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3.juin.20193.6.2019 // Les Crises

La fable de l’inflation trop basse, prétexte au maintien de taux d’intérêt négatifs. Par Hannoun Hervé

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Source : Le Blog Mediapart, Hannoun Hervé, 24-05-2019

Après dix années de politiques monétaires ultra accommodantes, les Banques centrales du G7 se heurtent à la résistance des marchés financiers à la normalisation de ces politiques. Le thème de l’inflation trop basse est utilisé de façon biaisée dans la littérature de marché pour faire obstacle à la nécessaire normalisation monétaire et à la décrue de prix d’actifs artificiellement gonflés.

Depuis 2014, la littérature des marchés financiers répète aux citoyens européens que l’inflation est trop basse, alors même que ces derniers ont une perception contraire, l’inflation ressentie étant plus élevée que celle mesurée par Eurostat. Ce thème de l’inflation trop faible sert à justifier la prolongation de la politique de stimulus monétaire extrême (à travers des taux d´intérêt nominaux négatifs) conduite depuis 5 ans par la BCE. Le maintien de cette politique n’est pas dans l’intérêt de la majorité des citoyens de la zone euro, mais favorise les patrimoines élevés. On va voir pourquoi.

INFLATION TROP BASSE ?

D’abord, de quoi parle-t-on? La BCE a pour mission d’assurer la stabilité des prix. Une inflation annuelle de 1,7%, telle qu’estimée pour avril 2019, est parfaitement conforme au mandat. Toute inflation annuelle comprise entre 0 et 2% est conforme au mandat de stabilité des prix. Pour prétendre que l ‘inflation est trop basse, la BCE doit se référer à sa définition (non prévue par le Traité) de la stabilité des prix, qui est une inflation inférieure à, mais proche de 2%. Il a suffi que l’inflation annuelle de la zone euro revienne de 2,1% en septembre 2018 à 1,4% en mars 2019 (puis 1,7% en avril 2019) pour déclencher des pressions des marchés sur le thème de “l’inflation trop basse” visant à obtenir le maintien du stimulus monétaire extrême introduit depuis 2014 par la BCE. Cette baisse de l’inflation a pourtant des effets positifs. Par exemple en France, c’est en partie grâce à la baisse de l’inflation (de 2,2 % en septembre 2018 à 1,3% en avril 2019) que le pouvoir d’achat des ménages, selon la dernière note de conjoncture de l’INSEE, est reparti à la hausse et atteindrait près de 2% à la mi 2019.

Les consommateurs de la zone euro, contrairement aux marchés, ne se plaignent pas d’une inflation basse. En se fondant sur les achats à forte fréquence (l’alimentation, les carburants, les transports…), les consommateurs ressentent une inflation plus élevée que les mesures officielles. Les Banques centrales devraient donc se garder de relayer la communication souvent biaisée de la litterature de marché sur le thème de “l’inflation trop basse”.

POURQUOI LA LITTERATURE DE MARCHÉS VÉHICULE LA PSYCHOSE DE “L’INFLATION TROP BASSE

Comment expliquer que l’écart très faible entre la cible d’inflation de la BCE (1,9%) et l’inflation actuelle (1,7% ) donne lieu à une communication persistante dans la littérature de marché sur le théme de “l’inflation trop basse” ? C’est que les marchés financiers et les titulaires de patrimoines élevés s’opposent par tous les moyens à la normalisation des politiques monétaires ultra accommodantes conduites après la crise de 2008. Ces politiques annoncées comme temporaires durent maintenant depuis une décennie. Elles ont entrainé une hausse artificielle des prix de toutes les classes d’actifs (obligations, actions, immobilier) à travers un double mécanisme : d’une part la valeur nette présente des flux de revenus futurs des actifs, qu’il s’agisse des dividendes pour les actions, des coupons servis sur obligations, ou des loyers pour l ‘immobilier, est artificiellement augmentée sous l‘effet de la politique de taux d’intérêt à court terme négatifs pratiquée par la BCE ; d‘autre part les taux d‘intérêt nuls ou négatifs encouragent l‘acquisition d‘actifs boursiers et d’autres actifs à risque par le mécanisme de “search for yield”. La pression des marchés pour empêcher la normalisation des politiques monétaires a pour but d’empêcher la décrue des prix d’actifs qui annulerait les plus values en capital “tombées du ciel” que les Banques centrales du G7 ont générées par leurs politiques monétaires ultra accommodantes.

Dés que l’une de ces banques centrales fait mine de commencer la normalisation nécessaire de ces politiques , les grands médias financiers à Londres, New York et ailleurs, répondent par un tir de barrage de toute la littérature de marché, tandis qu’une “colère de marché” (market tantrum) permet de faire pression sur les banques centrales pour qu ‘elles renoncent à toute normalisation.Et comme en 2014, l’argument avancé consiste à prétendre que la “trop faible inflation” pourrait conduire à une déflation du type de celle des années 30. En agitant le spectre d’une déflation imaginaire des prix des biens et services, le but réel des marchés financiers est de perpétuer la politique d’inflation des prix des actifs conduite par les Banques centrales. Aux Etats-unis, en appui de Wall Street, le Président Trump intervient sans vergogne pour inciter la FED à renoncer à la normalisation qu’elle avait engagée et pour relancer ainsi l’enrichissement sans cause des actionnaires par le stimulus monétaire couplé aux rachats de leurs propres actions par les entreprises. Alors que l’inflation aux Etats-Unis est conforme à l’objectif de la FED et atteint 2% en avril 2019, la littérature de marché met actuellement en exergue un autre indicateur, le déflateur de la consommation des ménages (actuellement à 1,5%), pour pousser sa thèse de “l’inflation trop basse” avec comme objectif réel la poursuite d’une hausse artificielle des indices boursiers américains grâce à l‘arrêt de la normalisation monétaire engagée par la FED.

