Crimée surgit. Est-ce que la Crimée vaut la peine de mettre en jeu la coopération avec l’Occident ?

V.P. : Que voulez-vous dire par le mot «la Crimée» ?

Bild : La redéfinition des frontières.

V.P. : Et pour moi, cela signifie 2,5 millions de personnes. Ce sont eux qui ont eu peur du coup ; soyons francs, ils ont eu peur du coup d’Etat en Ukraine. Et après le coup à Kiev – car ce n’était rien d’autre qu’un coup d’Etat, peu importe la façon dont les forces des nationalistes extrémistes, les forces qui sont arrivées au pouvoir à l’époque, et qui y sont restées, ont essayé de maquiller tout ça – ils ont commencé à menacer ouvertement la population, à menacer les Russes et les russophones habitant en Ukraine, et notamment en Crimée, parce que la concentration de Russes et de russophones y est plus élevée que dans d’autres parties de l’Ukraine.

Le Kosovo a déclaré son indépendance, et le monde entier l’a acceptée

Qu’est-ce-que nous avons fait ? Nous n’avons pas fait la guerre, nous n’avons pas non plus occupé quiconque, il n’y pas eu de fusillade, personne n’a été tué pendant les événements de Crimée. Pas une seule personne ! Nous n’avons utilisé les forces armées que pour empêcher plus de 20 000 militaires ukrainiens stationnés là-bas d’interférer la libre expression de la volonté des résidents de la Crimée. La population s’est rendue au référendum, a exprimé sa voix. Elle a choisi de faire partie de la Russie.

J’ai une question : qu’est-ce que c’est la démocratie ? La démocratie, c’est la volonté du peuple, les gens se sont prononcés pour la vie qu’ils voulaient mener. Pour moi, le territoire et les frontières ne sont pas aussi importants que le destin de la population.

Bild : Mais les frontières sont une composante de l’ordre politique européen. Vous aviez dit auparavant que c’est très important, notamment dans le cadre de l’élargissement de l’OTAN.

V.P. : Il est important de toujours respecter le droit international. Dans le cas de Crimée, le droit international n’a pas été violé. Conformément à la Charte des Nations Unis, chaque nation dispose du droit à l’autodétermination. En ce qui concerne le Kosovo, la Cour internationale de l’ONU a défini qu’on pouvait ignorer l’opinion du pouvoir central lorsqu’il était question de souveraineté. Si vous êtes un média sérieux, honnête avec vos lecteurs, retrouvez dans les archives la prise de position du représentant allemand auprès de la Cour internationale de justice et citez là. Prenez la lettre qui, je crois a été rédigée par le département d’Etat américain ou l’intervention du représentant britannique. Trouvez-les et lisez ce qui y est écrit. Le Kosovo a déclaré son indépendance, et le monde entier l’a acceptée. Savez-vous comment cela s’est passé dans les faits ?

Bild : Après la guerre ?

V.P. Non, par une décision du Parlement. Ils n’y même pas eu de référendum.

Que s’est-il passé en Crimée ? Premièrement, le Parlement criméen a été élu en 2010, à cette époque la Crimée faisait partie de l’Ukraine. Ce que je vais dire maintenant est extrêmement important. Le Parlement élu alors que la Crimée appartenait à l’Ukraine s’est réuni, a voté l’indépendance et organisé un référendum. Et lors de ce référendum, les citoyens ont voté pour la réunification avec la Russie. De plus, comme vous l’avez correctement signalé, les événements au Kosovo ont eu lieu après plusieurs années de guerre et une intervention de facto des pays de l’OTAN, après le bombardement de la Yougoslavie et des frappes de missile contre Belgrade.

Les Russes ressentent dans leur cœur et comprennent très bien avec leur esprit ce qu’il se passe

Maintenant je veux vous demander : si les Kosovars au Kosovo disposent du droit à l’autodétermination, pourquoi les habitants de la Crimée n’auraient-ils pas ce même droit ? Si nous voulons que les relations entre la Russie, nos alliés, nos voisins en Europe et dans le reste du monde se développent de manière positive et constructive, il faut qu’au moins une condition soit observée : nous devons nous respecter les uns les autres, respecter nos intérêts et obéir aux mêmes règles plutôt que de les changer constamment en fonction d’intérêts particuliers.

Vous m’avez demandé si j’étais, oui ou non un ami. Les relations entre Etats sont un peu différentes de celles qui existent entre les personnes : Je ne suis pas un ami, ni une fiancée ni un serviteur, je suis le président de la Fédération de Russie. Soit 146 millions de personnes qui ont leurs intérêts propres et je dois les protéger. Nous sommes prêts à le faire sans confrontation, nous sommes prêt à chercher des compromis, mais, bien sûr, sur la base du droit international qui doit être compris par tous de la même façon.

Bild : Si, comme vous le dites, il n’y a pas eu de violation du droit international en Crimée, alors comment pouvez-vous expliquer aux Russes qu’à cause de cela, l’Occident, à l’initiative d’Angela Merkel, imposé des sanctions contre la Russie et dont le peuple souffre actuellement ?

V.P. Vous savez, les Russes ressentent dans leur cœur et comprennent très bien avec leur esprit ce qu’il se passe. Napoléon a dit un jour que la justice était l’incarnation de Dieu sur la Terre. Dans ce sens, la réunification de la Crimée et de la Russie est une décision juste.

En ce qui concerne la réaction de nos partenaires occidentaux, je crois qu’elle était erronée et ne visait pas à soutenir l’Ukraine mais à limiter l’accroissement des capacités de la Russie. Je crois qu’il n’aurait pas fallu faire ça et c’est l’erreur principale ; au contraire, il faut utiliser les aptitudes de chacun pour atteindre une croissance mutuelle, répondre ensemble à nos problèmes communs.

