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17.novembre.201817.11.2018 // Les Crises

Après Bolton : La voie vers une politique étrangère progressiste. Par Nicolas J. S. Davies

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Source : Nicolas J. S. Davies & Medea Benjamin, Consortium News, 11-09-2018

11 septembre 2018

Le triste bilan de l’Amérique depuis 30 ans devrait montrer clairement qu’un engagement sérieux et sincère en faveur de l’État de droit international offre une voie plus viable que la « loi de la jungle », soutiennent Nicolas Davies et Medea Benjamin.

A travers l’arc de chaos et d’instabilité causé par les guerres, les interventions et les sanctions américaines dans le monde, de nouvelles flambées de violence meurtrière et des crises humanitaires qui empirent ont éclaté au cours des dernières semaines.

Début septembre, on trouvait à la Une des journaux d’une seule journée : « L’armée américaine envoie plus de matériel militaire aux bases en Syrie » ; « La Libye annonce l’état d’urgence dans la capitale Tripoli après 39 morts dans des troubles » ; « Le Liban est en équilibre sur une corde raide » ; « Des Saoudiens admettent une frappe injustifiée contre un autobus transportant des enfants » ; « La police disperse des manifestants à l’entrée du champ pétrolier Nahr Bin Omar en Irak » ; « Le Brésil a recours à l’armée après qu’une foule a attaqué des migrants » ; « Des milliers de personnes pleurent un chef de la rébellion en Ukraine » et un article sur l’Afghanistan « Un 17ème commandant américain prend la relève dans la guerre la plus longue des États-Unis ».

Le dernier article, par Voice of America, rapportait que le général Austin Miller prend le commandement de 14 000 soldats américains en Afghanistan alors qu’ils poursuivent leur combat dans le « cimetière des empires » après 17 ans de guerre. Dans les jours enivrants qui ont suivi le retrait soviétique d’Afghanistan en 1989 et la fin de la guerre froide, qui aurait pu prédire que l’Amérique serait bientôt embourbée dans son propre bourbier en Afghanistan ou que la chute du mur de Berlin entraînerait une ère de guerres menées par les États-Unis qui sèmerait la violence et le chaos dans une si grande partie du monde ?

Et pourtant, c’est précisément à cette époque grisante de la fin de la guerre froide qu’est né ce que Mikhaïl Gorbatchev a appelé le « triomphalisme » occidental. Dans les entrailles du Pentagone, dans les groupes de réflexion de Washington financés par des entreprises et dans les bureaux de la Maison-Blanche sous les administrations républicaine et démocrate, des idéologues liés aux deux partis rêvaient d’une Pax Americana ou d’un nouveau siècle américain où les États-Unis seraient le pouvoir impérial incontesté, voire incontestable.

Deux vétérans de la Guerre froide, Robert McNamara, secrétaire à la Défense du président Johnson et Lawrence Korb, secrétaire adjoint à la Défense du président Reagan, ont déclaré au Comité sénatorial du budget en 1989 que le budget militaire américain pourrait être réduit de moitié en dix ans. Le président du comité, le sénateur Jim Sasser, a salué « ce moment unique dans l’histoire du monde » comme « l’aube de la priorité à l’économie intérieure ».

McNamara : favorable à une réduction de 50% des dépenses militaires. (Photo de la bibliothèque LBJ par Yoichi Okamoto)

Au lieu de cela, malgré de petites diminutions au début des années 1990, le budget militaire n’est jamais descendu en dessous du niveau de référence de la guerre froide établi après les guerres de Corée et du Vietnam, et a recommencé à augmenter en 1999. Le « dividende de la paix » tant attendu de l’après-guerre froide a été éclipsé par un « dividende du pouvoir » né du triomphalisme, des vœux pieux et de la « montée désastreuse du pouvoir mal placé » dans un complexe militaire et industriel reconnu et dénoncé par le président Eisenhower dans son discours d’adieux au pays en 1961.

Nombreux sont ceux qui ont adopté la vision séduisante d’un « leadership et d’une domination monopolistiques », comme l’appelait Gorbatchev, et qui voulaient croire qu’un monde dirigé par la puissance économique et militaire américaine serait le reflet de ce que la société américaine a de meilleur. Mais ces membres privilégiés de l’élite libérale étaient assez aveugles aux injustices endémiques à l’intérieur des États-Unis, sans parler de la réalité de la vie aux confins de l’empire néocolonial américain, sous la coupe de rois coupeurs de têtes, de dictateurs corrompus et d’escadrons de la mort meurtriers.

