Les Crises Les Crises
9.décembre.20219.12.2021 // Les Crises

Chômage américain : Stop à la désinformation sur l’emploi aux États-Unis

Merci 281
J'envoie

Bruce T. Boccardy affirme que le modèle économique met progressivement en lambeaux la vie des travailleurs.

Source : ConsortiumNews, Bruce T. Boccardy
Traduit par les lecteurs du site Les-Crises

Une employée de restaurant à San Diego prenant des commandes à l’extérieur pendant le Covid, août 2020. (Nathan Rupert, Flickr, CC BY-NC-ND 2.0)

Alors que l’économie s’effondre progressivement pour atteindre des niveaux de précarité et de pénibilité jamais vus depuis des décennies, les travailleurs sont soumis à un concert de désinformation de la part de sources libérales.

E. J. Dionne est chroniqueur pour le Washington Post. S’exprimant sur WBUR de la National Public Radio le 8 novembre, il a applaudi le travail de l’administration Biden en ce qui concerne les chiffres de l’emploi en octobre. Il a cité la mesure standard du Bureau of Labor Statistics (BLS) qui est U-3.

Le BLS a indiqué que le taux de chômage était tombé à 4,6 % en octobre. Il y aurait de quoi applaudir si ces chiffres étaient un tant soit peu exacts. Ce n’est certainement pas le cas.

Le site d’infos Axios a déclaré le 5 novembre que :

« Le marché du travail a créé 531 000 emplois le mois dernier. Le taux de chômage a baissé à 4,6 %, un nouveau record en période de pandémie ».

John Cassidy, un journaliste écrivant dans le New Yorker du 5 novembre, a affirmé que :

« Les gains d’emplois ont été particulièrement forts dans les restaurants et les bars, qui ont ajouté près de cent vingt mille emplois. »

Certes, les emplois dans le secteur de la restauration ont augmenté et beaucoup ont vu leur salaire passer à 15 dollars de l’heure.

M. Cassidy a fait l’éloge de la croissance de l’emploi dans ce secteur, qui semblait être un succès pour l’administration Biden. Quinze dollars de l’heure représentaient une amélioration par rapport à des décennies de salaires de misère.

Cependant, un bref examen du coût de la vie dans diverses régions du pays permet de conclure que 15 dollars de l’heure est à peine suffisant pour que les travailleurs puissent vivre avec les produits de première nécessité.

Les restaurants fonctionnent avec des marges bénéficiaires très faibles et ont toujours compté sur la main-d’œuvre temporaire et mal payée des étudiants ou des personnes ayant un deuxième emploi. Si c’est ce secteur qui permet de mesurer notre santé économique, plutôt que le secteur manufacturier, alors notre modèle économique présente de sérieux problèmes.

Les chiffres

Le secrétaire d’État américain au Travail, Marty J. Walsh, visite le centre Job Corps de Dayton (Ohio) en août. (Département du travail des États-Unis, Flickr)

Le calcul du BLS le plus cité pour le chômage est le U-3 susmentionné. Il comprend :

Les personnes sans emploi qui ont activement cherché un emploi dans les quatre semaines précédant l’enquête et qui sont actuellement disponibles pour travailler. Les personnes sont considérées comme employées si elles ont effectué un travail rémunéré, à temps plein, à temps partiel et temporaire.

L’U-3 ne comprend pas :

Marginalement rattachés – demandeurs d’emploi découragés qui ont cherché un emploi au cours des 12 derniers mois et ont cessé de chercher au cours des quatre dernières semaines pour diverses raisons.

Temps partiel – ceux qui veulent un emploi à temps plein ou qui sont sous-employés pour des raisons économiques.

Temps partiel – ceux qui ont un emploi à temps partiel pour des raisons non économiques.

Le BLS a créé un calcul plus précis en 1994, appelé U-6. Il se compose de la mesure standard U-3 plus les travailleurs marginalement rattachés et ceux qui travaillent à temps partiel pour des raisons économiques.

Chiffres réels

Le Ludvig Institute for Shared Economic Prosperity (LISEP) a publié un calcul plus précis du nombre de chômeurs en Amérique.

Le LISEP a calculé le pourcentage de la population active américaine qui n’a pas d’emploi à temps plein (35 heures et plus par semaine) mais qui en veut un, qui n’a pas d’emploi ou qui ne gagne pas un salaire décent, estimé de manière prudente à 20 000 dollars par an avant impôts.

Pour ce mois de septembre, LISEP a calculé le chômage par éthnie : Le chômage des Noirs était de 27,9 %, celui des Latinos de 22 % et celui des Blancs de 22 %.

