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5.juin.20195.6.2019 // Les Crises

Après le néolibéralisme. Par Joseph E. Stiglitz

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Source : Project Syndicate, Joseph E. Stiglitz, 30-05-2019

NEW YORK – Quel genre de système économique est le plus propice au bien-être de l’humanité ? Cette question en est venue à définir notre époque, car nous savons, après une expérience de quarante ans aux États-Unis et dans d’autres économies avancées, que le néolibéralisme ne fonctionne pas.

L’expérience néolibérale – moins d’impôts pour les riches, dérégulation des marchés du travail et des produits, financiarisation et mondialisation – s’est soldée par un échec spectaculaire. La croissance est plus faible qu’elle ne l’était durant le quart de siècle qui a suivi la Seconde Guerre mondiale, et elle n’a touché, pour l’essentiel, que les tout derniers degrés de l’échelle des revenus. Après des décennies de stagnation, voire de baisse des revenus inférieurs, la mort et la mise en bière du néolibéralisme doivent être actées.

Trois grandes options politiques au moins se disputent sa succession : le nationalisme d’extrême-droite, le réformisme de centre-gauche et la gauche progressiste (le centre-droit s’identifiant désormais au fiasco néolibéral). Encore ces options, à l’exception de la gauche progressiste, demeurent-elles assujetties à certaines formes de l’idéologie disparue – ou qui devrait avoir disparu.

Le centre-gauche, par exemple, représente le néolibéralisme à visage humain. Son objectif est d’acclimater au XXIe siècle les politiques menées par l’ancien président des États-Unis Bill Clinton et par l’ancien Premier ministre britannique Tony Blair, n’apportant que de légères révisions à la financiarisation et à la mondialisation telles qu’elles ont désormais cours. Et si la droite nationaliste réprouve la mondialisation, rejetant tous les problèmes que nous connaissons aujourd’hui sur les étrangers et les migrants, elle se voue pourtant – dans sa variante américaine, du moins – aux baisses d’impôts pour les riches, à la dérégulation et à l’éradication des aides sociales, comme le montre la présidence de Donald Trump.

Le troisième camp plaide en revanche pour ce que je nomme un , qui préconise un programme économique radicalement différent, fondé sur quatre priorités. La première est de restaurer l’équilibre entre les marchés, l’État et la société civile. L’atonie de la croissance économique, le creusement des inégalités, l’instabilité financière et la dégradation de l’environnement sont des maux nés du marché et ne peuvent donc être spontanément maîtrisés par le marché. Les pouvoirs publics ont le devoir de limiter et d’orienter les marchés en régulant leur impact sur l’environnement, la santé, la sécurité au travail et dans toutes sortes de domaines. L’État a aussi pour tâche de faire ce que les marchés ne peuvent ou ne veulent pas faire, notamment d’investir activement dans la recherche fondamentale et dans la technologie ainsi que dans l’éducation et la santé des citoyens.

La deuxième priorité est de reconnaître que la « richesse des nations » résulte de la – par laquelle nous apprenons à connaître le monde qui nous entoure – et d’une organisation sociale qui permet à de vastes groupes d’individus de travailler ensemble pour le bien commun. Les marchés ont encore un rôle essentiel dans la facilitation de la coopération sociale, mais ils ne rempliront cet objectif que s’ils sont régis par l’état de droit et soumis à un contrôle démocratique. À défaut de quoi, des personnes peuvent s’enrichir en exploitant les autres ou extraire la richesse en cherchant des rentes plutôt qu’en la créant grâce à une véritable ingéniosité. Beaucoup de riches d’aujourd’hui ont emprunté, pour arriver où ils sont, le chemin de l’exploitation. Les politiques menées par Trump, qui ont encouragé les situations de rentes tout en détruisant les sources structurelles de la création de richesse, leur ont été très favorables. C’est précisément l’inverse que recherche le capitalisme progressiste.

Cela nous amène à la troisième priorité : lutter contre le problème de plus en plus préoccupant de la concentration du . En exploitant les avantages que leur confèrent les informations dont elles disposent, en rachetant leurs concurrents potentiels, en créant des barrières à l’entrée, les entreprises en position dominante ont la capacité de mener à grande échelle des stratégies de recherche de rentes au détriment de tout un chacun. L’accroissement du pouvoir de marché des entreprises, combiné au déclin du pouvoir de négociation de la main-d’œuvre, explique en grande partie pourquoi les inégalités sont si profondes et la croissance si timide. À moins que l’État ne joue un rôle plus actif que celui prescrit par le néolibéralisme, ces problèmes ne feront probablement qu’empirer, étant donné les progrès réalisés dans la robotisation et l’intelligence artificielle.

Le quatrième point clé de ce programme progressiste consiste à couper les liens entre pouvoir économique et influence politique. L’une et l’autre se renforcent et se reproduisent mutuellement, surtout lorsque de grandes fortunes ou de grandes entreprises peuvent dépenser sans limites, comme c’est le cas aux États-Unis, pour soutenir une campagne électorale. Plus les États-Unis se rapprochent d’un système fondamentalement antidémocratique dont la devise pourrait être « un dollar, une voix », moins les institutions qui assurent l’équilibre des pouvoirs, si nécessaires à la démocratie, ont des chances de résister : rien de pourra restreindre le pouvoir des riches. Ce n’est pas seulement un problème moral et politique : les économies où les inégalités sont moins marquées obtiennent bel et bien de meilleurs résultats. Les réformes du capitalisme progressiste doivent donc commencer par mettre un terme à l’influence de l’argent sur la politique et par réduire les inégalités de patrimoine.

Il n’existe aucun remède miracle pour réparer les dégâts causés par des décennies de néolibéralisme. Mais un programme de grande ampleur suivant les lignes esquissées plus haut peut certainement y parvenir. Beaucoup dépendra de la résolution des réformateurs à combattre des problèmes comme le pouvoir de marché excessif et les inégalités qu’engendre le secteur privé.

Un programme d’ampleur doit s’attacher à l’éducation, à la recherche et aux autres véritables sources de richesse. Il doit protéger l’environnement et combattre le changement climatique avec la même ardeur que les partisans d’un New Deal vert aux États-Unis ou que le mouvement Extinction Rebellion au Royaume-Uni. Et il doit lancer des programmes de service public pour garantir à chaque citoyen que ne lui sera pas refusé le minimum dont il a besoin pour mener une vie décente, en l’occurrence la sécurité économique, l’accès à un emploi et à un salaire lui assurant des conditions d’existence convenables, des soins de santé et un logement correct, une retraite assurée, ainsi qu’une éducation de qualité pour ses enfants.

