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2.novembre.20192.11.2019 // Les Crises

Comment le Yemen a vaincu Trump et MBS ! Par Hedy Belhassine

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Source : Proche & Moyen-Orient, Hedy Belhassine, 14-10-2019

À la façon de Geneviève Tabouis, l’auteur de ces lignes prédisait il y a quelques années que la coalition militaire saoudienne se casserait les dents au Yémen. Aujourd’hui, non seulement une armée de squelettes affamés a repoussé les légions de mercenaires conduites par des officiers repus, mais elle menace directement les infrastructures vitales de l’Arabie et fait trembler les marchés de Londres et de New York. Elle pourrait bien demain imposer ses conditions à la reddition des Saoudiens qui prétendaient hier encore la soumettre.

ASTERIX LE HOUTHI

La référence à Astérix n’est pas caricaturale quand on mesure l’écart entre les forces en présence. À l’origine on trouve d’un côté la résistance des Houthis soit environ cent mille combattants qui ont conquis la capitale Sanaa avant de fédérer la plupart des tribus du nord et du sud à l’exception de l’Hadramaout occupé par Al Qaïda. De l’autre côté à l’offensive, les forces armées d’Arabie et des Émirats Arabes Unis coalisées, servies par des régiments de mercenaires, le tout formé et équipé par les États Unis et l’Europe. Soit des centaines d’avions de combat, des milliers de chars et de canons, une puissance de feu en matériels conventionnels terrestres et aériens supérieure à celle de la France.

Depuis 42 mois, le Prince MBS héritier du Royaume d’Arabie tente de mettre à genoux ses voisins : 16 000 raids aériens selon les agences de renseignement soit un chapelet de bombes toutes les deux heures, des offensives de chars, des tirs de salves de missiles… Bilan : des centaines de milliers de civils tués ou mutilés, des millions d’affamés.Rares sont ceux qui avaient prédit que les agressés résisteraient jusqu’au dernier, mais aucun n’avait imaginé que les petits guerriers yéménites en jupe bariolé renverseraient la situation militaire en leur faveur. Tout comme le Hezbollah au Liban qui nargue Israel, les Houthis à la tête du Yémen défient l’Arabie Saoudite. Ces « ONG de résistance armée » mettent en échec les forces d’États puissants. Ce type de confrontation par procuration n’est pas inédit, mais ce qui est nouveau c’est que les armes du pauvre se révèlent bien plus dissuasives que celles du riche.

LA REVOLUTION DES ARMEMENTS

La couteuse quincaillerie exposée dans les salons internationaux de l’armement est frappée d’obsolescence. Les armes cybernétiques et téléguidées sont bien plus redoutables que les chasseurs bombardiers, les tanks, les frégates et même les portes-avions. Elle menacent désormais les infrastructures stratégiques et mettent en échec tous les systèmes de défense. La récente attaque qui a perturbé la production pétrolière saoudienne en est un récent exemple. Il faut savoir qu’avant d’être exporté, le pétrole d’Arabie doit être débarrassé de ses impuretés en passant dans de gigantesques « lessiveuses ». La principale d’entre elles, Abqaiq, a été bombardée le 14 septembre dernier ; paralysant le quart de la production de l’Arabie pour des mois voire des années, car on ne trouve pas sur étagère les pièces de rechanges pour ce type d’installations.

Le coup est très dur pour la Saudi Aramco qui était sur le point de lancer son offre de privatisation. Qui en ce moment voudra se porter acquéreur d’une entreprise ciblée ? C’est de surcroit un signe de malvenue pour Abdulaziz ben Salman, fils du roi et frère de MBS qui venait d’être fraichement nommé ministre de l’énergie.Cet attentat revendiqué par les Yéménites est un secret mystère. D’où ont ététirés les projectiles ? Les radars des avions AWACS, les satellites géostationnaires, les drones de haute altitude et autres observateurs d’alerte sophistiqués capables de détecter une taupe dans votre jardin n’ont rien vu venir. La confirmation de l’usage de projectiles furtifs à longue portée indétectables constituerait une révolution sans précédent dans le petit monde de l’armement car il conférerait à son possesseur une supériorité décisive sur tous les théâtres d’opérations.