Les Néocons entrent en scène

John Bolton et les néoconservateurs n’étaient pas si idéalistes. Ils croyaient simplement que les États-Unis pourraient utiliser leurs nombreuses formes de pouvoir économique, militaire et idéologique pour imposer un nouvel ordre mondial contre lequel les dissidents du monde entier seraient impuissants à se rebeller. La domination américaine devrait souvent être imposée par la force, mais la résistance serait futile tant que les dirigeants américains garderaient leur sang-froid et seraient prêts à utiliser autant de force que nécessaire pour imposer leur volonté.

Cela exigerait un lavage de cerveau des nouvelles générations d’Américains pour remplir les rangs d’un contingent de pauvres pour les troupes impériales et d’une armée encore plus grande de consommateurs passifs, de contribuables et d’électeurs qui accepteraient n’importe quels rêves concoctés pour eux par la corporatocratie américaine, ses systèmes politiques et ses médias prisonniers. Heureusement, la nouvelle génération s’avère plus intelligente, créative et révolutionnaire que les néoconservateurs ne l’avaient imaginé.

Le fantasme dystopique central de ceux qui dirigent l’Amérique depuis une génération, ivres de ces cocktails toxiques d’idéalisme et de cynisme, est que les États-Unis peuvent gouverner le monde comme une puissance économique et militaire supranationale prééminente, exerçant un genre de « monopole de la violence » que les gouvernements nationaux revendiquent sur leur propre territoire.

Dans cette vision du monde, quand les États-Unis recourent à la violence, c’est légitime, par définition ; quand les opposants aux américains recourent à la violence, c’est illégitime, également par définition. Noam Chomsky appelle cela « la norme unique », mais c’est l’antithèse d’un ordre international fondé sur la primauté du droit, dans lequel les règles et les normes s’appliqueraient également à tous.

Bolton : Libre de commettre des crimes puis de menacer la police. (Wikimédia)

Lorsque Bolton a menacé les procureurs et les juges de la Cour pénale internationale (CPI) de sanctions américaines et de poursuites devant les tribunaux américains, alors même qu’il se vantait que les efforts des États-Unis pour saper le tribunal l’avaient rendu « inefficace », il a mis à nu le mépris de la règle du droit international contenu dans la « norme unique » adoptée par les Américains.

Ce n’est pas la CPI qui « contraint les États-Unis », mais des traités multilatéraux contraignants comme la Charte des Nations Unies et les Conventions de Genève, qui ont été signés et ratifiés par une génération plus sage de dirigeants américains et que l’article VI (2) de la Constitution des États-Unis définit comme faisant partie de « la loi suprême du pays ». La CPI n’a pas inventé ces traités, mais il est nécessaire de les appliquer, de sorte que le discours de Bolton n’était qu’une attaque politique, sans fondement juridique, pour préserver l’impunité des États-Unis pour ses crimes de guerre.

Quand il s’est opposé à l’invasion de l’Irak par les États-Unis, le sénateur Edward Kennedy a décrit la Stratégie de sécurité nationale des États-Unis de 2002, le schéma directeur idéologique de l’invasion, comme « une apologie de l’impérialisme américain du XXIe siècle qu’aucun autre pays ne peut ou ne doit accepter ». Mais la foi de Kennedy que le reste du monde rejetterait et résisterait à la résurgence de l’impérialisme américain était trop optimiste, au moins à court et moyen terme. Malgré le tumulte international contre l’invasion de l’Irak par les États-Unis, la machine de guerre américaine s’est poursuivie et d’autres pays se sont adaptés à cette vilaine réalité.

Aujourd’hui, les États-Unis sous-traitent leurs guerres et arment des mandataires dans le monde entier pour remplacer l’action militaire directe des États-Unis. Cela minimise à la fois l’opposition intérieure d’un public américain las de la guerre et la résistance internationale croissante aux conséquences catastrophiques des guerres américaines, tandis que les intérêts militaro-industriels américains sont bien servis par les ventes d’armes toujours croissantes aux gouvernements alliés.