Ce programme est parfaitement abordable ; à vrai dire, nous ne pouvons pas nous permettre d’en faire l’économie. Les solutions proposées par les nationalistes et les néolibéraux n’apporteront que plus de stagnation, plus d’inégalités, plus de dégradations de l’environnement et d’acrimonie politique, et conduiraient à des dénouements que nous ne voulons pas même imaginer.

Le capitalisme progressiste n’est pas un oxymore. C’est bien au contraire la réponse la plus viable et la plus dynamique à une idéologie qui a incontestablement échoué. En ce sens, il représente la meilleure chance que nous ayons d’échapper au malaise économique et politique actuel.

Traduit de l’anglais par François Boisivon

Joseph E. Stiglitz, a Nobel laureate in economics, is University Professor at Columbia University and Chief Economist at the Roosevelt Institute. He is the author, most recently, of People, Power, and Profits: Progressive Capitalism for an Age of Discontent (W.W. Norton and Allen Lane).

Source : Project Syndicate, Joseph E. Stiglitz, 30-05-2019

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Urko // 05.06.2019 à 07h24

Sans doute suis je ignorant ou mal intentionné, mais ce que Stiglitz appelle « progressisme » ressemble beaucoup au socialisme Télérama, modulo les nuances induites par ses références américaines. Il ne suffit pas de repackager une idée pour qu’elle devienne bonne (puisqu’il semble dire qu’elle ne l’était pas), surtout quand le packaging se limite en fait à un rebranding, même affublé de pirouettes sémantiques dont la pseudo sophistication ne cachera l’inanité qu’à l’auteur lui même. La prétention d’une certaine gauche bourgeoise, voire ultra privilégiée, à détenir des solutions aux problèmes que pose un néolibéralisme qu’elle a très largement promu, en feignant de n’avoir pas frayé avec, confine à l’indécence. Ce subterfuge grossier, que Stiglitz n’est pas le premier à propager, semble surtout voué à convaincre nos bourgeois de gauche qu’ils n’ont pas à se sentir coupables d’avoir docilement joué le jeu, et beaucoup profité, du néolibéralisme. Les voilà qui se bouchent le nez maintenant que les odeurs fétides de leur système remontent à leurs délicates narines. Qui s’en trouvera dupe ?

63 réactions et commentaires

  • Olivier // 05.06.2019 à 07h15

    « Le capitalisme progressiste n’est pas un oxymore. »

    Le capitalisme reste le capitalisme, et mieux qu’un oxymore, c’est une évidence. C’est l’économie qui contrôle le politique et non l’inverse. Celui qui a l’argent, le flouze, l’oseille, le blé est aux commandes et façonne les mentalités, la soumission. Tant que l’écologie n’est pas un marché, tant qu’elle ne permet pas de créer des profits, c’est un mot creux sans signification réelle. Il n’est que de voir les velléités pour contrôler les émissions de gaz carboniques. Des discours, aucun effet. Nous sommes à 415 ppm de CO2.

    Pour mettre fin au féodalisme et à la classe qui gouvernait, l’aristocratie, il a fallu des révolutions. Pour mettre fin au capitalisme, une démocratie économique est nécessaire et que les moyens de production soient en possession non d’une minorité, mais des producteurs eux-mêmes. Comme par exemple avec le modèle des coopératives.

    Dur, dur, quand la démocratie politique n’existe même pas. Nous n’avons qu’une représentation théâtrale de la « démocratie », pas une démocratie réelle.

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    • Olivier // 05.06.2019 à 07h34

      Bref, le programme de Stiglitz, c’est changer (un peu) pour que rien ne change. C’est lâcher du lest. C’est ce qui a été fait durant 45 ans avant la chute de l’URSS, parce qu’il fallait détourner les votes des sirènes du capitalisme monopolistique d’État.

      Il y a une formule toute simple que beaucoup semblent avoir oubliée: de chacun selon ses moyens, à chacun selon ses besoins.

      Question: l’homme est-il a un stade d’évolution suffisamment avancé pour mettre en application un tel programme? Homo predator et destructor ou Homo sapiens?

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      • Calal // 05.06.2019 à 14h46

        A chacun selon ses besoins

        C’est difficile a une époque ou la pub règne en maitre. Allez dire a qqun qu’un accès 4 g n’est pas un besoin…

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        • Glbert Gracile // 09.06.2019 à 23h02

          il se pose d’ailleurs la question de savoir si le libéralisme économique n’est pas que l’application à l’économie de la philosophie libérale née aux 17ème-18ème siècle en Europe de l’ouest. Il s’agit presque d’un courant religieux, d’une adhésions des âmes et des consciences. Et peut-être que le vide religieux du libéralisme avait préparé le terrain (ou du moins accompagné) cette adhésions si prégnante et si questionnante au « libéralisme » tel que nous l’entendons aujourd’hui (société de consommation)

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  • Urko // 05.06.2019 à 07h24

    Sans doute suis je ignorant ou mal intentionné, mais ce que Stiglitz appelle « progressisme » ressemble beaucoup au socialisme Télérama, modulo les nuances induites par ses références américaines. Il ne suffit pas de repackager une idée pour qu’elle devienne bonne (puisqu’il semble dire qu’elle ne l’était pas), surtout quand le packaging se limite en fait à un rebranding, même affublé de pirouettes sémantiques dont la pseudo sophistication ne cachera l’inanité qu’à l’auteur lui même. La prétention d’une certaine gauche bourgeoise, voire ultra privilégiée, à détenir des solutions aux problèmes que pose un néolibéralisme qu’elle a très largement promu, en feignant de n’avoir pas frayé avec, confine à l’indécence. Ce subterfuge grossier, que Stiglitz n’est pas le premier à propager, semble surtout voué à convaincre nos bourgeois de gauche qu’ils n’ont pas à se sentir coupables d’avoir docilement joué le jeu, et beaucoup profité, du néolibéralisme. Les voilà qui se bouchent le nez maintenant que les odeurs fétides de leur système remontent à leurs délicates narines. Qui s’en trouvera dupe ?

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    • Kesse // 05.06.2019 à 12h31

      Urko, vous pratiquez l’énervement de principe … « Stiglitz est un vendu … blablabla », mais au fond, que reprochez-vous à ses propositions? Luttes contre les monopoles, relance par le financememt d’état en ciblant: la santé, l’écologie et l’éducation, limitation du pouvoir des marchés.
      Y a-t-il qq chose qui vous déplait dedans? Sans doute non … Peut-être, alors, avez-vous en tête un programme plus radicale?
      J’attend vos suggestions.
      Personnellement, les points que j’ai extrait du texte sont ceux que j’aimerais voir appliquer en France, et pas pour des raisons idéalistes mais pour dégager un avantage compétitif à notre pays. La recherche et le financement d’état sont le nerf de la guerre (Huawei a développé la 5g en France; on aurait pu le faire pour nous, plutôt que pour la Chine). La santé, l’écologie (batterie …) et l’éducation sont des marchés à prendre et je préfère que l’état français le fasse, plutôt que des multi-nationales.
      On peut suspecter Stiglitz d’un manque de sincérité, mais il énonce les bonnes solutions.

