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14.janvier.201914.1.2019 // Les Crises

Comment la France s’est vendue aux Gafam, par Tariq Krim

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Source : Le Point, Tariq Krim,

Pour le pionnier du Web français Tariq Krim, l’histoire du déclin du numérique français est une tragédie en 3 actes. Il existe pourtant une sortie de crise.

Par Tariq Krim *

Pourquoi la France est-elle passée du statut de pays leader dans la technologie à celui beaucoup moins enviable de nation consommatrice de smartphones obligée de mendier un peu d’oxygène aux grandes plateformes pour développer ses projets  ?

L’histoire du déclin du numérique français est une tragédie en trois actes. Il y eut d’abord les «  30 honteuses du numérique  », où une petite élite arrogante et dénuée de vision stratégique a démantelé notre industrie informatique et électronique grand public. Elle a débranché les travaux de recherches les plus intéressants et laissé nos meilleurs développeurs partir à l’étranger faute de pouvoir les associer à des projets ambitieux.

Vient ensuite la capitulation vis-à-vis des grands acteurs américains. Ainsi, de nombreux politiques et hauts fonctionnaires français leur ont permis d’intégrer leurs technologies au cœur des prérogatives régaliennes de l’État : défense, renseignement, éducation, sécurité, mais aussi culture. Plusieurs d’entre eux quitteront leurs fonctions pour aller rejoindre ces sociétés.

Le troisième acte se joue en ce moment. Alors que nos dirigeants se préparent à une vente à la découpe, il reste cependant un mince espoir d’inventer une autre manière d’utiliser le réseau plus en phase avec nos principes et nos valeurs. Mais pouvons-nous encore changer la doctrine des politiques numériques de la France  ? Quand on écoute nos hommes politiques, le déclassement de l’Europe vis-à-vis de l’Internet est présenté comme une fatalité. Un accident de l’Histoire à l’issue duquel les clés du monde de demain auraient été données aux États-Unis et à la Chine.

La réalité est beaucoup plus douloureuse. En 1993, les États-Unis lancent le projet des «  Autoroutes de l’information  » qui fera notamment de l’Internet et du numérique le fer de lance de leur nouvelle stratégie de croissance. Au même moment, l’Europe décide de miser sur les industries traditionnelles… et le diesel propre  ! Vingt-cinq ans plus tard, les Gafam dominent aujourd’hui le monde et le patron d’Audi a été arrêté pour avoir faussé les mesures de pollution de ses moteurs. En France, les Gilets jaunes ne comprennent pas pourquoi ils sont taxés sur le diesel alors que pendant des années on les a massivement incités à acheter les voitures utilisant ce type de carburants.

Nous aurions pu avoir un autre destin, car si les États-Unis avaient la vision et l’argent, c’est en Europe qu’ont été inventées deux des briques fondamentales de l’Internet : Linux et le Web. Mais à la différence du standard GSM, ces dernières ont eu le malheur d’être conçues par des individus talentueux hors des grandes institutions. Snobés chez nous, ces deux projets deviendront le moteur des plateformes numériques américaines et chinoises et l’instrument de leur domination mondiale. Car c’est bien de la détection précoce des technologies d’avenir et des talents que viennent les succès de sociétés comme Google, Apple, Facebook, Amazon ou Microsoft. La France ne voit pas les choses de la même manière, notre élite méprise ce qui est marginal, différent ou simplement trop petit. Le scénario de «  dénumérisation  » de la France suivra toujours le même schéma. Nous vendrons à la casse nos sociétés, ou les dilapiderons alors qu’elles possédaient en interne les technologies qui, si elles avaient été mieux valorisées, nous auraient permis d’influencer la direction prise par l’Internet.

Tout commence dans les années 70, avec l’abandon du réseau Cyclades de Louis Pouzin au profit du Minitel. Louis Pouzin en est le concepteur et il est l’inventeur de la segmentation des données en «  Datagramme  ». Il sera récompensé (avec Tim Berners-Lee et Vinton Cerf) par la reine d’Angleterre pour ses contributions essentielles à la création de l’Internet et il reste à ce jour un inconnu du grand public en France. Il faudra attendre 1994 pour que nos chercheurs acceptent enfin de s’intéresser à autre chose qu’à des technologies incompatibles avec l’Internet. Dans les années 90, c’est au tour du Premier ministre de l’époque Alain Juppé d’expliquer, au journal de 20 heures, sa décision de vendre à la casse Thomson Multimédia au coréen Daewoo : «  Thomson, ça ne vaut rien, juste un franc symbolique. » Le gouvernement obsédé exclusivement par le volet social de l’entreprise ignore que Thomson multimédia dispose d’une grande partie des brevets sur la musique (le fameux MP3) et la vidéo en ligne qui seront utilisés quelques années plus tard dans tous les smartphones. Sa branche grand public sera démantelée et vendue au chinois TCL et ses meilleurs ingénieurs partiront chez Google.