Vous avez évoqué les sanctions. A mon avis, c’était une décision imprudent et préjudiciable. J’ai dit que le volume de nos échanges avec l’Allemagne était de l’ordre de 83-85 milliards de dollars et que la création de milliers d’emplois en Allemagne avait résulté de ce travail commun. Quelles sont les limites auxquelles nous sommes confrontés ? Ce n’est pas la pire situation que nous ayons traversée mais cela pénalise notre économie, sans aucun doute puisque cela restreint notre accès aux marchés financiers internationaux.

Le plus douloureux dans la situation actuelle, d’abord pour notre économie, ce sont les dommages causés par la chute des prix de nos biens d’exportation traditionnels. Mais l’une et l’autre conséquence ont des effets positifs. Lorsque les prix du pétrole sont hauts, il nous est très difficile de résister à dépenser les revenus du pétrole pour couvrir les dépenses courantes. Je crois que le déficit non-pétrolier s’est accru à un niveau très dangereux. Nous sommes à présent obligés de le réduire. Et c’est sain…

Bild : Quid du déficit budgétaire ?

V.P. Nous faisons une séparation. Il y a le déficit total et ensuite les revenus hors pétrole et gaz. Le déficit total est assez faible. Mais si on déduit les rentrées générées par les ventes de pétrole et de gaz, alors on obtient un déficit trop important. La baisse précisément de ces rentrées oblige à assainir l’économie. C’est le premier point.

Deuxièmement, on peut tout acheter avec des pétrodollars. Et lorsque les revenus qu’ils génèrent sont élevés, alors le développement n’est plus stimulé, surtout dans le domaine des hautes technologies. On constate actuellement un recul du PIB de 3,8%, une baisse de la production industrielle de 3,3%, une progression de l’inflation de 12,7%. C’est beaucoup, mais en même temps, la balance de notre commerce extérieur reste positive, et pour la première fois depuis de nombreuses années, on a connu une augmentation du volume des exportations de produits à haute valeur ajoutée. C’est une tendance très positive pour l’économie intérieure.

Le niveau de nos réserves reste très élevé, la Banque centrale dispose de réserves atteignant 340 milliards de dollars en or et en devises. Si je ne me trompe pas, ces dernières dépassent 300 milliards. Il y a encore deux fonds de réserve du gouvernement de la Fédération de Russie qui s’élèvent chacun à de 70 ou 80 milliards, 70 pour l’un et 80 pour l’autre. Nous considérons que nous nous dirigeons vers une stabilisation et une croissance économique. Nous avons pris toute une série de mesures, y compris ce qu’on appelle la «substitution aux importations», ce qui se traduit par des investissements dans le domaine des hautes technologies.

Bild : Vous avez fréquemment discuté de la question des sanctions, ainsi que de la Crimée, avec Angela Merkel. La comprenez-vous ? Lui faîtes-vous confiance ?

V.P. Je suis certain qu’elle est une personne très sincère. Elle doit travailler à l’intérieur d’un cadre précis mais je n’ai aucun doute sur la sincérité des efforts qu’elle déploie pour trouver des solutions, y compris concernant la situation dans le sud-est de l’Ukraine.

Vous avez parlé des sanctions. Tout le monde dit qu’il faut absolument mettre en œuvre les accords de Minsk et qu’ensuite, la question des sanctions sera réexaminée. Croyez-moi, cela commence à présent à ressembler au théâtre de l’absurde, car tout ce qui doit être fait d’essentiel au regard de la mise en œuvre des accords de Minsk est de la responsabilité des autorités ukrainiennes actuelles. Il est impossible de demander à Moscou de faire quelque chose que Kiev doit faire. Par exemple, la question essentielle, clé dans le processus de règlement est politique dans sa nature et une réforme constitutionnelle se trouve en son centre. C’est le point 11 des accords de Minsk. Il dit expressément qu’une réforme de la Constitution doit être menée à bien, mais Moscou ne peut prendre de telles décisions !

Comment peut-on demander à Moscou de faire ce qui doit découler de décisions de nos collègues à Kiev ?

Regardez, tout est prévu : l’Ukraine doit mener à bien une réforme constitutionnelle qui doit entrer en vigueur avant la fin de l’année 2015. L’année 2015 s’est terminée.

Bild : La réforme constitutionnelle doit être menée après l’arrêt de toutes les hostilités militaires. C’est ce que dit ce point ?

V.P. Non. Il ne dit pas cela

Regardez, je vous donne la version anglaise. Qu’est-ce qui est écrit ? Point 9, rétablissement du contrôle complet sur la frontière nationale par le gouvernement ukrainien, sur la base du droit ukrainienne basé sur la réforme constitutionnelle de fin 2015, pour autant que le point 11 ait été réalisé, ce qui implique une réforme constitutionnelle.

Donc, une réforme constitutionnelle et des processus politiques doivent être mis en œuvre en premier lieu, et puis après, sur la base de ces processus, la création d’une atmosphère de confiance et la finalisation de tous les processus, y compris, la fermeture de la frontière. Je crois que nos partenaires européens, la chancelière allemande et le président français, devraient examiner ces problèmes d’un peu plus près.

Bild : Vous pensez que ce n’est pas le cas ?

V.P. Je crois qu’ils ont beaucoup de problèmes qui leur sont propres. Mais, si on répondre à ce problème, alors il faut l’examiner. Par exemple, il est écrit ici que les modifications de la Constitution doivent se faire sur une base permanente.