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      • septique // 05.06.2019 à 13h55

        Urko..des effets de manche…un bréviaire qu’il utilise probablement a répétition peu importe le sujet.

        On ne peut reprocher a Stiglitz de ne pas être ce qu’il n’a jamais prétendu, un écolo radical, un marxiste. C’est un universitaire.

        Il suffit de connaïtre ses positions sur la dette grecque, son opposition à la main invisible du marché, sur l’Euro il déclare que le coût de maintenir l’Union est plus élevé que le coût de la défaire, etc…

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        • Urko // 05.06.2019 à 15h37

          Si mon style vous déplaît, sachez que personne ne vous oblige à me me lire. Cette information sensationnelle devrait vous soulager. Quant à Stiglitz, ancien chief economist de la banque mondiale, on oublie trop souvent qu’il a d’abord été très favorable à l’Euro avant de retourner sa veste (pour ceux qui ne l’apprécient pas) ou de confesser avec honnêteté son erreur (pour ses partisans). Quoi qu’il en soit, comme sur l’Euro hier, la social démocratie aujourd’hui et l’UE demain, Stiglitz a tendance à abandonner ses idées après qu’il en a constaté les résultats désastreux, en faisant comme s’il n’avait jamais rien eu à voir avec ce qu’il soutenait tant. Son papier, dont le contenu peut vous plaire, n’a rien de nouveau : ce qu’il suggère, on l’entend depuis vingt ans, voire davantage, et il peut appeler tout ceci « progressisme », ça n’en reste pas moins du « socio-democratisme » assez consensuel. Ça ne signifie pas que ce soit une mauvaise ligne, mais elle est une ressucee d’idées largement répandues. Et puis, pour le coup, ce sont les libéraux qui sont censés lutter contre les conglomérats, faussant la concurrence, et les systèmes de parités fixes, manipulation monétaire représentant l’anti thèse du marché, et certainement pas les socialistes (auto rebaptisés progressistes, ce qui ne trompe pas grand monde). Cela fait plus de vingt ans que je le lis, le Stiglitz, et que je l’apprécie du reste, mais il ne changera plus, à son âge, de manière de se désolidariser l’air de rien de ce qu’il a beaucoup appuyé

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      • Urko // 05.06.2019 à 15h01

        Je n’ai jamais écrit qu’il était un vendu. Et vous mettez ce terme entre guillemets en plus. Malhonnête. Bon. Ça ne sert à rien d’échanger avec quelqu’un qui commence ainsi son message. Désolé. Stiglitz n’est pas le sujet, mais son propos qui n’a vocation que de se défausser.

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        • septique // 05.06.2019 à 16h51

          Continuez a chercher le sauveur qui ne viendra jamais….dans les réseaux sociaux on n’est jamais assez et toujours trop ou l’inverse..on a aussi le droit de changer d’avis.

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          • Kesse // 06.06.2019 à 08h39

            « Bon. Ça ne sert à rien d’échanger avec quelqu’un qui commence ainsi son message. »

            Marrant, non?
            Cependant, je vous avez posé des questions précises, Urko-saint-énervé:
            Quelles propositions n’aimez-vous pas?
            Que proposeriez vous à la place?

            Bref, personne ne vous demande un n-ième laïus sur Stiglitz.

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    • Pinouille // 05.06.2019 à 15h18

      « … nos bourgeois de gauche qu’ils n’ont pas à se sentir coupables d’avoir docilement joué le jeu… »
      Les bourgeois de gauche ne sont pas les seuls à avoir voté pour un candidat pro-système:
      http://www.lefigaro.fr/economie/le-scan-eco/dessous-chiffres/2017/04/24/29006-20170424ARTFIG00183-cadre-employe-ouvrier-qui-a-vote-le-pen-et-qui-a-vote-macron.php
      Ces sondages montrent, certes, que les extrêmes ont plutôt la faveur des électeurs aux revenus modestes. Mais un tiers d’entre eux (qui ne se sont pas abstenus) continue à voter Hamon/macron/fillon.

      « Ce subterfuge grossier »
      Ce n’est pas un subterfuge grossier. C’est tout simplement qu’une partie encore majoritaire de la population (je sais que ce n’est pas facile à admettre pour certains) estime que le capitalisme et/ou (néo/ordo/…) libéralisme reste le moins pire des systèmes, malgré ses défauts qui sautent aux yeux de tous: https://www.ifop.com/publication/les-francais-et-le-liberalisme-vague-4/
      Stiglitz fait partie de ceux qui pensent que notre salut viendra d’une réforme/refonte de ce système. Vous pensez le contraire: soit. Votre position est honorable. Ni plus ni moins qu’une autre. Mais vos tournures de phrases, très représentatives de l’état d’esprit de nombreux commentateurs ici, semblent faire apparaître une certaine difficulté à reconnaître que d’autres positions sont tout aussi honorables, et que la votre reste, pour l’instant, minoritaire. On peut être libéral, honnête et de bonne foi… et « prix nobel ».

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    • christian gedeon // 05.06.2019 à 15h38

      ça fait du bien de lire une opinion aussi claire et aussi juste. On en entend et on en lit des contempteurs du néolibralisme depuis quelque temps… et en pagaille. les mêmes qui l’ont enseigné et propagé avec ardeur depuis la fin des années 1970. C’est presque comique.ceux de droite,mais aussi ceux de gauche(sic!) qui ont fait les belles années du eaganisme et du mitterandisme. Plus faux culs qu’eux,tu meurs.

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    • ThylowZ // 05.06.2019 à 16h58

      Tout à fait d’accord.
      Et comme d’habitude, les mêmes utilisations sémantiques ultra-orientées. Avec la « gauche progressiste » (qui serait soudainement devenue vertueuse après avoir soutenue le néolibéralisme pendant des années) opposée à un « nationalisme d’extrême-droite » (dont on devine de base qu’il est synonyme d’enfer sur terre et de dévoration d’enfants en bas âge).
      Nombreux sont pourtant les gens ne pensant pas être des « nationalistes » ou des « progressistes » qui souhaitent autre chose que cette société néolibérale gouvernée par le pathos et la compromission.