Quasiment au même moment, Alcatel décide de transférer ses usines vers la Chine. Son PDG veut appliquer la stratégie du «  fabless  », à savoir délocaliser la production tout en conservant le design en France. Ce sera une grossière erreur d’analyse. Lorsque les smartphones deviennent un succès international, la France n’a plus de capacités industrielles dans ce secteur, alors qu’elle était l’un des principaux fabricants dans le monde. Nokia, le champion européen du GSM, sera lui aussi vendu à Microsoft puis mis à mort quelques années plus tard. Seuls la Corée et le Japon qui ont su conserver leurs sociétés dans le domaine profiteront pleinement de l’arrivée d’Android. Après avoir sabordé notre électronique grand public, tout sera fait pour empêcher la création d’une industrie indépendante de l’Internet en France.

Alors que la Silicon Valley parie sur les talents et les start-up, la France préfère s’embourber dans des grands projets institutionnels sans avenir. Mais ces projets permettent aux politiques de faire des annonces et aux industriels déjà établis de bénéficier de la manne de l’argent public. Ainsi, le projet Quaero, qui visait à créer un «  Google Européen  », a été lancé par Jacques Chirac. Il terminera rapidement dans les oubliettes technologiques. Plus récemment, le Cloud souverain, qui se targuait d’être la réponse française à Amazon et Microsoft, sera abandonné en rase campagne puis revendu (et sans ironie aucune)… au chinois Huawei. Au final, beaucoup d’argent aura été dépensé soit pour concurrencer l’Internet lui-même soit pour contourner les start-up qui voulaient développer des solutions alternatives aux Gafam. C’est une génération entière d’entrepreneurs et de chercheurs que l’on a écartés pour redéfinir la politique industrielle du secteur. Tout récemment, le rapport sur l’intelligence artificielle de Cédric Villani n’a pas fait mention des deux meilleures solutions open sources dans le domaine : SciKit Learn et Keras qui se trouvent être… françaises.

L’acte deux commence avec le quinquennat Hollande. Un changement d’attitude va s’opérer vis-à-vis des grandes plateformes. La défaite est désormais entérinée en coulisses. Il ne s’agit plus d’exister au niveau mondial, mais de négocier avec les Gafam tout en faisant mine de s’indigner publiquement de leurs abus de position dominante. Place à la stratégie «  Ferrero Rocher  » : tapis rouge, petits fours, quasi-visites d’État et quasi-sommets diplomatiques avec les Gafam. L’exigence de souveraineté numérique n’est plus un rempart. Un partenariat entre Cisco et l’Éducation nationale est mis en place par Manuel Valls. Ceci alors que cette société est au cœur du complexe militaro-industriel américain. Son patron sera d’ailleurs nommé par Emmanuel Macron ambassadeur mondial de la French Tech. Et il «  accompagnera  » les start-up françaises notamment pendant le voyage présidentiel en Inde. Si John Chambers est bien l’un des meilleurs patrons de la Tech mondiale, le signal donné par sa nomination est déroutant pour l’entrepreneuriat français. Ce n’est tristement pas le seul. Microsoft est devenue le partenaire de l’Éducation nationale, et Google le parrain de la Grande École du Numérique. La société de Big Data Palantir, proche des services secrets américains, a conclu un contrat avec la DGSI (et peut-être la DGSE  ?), et elle est également présente chez Airbus. Enfin, à l’échelon des collectivités territoriales, les régions vont s’appuyer sur Facebook pour «  la formation au numérique  ».Comment, dans ces conditions, se plaindre des conséquences des réseaux sociaux et de l’impact des Gafam sur notre démocratie quand nous leur avons ouvert si largement les portes de l’État  ?

