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11.août.201511.8.2015 // Les Crises

Aaron Swartz, « enfant d’Internet » sacrifié pour l’exemple

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Un documentaire retrace le parcours de ce hacker de génie, militant de la connaissance en accès libre, suicidé à 26 ans en 2013. Pour avoir téléchargé des articles scientifiques depuis les serveurs du MIT, il risquait 35 ans de prison.

Jaquette du film The Internet’s own boy : the story of Aaron Swartz DR

Jaquette du film The Internet’s own boy : the story of Aaron Swartz DR

PIÈGE. Hacker brillant, il s’est pourtant fait avoir comme un débutant. En quelques semaines, entre fin 2010 et début 2011, Aaron Swartz télécharge illégalement des millions d’articles scientifiques de l’éditeur JSTOR sur les bases de données du MIT (Massachussetts Institute of Technology).

Déjouant une à une les tentatives de JSTOR et du MIT pour lui barrer la route, Aaron Swartz se fait épingler lors d’une ultime bravade. Il ose et parvient à s’introduire au sein même des locaux techniques du MIT pour connecter un disque dur directement aux serveurs de l’institution.

La manœuvre est découverte mais le MIT laisse l’ordinateur pirate et cache… une caméra. Au bout de quelques jours, Aaron Swartz est filmé comme un voleur en train de récupérer son matériel. Le 6 janvier 2011, il est arrêté. Et c’est le début du calvaire.

Un film en accès libre

Le documentaire de Brain Knappenberger Aaron Swartz, l’enfant d’Internet (The Internet’s own boy : the story of Aaron Swartz) retrace l’histoire de celui qui est devenu une véritable icône du Net, depuis ses jeux d’enfant avec ses deux frères sur les vidéos familiales à son suicide à 26 ans le 11 janvier 2013, dans son appartement de Brooklyn.

Ce film d’1h45, en partie financé par les internautes via Kickstarter, est disponible en ligne depuis juin dernier, en accès libre sur Archive.org en VO ou sur YouTube en VO sous-titrée en français. La moindre des choses quand il s’agit d’évoquer un militant d’un Internet libre, pour qui l’accès à la connaissance, aux idées, aux savoirs scientifiques devait être accessible sans entrave au plus grand nombre.

Vous pouvez le visionner ci-dessous :

VISION. Car plus qu’un geek « bouffant du code » (bien qu’il en ait eu tous les attributs : le premier programme informatique qu’il développe est un quiz sur La guerre des étoiles et pour Halloween, il se déguise en ordinateur…), Aaron Swartz endosse rapidement la tenue de l’activiste animé par une « vision » de l’Internet.

Encore à l’école, il développe une encyclopédie participative, des années avant Wikipedia ; plus tard, il travaille avec Lawrence Lessig à la création des Creative Commons, les licences libres alternatives au droit d’auteur ; il invente les flux RSS ; il se lance dans une rocambolesque entreprise de téléchargement de textes juridiques fédéraux (censés, d’après la loi, être accessible à tout le monde) depuis des bibliothèques. Et il enrage contre les éditeurs scientifiques qui, selon lui, exploitent le travail des chercheurs. D’où l’opération au MIT.

Sacrifié pour l’exemple

Aaron Swartz n’avait « que » téléchargé des publications scientifiques. Il ne les a pas revendues, ne les a pas distribuées, n’a endommagé aucun systèmes informatiques pour y accéder et personne ne sait ce qu’il comptait faire de ces documents. JSTOR avait même annoncé abandonner les poursuites. L’affaire aurait dû en rester là. Mais le gouvernement a voulu faire un exemple.

MACHINE. Le film décrit alors comment la machine s’emballe, étouffant Swartz sous les chefs d’accusation (en vertu d’une loi créée en 1986 en réaction au célèbre film de cinéma WarGames !) pour le menacer de 35 ans de prison et un million de dollars d’amende, faisant pression sur ses proches, le plaçant sous surveillance du FBI.