LA POLITIQUE MONETAIRE EXTRÊME DE LA BCE DEPUIS 2014 ACCROIT LES INEGALITÉS PATRIMONIALES SANS DONNER DE RÉSULTATS EN TERMES DE CROISSANCE

La politique monétaire des taux nominaux nuls ou négatifs (couplée aux achats massifs de titres publics par trillions) a pour effet de protéger les niveaux artificiellement gonflés des prix d’actifs et d’empêcher leur décrue. Des taux d’intérêt nominaux négatifs constituent une grave anomalie. Le maintien de cette expérimentation depuis cinq ans en Europe est malsain. Maintenir comme le fait la BCE un de ses taux directeurs en territoire négatif à -0,4% alors que le PIB nominal a augmenté d’environ 3,5% en 2017 et 2018 dans la zone euro, nˋ a pas de justification. Cette politique ne donne pas de résultat en matière de croissance. Ce qui a permis de relancer la croissance de la zone euro pour atteindre environ 2% par an entre 2015 et 2018, ce n’est pas la politique de stimulus monétaire extrême conduite depuis 2014 mais plutôt l’effet positif pour les économies de la zone euro de l’effondrement du prix du pétrole de 110 $ début 2014 à 30 $ au plus bas. La croissance de la zone euro va retomber à 1,3% en 2019 alors que l’effet du choc pétrolier positif de 2014/2015 s’estompe et que le prix du baril de brent remonte autour de 70$. On revient au taux assez médiocre de la croissance potentielle en Europe. La politique monétaire extrême de la BCE depuis 2014 a eu peu d’effets réels sur la croissance mais de graves effets pervers, dont l’accentuation des inégalités et l’incitation à l’excès d’endettement.

Cette politique a accru involontairement les inégalités patrimoniales en stimulant artificiellement les prix des actifs. Les citoyens européens ordinaires peuvent vérifier dans leur vie quotidienne qu’ils ne sortent pas gagnants du stimulus monétaire extrême qui enrichit mécaniquement les titulaires de patrimoines élevés. On fait grand cas du niveau exceptionnellement bas des taux des prêts hypothécaires qui favoriserait l’accession à la propriété, mais on devrait honnêtement expliquer que ce que les acquéreurs de logement gagnent en termes de charges d’intérêt réduites est reperdu, et au-delà, sous l’effet de la hausse des prix de l’immobilier, elle-même largement provoquée et nourrie par la baisse des taux d’intérêt. En Europe la hausse des prix de l’immobilier a été de 4,2% en 2018, soit une hausse prés de deux fois plus rapide que celle des salaires.Il est temps de reconnaitre 1) que la politique monétaire actuelle ultra accommodante, que la BCE justifie par une hausse prétendument trop faible des prix des biens et services, a des effets pervers d’augmentation des inégalités par la hausse des prix d’actifs, et 2) qu’une hausse annuelle des prix à la consommation comprise entre 1 et 2% est dans l’intérêt de la grande majorité des citoyens de la zone euro sans qu’il faille agiter en permanence, comme le font les marchés financiers, le spectre d’une déflation imaginaire ou le thème de « l’inflation trop basse ».

Source : Le Blog Mediapart, Hannoun Hervé, 24-05-2019

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Commentaire recommandé

Fabrice // 03.06.2019 à 07h10

L’inflation est un vieux débat que l’on met sous l’etouffoir

http://www.lefigaro.fr/economie/le-scan-eco/2018/10/11/29001-20181011ARTFIG00001-un-economiste-denonce-le-grand-mensonge-du-calcul-du-pouvoir-d-achat.php

les impacts sont nombreux et pour éviter que la population ne s’en emeuve on desindexe les retraites, le livret A,… mais certains se retrouvent avec des gilets jaunes c’est ballot comme quoi quand essaye de plier la réalité à une fable la réalité revient dans la figure des mythomanes tel un boomerang.

46 réactions et commentaires

  • Fabrice // 03.06.2019 à 07h10

    L’inflation est un vieux débat que l’on met sous l’etouffoir

    http://www.lefigaro.fr/economie/le-scan-eco/2018/10/11/29001-20181011ARTFIG00001-un-economiste-denonce-le-grand-mensonge-du-calcul-du-pouvoir-d-achat.php

    les impacts sont nombreux et pour éviter que la population ne s’en emeuve on desindexe les retraites, le livret A,… mais certains se retrouvent avec des gilets jaunes c’est ballot comme quoi quand essaye de plier la réalité à une fable la réalité revient dans la figure des mythomanes tel un boomerang.