Shadow Government Statistics, (SGS) est également un site Web d’économie alternative. SGS a calculé le taux d’emploi corrigé des variations saisonnières en incluant les employés durablement découragés qui ont été définis comme n’existant plus en 1994. Leur taux de chômage total réel en septembre était de 25,1 %.

Qualité de l’emploi

Des ouvriers de l’abattoir bovin L & H à San Antonio (Texas), en 2008. (Département de l’agriculture des États-Unis, Flickr)

Le BLS a indiqué dans son premier calcul mensuel que 531 000 emplois ont été créés. En apparence, cela semble être une amélioration depuis que l’économie a été paralysée par le fléau du Covid-19.

Les libéraux ont fait l’éloge de l’administration Biden pour ces chiffres de création d’emplois. Cependant, le type d’emplois créés est la variable la plus importante qui n’a pas été examinée dans le calcul.

Notre modèle économique regorge d’emplois à bas salaire, à faibles avantages sociaux ou sans avantages sociaux.

Les enquêtes nationales indiquent que la grande majorité des Américains sont aux prises avec des pressions financières que n’ont pas améliorées les nouveaux emplois créés ces dernières années.

Bankrate a indiqué en juillet 2021 que la moitié des Américains ne pouvaient pas payer trois mois de dépenses d’urgence.

MagnifyMoney a indiqué en février 2020 que 53 % des personnes interrogées vivent d’un chèque à l’autre et que 62 % n’ont pas au moins trois mois d’épargne pour tenir le coup.

Lending Club a indiqué en juillet que 54 % des consommateurs vivent d’une paie à l’autre. Vingt et un pour cent ont du mal à payer leurs factures.

Career Builders a indiqué en avril que 34 % des femmes et 45 % des Noirs américains quittant le marché du travail avaient accepté une baisse de salaire pour retrouver un emploi.

The Stacker a indiqué en 2019 que la part des adultes américains qui vivent dans des ménages à revenu moyen a diminué, passant de 61 % en 1971 à 51 %.

Sous-emploi

Le sous-emploi est un autre problème persistant du modèle économique américain. Le Center for Law and Social Policy (CLSP) a publié un rapport en août 2020 basé sur des chiffres recalculés du BLS. Les chiffres plus exhaustifs du CLSP ont révélé un taux d’emploi à temps partiel double de celui du BLS.

En outre, Emsi/ Burning Glass Technologies et les analyses ont indiqué que 43 % des diplômés de l’enseignement supérieur sont sous-employés dans leur premier emploi, que 66 % des diplômés seront sous-employés après cinq ans et que 75 % seront sous-employés après dix ans.

Les chiffres montrent clairement que notre modèle économique ne parvient pas à fournir des emplois durables et permanents à la grande majorité des travailleurs.

Il reste à déterminer si les récents chiffres de création d’emplois de l’administration Biden ont une incidence sur le chômage et le sous-emploi chroniques et systémiques. Le bilan historique est défavorable.

Boucs émissaires

Les grands médias d’entreprise sont un élément clé de la diffusion de la désinformation. Le plan est simple. Maintenir les travailleurs à l’écart des problèmes structurels de notre modèle économique.

Il s’agit plutôt de désigner les boucs émissaires habituels et commodes à blâmer. Il s’agit des « immigrants », des « minorités », du  » grand gouvernent  » et des  » syndicats « .

Il existe des preuves accablantes qu’aucun de ces éléments n’est responsable d’une économie qui détruit progressivement la vie des travailleurs :

Les immigrés contribuent à l’économie de nombreuses manières positives.

Ce sont les minorités qui souffrent le plus depuis que l’économie a commencé son plus récent déclin durant le Covid-19.

Un gouvernement conséquent est essentiel pour maintenir et protéger les nombreuses composantes de notre société complexe. Les entreprises ne peuvent être compétitives sans les transports modernes, les routes, la technologie et la sécurité des données fournis par les dépenses fédérales. Les soins de santé, la garde d’enfants, l’éducation et la stabilité familiale sont également essentiels pour les entreprises.

Plus important encore, le gouvernement fédéral a par le passé sauvé notre modèle économique de ses crises inhérentes.

Enfin, les syndicats profitent à l’économie à tous les travailleurs et bénéficient d’un soutien plus important aujourd’hui que depuis de nombreuses années.

Succès de la désinformation

Un membre du syndicat écoute le secrétaire américain au travail, Marty Walsh, lors d’une visite au Carpenters Local 1912 à Phoenix en août. (Département du travail des États-Unis, Flickr)

Le récit dominant concernant les boucs émissaires gagne en popularité en grande partie grâce aux grands médias d’entreprise. Ajoutez à cela le paquet incessant et répétitif de désinformation diffusé par les médias de droite à un rythme effréné. Il existe environ 1 500 stations de radio conservatrices à travers le pays qui font mariner sans relâche les travailleurs dans la désinformation.

