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21.avril.202021.4.2020 // Les Crises

Comment le Portugal a anticipé le coronavirus

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Source : La Croix Pierre Cochez

Explication Le pays affiche un total de 600 morts depuis le début de l’épidémie, très loin du drame vécu par son voisin espagnol. Il a su anticiper les mesures nécessaires pour endiguer l’épidémie.

Les dirigeants portugais ont confirmé mercredi 15 avril que l’état d’urgence et les mesures de confinement resteraient en vigueur jusqu’à fin avril dans le pays. Cela permettra d’entamer en mai une « transition progressive » vers une reprise de l’activité. Le Portugal a enregistré environ 600 décès au total depuis le début de l’épidémie de coronavirus, ce qui équivaut au nombre de morts recensés en moyenne par jour chez le voisin espagnol, deuxième pays d’Europe le plus touché avec 18 500 morts.

Se fermer à temps

L’anticipation est l’une des clés de ce succès. Le Portugal s’est fermé à temps pour éviter d’être touché par l’épidémie aussi violemment que son voisin espagnol. « Le laps de temps écoulé entre les premiers cas en Espagne et au Portugal nous a permis d’atténuer la propagation du foyer de façon beaucoup plus efficace », a expliqué à l’AFP le docteur Joao Ribeiro.

Le Portugal a détecté son premier cas début mars, plus d’un mois après l’Espagne. Le premier décès est intervenu deux semaines plus tard. Le gouvernement, allant plus vite que ne le recommandaient les experts en épidémiologie, a décidé dès le 13 mars de fermer les écoles et de verrouiller toutes les voies avec l’Espagne, l’unique pays voisin. Le 19 mars, l’état d’urgence a été déclaré pour permettre le confinement de la population. Les travailleurs ont été autorisés à rester chez eux. Le gouvernement socialiste d’Antonio Costa leur a garanti qu’ils percevraient les deux tiers de leurs salaires, modifiant temporairement le Code du travail.

La conscience de la fragilité du système de santé

Sans ces mesures préventives, « le service national de santé serait entré en rupture et nous aurions eu beaucoup plus de personnes infectées et beaucoup plus de morts », a reconnu le premier ministre socialiste Antonio Costa. Depuis la crise de la dette de la zone euro en 2010, le Portugal avait réduit les dépenses dans les services publics, notamment dans le domaine de la santé.

Cette conscience de la fragilité des hôpitaux peut expliquer le comportement prudent adopté par la population dès le début du mois de mars. Catarina Carvalho, du Diario de Noticias, estime que l’une des clés des résultats enregistrés « tient à la stricte discipline observée par la population. »

Consensus politique

Le président du Syndicat des médecins, Jorge Roque da Cunha reste inquiet car le système public de santé était déjà « à bout ». Alors, pour inciter la population à se soigner à temps, le gouvernement a décidé d’une prise en charge gratuite à domicile en cas de symptômes. Pour éviter que des foyers d’épidémie ne se développent au sein des populations fragiles, il a décidé que les étrangers en attente d’autorisation de séjour n’auront qu’à fournir l’attestation de leur requête administrative afin de bénéficier des mesures de protection sanitaires prises par le gouvernement.

Jorge Roque da Cunha estime aussi que « la décision de fermer les écoles a fait la grande différence avec les cas de l’Espagne ou de l’Italie ». La scolarité se fera à distance au Portugal jusqu’à la fin de l’année scolaire – à l’exception de certains cours de l’enseignement secondaire si l’évolution de la pandémie le permet – a annoncé jeudi 9 avril le premier ministre. Pour les élèves de 6 à 15 ans, l’enseignement à distance sera renforcé par des contenus pédagogiques diffusés par la télévision publique.

Pour l’instant, le premier ministre Antonio Costa peut compter sur le soutien du chef de l’opposition de droite, Rui Rio. Celui-ci a appelé ses partisans à ne pas critiquer le gouvernement, au nom du « patriotisme » en temps de crise.

