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28.octobre.201828.10.2018 // Les Crises

Merci pour ce moment… Populiste ! Par Guillaume Berlat

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Source : Proche & Moyen-Orient, Guillaume Berlat, 22-10-2018

« L’Histoire justifie ce que l’on veut. Elle n’enseigne rigoureusement rien, car elle contient tout, et donne des exemples de tout » prétend Paul Valéry. Pourtant, les leçons de l’Histoire ancienne et de l’actualité récente ne manquent pas d’intérêt pour celui qui prend le temps de les analyser, de les décrypter. Ce n’est malheureusement pas la tendance actuelle de nos dirigeants murés dans leurs certitudes, nourris à la bienpensance du moment, prompts à manier l’anathème contre tous ceux qui ne pensent pas comme eux. Nous disposons d’un exemple particulièrement éclairant de ce tropisme avec la chasse lancée contre les « populistes », concept que l’on a du mal à cerner tant il veut dire tout et son contraire.

Au rythme où vont les choses, depuis quelques années, depuis quelques mois, le pire devient possible. Il risque de trouver sa traduction dans deux phénomènes opposés : crépuscule des Dieux (tels notre Jupiter national) et promesse de l’aube (pour le peuple outragé, le peuple martyrisé mais le peuple bientôt libéré). « En France, Emmanuel Macron peut encore compter sur le vide des oppositions et la peur des extrêmes pour tenir. Mais de là à peser sur la marche du monde… »1. Ce que ne veulent pas voir nos dirigeants est que le mal français est plus profond qu’ils veulent bien le dire. Il y a là matière à réflexion, à très sérieuse réflexion.

LE CRÉPUSCULE DES DIEUX : LE BÛCHER DES VANITÉS2

Temps curieux que ceux que nous vivons aujourd’hui, temps faits d’anathèmes et d’excommunications qui accompagnent un déni de la réalité dans ce qu’elle a de plus évident et de trahison des élites.

Une politique d’anathème et d’excommunication

La chasse à l’homme. Dans une approche manichéenne du monde, l’élite autoproclamée de la Ve République a décidé de se lancer dans la chasse aux populistes – comme il y avait la chasse aux sorcières -, cette vermine qui ose remettre en cause les dogmes de l’économie mondialisée et de l’Europe libérale. Cette quasi-injure – sorte de liturgie des temps modernes qui se véhicule par le truchement du tweet – s’accompagne d’autres qualificatifs aussi dégradants pour celui qui en est affublé : souverainistes, nationalistes, fachistes… Pour être bien considéré, il faut être « progressiste », concept qui ne veut rien dire, pas plus que celui de « populiste » (une sorte de vérité révélée par le flou). Tels sont quelques-uns des qualificatifs qui font florès dans le langage jupitérien mais aussi dans celui de ses fidèles courtisans aplaventristes. Comme le souligne justement Steve Bannon – il lui arrive, comme à Donald Trump sur la menace chinoise, de tenir parfois des propos raisonnables et frappés au coin du bon sens –, « Les élites disent que la démocratie est en panne simplement parce que le peuple ne vote plus pour elle »3.

L’héritage de notre président bling-bling. Souvenons-nous de ce qu’a fait Nicolas Sarkozy pour contourner le vote négatif du peuple français contre le projet de traité constitutionnel ! Il l’a tout simplement ignoré en faisant passer le vote par le biais du parlement réuni en Congrès à Versailles. Le tour est joué sur le court terme mais il laisse des traces indélébiles sur le long terme. Les Français ont parfois la mémoire moins courte que les dirigeants ne l’imaginent. Quoi de mieux que d’accompagner cette politique de l’anathème et de l’excommunication d’une politique permanente de déni de la réalité et de trahison de la volonté populaire, celle dont le président de la République, Emmanuel Macron est censé être le messager aux termes mêmes de la constitution de la Ve République dont il célébrait le 4 octobre 2018 le soixantième anniversaire devant le Conseil constitutionnel.

Une politique de déni et de trahison

Un phénomène structurel. Les signaux clairs démontrant l’émancipation des peuples sont pourtant de plus et plus incontestables et de plus en plus fréquents : Brexit, élection de Donald Trump, entrée en force de l’extrême-droite au Bundestag4, succès de ce même parti en Autriche, en Italie5, poussée de la droite en Suède, en Slovénie, prolifération des démocratures en Pologne, Hongrie, Turquie.6, voire en Espagne très récemment, pour la première fois depuis des décennies7 … Bien que toutes ces situations ne soient pas comparables, elles possèdent quelques points communs de référence : un sentiment de trahison des élites (Cf. la trahison des clercs), de trahison culturelle (Cf. « la défense de la civilisation judéo-chrétienne »), le décrochage des classes moyennes (Cf. « les damnés de la terre » version XXIe siècle), les dommages collatéraux de la mondialisation (Cf. les sérieux doutes sur la « mondialisation heureuse ») et de la crise financière de 20088, de l’immigration massive (il serait grand temps que l’on nous dise la vérité9) et du non-contrôle des frontières nationales (Cf. une sorte d’invasion des barbares du Sud vers le Nord)10. Pourtant, ne variatur, les guignols qui nous gouvernent persévèrent dans leur politique irréaliste (perseverare diabolicum)11.

Un encouragement involontaire au populisme. Nos bons esprits n’envisagent pas un seul instant de modifier leur logiciel périmé (errare humanum est) pour répondre aux défis du XXIe siècle, y compris sur le réchauffement climatique en dépit des COP21 et des réunions « Make Our Planet Great Again » et « One Planet Summit » (Cf. le dernier rapport du GIEC auquel Jupiter répond en déclarant qu’il « faut agir »)12. Pire encore, plus ils stigmatisent les partis populistes, plus ils semblent leur offrir un marche-pied inespéré. Leurs réactions constituent le meilleur carburant de la montée du « populisme ». La dénonciation véhémente du « populisme » en est son meilleur allié, à en croire les résultats constants des dernières consultations populaires aux quatre coins de la planète que notre président veut rendre plus grande et plus propre. Mais, les peuples ne cessent de gronder leur colère et de ruer dans les brancards, souhaitant en finir avec la posture de soumission dans laquelle les dirigeants bien inspirés veulent les cantonner ad vitam aeternam. Cela doit changer et cela commence à changer. Au Brésil, c’est plus qu’une révolte, c’est une révolution qui se met en marche13.

Et, les peuples entendent redevenir maîtres de leur destin quitte à se débarrasser, sans le moindre ménagement, des dirigeants qui les ont trompés pendant des décennies. L’aventure ne les effraie plus comme dans un passé récent. Le chantage à la peur ne marche plus.

LA PROMESSE DE L’AUBE : LE RÉVEIL DES PEUPLES

« Puisque le peuple vote contre le gouvernement, il faut dissoudre le peuple » (Bertolt Brecht). Or, aujourd’hui, il semble que nous assistions au phénomène contraire. Ce serait plutôt le peuple qui dissoudrait le gouvernement. Un tsunami inquiétant que rien ne semble vouloir/pouvoir arrêté, certainement pas nos dirigeants obtus.

Un tsunami inquiétant…

Une élection après l’autre. C’est que les citoyens du monde sont de moins en moins sensibles aux sirènes que leur font miroiter leurs dirigeants. Ils ne se contentent plus du rôle d’idiot utile qui était le leur jusqu’à présent. En dépit des excommunications permanentes, à l’instar de la révolution permanente, les « populistes » enregistrent succès après succès aux diverses élections au cours desquels ils ridiculisent les partis traditionnels. Aux élections régionales en Ontario et au Québec, le parti libéral de l’amuseur de foires, Justin Trudeau est renvoyé à ses chères études. Il se dit que la pression migratoire ne serait pas étrangère à ce résultat. Le 6 octobre, en Lettonie (les médias ont occulté ce résultat), le parti pro-russe Harmonie remporte les élections législatives devant les populistes dont certains n’excluent pas de former une coalition gouvernementale avec lui. Harmonie arrive premier avec 19,9% des voix, devant les populistes du KPV LV (14,06%) – qui disent pouvoir collaborer avec toutes les formations, sans « ligne rouge » – et ceux du Nouveau Parti Conservateur (13,6%).