Quel est le pays qui a mis au point le missile invisible ? Question qui taraude tous les États Majors militaires du monde au point que certains « spécialistes » préfèrent pour se rassurer, attribuer les frappes à un essaim de deux douzaines de petits drones téléguidés par des opérateurs à vue ou dissimulés à quelques kilomètres de la cible. Ils évoquent des engins aux composants disponibles dans le commerce pour cinq à dix mille euros qui auraient été astucieusement armés et bricolés par des émules de MacGyver.

Les drones auraient été acheminés en pièces détachées par des caravanes de dromadaires, puis assemblés discrètement sous des tentes qui auraient pareillement dissimulées les rampes de lancement. Pour échapper aux radars, les engins auraient volé en rase motte depuis les quelques kilomètre qui les séparaient de leurs cibles. Cette hypothèse est plausible, mais elle suppose de solides complicités locales et révèlerait alors l’existence d’une « cinquième colonne » d’insurgés maquisards saoudiens. Ce que nul penseur unique ne saurait admettre car en son royaume, MBS n’a plus d’ennemi encore en vie. Cet acte de guerre spectaculaire a secoué le prix du baril et effrayé les marchés qui se demandent avec colère quelles seront les prochaines cibles de ces yéménites qui ont désormais la folle audace de s’attaquer au pétrole sacré.

LES AMERICAINS PREDISENT LE PIRE

Pour connaître les prochains objectifs dans le collimateur des Yéménites, nul besoin d’être devin. Il suffit de parcourir l’excellent travail des chercheurs américains qui ont probablement quelques lecteurs dans les montagnes reculées du Yémen. Le 5 août dernier, sous le titre « Iran’s Threat to Saudi Critical Infrastructure » the Center for Strategic & International Studies qui est proche du Pentagone, publiait la liste des sites saoudiens vulnérables. Le talentueux CSIS rappelait que la production du pétrole d’Arabie est stabilisée dans des usines de stabilisation dont la plus vulnérable est Abqaiq ». « ...Abqaiq is the most vulnerable. It is the world’s largest oil processing facility and crude oil stabilization plant, with a capacity of more than 7 million barrels per day (bpd) ».

C’est précisément celle qui a été attaquée le 14 septembre. Autres maillons faibles pointés dans ce rapport, les deux stations de pompage de l’oléoduc de 1200 km reliant le golfe à la mer Rouge: Al-Duwadimi et d’Afi . Bien vu. Elles ont été attaquées et gravementendommagées en mai dernier. Pudiquement, le rapport ne dit pas que les boucliers d’interception Thaad acquis en 2017 pour 15 milliards de dollars et les 6 batteries de Patriot à un milliard pièce n’ont rien vu passer ! Il préconise même le renforcement de ces couteux équipements inopérants, alertant au surplus que des menaces d’attaques pèsent sur neuf raffineries et sur les trois terminaux du plus grand port pétrolier du monde, Ras Tanura.

Les conséquences internationales de leur neutralisation ne sont pas documentées, mais on imagine avec peine les conséquences d’un super choc pétrolier. Des observateurs se sont demandé à qui profiterait une soudaine flambée du prix du baril de pétrole ? À l’Iran, à la Russie, aux États Unis…. ? Et si tout simplement les Yéménites et un groupe de réfractaires saoudiens s’étaient alliés pour punir et chasser les Salman du trône ? Il est révélateur que ces attaques n’aient fait aucune victime : comme si on avait voulu épargner la fratrie et surtout, ne pas se comporter comme les sanguinaires que l’on combat.

L’ARME DE DISSUASION SUPRÊME

Sous la pression de cette avalanches de menaces, les négociations en coulisses vont bon train. Les Emirats Arabes Unis qui ont perdu des dizaines d’officiers dans les combats d’Aden et d’Hodeida sont terrorisés à l’idée d’une attaque sur Dubaï ou Abu Dhabi qui aurait des conséquences inimaginables sur leur devenir. Alors, ils ont préféré jeter l’éponge et se sont retirés du bourbier. Reste l’Arabie de Ben Salman et l’Amérique de Trump qui s’obstinent encore, croyant que quelques GI et rampes de missiles de plus pourront sauver leur dynastie d’une déchéance programmée. Dans ce contexte, il est probable que les Yéménites qui exigent en préalable l’arrêt des bombardements, feront encore monter la pression et réclameront des compensations et réparations pour dommages de guerre.