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    • Talmi // 05.06.2019 à 19h26

      Tout à fait d’accord. Ce monsieur, qui vend ses services à des collectivités locales, dont aucune n’a embrassé à capitalisme à « visage humain » (belle aporie) dont il parle (bien au contraire), ancien chef économiste de la banque mondiale, sait que les haricots sont presque cramés. Donc il faut que les mots changent et mentent afin que surtout rien ne change.
      La seule gauche à même de changer quoi que se soit est une gauche de rupture et de combat contre le capitalisme.

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      • gracques // 06.06.2019 à 07h13

        Une gauche….. dont personne ne veut !
        Parce-que nous ne mourrons pas de faim ou au travail et que nous sommes vieux ……
        Le pouvoir n’est pas pour ces ‘revolutionnaires’ qui ne révolutionner on rien du tout…. mais ils peuvent contribuer à un changement de mentalités , ,’hememonie culturelle du neoloiberalisme s’effrite peu à peu.

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  • Emmanuel // 05.06.2019 à 07h37

    Merci pour cet article, empreint d’une sagesse certaine. Comment ne pas voir les dégâts du néolibéralisme sous toutes ses formes, économique, culturelle, écologique, et même le risque très élevé qu’il représente désormais avec le développement de l’automatisation et de l’IA. Une aubaine pour les néolibéraux, qui y voient pour eux un nouvel eldorado pour décupler leur richesse. Le milliardaire Amazon étend son empire et poursuit sa razia à travers le monde. La « gic economy », travail à la tâche qui rappelle les temps anciens et ramène au moins au 19ème siècle en Europe, devient la seule issue pour une cohorte de plus en plus importante de travailleurs : quel progrès au XXIème siècle, de porter un modèle qu’on avait l’habitude d’attribuer aux pays en développement, considérant ceux-ci comme arriérés….Et culturel, où une bonne partie de l’art est préempté par les spéculateurs en tout genre, qui le détourne pour en faire … de l’argent. Quant à la catastrophe écologique, accélérée par cette économie hyper-prédatrice et destructrice, y compris sur l’être humain lui-même, n’en parlons pas. La planète est devenue bien trop petite et trop fragile pour continuer à s’adonner à ce jeu stupide et irresponsable…et désormais criminel.

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    • calahan // 05.06.2019 à 20h56

      La planète, elle s’en tape le coquillard, ça fait 4,5 milliards d’années qu’elle subit les assauts de toute part du cosmos et elle s’en sort très bien.
      Les humains qui pensent qu’il faut sauver la planète se plante, elle était là avant nous et elle le sera encore bien après nous.D’ici 1 milliard d’années le soleil fera de grosses misères à la vie terrestre de surface.
      ce que l’on doit sauver c’est l’espèce humaine, en aucun la planète qui si elle pouvait nous lire, devrait bien se marrer car elle sait que les rongeurs sont bien mieux préparés que nous, leurs ancêtres ont déjà survécu à l’exctinction massive datée de 65 millions d’années.

      D’ailleurs les ultra riches ont une longueur d’avance, ils investissent de manière massive dans l’achat d’iles paradisiaques ou de bunker high tech en espérant survivre « les pauvres » comme je les plains.Pour le quidam de base aucun souci à se faire, pas les moyens de s’inventer un espoir à coup d’oseille ! et hop un souci de moins.

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      • Galvan // 05.06.2019 à 23h04

        Sauf que d’investir dans un bunker sur une île paradisiaque ne sert à rien. Cela ne les mettra pas à l’abri des désastres écologiques (surtout sur une île au niveau de la mer ….)
        Tant que ces psychopathes n’auront pas compris qu’ils ne sont pas plus malins / intelligents que la plupart des gens et que (surtout) la masse se laissera faire, rien ne changera : ils ne sont puissants que parce que nous sommes à genoux (« La Boetie » il me semble).

        Etre très riche ne fait pas de soi un être exceptionnel, cela fait de vous un privilégié.

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        • calahan // 06.06.2019 à 00h05

          merci de me relire, je me cite parce que vous n’avez peut être pas compris le sens de ma phrase suivante :

          « D’ailleurs les ultra riches ont une longueur d’avance, ils investissent de manière massive dans l’achat d’iles paradisiaques ou de bunker high tech en espérant survivre “les pauvres” comme je les plains.Pour le quidam de base aucun souci à se faire, pas les moyens de s’inventer un espoir à coup d’oseille ! et hop un souci de moins. »

          bref, la lecture en diagonale, ça a ses limites !

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          • Dominique Gagnot // 06.06.2019 à 00h23

            Et vous voulez en venir ou : les riches ont plus de moyens ? c’est évident. Il est plus confortable d’admirer la fortune des riches, c’est aussi évident, mais pas très courageux, pour rester correct.

            Sinon sauver la planète est une expression qui implicitement signifie « la planète et ses habitants ».

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            • calahan // 06.06.2019 à 12h43

              non « sauver la planète » c’est des balivernes.
              Et je vous le redis vous n’avez pas compris mon ironie mais ce n’est pas grave.

              la planète n’a pas à être sauvée car elle n’est pas menacée sauf par le soleil à très très long terme , même une grosse météorite bien ferreuse n’en viendrait pas à bout….

              Quand aux espèces qui habitent dessus en ce moment, je vous le dis, toute espèce n’est que de passage quoiqu’il arrive, ne nous prenons pas pour ce que nous ne sommes pas.

              Et la seule espèce qui menace toutes les autres (elle même comprise) c’est l’espèce humaine mais la planète, vous voulez rire, nous ne sommes rien à son échelle.

              L’humilité ne fait de mal à personne au contraire.

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            • Dominique Gagnot // 06.06.2019 à 19h25

              – Nous faisons partie de l’espèce humaine. Peut être avez vous envie de disparaître, (qu’attendez vous ?) mais tout le monde n’est pas de cet avis.

              – L’espèce humaine n’a pas vocation à détruire la planète (bien au contraire). Seulement un système capitaliste imbécile, imposé par une minorité d’irresponsable, nous conduit à la détruire…

              Pour aller plus loin, je vous invite à lire ceci : “Comprendre l’Arnaque capitaliste, Imaginer le système d’après”. Téléchargement gratuit : http://bit.ly/2I0F7k7

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      • Chris // 11.06.2019 à 16h42

        Enfin un qui à compris . On nous bassine avec la sixième extinction de masse . Mais la planète , elle a survécu aux cinq précédentes . C’est nous qui n’allons peut être pas survivre à la 6e . Si les écolos tenaient un discours clair en disant que nous les humains allons , si non tous mourir mais fortement disparaitre , peut être qu’il se passerait quelque chose . Sauver la planète ca parle a peu de monde , sauver l’humanité un peu plus .