De Brasilia à Washington. Au Brésil, en dépit du matraquage dont il est l’objet de la part des bons apôtres, le candidat de l’extrême-droite, Jair Bolsanaro remporte 46% des suffrages au premier tour (7 octobre 2018), distançant largement le candidat du parti de Luiz Ignacio Lula da Silva (qui médite derrière les barreaux le scandale Petrobras et quelques autres14) et de Dilma Rousseff (destituée par le parlement)15. Mais, nos bonnes âmes ont immédiatement réponse à tout. Le succès de Jair Bolsanoro n’aurait pas pour cause la corruption endémique et la criminalité galopante dans le pays16. La racine du mal fasciste porte un nom « fake news »17. Il fallait y penser. De là, à voir la main de Moscou dans la culotte (le string) de la carioca, il n’y a qu’un pas que nos dirigeants ne tardent pas à franchir18. Attendons les résultats du second tour, à la fin du mois d’octobre prochain, pour conclure définitivement. Victoire du nationaliste serbe Milorad Dodik à la présidence bosnienne. Sans parler de la confirmation par le Sénat de la nomination du juge conservateur, Brett Kavanaugh à la Cour suprême des États-Unis en dépit du charivari créé par les accusations de tentative de viol vieilles de 35 ans19. Revers historique pour la CSU (ainsi que pour le SPD) accompagné d’une poussée des Verts (17%) et de l’AFD (11%) lors des élections régionales en Bavière du 14 octobre 2018 qui fragilise la chancelière, Angela Merkel20. N’en jetez plus ! La coupe est pleine.

que rien ne semble vouloir/pouvoir arrêté

Le mirage de la mondialisation heureuse. La contagion du mal du siècle semble inexorable. Mais, son éradication semble problématique. Nos Diafoirus semblent déboussolés tant leurs clystères sont impuissants à faire évacuer le microbe du corps malade depuis la crise financière de 2008. Rien n’y fait. Les exclus du système, laminés par la globalisation sont identiques en Europe et aux États-Unis. Ils ne raisonnent pas à la manière des privilégiés de Davos. Ils pensent nation et protection. Ils mesurent à leur juste valeur les méfaits d’une mondialisation non encadrée dont la Chine use et abuse sans vergogne. Ils veulent être compris et entendus, accessoirement protégés21. Mais, c’est trop demander aux élites qui n’en ont cure. Comme le pape, elles considèrent que le (leur) dogme est infaillible22. Malheureusement, chaque scrutin vient leur rappeler que la révolte gronde et que les « populistes » se rencontrent23, se concertent, pourraient se doter d’un corps de doctrine a minima (Steve Bannon a créé le « Mouvement », un club destiné à rassembler tous les partis antisystèmes du Vieux continent et à les conduire à la victoire, en particulier aux prochaines élections au parlement européen) et qu’ils ne font plus peur. Telle est la réalité dans ce qu’elle a de plus dérangeante. Élargissant le débat, certains vont jusqu’à dire que l’accession de Donald Trump à la Maison Blanche a libéré les pulsions autoritaires et liberticides dans le monde. Poutine, Ben Salmane, Erdogan ou Xi Jinping se sentent désormais libres de tuer, kidnapper ou réduire au silence leurs opposants24.

Des partis traditionnels déboussolés. La démarche binaire et manichéenne (les idées choc du style l’Europe ou le chaos pour renverser la table aux Européennes25) lancée par Emmanuel Macron risque de faire flop. En effet, à huit mois du scrutin européen, les partis politiques français ont, à leur corps défendant, bien identifié la nécessité de ne pas se laisser enfermer dans l’alternative « nationalistes » contre « progressistes ». De gauche à droite, on réfléchit aux moyens de s’affranchir de cette rhétorique mortifère et mortelle. Comment faire pour en sortir ? Pour ne pas se laisser piéger par les termes du débat. Existe-t-il une troisième voie crédible et laquelle ? Les écologistes français (EELV) définissent assez bien – du moins en théorie – la question posée aux partis politiques à sept mois de l’échéance européenne : « fixer un paysage qui [lui]convient et de ne pas se laisser enfermer dans le cadre que les gens veulent installer, c’est-à-dire un triangle des Bermudes composé par les populistes de droite et de gauche, et les libéraux. Il ne faut pas que le débat se résume à un »pour” l’Europe (avec Macron) ou »contre” l’Europe (avec les populistes) » 26.

Mais, comment faire pour résoudre ce qui ressemble de plus en plus à la quadrature du cercle ? Au PS, Olivier Faure (confus mais un peu tard) s’inquiète lui aussi d’une montée du nationalisme qui « paraissait inimaginable au lendemain de la Seconde Guerre mondiale ». Mais il assure que les électeurs finiront par comprendre que Macron n’est, en rien, un rempart : « Il n’a pas de majorité en Europe : aucune coalition n’est prête à s’allier avec lui, ni les populistes, ni les sociaux-démocrates. Il se présente comme le porte-parole de l’antipopulisme, mais, dans les faits, il ne l’est pas, car il n’a personne avec lui. ». Une bonne dose de démagogie – identique à celle que l’on attribue aux populistes que l’on combat – ne peut pas faire de mal !

Une opposition sans stratégie européenne. La droite est fracturée. Tout ceci reste largement incantatoire et pas suffisant pour s’opposer à une prochaine déferlante populaire. La rhétorique, si brillante soit-elle, ne suffit pas. Parmi les eurodéputés sortants, beaucoup, comme Arnaud Danjean, tiennent surtout à rappeler que ce clivage entre « nationalistes » et « progressistes » n’a que peu de réalité sur la scène européenne.

C’est en tout cas sur ce quoi mise Marine Le Pen, qui a lancé sa campagne européenne à Fréjus dans cette logique de bloc contre bloc. Assurément, elle se place du côté de la « vague qui va balayer de sa puissance le monde ancien », celle du « retour des peuples ». Quant à l’Union européenne, elle n’a jamais eu la moindre stratégie pour endiguer la vague populiste qui pourrait la menacer. Les déclarations lénifiantes du président de la Commission européenne, Jean-Claude Juncker témoignent du désarroi du cabri qui crie Europe, Europe en sautant sur sa chaise : « j’approuve l’idée qu’il faut lutter contre les populismes aigus et les nationalismes irréfléchis »27. Si l’on comprend bien notre héros luxembourgeois, il existerait des populismes bas et des nationalismes réfléchis. Seraient-ils acceptables, tolérables à Bruxelles ? Feuilleton à suivre dans les prochains, mois, les prochaines semaines !

Comme toujours dans la phase de diagnostic d’un patient, le médecin doit observer les symptômes du jour tout en ne négligeant pas ses antécédents. Certains peuvent expliquer, en partie du moins, la gravité du mal.

LE MAL FRANÇAIS : DE QUELQUES RÉFLEXIONS SUR LE POPULISME

La connaissance de l’Histoire de France, ancienne et récente, est toujours pertinente pour l’expert des relations internationales qui ne se contente pas de l’écume des jours pour appréhender des phénomènes tels que la montée des « populismes ». À cet égard, nous renvoyons nos lecteurs à l’excellente analyse de Thomas Branthôme, tellement limpide pour celui qui cherche à voir et à comprendre, que nous nous en inspirons très largement dans les lignes qui suivent28. Du primat de la souveraineté populaire, nous évoluons vers un mépris de la souveraineté populaire. Ce dernier, comme par effet de balancier, débouche sur le sursaut actuel de la souveraineté populaire.

Le primat de la souveraineté populaire

On ne peut penser la Révolution française de 1789 ou la République française sans saisir le moteur que fut celui du peuple dans l’avènement de l’une et de l’autre. C’est en se réclamant du peuple que Mirabeau fit mettre en genou à terre la monarchie le 23 juin 1789 avec sa fameuse harangue : « nous sommes ici par la volonté du peuple ». C’est encore pour lui et par lui que les députés de l’assemblée constituante rédigèrent la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen deux mois plus tard, La Constitution de la Ve République du 4 octobre 1958, dont on célèbre actuellement le soixantième anniversaire, est on ne peut plus clair sur le sujet :

La devise de la République est « Liberté, Égalité, Fraternité ». Son principe est : gouvernement du peuple, par le peuple et pour le peuple (article 2).

La souveraineté nationale appartient au peuple qui l’exerce par ses représentants et par la voie du référendum Aucune section du peuple ni aucun individu ne peut s’en attribuer l’exercice (article 3)29.

Toutes choses qui semblent être perdues de vue par nos élites éclairées qui n’ont de cesse de perdre de vue en instruisant le procès permanent du « populisme », notion particulièrement vague et confuse30. L’enjeu de ce rappel historique est de mettre en lumière ce questionnement qui agite les sociétés européennes mais bien au-delà d’elles car tous les continents sont touchés par cette fièvre.