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  • Urko // 03.06.2019 à 07h55

    L’auteur semble oublier l’un des grands gagnants du gonflement des prix des actifs : l’état, au sens large (collectivités locales incluses). Partout en occident, les pouvoirs publics perçoivent des recettes substantielles, de fait indexées sur la valorisation des biens immobiliers, et l’explosion à la hausse de ces derniers ne profitent qu’à ceux qui en tirent des flux à peu près réguliers (état, donc, agents immobiliers, promoteurs immobiliers, détenteurs de parcs locatifs…) pas à ceux les détenant et en faisant l’usage prévu. Un particulier ayant acquis un appartement de cent mètres carrés en 1995 pour 1 500 000 francs et qui l’occuperait toujours aujourd’hui aurait toujours… un appartement de cent mètres carrés, certes aujourd’hui valorisé 900 000 Euros, soit un triplement, mais son patrimoine aurait il changé ? Non, il avait un appartement de cent mètres carrés en 1995 et il a toujours un appartement de cent mètres carrés en 2019. L’appartement n’a pas triplé de taille et à moins qu’il ne le vende, il n’en a tiré aucune richesse, aucune, voire il en a pati en devant payer davantage de taxes foncières et d’habitation alors que son bien n’a en rien changé. Un patrimoine ne gonfle pas parce que sa valorisation exprimée en une certaine monnaie gonfle.

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    • calal // 03.06.2019 à 08h40

      l’immo ca fait parti des changements de valeurs « civilisationnelles » .Avant en france,la residence principale etait « sacree », on y etait attachee: on l’achetait,on ne la revendait pas. Maintenant de plus en plus de gens voit leur residence principale comme un investissement qu’ils sont capables de revendre sans aucun probleme pour aller s’installer plus loin.

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      • K // 04.06.2019 à 07h02

        Si les gens déménagent plus souvent, ce n’est pas pour le plaisir de perdre 12% de leur patrimoine à chaque déménagement (frais de notaire + frais d’agence). Voir même bcp plus que 12% s’il reste encore bcp de mensualités à payer.
        C’est parce que la situation de l’emploi s’est tellement dégradée qu’il est devenu difficile de trouver un emploi à une distance raisonable de son domicile actuel.

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    • Acacia // 03.06.2019 à 09h11

      Je ne pense pas que l’état soit « l’un des grands gagnants du gonflement des prix des actifs » en ce sens que si l’on quantifie la part de cette plus-value par rapport au panier total des taxes perçues, celle-ci doit être dérisoire. Par contre, cette augmentation des taxes frappe de plein fouet les petits propriétaires à faibles revenus amenés à vendre leur bien et de la sorte à renforcer la concentration des actifs entre les mains de ceux qui peuvent les payer grâce par exemple à des dividendes surdimensionnés… Il est certain que cette politique d’argent facile mis à la disposition exclusive de l’activité financière explique en grande partie le transfert massif de la richesse existante et créée de l’ensemble de la population vers une part limitée de celle-ci. On peut regarder cela comme un phénomène d’auto-colonisation d’une société où une petite partie de la population met en coupe réglée le reste de la société… et regarder les troubles actuels comme l’émergence de mouvements de libération nationale.

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    • VVR // 03.06.2019 à 09h48

      ça ne béneficie pas aux détenteurs de parcs locatifs, ceux ci par définition tirent leur revenus des loyers, qui ont tout au plus suivit les salaires.

      > « Un patrimoine ne gonfle pas parce que sa valorisation exprimée en une certaine monnaie gonfle. »

      Si vous l’appelez patrimoine, alors c’est de sa valorisation dont vous parlez, sinon c’est tout simplement votre logement.

      >  » il en a pati en devant payer davantage de taxes foncières et d’habitation alors que son bien n’a en rien changé. »

      Sauf que ces taxes sont calculées sur la valeur locative, pas la valeur fonciére. Et là pas de spéculation, soit le parc est assés grand pour acceuillir tout le monde, soit les prix montent jusqu’a ce que les moins bien payés partent vivre en Seine-St-Denis.

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      • Acacia // 03.06.2019 à 10h03

        « des loyers, qui ont tout au plus suivit les salaires. » Cette assertion ne correspond pas à la réalité pour les raisons suivantes: (je parle pour la Belgique, pas très différente du cas français)
        1. les loyers ne sont pas indexés sur les salaires mais un panier de biens de consommation différent de l’index des salaires
        2. les loyers ne suivent pas les salaires mais le coût de l’immobilier et se resynchronisent à chaque changement de locataire et non par le mécanisme d’indexation
        3. le décollement des loyers par rapport aux salaires se concrétise dans l’obtention des prêts hypothécaires où le ratio de 30% remboursement/emprunt est passé à 50%
        4. le décollement des loyers par rapport aux salaires est facilement vérifiable dans les statistiques officielles

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        • gracques // 03.06.2019 à 11h34

          Non , je ne connais pas la situation belge , mais en France les loyers sont indexés sur un indice particulier ( et même avant il était indexé sur l’indice du cout de la construction qui était inférieur a l’évolution du prix du parc) .
          Alors même si le lien est tres indirect , le prix de la location est par la force des choses plus lié a l’évolution du pouvoir d’achat que le prix de l’actif lui même qui a connu ces 20 dernières années une envolée manifeste.
          Le rendement immobilier a baissé passant de 7% en moyenne a 3 ou 4% en province (3 pour le neuf en métropole) voir meme moins a Paris.