L’école de journalisme de Columbia a rapporté en juillet 2020 que Nexstar et Sinclair, des entreprises au point de vue profondément conservateur, possèdent désormais la majorité des stations de télévision du pays.

Remèdes

Les chiffres de l’emploi ci-dessus témoignent du déclin continu de notre modèle économique. Un modèle progressiste doit être développé pour détourner les travailleurs de la voie destructive qui les attend ; le néofascisme semble être une réalité politique plus proche ici qu’on ne l’imaginait au cours des décennies précédentes.

Les entités spirituelles et laïques qui s’opposent aux plans tortueux de la classe dominante doivent continuer à parler, à écrire et à diffuser des faits. Reliez les points. Les faits sont importants.

Les travailleurs de toutes les races et ethnies ont des intérêts communs qui transcendent le prisme étroit et autodestructeur de la politique identitaire. Il s’agit d’un racket conçu pour maintenir les travailleurs divisés et voter contre leurs propres intérêts économiques. La rhétorique moralisatrice sur la « liberté » et les « droits » s’appuie sur les réflexes patriotiques des travailleurs tout en les dépouillant.

Derrière le bruit et la confusion d’aujourd’hui se cache la réalité inaltérable que notre modèle économique continuera à fonctionner comme il le fait, jusqu’à ce que les travailleurs le comprennent politiquement et décident qu’il y a assez de privations et de souffrances.

Bruce T. Boccardy est conseiller en économie et travail pour le Small Planet Institute. Il a été président de la section 888 du Syndicat international des employés de service (SEIU) du Massachusetts, a représenté les travailleurs au sein du Comité mixte patronal-syndical du Massachusetts (JLMC), au service des pompiers et de la police, et a été consultant pour la National Association of Government Employees (NAGE).

Source : ConsortiumNews, Bruce T. Boccardy, 22-11-2021
Traduit par les lecteurs du site Les-Crises

Nous vous proposons cet article afin d'élargir votre champ de réflexion. Cela ne signifie pas forcément que nous approuvions la vision développée ici. Dans tous les cas, notre responsabilité s'arrête aux propos que nous reportons ici. [Lire plus]Nous ne sommes nullement engagés par les propos que l'auteur aurait pu tenir par ailleurs - et encore moins par ceux qu'il pourrait tenir dans le futur. Merci cependant de nous signaler par le formulaire de contact toute information concernant l'auteur qui pourrait nuire à sa réputation. 

Commentaire recommandé

Doodzy // 09.12.2021 à 08h59

Olivier vient justement de publier une super analyse sur le taux de chômage en France :

https://elucid.media/?p=7139

L’info est donnée en intro de cette traduction.

43 réactions et commentaires

  • Fabrice // 09.12.2021 à 07h10

    Article probablement intéressant pour les américains, mais bon la même étude en France aurait eut je pense plus d’intérêt vu les élections à venir.

    vu les mensonges que l’on va nous servir sur la baisse du chômage (en oubliant que cela ne prend en compte qu’une catégorie de chômeurs, les radiations,…), que la croissance repart plus fort que les autres pays européens mais en oubliant qu’elle n’a pas rattrapée celle de-8% de l’année dernière,…

    Bref bravo aux traducteurs mais intérêt modéré de l’exercice.

      +14

    Alerter
    • Doodzy // 09.12.2021 à 08h59

      Olivier vient justement de publier une super analyse sur le taux de chômage en France :

      https://elucid.media/?p=7139

      L’info est donnée en intro de cette traduction.

        +10

      Alerter
      • Myrkur34 // 09.12.2021 à 11h20

        Olivier devrait envoyer le lien à Seux et Lenglet, peut-être seraient ils touchés par la grâce ? :o)

        Plus sérieusement à Elise Lucet, histoire de balancer un gros pavé à tous les racontars rabâchés à longueur d’années par notre presse aux ordres.
        23% de la population active…Sans compter les personnes au rsa qui ne sont jamais comptabilisées dans les statistiques de pole emploi, puisque techniquement parlant vous n’êtes plus à pole emploi.

        C’est quand même beau la statistique pour mettre la poussière sous le tapis.

          +15

        Alerter
        • calahan // 09.12.2021 à 13h06

          exactement, de nombreuses statistiques sont malheureusement faussées ne serait ce que par le mode de calcul, tout ces « montages » ne poursuivent qu’un seul but : leurrer sur la réalité de la situation et transformer tout ça en exercice de communication qui devient propagande.