Dans un autre registre, le documentaire est aussi passionnant quand il aborde les opérations de hacking de cet « enfant d’Internet. Il manque toutefois de contrepoints, à la notable exception du commentaire du Pr. Orin Kerr (le MIT et JSTOR ont été approchés, mais ont refusé de répondre).

Dommage, enfin, que les séquences finales versent dans un pathos un peu lourd. Reste cette phrase du chercheur en informatique Christopher Soghoian, résumant la stature de cet « enfant » sacrifié : « Je n’avais jamais eu l’occasion de voir des gens pleurer sur Twitter ».

Source : Arnaud Devillard, pour Sciences et Avenir, le 15 septembre 2015.

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Commentaire recommandé

CImballi // 11.08.2015 à 03h46

J’avais regardé la vidéo il y a quelques mois déjà. C’est vraiment excellent et pour moi c’est très caractéristique de l’Amérique actuelle, un pays qui détruit ce qu’il a de mieux pour s’assurer de la survie du système en place. Pathétique.

33 réactions et commentaires

  • CImballi // 11.08.2015 à 03h46

    J’avais regardé la vidéo il y a quelques mois déjà. C’est vraiment excellent et pour moi c’est très caractéristique de l’Amérique actuelle, un pays qui détruit ce qu’il a de mieux pour s’assurer de la survie du système en place. Pathétique.

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  • georges glise // 11.08.2015 à 06h54

    triste histoire, mais il y a tous les jours des gens qui se suicident parce qu’ils sont harcelés, notamment au travail.

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    • kèsse // 11.08.2015 à 09h54

      « Ca me fait penser à ma cousine qui était harcelée par un maniaque. En faite c’était son ancien petit copain, mais elle ne s’est pas suicidé. Mais lui l’a menacée de le faire. »

      Non, mais vous racontez vraiment n’importe quoi! Faut lire l’article et se concentrer un peu avant de commenter.

      Aaron Swartz a sans doute plus accompli en 26 ans que vous ne pourriez le faire en une vie, vous ou un autre tartampion banal. C’était un passionné et un idéaliste qui n’a jamais nui à personne … Son engagement pour le bien de l’humanité l’a mené à la mort, brisé par une machine de répression … Si je vous parle d’Alan Turing, vous allez pas me parler de votre copain qu’est homosexuel, j’espère!

      A moins que vous ne soyez un de ces rigoristes pensant qu’il ne doit pas exister une tête qui dépasse l’autre. Personnellement, j’assume le roman, « la belle » histoire racontée … C’est un contre-point au roman médiatique sur de Margerie, Bolloré, Macron, Steve Jobs, Mark Zuckerberg et j’en passe … qui auront tous été moins utile à l’humanité que ne le serait une histoire de Aaron Swartz bien utilisée. Cette histoire, il l’a écrite lui-même et il n’est pas besoin de rajouter beaucoup de fioriture!
      Renseignez-vous tout de même sur les flux RSS avant de la raconter.

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      • Jacques F. // 11.08.2015 à 12h30

        [quote]
        C’était un passionné et un idéaliste qui n’a jamais nui à personne …
        [/quote]

        Arrêtez de vivre dans un monde manichéen.
        Oui, Aaron Swartz a fait plein de bons trucs dans sa vie, mais tout n’était pas blanc non plus.
        Le fait de pénétrer un système est illégal, le fait de voler le travail réalisé par quelqu’un est illégal.

        Est-ce qu’on peut dire que quelqu’un qui vole des armes et qui est arrêté avant de les avoir utilisé n’a « jamais nui à personne » ?