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        • Dominique Gagnot // 11.06.2019 à 18h34

          Ok. Alors pour être tout à fait clair il faut dire « Le système capitaliste – imposé par les ultra riches depuis l’invention de la propriété lucrative privée des ressources planétaires – est en train d’anéantir l’espèce humaine, et bien d’autres. »

          Tenir pour responsable « l’espèce humaine » sans distinction, c’est faire oublier les vrais coupables : les Ultra riches (fortune allant de 100 millions à 100 milliards d’euros et plus, pour fixer les idées). Ce sont EUX qui de fait contrôlent absolument tout. (sauf le climat, et les forces extérieures.)
          L’espèce humaine dans son ensemble ne contrôle rien de significatif, contrairement à ce que les écolos (idiots utiles du système) s’imaginent… http://bit.ly/capitalisme

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  • calal // 05.06.2019 à 07h58

    Les politiques menées par Trump, qui ont encouragé les situations de rentes tout en détruisant les sources structurelles de la création de richesse, leur ont été très favorables.

    eh,le mec a ete elu en 2016… et en 2019 on l’accuse d’etre responsable de tout ?

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    • Geoffrey // 05.06.2019 à 12h23

      nuance : les politiques de trump sont les mêmes que celles d’obama, clinton, bush…

      trump prolonge, il ne crée pas ces mesures…comme le mur, d’ailleurs, entamés par bush-père, poursuivi par clinton !!!!!!!!! puis bush-fils puis obama !!!!!!!!!!!!

      Geof’

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      • calal // 05.06.2019 à 13h01

        je garde espoir en trump. la ligne rouge c’est une attaque de l’iran ou du venezuela.

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  • calal // 05.06.2019 à 08h09

    « un dollar, une voix »

    a la limite,je veux bien parce que la dissuasion nucleaire et une armee de metier font que le citoyen n’a plus a risquer son bien unique le plus precieux,sa vie, dans une guerre pour defendre « sa cite ».

    Mais alors il ne faut pas que j’ai a assumer les conneries des dirigeants. Si un dirigeant elu par l’argent garantit les dettes des banques privees,je n’ai pas a assumer une augmentation de mes impots pour payer cette garantie.
    Idem si des technocrates non elus decident d’investir dans un epr ou un iter sans que j’ai mon mot a dire: si cela ne marche pas,je ne veux pas avoir a payer les consequences d’une decision a laquelle je n’ai pas participee.

    si tu ne mets rien au pot,tu ne participes pas a la decision…si tu ne participes pas a la decision,t’as rien a mettre au pot.pas d’impots sans representation.

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    • RV // 05.06.2019 à 21h03

      @ calal // 05.06.2019 à 08h09
      L’élection est une délégation de pouvoir.
      Délégation de pouvoir à des représentants.
      Représentants qui décident en votant les lois.
      Des lois que les représentés ne votent pas.
      Du coup je ne comprends pas la chute de votre intervention.
      « pas d’impôts sans représentation »

      Mais comme vous j’ai remarqué ce raccourci « un dollar, une voix »
      qui en dit plus que de long discours.

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  • Didou2019 // 05.06.2019 à 08h15

    C’est le Big Bang de la révolution écologique et citoyenne qui changera la mise: tout le reste n’est que déguisement superfetatoire….étonnant que Stiglitz en test à la périphérie des choses!….

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  • ThomBilabong // 05.06.2019 à 08h23

    Désolé mais c’est trop mou comme position.
    Stiglitz nous montre ici le meilleur des mondes souhaitables que rien de rien ne favorisera à advenir. Il propose une évolution « douce » du capitalisme car il n’ose prononcer le mot : remettre celui-ci en cause dans sa course folle et logique à la maximisation du profit. Les nationalistes xénophobes sont la traduction parfaitement claire de l’échec du néolibéralisme : ils expriment un ras-le-bol du système lui-même, et une certaine forme de jalousie aussi, en cherchant à le radicaliser « pour reprendre le destin en main ». Qu’ils se trompent sur les moyens ne fait pas de doute. Pour autant, il n’y a pas d’autre offre aussi radicale à s’écarter du système en place et à la fois si proche de ce denier. D’où la fascination qu’il engendre, faute d’alternat crédible. Stiglitz tourne autour du pot. Dommage, son esprit éclairé pourrait aller bien plus loin. Il analyse et discute de l’analyse, ce qui doit en révulser certains qui ne veulent (ou ne peuvent) tout simplement plus attendre.

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  • François Lacoste // 05.06.2019 à 08h27

    Joseph tu as raison!, je me permets cette approbation familière alors que nous ne nous connaissons pas, pour la raison que je me sens moins seul dans ma réflexion et les conclusions qui s’en suivent à propos du monde et de sa misère.

    J’ajoute que ce que tu espère, avec tes mots d’étasunien, c’est ce que j’ai connu dans mon pays ici en France dans les années 50, 60 et malgré tout encore un peu dans les années 70.
    Notre pays après un épouvantable période de guerres (qui vu de maintenant n’en font qu’une), deux guerres mondiales tout de même, se reconstruisait avec ce puissant goût pour la vie et la généreuse ambition de celui qui renaît après qu’il cru définitivement tout perdu.
    Le pays ne se reconstruisait pas seulement matériellement mais aussi et surtout humainement.

    Et tiens toi bien Joseph, cette manière de vivre ensemble avait été imaginer au cœur de la nuit la plus sombre et terrible qui fût, dès 1943. https://fr.wikipedia.org/wiki/Conseil_national_de_la_R%C3%A9sistance

    Pour finir nous aurons, ensemble si tu veux bien, une pensée pour Monsieur Denis Kesler qui dit sans ambages, comme il est depuis coutume de faire en politique et avec la charmante candeur des nouveaux riches, le monde tel que lui est ses paires l’ont souhaité et transformé à leur convenance.
    http://lucky.blog.lemonde.fr/2007/10/08/adieu-1945-defaire-methodiquement-le-programme-du-cnr-denis-kessler-revele-enfin-le-programme-secret-de-m-sarkozy/

    Denis Kesler: https://fr.wikipedia.org/wiki/Denis_Kessler

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    • Chris // 05.06.2019 à 13h17