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          • Acacia // 03.06.2019 à 11h55

            La baisse du rendement immobilier ne serait-elle donc pas due plus à cette explosion de la valeur immobilière plutôt qu’à des loyers qui peinent à suivre le mouvement?

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          • PierreH // 07.06.2019 à 10h02

            Il me semblait que la part des coûts du logement avait sensiblement augmenté dans les dépenses moyennes du citoyen français au cours des dernières décennies… Mais bon, on pourra me répondre que ces dépenses ne distinguent pas les propriétaires remboursant leur prêt des locataires.
            Ok… Mais alors, si les prix de l’immobilier ont augmenté et non les loyers, plus aucune rentabilité à louer ? Pourquoi trouve-t-on encore tellement d’appartements à louer ?? Personnellement j’ai du un peu louper les zones où les loyers sont restés bas, mais une expérience perso ne faisant pas une stat…

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  • PME // 03.06.2019 à 07h58

    Cet article est lui-même une fable : celle du creusement des inégalités à cause de la politique monétaire.

    L’inflation n’est qu’un indicateur : quand le sage montre la lune, l’idiot regarde le doigt… l’inflation mesure la dérive des prix pour évaluer l’adéquation entre la quantité de monnaie en circulation et celle des biens. Se donner un objectif de stabilité des prix c’est en réalité chercher à maîtriser la dévalorisation de la monnaie papier et donc limiter la création à ce qui est nécessaire au fonctionnement de l’économie.

    En effet, la monnaie papier finit toujours par retourner à sa valeur intrinsèque c’est à dire zéro.

    La politique monétaire vise à fixer le prix de la monnaie à travers le taux d’intérêt. Les banques centrales ont fait baisser les taux à long terme en rachetant des titres. Ainsi la Banque de France détient 25% de la dette de l’Etat français…

    Pourquoi ? Parce qu’il y a un excès d’endettement des acteurs publics ce qui pousse les taux d’intérêt à long terme à la hausse. Sans cette politique, les autres emprunteurs seraient évincés du marché : les pme, les particuliers…

    Stopper cette politique aurait pour conséquence une envolée de ces taux et mettrait en défaut la plupart des pays européens… ce qui creuserait les inégalités mais cette fois en appauvrissant tous ceux qui vivent des transferts sociaux.

    La seule manière de rééquilibrer le système c’est de revenir à un poids de l’etat dans l’économie proche de 45%… contre 57% en France par exemple..

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    • Acacia // 03.06.2019 à 11h36

      Il y a pire que celui qui regarde le doigt, c’est celui qui regarde le bout de son missel.

      L’excès d’endettement des acteurs publiques, s’il a lieu, devrait se résoudre par une dévaluation…

      Avec cette politique, les pme, les particuliers sont aussi évincés du marché… car les liquidités mises à dispositions quand elles ne sont pas négligées sont réinjectées massivement dans l’économie financière et non réelle.

      Stopper cette politique amènerait à retrouver la réalité et…. au réajustement ruineux de l’économie financière… inacceptable quel qu’en soit le prix, en particulier la ruine du reste de la population.

      Ce n’est bien évidemment pas le contrôle de l’inflation qui pose question mais les moyens mis en œuvre à cette occasion, si désastreux qu’on ne peut plus se faire aucune illusions sur les motivations réelles.

      La seule manière de rééquilibrer le système c’est quand le toit du château fuit d’en faire payer les réparations par le châtelain et non par les domestiques…

      Je m’amuse à regarder ces adeptes de l’économie libérale, fervents adorateurs de la main invisible du marché, prier à grands chapelets pour que les banques centrales continuent leurs interventions monétaires… le coup de balais n’est plus bien loin!

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      • Bouddha Vert // 03.06.2019 à 12h38

        Vous voulez dévaluer l’Euro?
        L’accord des 28 ne va pas être facile à obtenir, même si la BCE est maîtresse en la matière!?!?

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        • Acacia // 04.06.2019 à 15h45

          Non, il faut le réformer (car il n’est pas sans intérêt) ou le marginaliser (création d’une monnaie nationale parallèle) ou le quitter (car un état ne peut se priver d’une politique monétaire sinon à ne plus l’être).

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    • gracques // 03.06.2019 à 11h41

      Le poids de l’etat en france n’est pas de 57% ou meme 45% !
      Il s’agit d’une billevesée toujours répétée mais fausse !
      Dire que les dépenses publiques REPRESENTENT 57% de la valeur du PIB ne veut absolument pas dire que 57 % de la richesse totale produite est « dépensée » par l’état.
      1) parceque le PIB est une valeur qui est plus proche de la notion de valeur ajouté que de chiffre d’affaire.
      2) parceque l’etat participe par ses dépenses a la constitution du PIB ( BTP par le biai de la commande publique, éducation , santé etc..)

