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16.mars.201516.3.2015 // Les Crises

L’isolement de la Russie 2/5 : Forces de l’économie russe face aux sanctions, par Nicolas

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Ceci est la deuxième partie d’une série sur l’isolement de la Russie. La première partie est : L’isolement de la Russie 1/4 : l’effondrement de 1991. Je vous propos ici de faire un tour de l’économie russe, et en particulier de voir comment cette économie fait face à la guerre économique lancée par Washington. Cette partie étant plus longue que prévu, je l’ai coupée en deux (cette série est donc une tétralogie en 5 parties), et je commence avec des considérations générales sur l’économie russe puis un tour de ses principales forces.

L’auteur : je suis un citoyen franco-américain, polyglotte, traducteur et consultant. Vous pouvez me contacter, surtout si vous voulez une traduction ou de l’aide pour exporter. La Russie n’est pas encore complètement fermée, loin de là.

À en croire la rhétorique américaine, toute la Russie est un immense pays de Shadoks occupés à pomper du pétrole. Obama a affirmé : « La Russie ne produit rien » [1]. Donc je n’ai qu’à vérifier cette affirmation : soit cet article sera terminé après une vérification très simple, soit Obama est un menteur et j’en aurais pour des pages et des pages pour vous faire le tour d’une économie diversifiée. Vérifions, en utilisant les chiffres de l’emploi fournis chaque année par GKS (l’INSEE russe)

élément de comparaison 1991 1998 2003 2008 2013 Notes
Taux de chômage (%) 13,5 8,4 6,4 5,7
Chômage déclaré (%) 2,9 2,3 2,0 1,2
Emplois (milliers) 73848 63683 65979 68474 67901
dont, par secteur d’activité (en milliers) :
agriculture, chasse, industrie forestière 9101 7796 6675 6364
pêche 140 116 142 139
Extraction de matières premières 1167 1112 1044 1075 1,6% des emplois en 2013… soit environ 1,4% des personnes employés qui se consacrent à l’extraction de pétrole et de gaz.
Industrie manufacturière 11946 11932 11191 10065 Production doublée depuis 1998→ efficacité largement améliorée
Production et distribution d’eau, gaz et électricité 1824 1890 1884 1936
Construction 4439 4555 5474 5712 +1,3M → traduit la création de nouvelles infrastructures
Commerce ; réparation de véhicules et d’objets à utilisation personnelle 8447 10462 12020 12408
hôtels et restaurants 957 1150 1274 1267 Développement du tourisme
Transport et communication 4954 5205 5451 5420
Activité financière 645 771 1132 1309 +103%… Bien plus que l’extraction de pétrole
Opérations sur l’immobilier : location et services 4587 4859 5146 5815
Administration de l’État, sécurité militaire, sécurité sociale 2938 3266 3727 3711
éducation 6033 6092 5980 5570 Le nombre d’écoles a diminués pour réduire les coûts – comparaison : L’É.N. française emploie environ 1,1 M de personnes
Santé et services sociaux 4378 4469 4666 4523
Services communaux, sociaux et à la personne 2116 2295 2621 2520
Investissements (milliards de roubles) 2186,4 8781,6 13255,5 Les chiffres de 1998 ne sont pas comparables du fait de la dévaluation
dont, par origine (en milliards de roubles) :
russes 1837,8 7359,0 11761,1
russes privés 900,8 4490,6 7942,4
étrangers 89,6 655,7 757,4 Record de 1142,9 milliards en 2012
mixtes russes + étrangers 258,9 767,0 737,0 Record de 800,0 en 2012

 

[EDIT : Figurait ici une image modifiée des Shadocks, que nous pensions libres de droits. Ce n’est pas le cas. Nous l’avons donc supprimée et présentons nos excuses aux ayants-droits, Aaaproduction]

On a donc 1,6% des personnes employés travaillent dans l’extraction de pétrole, charbon, fer, or, diamant etc. Soit environ 1,4% dans l’extraction de pétrole et de gaz. La part de l’extraction des ressources naturelles dans le PIB est de 9,3% en 2013. C’est moins que l’immobilier, moins que l’industrie manufacturière et presque 2 fois moins que le commerce. Certes, grâce à l’augmentation du cours du pétrole c’est plus qu’en 2002 (5,9%) mais on reste très loin de l’économie basée sur l’extraction de pétrole qu’on nous présente régulièrement. Le chiffre d’affaire réalisé par l’extraction de ressources naturelles est 6,8 fois inférieur au chiffre d’affaire de l’industrie manufacturière. Le tableau ci-dessous laisse donc clairement entrevoir une économie diversifiée, soutenue par une industrie manufacturière en plein développement. La vision simpliste d’une économie qui ne repose que sur l’extraction du pétrole et « ne produit rien » est donc grotesque. Il va donc falloir que j’aille chercher un peu plus d’infos pour en tracer le portrait.