Source : La Croix Pierre Cochez

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Brigitte // 22.04.2020 à 09h04

Le bon sens et le courage politique, voilà la meilleure recette, avec l’aide de la population. Reconnaitre ses faiblesses structurelles, anticiper et prendre toutes les mesures barrières; fermeture des frontières, confinement, masques et respect des consignes. Les portugais ont joué le jeu, sans défiance, faisant preuve de responsabilité car sachant que leur pays ne pourrait pas faire face.
Alors, c’est vrai, c’est un petit pays avec une seule frontière, contrairement à la France qui en a 6, dont 2 à risque. Et pourtant, elles n’ont pas été fermées.
Le Portugal n’a pas testé en masse, il n’en a pas les moyens. Le Portugal n’est pas une « start-up nation » mais a réussi à maintenir les enfants à domicile avec du télé-enseignement adapté, sur ordinateur et à la télévision, outil très égalitaire et idéal pour les petits. Notre gouvernement préfère remettre les enfants à l’école et dans la rue…les parents applaudissent paraît-il. Moi, les bras m’en tombent.
je ne crois plus à la France et à son peuple, ayant perdu le sens du bien commun, des réalités, confis dans l’idéologie de « l’ouverture » et en même temps du « chacun pour soi » se croyant toujours une nation courtisée alors qu’elle est devenue courtisane.

10 réactions et commentaires

  • Brigitte // 22.04.2020 à 09h04

    Le bon sens et le courage politique, voilà la meilleure recette, avec l’aide de la population. Reconnaitre ses faiblesses structurelles, anticiper et prendre toutes les mesures barrières; fermeture des frontières, confinement, masques et respect des consignes. Les portugais ont joué le jeu, sans défiance, faisant preuve de responsabilité car sachant que leur pays ne pourrait pas faire face.
    Alors, c’est vrai, c’est un petit pays avec une seule frontière, contrairement à la France qui en a 6, dont 2 à risque. Et pourtant, elles n’ont pas été fermées.
    Le Portugal n’a pas testé en masse, il n’en a pas les moyens. Le Portugal n’est pas une « start-up nation » mais a réussi à maintenir les enfants à domicile avec du télé-enseignement adapté, sur ordinateur et à la télévision, outil très égalitaire et idéal pour les petits. Notre gouvernement préfère remettre les enfants à l’école et dans la rue…les parents applaudissent paraît-il. Moi, les bras m’en tombent.
    je ne crois plus à la France et à son peuple, ayant perdu le sens du bien commun, des réalités, confis dans l’idéologie de « l’ouverture » et en même temps du « chacun pour soi » se croyant toujours une nation courtisée alors qu’elle est devenue courtisane.

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  • Renaud // 22.04.2020 à 09h55

    « Depuis la crise de la dette de la zone euro en 2010, le Portugal avait réduit les dépenses dans les services publics, notamment dans le domaine de la santé. »
    Merci « Bruxelles »… Quand allons nous prendre la mesure de l’inanité de cette « Europe », ce boulet à traîner qui nuit à quasiment tous les domaines populaires : la santé publique, sociaux, économiques, culturels, etc. En attendant, chapeau pour le Portugal.
    C’est incroyable cette chappe stérilisante et débilitante sur nos cervelles dont les médias ne sont nullement étranger.
    Il y aurait tellement à dire et surtout à faire. Heureusement, déjà, une prise de conscience encore rampante se développe.
    Si nous atteignons une certaine masse critique, cela devrait former une synergie. Les mensonges économiques et politiques qui nous terrassent sans que nous nous en soyons aperçu quand il le fallait à cause des médias soporifiques devraient, enfin, perdre la face.

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    • Chris // 22.04.2020 à 12h24

      Certes, mais au mieux, ce Gvt a su mesurer la faiblesse de sa situation et pris les initiatives adéquates en bon timing.