Ce qui nous amène à l’acte 3. La plupart de ces partenariats ont été signés à une époque où le succès des Gafam ne pouvait pas être remis en question. Mais depuis l’affaire Snowden, de nombreux scandales ont montré les failles morales de ces sociétés dans la gestion de nos données personnelles ainsi que dans l’utilisation «  non-éthique  » des technologies de l’intelligence artificielle. La France peut d’ailleurs se targuer d’être la seule démocratie occidentale à ne pas avoir ouvert de commission d’enquête à la suite de l’affaire Cambridge Analytica. Le gouvernement a préféré annoncer une collaboration rapprochée avec Facebook. Il s’agit de maintenir l’illusion que l’on peut gérer l’État comme une start-up, tout en feignant d’oublier que la majorité d’entre elles échoue dans les deux ans qui suivent leur création. En effet, ce gouvernement prend un risque inconsidéré en pariant notre avenir sur une hypothétique transformation numérique autour de «  l’intelligence artificielle  ». Si nous ne nous donnons pas les moyens de réguler la manière dont ses entreprises et ce type de technologies fonctionnent, nous pourrions détruire notre modèle social en tentant de copier ceux de la Chine ou des États-Unis. L’ironie du sort veut que, désormais, certains industriels et chercheurs américains s’appuient sur l’Europe et sa réglementation sur les données personnelles pour sortir d’un modèle numérique qui n’est pas «  durable  ». Aux États-Unis, le ministère de la Santé a ainsi lancé une grande étude sur l’impact des écrans et le Sénat a analysé, dans un rapport très détaillé, les manipulations des réseaux sociaux qui ont eu lieu lors de la dernière campagne présidentielle.

Il existe pourtant un scénario de sortie de crise. En effet, la meilleure réponse à la crise de confiance systémique vis-à-vis des Gafam est de soutenir les mouvements autour des technologies «  éthiques  ». Il s’agit d’un nouveau terrain de croissance industrielle pour l’Europe, comme le Bio l’a été pour l’agriculture. De nombreux entrepreneurs réfléchissent à d’autres façons de concevoir la technologie, s’appuyant beaucoup moins sur la donnée et créant moins d’intrusions vis-à-vis de leurs utilisateurs. C’est le mouvement autour des logiciels éthiques et du Slow Web. Ce mouvement, qui s’est réuni en septembre dernier à Copenhague, souhaite définir un meilleur équilibre entre usage numérique et monde réel pour ne pas rendre ces technologies aliénantes. Il prône notamment l’arrêt de certaines pratiques toxiques comme le profilage (micro targeting) ou la manipulation de nos émotions via des messages ciblés sur nos mobiles dont nous avons vu les conséquences désastreuses lors du référendum sur le Brexit ou l’élection américaine. Parce que nous avons laissé le numérique devenir un sujet politique de second plan, et que nous avons nommé des communicants à la tête des institutions qui devaient s’en occuper, il n’y a pas eu de véritable débat sur la digitalisation de l’État, et sur les conséquences que ces technologies peuvent avoir sur chacun d’entre nous. Nous devons désormais exiger que les choix technologiques faits par l’État (comme les décisions politiques dans ces domaines) soient lisibles et compréhensibles par l’ensemble des citoyens… Car s’il s’agit de faire de la France une colonie numérique des plateformes et qui ne profiterait qu’à une petite bourgeoisie d’Internet, alors il faudra le dire clairement  !

Il est temps également de voir émerger une nouvelle forme de résistance citoyenne. Car l’usage de ces technologies n’est pas neutre, la substitution de l’action de l’État par des algorithmes rend caduque l’égalité de traitement entre chaque Français. Le remplacement de nos services publics par un «  État plateforme  » totalitaire (à l’instar du «  Crédit social  » qui voit chaque Chinois recevoir une note qui détermine leur capacité à se déplacer ou à obtenir un crédit) n’est pas la vision que nous souhaitons promouvoir. C’est pourtant ce qui se prépare dans certains cabinets ministériels lorsqu’il est question d’État plateforme… En espérant que la France reprenne le dessus sur ces questions, il faut saluer l’action de la commissaire européenne danoise Margrethe Vestager qui a su faire preuve d’un véritable leadership sur la régulation des plateformes. Il sera important lors des prochaines élections européennes de lui permettre de s’appuyer sur un parlement qui sera capable de l’aider à poursuivre sa tâche.

* Tariq Krim, pionnier du Web français, fondateur de Netvibes, Jolicloud et de la plateforme de Slow Web dissident.ai.

Source :Le Point, Tariq Krim,

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Commentaire recommandé

FARINET // 14.01.2019 à 08h00

Merci Les Crises pour ces deux articles.

