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24.mai.201824.5.2018 // Les Crises

Corée: le phénomène Kim Jong Un, par Graham E. Fuller

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Source : Graham E. Fuller, 03-05-2018

Je suis peut-être naïf, mais j’ai le sentiment que quelque chose de profond est peut-être en cours avec la récente et importante vague d’activités diplomatiques entourant le dirigeant, autrefois reclus, Kim Jong Un ; cela pourrait représenter un tournant dans la géopolitique de l’Asie de l’Est.

En Occident, on nous présente depuis longtemps des images de Kim qui suggèrent un leader immature, excentrique, voire bizarre, déconnecté des réalités du monde. En fait, bon nombre de ses déclarations au cours des dernières années ont été formulées dans le langage idéologique désuet d’un régime communiste isolé. Kim a également été grandiloquent et extrême dans ses discours – parfois égalé par une rhétorique américaine enflammée. Mais les actions de Kim au niveau diplomatique depuis les Jeux Olympiques sud-coréens de janvier ont été impressionnantes, tant dans la conception que dans l’exécution adroite. Il a démontré des capacités et un niveau d’engagement personnel et public international jamais vu auparavant chez un dirigeant nord-coréen. Il a l’air de s’en délecter.

Il y a d’abord eu l’offensive de charme de Kim par l’envoi de sa sœur aux Jeux olympiques d’hiver sud-coréens, offrant un contraste frappant avec l’apparition publique du renfrogné et peu gracieux vice-président Pence. Kim a ensuite exprimé sa volonté de rencontrer le président sud-coréen Moon Jae-in, suivi d’un voyage surprise à Pékin pour rencontrer publiquement le président chinois Xi Jinping. A Pékin, Kim a reçu un traitement de haut niveau marquant l’aplanissement considérable des relations jusqu’alors froides avec Pékin, dont le dirigeant avait déjà suivi les sanctions de l’ONU contre la Corée du Nord. Et finalement est venu le sommet très chorégraphié et spectaculaire d’avril entre les présidents Kim et Moon, au cours duquel le langage corporel et les images semblaient d’une nouveauté saisissante. Il ne fait aucun doute que leurs nombreuses réunions au fil des jours ont été soigneusement scénarisées, mais cela a quand même laissé une forte impression de quelque chose de nouveau et de plus spontané.

De nombreux spécialistes chevronnés de la Corée aux États-Unis nous avertissent que nous avons déjà vu tout cela de la part de dirigeants nord-coréens antérieurs, mais que Pyongyang a ensuite renié ses engagements et que les négociations se sont révélées n’être rien de plus qu’une imposture. Cela est vrai, bien que la responsabilité de ces échecs diplomatiques n’incombe pas uniquement à la Corée du Nord. Et un échec du sommet Trump-Kim ne peut certainement pas être exclu ; en effet, la réunion peut être sabordée à l’avance si les deux parties sont trop obstinées ou estiment qu’elles ont trop à perdre.

La série des démarches diplomatiques se déroulant actuellement sont beaucoup plus nombreuses, rapides et publiquement chorégraphiées que ce que nous avons vu auparavant et impliquent un progrès symbolique, même si les résultats finaux concrets n’arriveront que plus tard, s’il y en a. Kim Jong Un semble adopter une nouvelle stratégie pour renverser le jeu. Il se peut qu’il en soit simplement venu à reconnaître la réalité brutale, à savoir que la Corée du Nord se trouve dans une situation désavantageuse sur le plan international et sous des pressions économiques et militaires dévastatrices. Sa stratégie élaborée au cours de l’année écoulée semble fondée sur la démonstration que la Corée du Nord est une puissance nucléaire militaire crédible et sans peur, qui a atteint ses objectifs militaires et qui se tourne désormais vers la diplomatie fondée sur ce qu’il croit être sa nouvelle force de négociation – que cela plaise ou non aux États-Unis.