          L’insee par exemple regorge de statistiques absurdes car utilisant des conditions de calcul grotesques.

            +8

          Alerter
        • nJ // 10.12.2021 à 21h54

          Les benef’.rsa sont obligés d’être inscrit et  »accompagnés » par PE pour être toujours bénéficiaire.
          Dans la catégorie des  »chomeurs longues durées avec toutes sortes de stages pour faire entrer ‘ sortir.

          convention département/ PE pour le contrôle et parcours d’insertion

            +1

          Alerter
    • RvDes // 09.12.2021 à 09h17

      Tu as 100 % raison,les chiffre Français ne compte que les chômeurs, pas les gens au RSA ou même ceux qui n on droit à rien et rallonger les carrières ne fera qu amplifier je manque d emploi

        +7

      Alerter
    • LibEgaFra // 09.12.2021 à 10h34

      « Derrière le bruit et la confusion d’aujourd’hui se cache la réalité inaltérable que notre modèle économique continuera à fonctionner comme il le fait, jusqu’à ce que les travailleurs le comprennent politiquement et décident qu’il y a assez de privations et de souffrances. »

      La conclusion est valable aussi et même surtout pour la France. Il est triste que le mouvement des GJ n’ait débouché sur rien de concret…

      Conscience de classe, où es-tu?

        +22

      Alerter
    • LibEgaFra // 09.12.2021 à 10h45

      « bon la même étude en France aurait eut je pense plus d’intérêt vu les élections à venir. »

      Qui se caractériseront par une abstention record. Nous savons que ces élections ne servent à rien, de même que les « débats », sinon à aliéner toujours d’avantage ceux qui ne sont « rien ». Depuis quand tient-on compte de ce qui est « rien »?

      Du pain et des jeux. Le pain n’est même plus sûr, mais pour les « jeux », nous sommes servis! Les « gladiateurs » modernes s’affrontent sur les plateaux télés. Si au moins on leur donnait des règles et des armes style « Hunger games »…

      Et à la fin, il n’en restera qu’un… Ça me rappelle vaguement quelque chose…

        +3

      Alerter
      • utopiste // 11.12.2021 à 15h18

        On ne va pas voter à cause de l’abstention ? Non. Il y a abstention parce qu’on ne va pas voter.
        Je préfèrerais voter pour des idées et des actions plutôt que pour des « élus »; Mais, en l’état actuel des choses, quelle autre méthode pour changer la situation que l’opportunité des élections ? La violence et le sang ?
        Les élections ne servent à rien que parce que les électeurs se laissent bercer/berner par leur environnement, du fait de leur propre décadence. Avec juste un peu d’esprit critique, les manipulations médiatiques apparaissent pour ce qu’elles sont.
        Personnellement je voterai FI/Mélenchon. Si les gens vont voter, il peut gagner.
        Je n’ai pas en eux/lui une confiance absolue (loin s’en faut), mais je ne leur/lui demande que d’ouvrir la porte au changement. Une fois la porte ouverte, TOUT est possible, pourvu que la population réagisse.
        Et si les gens ne sont pas foutu d’aller mettre un bout de papier dans une urne, pensez-vous vraiment qu’ils seront capables de se prendre en mains eux-même ? Ils auront « mérité » ce qui adviendra.
        Quand à vous, les raisins sont sans doute trop vert pour vous.

          +3

        Alerter
    • john // 09.12.2021 à 20h46

      Je pense que cet article est d’un grand intérêt pour la raison suivante :
      Nos candidats aux élections (présidentielles, législatives,…) useront des mêmes ficelles que citées dans cet article pour collecter des suffrages, ET ils ne manqueront pas de donner comme référence l’excellence des résultats américains en matière de chômage et que par conséquent, c’est la voie à suivre. Qui parmi les votants ira vérifier si le modèle américain est si brillant pour les travailleurs ?

        +4

      Alerter
    • Havoc // 12.12.2021 à 12h48

      Au contraire, il est très intéressant de constater que la façon de mesurer le chômage est à peu près la même aux USA qu’en France, avec les mêmes limites et le même manque de réalisme.

        +0

      Alerter
  • Dominique Gagnot // 09.12.2021 à 08h23

    Et si notre système capitaliste était une gigantesque Arnaque ?

    Démontage de cette construction machiavélique suivi d’une alternative souhaitable sous ce lien : https://bit.ly/2capitalisme .
    ( Livre papier ici : https://www.amazon.fr/dp/1799028372 )

      +3

    Alerter
  • Patrick // 09.12.2021 à 08h28

    C’est amusant cet article.
    En fait la solution à tous les problèmes c’est de faire encore plus de ce qui a entrainé le pays au fond du trou.
    On a un peu les mêmes en France. Et même au fond du trou il faut continuer de creuser.