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        • atanguy // 11.08.2015 à 18h57

          « le fait de voler le travail réalisé par quelqu’un est illégal. »

          Si je comprend bien,c’est pourquoi il voulait un accès libre aux documents scientifiques qui sont volés par les éditeurs alors que ces travaux sont payés par l’état – Nous –

          Quant a votre phrase,d’une manière générale c’est bien une accusation du système capitaliste n’est-ce pas? 😉

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          • Jacques F. // 11.08.2015 à 20h05

            « Si je comprend bien,c’est pourquoi il voulait un accès libre aux documents scientifiques qui sont volés par les éditeurs alors que ces travaux sont payés par l’état – Nous – »

            Supposons qu’il y ait des chercheurs performants en France, financés par le service public. Trouveriez-vous normal qu’un hacker (quelle que soit sa nationalité) pénètre le système pour récupérer les recherches ?
            Et s’il les publiait sur le Net, ça serait toujours bien (au nom de « l’accès libre à la connaissance ») ?
            Et si un pays étranger (au hasard, la Chine) profitait de ces informations pour coiffer au poteau les inventeurs français, ça serait toujours aussi bien ?
            Du coup, la France ne récupérerait jamais les bénéfices issus des recherches qu’elle a financée. Que nous avons financé, avec nos impôts.

            Attention, je ne dis pas que le gars est un gros méchant et qu’il a mérité ce qu’il lui est arrivé. Je dis qu’il ne faut pas faire comme si c’était un ange et que toutes les personnes à qui il s’en est pris ou les personnes qui l’ont poursuivi sont des démons.

            « Quant a votre phrase,d’une manière générale c’est bien une accusation du système capitaliste n’est-ce pas? »

            Avoir une vision manichéenne n’est pas réservé au système capitaliste. C’est un défaut transverse.

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            • atanguy // 11.08.2015 à 20h53

              J’ai dit « volés par les éditeurs »
              Je m’explique donc si ce n’est pas clair pour vous: Je suis un scientifique,et comme tel je suis intéressé par la lecture de DOCUMENTS PUBLIES dans mon domaine. Ces documents sont publiques car ils correspondent a des travaux financés s par l’état – Il n’y a pas vol de ma part puisqu’en dernière analyse ces documents m’appartiennent (comme a vous). Par contre si je suis obligé de les payer a un éditeur – Cet éditeur profite de travaux qui ne lui appartiennent pas, et souvent d’une manière éhonté me demandant en moyenne plus de 30 euros pour les lire en ligne.

              Quant au « pays étranger » entrant dans un système informatique ou autre pour voler des documents non publiques,c’est bien sur illégal. J’espère que vous n’avez pas une « vision manichéenne » et que vous savez aussi que tous les pays le font,pas seulement la Chine. D’ailleurs les Français devraient s’occuper plutôt de acker plus sérieusement les scientifiques Chinois,vu qu’ils semblent bien plus avancés maintenant que les scientifiques Français…

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            • RGT // 11.08.2015 à 21h07

              « Du coup, la France ne récupérerait jamais les bénéfices issus des recherches qu’elle a financée. Que nous avons financé, avec nos impôts. »

              La France ne récupère plus depuis bien longtemps les bénéfices issus des recherches qu’elle a financées…

              Quand un scientifique fait une découverte, si elle peut être commercialisable elle sera automatiquement « donnée » à une entreprise du Caca-Rente qui n’a pas du tout participé au financement de cette recherche pour des raisons « doptimisation fiscale »…

              Et si aucune entreprise française n’est intéressée ou que cette découverte intérresse une grosse multinationale d’un « allié irremplaçable », cette découverte sera « donnée » à cette entreprise étrangère…

              L’entreprise qui aura bénéficié des « largesses » de l’état se dépêchera de déposer un brever en son nom propre et l’état français ne touchera AUCUNE indemnisation…

              La socialisation du financement et la privatisation des profits…

              Je pense que tout le monde connaît le principe. Le voici à l’oeuvre.

              Il suffit d’ailleurs de regarder du côté de l’INSERM (recherche médicale) entre autres… Aucun brevet.
              Par contre, les labos pharmaceutiques qui ne font plus de recherche (ça coûte trop cher aux actionnaires et c’est trop aléatoire) profitent de la manne et vont même jusqu’à retirer de la poches des gueux quelques euros via les téléthons, sidactions et autres escroqueries qui leur permettent de bénéficier de fruits d’une recherche financée à 100% par les couillons et qui vont leur rapporter un max de fric à la sortie.