Kim pourrait-il être prêt à négocier ses capacités nucléaires en échange de la croissance économique de son pays et de son retour dans le monde ? Cette stratégie ne manque pas de logique. Nous voyons ici, sur la scène coréenne, quelque chose qui rappelle le style et l’art théâtral du président Mikhaïl Gorbatchev et ses nouvelles avancées frappantes, en actes et en style au cours des dernières années de déclin de l’URSS avant son effondrement en 1991. Gorbatchev fut le premier dirigeant soviétique relativement jeune et souple qui perçut l’avenir de l’URSS de plus en plus sans perspective et qui était déterminé à réformer l’ensemble du système intérieur ainsi que les relations de la Russie avec l’Occident. La plupart des experts américains sur l’URSS croyaient à l’époque que la politique de Gorbatchev n’était rien de plus qu’un vieux style de gouvernance soviétique réchauffé ; peu croyaient qu’il puissent, et encore moins veuille changer radicalement le système soviétique. Pourtant, sa rupture dramatique personnelle avec l’ancien style de gouvernement et la rhétorique soviétique présageait clairement une nouvelle vision révolutionnaire.

Pour Kim, ce qui donne à réfléchir, c’est bien sûr que les réformes massives de Gorbatchev et l’ouverture du système ont également fait tomber l’Union soviétique en quelques années à peine. Et, peu importe quel genre d’homme est Kim, il y a presque certainement peu de chances qu’il démantèle du jour au lendemain le système communiste le plus rigide et le plus isolé du monde ; le pouvoir et le bien-être futurs de sa propre famille sont en jeu.

En outre, l’ouverture de l’économie nord-coréenne doit inévitablement s’accompagner de pressions en faveur d’un changement politique et social plus large, tout comme la Chine l’a fait lors de sa transition, lorsqu’elle s’est éloignée de la règle idéologique erratique de l’autocrate Mao Zedong au profit d’un Pékin plus collégial, plus souple et différent et méconnaissable aujourd’hui. Mais nous ne pouvons pas voir dans la tête de Kim : que souhaite-t-il qu’on retienne de lui dans l’histoire en tant que dirigeant de la Corée du Nord et de son peuple ?

Les sceptiques américains ignorent les pourparlers et le climat ambiant et appellent à des résultats concrets dès maintenant : des signes clairs du démantèlement total immédiat de l’arsenal nucléaire nord-coréen. Un tel événement n’interviendrait bien sûr qu’au terme de longues négociations, même si Kim a l’intention de le faire, même tout de suite. Mais en fin de compte, serait-il vraiment prêt à renoncer à ce qu’il appelle sa « précieuse épée (nucléaire) » pour laquelle il a tant sacrifié ? Son épée l’a probablement protégé de ce qui, autrement, aurait pu être une action rapide des États-Unis pour « l’éliminer ».

Mais il ne s’agit pas seulement d’une problématique pour Pyongyang. Tout aussi problématique pour Washington : accepterait-il lui-même un jour de retirer ses propres forces du Sud et d’accepter la dénucléarisation – voire l’unification éventuelle – des deux Corées ?

Malgré la complexité de la situation, il y a lieu d’être légèrement optimiste quant à la direction que pourrait prendre ce pas de deux diplomatique. En toutes circonstances, il s’agira d’une longue danse lente qui se poursuivra probablement sur de nombreuses années à venir. Et beaucoup de choses peuvent mal tourner dans le processus. En choisissant comme interlocuteur le président Trump, Kim fait peut-être face à la carte la plus folle de toutes. Une telle rencontre entre les deux hommes semblait autrefois inconcevable, plutôt comme un sketch de Saturday Night Live. Et Trump est sans doute plus imprévisible que Kim, dont les actions récentes démontrent une certaine logique en progrès.

D’un autre côté, Trump pourrait y voir une énorme opportunité de marquer l’histoire avec une nouvelle ouverture dans la péninsule coréenne, si dangereusement bloquée sur la confrontation depuis si longtemps. A ce jour, même Trump s’est investi davantage dans le processus et les plans préliminaires du sommet ont jusqu’à présent survécu à l’examen minutieux préalable de Mike Pompeo lors de ses discussions à Pyongyang.