Le gouvernement ukrainien a promulgué une loi sur le statut spécial de ces territoires, une loi qui avait été adoptée précédemment, avec des provisions transitoires. Cette loi qu’ils ont introduite dans la Constitution n’a été adoptée que pour une durée de trois ans. Deux années se sont déjà écoulées. Lorsque nous nous sommes rencontrés à Paris, la chancelière allemande comme le président français étaient d’avis que cette loi devait être modifiée et incluse dans la Constitution de manière permanente. Et le président français et la chancelière allemande l’ont confirmé. Mais, la version actuelle de la Constitution n’a pas été approuvée et la loi n’est pas devenue permanente.

Comment peut-on demander à Moscou de faire ce qui doit découler de décisions de nos collègues à Kiev ?


Résumé de la 2e partie (version intégrale en anglais ici)

«Nous soutenons l’armée de Bachar el-Assad de même que l’opposition armée», a souligné le dirigeant russe dans une grande interview au quotidien allemand Bild. «Certains d’entre eux l’ont admis publiquement, d’autres préfèrent le taire, mais le travail est en cours».

D’après le président, «des centaines, des milliers de combattants armés luttent contre Daesh». «Nous coordonnons nos opérations avec eux et soutenons leurs offensives par des frappes aériennes dans plusieurs secteurs de la ligne de front», a dit Vladimir Poutine.

Les médias occidentaux ont plusieurs fois critiqué la Russie en affirmant que ses avions ne soutiendraient que les forces d’Assad en Syrie et se concentreraient leurs attaques contre l’opposition syrienne plutôt que contre Daesh.

«Ils répandent des mensonges», a répondu Vladimir Poutine, répondant à une question concernant ces accusations. Malgré l’existence de preuves démontrant ce qui se passe au sol, ceux qui critiquent la Russie «préfèrent l’ignorer».

«Les vidéos confirmant cette version sont apparues même avant que nos pilotes aient commencé leur opération antiterroriste. Cela peut être confirmé», a noté le dirigeant.

Mais, au contraire, «ces fausses preuves» de frappes russes présumées sur les civils «continuent de circuler», a ajouté Vladimir Poutine.

«Si l’on considère que des “oléoducs“ qui consistent en milliers de camions citernes sont des cibles civiles, on pourrait avoir l’impression que nos pilotes visent ces objets, mais tout le monde les bombarde, y compris les Américains, les Français et les autres», selon le président russe.

En abordant les objectifs de la Russie dans ce conflit, Poutine a répété que le premier but de Moscou était d’éviter le vide du pouvoir en Syrie, qui pourrait aboutir à la dévastation de ce pays, comme cela est arrivé en Libye après la mort de Kadhafi.

«Je peux vous dire exactement ce que nous ne voulons pas : la répétition du scénario libyen ou irakien en Syrie», a martelé le chef de l’Etat russe pour qui la Syrie doit opérer une restructuration de son gouvernement sur la base d’une nouvelle constitution.

«C’est la seule façon d’arriver à la stabilité, à la sécurité et de créer des conditions pour la croissance économique et la prospérité future, de sorte que les Syriens puissent vivre dans leurs propres maisons au lieu de fuir vers l’Europe», a ajouté le dirigeant russe.

Sur les tensions entre la Russie et l’OTAN : «Si nous ne sommes pas les bienvenus, cela ne nous dérange pas»

L’interview du chef de l’Etat russe a également porté sur les perspectives de la reprise de la coopération entre la Russie, le G8 et l’OTAN. Les deux groupes ont coupé leurs contacts avec Moscou depuis la crise en Ukraine.

«Ce n’est pas la Russie qui a interrompu la coopération à travers le format G8 ou le conseil Russie-OTAN. Nous sommes prêts à coopérer avec tout le monde s’il y a un problème qui nécessite une discussion», a fait remarquer Vladimir Poutine. Néanmoins, la Russie n’aspire pas à revenir au sein de ces organisations par tous les moyens, a souligné le président.

«Si nous ne sommes pas des partenaires bienvenus, cela ne nous dérange pas», a-t-il déclaré.

Les relations entre Moscou et l’Alliance se sont détériorées depuis l’incident avec le SU-24 russe abattu par la Turquie, dont le pilote a été tué par des rebelles soutenus par Ankara. Immédiatement après l’attaque, Ankara a convoqué une réunion d’urgence des membres de l’OTAN.

«Au lieu d’essayer de nous fournir une explication pour le crime de guerre qu’ils ont commis, pour avoir abattu notre avion de combat qui visait des terroristes, le gouvernement turc s’est précipité chez l’OTAN pour y chercher sa protection, ce qui est bizarre et, de mon point de vue, humiliant pour la Turquie», a estimé le dirigeant russe.

Vladimir Poutine a exprimé l’espoir que de tels incidents ne provoqueront pas «d’hostilités de grande envergure», en soulignant que la Russie entend «défendre sa sécurité par tous les moyens qu’elle possède» au cas où celle-ci était menacée.

Sur les ambitions de la Russie : «Nous ne prétendons pas au rôle de superpuissance»

Vladimir Poutine a également commenté la position de la Russie sur la scène internationale, en notant que son opinion était différente de celle du président américain Barack Obama qui l’a qualifiée de «pouvoir régional». Le président russe a cependant ajouté que son pays n’aspire pas à devenir une «superpuissance».

«Nous ne prétendons pas au rôle de superpuissance. Ce rôle est extrêmement coûteux et dénué de sens», a précisé le président russe, rappelant que la Russie était la «sixième économie mondiale».

Auparavant, concernant le sommet nucléaire à La Haye en mars 2015, Barack Obama avait estimé que la Russie était «un pouvoir régional qui menace certains de ses voisins».

Tout en admettant que chacun peut avoir sa propre opinion, Vladimir Poutine a remarqué que la remarque de son homologue américain était assez vague.

