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16.novembre.201316.11.2013 // Les Crises

Maurice Allais : Les effets destructeurs de la Mondialisation

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Suite de notre série sur Maurice Allais

« Le véritable fondement du protectionnisme, sa justification essentielle et sa nécessité, c’est la protection nécessaire contre les désordres et les difficultés de toutes sortes engendrées par l’absence de toute régulation réelle à l’échelle mondiale. »

Par Maurice Allais, Prix Nobel d’économie

Extrait d’une lettre ouverte adressée à Monsieur Jacques Myard, Député des Yvelines, 2005

L’Europe a favorisé l’émergence d’une mondialisation sans barrière. N’a-telle pas aussi concouru à l’accroissement de ses difficultés économiques ?

Les effets de la Mondialisation

En fait, à partir de 1974 on constate pour la France une croissance massive du chômage, une réduction drastique des effectifs de l’industrie et une réduction très marquée
de la croissance.

Le taux de chômage au sens du BIT

De 1950 à 1974, pendant vingt-quatre ans le taux de chômage au sens du BIT est resté constamment inférieur à 3 %. De 1975 à 2005, pendant les trente années suivantes, il
s’est progressivement élevé pour attendre 12,5 % en 1997 et 10 % en 2005.

Emplois dans l’industrie

Alors que de 1955 à 1974 les effectifs dans l’industrie s’étaient accrus d’environ 50.000 par an, ils ont décru de 1974 à 2005 d’environ 50.000 par an. Les effectifs de l’industrie ont atteint leur maximum d’environ 6 millions en 1974.

Produit intérieur brut réel par habitant

De 1950 à 1974 le taux de croissance moyen du PIB réel par habitant a été de 4 %. De 1974 à 2000 le taux moyen de croissance a été de 1,6 % avec une baisse de 2,4 % , soit une diminution de 60 %.

1950-1974 et 1974-2005. Deux contextes très différents

En fait, une seule cause peut et doit être considérée comme le facteur majeur et déterminant des différences constatées entre les deux périodes 1950-1974 et 1974-
2005 : la politique à partir de 1974 de libéralisation mondialiste des échanges extérieurs du GATT et de l’Organisation de Bruxelles et de la libéralisation des mouvements de capitaux dont les effets ont été aggravés par la dislocation du système monétaire international et l’instauration généralisée du système des taux de change flottants.

Incontestablement l’évolution très différente de l’économie française à partir de 1974 résulte de la disparition progressive de toute protection du Marché Communautaire Européen, de l’instauration continue d’un libre-échange mondialiste, de la délocalisation
des activités industrielles, et de la délocalisation des investissements financiers [1] .

En tout cas, au regard de l’accroissement massif du chômage, de la très forte diminution des emplois dans l’industrie, et de la baisse considérable du taux d’accroissement du produit national brut réel par habitant à partir de 1974, il est tout à fait impossible de soutenir que la politique de libre-échange mondialiste mise en oeuvre par l’Organisation de Bruxelles a
favorisé la croissance et développé l’emploi.

En fait, ce que l’on a constaté, c’est que la politique de libre-échange mondialiste poursuivie par l’Organisation de Bruxelles a entraîné à partir de 1974 la destruction des
emplois, la destruction de l’industrie, la destruction de l’agriculture, et la destruction de la croissance [2].

Si la politique libre échangiste de l’Organisation de Bruxelles n’avait pas été appliquée, le PIB réel par habitant en France serait aujourd’hui d’au moins 30 % plus
élevé qu’il ne l’est actuellement, et il serait certainement au moins égal au PIB réel par habitant aux Etats-Unis 4. Qui ne voit que les difficultés majeures auxquelles nous sommes confrontés aujourd’hui résultent pour l’essentiel de la diminution considérable du produit
intérieur brut réel qu’a entraînée pour nous la politique libre échangiste de l’Organisation de Bruxelles.

La politique mondialiste de l’OMC et de l’Organisation
de Bruxelles

Toute cette analyse montre que la libéralisation totale des mouvements de biens, de services et de capitaux à l’échelle mondiale, objectif affirmé de l’Organisation
Mondiale du Commerce (OMC) à la suite du GATT, doit être considérée à la fois comme irréalisable, comme nuisible, et comme non souhaitable.

Elle n’est possible, elle n’est avantageuse, elle n’est souhaitable que dans le cadre d’ensembles régionaux économiquement et politiquement associés, groupant des pays de développement économique comparable, chaque Association régionale se protégeant raisonnablement vis-à-vis des autres.

En fait, une analyse correcte de la théorie du commerce international ne conduit en aucune façon à la conclusion que l’application à l’échelle mondiale d’une politique
généralisée de libre-échange pourrait correspondre à l’intérêt réel de chaque pays, que ce soient les pays développés de l’Europe occidentale et de l’Amérique du Nord ou le Japon, ou que ce soient les pays en voie de développement de l’Europe de l’Est, de l’ex-URSS, de l’Afrique, de l’Amérique Latine, ou de l’Asie.

Je ne saurais trop l’affirmer : la théorie naïve et indûment simplificatrice du commerce international que nous brandissent les thuriféraires de la libéralisation mondiale des échanges est totalement erronée. Il n’y a là que postulats sans fondements.

En réalité, ceux qui, à Bruxelles et ailleurs, au nom des prétendues nécessités d’un prétendu progrès, au nom d’un libéralisme mal compris, et au nom de l’Europe, veulent
ouvrir l’Union Européenne à tous les vents d’une économie mondialiste dépourvue de tout cadre institutionnel réellement approprié et dominée par la loi de la jungle, et la laisser désarmée sans aucune protection raisonnable ; ceux qui, par là même, sont d’ores et déjà
personnellement et directement responsables d’innombrables misères et de la perte de leur emploi par des millions de chômeurs, ne sont en réalité que les défenseurs d’une
idéologie abusivement simplificatrice et destructrice, les hérauts d’une gigantesque mystification.

L’hostilité dominante contre toute forme de protectionnisme

L’hostilité dominante d’aujourd’hui contre toute forme de protectionnisme se fonde depuis soixante ans sur une interprétation erronée des causes fondamentales de la Grande Dépression.

En fait, la Grande Dépression de 1929-1934, qui à partir des Etats-Unis s’est étendue au monde entier, a eu une origine purement monétaire et elle a résulté de la structure et des excès du mécanisme du crédit. Le protectionnisme en chaîne des années trente n’a été qu’une
conséquence et non une cause de la Grande Dépression. Il n’a constitué partout que des tentatives des économies nationales pour se protéger des conséquences déstabilisatrices de la Grande Dépression d’origine monétaire.

Les adversaires obstinés de tout protectionnisme, quel qu’il soit, commettent une seconde erreur : ne pas voir qu’une économie de marchés ne peut fonctionner correctement
que dans un cadre institutionnel et politique qui en assure la stabilité et la régulation.

Comme l’économie mondiale est actuellement dépourvue de tout système réel de régulation et qu’elle se développe dans un cadre anarchique, l’ouverture mondialiste à tous
vents des économies nationales ou des associations régionales est non seulement dépourvue de toute justification réelle, mais elle ne peut que les conduire à des difficultés majeures.

Le véritable fondement du protectionnisme, sa justification essentielle et sa nécessité, c’est la protection nécessaire contre les désordres et les difficultés de toutes sortes engendrées par l’absence de toute régulation réelle à l’échelle mondiale.

Il est tout à fait inexact de soutenir qu’une régulation appropriée puisse être réalisée par le fonctionnement des marchés tel qu’il se constate actuellement.

Si on considère, par exemple, le cas de l’agriculture communautaire européenne, l’alignement de ses prix sur des prix mondiaux qui peuvent rapidement varier de un à
deux en raison d’une situation toujours instable n ’a aucune justification.

La doctrine laissez-fairiste mondialiste

Depuis deux décennies une nouvelle doctrine s’est peu à peu imposée, la doctrine du libre-échange mondialiste impliquant la disparition de tout obstacle aux libres mouvements des marchandises, des services et des capitaux.

Cette doctrine a été littéralement imposée aux gouvernements américains successifs, puis au monde entier, par les multinationales américaines, et à leur suite par les multinationales dans toutes les parties du monde, qui en fait détiennent partout en raison de leur considérable pouvoir financier et par personnes interposées la plus grande partie du pouvoir politique.

La mondialisation, on ne saurait trop le souligner, ne profite qu’aux multinationales. Elles en tirent d’énormes profits.

Le nouveau Credo

Suivant cette doctrine la disparition de tous les obstacles aux changements est une condition à la fois nécessaire et suffisante d’une allocation optimale des ressources à l’échelle mondiale. Tous les pays et dans chaque pays tous les groupes sociaux doivent voir
leur situation améliorée.

Les partisans de cette doctrine sont devenus aussi dogmatiques que les partisans du communisme avant son effondrement avec la chute du mur de Berlin en 1989.
Pour eux la mise en oeuvre d’un libre-échange mondial des biens, des services, et des capitaux s’impose à tous les pays et si des difficultés se présentent dans sa mise en
oeuvre elles ne peuvent être que temporaires et transitoires.

En réalité, les affirmations de la nouvelle doctrine n’ont cessé d’être infirmées aussi bien par l’analyse économique que par les données de l’observation. En fait, une mondialisation généralisée n’est ni inévitable, ni nécessaire, ni souhaitable.