Le mépris de la souveraineté populaire

À quoi assistons-nous aujourd’hui à travers les votes en faveur des Trump, Salvini et Orban ? À une réaction du peuple contre l’effacement du peuple dans le processus démocratique contemporain. Le constitutionnaliste Maurice Duverger parlait déjà au XXe siècle de « la démocratie sans le peuple ». On pourrait parler de démocratie bafouée, de « démocratie confisquée » (Davocratie)31. L’amorce de ce mouvement remonte au lendemain du coup d’État contre Robespierre et la fin du « gouvernement révolutionnaire » qui débouche sur la « réaction thermidorienne ». Commence alors une politique qui cherche à établir une « République du centre », débarrassée des demandes populaires. Déjà !

Le peuple est invité à « rentrer chez lui » afin de laisser faire ceux qui se sont autoproclamés les « honnêtes gens ». [Aujourd’hui, l’on pense à la tyrannie des technocrates des grands corps de l’État si bien croquée par Laurent Maudit dans son récent ouvrage La Caste]. Inspirés par des écrits des grands philosophes politiques (Montesquieu, Siyès) désireux d’accorder au peuple une « place » dans le processus politique sans pour autant lui remettre l’ensembles des rênes gouvernementales, cette volonté de canaliser le « démos » va déboucher sur un régime qui, « du peuple, par le peuple et pour le peuple », lui substitue « pour le peuple », par se représentants. L’Histoire est un éternel recommencement.

Le sursaut de la souveraineté populaire

Derrière les résultats hétérogènes de derniers scrutins surgit le même désir populaire de décider à nouveau, de ne plus être écarté des grandes orientations politiques, de revenir à la promesse étymologique de la démocratie ; que le peuple ait le pouvoir. S’interroger sur le clair-obscur de cette souveraineté ne permet-il pas de mettre en évidence la crise de défiance qui frappe les régimes occidentaux et dont le fond de la critique ne porte désormais plus seulement sur l’efficacité des politiques mais sur leur légitimité même ? En d’autres termes, si l’on assiste à un retour du populisme, n’est-ce pas tout simplement parce que, semblable au ressac de l’océan, le peuple exclu de facto d’une politique qui lui reconnaît pourtant de jure la souveraineté, vient demander des comptes à ses gouvernants au sujet de ce hiatus ? C’est à répondre à ce hiatus et à la résoudre que devront s’atteler les politiques d’aujourd’hui et de demain. Là est la véritable mise en demeure du politique par le populisme. Telle est la conclusion lumineuse de Thomas Branthôme. Un grand merci à lui. À trop ignorer le peuple, l’Union européenne risque de perdre son âme et son existence…

« Évidence : vous aveugle quand elle ne crève pas les yeux » (Gustave Flaubert). Avec le populisme, nous sommes au cœur de l’évidence. Un spectre hante le monde : le spectre du populisme. Des États-Unis aux Philippines, du Brésil à l’Italie, les mouvements dits « populistes » semblent tout balayer. Quand nos dirigeants imbus d’eux-mêmes et imperméables à toute forme d’introspection, cesseront-ils de nous raconter des bobards (« fake news »), des boniments, des calembredaines et autres balivernes pour justifier la montée des populismes dans le monde entier ?

Quand considéreront-ils que se développe dans le monde une « nouvelle internationale » et qu’une nouvelle vague est en train de se former, quand elle n’a pas déjà déferlé ?32 Quand cesseront-ils de pratiquer la politique de l’autruche ? Quand daigneront-ils se pencher sur les véritables causes (politiques, économiques, sociales, culturelles…) de ce phénomène structurel et cesser de le considérer comme une succession d’accidents de l’Histoire ?33 Comme l’écrit Emmanuel Todd : « Bismarck a inventé la Realpolitik, Emmanuel Macron a inventé l’irrealpolitik : une politique étrangère qui n’a plus aucun rapport avec la réalité du monde. En s’envoyant des grandes claques dans le dos sans que ça n’ait aucune incidence ». En définitive, quand en finira-t-on avec les « adeptes du prêt-à-penser bétonné, persuadés d’incarner la Vertu, (qui) sont des insultes au libre-arbitre, à la libre conscience, à la liberté d’expression » (Ivan Rioufol) ?

Aujourd’hui, le moins que l’on puisse faire pour féliciter nos brillants dirigeants de ce défaut de prévision impardonnable (gouverner, n’est-ce pas prévoir ?), c’est de s’inspirer de l’ex-première Dame de France (évincée en son temps pour une plus sémillante et plus jeune), Valérie Trierweiler-Massonneau en leur adressant un merci pour ce moment… populiste !

Guillaume Berlat
22 octobre 2018

1 Natacha Polony, La République, de comédie en tragédie, Marianne, 5-11 octobre 2018, p. 3.
2 Raphaëlle Bacqué/Virginie Malingre/Solenn de Royer, Macron sur le bûcher des vanités, Le Monde, 14-15 octobre 2018, p. 11.
3 Laure Mandeville, Steve Bannon se pose en gourou des « populistes » européens, Le Figaro, 8 octobre 2018, pp. 2-3.
4 Thomas Wieder, Allemagne. Le séisme politique de l’extrême droite, Le Monde, 7-8 octobre 2018, pp 14-15.
5 Stéphane Lauer, Équilibrisme à l’italienne, Le Monde, 9 octobre 2018, p.24.
6 Nicolas Cheviron, Après 100 jours, la nouvelle Turquie s’installe dans l’autoritarisme, www.mediapart.fr , 9 octobre 2018.
7 Sandrine Morel, L’émergence d’un parti d’extrême droite surprend l’Espagne, Le Monde, 11 octobre 2018, p. 4.
8 Marie Charrel, Comment la crise de 2008 a changé le monde, Le Monde ?, Économie & Entreprise, 11 octobre 2018, p.1
9 Immigration. Et si on disait la vérité, Dossier, Marianne, 12-18 octobre 2018, pp. 8-17.
10 Sylvie Kauffmann, Le retour de l’homme blanc, Le Monde, 11 octobre 2018, p. 29.
11 Les guignols. Comment ils ridiculisent la République, Marianne, 5-11 octobre 2018, une.
12 Pierre Le Hir, Climat : le rapport de la dernière chance, Le Monde, 9 octobre 2018, pp. 1 et 8.
13 Nicolas Bourcier, « Bolsonaro, c’est un vent de révolte », Le Monde, 14-15 octobre 2018, p. 2.
14 Michel Leclercq, Ces déçus de Lula qui votent Bolsonaro, Le Figaro, 11 septembre 2018, p. 10.
15 Nicolas Bourcier/Claire Gatinois, Brésil : l’extrême-droite triomphe. Raz de marée de l’extrême-droite au Brésil, Le Monde, 9 octobre 2018, pp. 1-2.
16 J.C., Brazil de fou, Le Canard enchaîné, 10 octobre 2018, p. 1.
17 Claire Gatinois, Une campagne marquée par la diffusion de nombreuses « fake news », Le Monde, 9 octobre 2018, p. 2.
18 Jack Dion, La peur du grand méchant russe, Marianne, 28 septembre-4 octobre 2018, p. 80.
19 Éditorial, États-Unis : un réactionnaire à la Cour suprême, Le Monde, 9 octobre 2018, p. 24.
20 Nicolas Barotte, Le revers bavarois de la CSU ébranle aussi Berlin, Le Figaro, 15 octobre 2018, p. 5.
21 Renaud Girard, La sécurité : première exigence des peuples, Le Figaro, 9 octobre 2018, p. 17.
22 Steve Bannon, « Mon but est de donner la parole aux gens simples », Le Figaro, 8 octobre 2018, p. 4.
23 Jérôme Gautheret/Lucie Soullier, À Rome, Le Pen rencontre son « modèle » Salvini, Le Monde, 10 octobre 2018, p. 9.
24 Thomas Cantaloube, Un monde « trumpien » ou la loi du plus fort, www.mediapart.fr , 9 octobre 2018.
25 François-Xavier Bourmaud, Macron cherche des idées chocs pour renverser la table aux européennes, Le Figaro, 18 octobre 2018, p. 2.
26 Lucie Delaporte/Pauline Graulle, Macron vs Orbàn : comment les partis cherchent à sortir du piège, www.mediapart.fr , 8 octobre 2018.
27 Jean-Claude Juncker (propos recueillis par Cécile Ducourtieux et Jean-Pierre Stroobants, « Orban n’a plus sa place au sein du PPE », Le Monde, 13 octobre 2018, p. 2
28 Thomas Branthôme, Le peuple souverain se meurt, Le Monde, Idées, 13 octobre 2018, p. 4.
29 https://www.conseil-constitutionnel.fr/le-bloc-de-constitutionnalite/texte-integral-de-la-constitution-du-4-octobre-1958-en-vigueur
30 Ernesto Laclau, La raison populiste, Seuil, 2008.
31 Yvan Blot et le Club de l’Horloge, La démocratie confisquée, Jean Picollec, 1988.
32 Arnaud de la Grange, La nouvelle internationale, Le Figaro, 8 octobre 2018, p. 1.
33 Heinrich August Winckler, « L’entrée de l’AFD au Bundestag est un tournant dans l’histoire », Le Monde, 7-8 octobre 2018, p. 17.