Structure des exportations russes en 2012 par produits

Structure des exportations russes en 2012 par produits (MIT)

Certes, la structure des exportations russes montre que les matières premières énergétiques ont une part importante dans l’économie russe. La part du pétrole brut, gaz et charbon s’élève en 2012 à 51,2% du total (à comparer aux 78,8% de l’Arabie Saoudite). Notons que le pétrole raffiné est le premier produit d’exportation des Pays-Bas ou de Singapour, pas un produit caractéristique d’une économie arriérée. Notons surtout que la structure des exportations n’est que la partie émergée de l’économie, l’essentiel de ce qui est produit en Russie est consommé en Russie, qui est un grand marché. L’exportation de pétrole est évidemment un apport important de devises pour le gouvernement russe, nous verrons ici que cet apport a permis d’investir massivement dans la modernisation de l’économie du pays.

Il serait impossible de parler de tous les grands projets qui sont lancés en Russie, depuis le début de l’année 2014, ou actuellement en cours [2]. Depuis 2011 il y a en effet environ un nouveau site de production industrielle par jour ouvré. Je ne donne qu’un aperçu de quelques secteurs d’activité important, en me concentrant sur l’activité industrielle. C’est après tout l’activité industrielle d’un pays qui fait son succès économique, ce que nos chers leaders ont oublié lorsqu’ils ont favorisé la désindustrialisation de la France, avec apparemment l’idée que la France est tellement développé qu’elle n’a besoin que d’emplois du secteur tertiaire [3].

Aux États-Unis, le développement de l’industrie se fait largement sur le modèle investissements publics – bénéfices privés. Par exemple, les entreprises informatiques qui se sont développées dans les années 50 à 70 profitaient très largement des achats de l’armée américaine qui achetait tous les ordinateurs disponibles, ce qui a permis à un grand nombre d’entrepreneurs privés de faire fortune [4]. La situation est la même dans l’aéronautique, le domaine spatial, la construction navale, les entreprises de défense, etc : Les achats massifs de l’armée américaine, avec l’argent des contribuables, permettent avant tout l’enrichissement d’entrepreneurs privés. Le modèle économique choisi par la Russie est différent. Les entreprises qui bénéficient le plus largement des commandes de l’État, que ce soit dans le domaine de l’armement, du gaz, du pétrole, sont des entreprises publiques, avec l’objectif d’obtenir des bénéfices publics grâce à des investissements publics. C’est ce que certains médias américains appellent le communisme, mais que l’on peut aussi appeler du pragmatisme guidé par l’intérêt national. Certains secteurs sont essentiellement privés, comme le secteur automobile. En effet l’État russe n’a plus que des parts minoritaires dans AvtoVaz (connu à l’export comme Lada) qui est contrôlée par Renault-Nissan. En revanche, pour ce qui est des domaines jugés stratégiques, des champions nationaux ont été créé, comme à l’époque où la France avait des ambitions industrielles et avait créé Areva (alors Framatome), Airbus, et Ariane.

Suite aux sanctions, le gouvernement a décidé de lancer une grande politique de remplacement des importations : dans les domaines de la défense, de la médecine, de l’infrastructure et de l’industrie, le président russe souhaite que la Russie devienne « technologiquement indépendante« , ce qui est très loin d’être le cas aujourd’hui. dans tous les secteurs, Le gouvernement pousse les industries russes à moins dépendre des équipements et matériaux étrangers, en particulier venant de pays hostiles, et a fixé des objectifs en ce sens, secteur par secteur.

Comme nous l’avons vu dans la première partie de l’article, l’économie russe avait été ravagée par l’effondrement de 1991, et a atteint le fond en 1998 avec le défaut partiel sur la dette. Elle s’est depuis reconstruite progressivement, secteur par secteur. De même qu’on ne commence à construire une maison par le toit, l’industrie russe se reconstruit dans l’ordre logique, et reste comparativement faible dans des certains secteurs industriels les plus modernes. Cette modernisation est loin d’être achevée, et sa poursuite est actuellement compliquée par le contexte de la guerre économique voulue par l’Empire du Bien. L’économie russe a subi, après la chute de l’URSS, de nombreuses privatisations très largement critiquées, dont je donnerai ici 2 exemples qui permettront d’avoir un aperçu du problème. Ces privatisations ont laissé de très mauvais souvenirs parmi la population, ce qui explique que le sujet de privatisations ultérieur est évoqué avec beaucoup de prudence. Cependant le gouvernement russe a une approche pragmatique et non idéologique (l’article 13.2 de la Constitution interdit au gouvernement toute idéologie, telle que communisme ou libéralisme) du sujet, et comprend l’importance des investissements privés pour renforcer l’économie russe. Des privatisations importantes sont donc en cours. En 2013, il était prévu que les privatisations rapporteraient 1700 milliards de roubles de 2014 à 2016. La privatisation de certaines entreprises jugées d’intérêt stratégique est exclues. Cela concerne évidemment les entreprises d’armement.