              La première industrie mondiale est l’industrie de l’armement, mais suivie de près par l’industrie pharmaceutique.

              Et plus une industrie est puissante, plus elle bénéficie de la recherche publique financée avec nos impôts (où plutôt grâce à « notre » dette).

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            • Perret // 20.08.2015 à 22h30

              Si vous êtes doctorant, vous pouvez obtenir sur simple demande une carte d’accès à la BnF qui vous permet, soit sur place, soit via internet (avec un code d’accès), de faire numériser tous les ouvrages (ayant ou pas bénéficié d’un financement de l’Etat). Il arrive même que des ouvrages interdits à la consultation sur place (en général pour des raisons liées au mauvais état de l’ouvrage) soient numérisés ou photocopiés (cela m’est arrivé une fois). En outre, surpris, il y a une dizaine d’années, par l’efficacité d’une société d’extraction de diamants alluvionnaires en Centrafrique (de propriétaires « proche-orientaux »), qui avait soit-disant mis au point une méthode « scientifique » de détection desdits diamants, je me suis rendu à la BnF Tolbiac et ai trouvé, en une dizaine de minutes de recherches sur le catalogue général, une remarquable thèse sur le diamant alluvionnaire de la région de Carnot (celle où se trouvait l’entreprise) avec un cartographie précise des zones intéressantes. Cette thèse avait été financée par le BRGM et était de consultation libre. Nul besoin de l’internet pour y arriver, mais il est vrai que j’aurai pu trouver la référence de la thèse sur le net, puisque le catalogue général est en consultation libre (ce qui est normal).
              Les grands services de renseignement on un nombre suffisant d’agents doctorants en France pour écrémer toute notre production scientifique au fur et à mesure.
              Rien à voir avec l’histoire de ce hacker.

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        • chasseur de dragon // 12.08.2015 à 01h09

          Quand je publie un article dans une revue scientifique, je ne suis pas rémunéré. La propriété intelectuel de mon travaille ne m’appartiens plus meme si j’en garde la paternité, ils appartiennent à mon université car c’est elle qui me finance. Cette dernière paie une abonement exorbitant (tout compris, environ 150000 euros par année) pour avoir accès aux revue scientifiques, y compris la revue dans laquel j’ai publié mon article et dont les droits appartienne a mon université. Chercher l’erreur…

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        • kèsse // 12.08.2015 à 10h02

          Ridicule, il n’a volé le travail de personne. Vous n’avez aucune idée du système de production de la recherche scientifique! Cela en soi n’est pas grave … si vous ne vous exprimez pas péremptoirement sur le sujet!

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          • Jacques F. // 12.08.2015 à 10h51

            « il n’a volé le travail de personne. »

            Excusez moi, j’ai mal compris l’article et le film.
            J’ai raté le moment qui expliquait que les gens du MIT l’avaient autorisé à pénétrer dans leur système et à récupérer des données.

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            • molimolo // 12.08.2015 à 11h00

              c’est avec ce genre de raisonnement qu’on vit dans une société de mouton. Sans offense, c’est dans la nature humaine, heureusement qu’il y a des moutons noirs

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            • Fred LeTamanoir // 12.08.2015 à 15h16

              Jacques F…. Boudiouuuuu….
              Vous n’avez pas vu le film… ou vous le faites exprès de ne rien piger à rien…

              C’est l’administration américaine qui s’est acharné sur Aaron.

              Le MIT s’en est voulu après coup de ne pas l’avoir soutenu davantage mais il n’a fait de mal à personne et les poursuites avaient été abanonnées…. et d’ailleurs peu de temps après ces données ont bien été rendues publiques et gratuitement, car effectivement c’étaient essentiellement des résultats de travaux financés avec de l’argent public…

              Arrêtez de faire des parallèles stupides complètement à côté de la plaque, regardez le film et lisez l’historique complet… vos propos sont juste ridicules.