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Source : Proche & Moyen-Orient, Guillaume Berlat, 22-10-2018

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DUGUESCLIN // 28.10.2018 à 08h51

C’est pourquoi il nous appartient de comprendre l’urgence du retour à la souveraineté.
Cette urgence ne peut se faire qu’en dépassant les clivages et querelles entre une fausse droite et une fausse gauche qui nous condamne à donner le pouvoir aux « mêmes », pour faire face à l’essentiel, celui de pouvoir choisir notre destin.

58 réactions et commentaires

  • Barbe // 28.10.2018 à 08h05

    Populisme est un mot qui exprime deux significations contraires ;
    il a été fabriqué à dessein ; arrêtons de l’employer. L’employer sans se douter que l’on n’en maîtrise ni la portée ni les conséquences, fait venir en moi, au choix : colère, tristesse ou pitié.

    Une chose est certaine, le peuple n’est pas populiste. Ne peut pas l’être et ne le sera jamais.
    Ne peuvent l’être 1) que les élites qui veulent accéder à la première place, ou alors, 2) le premier d’entre eux, qui joue le peuple contre la haute société. Dans un jeu seulement factice on l’aura compris.
    Si l’on ne fait effectivement plus jamais appel au peuple par voie référendaire.

      +20

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    • LS // 28.10.2018 à 10h35

      Oui, totalement d’accord. Personnellement, j’utilise « populisme » ou « populiste » dans un sens très faible : doctrine ou personne qui se voit comme seule représentante, non seulement légitime mais surtout naturelle, du Peuple (Erdogan qui dit à son opposant : « Nous sommes le Peuple, qui êtes-vous ? ». D’ailleurs, en omettant de donner sens au mot Peuple.

      Autre exemple de gloubiboulga sémantique : le titre du bouquin de Y.Mounk, « le peuple contre la démocratie » dans lequel Y.M. définit, en fait, « démocratie » comme régime politique faisant la synthèse (qu’il appelle « démocratie libérale ») entre un principe libéral de liberté individuelle et un principe démocratique de souveraineté populaire (qu’il appelle, à mon sens justement, « démocratie »). Bonjours la polysémie dans la même phrase et, ici aussi, pas de définition du mot peuple.
      Je trouve la dialectique de Y.M. encore trop réductrice mais c’est un autre débat.

      Je suis souvent lourd sur le sens des mots mais je pense qu’une bonne partie des désaccords sont dus à des incompréhensions mutuelles de formes.

        +3

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    • jules vallés // 28.10.2018 à 11h10

      Populisme… c’est l’auberge espagnole
      Tout le monde utilise le même mot, mais personne n’a la moindre idée de ce qu’il signifie EXACTEMENT pour les autres…
      Du point de vue Orwellien, le but est atteint: incommunicabilité, incompréhension et confusion, un boulevard pour les « démagogues » de tous bords, vous savez ceux dont le fond de commerce est la manipulation du …peuple!!

        +19

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      • Marie // 28.10.2018 à 12h34

        « encore un siècle de journaux et tous les mots pueront » Nietzsche.

          +9

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    • Thomas Savary // 28.10.2018 à 21h30

      En définitive, il n’est pire populiste que l’europuliste, celui qui entend nous manipuler en affirmant que la prétendue construction prétendument européenne est la voie du progrès ; que l’Europe, c’est la paix et la démocratie ; que l’union de pays aux intérêts divergents fait la force ; que l’euro est un atout pour l’Union européenne ; qu’il faut punir les Britanniques ; qu’il existe un devoir d’ingérence (là où il y a des hydrocarbures) ; que les Russes menacent nos « démocraties », etc.

        +6

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    • Sam // 29.10.2018 à 12h50

      Barbe,
      Ça va être difficile de communiquer si on commence à ne plus employer les mots qu’ils détournent puisque cela concerne l’essentiel du dictionnaire.
      J’imagine Big Brother ravi d’une telle démarche : autocensure et anticipation de la prochaine édition du dictionnaire de novlangue. Le mieux est de vous dénoncer tout de suite pour crime par la pensée…

      On pourrait plutôt se réapproprier le sens des mots.
      http://www.cnrtl.fr/definition/populisme
      Populisme : considérer le peuple comme une entité indifférenciée.

        +1

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      • Barbe // 29.10.2018 à 17h28

        Sam,
        cette définition de cnrtl, cite que j’utilise beaucoup, et que je recommande, n’a pas de valeur d’usage ; n’est pas préhensible ni ne correspond à ce que l’oligarchie, notamment médiatique, fait, en utilisant un sens fabriqué : non pas détourné, mais littéralement construit. Les gens sont tourneboulés quand ils veulent comprendre ce que tout cela recouvre. A la limite, je préférais la définition proposée par un commentateur du site : est populiste, quelqu’un qui critique les institutions. Mais cette définition passe sous silence le fait que celui qui la critique peut être un membre de l’opposition (type Mélenchon, sera taxé de populiste), ou bien peut être au pouvoir (sous les régimes d’orban ou de mac-ronds, et alors, les mesures prises, pour diviser le corps social, sont aussi taxées de populistes : chez nous, par ex, la privatisation de la sécu, c’est super aux yeux des nigauds qui ne voient pas au-delà de leur fiche de paye du mois : je reçois plus parce que je ne paye plus de cotisations sociales, pour faire vite hein : ah mais mince, ma couverture santé, je me rends compte qu’elle va me coûter plus cher… comme dans le régime usa, qui sert de modèle à notre oligarchie). Or, le président de la république est censé être le garant des institutions, et pas un révolutionnaire, qui détruit le cadre social, au profit de quelques uns : car je ne sais pas si vous êtes d’accord pour considérer que ce qui se passe c’est une privatisation de ce qui est commun. Une destruction donc. Jusqu’à la dissolution du pays, prévue par todd, au motif que la france n’a pas su imposer son modèle redistributif, à l’allemagne par ex.
        Et surtout ce mot est construit avec un suffixe, qui à lui seul suffit à discréditer tout mot : je suivrai volontiers Heidegger ici, qui nous invite à repérer dans tout -isme un mot de la publicité, qui produit une image et non un contenu de signification. Faites la vérification, vous verrez vite par vous-même que tout mot construit en -isme, n’a pas de contenu propre, et demande une traduction. Avec populisme, c’est pire : ce terme nous fait croire qu’il a une signification, surtout celle de discréditer le peuple, alors qu’il ne concerne que les pratiques des parties pour accéder et se maintenir en place : on discrédite l’autre. Le peuple, lui, regarde tout ça de loin. Il aspirerait aussi bien à ce qu’il n’y ait plus de partis politiques. Et qu’il ait, lui, le peuple, le droit de voter les lois.
        C’est la seule solution institutionnelle à la déréliction.

          +4

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      • Sam // 30.10.2018 à 17h38

        Je comprends parfaitement ce que vous dites et je suis bien d’accord. C’est l’idée de ne plus employer de mots parce que l’oligarchie les détourne qui me choque, il ne va plus nous rester grand-chose pour parler.

        Pour ce qui est du populisme, c’est à double tranchant. Aujourd’hui, beaucoup s’en réclament avec fierté.
        De plus, si nous devions garder l’utilisation péjorative qu’en fait l’oligarchie, de la démagogie de bazar, alors le plus populiste chez nous, et de très loin, c’est Macron. Ce gamin qui adopte un air paternaliste et s’adresse aux français de façon grotesque et infantilisante. Profitons en pour le lui envoyer en pleine gueule plutôt que de nous censurer tout seul.

        N’oublions pas leur nullité : à employer populisme, un mot qui oppose le peuple au système, ils ne font que souligner cette caste à laquelle ils appartiennent et la peur qu’ils ont des peuples en général.