«En affirmant que la Russie est un pouvoir régional, il faut d’abord définir de quelle région il s’agit», a déclaré le dirigeant russe, en notant que le vaste territoire de la Russie s’étend de l’Europe à la Chine et au Japon, jusqu’à ses frontières maritimes avec les Etats-Unis et le Canada «à travers l’océan Arctique».

«Je crois que des spéculations concernant d’autres pays, des tentatives d’en parler irrévérencieusement sont en fait des tentatives de prouver par contraste son propre exceptionnalisme», a estimé le président russe.

Source : Russia Today France, 11-01-2016

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Commentaire recommandé

bluetonga // 14.01.2016 à 07h22

Qu’ajouter..? Un chef d’Etat qui parle juste et clair, intelligent et déterminé « Je ne suis pas un ami, ni une fiancée ni un serviteur, je suis le président de la Fédération de Russie. Soit 146 millions de personnes qui ont leurs intérêts propres et je dois les protéger. « . A comparer aux guignols de notre côté et leur wishful thinking incantatoire (cf. l’état de l’union selon Obama, entièrement cousu de fil blanc, amer paradoxe). Plus les Européens auront accès à ce genre de discours, d’information, moins ils se laisseront leurrer et manipuler par leurs propres dirigeants. Et qui sait, ça leur donnera peut-être des envies? On doit aussi en avoir, des comme ça, non? Ou alors notre version de la démocratie (clientéliste) et de la poursuite du bonheur (consumériste) auront définitivement obscurci nos sens.

31 réactions et commentaires

  • intégral // 14.01.2016 à 06h28

    L’entretien n’est pas reproduit en entier :

    sans parler des trois dernières questions, un peu anecdotiques il est vrai, que cite la page française de Russia Today France, il y a toute une deuxième partie, que l’on trouve en anglais sur le site officiel de la Présidence russe ( = http://en.kremlin.ru/events/president/news/51155 =), où il est question

    — du G7/G8
    — des possibilités de rétablir une coopération, si ce n’est avec le G8, peut-être avec l’Otan
    — de la Turquie
    — de la Syrie
    — de Bachar el-Assad
    — de l’Arabie saoudite et de l’Iran
    — des critiques sur la situation des droits de l’homme en Russie qui pourraient surgir à l’occasion de la coupe du monde de football de 2018

      +16

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  • Boubanka46 // 14.01.2016 à 06h46

    Poutine s’en sort bien pour 2 raisons. C’est un dirigeant conservateur autoritaire mais assez démocrate loin de la caricature en Hitler propagée par nos média. Et surtout il a raison sur le fond. L’EU, les USA, L’OTAN agissent au nom de la morale et de la démocratie. Mais en réalité, ils mènent une politique impérialiste pour défendre des intérêts économiques et militaires. Et ceci, quitte à faire des alliances contre natures qui favorisent l’éclosion d’états terroristes ou mafieux.

      +62

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  • bluetonga // 14.01.2016 à 07h22

    Qu’ajouter..? Un chef d’Etat qui parle juste et clair, intelligent et déterminé « Je ne suis pas un ami, ni une fiancée ni un serviteur, je suis le président de la Fédération de Russie. Soit 146 millions de personnes qui ont leurs intérêts propres et je dois les protéger. « . A comparer aux guignols de notre côté et leur wishful thinking incantatoire (cf. l’état de l’union selon Obama, entièrement cousu de fil blanc, amer paradoxe). Plus les Européens auront accès à ce genre de discours, d’information, moins ils se laisseront leurrer et manipuler par leurs propres dirigeants. Et qui sait, ça leur donnera peut-être des envies? On doit aussi en avoir, des comme ça, non? Ou alors notre version de la démocratie (clientéliste) et de la poursuite du bonheur (consumériste) auront définitivement obscurci nos sens.

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    • Balthazar // 14.01.2016 à 09h40

      Pour accentuer votre remarque :
      Que penser des larmes de crocodile de Oblabla, qui en vient à tirer la larmichette de journalistes du mass merdia , bouleversés par son intervention (le sujet était la limitation des armes à feu) ?
      Ça me rappelle un peu le discours des précédents Guignols dirigeant la plus grande nation que la Terre ait connue sur le thème  » No kid left behind « .

        +18

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      • Spectre // 14.01.2016 à 12h50

        On attend avec impatience la vidéo où Obama versera une petite larme sur le sort des enfants irakiens, syriens, lybiens, …

          +17

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  • Nerouiev // 14.01.2016 à 07h38

    Merci OB car après l’avoir suivie à la télé russe sans comprendre vraiment, je l’ai cherchée en français et la voici.
    Poutine, un Président qui connaît tout aussi bien en politique intérieure qu »en géopolitique. Le plus frappant est le grand respect qu »il a pour ses homologues de tous bords. Pour ce qui concerne la Crimée, à part une guerre contre le bien-être de ses habitants, le problème des sanctions semble éternel ; pas la moindre approche internationale pour en voir la fin alors qu »elle est définitivement russe aujourd’hui : pont et autonomie énergétique.
    Le seul vrai problème c’est toujours et encore la volonté d’un monde unipolaire sous domination US, ce qu’ ils croyaient avoir définitivement gagné en 1991 avec le dépeçage en règle de la Russie.
    Remarquable ce redressement aussi rapide dans un monde totalement changé, qui se permet des armements aussi sophistiqués, de vendre des moteurs de fusée à leurs faiseurs de guerre et de résister aux sanctions.
    Leur langue reste un obstacle sérieux même aujourd’hui pour plus de communication. Le livre de Yvan Blot « La Russie de Poutine » est remarquable et fat bien comprendre cette union de la Russie avec son Président, un monde un peu oublié chez nous.