Il y a moins de cons, mais avec internet, ils se voient plus”, par Jean-François Marmion

Comment la France s’est vendue aux Gafam, par Tarik Krim

On peut je crois les lier l’un et l’autre sur le fond sans aucun problème.
Si la connerie ést la chose la mieux partagée du monde, le système et la techno structure en particulier nous prends vraiment pour des cons.
Et comme le disait si bien Einstein deux choses sont infinies : l’Univers et la bêtise humaine. Mais, en ce qui concerne l’Univers, je n’en ai pas encore acquis la certitude absolue. »

Alors au lieu de s ‘émerveiller par des techno aussi coûteuses qu’inutiles et abrutissantes, émerveillons nous par la dimension, la splendeur, d’un ciel étoilé, d’un coucher de soleil, d’un paysage voilée dans une brume éthérée, bref de la « Beauté «  de la Nature (pour ce qu’il en reste encore) qui pardonne beaucoup notre conneries, tout en nous offrant généreusement et gratuitement, l’essence même de notre humanité.
Je poste ce même commentaire dans les deux articles bien entendu.

33 réactions et commentaires

  • Xavier // 14.01.2019 à 06h18

    Je tombe des nues…
    Un article pour regretter que notre asservissement, notre aliénation soient américaine et pas français…
    C’est tout ce qui est capable d’offrir comme analyse le petit point, journal collabo qui ne s’est toujours pas remis du « bon vieux temps » et qui surfe sur la nostalgie pour ramener les moutons dans le camp du progrès technologique.

    L’auteur de l’article se rend-il compte de la pauvreté de son analyse au regard des enjeux essentiels pour la démocratie que sont les interactions entre les GAFAM et les états ?

    Il croit avoir un coup d’avance, mais, tel le Minitel, il n’a rien compris, sa pensée est déjà obsolète.

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    • Xavier // 14.01.2019 à 06h25

      Car, comme le bio a permis aux grands distributeurs de lutter pour conserver leur production industrielle avec un joli logo faisant oublier la qualité, on ne pourra aller plus loin dans l’aliénation sans perdre l’humanité.

      On ne peut éternellement aller vers la productivité croissante.
      Or, a refuser de modifier la nature expansionniste du système économique actuel, l’homme devient la seule variable d’ajustement, d’abord par l’organisation de son environnement, puis par lui-même avec le transhumanisme.

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    • Lesdune s // 14.01.2019 à 09h05

      Les états ont été vendu aux gafa . Pourquoi nos données personnelles sont stockés aux états unis et pas en Europe ou en France. Imaginez un changement de gouvernance.aux usa qui seraient plus radicale et qui ‘n’aurai plus besoin de l’Alliance avec l’Europe.
      Les gafa ont infiltré nos vies personnelles et notre société et ont devenu des robots et la suite n’est pas arrivé une dérive totalitaire de notre démocratie par l’introduction du vote par internet par exemple. Les gafa sont intéressés que par leur puissance pour dominer le monde.
      Que laisseront pour nos enfants que du néant. Bravo

        +2

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    • Yannis // 14.01.2019 à 19h32

      Nous n’avons pas lu le même article il me semble…

      Car l’auteur, bien renseigné sur la question, nous informe d’une véritable stratégie de l’impuissance numérique depuis des années d’irresponsablité, de sabordage économique et politique. Ce qui englobe « les enjeux de démocratie que sont les interactions entre les GAFAM et les états ».

      Sabordage ont nous voyons les conséquences aujourd’hui, avec la manipulation de l’info sur le net et la collaboration de facebook par exemple avec les pires pouvoirs autoritaires en Occident et ailleurs. L’article se termine ainsi sur « voir émerger une nouvelle forme de résistance citoyenne » afin d’éviter la techno-surveillance à la chinoise (ou à l’américaine).

      Tarik Krim propose même une ouverture pour l’avenir, une piste de travail pour l’Internet français au sein d’un ensemble européen car évidemment nous sommes ici à l’échelle de continents, avec les technologies dites «  éthiques  ».

      Dommage que vous n’ayez rien noté de tout cela, je ne vous engagerais pas pour faire une synthèse de documents. Mais c’est vrai qu’à se concentrer sur l’emballage (le journal Le Point où a été initialement publié cet article, horreur) on en oublie l’essenciel.

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      • Xavier // 14.01.2019 à 21h19

        « Il existe pourtant un scénario de sortie de crise. En effet, la meilleure réponse à la crise de confiance systémique vis-à-vis des Gafam est de soutenir les mouvements autour des technologies «  éthiques  ». Il s’agit d’un nouveau terrain de croissance industrielle pour l’Europe, comme le Bio l’a été pour l’agriculture. »

        Il semble que nous ayons lu le même article, même si nous n’en tirons pas les mêmes conclusions.

        Vous avez envie de « croire » en un internet meilleur.
        Je constate des croyances répétées des dernières décennies qui ont toutes mené aux mêmes tromperies.
        Le numérique pour notre confort, pour moins de papier, le bio pour progresser, le développement durale pour mieux consommer, etc.
        Autant de slogans pour continuer sur un mode compétitif et expansionniste.