      Je m’étonne encore et toujours du terme « colonialisme » étendu à l’ensemble des peuples, requalifié en « néolibéralisme » !
      Etait-ce pour avancer masqué et nous endormir alors que les mêmes se gargarisaient de « démocratie », de « droits de l’homme » ?
      Car en fait, il s’agit bien de cela : il s’agit purement et simplement de néocolonialisme pour piller et asservir un maximum d’humains producteurs de quelque chose, qu’il s’agisse d’humains eu-mêmes, de denrées, de services et/ou d’idées.
      Déçue avec quelle légèreté Monsieur Stiglitz aborde le sujet, laquelle prouve qu’il est bien partie prenante du sérail néocolonial US. Mais bon, laissons-le à son questionnement salutaire : il a tout de même compris que l’empire va dans le mur… alors que sa périphérie essorée « révisionniste » se retire sur la pointe des pieds pour se construire un avenir.
      Ces derniers arriveront-ils à échapper à la malédiction pesant sur les hommes que décrivait le neurobiologiste Henri Laborit : « « Tant qu’on n’aura pas diffusé très largement à travers les hommes de cette planète la façon dont fonctionne leur cerveau, la façon dont ils l’utilisent et tant que l’on n’aura pas dit que jusqu’ici cela a toujours été pour dominer l’autre,
      il y a peu de chance qu’il y ait quoi que ce soit qui change. » ?
      Mon oncle d’Amérique.

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  • bhhell // 05.06.2019 à 08h39

    Commençons peut être, pour clarifier, par bannir le terme néolibéralisme et parlons plutôt de capitalisme post croissance. C’est trop d’honneur accordé à ce dernier que de prétendre qu’il peut assurer un semblant d’égalité et de prospérité sans une croissance aberrante. L’arbre « néolibéral » cache depuis trop longtemps la forêt de la post croissance.

      +4

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  • Dominique Gagnot // 05.06.2019 à 10h07

    Stiglitz a oublié un cas : une forme de capitalisme débarrassée de sa tare originelle : la propriété lucrative privée des ressources premières, qui en fait sont des biens communs. (La propriété c’est du vol).

    Ces ressources sont en particulier :
    – La biosphère en général, le sol, le sous-sol.
    – Les réseaux de communication :
    matériel, – énergie, – informationnel,
    – Les services de Santé, Éducation,
    – Les immeubles,
    – Les grandes entreprises.
    – Les médias qui fabriquent « l’opinion »,
    – Le Savoir,
    – La monnaie.

    Ces dernières seraient alors propriété des collectivités et source d’une considérable rente collective (et non plus comme actuellement privée), de par la vente de droits d’usage privés…

    Selon le désir des populations, cette rente serait susceptible de servir à la restauration des éco-socio-systèmes.
    Sous traitantes de la collectivité, les entreprises privées seraient alors motivées par le profit issu, non plus de l’accaparement ou de la destruction des ressources comme depuis toujours mais du profit résultant de la restauration des éco-socio-systèmes ! Par ailleurs, le profit n’autorisant plus l’accumulation privée de ressources, il deviendrait inoffensif.

    Le « système d’après » que nous prônons utiliserait ainsi ce qui fait la force du capitalisme, pour servir la collectivité et sauver la planète, et non l’inverse. Ceci passe donc par la collectivisation des ressources premières, (et non leur privatisation !)

    Extrait de : « Comprendre l’Arnaque capitaliste, Imaginer le système d’après ». Téléchargement gratuit : http://bit.ly/2I0F7k7

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    • Geoffrey // 05.06.2019 à 12h29

      tu sais que c’est à peu près ce que fait la Norvège, avec son pétrole ?

      il reste que tu oublies que les fermiers ne voudront jamais céder leurs terres !!!

      d’où « mon » projet de nationalisation de l’agriculture, un compromis.

      Geof’-Rey, neo-communiste

        +2

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      • Dominique Gagnot // 05.06.2019 à 12h55

        Les fermiers resteraient propriétaire d’usage, transmissible à leurs enfants s’ils le souhaitent, sous réserve qu’ils exploitent eux même…
        L’objectif étant que la collectivité ait le monopole de la rente, en lieu et place d’illégitimes propriétaires privés. Personne ne peut se déclarer propriétaire d’une ressource offerte gratuitement par la nature. (Rousseau, Proudhon…)

        Je ne connais pas ton projet. :/

          +6

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        • Geoffrey // 05.06.2019 à 15h22

          ben si, je te l’ai envoyé…

          le projet SPQR

          Geof’

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    • calal // 05.06.2019 à 13h08

      de par la vente de droits d’usage privés

      un peu comme les autoroutes quoi: le pays reste proprietaire et on loue l’usage aux copains…

      faites confiance aux membres du comite central…ou au president elu…

        +2

      Alerter
      • Dominique Gagnot // 05.06.2019 à 13h17

        Cela implique évidement que les citoyens contrôlent le système ! (impossible dans la république actuelle, tout est à revoir).

        Les autoroutes sont actuellement (temporairement selon des baux) propriété privée. La collectivité ne touche rien.

        L’Etat a délégué la propriété d’usage (qui permet l’exploitation) ET la propriété lucrative (puisqu’une partie des recettes est une rente de situation), à des copains !

        La collectivité devrait elle même exploiter ce type de biens.

          +6

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  • Kokoba // 05.06.2019 à 11h04

    Même si certains trouvent tout cela trop « mou », je trouve la position de Stiglitz claire et avisée.

    Il annonce l’échec du néolibéralisme de manière claire et définitive.
    C’est tout de même une bonne chose.
    Trouver un économiste Américain de top niveau qui fait cela, c’est déjà une belle avancée.

    Après, ses propositions pour un meilleur système économique sont à discuter mes les points importants me semblent mentionnés (à l’exception notable du problème des médias).
    Mais on ne peut pas demander une description complète à un article de quelques pages.
    Et il ne faut pas non plus demander aux USA de devenir communistes subitement.

      +6

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  • ScorpionBleu // 05.06.2019 à 11h27

    Albert Einstein, « On ne peut pas résoudre un problème avec le même mode de pensée que celui qui a généré le problème. »

    Tout est à repenser.. et les conseillers comme Stiglitz ne peuvent imaginer un nouveau monde, il fait partie de l’ancien et sans grande originalité.

      +8

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    • ThomBilabong // 05.06.2019 à 11h52

      Une fois qu’on dit ça, qui propose quoi d’autre et avec quelle marge de manœuvre ?
      Dès qu’il y a une expérimentation d’une autre forme d’organisation sociale et économique, c’est la disqualification et la répression pour finir par la suppression tout court.
      Et une fois qu’on a poussé les expérimentateurs à radicaliser leurs positions par rapport à celles qui sont en place, il fait beau jeu de les montrer du doigt en disant  » vous voyez ? Ça ne marche pas !!  »
      Les seuls qui s’en sortent (temporairement) sont les pouvoirs forts et liberticides, d’où leur séduction auprès de plus en plus de « modérés » qui ne voient « que ça » pour s’en sortir.