Le CSIS documente d’autres infrastructures vulnérables. Notamment les systèmes de contrôle et d’acquisition de données en temps réel (SCADA) qui a déjà été attaqué par des hackers, mais surtout il mentionne l’arme suprême, non encore été utilisée : celle de la soif. L’eau de mer désalinisée représente 70% de la consommation d’eau potable de l’Arabie. Il existe 7 500 usines de traitement sur le Golfe Persique. La plus gigantesque au monde est celle de Ras el Khair. C’est un otage en puissance. Le complexe industriel alimente en eau douce la ville de Riyad grâce à deux tubes d’acier de 2 mètres de diamètre et de 450km de long qui débitent 800 millions de m3 par jour ! L’attaque ou le sabotage des installations de Ras el Khair condamnerait à la débandade 6 millions d’habitants. Les prédicteurs savants ont calculé que la population aurait très exactement huit jours pour évacuer la capitale. Attendez-vous donc à savoir que le pire sera peut-être évité.

Hedy Belhassine
14 octobre 2019

http://www.comite-valmy.org/spip.php?

https://blogs.mediapart.fr/hedy-belhassine/blog/010415/au-yemen-le-ciel-risque-de-nous-tomber-sur-la-tete

https://www.moonofalabama.org/2019/09/damage-at-saudi-oil-plant-points-to-well-targeted-swarm-attack.html

https://www.csis.org/analysis/irans-threat-saudi-critical-infrastructure-implications-us-iranian-escalation/

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Source : Proche & Moyen-Orient, Hedy Belhassine, 14-10-2019

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Fritz // 02.11.2019 à 07h15

En d’autres temps, les foules d’Occident auraient défilé en criant : « Paix au Yémen ! » comme on criait « Paix au Vietnam ! ». Mais à Cuba, on scandait un autre slogan : « Crear dos, tres… muchos Vietnam ». L’impérialisme est en échec au Yémen comme il le fut au Vietnam, mais en 1966 la France gaulliste avait critiqué cette guerre, alors qu’en 2019 la France macroniste y participe. Pas du côté d’Astérix, malheureusement.

16 réactions et commentaires

  • Fritz // 02.11.2019 à 07h15

    En d’autres temps, les foules d’Occident auraient défilé en criant : « Paix au Yémen ! » comme on criait « Paix au Vietnam ! ». Mais à Cuba, on scandait un autre slogan : « Crear dos, tres… muchos Vietnam ». L’impérialisme est en échec au Yémen comme il le fut au Vietnam, mais en 1966 la France gaulliste avait critiqué cette guerre, alors qu’en 2019 la France macroniste y participe. Pas du côté d’Astérix, malheureusement.

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    • M.Smith // 02.11.2019 à 08h46

      Entre 1966 et 2019 la lessiveuse aura effacé toute trace de rébellion, mais aussi de conscience morale et de courage qui la présuppose. La fabrication du consentement est devenue une usine à crétin. Et la crétinisation ruisselle joyeusement des sommets de l’olympe jusque dans les bas-fonds.

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  • Fabrice // 02.11.2019 à 07h46

    Certains oublient que celui engagent des dégâts autant chez les ennemis que chez l’assaillant, les USA a pu éviter une grande partie les conséquences de ses actions grâce à son éloignement et des océans qui le sépare du théâtre des conflits qu’ils ont fomentés, mais l’Arabie saoudite a oublié que sa situation géographique ne lui permettait pas cette relative impunité.

    Un célèbre roi avait demandé à la pythie de delphe si il pouvait attaquer un autre royaume voisin or elle répondit qu’un grand royaume serait détruit par cette action, las pour le roi il découvrit que c’était le sien bien trop tard morale on ne gagne douleur et ruine en attaquant ses voisins.

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    • M.Smith // 02.11.2019 à 08h53

      Ce roi, son nom commence par M ? Et ses ennemis, habillés en jaune ?

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      • Périscope // 03.11.2019 à 11h03

        Ce roitelet, prochainement remercié, n’est pas le seul.
        Il succède à un doublet d’aveugles (Sarkozy et Hollande) en pratique ennemis de la France, qui ont suivi dans sourciller, les oukases de conseillers autoproclamés d’excellence, du genre Bernard-Henri Lévy., et Cie.
        Les Affaires Etrangères, autrefois au service des intérêts du pays, ont été noyautées par des idéologues (surtout durant le ministère de Fabius), qui ont imposé, en Syrie (toujours mise au ban !), au Yémen, des actions diamétralement contraires à nos positions traditionnelles et à nos intérêts.
        Fabius qui a été porté au pinacle de la « justice » du pays, doit être jugé pour CRIMES DE GUERRE en Syrie, selon moi, bien pires que l’exécution de Kadhafi en Libye, sous Sarkozy.
        Les Gilets Jaunes ont raison, un sacré coup de balai est nécessaire, et au plus vite !