      En un mot si les depense publiques représentent 57% de la valeur du PIB cela ne veut pas dire qu’il n’en reste que 43% pour le privé ! Ce ne sont pas des valeurs comparables.

        +15

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      • Bouddha Vert // 03.06.2019 à 12h41

        De plus, les 57% intègrent l’alimentation de nos différentes caisses, ce qui n’a bien évidemment rien à voir avec des dépenses publiques.
        Il est vrai que le marché est impatient de s’approprier retraites, éducations, santé, énergie, transport… il est donc logique de parler de 57%!!

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      • PME // 03.06.2019 à 14h03

        Et si… pour vérifier… vous tapez dans Google « poids de l’etat Dans le pib » et je vous laisse choisir le site…

        Dossier intéressant :
        https://www.institutmontaigne.org/ressources/pdfs/publications/efficacite_depense_publique_V2.pdf

        Autre exemple
        https://www.contrepoints.org/

        La France se situe à 9% de plus que la moyenne européenne…

        Le déficit public sera de 107 milliards d’euros cette année en France… qu’il faut financer en allant sur les marchés financiers… pas sûr que l’épargne d’une année (113 milliards) suffise… heureusement la Banque de France est là…

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        • Dominique Gagnot // 03.06.2019 à 14h52

          Tout est question de point de vue : mieux vaut rémunérer des infirmières (c’est un exemple) que des actionnaires, qui ne se sont jamais autant gavés quand les premières n’ont jamais été autant méprisées.

          Si les ressources essentielles, dont les grandes entreprises, infrastructures, réseaux de communication de tous types, énergie, l’eau, l’air, le sol (et oui, pourquoi pas, imaginez la rente que l’État pourrait en tirer…) etc. étaient nationalisés, et gérés dans des objectifs sociaux et écologiques, le poids de l’État serait plus grand encore. Mais nous serions débarrassés d’irresponsables actionnaires réduit du coup au financement de nouvelles entreprises qui devrait être leur vocation, on se porterait infiniment mieux.

          Les dossiers de l’institut Montaigne, et de contrepoints ne sont que mise en scène déconnectée du monde réel qui n’a rien à voir avec celui de la finance.

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          • PME // 03.06.2019 à 20h45

            Ce que vous décrivez est une dictature : communiste ou nationaliste.

            Cela a déjà été essayé en Russie, en Chine, en Allemagne… avec le succès que l’on sait.

            Les actionnaires sont des personnes physiques comme vous et moi. Si vous avez un pea, un livret A, un plan d’epargne Entreprise…

            3 fonctionnaires dans un bureau ne peuvent pas avoir l’intelligence collective de millions d’individus libres.

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            • Dominique Gagnot // 03.06.2019 à 23h14

              Dans tous les cas, sauf à être Dieu, nous sommes soumis à la dictature des lois de la nature. A nous de les comprendre ce qui, à vous lire est mal parti.

              En effet, je vous l’accorde, des individus défendent collectivement et avec beaucoup d’intelligence, des intérêts individuels. Hélas, individuellement nous n’avons aucune conscience collective. Individuellement nous n’avons aucun intérêt à nous préoccuper de la gestion des ressources de la planète.

              Imaginez une maison dans laquelle des habitants particulièrement irresponsables seraient libres de faire ce que bon leur semble.
              L’un irait brûler un morceau de charpente pour se chauffer, l’autre utiliserait le cuivre de l’installation électrique pour fabriquer on ne sait quoi, etc. Imaginez l’état de cet immeuble au bout d’un certain temps…
              C’est ce que nous faisons subir à la Terre, notre maison, sans nous préoccuper aucunement des désastres qui en résultent.

              Individuellement, nous sommes une collectivité de prédateurs imbéciles.
              Les régimes dits « communistes » n’ont pas marchés, mais le capitalisme nous envoie dans le mur. Demandez vous pourquoi !

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            • kasper // 03.06.2019 à 23h28

              Des infirmières rémunérées par l’Etat, c’est ça la dictature communiste !?

              Holala, faut sortir de chez soi un peu, aérer.

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            • PierreH // 07.06.2019 à 10h12

              A Kasper: en fonction du point de vue, le fait de devoir obéir à des lois c’est déjà une dictature. Payer des impôts j’en parle même pas ;-P Ceci étant dit, c’est un point de vue politique, on peut le comprendre sans le partager (c’est un peu mon cas).

              Par contre, ce que j’aime par dessus tout c’est la lucidité et la cohérence. Ces philosophies qui considèrent qu’on peut vivre au sein d’une communauté sans devoir être comptable de rien, que la liberté des individus n’a aucun impact sur la vie et la liberté des autres, ça me laisse particulièrement perplexe…

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        • Haricophile // 04.06.2019 à 02h09

          J’ai quelques doutes sur l’Institut Montaigne comme référence fiable…

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        • LowCost // 06.06.2019 à 12h41

          Et si… pour vérifier… Vous refaisiez le calcul en partant des données .