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              Alerter
  • Max // 11.08.2015 à 07h29

    Les USA ont été les précurseurs de la cyber-guerre, ils estimaient, et estiment toujours, avoir le droit sans controle de mettre leurs grandes oreilles de partout, de mettre des bretelles sur les câbles, d’utiliser les clouds de Apple, Facebook et les autres messageries comme relais, Windows également est utilisé pour la collecte d’informations et les spywares et malwares, ils nous en injectent a longueur de connexion, profitant d’un quasi-monopole suite aux démissions de nos gouvernements.
    Par contre ils ont criminalisé toutes attaquent contre eux.
    Ainsi quand ce sont des citoyens américains c’est un acte criminel, quand c’est la Chine ou la Russie c’est un acte de guerre.
    Les USA et leurs alliés s’arrogeant, pour eux seuls, le droit de faire ce qu’ils font au nom de leurs supériorités morales qu’ils savent etre fausses.
    Pour ce jeune Hacker, c’est le même principe que pour ce combattant Canadien qui a combattu chez les talibans qui s’appliquent, la sentence a consiste a une saigné, a vie, par une dette infinie afin de s’assurer qu’ils n’aient pas une vie dans les normes admises ne leurs laissant le choix qu’entre le suicide ou l’exile pour se libérer de l’oncle Sam.

      +35

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    • Vasco // 11.08.2015 à 08h39

      Le système déteste les libristes, les écologistes, les anarchistes, le mouvement associatif etc … et autres
      Lanceurs d’alerte car ils redonnent le pouvoir a la communauté.

      Cette violence contre une personne pour l’ exemple sert à maintenir la peur et l’immobilisme.

        +19

      Alerter
  • Klemens // 11.08.2015 à 08h29

    The Illusion Of Freedom In America
    http://www.zerohedge.com/news/2015-08-10/dont-be-fooled-political-game-illusion-freedom-america
    it is just propaganda for the american people that the USA is a free country.

      +4

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  • Alae // 11.08.2015 à 10h53

    Bienvenue aux States, le pays où on passe des lois en réaction à… un film de Hollywood. Consternant.
    Aujourd’hui, à force d’extensions, d’amendements et de remaniements, leur loi permet même de poursuivre ceux qui enfreignent les « terms of use » d’un logiciel (le truc en petit que tout le monde coche sans lire) ou les gens qui mentent sur leur pofil MySpace… avis!
    http://www.cnet.com/news/from-wargames-to-aaron-swartz-how-u-s-anti-hacking-law-went-astray/

      +2

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    • atanguy // 11.08.2015 à 22h07

      Le film a ete fait en Amérique par un américain?

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    • Emile Auguste // 12.08.2015 à 10h52

      Ce n’est pas spécifique aux Etats-Unis.

      Les « terms of use » sont un document contractuel. En les acceptant, vous signez un contrat et acceptez donc de prendre les engagements que ce contrat met à votre charge.

      Si vous n’exécutez pas ces engagements vous êtes passibles de poursuites judiciaires, ce qui est assez compréhensible.

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  • molimolo // 11.08.2015 à 13h32

    Ce film a le mérite de montrer que cet enfant si précoce était bien un génie.

    Il faut le voir pour le croire tant l’histoire ressemble a une caricature : le gentil petit prodige veut libérer la connaissance et se fait harceler par le méchant gouvernement et les ultra riches lobbies qui se cachent derrière.

    La façon dont il arrive à mettre pression sur le gouvernement pour l’obliger à retourner sa position sur la loi SOPA est un grand moment d’émotion.

    Les méthode sont remarquable (obtenir le soutiens unanime de toute les organisations pour qui la dignité vient avant l’argent, agir pour rendre la loi inapplicable et inutile en mettant une immense partie des citoyens dans l’illégalité, …)

    Son suicide a été mis en question mais peu importe on peut retenir qu’il a été assassiné que ce soit directement ou indirectement. Pas la peine d’ajouter un regard dit complotiste. (J’ai du réécrire pour éviter le mot « détail » car j’ai inconsciemment l’impression que c’est interdit dans ce contexte, comme c’est triste… au moins je ne choque pas pour le plaisir de choquer)
    On peut reconnaître que c’est difficile à accepter/comprendre tant se personnage a toujours eu une attitude cohérente et refusé de se coucher sous la pression.