    Exemple de mauvaise solution évoquée : Il faut un grand gouvernement qui s’occupe de tout pour avoir des routes en bon état , des hôpitaux qui fonctionnent , un système éducatif … Justement , un « grand gouvernement » c’est bien ce qu’ils ont aux US et ce que nous avons en France, des gouvernements qui s’occupent de tout depuis 50 ans avec les résultats que l’on connaît.

      +3

    Alerter
    • Dominique Gagnot // 09.12.2021 à 08h33

      En effet. Il aurait fallut dire « il faut un grand gouvernement de citoyens « éclairés » …  » . Et ça on ne l’a encore jamais vu. 😉

        +8

      Alerter
      • Patrick // 09.12.2021 à 08h36

        oui, tout à fait.
        Redonnons du pouvoir de décision aux citoyens et gérons de façon décentralisée.
        Mais ça , nos chers politiciens et hauts fonctionnaires ( ce sont souvent les mêmes ) feront tout pour l’éviter

          +7

        Alerter
    • Yom // 09.12.2021 à 11h12

      Vous utilisez la technique rhétorique bien connue de l’homme de paille, qui consiste à déformer un propos que l’on ne parvient pas à attaquer directement de façon convaincante en un autre propos plus facile à attaquer, pour ensuite revendiquer une invalidation du propos initial.

      Pour référence sur ce stratagème malhonnête : https://www.youtube.com/watch?v=b5cQbe913zc

      L’article ne propose pas un grand gouvernement comme « la solution à tous les problème ». Le grand gouvernement y est seulement évoqué comme l’un des boucs émissaires mis en avant par les grandes entreprises dans leur communication (notamment à travers les médias qu’elles contrôlent) pour détourner l’attention des vraies causes des problèmes qui frappent les gens dans leur quotidien, à savoir notre modèle économique lui-même et sa répartition primaire des ressources qui est très inégalitaire.

      Du même vidéaste sur cette notion de répartition primaire : https://www.youtube.com/watch?v=rzgmEP9u9tA

      Vous pouvez le décentraliser à loisir, ce gouvernement n’en restera pas moins grand à l’échelle du pays. Le cœur du propos, c’est qu’il y a une puissance publique qui met en place des infrastructures communes qui sont essentielles au fonctionnement économique et qui bénéficient aussi au secteur privé qui lui crache dessus. Sans ce secteur public, on peut fortement douter de la mise en place de telles infrastructures.

      Vous dites qu’en France nous avons un gouvernement qui s’occupe de tout depuis 50 ans. Je n’ai pas l’impression de vivre dans le même pays. Je vois plutôt un gouvernement qui se désengage de tout.

        +18

      Alerter
      • john // 09.12.2021 à 20h49

        Je ferai la correction suivante : des gouvernements qui se désengagent du bon fonctionnement du secteur public et qui s’engagent au bon fonctionnement des oligopoles privés.

          +4

        Alerter
        • Yom // 10.12.2021 à 09h10

          @john, je vous accorde bien volontiers le point.

          Socialisation des pertes et privatisation des profits sont les deux mamelles de notre actuel mode de gouvernance. Les exemples sont nombreux : autoroutes, secteur bancaire suite à la crise de 2008 …

            +2

          Alerter
    • anarkopsykotik // 09.12.2021 à 14h02

      Comment on peut passer autant de temps sur un site qui analyse l’économie et la politique et déconstruit les poncifs habituels, et pourtant continuer à répéter les même mantras à côté de la plaque des grands médias libéraux tout en s’en plaignant, je suis impressionné.

        +4

      Alerter
      • Patrick // 09.12.2021 à 14h53

        il est toujours intéressant de lire tous les avis et toutes les analyses.
        ça aide à la compréhension du monde environnant.

        Pour info : les grands médias ne sont absolument pas libéraux , on le constate tous les jours. Ils sont simplement une voix du gouvernement et font surtout de la pub pour un système de type « capitalisme de connivence  » mélangé à une forme de sociale-démocratie.

          +8

        Alerter
        • john // 09.12.2021 à 20h51

          Effectivement si le gouvernement était libérale, les banques en grandes difficultés n’auraient jamais été sauvées par de l’argent public.

            +2

          Alerter
          • RGT // 10.12.2021 à 09h49

            Le gouvernement est socialiste pour les plus nantis (on vient à leur secours quand ils en ont besoin) et « libéral » pour les gueux.

            Bref, la « solidarité » pour ceux qui profitent de la prédation et le serrage de ceinture pour ceux qui en sont victimes.