Pour tout le tour d’horizon de l’économie russe qui suit, l’astérisque suivant le nom d’une entreprise (exemple : « Gazprom* ») indique que cette entreprise a été frappée de sanctions européenne, américaine et / ou japonaise. Essentiellement, cela prive ces entreprises de possibilité de trouver des financement sur les places de marché de l’Empire du Bien.

1. Secteur énergétique

Oléoducs, stations de pompage et raffineries de Russie

Carte des oléoducs, stations de pompage et raffineries de Russie

Comme on nous l’a assez dit, le secteur pétrolier et gazier est un élément très important de l’économie russe, et ses entreprises appartiennent en grande partie à l’État. Cependant, le président russe a de nouveau exprimé en octobre 2014 que le gouvernement russe vendra des parts dans de grandes entreprises productrices d’énergie, en rappelant l’importance des investissements privés pour l’économie russe. Actuellement les champions nationaux du secteur sont :

Le groupe Gazprom* emploie environ 431 000 personnes en tout. Gazprom est le leader mondial du secteur gazier, et possède une filiale spécialisée dans le pétrole (Gazprom Neft), ainsi qu’une banque. Le gouvernement russe en possède 50% plus une action. L’État touche en outre 30% du prix du gaz exporté en droits de douane. Gazprom a évidemment été frappé par les sanctions occidentales (d’abord via sa filiale Gazprombank, puis une deuxième vague de sanctions a attaqué Gazpromneft et Gazprom elle-même).

Rosneft* : 170 000 employés (en 2012), ~100 milliards d’euros de CA en 2013, appartient à 69,5% à l’État russe, mais cette part pourrait diminuer dès 2015 à 50% + 1 action. BP en possède 19,75%. En 2013 Rosneft a investi 148,5 milliards de roubles en innovations, dont 23,2 milliard de roubles en R&D. En dehors de l’extraction, Rosneft* possède 7 raffineries.

Transneft* : 84 000 employés. 70 000 km de tuyaux, 500 stations de pompage. C’est la plus grande compagnie d’oléoducs au monde. La part de l’État dans cette entreprise doit descendre à 75% + 1 action.

Les sanctions contre ces 3 géants du secteur posent de réels problèmes. D’une part ces mesures de guerre économique limitent les possibilités de financer les projet que Gazprom, Rosneft et Transneft doivent développer, ce qui n’est pas une mince affaire puisqu’il doivent trouver des milliards de dollars. D’autre part ils importent de nombreux équipements. Un plan a été mis en œuvre pour remplacer les équipements venant des É-U et de leurs vassaux par des équipements produits en Russie ou dans des pays non alignés. Rosneft annonce qu’il achètera tout son matériel en Russie dès 2018, tandis que la part de matériels importés parmi les achats de Transneft* passera de 10% à 3%, et Gazprom a créé un département consacré au remplacement du matériel importé, dont la part est actuellement de 5%. Gazprom* prévoyait récemment d’acheter pour 2,5 milliards de dollars de matériel étranger en 2015. Les équipements étrangers qui ne peuvent pas être produits en Russie seront remplacés par des équipements de pays non vassaux des États-Unis (Chine et Corée du Sud notamment). Dommage pour les fournisseurs habituels dans les pays de l’Empire du Bien (Schlumberger, Schneider, Caterpillar, Sumitomo…). En outre, l’UE a décidé (ou plutôt John Kerry a ordonné) d’annuler le projet de gazoduc « South Stream », forçant ainsi la Russie à réorienter ce projet, sans conséquence énorme pour la Russie, autre qu’un retard (qui coûte des centaines de milliers d’euros par jours, mais sur un projet de plusieurs milliards). J’y reviendrai dans la partie 4/5 de la série.