          En ordre de grandeur nous avons :
          PIB français 2200 Milliards €
          Budget de l’état 380 Milliards €

          Bonne chance pour trouver vos 57%

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          • PierreH // 07.06.2019 à 10h16

            Il y a tout un tas de dépenses publiques qui ne sont pas dans le budget de l’état. Ce qui serait intéressant ce serait de faire une belle liste pour voir un peu ce qu’on y fourre toujours dans ces fameux 57%. Et de comparer ensuite avec les autres pays et ce qu’ils paient pour les mêmes services éventuellement privatisés (à comparer parfois aussi la sécurité, genre ferroviaire en Angleterre).
            Parfois, la comparaison n’est pas avantageuse pour le privé… Parfois en effet l’état ch*e dans la colle. Je commence à fortement douter que la solution magique soit de donner la gestion entière à l’un ou à l’autre. Ca se résoudra peut-être en réorganisant aussi bien la production privée que publique.

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    • AlexHache // 03.06.2019 à 12h11

      « En effet, la monnaie papier finit toujours par retourner à sa valeur intrinsèque c’est à dire zéro. »

      Ça fait plus de 10 ans (pour être gentil) qu’on nous met en garde contre un effondrement imminent, et on ne voit toujours rien venir. Quand allez-vous revoir votre position ? Jamais, bien sûr.

      « Pourquoi ? Parce qu’il y a un excès d’endettement des acteurs publics ce qui pousse les taux d’intérêt à long terme à la hausse. Sans cette politique, les autres emprunteurs seraient évincés du marché : les pme, les particuliers… »

      Ce qui est faux ne devient pas vrai à force de répétition. Un déficit public est un surplus privé : plus les Etats s’endettent, plus ils injectent de monnaie dans l’économie, raison pour laquelle il n’y a pas de raison que les taux montent. L’éviction des autres emprunteurs n’est d’ailleurs jamais constatée en pratique.

      Les intérêts à long terme sont-ils élevés au Japon ? Les entreprises japonaises sont-elles évincées du marché des capitaux ? Vous me direz qu’à cause des interventions de la BoJ, le yen est sur le point de « retourner à sa valeur intrinsèque c’est à dire zéro », comme si ça ne faisait pas 25 ans que le yen est soi-disant sur le point de s’effondrer… La boucle est bouclée.

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      • Dominique Gagnot // 03.06.2019 à 15h10

        Le système s’effondrera le jour ou ceux qui tirent les ficelles demanderont à la BCE de cesser de le maintenir en survie artificielle. Mais auparavant il leur faut être certain que les populations n’aient plus les moyens de se révolter car trop occupées à leur survie. (C’est à ça que travaille Macron.)

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        • septique // 03.06.2019 à 18h58

          Devriez de tempe en temps evacuer ces théories de complots menés par Macron ou les autres. Il n’y a ni plans ni strategies,concoctées dans un sous-sol quelque part et que de dirigeants mettent en place. Ils ont des idées qui ne sont pas les vôtres, il y a des groupes de réflexion, a gauche et chez les écolos aussi et des gens qui défendent leurs possessions, leurs positions…ces gens n’ont pas de raison de demander à la BCE de changer quoi que ce soit ils en profitent, Les états qui empruntent a des taux historiquement bas ont la possibilité politiquement payante de ne pas faire les sombres coupes budgétaires ou les ajustements structurels qui seraient nécessaires si les taux d’intérêts montaient..

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          • Dominique Gagnot // 03.06.2019 à 22h50

            Il n’y a pas besoin de plan ! Et peu importe les « groupes de réflexion ». L’évolution de notre société obéit aux intérêts convergents des plus fortunés (puissants). C’est vrai depuis la nuit des temps.
            En 1994 j’avais déjà fait un papier qui allait décrire ce que nous connaissons actuellement. Je ne suis pas devin, c’est de la simple logique…

            Pour mieux comprendre lisez ceci, c’est vraiment tout bête : « Comprendre l’Arnaque capitaliste, Imaginer le système d’après ». Téléchargement gratuit : http://bit.ly/2I0F7k7

            Sinon, la BCE obéit fatalement aux plus puissants, puisqu’ils la contrôlent (c’est pour ça qu’elle est indépendante des Etats !)

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            • septique // 03.06.2019 à 22h56

              Pas de plan..ou de complot…de la cooptation, des intérêts convergents oui.

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            • Dominique Gagnot // 03.06.2019 à 23h22

              Ok, et Macron a été mis là du fait d’intérêts convergents : il exécute la mission qui lui a été confiée : retirer tous pouvoirs au peuple français, en le plongeant dans la précarité.

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            • septique // 04.06.2019 à 05h44

              Les français étaient dans la précarité avant Macron…vous avez la mémoire sélective.

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            • Dominique Gagnot // 04.06.2019 à 21h21

              Ok, on va dire retirer tous pouvoirs au peuple français, et le réprimer par la force si besoin…

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          • Gardener // 10.06.2019 à 10h33

            Le problème est que, même en l’absence de taux plus élevés , les gouvernements infligent au peuple une dévaluation interne incessante. Ce choix politique n’en est même pas un puisque ,qu’il soit exécuté sous la contrainte ou approuvé, il est la manifestation d’une capitulation de l’Etat.