        Tout ce qu’on nous a « packagé » n’a été que de la com pour laisser aux « acteurs économiques » leur petits jeux.
        Vous me semblez ne pas mesurer la profondeur de la crise.
        Expansionnisme, à modalité royaliste, communiste, religieuse, productiviste, etc. n’est pas un modèle durable dans un système fini.
        POINT-BARRE.

        Je m’insurge non des intentions de ce monsieur mais plus sur sa vue intéressé de personne qui croit qu’en isolant une partie du système on peut continuer à bidouiller dessus.
        Non, on va dans le mur.

        Sans compter sur les effets néfastes du tout numérique sur les cerveaux.
        Persister dans cette voie, c’est ne pas pouvoir éviter le transhumanisme à moyen terme.
        Y réfléchissez-vous ou ne voyez-vous que la petite période de business avant dans cette bulle « bio » ?

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    • tonymontana // 16.01.2019 à 09h58

      Bonjour
      tombez oy vous voulez c’est votre problème : ce texte c’est le pendant technologique de ce qui s’est passé en politique : Sarko, Hollande nous ont vendu a l’Otan….des corrompus jusqu’à la moelle ont bradé le peu qu’il nous restait de puissance…et bien sur avec Macron ça ne s’est pas arrangé ( vente d’Alsthom)…
      « L’auteur de l’article se rend-il compte de la pauvreté de son analyse au regard des enjeux essentiels pour la démocratie que sont les interactions entre les GAFAM et les états ? »
      vous écrivez cela sans honte ??? gafa et démocratie ???
      MINABLE

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  • Xavier // 14.01.2019 à 06h37

    Autre critique : l’auteur a-t-il jamais mis les pieds dans le monde de l’entreprise, des start-ups, de la technologie innovante ?
    Connaît-t-il les pratiques, non seulement des entreprises, mais aussi des états pour anéantir la concurrence ?
    Regrette-t-il que la France ne se comporte pas comme les États-Unis en utilisant tous les moyens possibles pour réduire à néant ceux qui sont sur son chemin ?
    A-t-il compris, au-delà du storytelling présentant le petit français comme toujours en retard d’un métro (Alstom), qu’il ne laisse comme modèle, comme alternative, que l’alignement sur une théorie de la compétition absolue et mondialisée.
    Qu’il réfléchisse un peu, qu’il fasse tourner son modèle, il comprendra peut-être là où cela nous emmène et sera peut-être moins nostalgique béat.

    L’innovation pour le futur, ce serait autre chose que suivre ceux qui nous ont toujours emmenés à la guerre, ce serait des scientifiques qui connaissent le fonctionnement de l’humain, même si ils travaillent sur des avions, sur de l’informatique, etc.
    Des polyconceptualistes plus que des polytechniciens.

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  • tobd12 // 14.01.2019 à 06h39

    Pour résumer: on est gouverné par des incapables pourris comme #Juppé et cet imposteur de Macron poursuit l’œuvre de destruction massive entamée. Heureusement qu’on a un Mounhir au secrétariat du numérique pour relever la France !

      +2

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  • Pierre D // 14.01.2019 à 07h43

    Le déclin du « numérique français » a commencé dès lors qu’il s’est prétendu « français ».

    C’était « une certaine vision » étriquée patriotique antiaméricaine de De Gaulle… et des PTT.

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  • fais-gafa-tes-donnees // 14.01.2019 à 07h51

    Ouais, en bref, éviter la Malbouffe Numérique, par les individus.
    http://www.malbouffe-numerique.com/

    ce qui est le premier pas pour éviter l’asservissement, dans le style colonisation des populations.

    Article : « cri : colonisation-par-les-services-digitalises – les services mondialisés, les « plateformes », les GAFAM,… mettent en place une nouvelle forme de colonisation »
    https://www.les-cris.com/pages-010-quelques-articles-2018/cri-pensee-du-jour-171103-l_intelligence-artificielle-sera-a-la-vie-quotidienne.php#colonisation-par-les-services-numeriques

      +4

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    • fais-gafa-tes-donnees // 14.01.2019 à 07h53

      A mon avis, pour pousser un peu plus loin le raisonnement, les choses ne sont pas si mauvaise que ces alarmistes ne le présentent.

      Le pouvoir centralisé a perdu la main, sur la situation.
      Mais ça, on le sait.
      Il suffit de regarder ce qu’il se passe avec les Gilets Jaunes.