Dans un nouveau rapport de Code Pink [Code Pink : Women for Peace est un groupe anti-guerre. Ce groupe a commencé à se faire connaître en affichant son opposition à la guerre d’Irak, NdT], War Profiteers : The U.S. War Machine and the Arming of Repressive Regimes [Les profiteurs de la guerre : la machine de guerre américaine et l’armement des régimes répressifs, NdT], nous explorons les liens entre l’industrie américaine de l’armement et les atrocités que l’Arabie saoudite, Israël et l’Égypte ont commises avec ses productions, du bombardement d’autobus scolaires, de marchés et d’hôpitaux au Yémen au massacre des civils à Gaza et au Caire.

Vers une politique étrangère progressiste

Alors que nous approchons des élections de mi-mandat américaines de 2018, la campagne présidentielle de Bernie Sanders en 2016 a servi de modèle aux candidats progressistes pour définir des positions plus radicales sur les soins de santé, la réforme de la justice pénale, les frais de scolarité et d’autres questions nationales. Sanders a testé avec succès ces positions dans le cadre d’une campagne nationale, mais on a peu parlé de ce à quoi ressemblerait une politique étrangère américaine plus progressiste.

Le membre du Congrès Adam Smith, qui deviendra probablement président de la Commission des forces armées de la Chambre des représentants si les démocrates obtiennent la majorité en novembre, a promis de réduire les ambitions de l’administration Trump en matière d’armes nucléaires et de mieux surveiller le rôle des États-Unis au Yémen et les opérations « spéciales » dans des pays comme le Niger.

Sanders : il a trouvé des solutions pour la politique intérieure

Mais nous pensons que la forme illégitime et destructrice du militarisme américain qui a évolué depuis la fin de la Guerre froide doit être repensée de manière beaucoup plus fondamentale, et pas seulement par des coupes budgétaires. Le monde a désespérément besoin de progressistes américains pour faire face aux résultats catastrophiques et aux dangers existentiels de « l’impérialisme américain du XXIe siècle », contre lequel le regretté sénateur Kennedy avait mis en garde de façon prémonitoire avant que sa violence et son chaos ne deviennent encore plus généralisés et insolubles.

Tout comme les prises de position nationales du sénateur Sanders visent à affronter les problèmes fondamentaux de notre société et à leur proposer de véritables solutions, les politiciens progressistes doivent affronter le désastre de notre politique étrangère militarisée à la racine et proposer également de véritables solutions.

Voici donc les trois fondements d’une politique étrangère américaine progressiste que nous demanderions aux titulaires d’une charge publique et aux candidats progressistes d’adopter en 2018 :

  • Un engagement explicite à utiliser la diplomatie pour parvenir à une coexistence pacifique avec tous nos voisins dans un monde multipolaire, en défendant les protections universelles des droits de l’homme et la justice sociale, mais sans chercher à les imposer par la force ;
  • Un appel à la matérialisation tardive des dividendes de la paix de l’après-Guerre froide. Nous suggérons de réduire le budget militaire américain pour l’exercice 2018 de 50 % au cours des dix prochaines années, comme McNamara et Korb l’ont demandé en 1989. Les économies de plus de 3 mille milliards de dollars par décennie pourraient grandement contribuer à répondre aux besoins sociaux et environnementaux essentiels.
  • Un engagement sérieux des États-Unis envers la primauté du droit international, y compris l’interdiction de la menace ou de l’emploi de la force prévue par la Charte des Nations unies. Pour que cela soit exécutoire, les États-Unis doivent accepter la compétence exécutoire de la Cour internationale de justice (CIJ) et de la Cour pénale internationale (CPI).

Une réduction de 50 % des dépenses militaires américaines semble drastique, mais cela ne représenterait qu’une réduction de 25 % par rapport au niveau de référence de la Guerre froide auquel les dépenses militaires américaines sont tombées dans les années 1950 après la guerre de Corée, dans les années 1970 après la guerre du Vietnam, et encore dans les années 1990.

Le troisième point pourrait être un changement plus radical et de plus grande portée de la politique américaine : un accord des États-Unis pour être simplement liés par les mêmes règles du droit international que nos voisins moins puissants.

En vertu de la Charte des Nations Unies, toutes les nations ont convenu de régler leurs différends pacifiquement, et la Charte interdit donc le recours à la menace ou à l’emploi de la force à moins d’y être autorisé par le Conseil. Le monopole de l’usage de la force que les États-Unis ont tenté de revendiquer pour eux-mêmes est déjà réservé au Conseil de sécurité de l’ONU, et non à un seul pays, alliance ou coalition.