            Et ensuite on vient nous bassiner avec les « parasites » qui « vivent grassement » du RSA sans rien foutre …

              +5

            Alerter
          • gracques // 10.12.2021 à 11h35

            Karl Marx a bien analysé la fonction de l’Etat , il s’agit d’une superstructure entre les mains et agissant pour le compte de la classe dominante…..
            Comprendre ça c’est comprendre le compromis de 1945 et l’évolution depuis les années 1980 sous la pression du neoliberalisme…. des ilots du compromis social démocrate dans un ocean de gestion de dirigisme neo liberal imposant ses regles au profit d’une classe….. la meme chose que ce qu’il s’est produit en URSS dans les années 1990 , l’etat et ses richesses confisquées par les oligarques.

              +4

            Alerter
            • Patrick // 10.12.2021 à 16h09

              Tout état finira par connaître ce type de dérive si il n’est pas limité à ses missions de base et contrôlé par les citoyens.

                +2

              Alerter
        • Anfer // 10.12.2021 à 13h48

          Le liberalisme est une utopie qui ne peut pas exister.

          Le marché n’est ni spontané ni autoregulateur, c’est l’état (bourgeois) qui le fait advenir en utilisant sa puissance de coercition physique.

          Un exemple concret ? L’électricité.

          Un marché créé de toute pièce.
          Alors que le monopole publique était moins cher et plus performant.

            +2

          Alerter
          • Patrick // 10.12.2021 à 16h07

            Le marché de l’électricité est une blague sortie du cerveau malade des technocrates de Bruxelles.
            En France, au départ, il y avait un monopole protégé par l’état, ceux qui produisaient de l’électricité étaient obligés de la vendre à EDF. Il aurait mieux valu laisser faire, ça aurait été plus productif, ça a supprimé toute forme de marché .

            Mais là … Le marché mis en place artificiellement, c’est vraiment n’importe quoi.

              +0

            Alerter
            • Anfer // 11.12.2021 à 08h32

              Oui, mais il n’existe pas d’autre forme de mise en place du marché.

              Du haut, de manière planifié, par l’état.

              Au 19ème siècle, la mise en place du marché a détruit la société existante, qui n’était pas organisée sur la base du profit.

              La société humaine ne peut pas fonctionner en considérant ses membres comme de simples marchandises interchangeables.
              Et nous constatons que la gestion des ressources naturelles de cette manière n’est pas viable non plus.

                +1

              Alerter
    • Garibaldi2 // 10.12.2021 à 07h25

      Un grand gouvernement aux USA ? Sans blague ? Vous oubliez que les Etats Unis c’est AUSSI 50 états avec 50 gouvernements, 50 parlements, 50 budgets locaux, 50 constitutions, 50 cours suprêmes, 50 …

      Sans parler des juges élus localement, comme les shérifs itou, des gardes nationales locales, des lois locales qui vont jusqu’à la peine de mort dans certains états alors qu’elle est abolie dans d’autres (!!!), ….

      Le gouvernement fédéral U-S ne s’occupe pas de tout.

        +1

      Alerter
      • Patrick // 10.12.2021 à 16h02

        Disons que le gouvernement fédéral aimerait bien pouvoir tout décider, mais heureusement le peuple américain est relativement protégé par la constitution et les gouverneurs des états ne se privent pas de faire un bras d’honneur au président.

          +0

        Alerter
        • Garibaldi2 // 12.12.2021 à 07h42

          Il semble bien qu’il n’y ait que pour aller casser la gueule aux autres qu’ils soient tous d’accord !.

          Vous oubliez que le gouvernement fédéral ne gouverne pas seul au plan national et que le congrès et la chambre des représentants font barrage bien avant les états. Sur la véritable représentativité de ces 2 chambres, il y aurait beaucoup à écrire !

            +1

          Alerter
    • Havoc // 12.12.2021 à 12h50

      La France n’est pas une fédération d’états, la comparaison telle que vous la faites ici a ses limites. Il vaudrait mieux comparer le fonctionnement de l’UE à celui de l’état fédéral américain.

