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29.octobre.201929.10.2019 // Les Crises

Guerre : Les américains sont à l’ouest ! Par Guillaume Berlat

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Source : Proche & Moyen-Orient, Guillaume Berlat,

« Les États-Unis d’Amérique forment un pays qui est passé directement de la barbarie à la décadence sans avoir jamais connu la civilisation » (Oscar Wilde). Quel décalage abyssal entre l’image de puissance et de clairvoyance intellectuelle que projettent les États-Unis à l’extérieur de leur pays (« row » pour « the rest of the world » ainsi désigné de manière méprisante) et la réalité moins reluisante d’une certaine forme d’impuissance et d’aveuglement (avec une constance qui mérite louange) sur la compréhension des questions internationales ! Et, pourtant, l’Amérique exerce une fascination sans limite sur nos centres des recherche (« think tanks », cela fait plus chic et plus sérieux ») – sans parler de l’école néoconservatrice (« la secte » ou « la meute ») qui fait la pluie et le beau temps dans la diplomatie française – qui ont les yeux de Chimène pour tous les concepts provenant d’Outre-Atlantique. À tel point que l’on peut se demander si le pays des Lumières ne manquerait pas de bons esprits capables de réfléchir de manière indépendante sur les évolutions du monde d’aujourd’hui, voire de les anticiper. Et cela est d’autant plus préoccupant que les dernières décennies sont truffées d’exemples de la faillite intellectuelle américaine sur le plan géostratégique : Vietnam, Afghanistan, Irak, Libye, Yémen, Irak-Syrie … Un véritable inventaire à la Prévert. Notre Oncle Sam (démocrate ou républicain), qui ose encore se présenter comme l’inspirateur d’essence divine du ou des progrès de la planète, apparait de plus en plus comme un marchand d’illusions de haut vol auquel il est hasardeux de faire confiance.

VIETNAM : LA GROSSE CLAQUE ASIATIQUE

Il est indispensable de revenir au siècle dernier pour apprécier la constance dans l’erreur des États-Unis dans les crises où ils ont décidé de s’impliquer. Après s’être félicités de la débâcle de Dien Bien Phu en 1954, les Américains entendent reprendre la place laissée libre par la France – la nature ayant horreur du vide – en déroute de la Quatrième République en Indochine. Petit à petit, ils constatent que l’affaire est moins simple que prévu. Ils y dépêchent d’abord quelques conseillers militaires pour épauler les Vietnamiens du Sud (sorte de rempart de l’Occident) en proie à un harcèlement constant des Vietnamiens du Nord (sorte de cheval de Troie du communisme). Cela n’étant pas suffisant, ils y envoient un véritable corps expéditionnaire pléthorique censé infliger une véritable correction à ces pouilleux du général Giap. L’affaire tourne mal. En dépit d’une guerre sans merci, de l’utilisation à outrance de l’aviation, de défoliants et autres armes intelligentes, l’aventure tourne à la débandade pour l’invincible Amérique. Les accords de Paris signent la fin de la récréation et l’une des plus grandes défaites militaire et idéologique des États-Unis de l’après Seconde Guerre mondiale. On se souvient du départ en catastrophe de l’ambassadeur des États-Unis de Saïgon à l’arrivée des troupes du Viêt-Cong. Pas très glorieux de se faire rosser par plus petit que soi. Ce serait du genre humiliant à y regarder de plus près.

Après le séisme produit dans le pays profond par la guerre du Vietnam, l’on pensait l’Amérique vaccinée contre le mal des expéditions coloniales aventureuses pensées et conduites par le très célèbre lobby militaro-industriel dictant sa loi au Pentagone mais aussi et surtout à la Maison Blanche. Mais, c’était mal le connaître. Après une accalmie d’une vingtaine d’année, l’Amérique est rattrapée par ses vieux démons qui vont la conduire en Afghanistan d’où elle avait largement contribué à chasser l’occupant soviétique en armant le bras des Talibans (Cf. les livraisons des missiles Stingersaux Talibans). La fable de l’arroseur arrosé, du retour du boomerang, toutes choses qu’Américains mal dégrossis ne veulent ou ne peuvent pas comprendre tant l’Amérique ne veut entendre les critiques de ses alliés sur leurs aventures hasardeuses. Elle préfère faire la sourde oreille, au mieux, clouer au pilori l’intrépide qui se permet de la critiquer, au pire. C’est la diplomatie du silence dans les rangs serrés des idiots utiles, des courtisans serviles qui sont légions à Evere, le siège de l’église atlantiste qui a pour nom Alliance atlantique ou NATO dans la langue de Shakespeare.

AFGHANISTAN : LE CIMETIÈRE DES EMPIRES

L’histoire ne serait-elle qu’un éternel recommencement en Afghanistan où les puissances étrangères (Britanniques, Soviétiques et Américains, épaulés par leurs idiots utiles) subissent échec après échec comme si régnait une sorte de malédiction sur ce pays ? Après avoir été éliminés par la coalition des suppos de Washington, les Talibans sont aujourd’hui de retour à Kaboul et ailleurs dans le pays.

L’élimination des Talibans

Plus près de nous, après les évènements tragiques du 11 septembre 2001, l’administration républicaine se lance dans une « guerre contre le terrorisme » en Afghanistan, enrôlant au passage ses idiots utiles d’alliés – plutôt alignés – de l’OTAN pour bouter le barbare (ami de la veille) hors de Kaboul et des principaux centres stratégiques du pays. Une fois encore, elle met le paquet, pour employer cette expression triviale. L’ennemi abandonne ses positions mais pas son idéologie. Peu après, elle décrète que l’ennemi islamiste est terrassé et que l’Afghanistan va entrer dans une nouvelle ère de paix, de prospérité et de démocratie heureuse (la mise en place des équipes de reconstruction provinciales ou PRT). Tout va très bien madame la marquise mais à part çà un petit rien… Les choses ne tournent pas dans le sens souhaité.