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    • jdautz // 29.10.2018 à 15h56

      « arrêtons de l’employer. » SURTOUT PAS, JAMAIS !
      Il faut dénoncer son usage manipulateur pour en rappeler systématiquement son vrai sens et son étymologie ! Sinon le «Miniver» aura gagné !

      Déjà qu’on se coltine des «qui aiment les enfants» pour désigner des prédateurs sexuels, des «libéraux» pour désigner des prédateurs économiques favorables in fine à l’asservissement, au monopole et a la dictature, ainsi que pleins de mots dévoyés de manière quasi irrémédiable !

      «L’employer sans se douter que l’on n’en maîtrise ni la portée ni les conséquences, fait venir en moi, au choix : colère, tristesse ou pitié.»

      ça oui, mais justement. De nos jours, se réapproprier les mots est une urgence absolue, notre liberté de penser est à la clé. Les «cours de défense intellectuelles», comme les petits chefs d’œuvre de «conférences gesticulées» de Franck Lepage et Cie https://www.scoplepave.org/les-inculture-s-conferences-du-pave sont plus que jamais a mettre entre toues les mains !

      Comme on dit dans les réclames : Existent aussi sous Youtube : https://www.youtube.com/watch?v=oNJo-E4MEk8

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    • Karpov // 31.10.2018 à 13h32

      Pour la creation de mots opposes ou qui s’annulent,voir cette video :

      https://www.youtube.com/watch?v=EvUZ5eToi10

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  • DUGUESCLIN // 28.10.2018 à 08h51

    C’est pourquoi il nous appartient de comprendre l’urgence du retour à la souveraineté.
    Cette urgence ne peut se faire qu’en dépassant les clivages et querelles entre une fausse droite et une fausse gauche qui nous condamne à donner le pouvoir aux « mêmes », pour faire face à l’essentiel, celui de pouvoir choisir notre destin.

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    • Serge WASTERLAIN // 28.10.2018 à 18h18

      Je pense que la fausse droite et la fausse gauche, sont des partis qui habillent leurs politiques de régression sociale avec des mots qui cachent leurs réels effets. C’est un vocabulaire politiquement universel qui leur fait dire tous qu’ils vont avoir le ‘’courage’’ du ‘’changement’’ en ‘’dépoussiérant’’ des lois qui n’ont pas su évoluer avec ‘’le (leur) temps’’ et qu’ils ne failleront pas à mener la ‘’France’’ et les ‘’Français’’ sur le chemin de la ‘’modernité’’ qui impose la ‘’nécessaire amélioration’’ de notre ‘’compétitivité’’ et la ‘’réduction de la dette’’ qui passe par la suppression des ‘’privilèges’’ que sont ‘’les régimes spéciaux des retraites’’, le ‘’statut des fonctionnaires’’, les ‘’CDI qui rend les licenciements trop compliqués et bloquent les embauches’’, qui découragent les ‘’courageux’’ et ‘’malheureux’’ patrons ‘’d’investir’’, eux qui ‘’risquent’’ leur propre argent alors qu’ils sont pressurisés de ‘’charges sociales’’ qui ont atteint des ‘’sommets insupportables’’, itou, itou… Bref le discours que nous tiennent le PS, LR, LReM, le Modem et j’en oublie certainement !
      Les populistes, ce sont ceux qui veulent que ces partis ‘’dégagent’’ et soient remplacés par d’autres qui savent ce qu’est l’angoisse de ne pas pouvoir payer son loyer, de boucler la fin du mois, de ne plus avoir de tunes pour faire le plein alors qu’on a besoin de la voiture pour aller bosser ou se rendre à la convocation de pôle-emploi, etc… …Bref, par ceux qui connaissent la vraie vie d’une majorité de français qui se sentent à ce point méprisés qu’ils sont prêts à voter pour le diable avec le même (dés)espoir que lorsqu’ils jouent au LOTO !

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  • tchoo // 28.10.2018 à 09h14

    Cette description du populisme essentiellement de droite plutôt extreme et de sa montée va tout à fait dans le sens souhaité par Macron.
    Nous avons connu Berlat plus inspiré

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    • Madudu // 28.10.2018 à 11h13

      En quoi la revendication par le peuple de la souveraineté populaire est-elle d’extrême droite ?

      Il me semble que vous seriez bien inspiré de prendre du recul sur les éléments de langage propagés par ceux qui, comme Macron, tentent d’associer cette revendication simplement démocratique à ce qu’elle n’est précisément pas.

      Autoritarisme, militarisme, inégalitarisme, …, ne sont pas les tendances vers lesquelles glissent les « populismes » actuels. Ce sont les tendances vers lesquelles ont déjà glissé ceux qui se prétendent « progressistes » et « ouvert sur le monde » tout en témoignant par leurs actes qu’ils sont exactement le contraire.

      Les « populismes » actuels revendiquent les droits à la souveraineté nationale et à l’indépendance nationale, c’est-à-dire aux droits que la charte des nations unies reconnaît à tous les peuples et qui doivent leur permettre de s’autodéterminer librement.

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      • tchoo // 28.10.2018 à 15h03

        C’est Berlat qui le dit pas moi
        il fait référence à un populisme d’extrême droite parce que ceux qui le portent ont dans leur besace la volonté de faire de l’immigration un bouc émissaire.
        Si vous ne voyez pas, dosi-je m’inquiéter pour vous?

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        • Madudu // 28.10.2018 à 19h03

          Le fait est que les populismes actuels sont marqués par un discours commun concernant l’immigration, ils veulent tous pouvoir maîtriser les flux migratoires qui les concernent.

          Ce n’est pas spécifiquement à des populismes d’extrême droite qu’il fait référence, c’est aux populismes actuels tout simplement.

          Dans un contexte économique morose, dans des pays qui souffrent d’une natalité insuffisante en raison de cette mauvaise conjoncture, lorsque les salaires et les prestations sociales sont constamment revus à la baisse, réduire au minimum l’immigration est une mesure de bon sens.

          Si les populismes actuels portent tous des mesures comparables concernant l’immigration c’est en grande partie parce qu’ils sont dans le même bain globalisé, et son confrontés aux mêmes problèmes.

          Si les peuples veulent limiter l’immigration c’est leur droit, cela fait partie de leur droit à la libre autodétermination. Si vous n’êtes pas content c’est votre problème, les nations n’ont pas vocation à se plier en quatre pour exaucer les voeux de minorités politiques.

          Si la majorité le veut, alors ça doit être mis en oeuvre. C’est ça la démocratie.

          Si vous ne le voyez pas, dois-je m’inquiéter pour vous ?

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        • Yannis // 31.10.2018 à 19h58

          Absolument d’accord avec tcho. La belle facture de ce texte, qui obscurcit plus qu’il n’éclaircit, ne peut pas cacher presque une certaine jubilation au décompte des états et démocraties plongeant aujourd’hui dans l’autoritarisme policier, financier, bref dans le néofascisme.

          Et vous croyez que c’est aini que le peuple récupèrera une quelconque souveraineté ?? Mais vous rêvez ! Continuez à jouer de ce délicieux amalgame des genres dur l’échiquier politique actuel, qui d’ailleurs vire toujours un peu plus à droite si vous ne l’avez pas remarqué, et la révélation du terme « populiste » se fera d’elle-même, avec perte et fracas.

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          • Madudu // 01.11.2018 à 13h12

            « des états et démocraties plongeant aujourd’hui dans l’autoritarisme policier, financier, bref dans le néofascisme. »

            Vous parlez de la Grèce de Tsipras ?

            De l’Italie de Renzi (non-élu, pour appliquer la même politique que Tsipras) ?

            Peut-être est-ce plutôt de la France de Macron que vous parlez ?

            Difficile à dire !

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    • kleio // 28.10.2018 à 11h15

      Oui, même remarque. J’ai cru relire l’édito de Joffrin, mais dans un miroir. Le paragraphe sur Bolsonaro, par exemple, infirme largement tout le reste. Il aurait été plus clair de rappeler quelques évidences 1) le modèle économique actuel ne fait pas/plus le bonheur des peuples, 2) les « élites » n’ont rien d’autre à proposer, 3) les peuples se tournent vers autre chose, 4) les « élites » sont trop déconnectées pour réagir et freiner au moins le mouvement qui les emportera.

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  • Gérard // 28.10.2018 à 09h15

    Effectivement, les mots populisme, progressisme et autres, sont les notes de la musique du joueur de flûte de Hamelin, qui éloigne l’esprit des gens des idées fondamentales gouvernant au mieux le « bien vivre ensemble » qui devraient prévaloir en ce vingt et unième sciècle.