Et enfin, nous avons la question des « contrôleurs » de Trump. Les néoconservateurs et les interventionnistes libéraux à Washington sont profondément mal à l’aise à l’idée que des « acteurs irresponsables » pourraient permettre une sorte de détente dans la péninsule coréenne qui conduirait inévitablement à un éventuel retrait militaire (et nucléaire) des forces américaines de la Corée du Sud et diminuerait encore davantage le rôle stratégique des États-Unis en Asie du Nord-Est. Un tel événement représenterait en effet un net recul des espoirs américains de perpétuer leur domination traditionnelle sur la géopolitique de l’Asie de l’Est. (Pourtant, de tels espoirs semblent de plus en plus irréalistes.)

La Chine développerait probablement une plus grande influence dans les Corées que jamais auparavant, au moins sur le plan économique. Mais une Corée en voie d’unification représenterait aussi une Corée plus puissante et plus indépendante pour Pékin. Néanmoins, Pékin accordera la priorité absolue à presque tous les accords qui facilitent le retrait des forces militaires américaines et de ses bases aux portes de la Chine. La Russie, également voisine de la Corée et acteur diplomatique de longue date dans les affaires coréennes, cherchera à faire reculer fortement la présence militaire américaine en Asie du Nord-Est. Et, selon la nature de tout règlement, il semble que la plupart des jeunes Coréens du Sud pourraient favoriser un tel rapprochement progressif Nord-Sud. De toutes les puissances régionales, c’est probablement le Japon qui sera le moins enthousiaste, du moins sous son actuel premier ministre très faucon Shinzo Abe (peut-être maintenant affaibli et déphasé dans ce jeu coréen).

Si le sommet Trump-Kim réussit – et aucun des deux dirigeants ne semble vouloir qu’il n’échoue – les résultats immédiats sont loin d’être clairs. Très probablement, ils seront fort théâtraux, les personnalités apportant une fin officielle à la guerre de Corée et proposant des feuilles de route pour la poursuite des négociations. Mais le simple fait d’ouvrir les portes d’un dialogue permanent, de nouveaux éléments de bonne volonté, des mesures de confiance mineures et une feuille de route progressive pour les négociations futures, en particulier entre les deux Corées – tout cela représente une innovation régionale majeure. Même les vieux paradigmes de la guerre froide et les hostilités gelées ne peuvent pas être entretenus éternellement.

Il serait très regrettable que les élites de Washington se trouvent espérer aujourd’hui que toute cette manœuvre coréenne échouera. Pourtant, certains veulent priver Trump de tout prestige possible dans cet exercice, tandis que d’autres refusent de voir la position américaine en Asie du Nord-Est affaiblie par une paix qui exige que les États-Unis réduisent leur présence militaire stratégique et leurs bases.

Si les deux Corées sont prêtes à avancer sur la voie d’une unification progressive acceptable par les acteurs régionaux, les États-Unis devraient-ils bloquer leur processus ?

Graham E. Fuller est un ancien haut fonctionnaire de la CIA, auteur de nombreux livres sur le monde musulman ; son premier roman est Breaking Faith : A novel of espionage and an American’s crisis of conscience in Pakistan. Son dernier roman est BEAR, un roman sur la forêt pluviale du Grand Ours et de l’éco-terrorisme. (Amazon, Kindle) grahamefuller.com

Source : Graham E. Fuller, 03-05-2018

Traduit par les lecteurs du site www.les-crises.fr. Traduction librement reproductible en intégralité, en citant la source.

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Commentaire recommandé

eric // 24.05.2018 à 08h15

Je suis allé récemment en Corée du Nord. Je peux vous assurer que les coréens ne lacheront rien si les US n’envisage pas un départ total de la péninsule, et un engagement international a ne JAMAIS revenir militairement en Corée. Ca c’est pour la partie « dénucléarisation ». Par contre, ils accepteront je pense d’arreter le développement de leur programme, et de s’en tenir a leur arsenal actuel en echange de la levée de certaine sanctions, le départ des militaires de la DMZ, et l’ouverture du Marché (notamment des capitaux)
Garder en tete que la Corée du Nord abrite probablement les plus grandes reserves de terres rares du monde, donc gros potentiel d’exportation.
Enfin, il faut arreter d’utiliser le terme « communiste » qui est incorrect. L’idéologie coréenne, le Juche, est un socialisme intégral, grosse nuance. Il est par ailleurs militaire etant donné que le pays est né dans la guerre, par la guerre, et que celle ci continue a faire rage (notamment économiquement)