      Les bonnes choses viendront de mouvements distribués, dont le logiciel libre, par exemple (mais pas que) est le mode de fonctionnement.

      quelques magnifiques exemples :
      Article du 30 octobre 2018 : « PeerTube perturbe… Il y a du souci à se faire, pour les services numériques centralisés et mondiaux (fermés et enfermants) de vidéo….  »
      https://www.les-cris.com/pages-110-au-fil-du-temps/les-ponctuels-2018/cri-au-fil-du-temps-181030-PeerTube-perturbe-les-services-numeriques-centralises-et-mondiaux.php

      Peertube et les hébergeurs CHATONS sont proposés et mis en avant par :
      https://framasoft.org/en/

      Marre de l’exploitation de vos données, de vos communications par SMS, tel, et vidéo ? solution simple et propre :
      https://www.signal.org/

      Et pour ceux qui veulent commencer à sortir de la Malbouffe Numérique, et toutes ces intoxications :
      http://www.mon-mail-a-moi.com/

      La vrai question, sur un plan démocratique :
      les solutions sont là, les possibilités sont énormes,… mais est ce que les gens, les populations, en veulent, ou en voudront d’ici quelques temps ?

      a mon avis, oui…. c’est en cours….
      et cela se développe tranquillement, comme les logiciels libres, l’alimentation saine, les monnaies locales, … de la base, des gens eux mêmes.

      on entends les vieux arbres qui tombent, mais on n’entends pas la forêt qui pousse.

        +12

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      • Un_passant // 14.01.2019 à 15h37

        Avec la technologie du blockchain, il y a du potentiel pour changer la tendance mais la question qui se pose est en fait plutôt de l’adoption des alternatives, l’évolution des usages.
        Il y a plusieurs problèmes cela dit
        1. Atteindre une taille critique en terme d’audience, ce qui est plus difficile qu’il n’y parait.
        2. Le critère pour percer, c’est la gratuité, mais un site, ça peut rapidement coûter cher, comment rentabiliser ensuite?
        3. Du traitement et du stockage distribués, ça pose toujours le problème de qui stocke quoi et pour quel coût?

        A l’opposé, même si je considère que c’est de l’ordre de la lubie compte-tenu du problème posé par la latence et le débit, on a le contenu « prérendu », par exemple dans le jeu vidéo (aux yeux de certains, c’est la tendance du futur).

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        • Narm // 14.01.2019 à 19h32

          « Avec la technologie du blockchain »

          pfffffff
          Ne change pas la face de l’informatique. A la longue, juste un boulet

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          • Un_passant // 14.01.2019 à 21h47

            Je ne parle que de potentiel, ce n’est d’ailleurs pas pour rien que j’ai évoqué le problème du traitement et du stockage distribués qui semblent plutôt augmenter la quantité de calculs nécessaires, peu importe la méthode. Donc « on ne sait jamais », même si étant tombé dans la marmite de l’informatique début 90/2000, je reste dubitatif vu le nombre de technologies « révolutionnaires » qui finissent comme outils de niches (le plus utilisé, même si pas forcément le meilleur sur le papier, gardant généralement durablement l’avantage).
            Il est encore un peu tôt pour que l’effet de mode disparaisse et laisse voir ce qu’il en est réellement.

            On va dire que comme pour les jeux vidéos précalculés, je laisse le bénéfice du doute, même si dubitatif en mon for intérieur.

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  • FARINET // 14.01.2019 à 08h00

    Merci Les Crises pour ces deux articles.

    Il y a moins de cons, mais avec internet, ils se voient plus”, par Jean-François Marmion

    Comment la France s’est vendue aux Gafam, par Tarik Krim

    On peut je crois les lier l’un et l’autre sur le fond sans aucun problème.
    Si la connerie ést la chose la mieux partagée du monde, le système et la techno structure en particulier nous prends vraiment pour des cons.
    Et comme le disait si bien Einstein deux choses sont infinies : l’Univers et la bêtise humaine. Mais, en ce qui concerne l’Univers, je n’en ai pas encore acquis la certitude absolue. »

    Alors au lieu de s ‘émerveiller par des techno aussi coûteuses qu’inutiles et abrutissantes, émerveillons nous par la dimension, la splendeur, d’un ciel étoilé, d’un coucher de soleil, d’un paysage voilée dans une brume éthérée, bref de la « Beauté «  de la Nature (pour ce qu’il en reste encore) qui pardonne beaucoup notre conneries, tout en nous offrant généreusement et gratuitement, l’essence même de notre humanité.
    Je poste ce même commentaire dans les deux articles bien entendu.