      +4

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  • Philvar // 28.10.2018 à 09h59

    Cet articulet est tout simplement de l’enfumage. A chaque ligne il ne fait que de décrire les méfaits de la mondialisation et de la dictature de fait du macronisme. Mais comme aucune solution n »est proposée, ce texte est simplement de la soumission à quelque chose contre lequel il serait impossible de résister ! Et qui détruit toutes les oppositions pour les déclarer non pertinentes ou incapables.
    Et ça nous le savons tous et de telles pleureuses n’y changeront rien.
    Si vous voulez vous remonter le moral écoutez  » Epona & Blagodariov  » dans « je chanterai du hatecore. »

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  • Emmanuel // 28.10.2018 à 10h21

    Bien vu. Mais il y a un aspect, qui me semble-t-il n’est pas assez analysé par Guillaume Berlat, qu’on pourrait qualifier de « populisme de droite ». Face à la menace, de plus en plus prégnante, d’une crise ou d’un effondrement, et avec un ressentiment croissant d’une part grandissante de la population, il y a la tentation évidente de détourner l’attention vers les thèmes qui sont identitaires (le rejet de l’autre, le bouc émissaire, le retour des idéologies religieuses ou ethniques, etc…), autoritaires et sécuritaires (la peur du chaos, l’ordre, la police et l’armée, etc..), et d’une « reprise en main » du peuple par l’oligarchie par une forme de dictature, en échange de la préservation de ses intérêts propres; surtout si ceux-là devaient être menacés par des « mauvaises idées » socialistes. On se souvient que Von Hayek (un parrain du néolibéralisme), avait affirmé haut et fort vouloir préférer de loin abolir la démocratie, et préférer la dictature (cf. le Chili), en cas de menace socialiste. On se souvient sans doute que l’avènement d’Hitler s’est faite grâce à l’assentiment, voire le support de l’oligarchie économique voyant en lui un rempart contre la menace communiste ; alors que ce dernier « sublimait » le peuple (allemand, et sa supériorité) dans ses discours, tout en diabolisant des ennemis « extérieurs » – et comme ça a marché ! Ainsi, le constat des tendances politiques actuelles semblent évoluer dans ce sens….

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    • Marc Michel Bouchard // 29.10.2018 à 01h26

      Le capitalisme tend à se donner un pouvoir plus ample par la globalisation. Il s’agit éventuellement de produire un pouvoir direct aux méga-entreprises ou transnationales et de procurer un droit des entreprises et de passer par des tribunaux à travers grands traités de libre échange et organisations internationales. Le retour aux souverainetés populaires et nationales ou la création de confédérations pour les espaces géopolitiques multiethniques comme la Suisse ou de ce qui devrait être le cas davantage en Afrique permet une régulation du capitalisme par les États nationaux ou locaux. Avant de ne voir que le spectre du fascisme, il faut voir que les pensées d’Emmanuel Todd et Jacques Sapir vont dans ce sens. D’autre part, le protectionnisme permet une production nationale notamment en agriculture qui autrement est balayée par le libre échange étendu qui pollue la planète par l’échange mondial de produits alimentaires. Le protectionnisme de Trump sans finesse demande une réponse de tous les protectionnismes nationaux, les négociations entre États doivent se faire en considérant les priorités locales laissant tomber les traités.

      Cela serait ainsi plus écologique sans passer en profondeur par des technocraties qui organiseraient tout à partir du sommet en réduisant les peuples à la condition d’habitants de municipalités faibles sous contrôle de métropoles, espaces d’une super classe riche et mondialisée! Ce que les partis Verts ne comprennent pas. Dont les succès relatifs en Allemagne ne sont que le résultat de la chute symbolique des sociaux démocrates.

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  • PhilB // 28.10.2018 à 10h41

    à populisme il faudrait opposé un nom pour clarifier le débat, oligarchiste, oligarchisme par exemple. On pourrait dire que les partis populistes.ont battu les partis oligarchistes en Italie. ce serait plus clair. Affublé de ce qualificatif « les élites » dirigeantes seraient sans doute gênés, ou pas peut être!

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    • Marie // 28.10.2018 à 12h44

      ah oui bonne idée, pourquoi pas les rebaptiser :
      FFI pour Forces Financières Internationales ?
      FTP pour Flinguer Tous les Peuples ?

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    • kasper // 29.10.2018 à 01h06

      pourquoi pas simplement « ploutocrate » ?

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  • Ando // 28.10.2018 à 11h30

    Thomas Cantaloube semble découvrir subitement dans son article « Un monde trumpien ou la loi du plus fort » que le monde peut devenir une jungle. Pour être plus précis ce monsieur fait semblant de le découvrir quand le maître de la jungle n’est plus son favori.

      +2

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  • Piotrr // 28.10.2018 à 11h33

    Un peu curieux quand même de faire de la montée des « populismes » un phénomène mondial et global ? Qu’y a t-il de commun entre la situation de la Hongrie et du Brésil ?
    C’est un peu comme les « printemps arabes » qui recouvraient des situations bien différentes.
    « Un printemps mondial du populisme » ? Allons donc, il faut creuser un peu plus.

    Pour nous, électeurs français, la difficulté en prévision des prochaines élections au Parlement européen est que les leaders de droite (après l’enthousiasmant quinquennat de Sarko), de gauche (après le naufrage hollandais), d’extrême droite (après la prestation foireuse de Marine) d’extrême gauche (après la panique incontrôlée de Mélenchon) sont salement dévalorisés.
    [modéré]

      +3

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    • tchoo // 28.10.2018 à 15h07

      parler d’extrême gauche pour Mélenchon situe la hauteur du propos et croire à une panique mélenchonienne n’arrange pas les choses
      Bref Berlat lui oublie complètement FI dans son article comme si le phénomène quoique on en pense n’existait pas

        +5

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      • Alfred // 28.10.2018 à 20h51

        Il n’existe plus hélas. Du moins sur le terrain. Le soufflet est retombé et il ne reste plus que les militants.

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        • RV // 30.10.2018 à 15h15

          test grandeur nature aux élections européennes
          d’ici là je serai moins affirmatif . . .

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    • Pierre D // 28.10.2018 à 15h43

      Piotrr: «Qu’y a t-il de commun entre la situation de la Hongrie et du Brésil ?»

      Le rejet du néolibéralisme… comme 68 a été le ras-le-bol de la Guerre Froide partout dans le monde (de Berkeley, Mexico à Berlin-Est et Tokyo)

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  • Ando // 28.10.2018 à 12h04

    On rappellera qu’historiquement, en tout cas dans l’histoire récente, en Europe c’est la Fédération russe qui a pris le premier le tournant du « populisme » via sa figure emblématique qu’est Vladimir Poutine. Populisme au sens où on peut l’entendre: priorité au développement national, réaction contre la décomposition économique et sociale du pays, équilibre des intérêts en jeu (qu’un groupe social n’impose pas ses intérêts au détriment de tous les autres), reconquête de la souveraineté (il fut un temps où le régime de Washington avait son mot à dire sur le choix des premiers ministres russes), respect du mandat reçu, ce dernier élément étant essentiel pour comprendre le succés relatif de V. Poutine. Peu importe ce que l’on pense de V. Poutine, de ses qualités et de ses travers. Le point important est qu’il est l’incarnation d’une forme de consensus national, populiste certainement car c’est bien la Russie qui a fait ce qu’il est. Adoubé par Eltsine en 1999 (ce dernier, pro-« occidental », aimé des régimes occidentaux et ayant vu sa cote de popularité s’effondrer à 4% en 1999), inconnu des Russes en 2000, Poutine n’a cessé depuis de voir sa popularité grandir jusqu’à se stabiliser à 60/70% d’opinions favorables. Lapalissade: la vertu n’est pas dans le pays seul ni dans ses élites seules mais dans un équilibre entre eux. Ainsi serait « populiste » le mouvement qui cherche à rééquilibrer le rapport de force en faveur du pays profond, étant bien entendu qu’il ne s’agit pas d’un jugement de valeur.