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      • septique // 03.06.2019 à 18h07

        Vous avez totalement raison mais ici disons le curseur sur l’économie, le rôle des banques centrales, ce qu’est un bon du trésor (hier quelqu’un, ici affirmait, avec de nombreuse approbations que les bons du trésor permettaient de réduire la dette des états..) est assez bas…Les déficits publics permettent d’injecter de l’argent dans l’économie pour des recettes qui ne sont pas la…pour diverses raisons, taxation insuffisante, fraude fiscale, politiques sociales…développements, etc…

        Les taux d’intérêt à la hausse pénaliseraient immédiatement les bourses dont une grande partie sert à payer des retraites capitalisées. Pour le moment les états et le entreprises empruntent a des taux historiquement très bas. Le trésor public aux USA a procédé la semaine dernière à la vente de bons du trésor à 30 ans, 50 milliards de $, à un taux de 2.58 %..quelque chose comme ca…

        Pour le Japon l’un des problèmes est le vieillissement de la population qui ne consomme plus mais utilise fonds de pension et retraites. Par rapport au PIB la dette du Japan c’est quoi..plus de 250 % du PIB…

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      • septique // 03.06.2019 à 19h03

        Totalement d’accord. Pour la BoJ la problème numéro 1 reste le vieillissement de la population qui ne consomme plus et ponctionne fonds de pensions et caisses de retraites. Le déficit budgétaire cumulé du Japon c’est 265 % du PIB parmi les plus élevés…

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  • Bouddha Vert // 03.06.2019 à 10h40

    Article intéressant sur un symptôme, mais qui n’aborde pas le sous-jacent!
    En effet, ce sont les loueurs et actionnaires qui bénéficient de cette politique, mais pourquoi « le politique » n’arbitre pas en faveur d’une autre orientation?
    Pour, à mon sens, une réalité qui n’est pas nommée, nous n’avons plus de croissance des richesses crées!
    Si, nous fabriquions plus de bagnoles, de logements… l’inflation, la bonne, reprendrait avec les salaires, avec baisse du chômage etc… outre le fait que d’autres pays se chargent de produire pour nous, il se trouve que la quantité de ressources ne croit plus aussi vite que les volontés de productions du monde, CQFD.

    Si, nous avions pu assurer les prolongations tangentielles des années 60, alors nous disposerions de jets privés ultra soniques par famille, de voitures volantes, de maisons secondaires … et nous n’aurions pas les problèmes sociaux du moment.
    Malheureusement, ou plutôt heureusement, cela n’a pas été possible à cause d’un frein structurel: La planète ne crache pas assez pour nous offrir ce dont notre système croissantiste à besoin!

    Donc, tout est normal et il va falloir s’en rendre compte mais surtout trouver une alternative à ce paradigme.

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    • Acacia // 03.06.2019 à 11h09

      En somme pour perpétuer une croissance qui n’existe plus au bénéfice d’une minorité aux commandes?

      Sauf que cette croissance, globalement énorme, existera encore pendant quelques années. On ne manque pas encore ni de cuivre, ni de pétrole,… et déjà la richesse créée est capturée par une minorité…. les miettes représentant un plus pour les populations les plus pauvres et un moins pour les autres, le lumpen prolétariat européen, américain,…

      Que les ressources viennent à manquer ne fera que réduire le volume des miettes disponibles car c’est au bas de l’échelle que les pénuries seront d’abord répercutées. Il y a une certitude partagée inconsciemment par les populations privilégiées, c’est que si coup dur climatique il y aura, l’ajustement prendra du temps à les atteindre tant il est clair que la variable d’ajustement, les pauvres, est massive. Un milliard d’êtres humains devraient disparaître, l’Asie à elle seule pourrait déjà régler la note. Pas sûr qu’ils se laissent faire…

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      • Bouddha Vert // 04.06.2019 à 00h32

        D’accord avec vous, mais je minore un point:
        Ce sont les volumes consommés qui sont énormes et plus la croissance de leur consommation, or c’est le principale (unique?) problème puisque sans croissance plus de prêts aux particuliers, consommation en berne, quid de la démocratie dans un monde où l’on ne peut plus choisir son avenir?
        Quant à imaginer que dans un monde de pauvres existera encore une classe moyenne, c’est impossible, car tout le monde jouit de « l’exploitation » de celui en dessous.
        Il restera cependant des Bezos et sa cour comme il a existé des Charles QUINT et je ne vois pas pourquoi cet ajustement prendrait du temps (ce qui ne changera d’ailleurs fondamentalement rien).

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        • Acacia // 04.06.2019 à 09h59

          « Ce sont les volumes consommés qui sont énormes et plus la croissance de leur consommation »… en tous cas, d’après les stats de la banque mondiale la croissance de la consommation mondiale se porte (très) bien. Ce n’est pas le cas pour l’Europe apparemment!
          L’ajustement prendra du temps car les ressources ne vont pas disparaitre d’un coup mais se raréfier plus ou moins rapidement… certains pourront continuer à se les payer… d’autres pas! Il est devenu clair pour tt le monde que ni la crise climatique, ni la crise des ressources ne se résoudra par le consensus!