Le retour des Talibans

Presque vingt après le début de l’intervention militaire, le bilan est catastrophique. Les Talibans chassés de leurs fiefs reprennent le terrain perdu en infligeant de lourdes pertes aux troupes de la coalition et en faisant à nouveau régner la terreur dans le pays. Les femmes sont les victimes expiatoires de ces fous furieux. Donald Trump, qui comprend que la force ne paie pas, négocie avec eux, se promettant de quitter ce « cimetière des empires » avant 2020, élections obligent1. Fait intéressant à noter, les États-Unis se montrent d’une grande magnanimité avec l’Arabie saoudite (son grand allié depuis le Pacte du Quincy) alors même que les terroristes impliqués dans les attentats du 11 septembre 2001 sont en majorité originaires de ce pays comme du reste leur cerveau Oussama Ben Laden et qu’elle diffuse dans le monde un islam rigoriste (le wahhabisme) mortifère qui inspire les apprentis terroristes de tout poil, y compris ceux qui vivent en Occident. En termes d’indignation à géométrie variable, les Américains sont hors compétition. Bien évidemment, les alliés de l’oncle Donald (y compris le gouvernement fantoche de Kaboul) ne sont pas conviés aux négociations secrètes entre Américains et Talibans. Ils seront informés le moment venu du résultat des discussions et n’auront pas leur mot à dire. Merci pour tous les morts inutiles qu’ils laisseront derrière eux et qui se seront battus pour le roi de Prusse. Mais, ne nous arrêtons pas à de pareils détails mesquins. Les fameux alliés ont l’habitude d’avaler des couleuvres, des boas sans coup férir. Ils seraient même du genre masochistes et auraient même tendance à en redemander à l’occasion. Tournons notre regard vers l’Irak, objet de toutes les attentions de l’administration républicaine.

IRAK : GUERRES SANS FIN

L’élimination de Saddam Hussein

Dans sa grande sagesse, l’Amérique décrète, au début des années 2000, qu’elle va faire du « Grand Moyen-Orient » une sorte de laboratoire de la démocratie et de la loi du marché qui va étendre ses effets bénéfiques, de proche en proche, à la région au sens large par effet de domino à l’envers. Mais, il existe dans la zone un fauteur de troubles (« trouble maker ») désigné à la vindicte publique qui aurait la fâcheuse tendance à occuper l’un de ses voisins (le Koweït) en violation du droit international (il en sera puni), à aider en sous-mains les terroristes Al-Qaeda (pour se venger de la défaite qui lui a été infligée après l’invasion du Koweït) et, pire encore, à se doter illégalement d’armes de destruction massives, les fameuses ADM ou WMD en anglais (que l’on a du reste jamais trouvées même en cherchant bien). Occasion rêvée de lui rendre gorge, une bonne fois pour toutes et au passage de mettre la main sur ses ressources pétrolières. Chose dite, chose faite. En un tournemain, en dépit de l’opposition française (Cf. le discours de Dominique de Villepin de 2003 devant le Conseil de sécurité de l’ONU) et de l’absence d’autorisation du machin (dont l’Amérique n’a que faire), on règle son compte au tyran Saddam Hussein, on élimine tout ce qui, de près ou de loin, a collaboré avec le parti Bath et la bataille est, une fois de plus gagnée. Au passage, toute l’infrastructure administrativo-politique est mise à terre. Le pays est un bateau ivre sans capitaine, si ce n’est quelques marionnettes désignées à et par Washington mais qui ne représentent pas le pays réel. Sunnites et Chiites, sans parler des Kurdes, s’en donnent à cœur joie en commettant attentats sur attentats, plus horribles les uns sur les autres. Une sorte de surenchère permanente dans l’atrocité.

Les bégaiements de l’histoire

Mais, l’histoire semble inexorablement bégayer : bataille gagnée signifie immanquablement guerre perdue. Force est de constater que l’Irak entre dans une période de chaos indescriptible dont elle ne s’est toujours pas remise. Où l’Amérique passe, la paix trépasse. Un vieux classique des relations internationales que notre clergé médiatique a trop tendance à perdre de vue… sans parler de notre élite dirigeante, La Caste qui ignore tout des fondamentaux de la diplomatie. Nos braves inspecteurs des Finances qui confondent les règles de Bercy et celles du Quai d’Orsay. Il est toujours plus facile d’instaurer la pagaille que de rétablir l’ordre dans un pays morcelé et fragmenté entre différentes obédiences de l’Islam qui traine comme un boulet, depuis la fin de la Première Guerre mondiale, le problème kurde. Tous les ingrédients sont ainsi réunis pour rendre toute réconciliation impossible et l’insurrection possible, voire automatique. Nous n’apprenons décidément rien des leçons de l’expérience.

Non content de cette nouvelle déculottée, les masochistes américains en redemandent et tournent leur regard vers la Libye et le Yémen. Attention, les pyromanes sont de retour. Danger imminent en perspective. Et, c’est bien le cas à la lumière de ce qui se passe et non de ce qui se dit dans nos gazettes et dans nos chancelleries diffuseuses de « bobards » à jet continu. Et cela dans la plus grande indifférence.

LIBYE, YÉMEN : DEUX AFFREUX BOURBIERS

Prenons deux exemples tirés d’une actualité récente pour éclairer notre lanterne et mieux comprendre la politique extérieure américaine ! Les crises en Libye et au Yémen2 en disent long sur l’indigence de la pensée stratégique occidentale en ce début de XXIe siècle, sur l’incapacité de nos bons apôtres à ne pas tomber à pieds joints dans les pièges qu’ils ont eux-mêmes armés volontairement en pensant y piéger l’ennemi.