19 réactions et commentaires

  • DUGUESCLIN // 24.05.2018 à 06h33

    Tout est question d’équilibre.
    Le premier équilibre devrait être entre l’Occident et l’Orient. Puis entre l’Asie, l’Europe et l’Amérique et enfin l’Afrique. Un bon équilibre permettrait une véritable ouverture à des échanges profitables à tous dans le respect de ce que chacun représente, sans esprit de domination.
    Si les européistes avaient vraiment voulu une Europe puissante ils n’auraient pas suivi la vision du monde impérialiste anglo-américaine qui ne comprend que les rapports de force, de soumission, de domination et de possession.
    Au lieu de choisir l’Europe, les européistes ont choisi le camp de la division, accepté une Europe coupée en deux, une Asie sous la menace, et une Amérique latine maintenue dans la pauvreté.
    Si l’Europe était vraiment l’Europe, l’Amérique n’aurait pas eu d’autre choix que celui de la rejoindre plutôt que vouloir la soumettre à son profit.
    L’Amérique ne représente pas l’occident, mais l’impérialisme anglo-américain au détriment du vrai monde occidental.
    Pourtant Trump avait annoncé vouloir cesser cette politique d’ingérence partout dans le monde, pour s’intéresser à son pays et aux intérêts de son peuple.
    Il semble, néanmoins, qu’un nouvel équilibre puisse émerger. La Corée pourrait en être un exemple.
    Sur notre continent, un rapprochement avec la Russie pour une vraie Europe pourrait se dessiner.
    L’ouverture au monde n’est pas la « mondialisation » mais le respect et l’équilibre, est-ouest, nord-sud, si personne n’entend se rendre maître de la planète, les échanges fructueux deviennent possibles, et plus profitables à toute l’humanité plutôt que la guerre perpétuelle.
    La Russie européenne et la Chine asiatique semblent avoir choisi cette voie et que Trump (peut-être) voudrait bien partagée, mais que le pouvoir néo-con semble vouloir lui interdire.

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  • eric // 24.05.2018 à 08h15

    Je suis allé récemment en Corée du Nord. Je peux vous assurer que les coréens ne lacheront rien si les US n’envisage pas un départ total de la péninsule, et un engagement international a ne JAMAIS revenir militairement en Corée. Ca c’est pour la partie « dénucléarisation ». Par contre, ils accepteront je pense d’arreter le développement de leur programme, et de s’en tenir a leur arsenal actuel en echange de la levée de certaine sanctions, le départ des militaires de la DMZ, et l’ouverture du Marché (notamment des capitaux)
    Garder en tete que la Corée du Nord abrite probablement les plus grandes reserves de terres rares du monde, donc gros potentiel d’exportation.
    Enfin, il faut arreter d’utiliser le terme « communiste » qui est incorrect. L’idéologie coréenne, le Juche, est un socialisme intégral, grosse nuance. Il est par ailleurs militaire etant donné que le pays est né dans la guerre, par la guerre, et que celle ci continue a faire rage (notamment économiquement)

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    • Kiwixar // 24.05.2018 à 10h16

      Ils peuvent continuer à developper leur arsenal (enrichissement, nombre d’ogives) tout en paraissant arrêter de développer leur programme (pas de nouveaux essais, perceptibles hors de Corée) et en refusant toute inspection. Compte tenu de leurs lanceurs existants, ils ont déjà une dissuasion contre une attaque des US, puisqu’ils peuvent rétorquer sur le territoire des US même. Les Zuniens peuvent menacer la bave aux lèvres, mais c’est tout.

      La pression est sur l’opinion publique sud-coréenne : préfèrent-ils une péninsule dénuclearisée et sans troupes US, ou bien le statu quo qui peut basculer à tout moment, compte tenu des fous en présence (à Washington DC « la folle », comme dit Ph. Grasset).

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    • Ploupy // 24.05.2018 à 12h42

      Je ne comprends pas non plus pourquoi désigne t’on encore ce régime de “communiste” qui tiens bien plus d’un royaume (dynastie kim) fasciste (au sens italien donc socialisant) éclairé (au sens xixeme siecle) qu’à autre chose.