    Attention à ne pas y répondre si vous vous posez la question : « Est-ce que je suis plus charlot ou plus Swartz? » parce qu’une apologie n’est jamais très loin.

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  • achriline // 11.08.2015 à 15h36

    Ce film est intéressant certes parce qu’il montre le parcours d’un petit génie mais surtout pourquoi le système avait tout à craindre de lui. La façon dont il avait fait annuler les lois PIPA et SOPA grâce à la mobilisation par internet et la notoriété qu’il avait acquise à cette occasion en faisait un danger potentiel.
    Je n’accepte pas les accusations de complotisme lorsque l’on ne fait qu’étudier toutes les pistes, ce que toute enquête exhaustive devrait faire, et il est clair que l’establishment avait de bonnes raisons pour le pousser au suicide en le harcelant voir de « le suicider » (ce n’aurait pas été le premier). Il est d’ailleurs étrange qu’après sa victoire sur la loi SOPA et alors qu’il déclare « s’il y a lieu d’être optimiste, c’est bien maintenant » (1h20’23 ») il en vienne à une telle issue. Mais je vous l’accorde ce n’est pas impossible.
    La partie la plus intéressante pour moi se situe entre 1h10 et 1h23’33 » car elle donne beaucoup d’indices sur les motivations des différentes lois votées ou proposées dans nos pays dits démocratiques.
    Je ne sais pas si Olivier a fait exprès de publier cet article et celui sur Netzpolitik le même jour mais j’ai eu le sentiment que ces deux affaires concernaient en fait le même sujet, le contrôle de l’information indispensable au maintien du sytème.

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  • stef1304 // 11.08.2015 à 18h34

    L’idéal d’un internet libre fait écho un vieil idéal culturel social français et européen, dont la forme la plus récente est encore celui de la JOC (jeunesse ouvrière chrétienne) et de Peuple et Culture (son contrepoint laique), cad des actions de médiation et d’éducation culturelles (type ciné club) à destination des ouvriers… (aujourd’hui, on dirait les quartiers ou la banlieue). Bref, une action formatrice visant l’autonomie au service et à destination du peuple.

    Les restes de cet engagement social et culturel, ce sont les bibliothèques publiques pour tous, les installations sportives et sans doute la nouvelle vague au Cinéma…

    Avec internet, il redevenait possible de relancer/d’actualiser ce projet… soit l’accès au réseau pour tous, le partage des fichiers numériques, l’échange peer to peer, etc… Comme Aaron Schwartz l’espérait. Et de l’étendre au niveau mondial.

    Pour ceux qui ont vécu cette période de liberté débridée et excitante… vous savez que la technologie favorisait sinon soutenait l’éducation populaire pour tous et beaucoup mieux (voir l’utilisation d’internet par les jeunes dans les pays en voie de développement). Mais c’était sans compter sur la réponse répressive et organisée des intérêts privés, Hollywood en particulier, qui ont barré la route à cette évolution.

    De façon symptomatique, comme pour les affaires bancaires, l’Etat aura achevé ce projet en suivant les puissances, plutôt que de servir les intérêts du peuple, ou si vous preferez, le corps social. En France, de ce point de vue, les gaullistes et la gauche actuelle ont trahi plus que les autres…

    Le terreau consumériste aura fait le reste…

    Bref, je trouve détestable le nouveau visage que nous renvoie les « smartphones », la culture dite du « gratuit », avec sa véhément publicitaire, son projet de nous fliquer, son calcul de nous retirer la maitrise de l’outil (Apple et Google, même combat) et leur prétention renouvelée de saturer de merde notre temps d’attention et d’écoute.