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  • Emile // 22.04.2020 à 10h05

    Le 26 mars j ecrivais: Portugal 16 Mars!
    1 dc 80 ans ; fermeture de la frontière avec l espagne et des aéroports:
    seulement
    330 cas Covid !
    ! La javel pourtougueshche ça protège !
    Prenons des Leçons : débaptisons Hidalgo en isabelle LUSITANIA
    Viva Pourtougual !!!!!
    aujourd’hui , Je dis bravo a ce peuple Courageux et d une solidarité exceptionnelle, que l on néglige souvent de notre Suffisance hexagonale et pourtant ce sont eux les découvreurs du Nouveau MONDE !Et déjà et toujours au nom des Autres !

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    • manuel // 22.04.2020 à 12h13

      Le soit-disant nouveau monde n’a pas été découvert il a été envahi pour le vol.
      Si le Portugal a adopté ces mesures c’est par conscience qu’il ne pouvait rien pour sa population, le système de santé est par terre depuis longtemps, la seule force du Portugal est constitué par l’expatriation d’une majorité de ses habitants.
      Et si l’opposition est tellement sage c’est que sa part de responsabilité dans la chute du Portugal est avérée.

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      • Jean Peuplu // 22.04.2020 à 14h34

        Le nouveau monde à été envahi, dites-vous .
        Que devrions-nous dire, en tant qu’ancien monde ; ne sommes-nous pas envahi nous-même ?!!!!
        Et si nous le sommes n’est-ce pas pour le vol aussi !
        Vol, ou plutôt pillage des ressources sociales, aides en tous genres, soins gratuits etc… auxquels les envahis n’ont même plus droit !!!
        Alors assez de jérémiades sur le passé ! Merci.

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        • birin // 22.04.2020 à 17h25

          Si je me souviens bien de mes cours d’histoire (et autre propagande : « Los Conquistadores ! » toussa), ce serait plutôt l’Espagne qui aurait découvert le « nouveau monde ».
          Ce serait donc un italien, Christophe Colomb (qui était en fait Génois, puisque l’Italie n’existait pas) qui l’a trouvé, pour le compte de la reine de Castille et du roi d’Aragon.
          Il cherchait en fait une route maritime pour aller aux indes, tout comme Vasco de Game, qui lui était bien portugais, et a trouvé la route des indes par la mer, mais en contournant l’Afrique.
          Mais on pourrait jérémier passéistement que les vikings avaient déjà trouvé l’Amérique quelques siècles plus tôt, et que des humains avaient déjà colonisé ce continent depuis bien 13 000 ans (ces « sales peaux rouges » donc).
          Mais j’aime bien l’idée d’oublier le passé, et autres jérémiades.
          Pas de passé, pas de France (pas de rien en fait, à part le moment présent et ses effets sans cause).
          Mais, après le cerveau, on peut bien balancer l’histoire aux chiottes, tant qu’on y est.

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  • Emile // 22.04.2020 à 13h40

    L expatriation est d une manière ou d une autre le Nouveau Monde ! Le Capitalisme de Connivence( d Etat ),est aussi lHorizon Indépassable , qui s éloigne d autant que le populisme Revetu d un Gilet jaune s en approche

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  • Babar // 22.04.2020 à 16h19

    Une remarque géographique au passage, en France la partie est du pays est beaucoup plus touchée que l’ouest, en Italie, le nord plus que le sud, l’Espagne est très touchée et non le Portugal. On pourrait penser que les frontières terrestres étant des zones de transit, les échanges y sont nombreux favorisant la contagion alors que les bords de mer et d’océans en « cul de sac » seraient plus préservées?

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  • Pegaz // 22.04.2020 à 21h38

    Et ce n’est pas la seule exception. La Suisse (1141) frontalière de l’Italie de la France et d’une moindre mesure avec l’Allemagne. L’Autriche (470) avec l’Italie moindre mesure avec l’Allemagne. La Norvège (154) avec la Suède et l’Irlande (687) proche du Royaume-Uni.

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