        +0

      Alerter
    • Ellilou // 12.12.2021 à 15h03

      « Il faut un grand gouvernement qui s’occupe de tout… » c’est ce qu’on a en France? vraiment? certes il s’occupe bien de matraquer les manifestants, celles et ceux qui refusent leur nouveau monde ; mais concrètement n’avons nous pas plutôt un gouvernement qui s’occupe de vider sa propre force en virant à tour de bras dans las fonction publique (mais pas les flics…faut pas déconner!) et hospitalière, en fermant des hôpitaux et maternités publiques, en tuant à petits feux l’école publique, un détruisant le statut (que vous devez honnir au vu de vos commentaire) de fonctionnaire, en détruisant tous les services publics, prochain sur la liste la sécu. Une fois cela fait (macron, LR, Z ou MLP c’est kif kif bourricot) nous serons livrés au privé, au magnifique, splendide et si humain secteur privé qui n’a en tête que notre bien être et absolument pas son profit et ses dividendes 🙁

        +0

      Alerter
  • Louis // 09.12.2021 à 09h12

    Il y a quelques temps j’avais retrouvé quelques ordres de grandeurs, ils représentaient à mon humble avis le bilan économique caché: 40% des américains se partageaient 1% de leur richesse nationale mais il n’y avait pas qu’eux, également 40% des allemands étaient marginalisés économiquement et s’en sortaient en cumulant les P’tits boulots. Et en France, nous avons combien de pauvres 9, 10, 11 millions, des gens qui travaillent et dorment parfois dans la rue. De tous temps il a existé une compétition entre possédants et possédés et actuellement la balance est très déséquilibrée, hélas je ne vois pas de sortie de crise. Quant aux médias il est clair que la majorité des plus regardés sont dans les mains du capital.

      +12

    Alerter
    • Olivier77 // 09.12.2021 à 10h27

      Et pour mettre la pression sur les salariés, on laisse ouverte la vanne des travailleurs détachés et du travail au noir pour éviter de donner du salaire.
      Un pays décroît à partir du moment la population ne se renouvelle pas. Est-ce en réalité une si mauvaise choses pour réduire la pression écologique ? Sauf à mettre à mal la construction sociale des 60 dernières années qui repose sur une chaîne de Ponzi. Croissance égale paiement des retraites, vous la sentez venir s’il n’y a pas d’inflation pour compenser. Heureusement le covid passe par là pour fournir un prétexte fabuleux pour réformer le pays.

        +0

      Alerter
      • Louis // 10.12.2021 à 09h13

        J’observe sans être historien que la compétition possédés/possédants est ancienne et continue. Notre chère révolution fut une victoire de la bourgeoisie sur l’aristocratie, et l’abolition des privilèges le 4 août 1789 fut suivi de la scélérate loi dite le chapelier 14 juin 1791 , passons sur le second empire. La commune, il faut lire Louise Michel, sur fond d’invasion allemande couvait une révolution entre la république naissante et la bourgeoisie. Pour 39/45 l’historienne Annie Lacroix-Riz parle de la proximité entre bourgeoisies industrielle et financière avec le nazisme, fascisme et même vichysme (pas très politiquement correct), en l’espèce de Gaule fut d’une belle lucidité. Plus près de nous l’obligation de passer par les banques pour salaires et dépenses et bientôt le bitcoin, la privatisation de la création monétaire en 74 dite loi Pompidou/Rothschild et cette mondialisation heureuse alors que Maurice Allais ce grand intellectuel proposait pour idée de ne supprimer les frontières que pour les pays dits socialement comparables. Et pourquoi avons nous ravager le Moyen Orient et la Libye, en l’espèce Anatole France est d’une belle actualité : « On croit mourir pour son pays, on meurt pour des industriels ». Toute notre tragique histoire tourne hélas autour de cette compétition Possédants/possédés.
        Pour la Chine, croyez-vous qu’elle a oublié que l’opium importé à la canonnière fut utilisé pour équilibrer les balances commerciales des pays occidentaux, avec le sac du palais d’été en point d’orgue ?

          +3

        Alerter
  • Patoche // 09.12.2021 à 14h22

    Plus de 100 000 grévistes à travers le pays en octobre dernier aux usa du jamais vu depuis très longtemps.
    https://rapportsdeforce.fr/linternationale/striketober-comprendre-le-retour-des-greves-aux-etats-unis-102511461

    Des manifestants pacifistes massacrés en Colombie récemment. Plus de 40 morts et plus de 100 disparus.
    https://www.rtbf.be/info/monde/amerique-du-sud/detail_cqfd-en-colombie-on-assiste-en-direct-a-des-assassinats-des-massacres?id=10759200

    Savez-vous que la gauche pro-Maduro a triomphé au Venezuela lors des dernières élections meme pas contestées par la droite ?

    https://www.lemonde.fr/international/article/2021/11/22/au-venezuela-le-pouvoir-s-assure-une-victoire-ecrasante-aux-elections-regionales_6103111_3210.html

    Les choses bougent tout de même ….