En dehors des trois géants mentionnés ci-dessus, de grandes entreprises demeurent dans le secteur privé, comme Loukoïl* (151 000 employés) qui a les deuxième réserves prouvées de pétroles après Exxon parmi les entreprises privées, et qui produit autant de pétrole que l’Algérie, ainsi que Sourgoutneftgaz* (102 000 employés) qui est notamment le principal fournisseur de pétrole du Bélarus. Ces deux entreprises ont également été frappées de sanctions, bien qu’elles soient privées, preuve supplémentaire que ces sanctions ne sont qu’un outil de guerre économique sans aucun lien avec les prétextes annoncés. Notons à propos de Sourgoutneftgaz, qu’en 1995 40% de son capital a été vendu pour 88,9 millions de dollars. Cette part de l’entreprise vaut 11,2 Md$ en 2012, soit 126 fois plus. On comprend bien que la valeur intrinsèque de l’entreprise est très loin d’avoir augmenté d’autant. C’est un exemple du pillage que j’évoquais dans la première partie de l’article. [5].

La Russie n’est que le 7ème producteur mondial de charbon, mais est au 2ème rang mondial pour les réserves. Le secteur du charbon y est contrôlé par des entreprises privées, parfois enregistrées à Chypre. Actuellement, la majorité de l’extraction de charbon en Russie se fait en Sibérie occidentale (Kouzbass). Kouzbassrazrezougol par exemple emploie 25 000 personnes. Le secteur du charbon n’a pas (encore) été frappé par des sanctions de la part des É-U.

Rossatom est le champion russe de la construction de centrales nucléaires et extraction d’uranium. Rossatom emploie 255 000 personnes et a dépassé Areva en chiffre d’affaire. Son carnet de commande international se porte très bien, comme on le verra dans la partie suivante parlant des développements des relations internationales de la Russie depuis le début de la crise : une vingtaine de réacteurs sont prévus, en construction ou en négociation à l’étranger (13 pays). Sur le seul marché intérieur, 12 réacteurs sont en construction (en janvier 2015). Au total, le carnet de commande de Rossatom était de près de 100 milliards de dollars pour les dix prochaines années, excusez du peu. Et pendant qu’Areva est au bord du gouffre, Les scientifiques russes développent la technologies de production d’énergie à base de thorium (à la place de l’uranium). Comme disent les Américains, la Russie ne sait rien faire à part extraire du pétrole.

La production d’électricité est largement privé, et le sera encore plus à l’avenir. La distribution d’électricité en revanche est publique, contrôlée par Rosseti (Réseaux de Russie, 230 000 employés).

L’énergie hydroélectrique continue de se développer avec la construction de 12 nouvelles centrales hydroélectriques de 100 MW et plus d’ici 2030. L’usine hydro-électrique de Saïano-Chouchensk a été réparée fin 2014 (6400 MW). RusHydro est le plus grand producteurs d’hydroélectricité de Russie, le 3ème au monde (113 TWh en 2012). Elle appartient à 65,9% à l’État russe mais cette part doit diminuer à 50% + 1 action. En dehors de Rushydro, on note que les européens Enel et E.ON sont très présents, avec un CA combiné de près de 150 Md roubles en 2013 pour leurs filiales russes (presque la moitié de Rushydro).

Concernant l’exportation de gaz, la Russie a plusieurs projets, dont je parlerai dans la partie 4/5. Le contournement de l’Ukraine mettra fin aux possibilité de chantage que l’Ukraine a utilisé pendant des années en menaçant l’Europe de fermer le transit du gaz russe sur son territoire.

Afin de pouvoir vendre son gaz à tous les pays, la Russie construit également des stations pour le Gaz Naturel Liquéfié (GNL). Sur la péninsule de Yamal (au bord de l’Océan Arctique), une station est en cours de constructions. Avec la construction du port et de l’aéroport, il s’agit d’un investissement de 850 milliards de roubles. Ce port et cette station permettront d’exporter du gaz naturel partout autour de l’Océan Atlantique dès 2016.

2. Raffinage

Raffinage en Russie

Raffinage en Russie. Graphique de moi, d’après des données GKS

En 2012 la Russie a exporté 184 Md$ de pétrole brut contre seulement 70,6 Md$ (68 Md$ d’exportation nette) de pétrole raffiné, ce qui, bien que représentant un énorme apport de devises, traduit un manque de capacité de raffinage en Russie, et le vieillissement des raffineries existantes. Les nombreux projets actuellement en cours permettront d’améliorer cette situation de façon très significative, en améliorant très nettement la capacité de raffinage de pétrole du pays. Parmi les usines en construction en expansion ou très récemment construites dans le domaine de la pétrochimie, on peut mentionner la raffinerie de Volgograd, qui augmentera sa production de diesel de 1,8 Mt par an. Une raffinerie du Tatarstan aura quant à elle une capacité de 14 Mt de pétrole par an, contre 7 Mt actuellement (à 50$/barril, 7 Mt de pétrole valent environ 2,6Md$) et sa modernisation permettra d’améliorer la qualité, et donc le prix, du pétrole de marque « Urals » vendu à l’export. L’investissement de ce dernier projet est estimé à 235 milliards de roubles.