Libye, un État failli

Il n’est nul besoin de s’appesantir sur la pagaille monstre qui prévaut actuellement en Libye (dans le pays, au sud et au nord pour faire bonne figure) à la suite de l’intervention d’une coalition à laquelle les États-Unis ont prêté main forte même si la France du Petit Nicolas et du grand BHL a joué le rôle de mauvais génie. Une fois encore, bataille gagnée sur le très court terme, guerre perdue sur le long terme. Souvenons-nous des propos lyriques de Nicolas Sarkozy après la mise à mort du guide suprême (celui qui aurait financé sa campagne électorale). Nous en mesurons les multiples conséquences négatives aujourd’hui encore sur le continent africain mais aussi en Europe à travers la crise migratoire. Qu’est-ce que l’Occident a gagné dans cette guerre stupide que nous n’avions pas réfléchie autant qu’elle le méritait ?

Yémen, la « pire catastrophe humanitaire »

Il n’est pas plus besoin de s’arrêter sur l’aide logistique énorme fournie par l’Amérique à son grand allié saoudien3 pour écraser les rebelles houthis avec le succès que l’on sait4. Aujourd’hui, les Emirats arabes unis (EAU) prennent la poudre d’escampette, pour tenter d’échapper, un jour prochain qui sait, aux foudres de la Cour pénale internationale (CPI) en raison des crimes de guerre et autres crimes contre l’humanité (quelques peccadilles) commis dans cette « Arabie heureuse » par l’Arabie saoudite de MBS5. Pour sa part, la France éternelle n’est pas exempte de tout reproche dans cette sale guerre. Une fois n’est pas coutume, les Européens, Allemands en tête refusent de se laisser entraîner dans une improbable nouvelle coalition destinée à jouer les gendarmes du monde dans le détroit d’Ormuz comme le souhaitent les Américains pour punir les Iraniens6. Un sursaut de bon sens et d’orgueil de l’Europe est si rare pour être relevé. Il devrait se prolonger par une construction de sa puissance, condition de son autonomie stratégique. Mais, nous en sommes encore loin.

IRAK-SYRIE : LA FIN DE L’ÉTAT ISLAMIQUE

Après le temps de la guerre la fleur au fusil, vient le temps de la divine surprise, à savoir que la guerre n’aurait servi à rien en dépit des morts ayant donné leur vie pour la bonne cause. Mais, cela ne fait pas la une des grands quotidiens ou des actualités télévisées, ni même des réseaux prétendument sociaux.

La guerre la fleur au fusil

Dans la foulée des « révolutions arabes » au début de la deuxième décennie du XXIe siècle, l’EIIL s’empare d’une portion importante des territoires irakien et syrien pour y installer un califat, pour y faire régner une terreur sans précédent, pour s’accaparer des ressources pétrolières et financières, pour diffuser une propagande mortifère, pour semer la terreur dans la zone (en particulier contre les Kurdes et les Chrétiens) mais aussi en Europe (multiplication des attentats en particulier en France)… C’en est trop pour l’Amérique et ses fidèles affidés dont la France hollandaise et macronienne ! Il faut aller guerroyer pour bouter hors des villes et des campagnes la soldatesque de l’État islamique et ses nébuleuses bien aimées de Laurent Fabius obnubilé par le départ de Bachar Al Assad. Une fois encore, la bataille est rapidement remportée grâce à la supériorité technologique indiscutable occidentale. Les combattants, qui n’ont pas été éliminés, s’évaporent dans la nature. On les dit épuisés et peu désireux de reprendre le combat. Mais, c’est mal connaître les fanatiques de la région. Au début de l’année 2019, Américains, mais aussi nos Pieds Nickelés français (Macron-Parly-Le Drian), clament que la « bête immonde » a été vaincue. Alléluia ! Nous allons enfin pouvoir dormir sur nos deux oreilles. L’ordre occidental règne sur l’Orient compliqué en dépit d’une réinstallation de la Russie en Syrie. Comment en aurait-il pu être autrement tant nos élites sont certaines de leur fait ? La force l’a emporté contre le mal incarné par l’état islamique et sa folie destructrice. Tout va très bien dans le meilleur des mondes des bisounours que nous servent régulièrement nos perroquets à carte de presse qui sévissent quotidiennement sur les chaînes d’abrutissement en continu. Mais, patatras…

La divine-mauvaise surprise

Oh, surprise en ce début du mois d’août 2019, quelques informations aussi baroques qu’inquiétantes nous parviennent du Pentagone, une sorte d’usine à bobards. Tel Lazare, l’EIIL renaitrait de ses cendres, envisagerait de reprendre ses opérations militaires en Irak et en Syrie, de commettre quelques attentats en Europe pour bien démontrer qu’il n’a rien perdu de sa vigueur et de son audience en dépit de sa mise à l’écart des grands centres urbains. Dans la foulée, et comme un seul homme, la communauté du renseignement occidentale reprend les saintes écritures américaines en les psalmodiant à longueur de journée sur les chaînes d’abrutissement en continu. La peste islamiste pourrait de nouveau sévir dans nos villes et dans nos campagnes dès la rentrée de septembre. Qu’on se le dise ! Il est plus facile de gagner une bataille sur le terrain qu’une guerre idéologique.