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    • Vladimir K // 14.01.2019 à 16h22

      Je voulais rebondir sur la partie « technos aussi coûteuses qu’inutiles et abrutissantes » et rappeler qu’en 1969, il suffisait de 130koctets de mémoire et un processeur à 12MHz pour envoyer des hommes sur la lune.

      De nos jours, avec des iPhones ou des Samsung Galaxy plusieurs millers de fois plus puissants… on chasse les pockemons et on réécrit l’histoire Viking.

        +2

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      • Narm // 14.01.2019 à 19h35

        on en reparlera dans 10 ans

        et un odi faisait 64Ko

        aujourd’hui un i7 moderne ouvre une page internet parfois 10x moins vite qu’un penthium linux

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    • Frédéric // 14.01.2019 à 19h31

      A propos de cons, justement, en voilà un, Tarik Krim, qui croit encore que le brexit et Trump ont été amenés par les GAFAS.

        +4

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  • calal // 14.01.2019 à 08h45

    Ce sujet conforte la vision de la lutte au sein du camp occidental entre le capitaliste entreprenarial innovant « trump » et le capaitalisme financiarise de la rente  » clinton ».
    Les americains sont en train de prendre conscience du danger de l’attrition de l’innovation: les chinois et les russes sont en train de depasser les occidentaux dans les domaines du futur ( mission chinoise sur la lune par ex).
    L’europe est dans le camp « clinton » du « pay for play » ,du cote de la rente,des oligopoles et freine l’ innovation: ce sont les banques qui decident ce qui est finance et produit. Les us sont partages et la lutte entre les deux camps fait rage.

    Cette article est comme d’habitude un arbre ( quelques innovations anecdoctiques) qui cache la foret ( lois anti fake news, lobbyisme, lois antilanceurs d’alerte) du carcan europeiste actuel .

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  • Weilan // 14.01.2019 à 08h48

    Et dire que notre bien aimé (*) président se targue, ou rêve, de vouloir faire de la France une « start-up nation » !
    Mais dans quel domaine grand dieu ? Je m’interroge…
    (*) second degré

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    • Haricophile // 14.01.2019 à 09h38

      Je ne sais pas de quoi il se targue, mais pour moi c’est un « liquidateur », le mec qu’une multinationale met a la tête d’une entreprise pour en sucer la moelle avant de la liquider.

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      • outis // 14.01.2019 à 11h29

        En effet, tous les (soi-disant) décideurs qui souhaitent des investisseurs étrangers sont ou bien des vendus ou des ignares: le but des investisseurs est justement de bouffer la moelle.

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  • emmanueL // 14.01.2019 à 09h00

    « Des catastrophes comme les élections américaines (celle de Trump je suppose, on ne sait pas s’il sous entend les russes, mais quid si Hillary) et le Brexit »… Bon, le gars n’est pas très rebelle quand même, il peut passer au Point…

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  • Kokoba // 14.01.2019 à 11h33

    Au bout du compte, on en revient toujours à la même chose : des dirigeants qui au lieu de défendre les interets de la France et des Français défendent les interets de multinationales étrangères.

    On appelle çà de la corruption. Pas sous la forme de valise de billets (trop vieux jeu), mais sous la forme d’un joli poste pour le fiston ou pour madame ou pour soi-même pour la retraite.

    Et il y a aussi la part d’idéologie. Surtout pas de protectionnisme (c’est mal) qui permettrait à une solution Française de ne pas se faire écraser par la puissance des USA.

    Vous noterez que pas un seul pays Européen n’a réussi à créer un GAFAM. Il ne s’agit donc pas comme certains le dise d’un manque « d’envie d’entreprendre » de la part de ces faignasses de Français.

    Les seuls qui ont réussi sont les Chinois parce qu’ils ont protégé leur marché intérieur le temps de faire apparaitre une solution locale. Maintenant, ils ont Alibaba, Baidu et autres et ne sont pas soumis aux USA.

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    • Chris // 14.01.2019 à 12h16

      et surtout ALIPAY…
      http://www.asahi.com/ajw/articles/AJ201812310001.html
      « Ma a souligné que, bien que les cartes de crédit aient été créées principalement pour les nantis, les systèmes de paiement par smartphone, tels que Alipay, peuvent être utilisés par tout le monde.
      La simplicité du système Alipay a créé une société presque sans argent en Chine, apparemment du jour au lendemain. Tout ce que les consommateurs ont à faire, c’est d’exécuter le code à barres d’un produit sur leurs smartphones pour que le montant soit payé au point de vente à partir de leurs comptes bancaires.
      Selon plusieurs sociétés de recherche, environ 30% de la population mondiale, soit entre 2,5 et 3 milliards de personnes, utilisent un smartphone. Ces personnes sont des clients potentiels des systèmes de paiement en ligne, même si elles ne possèdent jamais de carte de crédit ».
      Particulièrement intéressant en Afrique…

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      • Un_passant // 14.01.2019 à 15h42

        Créé par Alibaba… tout de même. Et cashless, c’est à comprendre comme société sans cash, autrement dit paiement dématérialisé.