Sans entrer dans le détail, en décembre 2014, au moins 5 autres raffineries existantes étaient en cours de modernisation, grâce à des investissements très importants pour améliorer la « profondeur » du raffinage. En plus d’améliorer la qualité des carburants utilisés en Russie, tous ces projets rendront l’industrie pétrochimique russe beaucoup plus moderne et compétitive, ce qui améliorera nettement la balance commerciale de la Russie dans ce secteur.

Un point sur l’Ukraine : les raffineries de l’est de l’Ukraine était utilisées pour raffiner le pétrole russe : La Russie a importé pour 490M$ de pétrole raffiné d’Ukraine en 2012. L’augmentation des capacités de raffinages en Russie pourrait rendre les raffineries ukrainiennes moins utiles à l’industrie russe, en particulier si des taxes d’importation sont prélevées.

3. Secteurs minier et métallurgique

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« Cheminée Chanceuse », une mine de diamants d’ALROSA en Yakoutie (Photo Alexander Stapanov, Wikipedia). ALROSA extrait entre 7 et 8 tonnes de diamants par an.

Le grand champion national est ALROSA, la plus grande entreprise d’extraction de diamants au monde. Elle emploie 40 000 personne, réalise 27% de la production mondiale, et a les plus grandes réserves du monde. Son contrôle est partagé par l’État russe et la Yakoutie (=République de Sakha, plus grande entité territoriale sub-nationale au monde), mais la part de l’État russe doit descendre à 25% + 1 action.

Cependant le secteur minier est largement aux mains de grandes entreprises privées. Citons parmi les principales :

Norilsk Nickel (V. Potanine et O. Deripaska) emploie 96 000 personnes et est le leader mondial du Nickel. Sa privatisation en 1995 nous donne le second exemple de pillage. 38% de cette entreprise ont été vendus en 1995 pour 170,1 M$ en 1995, et valaient 15,8 milliards de dollars en 2012 (93 fois plus), ce qui pourrait éventuellement laisser comprendre que cette privatisation ne s’est pas totalement faite dans l’intérêt de l’État russe.

Polyus Gold (S. Kerimov) est l’un des plus grands producteurs d’or du monde (~53 tonnes par an) et dispose des troisièmes plus grandes réserves prouvées d’or au monde.

Rusal (O. Deripaska, M. Prokhorov et V. Vekselberg) emploie 67 000 personnes et est le leader mondial de l’aluminium, avec 4,5 millions de tonnes d’aluminium par an, correspondant à 9% de part de marché mondial. Rusal est actif dans 13 pays, mais la majorité de son activité reste en Russie. Rusal possède 27% de Norilsk Nikel.

VSMPO-AVISMA* est le leader mondial du titane, dont elle contrôle la majorité du marché mondial. C’est l’investisseur clé de la « Vallée du titane« , qui est un centre d’investissement et de recherche pour l’industrie du titane, actuellement en construction dans la région d’Iekaterinbourg. VSMPO-AVISMA* fait partie de Rostec*.

Metalloinvest (A. Ousmanov) emploie 60 000 personnes et est le plus grand producteur de fer de Russie. Elle dispose de 14,5 milliards de tonnes de fer de réserve (secondes réserves au monde, correspondent à 150 ans de leur production). Leader mondial du fer briqueté à chaud (HBI), c’est aussi un producteur important d’acier.

Severstal (A. Mordachov) est le plus grand producteur d’acier de Russie. Elle emploie 67 000 personnes, contre 320 000 pour Mittal. Le CA de Severstal est la moitié de celui de Mittal Steel. Depuis juillet 2014, Severstal a une nouvelle usine de profils laminés, capable de produire un million de tonnes par an (région de Saratov).

Evraz (R. Abramovitch et A. Abramov) est une multinationale née dans la Russie post-soviétique (Abramovitch) mais désormais basée à Londres. Elle est le deuxième producteur d’acier de Russie et emploie environ 100 000 personnes dans le monde, probablement la majorité en Russie.

NLMK (V. Lissine) emploie 60 000 personnes, est le troisième producteur d’acier de Russie, et contrôle des entreprises en France et aux É-U.