Quatre conclusions fondamentales

De l’analyse des faits constatés résultent quatre conclusions tout à fait
fondamentales :

Une mondialisation généralisée des échanges entre des pays caractérisés par des niveaux de salaires très différents aux cours des changes ne peut qu ’entraîner finalement partout dans les pays développés : chômage, réduction de la croissance, inégalités, misères de toutes sortes. Elle n’est ni inévitable, ni nécessaire, ni souhaitable.

Une libéralisation totale des échanges et des mouvements de capitaux n’est possible, et elle n’est souhaitable que dans le cadre d’ensembles régionaux groupant des pays
économiquement et politiquement associés et de développement économique et social comparable.

Il est nécessaire de réviser sans délai les Traités fondateurs de l’Union Européenne, tout particulièrement quant à l’instauration indispensable d’une préférence
communautaire.

Il faut de toute nécessité remettre en cause et repenser les principes des politiques mondialistes mises en oeuvre par les institutions internationales, tout particulièrement par l’Organisation mondiale du commerce (OMC).

L’aveuglement de nos dirigeants politiques

Au regard de l’ensemble de l’évolution constatée de 1974 à 2004, soit pendant trente ans, on peut affirmer aujourd’hui que cette évolution se poursuivra si la politique de libre-échange mondialiste de l’Organisation de Bruxelles est maintenue.

En fait, toutes les difficultés pratiquement insurmontables dans lesquelles nous nous débattons aujourd’hui résultent de la réduction d’au moins 30 % du Produit national brut réel par habitant d’aujourd’hui. La prospérité de quelques groupes très minoritaires ne doit pas nous masquer une évolution qui ne cesse de nous mener au désastre.

L’aveuglement de nos dirigeants politiques, de droite et de gauche, depuis 1974 est entièrement responsable de la situation dramatique où nous nous trouvons aujourd’hui.
Comme le soulignait autrefois Jacques Rueff : « Ce qui doit arriver arrive. »

Toute l’évolution qui s’est constatée depuis 1974 résulte de l’application inconsidérée et aveugle de l’Article 110 du Traité de Rome du 25 mars 1957 constamment repris
dans tous les traités ultérieurs :

Article 110

« En établissant une union douanière entre eux les Etats membres entendent contribuer conformément à l’intérêt commun au développement harmonieux du commerce mondial, à la suppression progressive des restrictions aux échanges
internationaux et à la réduction des barrières douanières. »

En fait, pour être justifié l’Article 110 du Traité de Rome devrait être remplacé par l’article suivant :

« Pour préserver le développement harmonieux du commerce mondial une protection communautaire raisonnable doit être assurée à l’encontre des importations des pays tiers dont les niveaux des salaires au cours des changes s’établissent à des niveaux incompatibles avec une suppression de toute protection douanière. »

Ce texte est extrait de :

L’EUROPE EN CRISE QUE FAIRE ? Réponses à quelques questions

dont nous reproduisons ci-dessous le sommaire :

I.- La création de l’Euro est-elle justifiée ?

II.- L’Organisation politique de l’Europe

III.- Les effets destructeurs de la Mondialisation

IV.- La nécessaire Préférence Communautaire

V.- De profondes réformes


[1] Voir Allais, 1999, La Mondialisation. La Destruction des Emplois et de la Croissance. L’Evidence Empirique, p. 142-146 et 451-455.

[2] Voir Maurice Allais 1999, La Destruction des Emplois et de la Croissance. L’Evidence Empirique

Nous vous proposons cet article afin d'élargir votre champ de réflexion. Cela ne signifie pas forcément que nous approuvions la vision développée ici. Dans tous les cas, notre responsabilité s'arrête aux propos que nous reportons ici. [Lire plus]Nous ne sommes nullement engagés par les propos que l'auteur aurait pu tenir par ailleurs - et encore moins par ceux qu'il pourrait tenir dans le futur. Merci cependant de nous signaler par le formulaire de contact toute information concernant l'auteur qui pourrait nuire à sa réputation. 

59 réactions et commentaires

  • Gibbus // 16.11.2013 à 08h27

    M. Allais était vraiment clairvoyant, mais quand il dit que les gens ce sont enfermé dans un dogme il oublie que certain homme politique Français avait déjà prévu les conséquences du traité de Rome.
    Le Discours de Pierre Mendès-France en 1958 sur le traité de Rome était déjà clairvoyant, j’en conseille la lecture à tous: http://www.pouruneconstituante.fr/spip.php?article526.
    PS: Olivier merci pour le blog, il est d’utilité publique!!! Ne vous découragez pas!! Même si je peux comprendre la frustration de certains dont moi de voir un de leur message passer à la trappe, vous êtes responsable de ce blog et de sa ligne éditoriale!! Je comprend que vous ne voulez pas que cela vire au café du commerce!!

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    • jducac // 16.11.2013 à 11h09

      @ Gibbus Le 16 novembre 2013 à 08h27

      Le Discours de Pierre Mendès-France en 1958 sur le traité de Rome était déjà clairvoyant, j’en conseille la lecture

      Vous avez raison, le discours de Mendès-France était, tout comme celui de M. ALLAIS, très clairvoyant. Le problème vient de ce qu’il était proche des socialistes qui souvent, et encore, chantaient l’Internationale devant les foules en répétant son refrain « C’est la lutte finale
      Groupons-nous et demain L’Internationale Sera le genre humain »

      Les peuples ont prêté un certain sens à ces paroles, pendant que leurs leaders, à l’exemple de J. Delors, P. Lamy et d’autres se plaçaient bien au chaud au sein des organisations bruxelloises, genevoises ou de structures étatiques. Ces hauts responsables se sont alors employés, probablement inconsciemment, à mettre au chômage des couches les plus fragiles de la population européenne, malgré les mises en garde de Mendès-France, de M. Allais et d’autres.

      Quand on tient un double discours, les faits finissent toujours par mettre leurs auteurs en porte à faux.

      Au niveau de la planète entière, nous entrons dans une lutte pour la survie par l’énergie (le carburant de la vie). Les traditionnels promoteurs de l’égalitarisme à tous crins, seraient bien plus crédibles, s’ils pouvaient prouver qu’ils ont tout fait pour amener leurs concitoyens en bonne position dans cette compétition généralisée où se sont les communautés les plus maternées pour des raisons électoralistes, qui se trouvent être les plus exposées au chômage et à la régression sociale

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  • Jmeransaigne // 16.11.2013 à 09h14

    Bonjour,
    Si Maurice Allais a vu ce qui nous attendait, je suis persuadé qu’il n’était pas le seul……
    Dans le cas contraire, si personne à part lui n’a vu ce qui venait, alors nous payons des salaires mirifiques à des gens totalement incompétents, salaires qui donc ne se justifient plus…..
    Il doit bien y avoir dans le droit moyen de faire « examiner » les responsables de cette gageure.
    Sinon, alors, quel moyen d’action nous reste t-il?Nous devrions massivement porter plainte contre ceux qui savaient et ont laissé faire.
    J’imagine bien un tribunal où ces messieurs et mesdames auraient à s’expliquer.
    Dans mon métier, si je commets une faute, je suis rapidement convoqué et il en est de même pour tout le monde(ou presque), être salarié, c’est être responsable et se soumettre à sa fiche de poste.
    Etre dirigeant, décideur, et……………………assumer ses responsabilités.

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  • Kiwixar // 16.11.2013 à 09h21

    Quel grand monsieur, le génie français comme on l’aime, avec De Gaulle. Où est-ce qu’on peut tirer la chasse pour tous les minables qui nous gavent (merdias, hommes politiques qui trahissent la nation) et restaurer la France et ses lumières?

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  • BA // 16.11.2013 à 09h23

    En 1957, le traité de Rome est soumis aux députés français.

    Seule une minorité de députés français est favorable au « non » au traité de Rome. Parmi eux : Pierre Mendès France.

    Le 18 janvier 1957, à l’Assemblée nationale, Pierre Mendès France dit ce qu’il pense de ce projet de traité. Ce discours est historique. Il est l’œuvre d’un visionnaire. Il annonce quel sera le résultat d’une Europe supranationale :

    « L’abdication d’une démocratie peut prendre deux formes, soit le recours à une dictature interne par la remise de tous les pouvoirs à un homme providentiel, soit la délégation de ces pouvoirs à une autorité extérieure, laquelle, au nom de la technique, exercera en réalité la puissance politique, car au nom d’une saine économie on en vient aisément à dicter une politique monétaire, budgétaire, sociale, finalement « une politique », au sens le plus large du mot, nationale et internationale. »

    Quatre jours plus tard, le 22 janvier 1957, 322 députés fédéralistes adoptent l’ordre du jour gouvernemental. Ils votent pour le traité d’union douanière. Ils votent pour le Marché commun. Seuls 207 députés souverainistes votent contre, dont Pierre Mendès France.

    Les fédéralistes ont gagné : le 25 mars 1957, six pays signent le traité de Rome. La France, l’Allemagne de l’Ouest, l’Italie, la Belgique, les Pays-Bas et le Luxembourg s’engagent dans cette Communauté Economique Européenne (CEE).