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  • Dominique Gagnot // 03.06.2019 à 11h37

    Pour maintenir le système, la Banque centrale européenne « imprime » des milliards par jour pour financer directement de grands groupes (en achetant des titres de créance) qui par ailleurs sont censés les investir, selon le dogme capitaliste. Alors qu’en fait ces milliards ne font que gonfler le profit de leurs actionnaires… !
    Également, elle prête à taux… négatifs, aux banques commerciales (elle les rémunère pour qu’elles empruntent !), monnaie qui, fort logiquement, va s’investir là où l’on peut espérer les meilleurs gains : dans la spéculation.
    Dans les faits, la BCE soutient les cours de valeurs spéculatives, retardant ainsi leur effondrement, et celui du système.
    La masse monétaire enfle, tandis que l’économie réelle se contracte, ceci jusqu’à ce qu’un événement catastrophique y mette un terme.

    Extrait de « Comprendre l’Arnaque capitaliste, Imaginer le système d’après ». Téléchargement gratuit : http://bit.ly/2I0F7k7

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  • Chris // 03.06.2019 à 11h51

    L’auteur évoque un des instruments mis en place par le néolibéralisme :
    Le néolibéralisme en tant que théorie économique a toujours été une absurdité.
    https://www.les-crises.fr/la-sombre-voie-du-neoliberalisme-vers-le-fascisme-par-chris-hedges/
    « Le néolibéralisme génère peu de richesse. Au contraire, il la redistribue vers le haut entre les mains des élites dirigeantes. Harvey appelle cela « l’accumulation par dépossession ».
    « La promotion des actions, les montages de Ponzi, la destruction structurée des actifs par l’inflation, le dépouillement des actifs par le biais de fusions et d’acquisitions, la promotion de niveaux d’endettement qui réduisent des populations entières même dans les pays capitalistes avancés à un niveau d’endettement de servage. Sans parler de la fraude des entreprises, de la dépossession d’actifs, des razzias de fonds de pension, de leur décimation par les actions et des effondrements d’entreprises par le crédit et les manipulations boursières, tout cela est devenu l’élément central du système financier capitaliste néolibéral. »

    Le néolibéralisme, doté d’un énorme pouvoir financier, est capable de fabriquer des crises économiques pour faire baisser la valeur des actifs et ensuite les saisir.
    C’est ce qui advient actuellement…

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  • Dominique Gagnot // 03.06.2019 à 11h52

    Pour maintenir une inflation (des valeurs spéculatives seulement…), la Banque centrale européenne « imprime » des milliards par jour pour financer directement de grands groupes (en leur achetant des titres de créance) qui sont censés les investir. En fait ces milliards ne font que gonfler le profit de leurs actionnaires… !
    Également, elle prête à taux négatifs aux banques commerciales (elle les rémunère pour qu’elles empruntent !), monnaie qui, fort logiquement, va s’investir là où l’on peut espérer les meilleurs gains : dans la spéculation en particulier boursière et immobilière.
    Dans les faits, la BCE soutient les cours de valeurs spéculatives, retardant ainsi leur effondrement, et celui du système.
    La masse monétaire enfle, tandis que l’économie réelle se contracte, ceci jusqu’à ce qu’un événement catastrophique y mette un terme.

    Extrait de « Comprendre l’Arnaque capitaliste, Imaginer le système d’après ». Téléchargement gratuit : http://bit.ly/2I0F7k7

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  • septique // 03.06.2019 à 17h44

    Hyacinthe Brabant

    Un criminel est une personne avec des instincts de prédateur et qui n’a pas assez de capital pour fonder une société.

    Rober Sabatier

    Un actionnaire, c’est-à-dire un homme bénéficiant de l’action des autres

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  • pascalcs // 07.06.2019 à 12h43

    L’inflation trop basse est un mythe qu’une partie de la population, désormais incapable d’avoir le niveau de vie de la génération précédente, perçoit quotidiennement. Inutile de revenir sur l’exclusion d’actif fondamentaux tels que le coût du logement (dans les bassins d’emploi) du calcul de l’inflation.
    Par contre l’approche « hedoniste » du calcul et l’impact de l’obsolescence accélérée des biens dans le calcul d’inflation sont occultés. L’obligation forcée du renouvellement à fréquence élevée des appareils de consommation courante n’est jamais pris en compte dans le calcul du pouvoir d’achat (corollaire de l’inflation). Par contre les spécifications « augmentées » de ces mêmes appareils sont elles des facteurs déflateurs du calcul. La qualité n’est plus un élément central du calcul. Si vous devez manger des protéines, alors le steak haché 15% fera aussi bien l’affaire que la bavette premier choix, le légume de serre à l’atmosphère enrichie au CO2 un bon substitut au légume cultivé en pleine terre aux qualités nutritives largement supérieures en vitamines et autres éléments importants.
    En fait, l’inflation basse est souhaitée dans un univers flottant sur un océan de dettes. Le moindre % de hausse des taux mettra le monde à genoux.
    Cela contribuera à fortement réduire l’autre ocean; celui des liquidités. Comment? Par une combinaison de suppression de l’argent comptant et d’aggravation des taux d’intérêts négatifs dont petit à petit nos comptes en banque vont être victimes. Ne vous attendez aucunement à voir l’inflation remonter, ce sera tout l’inverse.

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