Si nous comprenons bien, vérité de janvier ne serait plus vérité d’août ! Curieux. De deux choses l’une, soit la propagande officielle occidentale éhontée (pour une fois, les « fake news » ne viendraient pas ou plus du Kremlin) nous avait trompés en nous disant que la bataille contre l’EIIL avait été gagnée pour nous enfumer avec de bonnes paroles rassurantes, soit nos éminents stratèges avaient mal analysé la situation sur le terrain en dépit de leurs immenses capacités de renseignement, ce qui ne serait pas très glorieux pour la puissante Amérique. Dans tous les cas, tout ceci ne serait pas très rassurant en termes de garantie de notre sécurité. Le moins que l’on puisse dire est que la Syrie a été une défaite pour l’Occident dont les conséquences sont graves sur le plan mondial. Mais, en France, on préfère sanctionner le colonel Legrier qui a eu l’immense tort de dire ce qu’il pensait de l’alignement de la stratégie française sur celle des États-Unis en Irak et en Syrie que ceux qui encensaient Jupiter. Le militaire a dit la vérité, il doit être exécuté. Au passage, nous subissons les foudres de l’ONU pour renvoyer en Irak quelques illuminés7. La fessée est magistrale8. Décidément, le machin ne manquera pas de nous surprendre… en mal au moment même où il est incapable de s’acquitter de sa mission de maintien de la paix et de la sécurité internationales sur terre. Rôle qui serait d’autant plus opportun alors que les relations internationales sont basées sur la puissance. La force prime désormais le droit.

La suite au prochain numéro. C’est bien connu la puissante Amérique ne s’épanouit qu’en se trouvant de nouveaux ennemis que l’on va abattre définitivement sous le poids de bombes de plus en plus sophistiquées et intelligentes (« smart » pour les experts). C’est surtout bon pour les vendeurs d’armes qui n’ont rien à faire de la paix dans le monde9. Il lui a fallu de nombreuses années pour se remettre de la perte de l’ennemi héréditaire que fut l’Union soviétique après la chute du Mur de Berlin. Les terroristes ont fait et continuent de faire encore l’affaire. Mais, la liste s’est allongée depuis : Russie de nouveau, Chine qui découvre la fée sanction10 comme la Corée du nord et l’Iran punie d’avoir respecté ses engagements nucléaires souscrits dans l’accord de Vienne du 14 juillet 2015, déchiré par Donald Trump. Tout va très bien, le lobby des armes a des arguments pour vendre des armes manu larga et se remplir les poches. Drôle de conception de la paix dans le monde que celle qui nous vient d’Outre-Atlantique ! Au passage, la montée des tensions commerciales entre les États-Unis et la Chine ainsi que les tensions artificielles dans le détroit d’Ormuz font monter les cours du baril de pétrole. Encore, une excellente occasion d’en tirer profit pour certains attirés par le lucre11.

« L’histoire se répète toujours deux fois, la première en tragédie, la seconde en farce »12. Et, c’est bien ce que nous constatons aujourd’hui à propos de nos amis et alliés d’Outre-Atlantique. L’Amérique est décidément indécrottable. Elle galope d’échec militaire en échec militaire sans qu’elle n’en tire les conclusions qui s’imposent. En dehors de ses questions intérieures (et l’on peut en douter à l’aune d’affaires récentes de toutes natures13, en particulier les récentes tueries14), l’Amérique ne comprend rien au monde extérieur. Il lui est tout à fait étranger, pour ne pas dire totalement étranger. Les Américains ne comprennent rien au passé, au présent et encore moins à l’avenir. Rappelons que l’éternité est faite de trois dimensions, celle du passé, celle du présent, celle de l’avenir !

Les Américains estiment, à tort, que le monde va se plier à leurs désirs, à leurs exigences de cowboys, de shérifs du monde. Mais, cela ne fonctionne pas ainsi. Ce serait plutôt le contraire. Ils sont contraints de tirer les conséquences de leurs défaites en laissant des États au bord du chaos généralisé. Mais, ils ne sont pas spécialement adeptes du retour d’expérience (« retex » chez les militaires) pour éviter de reproduire les mêmes erreurs. Cela leur éviterait de graves déconvenues.

Quand les Européens voudront-ils bien reconnaître que l’OTAN, c’est-à-dire les États-Unis, est une menace pour l’Europe parce qu’elle est un instrument de déresponsabilisation et un outil de maintien et de renaissance des tensions en Europe ?15 Ils e peuvent attendre la fin des divisions entre l’est et l’ouest pour agir. Mais, trêve de plaisanterie. L’honneur est sauf. L’Amérique est à l’Ouest géographiquement mais elle l’est aussi sur le plan géostratégique.

Guillaume Berlat
19 août 2019

1 Jacques Follorou, Afghanistan : les Américains pourraient partir fin 2020. Washington et les talibans sont engagés depuis onze mois à Doha dans des négociations de paix, Le Monde, 10 août 2019, p. 4.
2 Hélène Sallon, Yémen : des fissures dans le front antihoutistes, Le Monde, 13 août 2019, p. 3.
3 Renaud Girard, L’incroyable fiasco saoudien au Yémen, Le Figaro, 13 août 2019, p. 19.
4 Delphine Minoui, Yémen : le front anti-houthiste vole en éclats, Le Figaro, 12 août 2019, p. 8.
5 Trump parrain de la bombe saoudienne ?, Le Canard enchaîné, 7 août 2019, p. 3.
6 Norbert Röttgen, Dans la crise du détroit d’Ormuz, l’Europe doit se détacher des États-Unis, Le Monde, 11-12 août 2019, p. 27.
7 Inès Daif, L’ONU critique le traitement des djihadistes français, Le Figaro, 12 août 2019, p. 8.
8 Allan Kaval/Hélène Sallon, Transfert des djihadistes : l’ONU interpelle Paris, Le Monde, 13 août 2019, p. 2.
9 Alain Joxe, Les guerres de l’empire global, éditions La Découverte, 2012.
10 Claude Angeli, Course à la guerre froide entre Pékin et Washington, Le Canard enchaîné, 7 août 2019, p. 3.
11 Nabil Wakim, Le marché mondial de l’or noir au bord de la crise, Le Monde, 13 août 2019, p. 9
12 Régis Debray, L’Europe fantôme, Gallimard, 2019, p. 41.
13 Mathieu Bock-Côté, Les racines de la violence aux États-Unis, Le Figaro, 10-11 août 2019, p. 19.
14 États-Unis : plus de 250 tueries depuis janvier… Et Trump défend toujours les armés ricains !, Le Canard enchaîné, 7 août 2019, p. 1.
15 Général Desportes : « L’OTAN est une menace pour l’Europe », Le Figaro, 25-26 mai 2019, p. 20.