    Le traité de Rome impose les dogmes du libéralisme économique, du libre-échangisme et de la concurrence non-faussée.

    Dès sa naissance, la construction européenne commençait sur des bases pourries.

    Et, 56 ans plus tard, nous pouvons faire le bilan de la construction européenne : échec économique, échec financier, échec social, échec moral, échec politique, échec démocratique.

    C’est un échec total : toutes les merveilleuses promesses des partisans du « oui » à la construction européenne ont été détruites par la réalité.

    En 1957, les partisans du « oui » à la construction européenne avaient tout faux.

    En 1957, c’était les partisans du « non » qui avaient raison.

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  • Patrick Luder // 16.11.2013 à 10h21

    La libéralisation des marchés est sensée aussi nous ouvrir la porte au monde extérieur. Mais sans pouvoir se battre à armes égales (coût de la main-d’œuvre + imposition + administration), cette ouverture se transforme en un suicide collectif à grande échelle => des deux côtés de la barrière. L’argument principal qui veut que l’hyper-industrie prend ses mêmes bases partout (technologie + matières-premières coûtent la même chose dans toutes les régions du monde) ne tiens pas compte que l’économie réelle passe d’abord par un emploi stable et un pouvoir d’achat valable. Or, tout miser sur une industrie sans main-d’œuvre (ou avec un minimum) ne peut conduire qu’à une catastrophe économique et écologique.

    Ne parler que d’économie est un débat incomplet, à moins de prendre le genre humain juste pour des porte-monnaies à pattes … une société se reconnaît d’abord par ses liens sociaux, son mode de vie, ses traditions …

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    • Christophe Vieren // 16.11.2013 à 10h46

      C’est amusant comment on voit les armes négatives mais pas les positives. Quand Patrick écrit : « sans pouvoir se battre à armes égales (coût de la main-d’œuvre + imposition + administration), , il oublie de prendre en compte le niveau de productivité horaire largement supérieur de la main d’oeuvre française : santé, formation, éducation, infrastructures de transports et de communications, justice, sécurité, … enfin bref tout ce qui fait que l’imposition permet de maintenir notre économie performante dans de nombreux secteurs.

      Mais sinon, bien sûr cela n’empêche que par le dumping social et environnemental que se mène les état entre eux, permis grâe à l’OMC, c’est une course ou nous y perdons plus que nous y gagnons dans certains secteurs (industriels et manufacturiers) pour le plus grand malheurs de leurs employés qui, hélas, n’ont pas les moyens de se convertir. Rajoutons à cela que l’on préfère garder sa place et son salaire intégralement plutôt que de partager le temps de travail en acceptant une réduction de son salaires, et c’est quelques millions de chômeurs pourtant employables (combien de diplômés au chômage ?). Mais comme il faut tout de même contribuer à aider les exclus (dont nous ou nos proches seront peut-être un jour), finalement, on le paye via les prélèvements obligatoires. Ce n’est probablement pas la façon la plus efficace de réduire les inégalités et d’optimiser le bien-être global.

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      • jducac // 16.11.2013 à 11h44

        @ Christophe Vieren Le 16 novembre 2013 à 10h46

        Mais comme il faut tout de même contribuer à aider les exclus (dont nous ou nos proches seront peut-être un jour), finalement, on le paye via les prélèvements obligatoires. Ce n’est probablement pas la façon la plus efficace de réduire les inégalités et d’optimiser le bien-être global.

        Il faudrait peut-être aussi regarder ce que font ceux qui réussissent mieux que nous. Bien que cela ne soit plus mis en valeur dans l’enseignement national français, ça n’est ni interdit, ni honteux de s’inspirer de ce que fait le premier de la classe : l’Allemagne.

        http://www.lepoint.fr/invites-du-point/patrick-artus/ce-qui-differencie-vraiment-l-allemagne-de-la-france-25-03-2013-1645478_1448.php

        Nous avons innové sur la durée du travail (retraite à 60 ans il y a 40 ans et 35h il y a plus de 10 ans). S’il s’était agit de mesures favorables à la compétitivité, notre balance commerciale devrait être meilleure et d’autres nous auraient suivi. Mais ça n’a pas été le cas, et pourtant on ne corrige rien.

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        • sapirperade // 16.11.2013 à 12h25

          Monsieur Jducac, concevez-vous que certains puissent trouver un tantinet cavalier de nommer « premier de la classe » un pays qui réussit l’exploit historique de réaliser, par exemple, un excédent commercial astronomique de plus de 8% du pib au mois de septembre dernier tout en réalisant un misérable 0,3% de croissance sur le trimestre ? Vous saisissez le (gros) lézard qui sommeille derrière ces deux chiffres désespérants dans leur simple corrélation ?
          Ça leur coûtera seulement une amende de deux à trois milliards d’euros à verser au budget de Bruxelles. Je subodore que, comme vous, les premiers d’la classe trouveront indigeste cette note pourtant légère, légère à coté des folies mercantilistes que leur offre ne serait-ce qu’un euro-mark diablement sous-évalué…

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          • jducac // 16.11.2013 à 14h14

            @ sapirperade Le 16 novembre 2013 à 12h25

            Ça leur coûtera seulement une amende de deux à trois milliards d’euros à verser au budget de Bruxelles.

            C’est le souhait que vous formulez ? Ou alors, pouvez-vous donner un lien renvoyant à un règlement applicable sur ce sujet ?

            La France roupille depuis 40 ans. Par cette attitude, elle facilite son déclassement par rapport aux autres peuples d’Europe et d’ailleurs, plus énergiques et moins inconscients qu’elle. Moins il nous sera possible d’accéder facilement à de l’énergie fossile, plus pour maintenir notre niveau de vie, il nous faudra travailler efficacement tant avec nos bras qu’avec nos cerveaux. Encore faut-il qu’on les ait positivement sensibilisés dès l’école primaire au lieu de trop souvent présenter l’industrie et l’artisanat comme des voies et filières moins respectables, moins considérées, parce qu’elles traitent de ce qui est bassement matériel. L’Allemagne, moins prétentieuse, s’en tire mieux que nous sur ce plan où, malgré un fort taux de chômage en France, il est parfois difficile de recruter dans ces domaines trop délaissés.

            http://www.hce.education.fr/gallery_files/site/21/49.pdf

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          • Wilmotte Karim // 16.11.2013 à 15h32

            Jducac, pris sur une longue période (les 10 dernières années), l’économie française a fait mieux que l’Allemagne (source : me semble-t-il, OB).

            Quand aux Allemands, ils travaillent « peu »
            Source OCEDE, chiffres pour 2012 : moyenne de 1393 h pour l’Allemagne, 2-em plus bas et de 1479 pour la France -5em.
            http://stats.oecd.org/Index.aspx?DataSetCode=LEVEL&lang=fr

            Les Grecs, qui eux sont l’exemple à suivre, travaillent 2034 h.
            Avec une réussite certaine. Je crains cependant que le peuple français, ce ramassis de bons à rien, refuse de s’aligner sur le succès grec.

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        • Stéphane Grimier // 16.11.2013 à 13h19

          jducac,

          Qu’on ait pas été suivi par d’autres suiveurs étêtés ne démontre rien, ni que c’était une bonne idée, ni une mauvaise. D’ailleurs on s’en fout, le problème n’est pas là et vous devriez le savoir. Ce que vous dites n’est en rien une démonstration, mais juste l’expression d’un dogme, une soumission au puissant qui en plus est contredit par la réalité de nos peuples et nations.

          De plus, rien ne vous interdit d’aller vivre en Allemagne, ce qui d’ailleurs est une variable d’ajustement de cette zone Euro. Allons donc tous vivre en Allemagne.
          Tient, mieux, faisons de l’Europe, l’Allemagne…. ca serait pas génial ? Les gens comme vous applaudiraient des deux mains, exactement comme pendant les zeures les plus sombres de notre Histoire. Alors, avant c’était pas bien, et maintenant ca serait mieux ? On nage dans un délire quotidien.

          Les gens qui comme vous ont votre discours, sont dangereux, bien plus que les pseudo racistes facho des bacs à sable qu’on nous jette en pâture jour après jour, pour cacher péniblement une forêt en feu.

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          • Stéphane Grimier // 16.11.2013 à 13h29

            Et petite anecdote, j’habite à exactement 4 km de l’Allemagne. Alors, l’allemand et sa mentalité, je connais très bien. J’en fréquente d’ailleurs régulièrement plus ou moins indirectement.
            Plus vous serez soumis, plus ils vous mépriseront pour ce que vous êtes, une carpette. L’allemand ne respecte que ce celui qui se respecte déjà lui même. Alors déjà, vous partez mal, mais alors très mal.
            Bin oui, surprise pour vous, l’allemand du peuple (pas le guignol au pouvoir comme chez nous) est ouvertement nationaliste et souverainiste. Dingue ! On est pas a une contradiction près dans cette UE.

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          • jducac // 16.11.2013 à 15h35

            L’Allemand ne respecte que ce celui qui se respecte déjà lui même. Alors déjà, vous partez mal, mais alors très mal.