Metchel (I. Zyounine) emploie plus de 70 000 personnes, et ses activités incluent le charbon, l’acier et la production d’électricité (à partir du charbon). Concernant la baisse du cours du rouble, les responsables de Metchel commentent qu’il s’agit d’un « cadeau du destin« , cette baisse ayant fait baisser la dette du groupe de 8,6 à 6,4 milliards de dollars : Metchel, comme les autres entreprises métallurgique russes, vend la grande majorité de sa production à l’étranger. Metchel a une usine à Donetsk.

Secteur métallurgique

Production du secteur métallurgique. Graphe de moi, d’après des données GKS. En 2013 la production de tuayaux d’acier est presque remontée au niveau de 1991.

Début 2015, une douzaine d’usines d’acier et d’aluminium était en construction ou en expansion en Russie : une usine d’1,5 million de tonnes d’acier laminé par an près de Toula, une autre usine de 1,2 Mt /an près de Vladimir. Près d’Irkoutsk, c’est une usine de 750 000 tonnes / an d’aluminium qui est en construction. Une valse d’investissements qui se comptent en milliards de dollars, et renforcera très sensiblement le secteur métallurgique russe. La récente dépréciation du rouble a entraîné une hausse du prix des métaux, et dans cette situation les producteurs de métaux ont encore plus intérêt à vendre à l’étranger, à un prix plus élevé que ce que peuvent payer leur clients russes. Afin de soutenir les consommateurs de métaux (producteurs de trains, de voitures, de machines-outils…), le gouvernement a menacé les producteurs de métaux d’introduire des taxes à l’export s’ils ne font pas un effort pour soutenir leurs clients russes. Ah, un gouvernement qui a le droit de prendre des mesures pour soutenir ses industries (et donc les emplois industriels du pays), comme en France avant l’UE, ça fait rêver.

À Iekaterinbourg, les investissements (3 Mds roubles) pour la modernisation de l’usine Ouralkhimmach ont abouti en février 2015. Cette usine peut désormais produire des pièces beaucoup plus grande. Auparavant, certains très grands projets, tels que des réacteurs de raffineries ou des réservoirs de pétroles de plusieurs milliers de m³ devaient être importés d’Europe. Ceci pourra intéresser les ouvriers Italiens et Allemands qui ont perdu leur emplois suite à cette modernisation : Ouralkhimmach a 300 postes à pourvoir pour faire face à l’augmentation de la production, au double du salaire régional moyen.

4. Complexe militaro-industriel

Tyfon

La parade du 9 mai sur la Place Rouge est l’occasion de révéler au public les innovation de l’industrie militaire russe. Ici, la première apparition publique des « Taïfoun » (blindés parachutables), qui étaient suivis par les nouveaux missiles supersoniques antichars Chrysanthème-S. Le 9 mai 2015, le tank T-14 Armata devrait être présenté.

On peut le regretter si on veut, mais le secteur de l’armement est un moteur essentiel des progrès technologiques. Ça n’est pas récent, c’était déjà le cas du temps de Leonardo. En Russie, le secteur de l’armement est également largement contrôlé par l’État. Ce secteur occupe environ 1500 entreprises qui emploient plus de trois millions de personnes (cela inclut l’industrie spatiale et des entreprises qui ont aussi des activités hors armement). Les champions nationaux sont :

Rostec*, immense consortium rassemblant l’essentiel des entreprises d’États liés à la défense. 900 000 employés environ travaillent pour les nombreuses entreprises concernées.

Oboronprom* : Producteur d’armement contrôlé par la Russie, en partie via Rostec* et en partie directement.

ODK* (groupe Oboronprom) est une holding contrôlée par l’État et rassemblant des entreprises spécialisées dans la construction de turbines à gaz et de moteurs (de fusées et d’avions). En tout, environ 83 000 employés travaillent pour les différents entreprises qui la composent. ODK* fait partie de Rostec*.

Kalachnikov* a été renommée en 2013 pour profiter de la renommée des pistolets automatiques Kalachnikov (s’appelait Ijmash). Cette entreprise contrôlée par Rostec* a acquis ZALA, un producteur russe de drones pour diversifier sa gammes de produits. L’entreprise devrait également se lancer dans la production de bateaux, y compris de plaisance.

Rosselektronika* fait également partie de Rostec* et rassemble environ 120 entreprises spécialisées dans l’électronique. Une part importante de ces entreprises travaillent pour l’industrie militaires. Parmi leur très nombreux produits, on peut citer le viseur infrarouge de l’équipement « ratnik » (Cf. point 4.3 ci-dessous).