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  • Serge // 11.08.2015 à 23h11

    La recherche et les progrès scientifiques ont toujours été collectifs ,à la fois par l’échange et l’émulation par la rivalité .
    A l’époque des Pascal,des Fermat,des Bernouilli,des Newton et des Leibnitz ,on échangeait par courrier en latin,on se lançait des défis.
    La connaissance libre d’accès à tous …C’est bien gentil ,mais qui d’autres que des scientifiques ayant le niveau suffisant peuvent lire des articles scientifiques?
    Perelman a publié par bouts, volontairement sa preuve de la conjecture de Poincaré sur le net ,dans le même esprit,de ne pas passer par les revues spécialisées .
    Mais combien d’internautes étaient et sont capables d’y comprendre que couic ? 🙂

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    • atanguy // 12.08.2015 à 02h48

      « Mais combien d’internautes étaient et sont capables d’y comprendre que couic ? 🙂 »
      La n’est pas la question,le problème c’est que dans cette société néolibérale tout s’achète et se vend. Le libre access a l’éducation,a la connaissance,la recherche scientifique comme le reste, est mercantalisé.

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  • Emmanuel // 11.08.2015 à 23h34

    Quand on commet des délits et qu’on est surdoué intellectuellement, doit-on s’attendre à recevoir une médaille ou bien à une descente de police ? Il aurait peut-être fallu expliquer à ce  » génie  » que le monde des adultes n’est pas peuplé de Bisounours.

    A mon sens, si une personne entre en infraction avec des règles de droit suffisamment importantes, alors elle DOIT en supporter des conséquences d’une manière ou d’une autre, SINON tout serait permis par absence de punition réelle. Se contenter de tribunaux de morale sans pouvoir coercitif serait stupide, tout le monde (ou presque) s’en foutrait. Le nombre de morts sur les routes augmentait avant les élections présidentielles qui ouvraient droit aux amnisties, non ?

    Chacun « assume  » à sa manière, selon sa situation, ses moyens et sa personnalité. Edward Snowden a été plus habile ou prudent ou futé que Swartz, à moins que le mot adéquat soit simplement  » intelligent « .

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    • atanguy // 12.08.2015 à 02h59

      « en infraction avec des règles de droit »
      Qui a fait ces règles de droit?Pour quelles raisons et quels intérêts? Doit-on les accepter pour toujours? La royauté avait des règles et puis 1789…

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  • Jacques F. // 12.08.2015 à 11h27

    @molimolo
    Quand on vit dans un pays, il y a des lois. Qu’elles soient justes ou injustes, elles existent.
    Si on enfreint une loi, on est hors la loi, même si la loi est injuste.
    Je ne dis pas que c’est mal de vouloir faire changer la loi (au contraire). D’ailleurs, Swartz a fait beaucoup de choses qui ont eu comme conséquences de modifier certaines lois dans le bon sens.
    Je dis que tant que c’est la loi (même stupide), aller à son encontre et être surpris d’être inculpé quand on se fait prendre est d’une naïveté extrême.

    Je ne vois pas le rapport avec les moutons.

    Si une portion d’autoroute est limitée à 50 Km/h alors que c’est une ligne droite sur 4 voies et que vous vous faites choper un jour où il y a personne sur la route, en train de rouler à 130 Km/h, ne dites pas « c’est de la faute de tous ces moutons qui acceptent de rouler à 50 Km/h alors que c’est stupide« .

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    • molimolo // 12.08.2015 à 12h11

      non ce qui est d’une « naïveté extrême » c’est plutôt de croire qu’il ne faut jamais et à tout prix enfreindre une loi. C’est une position extrémiste non ? Cela vous semble inenvisageable d’enfreindre une loi pour sauver une vie ?

      merci pour le troll qui pourrait être modéré, vous comparez deux choses totalement différente. Dans votre cas une personne qui fait preuve d’un total irrespect pour son plaisir personnel dans le cas de Swartz c’est pour faire sauter un système verrouillé par des acteurs devenus trop puissant. Cela n’a rien à voir.