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  • Josy // 02.11.2019 à 10h00

    La lessiveuse qui veut effacer,toute trace de rébellion et de conscience morale c’est la presse qui se fait passer pour l’expression de l’opinion publique . Que sait on de ce que pensent les français? Peuvent ils donner un avis sur les sujets dont on n’a parlé que de manière allusive et rapide dans les médias?On s’est bien gardé de diffuser quoi que ce soit sur la situation du Yemen et ceux qui ont dénoncé le rôle de la France dans les ventes d’armes ont été convoqués et inquiétés.Les crétins ont toujours existé mais ne pas être informé ne signifie pas devenir crétin .La rébellion est dans la rue chez nous ,les gens en sont informés et cela ne signifie pas que cela va sortir ceux qui ne se sentent pas concernés de leur torpeur ,de leur lâcheté ou de leur cynisme par contre ceux qui approuvent soutiennent le mouvement beaucoup en manifestant avec le risque d’être gravement blessés..Les yemenites me paraissent acharnés à défendre leurs biens les plus précieux ;leurs raisons de vivre dans leur propre espace sans être soumis à l’étranger ,à utiliser leur capacité d’intelligence et de ruse pour trouver le moyen d’essayer de vaincre un adversaire puissant mais qui ne veut rien perdre et risquer. Et ils peuvent gagner! Ils ont tenté ce qui paraissait impossible c’est étonnant et cela nous réjouit .

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  • Gilbert LE PAPE // 02.11.2019 à 11h26

    Il y a une grosse erreur sur l’usine de désalinisation de Ras Al Khair ; ce n’est pas 800 millions de mètres cubes/jour mais 1 milllion (ce qui est déjà énorme).

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    • Linder // 02.11.2019 à 17h33

      merci pour la vérification. En effet, avec le débit annoncé, il faudrait (d’après mes calculs) que l’eau avance dans les tubes à une vitesse de l’ordre de 5 km par seconde, ce qui ne peut que surprendre. Divisée par 800, cette vitesse devient plus réaliste, même si cela me semble rapide.

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    • Brian64 // 03.11.2019 à 09h44

      Oui, 800 millions de m3 ça fait quasiment 1km3 ce qui est gigantesque

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  • Gilbert Le Pape // 02.11.2019 à 11h46

    Si j’ai bien compris, il suffit que la conduite d’eau qui alimente Ryad (facile puisqu’elle court dans le désert sur 450 km) soit sérieusement endommagée pour que 6 millions de personnes meurent de soif au bout d’une semaine.

    Mais quand est-ce que MBS capitule ?

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  • bigglop // 02.11.2019 à 15h43

    « Quel est le pays qui a mis au point le missile invisible ? »
    Ce n’est pas un pays mais « la main invisible du marché » (humour)

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  • Myrkur34 // 02.11.2019 à 18h02

    Une rapide recherche m’apprend qu’il y a plus d’habitants au Yémen qu’en Arabie Saoudite. (34 M contre 33 M dont 13 M d’immigrés en A.S et 3% de chiites).
    Ce serait trop comique de voir la réaction française si les houthis se lançaient dans la conquête de l’Arabie Saoudite, histoire de délivrer le peuple saoudien de ses séides et de la clique à MBS.

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  • Phil // 02.11.2019 à 20h27

    Au mois de mai un rapport de l’ONU donnait les caractéristiques du drone houthi UAV-X.
    1200 à 1500km d’autonomie.
    Vitesse de 240 à 260km/h.
    Guidage GPS donc une précision à 3-5m.
    Une charge de 18kg d’explosifs, à 10m ça détruit le béton armé et à 20m une cuve de stockage et déforme les structures en acier.
    Une SER (signature radar) de 0,1-0,01 en fonction de ce que l’on met dans la résine. Oui comme un F22 ou 35.
    J’étais soufflé par ces performances stratégiques, sa route c’est de la donnée GPS, on peut le faire voler à 30m ce qui le rend visible théorique à 24km mais dans la pratique 5-6km c’est déjà pas mal. Le système Pantsir russe ou le Stinger savent le descendre. Protéger une base russe est donc faisable mais pas un pays.
    Le plus cher dans ce drone c’est le moteur, 1100€ s’il vient de Chine et 1300€ s’il vient d’Allemagne. A comparer au prix d’un stinger.
    Le New York Times a aussi fait tilt car il a fait un article dessus à cette époque. Ça dû cogité au pentagone.
    Sa facilité de conception et son prix permet de saturer n’importe quelle batterie anti aérienne.
    Au pays des bergers houthis il y a quand même 17 universités surtout axées nouvelles technologies. Il ne fallait que l’idée stratégique, pour le reste ils étaient équipés.
    Dans l’absolu les houthis peuvent même renvoyer le grand satan au XIXème siècle avec deux cargos, un dans l’Atlantique et l’autre dans le Pacifique.
    Les 120 nautiques de zone maritime et 100km de décalage de route ça laisse 1000km à l’intérieur des terres. Les cibles je les garde pour moi, les USA m’ont rien fait.