            Et bien vous tombez mal. Très mal. En effet je connais très bien nos amis Allemands pour avoir eu la chance et le plaisir d’en encadrer une quinzaine, au sein des équipes que j’animais, du niveau ingénieur, technicien et ouvrier, pendant une dizaine d’années dans une entreprise française en France, au cours des années 60-70.
            Je garde un excellent souvenir de notre collaboration (si ce mot ne vous défrise pas). Je suis certain qu’il en est de même pour eux. Nous avons alors contribué à placer l’Europe au rang des leaders mondiaux dans un domaine en compétition internationale où elle maintien toujours son rang.

            Quant aux franchouillards j’en ai aussi connus, ils sont immuables et inimitables.

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        • Christophe Vieren // 16.11.2013 à 20h50

          L’excédent de la balance commercialle allemande esst essentiellement dû à deux secteurs historiquement point fort de l’Allemagne (ce qui n’est pas une tare bien évidemment) :
          1) la machine outil (ils ont toujorus été leader en ce domaine me semble le-t-il), ce qui leur permet d’exporter vers les BRICS
          2) les voitures de luxe (Porsche, Mercedes,BMW, Audi et dans une moindre mesure VW malgré la signification du ‘V’) Et comme les inégalités croissent dans le monde (= plus de riches), ca facilite tout de même l’exportation.
          3) dans une moindre mesure le photovoltaique mais là il sont tombés sur plus fort qu’eux les Chinois. D’où la tentative de l’UE, fortement poussée par l’Allemagne, de limiter les importations chinoises.

          Nous avons préféré misé sur le nucléaire et les armes (tels les rafales, hi, hi, hi). Mauvaise pioche. Là en effet nous avons fait deux grosses conneries (y en a sûrement d’autres).

          Sinon, je préfère des chômeurs indemnisés que des travailleurs surexploités, en réalité des chômeurs hors statistiques. Même l’Expansion, reconnaît en outre que l’Allemagne triche avec ses chiffres du chômage.

          Mais en tout cas pour un pays (la France) qui décrocherait depuis 40 ans, ca va, y a pas trop à se plaindre au regard des « performances » présumées de nos voisins : espérance de vie, inégalités, PIB/habitant, …. Quelques points noirs cependant relativement aux présumés paradis étrangers : bulle immobilière, chômage des jeunes, inégalités sociales en terme d’accès à l’éducation/formation.

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          • jducac // 16.11.2013 à 21h52

            @ Christophe Vieren Le 16 novembre 2013 à 20h50

            Mais en tout cas pour un pays (la France) qui décrocherait depuis 40 ans, ca va, y a pas trop à se plaindre………

            Pourvu que ça dure. Mais il n’y a rien de moins sûr, car pour arriver jusque là, nous avons mangé une bonne part de notre capital industriel qui se retrouve maintenant en lambeaux.

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          • Vénus-Etoile du Berger // 17.11.2013 à 00h07

            L’excédent de la balance commerciale allemande est du à:
            – une forte demande extérieure des pays émergents.
            L’Asie représente (hors Japon) 11% en 2000 et 22% en 2012 des exportations allemandes.
            -une compétitivité(prix)
            -l’euro favorable à l’Allemagne
            -une demande intérieure mesurée

            Concernant les voitures allemandes, il faut souligner que les allemands achètent rarement des voitures étrangères. La part de marché nationale depuis le milieu des années 1980 se stabilisent autour de 70%.

            En France 1 voiture sur 5 est allemande.

            Les voitures de luxe en France se vendent très bien même avec la crise notamment les Mercedes.

            Pour finir, La Chine commence à menacer de taxer les voitures allemandes.

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          • Incognitototo // 17.11.2013 à 18h31

            @ Christophe,

            Ça me fait penser à l’embargo européen et US sur les armes en direction de la Chine… Depuis 1989, les Allemands ne s’y sont jamais pliés, puisque, contrairement aux autres pays, ils ont continué à livrer toutes les machines nécessaires pour que ce pays les fabrique lui-même… c’est ça aussi, la « politique » allemande… Tandis que la France est (depuis Sarkozy seulement) pour la levée totale de cet embargo pour pouvoir vendre directement ses armes… Cherchez les erreurs…

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          • sapirperade // 17.11.2013 à 19h39

            Incognitototo, depuis Sarkozy seulement ? Ça date, officiellement, de 2003/2004 le forcing de la France pour la levée de l’embargo contre la Chine. C’est pas passé à l’époque, en face y avait la GB, au milieu l’Allemagne.

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          • michel lambotte // 17.11.2013 à 21h05

            @ jducac

            ////nous avons mangé une bonne part de notre capital industriel qui se retrouve maintenant en lambeaux.////

            Ne vous en faites pas, tout le capital industriel va partir en lambeaux dans toutes les régions du monde, ce qui ne veut pas dire qu’il n’y aura plus d’industrie mais elle sera marginalisée.
            Lisez ce livre http://www.amazon.fr/Prospective-2015-Lapr%C3%A8s-modernit%C3%A9-Marc-Hal%C3%A9vy/dp/270331017X
            L’auteur est l’élève d’un autre prix nobel Ilya Prigogine http://fr.wikipedia.org/wiki/Ilya_Prigogine
            L’auto organisation des systèmes, cela vous dit quelque chose, et bien cliquez sur mon nom et vous en aurez une réalité grandeur nature commenté par un Allemand.
            Nous vivons la fin de la modernité capitaliste industrielle un point c’est tout et votre référence à la crise pétrolière en est une des causes, le problème avec Alphonse Allais c’est qu’il n’y fait jamais allusion, c’est normal puisqu’il se dit libéral.

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      • Patrick Luder // 16.11.2013 à 13h34

        @ Christophe « le niveau de productivité horaire largement supérieur de la main d’oeuvre française  »

        Ahem ahem … crois-tu vraiment que le niveau de productivité horaire français est supérieur à ceux des autres pays Européens ou à ceux des autres continents ?
        Je te le dis tout net, le niveau de productivité horaire français est déplorablement bas,
        ° par une lourdeur administrative,
        ° par un essai d’application des normes contre-productif (chacun ne fait que ce quoi il lui est demandé de faire, et tant pis pour la gabegie générale, et tant pis pour la lenteur et tans pis pour pour l’inefficacité),
        ° par un bricolage permanent, on ne cherche pas l’efficacité et la performance, mais on bricole comme on peut, chacun à sa propre manière.
        ° par une habitude de se mettre ne grève pour un oui et pour un non, souvent pour des raisons dérisoires.
        Là ou un Américain cherchera la productivité, un français cherchera à assurer ses arrières.
        Là ou un Africain s’investira à fond dans son job, un français prend son travail pour un acquis.
        La ou un Asiatique cherchera l’efficacité et la performance, un français essaiera d’appliquer consignes et normes, souvent en les détournant à qui mieux-mieux.

        NON Christophe, le français à tout à apprendre de ses voisins pour la productivité horaire, la rigueur des Allemands, l’impétuosité des Italiens, la précision des Suisses …

        Les français avaient d’autres atouts, mais ils les perdent dans une recherche de productivité souvent déplacée …

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        • Wilmotte Karim // 16.11.2013 à 15h16

          Entre temps, les classements internationaux attribuent une très bonne productivité à la France.

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        • sapirperade // 16.11.2013 à 18h15

          Luder, rangez votre « rigueur allemande », votre « impétuosité italienne » et autre « précision suisse », les français sont juste plus PRODUCTIFS par heure travaillée en 2011, dixit Eurostat.

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          • Patrick Luder // 16.11.2013 à 19h09

            C’est quoi le calcul ?
            PIB / heures travaillées ?
            Désolé, je ne prends pas …

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        • Christophe Vieren // 16.11.2013 à 21h08

          @Patrick : tu es libre de choisir la définition de productivité que tu veux. Mais cela rend alors le débat impossible. Cela étant, cela ne signifie pas que l’on ne doit pas corriger les tares que tu constates si tant est qu’elles soient réelles. Personne n’est parfait.
          Concernant les grèves en effet, on se situe globalement dans le peloton de tête quoique cela dépend beaucoup des années (voir Préjugés sur les grèves et les mouvements sociaux ). Notons également que pour la période 2005-2009, le nombre de journées non travaillées pour fait de grève représente 0,06% des journées travaillées, bien loin derrière les journées non travaillées pour d’autres raisons (maladies, accidents, …). Notre propension à la grève a probablement à voir avec notre démocratie et notre dialogue social plus que perfectible, pour ne pas dire défaillants : pour le coup, s’inspirer dans ces domaines là de nos voisins teutons (ou scandinaves) ne seraient pas une mauvaise chose : élections proportionnelles, codéterminations des entreprises, ….

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  • Ivan // 16.11.2013 à 10h25

    Bravo ! Ce texte limpide et concis demande à être diffusé et connu le plus largement possible. Todd fait le même constat sur la mondialisation et l’UE dans « l’illusion économique ». Les tenants de la démondialisation et du protectionnisme commencent à gagner du terrain dans la bataille des idées, notamment dans les media indépendants où ces thèses sont maintenant largement relayées (et ce n’était pas le cas il y a encore 2 ans en arrière !!). Un front est en train de se constituer, à l’écart des partis politiques (Sapir a été récemment fait attaqué par un élu du FdG…). http://russeurope.hypotheses.org/1711
    Il faut continuer et porter ces idées vitales pour notre avenir sur le devant de la scène médiatique et politique !