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    • Luc // 24.05.2018 à 16h34

      Bien sur qu’il ne lâcheront rien !
      Kim Jong Un n’a jamais dit qu’il démantèlerait son arsenal nucléaire, il a juste dit qu’il arrêterait de le développer, puisqu’il a maintenant ce qu’il faut pour se défendre contre les US. Ce n’est pas du tout la même chose (du coup, l’auteur de l’article se trompe et devrait relire avec plus d’attention les déclarations Nord-Coréennes).

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  • Kiwixar // 24.05.2018 à 08h25

    Il y a un aspect important que je n’ai pas lu par ailleurs : la Chine aurait intérêt à une ouverture de la Corée du Nord qui pourrait alors servir d’atelier pour ses entreprises. La Chine est en effet confrontée à un problème de coût de main d’oeuvre (il faut souvent augmenter de 10% les salaires chaque année sinon les employés s’en vont) et nombre d’entreprises sont obligées de délocaliser dans les pays alentours.

    Mais il est sûr qu’autant pour la Chine que pour la Corée du Nord, il faut que les troupes US quittent la Corée du Sud pour qu’un changement soit intéressant. Yankees go home, ça nous fera des vacances.

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  • larousse // 24.05.2018 à 10h56

    « le pouvoir et le bien-être futurs de sa propre famille sont en jeu. » bout de phrase qui en dit long sur le mode de raisonnement d’un libéral américain. Gorbatchev vit très bien à l’abri aujourd’hui en laissant tomber le communisme. Kim pourrait bien en faire de même. donc s’il ne cède pas c’est qu’il y a d’autres raisons ou c’est un idiot selon un libéral américain.

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  • Louis Robert // 24.05.2018 à 14h28

    1. Je déplore que l’Empire soit si méprisant, si hostile, si brutal devant cette plus récente perspective de paix en Corée.

    2. Je soutiens une paix juste et durable en Corée.

    3. Une paix juste et durable n’est pas la capitulation grotesque exigée par l’ « Empire des illusions » (Chris Hedges).

    4.. La Corée ne capitulera pas davantage que la Chine et la Russie, à ses frontières.

    5. Une paix juste et durable n’existera en Corée, je le crains, qu’à la faveur de l’effondrement en cours, et qui s’accélère, de l’Empire.

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    • Louis Robert // 24.05.2018 à 17h11

      ADDENDUM:

      Tel que prévu, c’est maintenant officiel, la rencontre de Singapour n’aura pas lieu… L’Empire craint la paix par dessus tout.

        +11

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  • Sandrine // 24.05.2018 à 15h30

    Tiens tiens, un pestiféré qui redevient fréquentable… Lui qu’on disait fou à lier s’avère finalement « très rationnel »
    Ennemi un jour, partenaire le lendemain…Orwel doit se retourner dans sa tombe

      +3

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    • Faut se mettre au courant // 25.05.2018 à 02h27

      En tout cas, il a fait ce qu’il a voulu, comme il l’a voulu, et en face il n’y a eu que des proclamations hystériques.

      Il n’est donc pas si fou que ça, loin de là ; il a gagné, face à la première puissance mondiale, avec son petit pays.

        +3

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  • Owen // 24.05.2018 à 16h45

    Eh bien, pour l’instant, la Corée du Nord a détruit le site d’essais nucléaires de Punggye-ri, à coups d’explosifs, selon les journalistes étrangers invités.
    Et Trump a envoyé une lettre d’annulation de la rencontre prévue avec Kim à Singapour.

      +5

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  • Arcousan09 // 24.05.2018 à 19h17

    « En Occident, on nous présente depuis longtemps des images de Kim qui suggèrent un leader immature, excentrique, voire bizarre, déconnecté des réalités du monde. »
    Mais c’est le portrait de Trump !!!!

      +4

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    • Faut se mettre au courant // 25.05.2018 à 02h24

      (celle de Kim Jong Un, bien sûr)

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  • Spartel // 24.05.2018 à 21h04

    M.Fuller fait une analyse intelligente, oubliant semble-t-il le passé proche. Jamais les N.coréens n’abandonneront l’arme nucléaire. Dans un contexte aussi incertain, tout pays sait que le moment n’est pas à des modifications d’alliances mais au contraire au maintien des alliances passées.