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    • francois marquet // 14.01.2016 à 09h53

      Comme disait un de mes clients russes: « il faudrait élever une statue à Georges Bush au centre de Moscou! », c’est lui qui a fait passer le pétrole de 20 à 150 dollars le baril en re-attaquant l’IraK en 2003, ce qui a permis le redressement russe.
      C’est très ironique: le désir hégémonique des USA de domination des réserves du moyen-orient à permis le redressement russe…les américains pensaient être accueillis avec des fleurs à Bagdad, le plan mal ficelé a échoué: https://www.monde-diplomatique.fr/2013/03/SERENI/48845. Coté russe, la faiblesse de la Russie de l’époque et le profil pro-occidental de Poutine leur laissait penser qu’ils en viendraient facilement à bout. Là aussi erreur d’analyse.
      Poutine, nationaliste, n’a pas laissé couler son pays, et malgré les erreurs de sa politique qu’il souligne dans l’interview avec Bild, notamment d’avoir profité sans efforts de la rente pétrolière, l’état s’est reconstruit. Les russes peuvent être optimistes: la Fédération bénéficie d’une certaine cohésion malgré les 85 éléments qui la composent, la natalité remonte, elle dispose d’atouts exceptionnels en eau douce, terres arables, énergies fossiles et minerais. Une certaine naïveté a disparu, tant sur l’argent facile que la bienveillance de l’occident. Les sanctions ne peuvent qu’unir le pays et renforcer son indépendance…

        +45

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  • LBSSO // 14.01.2016 à 08h06

    Les relations entre l’Allemagne et la Russie : quelques propos tenus qui n’ont pas été repris en France par nos grands media au sujet de la crise ukrainienne .

    -Propos du Vice Chancelier allemand Gabriel ,Ministre SPD de l’Economie (automne 2015) .
    «Si nous considérons le passé, l’an 2000, lorsque l’Allemagne et la Russie avaient d’excellentes relations, il est très difficile de comprendre pourquoi le développement de nos deux pays est allé dans des directions totalement différentes.
    Je pense que la situation entourant l’Ukraine est très probablement un symptôme plutôt que la cause des problèmes qui ont surgi. […]
    Et je pense que c’est une immense occasion de surmonter le conflit, en particulier parce qu’il y a des parties concernées, en Europe et aux États-Unis, qui bénéficient davantage de la poursuite de ce conflit plutôt que de sa résolution. Donc nous devons tout faire et utiliser toutes les possibilités pour dépasser ce conflit.»

    -Les propos de Juncker ,proche de Gabriel ,Président de la Commission (Octobre 2015) .
    «Nous devons faire des efforts dans le sens de relations concrètes avec la Russie. Ce n’est pas sexy [sic], mais cela doit se faire, nous ne pouvons pas continuer comme ça. […] La Russie doit être traitée correctement. […]  »

    Donc,en résumé « il y a des parties concernées, en Europe et aux États-Unis, qui bénéficient davantage de la poursuite de ce conflit plutôt que de sa résolution » or « ’ la Russie doit être traitée correctement. » d’après le Vice Chancelier et le Président de la Commission !

    Avec dossier Ukrainien il s’agit donc bien de casser le leadership allemand , d’isoler la Russie et d’affranchir l’Europe de sa dépendance énergétique russe (cf lien avec affaire syrienne). En outre ,ces faits montrent que l’Allemagne (malgré son attitude envers la Grèce ) n’est pas le cheval de Troie des USA.La géopolitique est plus complexe.

      +15

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  • DUGUESCLIN // 14.01.2016 à 08h17

    Le camp atlantico-otano-américano-oligarchique inverse la charge.
    Si un chef d’état lui tend la main, lui propose la paix, l’amitié, le respect mutuel, il est traité comme le pire ennemi. Comme un « étranger » dangereux à son monde et qui en remet en cause la conception.
    Ce camp est convaincu que tout s’achète, que le bonheur est lié à la satisfaction des désirs indissociable du pouvoir de l’argent? Cette illusion de bonheur, ce sentiment illusoire de puissance qui fait croire qu’on peut tout dominer fait perdre à ce camp toute considération de l’autre qui n’est réduit qu’à un produit négociable et achetable. Pour ce camp le monde est un « deal ».
    Ce qui n’est pas achetable, non négociable, n’est pas humain pour ce camp, c’est l’ennemi suspect qui cache des désirs secrets, qui est diabolique.
    Ceux qui croient que le bonheur dépend d’autres valeurs, dont celle de la paix, de l’amitié et du respect, sont des gens dangereux qui cachent des ambitions secrètes, il ne peut en être autrement dans la conception du monde de ce camp, si on n’est pas achetable.
    On parle souvent de choc des civilisations, mais il est là et peut-être surtout là.
    L’UE, soumise à une culture qui n’est pas la sienne, passe à côté des vraies valeurs de l’Europe. Elle se fait ennemi de la vraie Europe dont la Russie, comme un îlot de résistance, est la plus grande puissance, qui reste attachée aux valeurs de paix et de respect.

      +44

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    • Nerouev // 14.01.2016 à 10h40

      C’est exact, en plein dans le consumérisme et loin de tout ce qui nous grandit. On dirait, mais je n’ai pas le recul suffisant, que les médias français sont les pires pour défendre sans aucune analyse les bienfaits d’un tel comportement. On dirait presque que c’est pour contrer une Nation plus proche de la Russie qu’il n’y paraît. L’amitié franco-russe reste solide malgré tout et encore récemment le pilote fils de Pierre Clostermann s’est rendu dans le Donbass pour constater et .. rapporter :
      http://fr.sputniknews.com/international/20160113/1020909466/situation-dans-le-donbass-selon-un-responsable-francais.html

        +16

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  • Nerouev // 14.01.2016 à 08h47

    Rien à voir avec l’interview de Elkkabach en juin 2014 où, malgré la demande de Poutine, une partie avait été ôtée. Il fallait surtout noter le ton dominateur et accusateur des Français assez imbuvable.