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    • Ubu // 14.01.2019 à 14h20

      C’est vrai, et ce sont eux à leur tour qui sont en train  » d’aspirer nos données » via la technologie Huawei qui équipe de plus en plus de smartphones… (voire les CGU de leurs services pour ceux que ça intéresse).

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  • Pinouille // 14.01.2019 à 15h02

    Les GAFA sont 4 entreprises privées qui ont émergé du néant grâce au talent (certains diraient génie) de leurs fondateurs.
    Parallèlement, nombre de start-up US ont tenté d’émerger, puis ont péri. Les GAFA ont réussi à exploiter une idée qui s’est avérée bonne, les autres non. Les probabilités penchent très fort du côté de l’échec.

    Qu’avons nous fait en France? Les grandes entreprises (souvent dirigées par l’Etat) ont parié cher sur un futur qui n’est jamais advenu, malgré les compétences de leurs ingénieurs. Mêmes probabilité d’échec, mais nombre de tentatives considérablement réduit comparé aux USA –> flop.

    Il y a des domaines où la vision/volonté stratégique de l’Etat est indispensable. Et d’autres où elle est une garantie d’échec.

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    • tchoo // 14.01.2019 à 19h38

      Peut être un tout petit peu aidé par les services secrets US, les fameuses agences multiples et multiformes dont quelques unes très peu connues

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  • Un_passant // 14.01.2019 à 15h13

    Il y a quand même un facteur non stratégique, non politique qui explique la prédominance des USA ou de la Chine : la taille de leur marché domestique « intrinsèque » sur la base de la langue.
    Avant Quaero, nous avions Exalead, mais ils n’ont pas réussi à percer sinon dans les solutions BtoB de niche. Les sites français ont aussi souffert d’un manque d’ergonomie flagrant pendant plusieurs années (j’ai suffisamment pesté contre ça en faisant la comparaison avec les sites américains).
    Cela dit, c’est clair que cette manie française de se défier de ce qui est inventé par le privé pose problème (on se souvient de la catastrophe qui a été provoquée dans le domaine du jeu vidéo et que les politiciens n’ont cherché à rattraper que tardivement).

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  • Pinouille // 14.01.2019 à 16h26

    Autre remarque: la critique est aisée mais l’art est difficile
    L’auteur de l’article est, comme très souvent, prolifique sur la critique des erreurs passées. Exercice somme toute assez (trop?) facile quand on analyse le passé à la lumière du présent, et surtout quand il s’agît non pas de tirer objectivement des leçons, mais d’en donner.
    En revanche, les 2 derniers paragraphes se consacrent à des propositions:
    – soutenir les mouvements autour des technologies «  éthiques  »
    – voir émerger une nouvelle forme de résistance citoyenne en permettant à Margrethe Vestager de s’appuyer sur un parlement qui sera capable de l’aider à poursuivre sa tâche.
    Peut-être… Mais concrètement? Ce genre de solutions reste dans le domaine du souhait abstrait, et trahissent amha plus une volonté de changement de paradigme (certainement partagée par certains) qu’une force de proposition. Tant qu’on en reste là, le monde continuera à tourner dans le même sens.

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  • Narm // 14.01.2019 à 19h44

    https://www.france24.com/fr/20180703-google-assure-plus-lire-nos-e-mails-mais-autorise-dautres-entreprises-a-le-faire

    ah ah

    TOUT ce qui passe par l’internet est biaisé.
    Comment voulez vous qu’une société qui utilise go gle ou micro oft puisse se défendre ?
    comment un IT peut-il mettre 8.8.8.8 en dns ?
    edge enregistre tout

    et nous avons micro oft dans l’education et l’armée….

    A moins d’un énorme retournement, la vie privée n’existe plus puisque tous les services, impots et autres vont terminer le Big data
    Mais bon, on n’a rien à cacher

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  • Dominique65 // 14.01.2019 à 23h25

    « des briques fondamentales de l’Internet : Linux et le Web. Mais à la différence du standard GSM, ces dernières ont eu le malheur d’être conçues par des individus talentueux hors des grandes institutions. »
    Hors des grandes institutions… Le CERN n’est donc pas une grande institution.

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