      +13

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  • Dominique65 // 28.10.2018 à 12h29

    « il faut être progressiste, concept qui ne veut rien dire »
    Ce que je comprends du progressisme, c’est, depuis que la gauche s’est convertie au néolibéralisme, ce qui reste de son combat.
    C’est à dire porter les revendications des communautés minoritaires. Ce combat est appuyé (pour ne pas dire dicté) par les démocrates étasuniens car ces revendications correspondent à une affirmation de l’individualisme, valeur principale du monde anglo-saxon. Le progressisme, c’est en quelque sorte la lutte des valeurs conservatrices portées par L’Église. À défaut de s’occuper du peuple (mot devenu interdit, par ailleurs – Même Mélanchon ne l’utilise plus et dit « les gens »), on s’occupe des communautés, les unes après les autres. Tout le monde ou presque se sentant appartenir à une communauté, on espère atteindre ainsi à peu près tout le monde.

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    • Marie // 28.10.2018 à 12h57

      C’est ce qu’on appelle  » diviser (atomiser, cloisonner, désagréger, désolidariser…) pour mieux régner » sauf que ça risque de leur ( et de nous) péter à la hure ( la bobine, la gouache,la musette, le portrait quoi! le modérateur préfère).

        +6

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    • RV // 30.10.2018 à 15h18

      « porter les revendications des communautés minoritaires »
      les 10% qui se gavent sont effectivement une communauté minoritaire . . .
      Macron ne se dit-il pas progressiste ?

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  • Marie // 28.10.2018 à 12h33

    Tout y est, tout ce qui ne se trouve pas dans l’article précédent,
    et pourtant Lordon a la platine bien chargée!
    L’injure et l’épouvantail que revêt pour certains le « populisme » me ramène (encore) au pessimisme de l’intelligence selon Nietzsche,
    et je trouve ça plutôt…optimiste.

      +5

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  • Koui // 28.10.2018 à 13h45

    Bolsonaro n’est pas populiste, il est juste fasciste: opposé à la démocratie parlementaire et au droit, il veut en finir avec les criminalels, les indiens et les gauchistes en les tuant. A aucun momment il ne fait de promesses sociales et il ne désigne pas les élites riches comme ennemi du peuple. C’est plutôt Franco que Vargas ou Peron.

      +17

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  • Pierre D // 28.10.2018 à 15h34

    Non le populisme n’est pas un fourre tout sans signification.

    Le populisme consiste à tenir un discours contre les institutions et leurs représentants sans rien proposer de positif.

    Le discours populiste, c’est un invitation à aller dans le mur… mais avec véhémence. C’est la voie grande ouverte sur toutes les impasses.

    « Lutter contre le populisme » c’est bien la dernière chose que je reprocherai à Macron, la première étant son populisme, qu’il exprime avec ses conneries sur « les forces du monde ancien » par ses plaisanteries bonapartistes (le N°3) sur la « Révolution ». Demain on rase gratis et pour le reste on improvise, c’est dans le programme dit-on… et « à la fois » ne dit-on pas.

    Vaguement néolibéral dans un monde en réaction contre le néolibéralisme, Jupiter est nu… et nous avec.

      +4

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  • UnLecteur // 28.10.2018 à 16h05

    Il y a une coquille dans l’article : on y parle de «Laurent Maudit», auteur de l’ouvrage «La Caste». Il s’agit en fait de Laurent Mauduit (qui, espérons-le, n’est pas maudit).

      +4

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  • christian gedeon // 28.10.2018 à 17h02

    AH… Notre Arsène,qui comme chacun sait est le plus grand cambrioleur du monde, a pillé le musée des idées de bon sens,réecrit le gaullisme et le seguinisme (qu’il ne cite pas). mais mon bon monsieur,ces « idées  » ne datent pas d’aujord’hui. Elles sont défendues depuis des lustres à ceux qui sont restés fidèles à une certaine idée du pays,de la nation,du peuple et de la culture.A tous ceux qui ont combattu les « universalismes » pervers des marxisme-léninisme-maoïsme,et ultralibéralisme qui sont,il faut le dire avec force du même tonneau et profondément de même nature.Mais bon mieux vaut tard que jamais. le retour des peuples va se faire dans la difficulté et les vautours de l’ultralibéralisme ,du sociétalisme et des gauchismes « intellectuels  » divers et variétés ne vont pas lâcher le morceau qu’ils tiennent dans leurs mâchoires facilement. De terribles manipulations sont à venir.

      +5

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  • robert pierron // 28.10.2018 à 17h59

    mettre Ben Salman sur le même plan que poutine il fallait le faire !!!Je rappelle à notre donneur de leçon de démocratie que le Président Poutine a été élu avec 67% de suffrages combien au Satrape d Arabie Saoudite ?

      +9

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    • Marie // 29.10.2018 à 12h56

      Je lis plutôt que « certains vont jusqu’à dire… » que l’élection de Trump  » a libéré les pulsions autoritaires et liberticides…etc » mais l’auteur, il me semble, ne s’inclue pas du tout dans cette meute. Au contraire je pense qu’il dénonce comme vous cet…amalgame ( encore un mot-qui-pue et à utiliser avec des gants!) ou ce prétexte (encore une fois Trump-l’étincelle de tous les incendies de la planète).

        +2

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  • jdf // 28.10.2018 à 18h31

    Monsieur Berlat, lorsque vous écrivez : «Aux élections régionales en Ontario et au Québec, le parti libéral de l’amuseur de foires, Justin Trudeau est renvoyé à ses chères études. Il se dit que la pression migratoire ne serait pas étrangère à ce résultat», vous semblez mal informé.
    Le Parti libéral du Québec et le Parti libéral de l’Ontario n’ont rien à voir, ni de près ni de loin, avec la Parti libéral du Canada dont Justin Trudeau est le dirigeant. Dans le système politique canadien il n’y a pas confusion des genres entre les paliers fédéral et provincial.
    Votre affirmation selon laquelle «la pression migratoire ne serait pas étrangère à ce résultat» est très hasardeuse. Le 1er octobre, au Québec, les électeurs ont montré la porte aux libéraux provinciaux à cause de leur laxisme dans les domaines de la santé et de l’éducation et non à cause de leurs politiques en matière d’immigration.
    Bonne journée.

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  • mahikeulbody // 28.10.2018 à 19h40

    Je ne commenterai que pour la partie que je connais, le Brésil.
    Pour le vivre en direct dans ma belle-famille (classe moyenne basse), très divisée sur le sujet, les fake news sont bel et bien l’instrument de la marche vers le pouvoir de Bolsonaro. Le succès de Bolsanoro n’a pas pour cause la corruption endémique et la criminalité galopante dans le pays, il a pour cause le discours « populiste », que je définis ici comme étant celui où on fait toutes les promesses que le peuple veut entendre en se gardant bien de lui révéler l’objectif réel : un ultra-libéralisme qui va faire très mal. Et cela via une intense campagne de fake news dont je subis les assauts quotidiens via le Facebook de ma belle-famille (c’est parfois tellement gros que ça en serait risible si les gens ne les prenaient pas pour argent comptant aussi facilement) visant à diaboliser autant que possible le PT (certes corrompu comme toute la classe politique brésilienne mais pas plus que les autres). ED’ailleurs, Bolsonaro a toujours fait partie de de la classe politique brésilienne depuis des dizaines d’années et n’a rien du candidat hors système qu’il prétend être. Il a juste saisi une opportunité inespérée de dépasser sa condition de député.
    Au final, le Brésil permet d’enrichir votre démonstration d’un exemple de plus mais pour moi, votre analyse dans ce cas précis est erronée. Du coup, je me demande ce qu’il en est pour les autres pays données en exemple…
    PS. La formule sur le string de la carioca est réjouissante mais affaiblit le sérieux du propos.

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    • Ando // 28.10.2018 à 22h31

      Bolsonaro serait alors plutôt démagogue que « populiste ».

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      • christian gedeon // 29.10.2018 à 02h10

        Ben Bolsonaro a été élu…quant aux fake news,elles ne datent pas d’aujourd’hui’ n’est ce pas? Vous ne souvenez pas du Mitterrand qui se faisait observatoiriser et accusait le Général d’être un dictateur auteur d’un « coup d’état permanent »? Ou de Caton et de son Cartago delenda esse?

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    • Georges // 29.10.2018 à 11h16

      @mahikeulbody

      Merci bien pour le commentaire. Personnellement je sais que grâce au PT il y a eu des avancées sociales très réelles, basiques et tout à fait nécessaires au Brésil après des années de dictature horrible puis d’un début de démocratie parlementaire assez curieux.

      Que les gens se laissent embobiner aussi facilement et sans aucune mémoire du passé est tout simplement bien triste. Nous ne sommes pas du tout à l’abri de ce problème en France.