      +34

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    • Nerouev // 14.01.2016 à 16h25

      J’ai oublié de dire qu’à l’époque OB nous avait heureusement retrouvé et publié la partie manquante.

        +8

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  • Max // 14.01.2016 à 09h19

    Encore une fois article très intéressant et qui confirme certaines analyses.
    Imaginons un instant, que les occidentaux eusse été moins cons, la Russie serait devenu un larbin de l’occident, l’OTAN s’étendrait jusqu’à la frontière chinoise, il n’y aurait pas de route de la soie, les voie maritime du détroit de Malacca et le verrou de Balabac seraient verrouillé et la Chine etouffé.
    http://www.defense.gouv.fr/irsem/publications/lettre-de-l-irsem/les-lettres-de-l-irsem-2012-2013/2013-lettre-de-l-irsem/lettre-de-l-irsem-n-2-2013/enjeux-avis-de-conflit-en-mer-de-chine-meridionale/le-verrou-de-balabac-philippines-un-nouveau-point-strategique-en-mer-de-chine-meridionale
    La Russie a été sauvée d’elle-même et malgré elle par le cynisme et les mensonges de l’OTAN, la Russie peut remercier l’OTAN.

      +9

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    • francois marquet // 14.01.2016 à 10h23

      Oui, si les occidentaux avaient réussi a placer un khodorkovsky, un Yatseniuk ou un Poroshenko à Moscou en 99, il n’y aurait plus de Russie aujourd’hui. La Russie sauvée par Bush et l’aventure Irakienne? voir mon post plus haut.
      Je recherche l’interview d’une américaine qui travaillait à St Petersburg quand Vladimir Poutine était adjoint au maire. Elle disait en substance: il n’a pas d’avenir politique, pas assez d’ambition personnelle, elle avait beaucoup aimé travailler avec lui…

        +14

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      • Ratchadamri // 15.01.2016 à 11h28

        Merci pour ce lien, cet article est très intéressant.

          +0

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  • Olposoch // 14.01.2016 à 10h51

    Compte rendu de cette itw livré aux auditeurs du service public à une heure de grande écoute, par le journalisme de référence:
    http://www.franceinter.fr/emission-ledito-la-poutinolatrie-par-arnaud-leparmentier
    (attention c’est du léger…)

      +8

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  • Vénus // 14.01.2016 à 10h56

    Bonjour à tous,
    je suis russophone donc j’ai écouté l’interview en VO. Je voudrais juste relever une connotation particulière dans cette phrase de Poutine sur 146 millions de Russes. Lorsqu’il disait cela, il parlait vraiment comme un père de famille qui dirait:  » Attendez, j’ai 146 millions de bouches à nourrir, je ne peux pas me permettre de les abandonner ». Cela me fait penser à cette idée que chaque pays est comme une famille et son président se doit d’être un bon père de famille. Lorsque vous avez des soucis familiaux, vous vous efforcerez de les résoudre pour le bien de vos enfants. Par exemple, dans l’histoire des réfigiés, mon coeur me dit qu’il faut accueillir ces gens qui fuient la guerre car c’est inhumain de les laisser périr. Mais un bon père de famille (=president) devrait aussi prendre en consideration les intérêts de SES PROPRES ENFANTS et ne pas les abandonner. Au contraire, il devrait les rassurerer avant tout, expliquer la situation et répondre à leurs besoins . Lorsqu’un couple est au bord du divorce (le peuple français est au bord du divorce avec son président), n’allez-vous pas d’abord résoudre votre problème de couple et tout faire pour restaurer le climat de confiance avec votre epoux ou épouse. Nous ne ressentons pas cela chez le Président Hollande, il est en train de dire à ses enfants: ‘ Taisez-vous, j’ai rien à vous donner, vous êtes un problème pour moi, je dois d’abord aider mes voisins ou le syndic ». Ou à son épouse (=la France): « Écoute, je te trompe avec notre voisine qui es beaucoup plus riche que toi (=USA), tu le sais et tu dois le subir sans broncher et m’accueillir tous les soirs dans notre lit conjugal ». Voilà toute la différence, Poutine est un mari fidèle de la nation ou un bon père de famille, c’est tout. Il a aussi compris que tous ses enfants ont des caractères différents (= croyances religieuses, goûts politiques), il va tout faire pour ne pas provoquer de querelles mais les unir autour des valeurs communes pour tous (l’amour, le respect, l’egalité de tous). Lorsqu’une famille unie vit des difficultés financières (=crise économique), le père va tout faire pour donner le nécessaire à tous ses enfants même s’ils doivent se serrer la ceinture le temps de crise. Le grand courage de père de la nation Poutine c’est aussi de ne pas haïr ses voisins jaloux, mais les respecter et même partager avec les plus ingrats ses biens (=le gaz russe livré à une ville ukrainienne récemment). Bonne journée.

      +37

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    • Nerouev // 14.01.2016 à 12h21

      Effectivement, il ne fait pas de spectacle, il s’appuie sur la Tradition, celle qui a construit les hommes dans leurs bons rapports et les propulse plus loin. Rien à voir avec la décadence Occidentale à laquelle on nous pousse, en fait pour le seul bonheur de 400 familles avares de leur richesses et qui ont failli tout nous rafler.