        +1

      Alerter
      • Dominique Gagnot // 05.06.2019 à 13h08

        Un pouvoir est nécessairement liberticide car toute loi enlève de la liberté.
        Le capitalisme c’est la dictature des propriétaires.

        Il nous faut imaginer une dictature dont l’objet serait de réparer la bio-sphère, (entre autres).

        C’est ce que j’ai proposé là : http://bit.ly/2I0F7k7

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        • calal // 05.06.2019 à 13h10

          Le communisme c’est la dictature des bureaucrates.
          Vous avez juste change ceux qui commandent…

            +2

          Alerter
          • Dominique Gagnot // 05.06.2019 à 13h47

            N’y aurait il pas de forme d’administration citoyenne possible ?
            Page 79 et suivantes du livre http://bit.ly/2I0F7k7 , j’émets quelques propositions sur ce point qui demande à être débattu…

              +2

            Alerter
  • Macarel // 05.06.2019 à 12h29

    Tant que nous serons dans un cadre réglementaire (TFUE) qui exclu du débat public le champ économique et social, nous ne pourrons rien faire. Il faut donc sortir des traités de l’UE, et comment faire sans sortir de l’UE ?
    Alors nous pourrons remettre dans le débat public la politique économique et sociale, et le type de société dans lequel nous souhaitons vivre en tant que peuple souverain.
    Ce départ de l’UE devra s’accompagner de la mise en place d’une Assemblée Constituante afin de refonder notre République sur des bases plus démocratiques. Car sortie de l’UE est une condition nécessaire, mais pas suffisante de redonner le pouvoir au peuple.
    Personnellement, je pense que l’économie mixte est le meilleur des modèles : un secteur public et un secteur privé, non concurrents, mais complémentaires, au service des citoyens et de l’emploi. Ce qui doit relever du secteur public ou du privé étant discutable dans le débat public démocratique. Personnellement, je pense que tout ce qui relève du bien commun doit être géré par le secteur public, le reste par le privé. Il est en effet, aberrant, si ce n’est par rage idéologique, de privatiser les barrages hydroélectriques ou les aéroports. Le macronisme dernier avatar français de l’Europe maastrichtienne est une calamité pour l’avenir de ce pays.

      +12

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  • Patapon // 05.06.2019 à 12h55

    Moi, ça me fait l’effet « bande de tâches, ça fait 20 ans qu’on sait ça massivement ». Donc, encore 10 ans à tourner autour du pot ? Oui, bien sûr. D’ici là, l’eau aura cessé de couler sous les ponts.

      +3

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  • Vincent P. // 05.06.2019 à 12h57

    C’est beau le Progressisme ! ça rend tout moelleux et doux !
    Non vraiment, à force d’en entendre les vertus et d’en observer les actes moraux, je vis désormais dans un doux rêve où Emmanuel Thatcher gambade main dans la main avec Margaret Macron dans un champ fleuri de tonnes de CO2 même pas greenwashées, toutes fraîches cueillies.
    Sûr que la fin du néolibéralisme sera bucolique à mort : réjouissons nous et achetons des actions vertes aux saveurs de chrysanthèmes.
    Tiens: je vais même mettre un cierge pour ma future retraite progressiste à points !
    [modéré]

      +9

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  • Mondran // 05.06.2019 à 13h35

    Cet article est décevant.
    Le capitalisme n’a pas pour finalité le bien-être de l’humanité. Il vise à la maximisation des revenus du capital. Pour rendre acceptable la subordination des transactions économiques, le capitalisme se présente comme l’organisation qui assure l’aisance matérielle de tous et l’individualisation de chacun par la reconnaissance des différences qui permettent de créer des marchés spécifiques. Cette double promesse a facilité la conversion au libéralisme de nombre de membres de l’extrême gauche.
    Cette association étroite entre croissance du PIB et bien être est une illusion. Elle ne peut se réaliser que dans des sociétés homogènes qui disposent de ressources abondantes et peu chères. Dans une société fragmentée (c’est-à-dire où les solidarités collectives sont faibles) et sous contrainte de ressources, le principe de réalité entraîne des choix implicites ou explicites d’allocation des ressources.
    Et là, quelle que soit sa forme, le capitalisme maximisera sa finalité (rémunérer le capital), sous les contraintes qu’il accepte de se donner. Ceci conduit inévitablement à un rationnement des populations non essentielles pour l’obtention du profit.
    Enfin, la possibilité de survenue et de généralisation d’un progrès technique n’est pas indépendante de l’organisation de la société. Dans une société capitaliste, les innovations qui survivent et déploient sont celles qui permettent l’obtention d’un profit maximisé. Et cela ne nous indique rien sur leur impact sur le bien être général.

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    • vert-de-taire // 05.06.2019 à 20h41

      oui
      sauf que si la propagande de masse parvient à faire croire à la fable que le capitalisme est synonyme de progrès alors les capitalistes nous emmènent aux désastres.
      La dénonciation de cette illusion est vieille de dizaines d’années, c’est depuis peu que plus personne ne peut en nier ni ignorer les effets.
      Un gâchis planétaire.. que nos oligarques défendent et prolongent avec les armes que nous leur laissons : la fable du progrès a été supplantée par la terreur du chaos. Tous les moyens sont bons pour la profitation : même la répression de masse, les blessés, les morts, .. la dictature.
      Merci qui ?
      Ne peut-on pas encore voter de temps en temps et élire des représentants responsables ?
      Manifestement NON, ils sont imparfaits alors on préfère le chaos du capitalisme…

        +0

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  • florian lebaroudeur // 05.06.2019 à 13h42

    Ce que propose Joseph E. Stiglitz, c’est de revenir au capitalisme Keynésien des trentes glorieuses et ses 5-6% de croissance par an, alors que c’est justement la fin de cet période marqué par la crise pétrolière et l’impossibilité de revenir à une croissance réellement soutenue qui a permis aux adeptes de l’école de Chicago de proposer leur remède néo-libérale. Le progressisme en vogue n’est qu’une tentative de masquer la crise du néo-libéralisme dont le but était de combler le manque de croissance réelle de l’activité par une dose de plus en plus importante de croissance artificielle alimenté par le crédit et l’endettement. Depuis la crise de 2008, le système économique est sous perfusion, maintenu par l’impression monétaire, les taux bas et donc en état végétatif.
    Ce que cherche à faire ceux qui se réclame du progressisme, c’est de créer de nouveaux débouchés à l’aide de mesures sociétales liberticides pour casser les repérages des individus afin de les faire passer du statut de consommateur au statut de simples produits de marchandises.
    Il s’agit mi plus ni moins que d’une tentative de réaliser ce que Aldous Huxley avait envisagé dans son célèbre ouvrage.