Cela n’a jamais fonctionné parfaitement ni empêché toutes les guerres. Comme le droit interne, le droit international est un système imparfait et évolutif de lois, de tribunaux et de mécanismes d’application. Mais tous les systèmes juridiques fonctionnent mieux lorsque les riches et les puissants se soumettent à leurs règles et que les tribunaux ont le pouvoir de tenir pour responsables même les personnes, institutions ou pays les plus puissants.

Comme l’a dit le président Roosevelt lors d’une session conjointe du Congrès [Une session conjointe du Congrès des États-Unis rassemble des membres des deux chambres de la législature bicamérale du gouvernement fédéral : le Sénat et la Chambre des représentants, NdT] après sa rencontre avec Churchill et Staline à Yalta en 1945,

« (L’ONU) devrait mettre fin au système d’action unilatérale, aux alliances exclusives, aux sphères d’influence, aux rapports de force et à tous les autres expédients qui ont été essayés pendant des siècles et qui ont toujours échoué. Nous proposons de substituer à tout cela une organisation universelle à laquelle toutes les nations éprises de paix auront enfin une chance de se joindre. »

Notre triste bilan au cours des 30 dernières années devrait montrer clairement à tout Américain sceptique qu’un engagement sérieux et authentique envers la Charte des Nations unies et la primauté du droit international nous offre une voie plus viable, durable et pacifique que le retour à la « loi de la jungle » ou à « la force faisant loi », qui, inévitablement, n’a conduit qu’à une violence et un chaos insolubles.

Les politiciens qui se présentent aux élections de mi-mandat et les électeurs qui veulent mettre fin aux guerres des États-Unis devraient adopter et défendre ces positions de bon sens.

Nicolas J. S. Davies est rédacteur pour Consortium News, chercheur pour CODEPINK et auteur de Blood On Our Hands : the American Invasion and Destruction of Iraq. Medea Benjamin est cofondatrice de CODEPINK Women for Peace et auteur de plusieurs livres, dont Inside Iran : L’histoire et la politique réelles de la République islamique d’Iran. Ils sont également coauteurs de War Profiteers : The U.S. War Machine and the Arming of Repressive Regimes pour la campagne Divest From the War Machine.

Source : Nicolas J. S. Davies & Medea Benjamin, Consortium News, 11-09-2018

Traduit par les lecteurs du site www.les-crises.fr. Traduction librement reproductible en intégralité, en citant la source.

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Commentaire recommandé

Jean // 17.11.2018 à 07h16

=> Dans cette vision du monde, quand les États-Unis recourent à la violence, c’est légitime, par définition ; quand les opposants aux américains recourent à la violence, c’est illégitime, également par définition. Noam Chomsky appelle cela « la norme unique », mais c’est l’antithèse d’un ordre international fondé sur la primauté du droit, dans lequel les règles et les normes s’appliqueraient également à tous.

On peut faire un parallèle entre cette loi du plus fort au niveau diplomatique et la façon dont celle-ci s’applique au niveau économique avec le néolibéralisme. Il ne faut pas être naïf, cette idéologie, le néolibéralisme, ne pouvait que provenir des États-Unis. Et je vous prédit que le jour où il ne seront plus les plus fort, ils seront les premiers à en dénoncer les effets délétères. C’est d’ailleurs ce que commence à faire Trump avec le renforcement d’un protectionnisme qui a toujours existé outre atlantique. L’économie n’est aujourd’hui qu une autre façon de faire la guerre.

15 réactions et commentaires

  • Jean // 17.11.2018 à 07h16

    => Dans cette vision du monde, quand les États-Unis recourent à la violence, c’est légitime, par définition ; quand les opposants aux américains recourent à la violence, c’est illégitime, également par définition. Noam Chomsky appelle cela « la norme unique », mais c’est l’antithèse d’un ordre international fondé sur la primauté du droit, dans lequel les règles et les normes s’appliqueraient également à tous.