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Source : Proche & Moyen-Orient, Guillaume Berlat, 19-08-2019

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Commentaire recommandé

Duracuir // 29.10.2019 à 07h17

Très bon article. C’est mal barré pour une Europe débarrassée de la tutelle US avec la mère Von der Leyen à la tête de la commission. Plus atlantiste tu meurs, plus neocon tu meurs. , Plus russophobe tu meurs, plus belliciste tu meurs.

33 réactions et commentaires

  • M.Smith // 29.10.2019 à 06h48

    Géographiquement à l’ouest… sur une carte. Le nord et le sud est pure convention, la planète bleue et l’espace dans lequel elle danse, comme un derviche tourneur, n’a ni haut ni bas. Tout est relatif.

    L’homme qui tire la langue a produit sa théorie de la relativité à Berne, peut-être a-t-il énoncé sa phrase sur les deux infinis en spectateur de la politique aux USA : Il y a deux choses infinies, l’univers et la bêtise humaine. Mais pour l’univers je n’en suis pas certains.
    Car les USA ont encore d’excellentes écoles, et un nombre de brevets inégalé, mais pour ce qui est de la politique c’est juste lamentable. Idem pour ceux qui les suivent, en France et ailleurs, ou même pire.
    Ces gens ne sont plus à l’ouest, ils sont sortis du cadre.

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    • geedorah // 29.10.2019 à 16h02

      le nombre de brevets inégalés, c’est pas grâce à des américains de « souche » la plupart du temps… il n’y a pas que les ressources naturelles que les us cherchent à s’approprier (les chercheurs étant preneur d’un meilleur avenir, ça doit aider)

        +9

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    • Fabrice // 29.10.2019 à 17h51

      Le fait d’avoir des outils plus perfectionnés ne nous fait plus civilisé que nos ancêtres, par contre l’usage et l’objectif visé lors de leur création est révélateur d’une société et de sa mentalité.

        +4

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    • Ando // 30.10.2019 à 15h36

      Dépôt de brevets : la Chine à largement dépassé les EU depuis… 2011. Chine Premier déposant mondial.

        +5

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  • Fabrice // 29.10.2019 à 07h06

    Le gros problème des USA c’est qu’elle a basé son niveau de civilisation sur le matériel, en laissant de côté en grande partie (vu sa taille) tout ce qui est culture, philosophie, ou quand elle s’y intéresse c’est pour pouvoir le vendre comme une cannette de Soda.

    A-t-elle cherché à tirer les erreurs des autres empires ? de ses erreurs ? privilégié le bonheur de sa population par rapport à une minorité, a-t-elle pris le temps de faire le bilan de ses actions ? non jamais pas de questionnement réel sur leur impact dans l’histoire (en bien ou en mal ?) ils vivent sur une image qu’il donne s’illusionnant sans fin et parfois sans se rendre compte qu’ils fonce vers le ravin.

    Une population qui ne fait pas le bilan ponctuellement pour pouvoir prendre les virages de l’histoire fini souvent dans le mur. Ce n’est pas la puissance économique, militaire et matérielle qui fait la grandeur de sa civilisation mais son apport dans l’évolution de l’humanité en général pour l’extraire de ses bas instincts et là je crains que les USA aient échoué dans leur contribution car elle n’a privilégié que sa primauté quitte à écraser les autres au lieu d’élever et transcender comme un modèle qu’il prétendent faussement être, un terrible gâchis (ce en quoi nous avons un temps raté l’occasion nous aussi dans une forme mort-né avec le siècle des lumières)

      +28

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    • calal // 29.10.2019 à 08h06

      Je pense que vous vous trompez. L’election de trump en 2016 envers et contre tout prouve que les americains savent s’adapter. Une partie de l’amerique n’est pas comme en europe une bourgeoisie « civilisée et humaniste » mais bien des entrepreneurs pragmatiques qui resolvent les problemes. L’amérique n’est pas « une » comme israel n’est pas « un ».L’amerique ce n’est pas « oscar wilde » mais « ayn rand ».

      Le sort du monde occidental depend de la reelection de trump en 2020 et de son non-assassinat par l’etat profond par apres.

      ps: wiki sur oscar wilde :Né dans la bourgeoisie irlandaise et protestante de Dublin d’un père chirurgien renommé et d’une mère poétesse, Oscar Wilde se distingue par un parcours scolaire brillant. Nourri de culture classique, couronné de prix au sein du Trinity College de Dublin, il intègre le Magdalen College de l’université d’Oxford, où il se construit un personnage d’esthète et de dandy, sous l’influence des préraphaélites et des théories de L’art pour l’art de Walter Pater, John Ruskin et Whistler. À l’issue de ses études, il s’installe à Londres, où il parvient à s’insérer dans la bonne société et les cercles cultivés, s’illustrant dans plusieurs genres littéraires. …

        +2

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      • Casimir Ioulianov // 29.10.2019 à 13h54

        Hum … je suis plus tout à fait sur que les USA soient tant Ayn Rand que ça. D’aucuns là bas et surtout les générations Y et postérieures commencent à réaliser que le « chacun pour sa gueule et Dieu pour tous » n’est pas vraiment compatible avec la notion de « civilisation ».
        D’ailleurs ça se voit dans leur campagnes électorales. L’électorat Républicain ressemble de plus en plus à l’audience des JTs de France2 , les millenials préfèrent un vieux monsieur qui fait peur aux journalistes avec le mot « socialism » et qui veut remettre une partie de la valeur ajouté qu’ils produisent dans un système de santé public…
        L’Amérique change, lentement mais sûrement malgré toutes la propagande et l’imposant contrôle social et normatif local : « the drugs don’t work anymore » comme le dit le chanteur.