        +12

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      • Vénus // 14.01.2016 à 14h12

        Lorsque j’était plus jeune, ma mère m’avait raconté qu’elle avait pleuré lorsque Brejnev etait mort. J’étais très étonnée, je comprenais pas pourquoi elle pleurait ce dirigeant? Elle m’avait dit parce que tout le monde pleurait (c’était une autre époque) … Aujourd’hui je suis moi-même une mère de famille et je suis persuadée que je vais pleurer à la mort de Poutine. Je ne sais pas qui va arriver au pouvoir après lui, quelqu’un de bien ou même meilleur ou un dirigeant pro-libéral ou au contraire, autoritaire. Je remercie vraiment Dieu, car quoi qu’on dise, il n’était pas du tout évident qu’il arrive au pouvoir en 1999… Je crois vraiment que Dieu nous donne des hommes d’état comme lui ou Charles de Gaulle si le peuple le demande sincèrement. Dans un film « President’ je crois, il était dit que de plus en plus de Russes prient Dieu pour la santé de Poutine. Dans l’église orthodoxe, vous écrivez les noms de vos proches sur un papier qui vous transmettez à l’évêque après pour la prière, donc de plus en plus souvent, en fin de liste figure « Président Poutine ». Les Russes sont reconnaissants…

          +12

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      • Nerouev // 14.01.2016 à 18h58

        Pour moi Poutine a eu le temps, et peut-être grâce aux circonstances actuelles, de réconcilier dans son âme la sainte Russie et bâtir une constitution parfaitement adaptée. La tradition qui fait partie de tout cela est également un gage d’avenir et je pense qu’il a construit aussi sa succession. Regardez la qualité des gens qui l’entourent, rien à voir avec ce que l’on peut voir chez nous.

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        Alerter
  • christian gedeon // 14.01.2016 à 11h10

    Il est bon,très bon…mais je suppose que quand il dit ,nous n’avons jamais envahi personne,il fait référence à l’époque russe et pas soviétique. Quoiqu’il en soit,il est bien dommage que cette interview ne rappelle pas le rôle majeur,voire essentiel,qu’a joué l’ex URSS dans la mise à mort de la bête nazie… pour le reste,et notamment pour le MO,ses paroles sont d’or,et tellement vraies.les neocons alliés aux golfiques et à Israël ont fait de cette région une incontrôlable pétaudière,et libéré(sic!) des haines anciennes,qui sont les pires. M. Poutine est un homme réaliste qui a fait son beurre de l’expérience de terrain acquise quand il était kgbiste,puis dans l’ombre d’Eltsine qu’il a conduit sans effusion de sang vers la porte de sortie,très intelligemment. Et surtout il se revendique et il est patriote,russe et a endossé les habits d’un Homme d’Etat,race en voie de disparition. Quand il dit haut et fort qu’il défend les frontières russes et européennes aussi,à travers son engagement en Syrie,il dit vrai. la meilleure preuve en est que depuis cet engagement,les US et autres neocons,ne voulant pas lui abandonner l’Irak,commencent à agir là-bas. La proposition d’aide à l’Irak et la menace du gouvernement irakien de l’accepter ont porté leurs fruits…je ne sais pas si c’est un joueur d’échecs,mais il est certainement maître dans l’art du billard à multiples bandes.L’art avec lequel il a « refroidi  » le front ukrainien,en dépit de toutes les provocations,est simplement remarquable. C’est un coup de maître qui force l’admiration.Et quelles que soient les manoeuvres,notamment économiques,des neocons pour le déstabiliser et réduire à néant l’économie russe,il fait très fort en parlant vrai à son peule,avec des accents churchilliens,en annonçant de la sueur ,des larmes et du sang avec la réduction des revenus annoncée…beaucoup misent sur une « révolte  » des russes compte tenu de l’aggravation de leurs conditions de vie. C’est bien mal connaître la résilience russe,et l’attachement viscéral de ce peuple à la mère partie…sans compter que la baisse des prix du pétrole et dérivés commence à se retourner contre ses initiateurs,qui ont conçu cette arme,supposément létale contre la Russie.Erreur fatale,comme on disait aux débuts de l’informatique…la Russie est beaucoup plus capable de résister à la déstabilisation induite par cette baisse que les économies virtuelles occidentales…la preuve en est que le Dow Jones commence à accuser furieusement les conséquences de cette baise(j’ai mis un seul s à bon escient),qui met en péril pratiquement tous les fameux « produits dérivés « (censément disparus,tu parles Charles ),ce qui risqe d’entraîner un collapsus généralisé des places boursières…alors,je me marre,parce que l’arroseur risque d’être sérieusement arrosé…mais comme d’hab,les US tireront leur épingle du jeu…alors que les « européens « et assimilés paieront la note… quand je dis je me marre,c’est une façon de parler bien sûr… Bravo Poutine,mais bravo les Russes aussi… parce que Poutine n’est qu’une émanation de la Russie « éternelle « …

      +32

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  • adrien // 14.01.2016 à 11h51

    Pour l’influence étrangère citée sur les médias allemands, rappel de cette itw du journaliste Udo Ulfkotte (nov. 2014 ) https://www.youtube.com/watch?v=lr8650BQ4aw
    L’Allemagne, dispositif essentiel pour les E.U. et l’Otan avec par exemple Darmstadt, centre d’écoute de la NSA, ou Ramstein, station relai satellite pour les drones « opérant » en Orient….

    Dans son discours de ce 13 janvier http://www.rfi.fr/ameriques/20160113-discours-etat-union-obama-veut-rassurer-americains Obama vient de rappeler ce qu’est l’exceptionnalisme étasunien : Quand il y a des problèmes dans le monde, les gens ne se tournent pas vers Pékin ou Moscou …dernier exemple en date : la Syrie !
    « L’Amérique est la nation la plus puissante de la Terre, un point c’est tout. Et quel que soit le problème dans le monde, les gens ne se tournent pas vers Pékin ou Moscou, c’est nous qu’ils appellent ! Aujourd’hui, nous sommes moins menacés par des  » empires du mal  » que par des Etats en faillite. » …

      +10

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  • Michel Ickx // 14.01.2016 à 12h10

    Si nous évitons le pire, guerre OTAN -Fédération de Russie, il faudra tout de même reconnaître un jour que ce Blog et tous ceux qui y contribuent auront eu le mérite de présenter des faits sciemment escamotés par nos presstitudes.