    On peut faire un parallèle entre cette loi du plus fort au niveau diplomatique et la façon dont celle-ci s’applique au niveau économique avec le néolibéralisme. Il ne faut pas être naïf, cette idéologie, le néolibéralisme, ne pouvait que provenir des États-Unis. Et je vous prédit que le jour où il ne seront plus les plus fort, ils seront les premiers à en dénoncer les effets délétères. C’est d’ailleurs ce que commence à faire Trump avec le renforcement d’un protectionnisme qui a toujours existé outre atlantique. L’économie n’est aujourd’hui qu une autre façon de faire la guerre.

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    • John V. Doe // 17.11.2018 à 12h22

      L’économie a toujours été une autre façon de faire la guerre et tous les pays/civilisations utilisent la violence, hélas. Quand au néo-libéralisme, il n’est pas tant une invention des USA que la conséquence logique du capitalisme.

      Nous nous plaignons à juste titre de l’impérialisme américain mais nous verrons qu’un monde dominé par la Chine ne sera pas plus respectueux du droit, loin de là. La seule solution est une démocratie à l’échelle mondiale, au moins au niveau des relations internationales avec des moyens puissants et acceptés de résolution des conflits, sur ce point nous nous rejoignons. On n’en prend pas le chemin 🙁

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      • Jean // 17.11.2018 à 18h03

        L’économie peut aussi servir à la prospérité mutuelle et son utilisation pour affaiblir l’ennemie, quitte à s’appauvrir soi-même et, je crois, relativement récente ; depuis l’invention du dumping par l’Allemagne à la fin du 19eme. Cette manière d’utiliser l’économie pour obtenir un avantage géopolitique n’a cesser de croitre depuis lors et nous en sommes arrivé au point où cette politique menace l’économie mondiale.
        Le néolibéralisme accélère le développement du capitalisme, donc ses nuisances, en détruisant tout ce qui peut l’entraver ; lois, règlements, démocratie, car le néolibéralisme c’est aussi la guerre intérieur contre le peuple. Aussi je pense que les USA ont délibérément promu ce moyen pour atteindre leur objectif de domination globale et que cette idéologie ne se serait pas aussi rapidement et complétement répandue sans ce parrainage.
        La Chine, contrairement aux USA, n’a pas pour ambition une domination sans partage et son respect du droit international, ainsi que sa volonté de chercher l’avantage réciproque dans ses traités commerciaux, n’en font pas, en tout cas pour le moment, l’ennemi de la concorde des nations que sont devenu les USA.
        Les lois ont pour fonction de permettre aux hommes de vivre en bonne entente et en détruisant ce principe, lorsque c’est le marché dérégulé qui fait la loi, le néolibéralisme se fixe pour objectif la guerre de tous contre tous.

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  • Maxhno // 17.11.2018 à 07h55

    « Heureusement, la nouvelle génération s’avère plus intelligente, créative et révolutionnaire que les néoconservateurs ne l’avaient imaginé. »
    J’imagine qu’il parle du mouvement révolutionnaire de Palo-alto, va falloir encore attendre un peux qu’ils finissent de recharger leurs voiturettes électriques.

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  • calal // 17.11.2018 à 09h10

    bah, on verra ce que nous europeens allons faire si jamais cette armee europeenne se fait.Interviendra t elle dans des guerres  » preventives » en dehors de l’europe?

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    • John V. Doe // 17.11.2018 à 12h16

      Dans la mesure où, comme annoncé, elle sera subordonnée à l’OTAN, la réponse est évidemment « oui ». Et de toute façon, les pays européens ont la même mentalité « agressive expansionniste » que les USA.

      Cette mentalité à été forgée par là-bas par le mythe de la « frontière », ici par le colonialisme. Mais je pense qu’elle est commune à toutes les civilisations en position de force, si pas à l’humain, femmes incluses (Fakland de Tatcher, Lybie & C° de Hillary, N. Haley et autres serial-tueuses US).

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  • obermeyer // 17.11.2018 à 13h29

    « Les politiciens qui se présentent aux élections de mi-mandat et les électeurs qui veulent mettre fin aux guerres des États-Unis devraient adopter et défendre ces positions de bon sens. » Caramba , encore raté ! Peut être que le bon sens n’est plus trop dans l’air de temps .

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  • ima // 17.11.2018 à 14h07

    Bien Calal,déjà sur le chemin de l’intégration, il faut afficher clairement la couleur, vous êtes pour l’armée européenne, sans rien savoir sur qui aura le pouvoir et pour faire quoi, entre autres !
    Que ce soit une annexe de l’OTAN ne vous a jamais traversé l’esprit ? Une réforme du droit de vote serait peut-être une priorité !!!