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      • Fabrice // 29.10.2019 à 18h30

        Calal Une question quel rapport avec la civilisation ? nos ancêtres du paléolithique étaient aussi entreprenant, savaient s’adapter et resolvaient nombre de problèmes ce n’est pas pour autant que leur civilisation était supérieure, il n’avaient juste pas coupé les ponts avec leur environnement ce qui est déjà pas mal. Ce que vous citez sont des qualités individuelles pas des éléments de civilisation.

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  • Duracuir // 29.10.2019 à 07h17

    Très bon article. C’est mal barré pour une Europe débarrassée de la tutelle US avec la mère Von der Leyen à la tête de la commission. Plus atlantiste tu meurs, plus neocon tu meurs. , Plus russophobe tu meurs, plus belliciste tu meurs.

      +49

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    • Dominique65 // 29.10.2019 à 12h54

      « Très bon article »
      Je n’en suis pas si sûr. Car il s’appuie sur deux présupposés réfutables
      – Les amerloques sont des imbéciles
      – Ils lancent des guerres pour les gagner.
      On peut lire l’histoire autrement, si l’on se rappelle que les élections sont financées, donc conduites, par le complexe militaro-industriel. En gardant cela en tête, ces guerres sont un moyen d’augmenter le profit de cette industrie, et « l’élite », loin d’être imbécile, un instrument parfaitement conscient que plus les guerres durent (c’est à dire tant que l’opinion les estiment recevables), qu’elle soient gagnées ou perdues, plus elles sont profitables à ceux qui l’ont mise aux commandes, et donc à son propre pouvoir.

        +15

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      • Duracuir // 29.10.2019 à 15h46

        Certes mais c’est aussi ce qu’il dit. Et il dit surtout qu’à ce jeu, les USA détruisent tout le capital de sympathie et de crédibilité qui leur reste.

          +12

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    • Alligator427 // 29.10.2019 à 14h15

      « On peut lire l’histoire autrement, »

      A ma connaissance, les Etats-Unis n’ont formellement perdu aucune guerre, dans le sens où son gouvernement n’a jamais signé d’acte de reddition.

      Et quand manifestement le terrain militaire devient hostile, c’est que le terrain a été changé en un champ de ruines pour des décennies (Vietnam, Afghanistan, Irak, Syrie …)

      Personnellement ce qui me gêne le plus dans cet article, c’est le titre :
      • les « Américains » plutôt que les Etatsuniens
      • ils ont – exactement comme les « Européens » – envahit le vocable qui désigne le continent
      • passant sous silence des millions de personnes (exit la Russie, exit les populations au sud du Rio Grande, etc.)

      Enfin, le plus évident, la métonymie (https://fr.wikipedia.org/wiki/M%C3%A9tonymie#Une_partie_pour_le_tout) contenue dans la formule ironique « les Américains sont à l’Ouest » et partout reprise dans le texte. Elle ferait penser que tous les populations des Etats Unis sont homogènes / pensent pareil… alors qu’en fait la constance dénoncée est celle de leurs gouvernants.

      Cela peut apparaître comme un détail. Mais si on y prête attention … les Etats Unis c’est juste 300 millions d’humains, c’est-à-dire une grosse confetti qui s’est arrogée des droits exorbitants, situation que la formule « l’Amérique » ou les « Américains » dissimulent à la perception.

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  • jmdest62 // 29.10.2019 à 08h04

    De deux choses l’une, soit la propagande officielle occidentale éhontée (pour une fois, les « fake news » ne viendraient pas ou plus du Kremlin) nous avait trompés en nous disant que la bataille contre l’EIIL avait été gagnée pour nous enfumer avec de bonnes paroles rassurantes, soit nos éminents stratèges avaient mal analysé la situation sur le terrain en dépit de leurs immenses capacités de renseignement, ce qui ne serait pas très glorieux pour la puissante Amérique.

    De deux choses l’une ……..la troisième est qu’il semble très opportun , en ces temps de préparation d’élections , de ressortir quelques épouvantails pour effrayer l’électeur qui « forcément » ira se réfugier derrière celui qui a ou qui promet , le plus gros canon.
    @+

      +4

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  • Garonne // 29.10.2019 à 08h13

    Bonjour, la stratégie du choc, ou de l’idéologie créatrice, ne vise pas à assurer son hégémonie par l’ordre et la puissance, mais par le désordre, l’anarchie et le chaos au profit de l’oligarchie ou du pouvoir profond. Les riches américains se portent très bien et le conflit permanent fait des heureux partout (pétrolier, vendeurs d’armes, trafics de drogue, gros contrats de reconstruction, etc…).

    Pas de naïveté, please…

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  • zeroudoudou // 29.10.2019 à 08h54

    ne pas confondre les habitants d’une nation avec ses élites… quel que soit le pays, les « élites », dans le sens de « dirigeants », sont à l’ouest, c’est inhérent à tout système pyramidal et peu démocratique… d’où la pertinence des révoltes actuelles et des revendications comme le RIC, les peuples ont parfaitement compris que les dirigeants ne sont pas les plus méritants, ce n’est qu’une classe qui essaye de se protéger et s’auto-reproduire, comme la noblesse avant la chute des monarchies.