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  • Jourdon // 16.11.2013 à 10h27

    Bonjour,

    pour mes commentaires sur cet article, deux:

    – d’abord, quand on a des doutes, il faut toujours revenir à l’Histoire; or, quelle est l’Histoire du Commerce International depuis un siècle et demi? De 1870 à 1914 son volume a considérablement augmenté; puis il y eut la grande guerre, la grande dépression, la seconde guerre mondiale; après 1945, les dirigeants de l’économie mondiale décidèrent que le commerce international en volume devait progresser plus lentement, afin que les productions nationales progressent aussi à un rythme comparable; cela dura jusqu’aux années 70′ inclues; puis, le Commerce International reprit sa folle marche en avant; il me semble que les dirigeants de la CEE ont alors, à partir de 1974, suivi le mouvement mondial; aujourd’hui cela devrait sérieusement être reposé à plat afin trouver un cadre d’analyse de l’économie mondiale plus adapté à son fonctionnement réel d’aujourd’hui; sinon, il me semble que nous risquons de courir à nouveau à la catastrophe comme il y a un siècle;
    – sur le plan davantage théorique, la proposition de M. ALLAIS que le libre-échange devrait être organisé en ayant des Institutions adaptées (on peut penser aux aspects juridiques et / ou organisationnels…] et notamment du point de vue géographique commercer avec des zones de taille et de niveau de revenu comparables me paraît en effet une proposition difficilement contestable: l’essence du commerce depuis l’aube de l’Humanité me semble présupposer la possibilité de s’entendre ou de parler avec autrui; un autre Prix Nobel d’Economie, W. LEONTIEF, qui a développé la théorie des tableaux entrées-sorties du commerce international, affirme que dans le Monde existent quinze ou vingt zones commercialement homogènes; il me semble qu’il faudrait partir de là aussi et que cela corrobore plutôt les arguments d’ALLAIS;

    néanmoins, même si je ne suis pas toujours d’accord avec les résultats présentés par M. ALLAIS, je pense que beaucoup d’économistes sont aussi en recherche permanente d’un « cadre de la théorie » en support de leurs théories, analyses empiriques, etc. et dans ce contexte sur le plan de la méthode il me paraît que M. ALLAIS est une référence presque absolue

    récemment sur un autre article, j’apportais le commentaire selon lequel le cadre lui-même serait « l’Homme… selon ALLAIS… peut-être »; et, voyez-vous, dans l’économie on est plus du côté du travail, ou plus du côté capital, et par où commencer?
    dans cet article, il me semble que M. ALLAIS parle cette fois de l’analyse des salaires et de leur niveau afin de filtrer les phénomènes indésirables à l’œuvre dans les échanges internationaux, et d’améliorer le cadre à l’horizon…
    cette proposition me paraît parfaitement acceptable

    mon seul point de désaccord possible sera alors: en partant du facteur travail et mettant en avant le salaire; puis en analysant finement les biais dans les décisions prises par les décideurs dans leurs conséquences juridiques et essayer de faire la part d’une part des influences globales et planétaires, puis de celles strictement impulsées par les Dirigeants européens, au bout du compte, faut-il recommander de garder l’euro ou non?
    pour ma part, je ferais « le pari » de garder l’euro… pas un pari pascalien… plutôt un pari historique!!!

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  • Patrick Luder // 16.11.2013 à 13h47

    Maurice Allais soulève une question : Les politiques sont au courant de problèmes économiques ou environnementaux ou sociaux, mais ils semblent ne rien faire ou pire, ils vont dans une direction opposée à la résolution des problèmes >>> Mais pourquoi donc ?

    Est-ce que la politique est tellement empêtrée dans sa propre gabegie qu’elle ne peut plus agir efficacement hors de son propre fonctionnement ?

    Est-ce que les hommes politiques de tête ont finalement pieds et poings liés par la lourdeur de tout leur département ?

    Est-ce que la politique ne veut pas prendre de décision à contre-courant, de peur des prochaines élections ?

    Est-ce que la politique est gangrènée par la corruption des lobbys ?

    Est-ce que la politique manque de courage pour prendre des décisions incisives ?
    On ne peut ménager et la chèvre et le chou, parfois il faut choisir entre l’un ou l’autre.

    Est-ce que les politiques sont coinçés par des budgets tellement en déséquilibre,
    que toute action dans n’importe quel sens à de toute manière des répercussions négatives ?

    Est-ce que la politique est finalement impuissante dans le système actuel …
    ne comprennent t’ils pas les enjeux d’aujourd’hui et de demain ?
    ne voient t’ils pas les leviers à actionner ?

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    • Steve.C // 22.11.2013 à 13h47

      Je n’aurai qu’un semblant de réponse à apporter à toute ces question, mais apres avoir vu:
      – Goldman Sachs, la banque qui dirige le monde
      et surtout « Qui gouverne la France et l’Europe » de F.Asselienau, je pense avoir une vision assez précise du pourquoi nos politiques ont les mains liées: UN MANQUE EVIDENT DE COURAGE
      http://www.youtube.com/watch?v=Bb8dB7d3BdE‎

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  • Incognitototo // 16.11.2013 à 15h28

    Je pense que ça n’est pas une bonne stratégie d’opposer le protectionnisme à la mondialisation… et c’est probablement ce qui rend inaudible ce discours pour beaucoup.

    À la mondialisation, il faut opposer la « concurrence loyale » et le « rationalisme écologique » ; et il y a plein de mécanismes possibles (notamment fiscaux et légaux) en dehors des taxes douanières (le « grand Satan » de tous les libéraux) qui le permettraient.

    À la concurrence sauvage et la « compétitivité », il faut opposer la collaboration et le codéveloppement ; on ne peut pas espérer vivre dans un monde en paix avec des humains qui continueraient à se faire la guerre, comme des grands singes, pour l’accès aux ressources et aux territoires.

    Au financiarisme, il faut opposer « nul ne peut s’enrichir sans cause », qui rendrait criminelle toute captation de bénéfices non proportionnelle à la plus-value (sociale et/ou économique) apportée au plus grand nombre…

    Sauf que cela nécessite de tels changements de paradigmes, de telles réformes structurelles et nos politiques sont tellement embourbés dans le « toujours plus de la même chose », que je me demande parfois, si ce n’est pas tout simplement trop tard…

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  • totor // 16.11.2013 à 15h41

    Une intéressante interview de Philippe Murer sur RIM.
    http://rim951.fr/?p=2607
    Où l’on apprend -entre autre- que l’ATP ou l’IPSOS refusent de faire / communiquer sur des sondages qui indiquent qu’une grande majorité des français (et des européens en général à l’exception des anglais) sont pour un protectionnisme européen.
    La démocratie en France, c’est de plus en plus un village Potemkine, on dirait…

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    • totor // 16.11.2013 à 15h54

      Cela dit, il y a toute une partie sur la recapitalisation des banques par création monétaire en cas de dissolution de l’euro sur laquelle je serai intéressé d’avoir l’opinion d’OB. Quels problèmes cela pose-t-il? Est-ce inflationniste? etc…

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      • Jourdon // 16.11.2013 à 16h47

        En fait, il me semble que le problème est dans notre vision nationale qui exprime souvent une rationalité « décalée » et qui se voudrait à l’envie « centrale » – elle risque fort d’être faussement-protectrice

        axe central de cette intuition:
        le fait que nous ayions développé une comptabilité « par-nature » alors que les anglo-saxons ont plutôt développé une comptabilité « par-fonction »
        je ne remets pas en cause ici « l’intention » qui n’était pas selon moi a priori mauvaise, mais « l’enfer-est-pavé-de-bonnes-intentions »
        axe-secondaire-intervenant-en-support-du_précédent_
        la vision « autocentrée » qui vient en ligne droite de F. Quesnay où il y a trois « classes » par rapport au revenu: une rentière, une travaillant la terre, une dernière carrément déclarée STERILE: où sont les contrats? où est la négociation?? etc.

        donc c’est vrai qu’il y a eu Jean le Bon et son fils Philippe Le Hardi,
        il y a eu les livres tournois, la mutation, les tournois
        il y a eu la guerre de cent ans,

        mais n’y aurait-t-il pas risque aussi à demander une répudiation des dettes publiques,
        alors qu’avec des négociations internationales + un effort d’amélioration de la compétitivité
        on pourrait plutôt étudier « la mutation des contrats »…

        et maintenant un exemple plus récent que Jean le Bon:
        les affaires du Crédit Lyonnais depuis les années 1980′:
        avec la nationalisation les résultats de cette banque ont été de mal en pis
        pourtant la stratégie de son Président de l’époque,
        l’ancien Directeur du Trésor Jean-Yves HABERER:
        dériver l’activité centrale de prêteur vers la banque-industrie
        et l’intégrer vers la banque-assurance
        (on pourrait aussi présenter l’opération dans l’autre sens, éventuellement…]
        me paraît avoir été enfin de nature à nous montrer aussi « structurés » que par exemple nos voisins et amis allemands

        morale voulue – et peut-être un peu prétentieuse – de cette intervention:
        il faut sortir de la crise par le haut

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        • sapirperade // 16.11.2013 à 19h04

          Olivier, le coup des 6% d’inflation pendant 5 ans après monétisation des 1 800 mds de la dette, je l’ai pas vu passer mais je pense sincèrement Sapir capable de l’avoir dit. N’oublions pas qu’il a affirmé il y a un an (entendu aux Matins de France Q) qu’un retour au franc avec dévaluation de 25% n’entrainerait qu’une hausse de max 3% du gazole à la pompe… Si si. Énorme le Jacques.
          @totor, révisez vos classiques, le FdG n’a jamais défendu un retour au franc.