      Qui a dit qu’il était surpris d’être inculpé? Evidemment lorsqu’on enfreint des lois, quand on résiste, on prends un risque. Le rapport avec les moutons c’est d’avoir l’esprit étroit et ne jamais envisager des comportement alternatifs, ça devrait vous parler; Et le film mentionne d’autres génies comme bill gates ou steve jobs qui ont aussi été hors la loi. Si vous réfléchissez un peu, être visionnaire c’est déjà être un peu hors la loi. Mais dans votre cas pas de quoi s’inquiéter 🙂

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  • stef1304 // 12.08.2015 à 15h56

    Effectivement, on peut toujours discuter de la question du permis/pas permis, de la sanction/pas sanction, du réalisme/utopique, etc…
    Mais pour ma part, je considère que le sujet est ailleurs.
    Pour moi, le sujet : si l’on considère les potentialités offertes par les technologies de l’information et de la communication, quelle société pouvions nous/voulions nous avoir ?

    Pour ma part, certainement pas celle, que les multinationales (largement américaines), nous ont organisées… Notez que j’écris à l’imparfait et que ce moment/cette opportunité historique est déjà (dé?)passée. Je rappelle juste qu’il était possible de faire autrement, de rémunérer/réguler les intérêts privés autrement.

    Maintenant, soyons clair, cette discussion appartient effectivement au passé et l’intérêt citoyen a effectivement été sacrifié sur l’autel du Dieu Mamon.

    De plus, l’enjeu actuel est le TAFTA. A ce propos, voici l’appel de Wikileaks. Ils sont prêt à offrir 100.000€ pour obtenir l’accès au texte du TAFTA. Je vous invite à écouter/lire: https://youtu.be/ABDiHspTJww 😉

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  • AlexP // 13.08.2015 à 12h50

    Je voudrais réagir concernant le débat sur la lois et son application.

    Tout d’abords, faite s’il vous plait la distinction entre la lois et son application. Vous voulez quelques exemples de lois en vigueur en France :
    Aucun cochon ne doit se faire appeler Napoléon par son propriétaire.
    Tout le monde doit avoir une botte de foin chez soi au cas où le roi passerait avec son cheval.
    Est-ce que je m’érite la prison pour ces infractions ?
    Une lois s’inscrit dans un contexte, une histoire, une société. Donc non, il ne faut pas suivre une lois sous seul prétexte qu’elle existe. Une lois est vivante et changeante dans son application.

    Ensuite, il existe des textes qui peuvent protéger les citoyens des lois de notre propre pays. Donc oui, une lois est contestable et doit l’être. La France est d’ailleurs elle-même régulièrement condamné pour cela.

    Et enfin, il est parfois impossible de faire valoir nos droits qui sont au dessus de la lois même dans des pays (soi-disant) « démocratique ». Et dans ce cas il peut paraître juste d’agir individuellement, et même si la lois peut nous condamner, la morale ne le peut nullement. êtes-vous pour l’emprisonnement de tous les résistants de la seconde guerre mondial ?

    Vous pouvez donc avoir un avis divergeant sur la moralité des actions de ce jeune homme. La connaissance scientifique est-il un bien universelle ou un bien privé et monayable ? Belle question. Mais vous ne pouvez pas condamner morallement une personne qui n’a jamais eu aucun bénéfice de son action juste parce qu’il existe une lois.

    Question : avez-vous votre botte de paille chez vous ? Sinon, je vous laisse vous dénoncer au comissariat le plus proche.

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  • Chantal // 25.08.2015 à 00h06

    Lawrence Lessig, citoyen américain, mène un combat depuis 8 ans contre l’influence de l’argent en politique. Il a travaillé avec Aaron :
    https://www.youtube.com/watch?t=20&v=HKYPi3T2RVU

    Lessig était de passage à Paris le 2 avril 2015 et il y a rencontré Flore Vasseur :
    https://www.youtube.com/watch?v=Hp1XD-V_bqI

    A quand une marche vers l’Elysée ? 🙂

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  • Chantal // 25.08.2015 à 02h13

    J’ai oublié de vous mettre le lien du blog de Flore Vasseur
    http://blog.florevasseur.com/

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