      +24

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  • Urko // 29.10.2019 à 08h58

    Oui, les états unis ont enchaîné les approches les plus sommaires et désastreuses ces dernières décennies avec des interventions parfois à la limite de la gaffe, nonobstant la moralité douteuse qui les a motivées. Ce que leur président actuel, aussi foutraque soit il, a plusieurs fois admis avant de prendre la présidence : les guerres américaines ont coûté fort cher, le tout pour des résultats bien incertains, d’après Donald Trump qui note que pendant ce temps là, la Chine se développait sans faire parler la poudre. Toutefois, les états unis avaient auparavant réussi deux coups d’anthologie : avoir inféodé l’Europe et le Japon ; avoir signé le pacte de Quincy. Le premier coup leur confère un atout maître et il ne faudrait pas sous estimer non plus la portée du second. Les états unis ont sacrifié bien des pions pour rien, mais ils conservent les bonnes cases sur l’échiquier. Les lâcheront ils ?

      +4

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    • Kiwixar // 29.10.2019 à 12h42

      « approches les plus sommaires et désastreuses »

      Désastreuses? Ça dépend pour qui. Les ultra-riches liés au complexe militaro-industriel se sont enrichis sans contrôle. Les lois anti-démocratiques (Patriot Act) ont été votées et sont en place. Et un point important peu mentionné : la militarisation à outrance de la police US (blindés etc). Quand les choses tourneront vinaigre en interne (augmentation du prix de l’essence), les Zuniens rapatrieront leurs troupes, qui seront utilisées alors pour la « pacification » interne (état policier, fasciste, féodal).

      Un autre point à suivre, plus important que des milliards de $ : les progrès actuels dans l’augmentation de la longévité humaine (i.e. immortalité). Pour les happy few de la haute caste seulement, bien sûr.

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  • Brigitte // 29.10.2019 à 09h01

    Bien sur ils provoquent les guerres, bien sur ils s’y embourbent, bien sur ils alimentent les tensions, créent des catastrophes humanitaires, des boycotts., des arbitrages brutaux et partiaux….mais ils ont acquis un tel pouvoir précisément grâce à cette domination à marche forcée que la formule d’Oscar Wilde n’est hélas qu’un bon mot spirituel ou un petit mouchoir pour pleurer..
    Domination militaire, économique, financière et culturelle. La totale! La décadence peut durer longtemps avant qu’on voit la fin de l’empire. Je ne crois pas une seconde à une fin brutale à la soviétique, tellement les entités géopolitiques sont différentes.
    Au contraire, je pense que les USA malgré leur supposée décadence, guettée au moindre signe de faiblesse, ont toujours une longueur d’avance sur les innovations. L’informatique, l’IA, les sciences en général grâce à leur main mise sur l’édition scientifique, la pharmacie, l’agro-industrie, et même l’écologie industrielle, secteur d’avenir. Alors que nous (en europe) devrions être à armes égales dans ce domaine, voire même montrer l’exemple, ils nous coupent l’herbe sous les pieds grâce à l’énorme pouvoir de leur langue imposant leur marque de fabrique même quand ils n’y sont pour rien. Trouvez une seule innovation non américaine qui ne soit pas estampillée en anglais!

      +9

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    • Je me marre // 29.10.2019 à 10h31

      « Trouvez une seule innovation non américaine qui ne soit pas estampillée en anglais! »

      Toutes les nouvelles armes russes qui font des armes US des antiquités dangereuses seulement par leur nombre.

      La soumission consiste surtout à l’accepter. Rien n’interdit à quiconque de lancer des produits concurrents à fb, twitter, gg, amazon, etc. et rien n’interdit de boycotter ces produits.

        +23

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      • red2 // 29.10.2019 à 15h16

        Et tout ce qui se fait en Chine, au Japon en Corée, ou en Asie du sud est au sens large: electronique, nanotechnologie, informatique, numérique, énergie… Il y a maintenant déjà un moment que les Usa ne sont plus au centre du jeu. Ben oui, à délocaliser les usines pour détruire sa classe ouvrière, on finit par perdre l’innovation et la RetD qui va avec. Et si on ne réagit pas la recherche plus fondamentale suivra bien vite…

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  • monsipoli // 29.10.2019 à 09h05

    Juste pour rigoler un peu, mais restons modestes il se pourrait que les résultats ne soient pas meilleurs ici…

    https://youtu.be/JiZOM9ih7YI

    (Détail : Je tique sur la généralisation « Les » américains, desquels parlons-nous exactement ? J’en connais personnellement de très respectables…)

      +3

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    • M.Smith // 29.10.2019 à 10h03

      Lol. Effectivement, et on a même pas besoin de descendre dans la rue.
      Macron, énarque, ex ministre des finances, et actuel président de la France, ne sait pas compter :
      – Est-il vrai que vous étiez nul en math ?
      – Non ce n’est pas si vrai !
      – Combien fait 7×8 ?
      – Euh…
      https://m.youtube.com/watch?v=-0I5ldm32xI
      Autres surdoués du petit écran :
      https://m.youtube.com/watch?v=86QZwPaPFts

        +9

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      • monsipoli // 29.10.2019 à 10h32

        Mouarf… 🙂

        Pour les Marseillais, passe encore, c’est sans surprise et assez drôle.