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  • L’aieul // 03.11.2019 à 00h27

    Cette attaque a démontré une fois de plus que l’occident est complètement impuissant.
    Personne ne veut en parler mais il faut savoir que cette raffinerie était lourdement protégée par tout ce qu’il fait de mieux en matière de défense anti-aérienne OTANienne, avec un vrai « mille-feuille » et pas moins d’un régiment anti-aérien, soit deux batteries de Patriot PAC-3 (US, moyenne à longue portée), une batterie de Crotale NG, (Français, courte portée) et trois batteries de GDF-007 en 35mm (Germano-Suisse, très courte portée), tous de dernière génération et tous sensés être capable de venir à bout de ce genre d’attaque (sur les brochures… parlez avec des militaires ils vous en diront autrement).

    Admettons une seconde que ce soit bien l’Iran comme les médias l’hurlent (et non les MacGuiver yéménites ce qui est vraisemblablement le cas et qui n’en sont pas à leur premier coup).

    Aucune base occidentale dans le golfe persique (Qatar, E.A.U., Oman) ne dispose d’un dispositif meilleur que celui là. Au mieux elles ont quelque chose de similaire, dans la plupart des cas elles ont bien moins…
    Toute confrontation avec l’Iran entraînerait la destruction immédiate de ces bases et des hommes qui y stationnent, et bouterait virtuellement les occidentaux hors du moyen orient!

    Comme dans les frappes de missiles en Syrie ont s’aperçoit que le roi est nu, la machine de guerre OTANienne, un vieux tigre aveugle édenté, pas encore tout à fait en papier et qui fait encore un peu peur aux villageois, mais parfaitement impotent qui n’attend que l’estocade d’un jeune un peu hardi.

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    • Jérôme // 03.11.2019 à 11h44

      Ce ne peut pas être l’Iran. Les iraniens sont des acteurs rationnels, pas des fous qui doublent et redoublent la mise au poker. Jamais ils ne prendraient le risque qu’on puisse prouver qu’ils ont monté l’attaque contre les installations pétrolières saoudiennes.

      S’ils ont été impliqués, c’est via des proxies et alliés qu’ils auraient pu aider à développer les systèmes de drones/missiles de croisière et en leur fournissant des renseignements sur les cibles à viser et sur la manière d’opérer.

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  • EugenieGrandet // 09.11.2019 à 08h08

    Dans les raisonnements, ne pas penser que les USA seraient bénéficiaires d’un prix du baril de pétrole à 150$ (la Russie, les autres pays du Golfe, le Venezuela, le Nigeria, ..oui) . Ils ne sont pas exportateurs nets. Quand à l’Iran, théoriquement oui mais avec les sanctions mises en place par les États-Unis, leurs exportations ont chuté dramatiquement

    Par ailleurs, je pense que le Yemen (je ne suis pas sûr qu’on puisse écrire « le Yémen » tellement le pays est morcelé politiquement parlant) ne cherche pas à renverser les Salman mais à les renvoyer chez eux. Et ce même si l’Arabie saoudite est peuplée de yéménites (ce fût une seule province),

    Enfin, c’est d’abord les sunnites et leur gouvernement qui ont été attaqués en premier (MBS voulant venger un échec passé et voulant montrer qui il était quand il cherchait à devenir prince héritier), les houthis chiites du nord ouest du Yémen n’interviennent dans l’équation que lorsqu’ils pressentent que le chaos dans leur pays peut leur permettre de prendre le pouvoir ou en tout cas de peser dans l’équilibre politique du pays post guerre)

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