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  • chr bernard // 17.11.2018 à 18h51

    Le droit (a fortiori international public) est toujours le résultat direct d’un pur rapport de force.
    Ceux qui en appellent au droit international pour arriver à plus de justice, sont des gogos qui nous font perdre notre temps.

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    • Jean // 18.11.2018 à 01h41

      Il n’y a que le plus fort qui peut espérer être libre sans le droit lorsque ne peut s’appliquer que la loi du plus fort. La remise en cause du droit international par les USA via la promotion de son particularisme et son exceptionnalisme (Cf le célèbre discours d’Obama sur la nation exceptionnelle et indispensable) vise a s’assurer une domination à large spectre(Full spectrum dominance*). Êtes-vous de ceux qui pensent que les forces de l’ordre sont une entrave à leur liberté ?

      * https://en.wikipedia.org/wiki/Full-spectrum_dominance

        +2

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      • chr bernard // 18.11.2018 à 14h54

        Je pense que vous ne m’avez pas compris…

        Je n’estime pas que le Droit, en soi, entrave ma liberté, je dis que le Droit n’a aucune valeur absolue, en soi : tout dépend du rapport de force qui a présidé à son élaboration.
        Si le Droit, dans nos états démocratiques, est ce qu’il est, c’est à force de révoltes, de révolutions, de grèves et, pour une part décroissante, d’élections ; le tout, dans l’état d’esprit que fait naître un ‘contrat social’ liant un peuple.

        En droit international, à défaut d’autorité supérieure et de réel contrat social, ce rapport de force joue à l’état brut et de manière continue ; pour le dire autrement, à défaut de « forces de l’ordre » imposant le droit international, il est vain de se référer à une quelconque autorité (inexistante) du droit international.

        PS1. Je suis… juriste.
        PS2. Je suis aussi anti-américain que possible..

          +4

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        • Jean // 18.11.2018 à 15h28

          Ce que permet le droit international, c’est la raison pour laquelle les USA veulent l’abolir, c’est que la coalition des États les plus puissants puisse tenir tête au plus puissant d’entre eux. Ce n’est pas l’idéal mais cela à une valeur en soi et c’est toujours mieux que la loi du plus fort auquel aspire les États-Unis. Tous les rapports humains sont l’expression d’un rapport de force plus ou moins symbolique, le droit permet simplement d’en fixer les modalités dans le marbre afin que les plus forts ne ré-écrivent constamment les règles du jeu en cours de parti.
          Je vous rejoins sur le fait que le droit est une chose et que son application en est une autre. La nature humaine est ainsi faite que trop peu d’hommes peuvent respecter ce qu’ils ne peuvent pas craindre. Mais le droit international est une ambulance sur laquelle il ne faut, a mon avis, pas tirer.

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  • ima // 17.11.2018 à 19h48

    J’aime les gens qui bottent en touche mon cher John. Il n’est pas le temps de savoir si la Chine ceci ou la Chine cela, il est question du seul état terroriste de la planète (dixit Chomsky), celui qui porte la mort le pillage et la désolation partout sur la planète, les USA.

    Jamais une pareille bande de néo-cons ne nous a rapproché à chacune de ses nouvelles décisions iniques de sanctions, de blocage et autres manœuvres de la probabilité d’une guerre, c’est de ça qu’il est question et si ma tante chinoise en avait, on aura le temps de voir quand la situation sera un peu calmée.

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  • Patrick // 18.11.2018 à 18h43

    à quoi pourrait ressembler la politique étrangère « progressiste  » des USA ?
    selon les critères des Social Justice Warriors et du politiquement correct , une vraie politique progressiste c’est quand des femmes noires homos conduisent des chars d’assaut électriques 🙂

    ( tapez pas , je sors )

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  • Myrkur34 // 21.11.2018 à 09h48

    Impossible qu’il y ait une quelconque politique progressiste aux Usa ou ailleurs puisque pour faire la culbute de départ il faut faire un accaparement « à titre gratuit » sur les espaces naturels encore vierges d’artificialisation humaine comme par exemple en Patagonie ou en Mongolie.
    Donc attendez la fin trankillou. C’est conceptuelle à la nature humaine.

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