        Mais pour Macron et Migaud mes zygomatiques ne répondent plus, allez savoir pourquoi…

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        • M.Smith // 29.10.2019 à 11h17

          La bonne nouvelle c’est que vous pouvez être nul en math et en arithmétique élémentaire, mentir comme un arracheur de dents, et devenir non seulement arracheur de dents mais aussi ministre, président de la France (ou de la Cour des comptes). La mauvaise nouvelle c’est pour les français.

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          • monsipoli // 29.10.2019 à 11h51

            Vous aurez remarqué que ces types-là défendent la méritocratie, sauf pour eux sans doute…
            S’il ne s’agissait que d’être nul en calcul ce ne serait pas si grave. Leur incompétence est tellement plus large dont la nocivité est en effet dommageable – doux euphémisme – au plus grand nombre, hélas.

              +4

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  • visiteur // 29.10.2019 à 09h08

    M. Berlat oublie un autre désastre : la Somalie.

    En 2006, l’Union des Tribunaux Islamiques (l’équivalent somalien des Talibans) avait pris le contrôle de la Somalie et balayé les chefs tribaux qui détruisaient le pays dans une guerre civile sans fin. Tout cela pour se voir attaqué par l’Ethiopie, puis le Kenya, puis l’Ouganda, cornaqués par les USA et directement soutenus sur le terrain à coups de drones, forces aériennes et commandos.

    Résultats : des mouvements de loin plus extrémistes que les Tribunaux Islamiques ont émergé (p.ex. al Shabab); la Somalie est depuis de nouveau plongée dans une guerre sans fin qui dévaste le pays; le conflit a débordé chez les pays voisins (voir les très nombreux attentats commis par al Shabab au Kenya); il a causé des vagues de réfugiés somaliens (principalement vers le Kenya et, avant l’intervention arabe, le… Yémen); enfin, le désordre a permis à Daesh et al Qaeda de prendre pied en Afrique de l’Est.

    Encore une fois, bien joué ! Curieusement, on ne parle plus du tout de ce grand succès géostratégique en Somalie — on se demande bien pourquoi.

      +18

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  • Je me marre // 29.10.2019 à 10h07

    Quels sont les origines des USA? Des puritains et des gangsters racistes européens – la lie de la société, des misfits – ont envahi un pays dont le seul tort des habitants a été d’avoir été là. Massacres, assassinats et déportations, parcage dans des réserves, bref des génocides. La même mentalité persiste aujourd’hui sur fond de messianisme et de racisme. Ce qui a « permis » le largage de deux bombes atomiques sur des populations civiles. Ce qui « permet » de massacrer indistinctement tout ce qui n’est pas Etatsunien.

    Je décris une mentalité, pas des individus. Mais observons combien de ces individus vont voter pour Tulsi Gabbard, qui n’est ni raciste, ni messianiste. Trump n’est pas messianiste, mais il est raciste, surtout vis-à-vis du serial killer par drones interposés…

    Je décris ce qui est à l’origine de la politique hégémonique des USA.

    PS: si je me marre, c’est pour ne pas désespérer.

      +22

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  • azuki // 29.10.2019 à 15h31

    nan, il a raison, on a envoyé les indésirables de la société, y compris au niveau famillial dans un système bourgeois où l’ainé hérite, le second devient miitaire, le troisième curé, et les autres peuvent se brosser… ou aller faire fortune dans les Amériques, option non facultative si le rejeton a un comportement délinquant ou criminels.

    Il y a eu aussi des immigration pour cause de pauvreté, bref la société s’est débarassé des cas problématiques sous toutes leur forme en leur laissant penser comme aujourd’hui que ce qui appartient a tout le monde n’appartient a personne (la terre, la nature…) et que les habitants locaux n’étaient que des nuisibles au même titre que des rongeurs, qui en revendiquant leur bien commun «portaient atteinte à la propriété». Ça ne pouvait pas donner une société cultivée et pacifique. Les films hollywoodiens à la gloire de la violence des «CowBoys» génocidaire et massacreurs de bisons en sont une illustration cinglante.

      +10

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  • Christian Gedeon // 29.10.2019 à 18h29

    Dès le premier paragraphe monsieur « berlat » est dans le contresens historique et géopolitique. Ces guerres « perdues » ont elles été une défaite au sens géostratégique du terme? Il suffit de voir ce qui se passe aujourd’hui pour être convaincu du contraire. L’exemple frappant est celui du Vietnam devenu le protégé des us contre les menées chinoises. Pour le reste c’est à dire l’arc musulman et arabe la politique (sic!) américaine mais pas que y a installé un tel bordel que le danger, pour les us, n’est pas pour demain ni après demain. Par contre pour l’Europe(resic) pusillanime et émasculée le danger est la et bien la. Je le dis haut et fort,si le budget militaire n’est pas multiplié par trois ,adieu veaux vaches et surtout cochons. Si vis pace para bellum. Comme hier,depuis des millénaires. Sinon allez à la case Houellebecq.

      +2

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    • daniel // 30.10.2019 à 18h04

      En effet. Les USA ne sont pas à l’ouest mais en plein dedans, tous objectifs atteints au Moyen-Orient.
      Les buts stratégiques ne sont pas une amélioration d’une situation désagréable selon la perception US.
      Ils sont d’affaiblir politiquement, détruire la cohésion nationale, saper à long terme la crédibilité du pays attaqué, le fragmenter et rendre impossible son redressement.
      En français: « Foutre le bordel et le nier ».
      Il va de soi qu’un tel objectif est en plein accord avec les « besoins » des industriels de l’armement.

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  • Xelab // 30.10.2019 à 20h08

    Juste un détail, sans vraiment trop d’importance mais la citation de Wilde ne semble pas être de lui (et on ne sait pas de qui c’est) : https://www.mediapart.fr/journal/culture-idees/310719/einstein-churchill-clemenceau-ou-aucun-dentre-eux

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