T-14 Armata

Le T-14 Armata, le tout nouveau tank russe, sera révélé lors de la parade du 9 mai. Le journal « National Interest » peut déjà le placer dans la prochaine liste des armes russes dont il faut avoir peur : son canon est plus puissant que celui du Leopard 2, et sa tourette est contrôlée à distance. Il ne faut que 2 personnes à bord.

Ouralvagonzavod* : « L’usines de wagons de l’Oural » est le plus grand producteur de wagons du monde (régulièrement plus de 20 000 wagons par an, record de 28 000), et aussi le plus grand producteur de tanks au monde (capacité de 1500 tanks par an). 27 600 employés. Appartient à 100% à l’État russe (cette part doit descendre à 75% + 1 action), dépend largement des commandes de l’armée et de RJD (la compagnie nationale de chemins de fer), mais exporte aussi, essentiellement vers le Kazakhstan, et il existe également des lignes de chemins de fer privés (aux mains de compagnies minières notamment). Comme d’autres entreprises russes, Ouralvagonzavod* pourrait bénéficier de la fin des commandes russes de matériel militaire et ferroviaire auprès des entreprises ukrainiennes, à moins que ces commandes aillent à l’une de ses concurrentes. L’entreprise a commencé à produire le très moderne tank de 5ème génération T-14 Armata, qui sera probablement présenté au public lors de la parade du 9 Mai. Une version modernisée du célèbre T-90 a été présentée à l’IDEX 2015. Le T-90 était déjà le tank le plus exporté au monde (plus de 1000 exemplaires en plus du milliers produits sous licence en Inde), et plusieurs pays se sont montrés intéressés par la version modernisée au salon IDEX 2015.

Pistolet-mitrailleur ADS

Le pistolet-mitrailleur ADS est le premier au monde a être aussi performant sous l’eau que dans l’air (Photo Sergueï Ptitchkine / RG)

La NPO Complexes de Haute Précision* fait partie de Rostec* et rassemble 19 entreprises et environ 45 000 employés. En dehors des célèbres missiles Iskander, cette holding produit par exemple des pièces d’artilleries. Concernant les derniers développements, elle a commencé la production de nouveaux instruments de contacts radio « Antey »en février 2015. Jusqu’à présent l’armée russe employait des appareil conçus il y a plus de 30 ans. Également en février 2015, une autre entreprise du groupe a présenté au salon IDEX-2015, à Dubaï, le pistolet-mitrailleur et lance-grenade amphibie ADS. Il était jusque là réservé à l’armée russe.

Parmi les autres développement d’Ouralvagonzavod*, il faut mentionner le blindé de transport « Atome ». Ce blindé est conçu par Renault Trucks. En avril 2014, la Suède a interdit à Renault Trucks de poursuivre le projet (Renault Trucks est, comme son nom ne l’indique pas, une filiale de Volvo, mais les sites de production et le siège sont en France). En juin, il a été annoncé que Renault Trucks continuait de travailler sur le projet. Cependant la collaboration s’est par la suite définitivement arrêtée. Depuis, une solution a été trouvé : Ouralvagonzavod* se passera du partenariat de l’indispensable industrie de l’Empire du Bien. Le Directeur Général d’Ouralvagonzavod* n’a pas précisé quel était le nouveau partenaire qui remplace Renault Trucks. Il pourrait s’agir d’une entreprise russe ou d’un autre pays de l’Union Économique Eurasiatique (UÉE), voire d’un autre pays qui refuse de sanctionner la Russie pour le bien de l’humanité (et un peu aussi pour le bien des grandes entreprises américaines). Concernant l’arrêt de la coopération de Renault Trucks, Ouralvagonzavod* explique « Les Français ont les mains liés« . Ah ? Par qui ? La France ne serait pas un pays indépendant ? Encore un bon point pour la diplomatie française dans ses efforts de favoriser le chômage de masse en France (c’est bien le but, apparemment).

Almaz-Anteï* : Systèmes anti-aériens et radars, 93 000 employés. Appartient à 100% à l’État russe. Le plus grand producteur d’armes en Russie, 12e au niveau mondial. 46 entreprises qui composent Almaz-Anteï*, et parmi leurs produits on peut citer le célèbre système lance-missiles « Bouk » connu de ceux qui suivent la guerre contre le Donbass, ou encore les S-300 que l’Iran avait essayé d’acheter, désormais remplacés par les Anteï-2500.

Missiles Tactiques: 40 000 employés. Produit comme son nom l’indique des missiles tactiques.