      +11

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  • Trollman, le héros des temps modernes // 05.06.2019 à 13h52

    Je suis tout à fait d’accord avec cet auteur. Il n’y a clairement que trois voies possibles :
    1- la capitalisme (mais raciste)
    2- le capitalisme à la dur (à la Tacher-Reagan-Macron…)
    3- et bien sûr : le capitalisme (mais gentil)
    4- RIEN

    Si j’étais taquin je dirais que c’est un exemple flagrant d’argument fallacieux de type « faux dilemme » mais par chance je ne le suis pas ! Je me range donc du côté de l’auteur et affirme qu’il n’y a absolument aucune alternative au capitalisme.

    PS : De plus il y a le choix entre la croissance et la croissance (même si une croissance infinie est physiquement impossible dans un milieu fini).

      +4

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  • Philippe // 05.06.2019 à 19h08

    Bonjour,
    Qu’est donc ce que l’auteur appelle « néolibéralisme »? Est-ce ce que d’autres ici appellent ultralibéralisme?
    J’ai l’impression qu’il y a comme un décalage entre ce qu’on croit être la politique économique des USA et la réalité.
    Je dirais que les USA sont plus proches du keynésianisme que du libéralisme.
    Par exemple les déficits publics et la dette sont impressionnants et servent à soutenir la croissance (là-bas ça marche, ici beaucoup moins bien!). Ca n’est pas très libéral.
    Je remarque également que des secteurs industriels stratégiques soit sont nationalisés: armement, spatial, soit ne vivent que grâce aux commandes de l’Etat et au budget gigantesque du Pentagone. Pas très libéral non plus.
    Je vois aussi que les USA prônent pour les autres pays le libre-échange, mais appliquent une sorte de nationalisme économique, voire de protectionnisme, et n’hésitent pas à ériger des barrières douanières- souvent sous couvert de raisons sanitaires bidons- pour défendre leurs producteurs. Toujours pas très libéral.

      +3

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    • vert-de-taire // 05.06.2019 à 20h51

      Bien vu, les « crises libérales » des États-Unis sont assez rares.
      En Europe cela n’existe pas non plus. il faudrait pour cela u minimum interdire les paradis fiscaux et les grands héritages …
      La discussion sur la désignation du Système est de peu d’importance non ?
      Ses causes, ses effets sont bien plus intéressants à analyser et par là vite changer et trouver des remèdes avant la prochaine guerre, la dernière solution capitaliste que l’on connaît trop bien.

        +0

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      • Philippe // 06.06.2019 à 12h16

        Bonjour,
        Je reste persuadé que bien nommer les choses est la première nécessité pour une bonne analyse et pour une action juste.
        Ceci dit je prétends pas avoir fait le tour de la question en 10 lignes. Et encore moins détenir la vérité.
        Cordialement

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    • RV // 05.06.2019 à 21h44

      un débat récent entre Gave et Chouard dans lequel il est question de libéralisme.
      https://www.youtube.com/watch?time_continue=3&v=9RlzyDMSBk4

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  • Pol ux // 06.06.2019 à 03h59

    Le neoliberalisme c’est le libéralité sans réglementation.
    Le libéralisme est le seul système qui fonctionne.
    il faut cependant des gardes fous.
    Le libéralisme demande la redistribution des revenus.
    Le libéralisme n’existe plus à cause des USA.

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    • Dominique Gagnot // 06.06.2019 à 23h23

      Vous oubliez l’essentiel : les ressources premières, celles qui sont indispensables en particulier sur le long terme, doivent être préservées de l’irresponsabilité de certains individus (qui s’estiment de catégorie supérieure !…).
      Seule une gestion collective, commune, peut le garantir (c’est ce qui est proposé là : http://bit.ly/2I0F7k7 )

      Autrement dit un système libéral n’est viable que s’il est encadré par un système communiste responsable !
      (De même que, inconscient de la valeur des choses, les enfants ne peuvent être livrés à eux même que sous la surveillance d’adultes…)

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  • Patapon // 06.06.2019 à 23h29

    Thinkerview – « S’adapter », nouvel horizon du libéralisme ? avec la philosophe Barbara Stiegler répond parfaitement à la question : qu’est-ce que le néolibéralisme ?

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  • Nicolas // 07.06.2019 à 06h22

    Article incomplet dans son analyse.
    L’auteur , brillant au demeurant , oublie juste un point capital qui transpire dans beaucoup de pays dits développés de la part de la caste au pouvoir au sens large ( médias , politiques , financiers ) , dont la France.
    Une certaine appétence ( pour reprendre un terme moche propre aux néo libéraux … ) pour la dictature …
    Nos élites corrompues , cyniques et qui sont en place non pour le bien commun mais pour leur bien à eux et à celui de leurs employeurs , sont attirées par des régimes comme le régime chinois par exemple.
    En France nous avons pu à diverses reprises entendre des éditocrates ( dont un roquet à écharpe rouge notamment ) s’exclamer admirer la Chine en matière de contrôle des populations.
    Nous voyons fréquemment des velléités qui prennent corps afin de contrôler la libre parole , la libre pensée et en particulier sur internet de la part de l’union européenne et de notre faux président ( vendu aux ) américains John Manuel Mc Cron ( humour … ).
    Nous constatons que la parole même dans les cercles privés dans les  » diners en ville  » est auto censurée ( ça m’arrive aussi ) , que les gens sont amenés à se dépolitiser , qu’on ne pense plus qu’à nos petits intérêts pour délaisser le bien commun ( ceci est volontairement mis en oeuvre par le pouvoir en place / diviser pour mieux régner ) etc …
    L’auteur n’aborde pas ce point et cette attirance bien présente dans nos sociétés qui ont connues un semblant de vraies liberté après la deuxième guerre mondiale.

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  • Greg // 08.06.2019 à 05h47

    Le constat de Stieglitz me semble très juste (système eco de plus en plus monopolistique aide par un système politique plus ou moins acheté. Bref le fascisme 2.0).
    Par contre je ne vois pas comment on passe du point À au point B sans une bonne révolution à l’ancienne, avec guillotine 2.0. Les intérêts de classe et l’etat de dereliction des opinions publiques dans les pays développés , et particulièrement en France, me font craindre qu’on jette le bébé (capitalisme et libéralisme politique) avec l’eau du bain (financiarisation et corruption). Bref, faut que empire avant que ca aille mieux …

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