      +6

    Alerter
  • Savonarole // 09.12.2021 à 14h22

    Mon petit doigt me dit que la situation sur place ne va pas s’arranger de sitôt. Face aux salaires de misère, de plus en plus d’Américains s’en remettent au système D plutôt qu’au système économique.
    Paradoxalement, les premières « victimes » de la bavure pourrait bien être le système des franchises commerciales, grandes gagnante du système des salaires miséreux jusqu’alors. Et vous connaissez l’histoire : une fois le premier mouton jeté à l’eau … bref : la grande magie des Marchés. Sacrés Marchés !

      +2

    Alerter
  • petitjean // 09.12.2021 à 18h06

    C’est la COURSE AU FRIC qui est la cause de tous nos malheurs !
    ne tournons pas autour du pot svp !
    mondialisation, modèle économique, ce sont des mots qui cachent la forêt .

    Rentabilité immédiate, retour sur invest vite fait, moi millionnaire veut devenir milliardaire…..
    Pourquoi l’occident a-t-il délocalisé des millions d’emplois vers les pays à bas coût ?

    le modèle économique, le capitalisme destructeur , financiarisation de l’économie ??

    Toujours plus, pour une infime minorité !

    Comment le peuple désarmé intellectuellement peut-il comprendre ? Changer de modèle ? Qui va le décider et le mettre en oeuvre ?

    Dans « libéralisme » il y a le mot liberté ! Ou est-elle ?

    Dans ce domaine aussi on fait des phrases……………….

      +4

    Alerter
  • tchoo // 10.12.2021 à 11h12

    Comme chez nous les yankees ont inventé le thermometre adaptatif,
    a partir des données que l’on veut diffuser on créer un indicatif qui va dans le sens voulu
    ces chiffres sont ensuite publiés partout, comme plus aucun journaliste ne fait son boulot et est un simple relais de communication ils deviennent vérité

      +3

    Alerter
  • Bellerophon // 11.12.2021 à 07h28

    Bonjour,
    Il serait intéressant d’avoir une analyse d’Olivier sur les données de la Masse Salariale (Effectifs salariés, masse salariale, et Total Heures travaillées) disponible sur le site => https://open.urssaf.fr/explore/?sort=modified
    On pourrait envisager une corrélation avec le PIB et un potentiel plus réaliste des actifs en France, exemple (18/60 ans).
    Cordialement

      +1

    Alerter
  • jcb // 16.12.2021 à 10h16

    Le taux de chômage ne veut pas dire grand chose. Il peut refléter à court terme une certaine dynamique du marché de l’emploi, mais l’assurance chômage fait surtout partie d’un ensemble de mesures de gestion de sociale de la pauvreté, qui ne peut pas s’analyser sans regarder les autres mesures type Food Stamps. Les règles d’indemnisation déterminent plus le taux de chômage que la vitalité de l’économie.
    Je trouve qu’il est plus intéressant de regarder le taux d’emploi et de le croiser avec le PIB par habitant. Regarder des indicateurs comme celui de la productivité (très trompeur aussi ceci dit a cause du gros enfumage sur les 35h et les heures supplémentaires non déclarées) pour corriger du sous-emploi. Et essayer de corriger de l’emploi au noir.

      +0

    Alerter
  • jcb // 16.12.2021 à 10h17

    On voit par exemple qu’aux US le taux d’emploi diminue par paliers depuis 20 ans https://fr.tradingeconomics.com/united-states/employment-rate (6 ou 7% au total)
    Alors que le PIB par habitant à augmenter de 50% dans le même temps (il faudrait corriger le l’inflation). Au total on peut en déduire que les US détruisent beaucoup d’emplois peu qualifiés, ce qui augmentent probablement les inégalités de façon rapide, et à l’inverse de la tendance des 50 années précédente. Mais ce qui ne reflète pas du tout un effondrement de l’économie.

      +0

    Alerter
  • jcb // 16.12.2021 à 10h18

    On peut comparer à la France ou le taux d’emploi à légèrement augmenté en 20 ans (2% environs) avec un taux maintenant nettement supérieur aux US (à cause d’une différence de politique sur l’emploi au noir ?). https://www.insee.fr/fr/statistiques/3281596?sommaire=3281778
    Et le PIB stagne clairement depuis 2008 https://donnees.banquemondiale.org/indicateur/NY.GDP.PCAP.CD?locations=FR-US dans ce qui ressemble à une progression par pallier, mais pourrait aussi à ce stade montrer une rupture de la progression et annoncer un retournement. Taux d’emploi qui monte et PIB qui stagne : la France créé des emplois à basse valeur ajouté et plus de personnes sont obligées de travailler (surtout depuis 5 ans on dirait en voyant les courbes).

      +0

    Alerter
  • Afficher tous les commentaires

Les commentaires sont fermés.

Et recevez nos publications