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      • totor // 16.11.2013 à 16h54

        @OB
        On est bien d’accord, ça ne m’inspire pas tellement confiance, cette création monétaire, mais:

        – d’après J. Sapir, même en monétisant toute la dette, on a seulement 6% d’inflation sur quelques années

        – Tous (TOUS!) les partis qui veulent revenir au franc (PdG, DLR, FN, UPR) sont pour. Du coup, si la monétisation est une grosse connerie, on n’a le choix qu’entre l’euro et de grosses bêtises monétaires si on revient au franc. pas jouasse comme alternative…

        – je suis troublé par le nombre d’économistes et d' »experts » en tout genre (dont de très sérieux comme Sapir ou Murer) qui prônent ce genre de solutions

        – je sais que vous êtes très occupé et que vous avez pour projet de faire une série sur le fonctionnement de la monnaie, mais j’ai toujours beaucoup de mal à comprendre les mécanismes qui mèneraient cette recapitalisation des banques à l’hyperinflation (ou à une inflation dramatique car sans indexation des salaires).

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        • samuel // 17.11.2013 à 00h27

          Je crois qu’un Cedric Villani à raconté une blague sur les sciences:
          « trois voyageurs dans un train, l’un est biologiste, l’autre physicien et le troisième mathématicien, puis apercevant un mouton noir, le premier s’exclame tout les montons sont noirs en ce pays, le deuxième, il y a un mouton noir en ce pays et le mathématicien de déclamé, il y a un mouton qui est obligatoirement à moitié noir en ce pays ».
          Mais c’est la théorie, j’avais besoin pour comprendre le délire de préciser le concept marché, qui serait une sorte de catalyseur de vérité par la valeur à un instant t, mais grâce à un Goldman devant justifier un délit d’initié, on arrive tranquille à une omniscience des acteurs pour justifier le délit d’initié et cela marche, à un fabuleux (pas du tout fabuliste) prés.
          La monnaie c’est un peu pareil, en théorie on peut rationaliser (monnaie= dette + image culturel+potentiel militaire+facteur de production+ capacité aux transferts), mais en réalité on adapte sa nature en fonction des besoins.
          Si on était rationnel un peu d’inflation ne ferait pas de mal (et une demande de plainte pour bêtise aggravé par quelques médaillés en mathématique), si on espère que la loi est le socle de la monnaie, bah…. et si on passe tout cela on espère que les banques centrales ont des solutions gutt quand cela sera nécessaire

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        • Wilmotte Karim // 17.11.2013 à 12h40

          Je ne pense pas que Sapir préconise de monétiser en une nuit 1 800 M €.

          Si vous
          1- refusez de payer une partie de la dette (illégitime)
          2- imposer à la banque nationale de financer l’état (en particulier au moment du roulement des dettes)
          3- instaurer un contrôle des capitaux.

          L’inflation peut être réduite (après tout, on a connu ce genre de choses pendant des décennies).

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        • Wilmotte Karim // 17.11.2013 à 17h40

          On a pas connu une période où la banque centrale faisait des avances à l’état et où il y avait un contrôle des capitaux? Le tout avec une inflation réelle mais tout à fait viable?

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  • totor // 16.11.2013 à 19h27

    « 6% d’inflation en monétisant »: mea culpa, en réécoutant l’interview , il s’agit de l’inflation estimée après retour au Franc. Je pense que Murer se réfère à cette étude: http://russeurope.hypotheses.org/855

    « pas jouasse »: vous m’avez mal compris: je dis que dans l’offre politique, on n’a le choix qu’entre un retour au franc avec monétisation des dettes et conserver l’euro. Personne ne prône un défaut ou une restructuration des dettes. Donc en réalité l’alternative proposée par l’offre politique est entre l’asphyxie progressive de l’économie liée à l’euro et les expérimentations monétaires que vous dénoncez après retour au franc.
    Cela dit j’ai relu cet article: http://www.les-crises.fr/contre-la-monetisation/, donc je comprends d’où vous sortez votre 50% d’inflation, mais dans le cas de renflouement des banques par création monétaire (et non financement direct de l’État, effectivement inflationniste), on n’évite simplement une déflation carabinée, non?

    Murer dit que les canalisations ou les centrales nucléaires ont été financées par création monétaire. Est-ce vrai? En ce cas, des investissements d’avenir financés par création monétaire seraient possible sans conséquences désastreuses sur le pouvoir d’achat des salariés?

    « 13 000 Md€ de patrimoine dans le pays » => ok, mais ne faut-il pas considérer seulement l’épargne financière, donc autour de 4000M (donc un haircut autour de 50% sur tous les patrimoines financiers, le reste étant conservé)

    De plus, 2/3 de la dette étant hors territoire (ce qui ne doit pas vouloir dire qu’elle n’appartient pas à des français), cela signifie que, sauf à faire défaut, on va faire payer au classes moyennes supérieures le coût de la dette tandis que les plus riches qui ont placé leur épargne dans des paradis fiscaux seraient épargnés.

    Et puis de manière générale, on ne peut faire ça qu’après avoir remis en place un sévère contrôle des capitaux, sinon c’est la catastrophe, et de plus on est en léger déficit primaire, donc cela signifie qu’il va falloir faire défaut sur 100% de la dette ou alors augmenter sévèrement les impôts pour financer ce déficit primaire et les intérêts de la dette qu’il reste à rembourser. Politiquement, je ne vois pas comment on peut faire ça (d’ailleurs inflation ou pas, on voit que c’est la création monétaire qui est le plus probable: on voit que l’Argentine est retombée en crise depuis un ou deux ans avec une forte inflation niée par le gouvernement,).

    « ma génération a assez servi de cobaye ». C’est ma génération aussi! Merci pour votre travail

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    • sapirperade // 16.11.2013 à 20h00

      Totor, la part de la dette détenue par des non-résidents est de 50%, pas des « deux tiers ». C’est la part de la dette négociable qui est détenue à 62% hors France (ça baisse, ça baisse, hélas…).

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      • totor // 16.11.2013 à 20h24

        Merci pour la précision. « hélas »? Pas sûr, c’est pas plus mal qu’on limite les problèmes géopolitiques.
        Pour le FdG: Mélenchon dit qu’il veut imposer de la création monétaire à l’Allemagne et si elle refuse, sortir de la ZE. Vu la réaction probable de l’Allemagne, ça revient au même:
        http://www.dailymotion.com/video/x11xmux_faut-il-sortir-de-l-euro-jl-melenchon-et-jacques-sapir-en-debattent_news

        Sur le prix de l’essence, sachant qu’on raffine en France et que la TIPP double le prix, la dévaluation n’impacte que le prix du pétrole brut importé (soit ~100€/159L soit ~60c/L qui subirait une inflation de 25% = 15c d’augmentation, soit autour de 9% à la louche.

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        • sapirperade // 16.11.2013 à 22h07

          Totor (et Olivier). D’abord une dévaluation de 25% par rapport à l’USD ça signifie une augmentation du baril de 33% et non de 25. Ensuite sur le gazole les taxes représentent 50% du prix et non 85% comme prétendu par Sapir. De plus totor le gazole est pas mal importé en France pour cause de capacité de raffinage insuffisantes.
          Bref, avec un baril de brent à 100$ soit 75€, une dévaluation de 25% fait passer le prix du litre de brut de 0,47 à 0,63 € (ou plutôt « Franc Sapir »). Soit 16 centimes d’augmentation Ht et donc 19 centimes Ttc. Un peu plus que les 3% (4 centimes) promis par Jacquouille non ?
          Et ne parlons pas de l’augmentation du prix du fuel domestique beaucoup moins taxé ou encore du gaz naturel…

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          • sapirperade // 17.11.2013 à 11h40

            Ah ? Parce que les manipulations et spéculations diverses sur la Lire, le Franc ou la Livre ça faussait rien ? Ça. n’était pas douloureux quand ça explosait ?
            Et de toutes façons ça ne change rien à l’ inanité (ou sinon à la malhonnêteté) de l’affirmation sapirienne en cause.

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  • Bren // 16.11.2013 à 19h59

    Je suis étonné qu’on ne parle pas du choc pétrolier de 73, qui est pour certains une cause majeure dans la désindustrialisation des pays n’étant pas pourvu de ressource énergétiques abondantes…

    Cf analyse Jancovici…

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    • WhereIsMyMind // 18.11.2013 à 11h38

      ça a été vaguement évoqué, Mr Saphir ayant dit que l’efficience de la croissance par rapport à l’énergie était beaucoup plus grande qu’avant et que d’après lui, avec une croissance de 0% de la consommation énergétique on devrait pouvoir avoir une croissance de 2.5% du PIB.
      Olivier a répondu simplement que c’était vrai uniquement par ce qu’on exportait les industries les plus énergivore ce qui faussait le calcul.