      +1

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  • Olivier MONTULET // 24.05.2018 à 21h56

    Les évènement continu depuis son existence montrent que les états-unis, sous quelque gouvernement que ce soit, ne connaissent que la diplomatie de la guerre la plus aveugle, la plus violente, la plus brutale.

      +6

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  • Olivier Jacquemard // 25.05.2018 à 08h38

    Selon une exposition sur les amérindiens i y’a quelques années, ils ont signé 464 traités avec les États Unis et aucun n’a été respecté.
    Les USA ont souvent provoqué des guerres de conquêtes par des attaques sous faux drapeaux : cuba à la fin du 19ième siècle, le Vietnam dans les années 60, l’Irak, etc.
    C’est un pays qui ne comprend que la force brute et qui se sentant en déclin et étant dirigé par des orgueilleux coupés des réalités (cf. Empire Romain au 4ième siècle) va peut être se lancer dans une guerre avant que sa suprématie disparaisse.
    L’annonce des nouvelles armes de la Russie et aussi de la Chine semble avoir accéléré le mouvement.

      +1

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  • Faut se mettre au courant // 25.05.2018 à 13h45

    Trump a écrit une « belle lettre » hier à Kim Jong Un, assez désopilante

    Chercher « La belle lettre de la semaine » 🙂

    (Je ne mets pas le lien direct, car il semblerait qu’il y ait des soucis avec les liens, pas forcément acceptés par le site, avec commentaire du coup pas publié ; mais la recherche est facile (avec les guillemets inclus).

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  • RGT // 26.05.2018 à 09h22

    Depuis 1953 la Corée du nord est « l’idiot utile » des USA qui s’en servent d’excuse pour maintenir leur présence militaire et contrôler ainsi toute la zone autour de la péninsule de Corée.

    Croyez-vous sincèrement que les stratèges US laisseront partir aussi facilement un tel avantage sans procéder à toutes les manœuvres crapuleuses dont ils ont le secret ?

    S’ils ont pris la décision de figer dans le marbre le statut de séparation de la Corée en deux états (un « bien » et un « satanique ») c’est bien pour pouvoir s’implanter dans la zone jusqu’à la fin des temps afin de « protéger » les « Gentils » de « l’ogre communiste ».

    En stigmatisant ce régime à outrance mais en se gardant bien de toute action réelle visant à le faire disparaître ils ont acquis la certitude de « perdre » un peu d’influence sur un territoire ayant peu d’intérêt mais par contre ils gagnent beaucoup en ayant la mainmise absolue sur toute la région ce qui leur permet de contrôler les « pays amis et gentils » et de pouvoir endiguer les « méchants » qui, le « couteau entre les dents » souhaitent « asservir » les « gentils » afin de leur « imposer une dictature communiste »…

    À mon avis, la détente n’est pas prête de survenir car elle est totalement contraire aux intérêts US dans la région.
    Si la « menace » nord-coréenne disparaît, quelle excuse auront-ils pour continuer à rester avec tout leur arsenal nucléaire dans une zone pacifiée?

    Les coréens du nord souhaitent sans doute la détente (ce qui serait normal, ce serait plus profitable) mais les « stratèges » US ne permettront jamais, tant qu’ils en auront le pouvoir, que cette « horreur » signifiant la fin de leur hégémon survienne dans cette zone critique de contrôle.

    Surtout depuis que les relations se sont « refroidies » entre les Philippines et les USA, le président Duterte préférant une coopération avec la Chine.
    Quel camouflet !!!

    Sans parler des japonais dont la population supporte de moins en moins la « protection » des troupes US qui occupent le pays depuis 73 ans.
    Après avoir été le seul pays à avoir utilisé des « bombinettes » contre des populations civiles… Juste pour « rigoler un bon coup et voit comment ça fait »…

    Il reste encore Formose (Taïwan), mais pour combien de temps encore ?
    Là aussi ça change rapidement et le climat se réchauffe entre les deux Chines qui sont déjà très liées économiquement.

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