    Ceci vaut particulièrement pour son créateur, mais aussi pour ceux qui, parlant le Russe ou l’Ukrainien, l’alimentent journellement de sources utiles. Il en va de même pour les lecteurs habituels qui apportent des liens et des commentaires variés et le plus souvent très pertinents.

    Son succès croissant semble bien montrer que de plus en plus de visiteurs à la recherche d’informations contradictoires avec la propagande officielle ne partagent pas ou plus cette haine irrationnelle d’un peuple majeurement européen, si non par sa géographie, du moins par sa grande culture et son histoire.

    On peut trembler en pensant que Madame Clinton pourrait bien être la prochaine présidente des Etats-Unis. Lorsqu’elle n’hésite pas à comparer le président Poutine à Hitler je ne peu m’empêcher de comparer la qualité des discours et cette interview du président de la Fédération de Russie avec les discours et les délires violents du Führer.

    Le président Kennedy, un des derniers hommes d’état de notre histoire récente, n’aurait jamais commis une telle bavure diplomatique et cela démontre à quel point la grande nation qu’ont été les USA est tombée dans le lamentable show hollywoodien des Clinton, Mitch, McCain et autres Trumps engagés dans la médiocre surenchère électorale dirigée exclusivement à leur audience interne.

      +22

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  • naz // 14.01.2016 à 14h03

    En ce qui nous concerne, il est grand temps de sortir de l’ère  » young leaders »; un gaulliste convaincu suffirait, c’est dire!
    Ne nous parviennent pas beaucoup d’entrevues de gouvernants de ce type; nous avons eu Chavez, dans un tout autre style, et certains gouvernants de l’Amérique du Sud, seulement, eux, ne nous concernent pas aussi directement.
    Est-ce à dire que la Russie n’est pas occidentale, de n’avoir pas nos mollesses mensongères, notre ego démesuré, notre nostalgie coloniale,etc?

      +7

    Alerter
  • Gabriel RABHI // 14.01.2016 à 14h44

    Merci pour la traduction Olivier !

    Poutine est juste limpide… et en même temps complètement déprimant, quand on voit les bouffons qu’on a, et qui sont nécessaires à la domination des diverses oligarchies et de Washington.

    Pauvres de nous !

      +10

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  • SebCbien75 // 14.01.2016 à 15h28

    En complément, en vidéo les meilleurs extraits de la partie 1…:

    C’est ici: https://www.youtube.com/watch?v=aC2RIdof8lY

    Pour ce qui est de la 2ème partie, le texte étant en Anglais sur le site officiel du ministère russe, une petite traduction collaborative via FRAMAPAD peut être très utile… 🙂

      +5

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  • Vénus // 14.01.2016 à 19h39

    La modération devrait supprimer le commentaire ci dessus vu que le fil de la conversation a été supprimé, mais je comprends… 🙂

      +1

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  • philbrasov // 14.01.2016 à 19h54

    La Russie c’est quoi?
    une frontière de la Norvège, au Canada, en passant par l’Iran, la chine les USA et le Japon.
    Qui contrôle la Russie, ses trésors minéraux, et sa position géo stratégique contrôle le monde….
    ne cherchons pas ailleurs la querelle actuelle…
    Le fantasme US est de démanteler cette Russie.
    C’est la survie même des USA et de son US $ qui en dépend…

      +9

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  • Andrae // 14.01.2016 à 20h27

    Le Parlement élu alors que la Crimée appartenait à l’Ukraine s’est réuni, a voté l’indépendance et organisé un référendum. Et lors de ce référendum, les citoyens ont voté pour la réunification avec la Russie. — du texte.

    Oui. La Crimée était liée à l’Urkaine d’une facon tangente. Elle était une région partiellement autonome, avec son propre Parlement (le seul en Ukraine, qui était alors déjà une espèce de Fédération à cause de la Crimée..) Bref, les détais pourraient occuper des avocats spécialistes du droit international pendant des mois…

    Notons que Kiev, qui régulièrement attaque la Russie en droit à toutes les occasions (souvent frivole, ridicule) n’a pas actionné la Cour Internationale (ou autres organismes, ONU, etc.) pour protester contre ‘l’annexion’ de la Crimée, ou pour demander son retour. Rien, néant, zéro.

    Pourquoi? Parcequ’elle sait qu’elle ne peut pas gagner. Et probablement a été dissuadée de le faire par diverses instances.

    Les déclarations des dirigeants à Washington et Kiev concernant l’illégalité de cette ‘annexion’ sont des posturations repercutées dans les médias, pas plus.

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  • Olposoch // 15.01.2016 à 18h47

    En fait, Poutine est une sorte de Chavez de l’Est…

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  • grog // 16.01.2016 à 14h53

    Poutine parle bien, et fait preuve d’un certain optimisme lorsqu’il déclare que la chute du pétrole permet d’assainir l’économie, de la diversifier, et d’envisager sereinement la reprise.
    En attendant – et par-delà ces belles paroles – le rouble se casse la gueule et les petites gens tirent la langue.
    Ceux qui profitent de cette crise, en Russie, ce sont les « lombards » et les agences de cash-crédit qui prolifèrent.
    Cela m’a marqué lors de mon dernier séjour en Russie, il y a moins de deux semaines.

    http://leblogdegrog.blogspot.com/2016/01/le-rouble-chute-le-lombard-monte.html

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