      Maintenant, la thématique énergie économie est à mon avis encore plus complexe que nos « simples » question de monnaie. C’est là un vrai problème donc on en parle pas bcp et jamais de manière cohérente avec nos planifications économiques nationales. (On fait des grands plan horizon 2020 pour l’Europe, mais après, on continue à soutenir massivement l’automobile et l’aviation qui sont des secteurs voués à décroître fortement aussi bon soit nos ingénieurs pour optimiser le tout).

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  • Vénus-Etoile du Berger // 16.11.2013 à 20h11

    Vendredi 15 novembre 2013-important
    La Chine décide de mettre fin à sa politique de l’enfant unique:
    Assouplissement du contrôle de la natalité.

    Également Abolition de son système de rééducation par le travail.

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  • Ankou // 17.11.2013 à 06h10

    Vous avez vu Michel Onfray face à François Fillon dans « les grandes questions »?

    http://pluzz.francetv.fr/videos/les_grandes_questions_f5.html

    Il assimile l’Euro au Titanic …… et FF ne dément pas, opportunisme?

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  • Jourdon // 17.11.2013 à 13h50

    La façon dont J. SAPIR expose ses arguments me paraît intéressante pour les raisons suivantes:

    – il dit que derrière les problèmes de productivité il y a des problèmes de compétitivité etce sont ces derniers seuls qui comptent vraiment; et quand on arrive à ce point il conviendrait de se demander quels pays de l’UE28 ont leur économie appuyée sur la production de biens non substituables – typiquement l’énergie – et ceux qui peuvent s’en libérer; ceux qui dépendent de bien non substituables auront bien peu de marge de manœuvre;
    – partant de là, il se demande ce qui se passerait si on arrêtait l’euro;

    là évidemment je ne le suis pas du tout;

    mais en revanche, essayer de lire la structure des relations inter sectorielle derrière la macroéconomie, la géopolitique, la finance, est selon moi très intéressant et même selon moi une étape clef d’un raisonnement avant de proposer quelque diagnostic que ce soit à une situation économique générale appelant, par là même, une politique économique générale;

    là où je ne suis pas non plus SAPIR, c’est quand il semble ensuite raisonner en termes de rapports d’échange c’est-à-dire de prix;
    il me semble qu’en Europe depuis KEYNES on raisonne davantage en termes de rapports d’accumulation à partir des salaires, qu’à partir de prix commerciaux

    mais pourquoi est-ce que je pense quand-même que la pensée de SAPIR est une des plus intéressantes et stimulante actuellement…

    parce que en Russie selon moi les rapports d’échange ont beaucoup d’importance…

    et comme il faudra une alliance indestructible entre l’UE28 et les pays d’Europe de l’Est et d’Europe Centrale; il faut se demander qui va amener l’autre à ses vues:
    – l’UE28 va-t-elle avoir une croissance telle que, son modèle social bien assuré, nous ne serons en rien prisonniers de considération tenant au prix de l’énergie?
    – la Russie au contraire aura-t-elle une croissance telle qu’elle pourra faire des investissements directs dans les entreprises de l’UE28 et peser fortement sur une stratégie commune?
    – par quels secteurs économiques intermédiaires va-t-on en Europe réussir à structurer une politique industrielle commune de façon à ce que si échange il a in fine, il ne soit pas un concours de défiscalisation sur les marchés financiers… mais une symphonie de politique industrielle, de constitution européenne, de modèle social chantant aux oreilles et aux cœurs???

    si on se place à l’échelle du monde, c’est la logique des prix qui peut-être continue de s’imposer, SAPIR justifie la voie qu’il trace
    si on raisonne en termes de destin commun, sa prudence est de mise
    last bu not least, dans la vidéo « MELENCHON + SAPIR » où il parle notamment de cette question des « 6% » il énonce toutes ces précautions

    mais naturellement je ne le suis pas dans ses conclusions,
    car l’euro qui a à peine 9 ou 12 ans ne peut s’arrêter en cours de route après si peu d’ans

    en revanche je regrette d’autant plus que le budget de l’Europe ait été réduit pour la période 2014-20: là est le mal qui va inciter ceux qui ne veulent pas d’un échange « par-le-bas » à le pratiquer « par-le-haut » (selon eux…] c’est-à-dire par des défiscalisations honteuses qui ne profiteront nullement aux Européens et apparaissent comme le « résidu » – peut-être un moindre mal mais pas un mal nécessaire – conséquence de la course de vitesse abominable actuelle… par exemple entre Européens, Américains, d’autres encore

    mais je ne veux pour autant me fâcher avec les hyper-techniciens de la finance
    … est-ce que cela en vaudrait la peine?????.!

    sans doute suis-je en partie naïf,
    mais « restructuration-de-la-dette » signifie-t-il nécessairement « répudiation_de_la… »???.?
    et pas plutôt:
    – repackaging juridique
    – repackaging fiscal
    – allongement des délais de remboursement
    – mutualisation????
    [Modéré : peu clair]

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  • Macarel // 17.11.2013 à 21h44

    J’ai assisté vendredi soir à une présentation très intéressante sur le thème « Mondialisation et compétitivité », par un professeur de géographie de l’université de Montpellier.

    Il en ressort, que la mondialisation néolibérale met en concurrence les territoires (Etats, régions, villes). Ses fondements sont:
    – le libre échange des marchandises, des services, des capitaux, et de hommes.

    Le libéralisme classique mettait en concurrence des entreprises, et des produits.

    Dans la forme contemporaine du libéralisme -dite néolibérale-, ce sont les territoires qui doivent être compétitifs, pour attirer les investisseurs. D’où l’obsession de nos dirigeants qui n’ont plus que ce mot à la bouche.

    L’ Etat, la région, la ville, ne sont plus des lieux d’épanouissement de la démocratie, mais des marques, dont il s’agit de faire la promotion pour attirer les investisseurs.

    En conséquence tous les territoires se font une concurrence effrénée sur le « moins disant fiscal », « le moins disant social », et « le moins disant environnemental ».

    A partir du moment où les territoires sont gérés par des managers comme des entreprises, la démocratie n’a plus aucun sens. Puisque le président d’un pays, devient une sorte de PDG, qui reçoit ses directives du conseil d’administration, et des actionnaires.

    La représentation nationale élue, n’a plus qu’un rôle subalterne de type chambre d’enregistrement. Et les citoyens qui sont appelés à voter périodiquement, se rendent de plus en plus compte que quel que soit le choix qu’ils font, cela n’a aucune incidence sur les politiques menées. Puisque ce n’est plus la représentation nationale qui prend les décisions importante engageant leur avenir collectif. D’où, un sentiment de désarroi, qui avec le temps finit par se transformer en colère.

    Et ainsi, nos Présidents/PDG deviennent de plus en plus rapidement impopulaires, puisqu’ils violent systématiquement toutes les promesses qu’ils ont fait pour être élu.

    Hollande est en passe d’obtenir le pompon de la chute de popularité la plus rapide, car il avait peu promis, et cependant il n’a pas à une ou deux exceptions prêt (sur des sujets qui perturbaient pas vraiment ses donneurs d’ordre du conseil d’administration), tenu ses quelques promesses.

    La mondialisation libre-échangiste, est résumée dans une expression « the race to the bottom »:

    https://www.google.fr/#q=race+to+the+bottom,

    Bien évidemment cette course vers le fond, ne concerne pas les 1% qui pilotent cette mondialisation,et plus particulièrement les intérêts privés qui eux participent plutôt à « The race to the top ».

    La mondialisation profite à la minorité de tous ceux qui sont mobiles, qui ne sont pas attachés à un territoire quelconque, par contre elle est défavorable à tous ceux qui « sont enfermés » dans un territoire: c’est à dire la très grande majorité des populations.

    La mondialisation, est basée sur le libre-échange, mais en fait l’on devrait dire « libre-dumping ».

    « La mondialisation contemporaine, conduit à une mise en compétition des systèmes sociaux, fiscaux, juridiques, et productifs. »

    Comprendre la mondialisation en 10 leçons de Gilles Ardinat

    La relation entre mobiles et sédentaires est totalement favorables aux premiers et inverse le rapport de force entre la capital et le travail. Puisque le capital peut en permanence exercer un chantage à la délocalisation. C’est ce qui explique que les travailleurs reculent en permanence, et sont sur la défensive depuis plus de 30 ans.

    L’Europe de Barroso est un laboratoire avancé de cette mondialisation, les Etats du Sud et la France ont tout à perdre à continuer à abandonner le peu qui leur reste de souveraineté à Bruxelles, et aux lobbies qui influencent les politiques de la Troïka

    Il faut donc faire entendre que la France sortira de l’Euro, si l’UE ne continue qu’à être le lieu de prédilection de cette « course vers le bas », dont il a été fait mention plus haut. Et si cela ne suffit pas il faudra faire entendre que la France pourrait carrément sortir de l’UE.

    Ce dont nous avons besoin aujourd’hui ce n’est pas d’un Président Directeur Général comme Hollande, mais d’un homme d’Etat comme De Gaulle.

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  • Macarel // 17.11.2013 à 22h16

    Une émission diffusée récemment sur A2: à propos de ceux, qui n’ont, qu’à se réjouir de la mondialisation:

    http://www.youtube.com/watch?v=IDVtVCrX56k

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  • Benjamin Franklin // 17.11.2013 à 22h28

    Les affirmations d’Allais reposent sur des données bancales.