      Que l’auteur de l’article soit si sarcastique sur la condition actuelle de Lula, alors qu’il semble bien évident qu’il y a eu un montage orienté (une justice pas neutre et instrumentalisée, appuyée par une campagne médiatique aux mains d’on ne sait qui, conseillée très certainement en sous-main par une officine étrangère bien rodée pour des coups de ce genre) pour l’évincer de la présidentielle n’est pas rassurant du tout car j’avais bien adhéré à certains de ses articles précédents.

      Comme quoi, vigilance toujours. L’auteur semble croire que la justice ne peut pas être instrumentalisée, c’est curieux pour quelqu’un avec un tel CV.

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      • Marie // 29.10.2018 à 13h20

         » que les gens se laissent embobiner si facilement et sans aucune mémoire du passé… »
        Vous parlez de l’élection de Macron ?
        L’ancien ministre de l’économie de Hollande, l’ancien banquier qui sait parler aux oreilles des illettrés et qui a promis le « nouvelle » Europe d’hier et ses vieux pots pourris pour y faire la même soupe?????????
        C’est moi qui oublie que son électorat, trés sensiblement de vieux, a une mémoire d’éléphant a qui « on ne la fait pas » et que son jeune électorat de wiiiiiiiiiiners-bougistes des villes a tendance à foncer, foncer…. droit dans le panneau qui signale un mur.

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        • christian gedeon // 31.10.2018 à 12h22

          ne vous fatiguez pas Marie…pour « eux  » les gens qui ont voté Bolsonaro ne sont que des crétins,à peine des citoyens…des embobinés. jamais, »ils  » ne se poseront la question de savoir « pourquoi ». au grand jamais. çà leur ferait trop mal à la tête!

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      • Krystyna Hawrot // 29.10.2018 à 14h20

        Pourtant, les Hongrois ne votent pas non plus Orban en se disant avec enthousiasme qu’ils luttent contre la corruption. Ils votent avec l’immense lassitude d’un peuple laminé depuis 30 ans par un capitalisme qu’ils n’ont jamais choisi. L’opposition en Hongrie est sorosisée et controlée par les fondations allemandes. De toute facon en Europe de l’Est il n’y a quasiment pas de démocratie puisque pour avoir le droit de déposer la moindre liste électorale il faut des milliers de signatures et seuls les élites au pouvoir ont l’argent pour acheter les signatures. Pareil en Pologne. La liste interminable des signatures à obtenir lamine la gauche anticapitaliste. Et la droite souverainiste est en prison, souvenez vous de Mateusz Piskorski… Encore que le PIS Kaczynski intelligemment donne à bouffer au peuple via l »allocation familiale de 120 Euros et la retraite à 60 pour les femmes et 65 ans pour les hommes. Orban ne fait rien de toute cela et en dix ans de pouvoir il n’a toujours rien fait contre l’UE… Comment comparer le Brésil à la Pologne et la Hongrie? Et encore moins à la Russie qui mène depuis 25 ans une politique systématique de reconstruction nationale, un espèce de bonapartisme, mais efficace…

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        • christian gedeon // 31.10.2018 à 12h34

          Arrêtez donc…arrêtez. Les hongrois votent Orban pour redevenir Hongrois! Tout simplement. Parce qu’ils en ont plein le cul qu’on leur explique que la Hongrie,ben,ce n’est pas la Hongrie. Parce que au bout d’un moment,y en marre de se faire traiter de tous les noms au prétexte qu’on n’accepte pas l’universalisme et le mondialisme,qu’il soit ultralibéral ou cocomunniste,ce qui revient au même,in fine,des fois que vous n’auriez pas compris cette tautologie….votre logiciel ne vous permet apparemment pas de comprendre qu’ on peut emmerder les gens jusqu’à un certain point,mais pas plus loin…çà vous échappe complètement. Votre dogme vous interdit la vue l’ouïe,mais apparemment pas la parole Alors,je vous explique. le Français veut rester Français,le Hongrois hongrois,le Slovaque slovaque et l’Autrichien autrichien…c’est aussi simple que l’oeuf de Colomb… çà ne va pas plus loin. [modéré]

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  • christian gedeon // 29.10.2018 à 10h59

    Oho,ce matin que de commentaires sur l’élection de Bolsonaro…dis donc,dis donc! 55% des brésiliens sont au choix,racistes,homophobes,nazis,fascistes,débinés du neurone,bref,plus de la moitié d’un pays est bonne à enfermer…comme d’hab Inter,et Q se sont particulièrement distingués. mais quand même,ils sont,comment dire,sonnés. leur logiciel datant du tandy trs 80 ne peut pas fonctionner…çà fume de partout. Fatal error,fatal error et fatal error. Outre le côté absurde,complètement Jarry, des commentaires;ce qui frappe le plus est la mépris absolu de l’expression du peuple brésilien,à 55%.Y pigent pas…pour eux le Brésil,c’est la samba,le carnaval,les cariocas,les plages, les indiens d’Amazonie,la chirurgie esthétiques, les transexuels et les favellas…la circonstance qu’il y ait autre chose là bas leur échappe. Ils sont dans Orfeu negro…dans Mimisiku…et dans la légende Lulitse,homme qui a fait quand même beaucoup de choses,notamment en réforme agraire,mais qui a lâché la criminalité et les villes.., ou plutôt la criminalité en ville. Le peuple a mal voté,il faut dissoudre le peuple,et se retrouver entre soi autour d’une caipirinha chez Jardim.

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  • Sam // 29.10.2018 à 15h22

    http://www.rfi.fr/economie/20181029-bresil-milieux-economiques-rejouissent-election-jair-bolsonaro

    Bolsonaro a été soutenu par l’oligarchie et leurs médias. Aucun rapport avec Salvini ou Trump, élus contre l’oligarchie et contre les médias.
    Mais bon, si ça peut entretenir la confusion, mélangeons tout…

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    • christian gedeon // 30.10.2018 à 11h06

      Elle est bien bonne,celle là… Bolsonaro a d’abord été élu par les brésiliens. Oligarchie ou pas. Et si l’oligarchie a pu peser sur ces élections,il faut chercher les rasions du côté du PT…le parti de ce pauvre Lula… qui après des débuts prometteurs,notamment en matière de réforme agraire,s’est enlisé dans la corruption. Mais ce n’est pas la corruption qui a fait l’élection,mais la terrible violence qui a repris sous Lula et Roussef. Violence acceptée,à défaut d’être encouragée,pour des motifs bassement clientélistes.Quand on joue avec le feu,on se brule,et gravement. On peut dire sans se tromper,que la voie de Bolsonaro a été pavée par le PT. A se demander s’il ne l’ont pas fait exprès. parce que Haddad le candidat du PT, qui avait le charisme d’une huître, a aussi été la cacique de sao paulo et n’y a pas vraiment laissé l’image d’un homme intègre,n’est pas? Donc non,ce ne sont pas les médias et l’oligarchie dont faisait partie Haddad qui ont permis à Bolsonaro de gagner,mais bien plutôt la colère des brésiliens…

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    • Sam // 30.10.2018 à 17h46

      Bolsonaro est soutenu par l’oligarchie et leurs médias. Pas élu par eux.
      A la différence de Trump et de Salvini.

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  • Rémi // 29.10.2018 à 23h50

    La vérité est que les perdants de la Trompe de l’éléphant ont compris qu’ils allaient perdre le jeu.
    Alors plutot que de couler seul ils ne suivent plus les ordres de l’élite et sont passés du mode on vous laisse gagner au mode, vous perdrez avec nous.
    A l’élite de le comprendre et de modifier les régles du jeu.
    Le grand problème de l’élite ploutocrate étant son manque d’intelligence, je craint que la partie de perdant perdant ne se prolonge encore un certain temps.

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  • Chapes // 01.11.2018 à 19h21

    Pour le capitalisme, est populiste, toute solution alternative à son système. Ce qui est presque vrain du fait que le capitalisme et ses sbires, omettent bien évidemment de citer le Marxisme, soit les réels partis communistes, qu’ils combattent Bon Dieu mais c’est bien sûr !

    En France le PCF avait signé son arrêt de mort, en Juin 1946, Maurice Thorez, alors secrétaire général du PCF, avait décrété, que l’avenir de la paix et de la démocratie, passait par la fusion du PCF et du PS. C’est ce qui a été fait, avec les résultats qui n’ont guère attendus.
    Le mêmes, recherchent tj, ce type de solution, Telle la relation pourrie d’avance avec le Trotskyste Mélenchon. CQFD

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