    D’après Angus Maddison, en $ constants, le PIB par tête en France est de
    -5270$ en 1950
    -13123$ en 1973
    -21092$ en 2001
    L’augmentation absolue entre 73 et 2001 est supérieure à celle entre 50 et 73.

    Au passage, le taux de pauvreté est passé de 15% en 1970 à 7% en 2003

    Sur la fameuse croissance à 4% des Trente Glorieuses, si, comme le faisait remarquer Jacques Marseille, on part du taux de croissance de la Belle Epoque, et qu’on poursuit la courbe, on tombe sur le même niveau en 1975 que celui atteint historiquement. La croissance des Trente Glorieuses fut donc un rattrapage économique de la stagnation de la période 1914-1945, permise par les transferts techniques depuis les USA. Un peu à la manière de la croissance actuelle des pays émergents du Tiers-Monde.
    La vraie norme du capitalisme industriel, celle observée historiquement au XIXe siècle, ainsi qu’au XXe siècle dans les pays occidentaux qui ont été épargnés par les guerres mondiales (Suisse, Suède), c’est une croissance réelle par tête, dans les pays en pointe du développement, entre 1 et 2%/an. C’est celle de la France de la Belle Epoque (~1.8% an), c’est celle de la France depuis 74.

    « Si la politique libre échangiste de l’Organisation de Bruxelles n’avait pas été appliquée, le PIB réel par habitant en France serait aujourd’hui d’au moins 30 % plus élevé qu’il ne l’est actuellement, et il serait certainement au moins égal au PIB réel par habitant aux Etats-Unis »
    …et si ma tante en avait…

    C’est quand même fou ça : tout se passe comme sur des roulettes jusqu’en 1974, et là pouf, d’un coup tout tourne mal. Ce n’est pas comme si en 1974 la CEE avait déjà 17 ans, et le GATT 27 ans.

    J’aime bien aussi les effectifs de l’industrie utilisés comme indicateur de bonne santé économique. Et voilà comment la théorie du déversement d’Alfred Sauvy passe à la trappe. Des armées de cols bleus mal payés, au travail pénible, ce serait donc nettement plus positif que la tertiarisation de l’économie.
    A ce titre, la vilaine Chine, source de tous nos maux par son méchant dumping commercial, qui vient voler le travail des français avec ses produits bon marché, est en déclin depuis 1996 environ (http://www.heritage.org/~/media/Images/Reports/2010/b2476/b2476_chart8.ashx?w=400&h=628&as=1)

    Rappelons encore que le niveau des salaires en lui-même n’a aucune importance pour un capitaliste. Ce qui compte c’est le rapport salaire/productivité. Si les chinois coûtent 10 fois moins cher mais sont 10 fois moins productifs, il n’y a aucun intérêt à délocaliser. Si délocalisation il y a, ce n’est donc pas à cause des salaires français trop élevés : c’est à cause d’une productivité française trop basse pour ce niveau de salaire.
    Assez étrangement, plusieurs pays occidentaux arrivent à très bien s’en sortir dans la mondialisation, avec un degré d’ouverture au commerce international supérieur à la France, et moins de chômage (pays scandinaves notamment, malgré des monnaies encore plus fortes que l’euro).

    Enfin, quand Allais écrit ces lignes, la France a un excédent commercial depuis 15 ans, et le taux d’emploi en France remonte depuis 1994. Preuve s’il en est que la France, en dépit de la méchante mondialisation, est parfaitement capable d’exporter correctement, et de créer des emplois.

    Au passage, on notera qu’à l’échelle de la planète, les trente dernières années de mondialisation ont vu non seulement un gain spectaculaire du niveau de vie dans la majorité des pays du Tiers-Monde, mais qu’en plus, depuis 1980, l’indice de Gini des inégalités de revenus planétaires BAISSE. Pour la première fois depuis deux siècles. [Modéré]

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    • Benjamin Franklin // 17.11.2013 à 23h10

      Oui, dans les années 90 les chinois avaient un avantage compétitif, et comme on peut le constater depuis, la compétitivité chinoise s’effrite très rapidement, parce que depuis 10 ans ce sont les salaires qui augmentent plus vite que la productivité
      http://acetool.commerce.gov/labor-costs
      Bref, les mécanismes du marché ramènent rapidement les prétentions salariales chinoises au niveau de leur capacité, et c’est d’ailleurs tant mieux pour tout le monde.

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      • Benjamin Franklin // 18.11.2013 à 11h40

        J’ai du mal à trouver des données précises sur le coût unitaire du travail chinois, mais quand je regarde les données ici
        http://www.rieti.go.jp/en/miyakodayori/047.html
        http://individual.troweprice.com/public/Retail/Planning-&-Research/T.-Rowe-Price-Insights/Fund-Manager-Views/Trends-Point-to-a-US-Manufacturing-Revival
        j’ai plutôt tendance à penser que l’avantage chinois est non seulement loin d’être énorme, mais qu’en plus il disparaîtra avant la fin de la décennie (certains analystes annoncent même 2015 pour la convergence des coûts unitaires avec les USA)

        Cela dit, ça ne sauve pas l’analyse de Maurice Allais.
        Ainsi donc, la Chine n’avait pas d’avantage compétitif significatif dans les années 80, et depuis les années 2000 son avantage fond. Si c’est la Chine qui a détruit l’industrie française, ce fut donc sur le créneau 1990-2005, grosso modo. Donc sur un créneau temporel où la France dégageait un fort excédent commercial, et voyait son taux d’emploi se remettre à monter. Ce n’est pas un peu contradictoire ?

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    • Benjamin Franklin // 17.11.2013 à 23h12

      Sans mondialisation débridée ? Ah bon ? Il a fallu attendre les années 1980 pour que le degré d’internationalisation et d’ouverture du commerce planétaire retrouve le niveau des années 1900. Fin XIXe, les britanniques reprochaient déjà aux allemands de faire du dumping pour envahir le Royaume-Uni avec leurs produits.

      Mais je suis parfaitement d’accord que les chinois auraient connu un développement plus sain et plus équilibré, si leur gouvernement ne truandait pas les taux de change.

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      • Benjamin Franklin // 18.11.2013 à 13h08

        L’explosion de l’excédent commercial chinois ne date que de 2005, coïncidant avec l’arrivée au pouvoir de Hu Jintao et de sa politique mercantiliste. Depuis, la croissance chinoise à marqué le pas, et la nouvelle équipe dirigeante chinoise au pouvoir depuis l’an dernier est en train de remettre en cause en profondeur cette politique, au profit d’une ouverture à la concurrence occidentale et une libéralisation accrue. Pas sûr du tout que le mercantilisme ait profité à la Chine, donc.
        Et on pourra remarquer que quand Allais sort son analyse, cette politique mercantiliste n’avait pas commencé !

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  • Jourdon // 18.11.2013 à 13h50

    A propos du rôle récent de la Chine dans le commerce international:

    regardez l’article « John Maynard KEYNES » dans le wikipedia français,

    vous trouverez l’information

    c’est Zhou XIAOCHUN, Gouverneur People’s Bank of China,
    qui en février 2009
    a proposé adopter une monnaie de réserve mondiale à l’exemple du BANCOR autrefois proposé par KEYNES, et en attendant utiliser plus les Droits de Tirage Spéciaux (monnaie liquide à destination des Etats, créée en 1965 et mise en application en 1967…]

    suite à cela, à partir d’avril 2009 le FMI a commencé à mettre en application ces propositions,

    morale de cette histoire:
    propre à la Chine
    oui compte tenu de leur poids économique ils ont maintenant un vrai pouvoir de consultation sur les politiques monétaires dans le monde
    ensuite j’ignore s’ils sont « mercantilistes »
    à mon avis non car le mercantilisme avait pour base socio-idéologique des pays qui avaient comme activité première non le commerce, mais l’agriculture – alors que la Chine pour moi reste identifiée dans nos PARANGON(…]… au commerce!!!..
    en plus bien clairement la Chine reste un pays communiste institutionnellement, qui par ailleurs essaie de s’adapter à l’extérieur

    et donc la vraie morale en pratique,
    c’est-à-dire l’enseignement secondaire de ce qui vient d’être dit:
    les Chinois devront finir par appliquer en Chine leurs recommandations faites au monde

    ils devront donc dévaluer le yuan

    pour finir,
    je pense que le vieillissement en France
    suffit à expliquer – en première approximation – les constatations faites
    sur les performances comparées à l’exportation: de 1980 à 1995; de 1995 à 2010

    la vraie leçon est le retour de KEYNES depuis la crise de 2009

    Alain PEYREFITTE pensait « quand la Chine s’éveillera… le monde tremblera! »

    il me semble aussi:
    nous revenons à une réflexion sur les fondements du droit dans leurs conséquences sur le déroulement (…] la vie économique
    représentez-vous le « coolie » chinois de Shangaï ou de Canton,
    avec un plateau posé en équilibre sur chaque épaule
    sur une épaule le commerce
    la Chine
    sur l’autre épaule la démocratie
    la Grèce
    réfléchissez…
    de l’Antiquité au XXIS Siècle du Dialogue-des-Civilisations

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