Bazalt* : 9500 employés, produit des munition et des lance-roquettes.

Technologies Radio-électroniques* (« KRET ») emploie 67 000 personnes et produit divers appareils radio-électroniques, en particulier de guerre électronique, mais aussi d’avionique, et a un laboratoire de photonique. En dehors de ses activité pour l’industrie militaire, cette entreprise produit également divers appareils médicaux. Bien que le gouvernement russe souhaite continuer la coopération des entreprises russes avec les entreprises occidentales pour tous les projets civils, KRET a annoncé en février 2015 que la part des équipement radio-électroniques produits en Russie passerait de 48% à 80% pour les avions MS-21 et Superjet (Cf. point 4.1 ci-dessous). KRET a commencé à préparer l’avionique des chasseurs de 6ème génération, avec et sans pilote.

Enfin, mentionnons l’Usine de Construction Mécanique de Mityschi* (MMZ), qui produit notamment des blindés sur chenilles. Ce n’est pas la plus importante usine de blindés de Russie mais puisqu’elle a eu l’honneur d’être frappée de sanctions, autant la mentionner.

4.1 Aéronautique

Mi-28M

Selon les experts américains, la Russie serait une république bananière sans bananes. Preuve du contraire, des bananes Mi-28N volent ici en formation au-dessus de Moscou, le 9 mai 2014. La Russie est un très grand producteur de bananes volantes.

Hélicoptères de Russie* (HR*, groupe Orboronprom*) est le 24e producteur d’armes au monde, et le second en Russie. Cette holding emploie 38 500 personnes réparties dans plusieurs usines dont la plus importantes est à Kazan. HR* et produit des hélicoptères civils et militaires exportés dans de nombreux pays. En 2015 elle a commencé la production de plusieurs nouveaux modèles :un hélicoptère lourd (15 tonnes de charge utile) de transport et de parachutage, un hélicoptère conçu spécialement pour l’Arctique, et un hélicoptère pouvant atteindre 400 km/h. En 2013, HR* a produit 303 hélicoptères, contre 422 pour le leader mondial Airbus Hélicopters. Cependant, tous les sites de productions d’HR* sont en Russie, alors qu’Airbus Helicopters a des sites de productions hors de France. Sur le secteur des hélicoptères militaires, HR* et son concurrent américain Sikorsky (Le Russe Igor Sikorsky avait construit le premier avion multi-moteur avant d’émigrer pendant la Guerre Civile) sont au coude-à-coude pour le leadership mondial. [6]. HR* ne pourra pas vraiment profiter de la baisse du cours du rouble : son carnet de commande est déjà plein (essentiellement de commandes de l’armée russe) et elle ne peut augmenter au maximum sa production que de 10%.

Depuis 2006, OAK* (Environ 100 000 employés en tout) a été créé pour devenir le champion russe de l’aéronautique, sur le même principe que ODK* ci-dessus ou OSK* ci-dessous. C’est dans en un sens l’Airbus russe, en ce qu’il est issu de l’union de toutes les entreprises russes qui construisent des avions militaires comme civils.

Côté aviation militaire, Iliouchine* a commencé en février 2015 à assembler le premier avion ravitailleur post-soviétique , le Il-78M-90A, version modernisée du Il-78. Iliouchine continue également de produire le célèbre avion cargo militaire Il-76 depuis plus de 40 ans.

Mikoyan* produit un chasseur de génération « 4++ », le MiG-35, version moderne du MiG-29 toujours en production.

Su-35

L’un des chasseurs les plus redoutables actuellement existants, le Su-35.

Soukhoï (26 000 employés) produit un autre chasseur de génération « 4++ », le multirôle Su-35, version modernisée du Su-27. Soukhoï développe également, avec l’indien HAL, le chasseur de 5ème génération FGFA.

Tu-22M3

La Russie ne produit rien. Ce rien (Tu-22M3) est conçu pour couler un porte-avion américain.

Tupolev* développe actuellement le bombardier stratégique de nouvelle génération PAK-DA qui doit remplacer le Tu-95 et le Tu-160. Ce projet en est à la phase de construction d’un prototype. Dans le même temps, Tupolev modernise le bombardier supersonique Tu-22 en Tu-22M3M.

De son côté, Irkout* (14 000 employés) produit actuellement le Yak-130, un chasseur léger et d’entraînement. 2014 fut une année record pour Irkout, et son président se montre très optimiste pour la suite.

MS-21

L’une des premières photos du MS-21, qui devrait décoller en 2016. Il aura le fuselage le plus large de tous les avions mono-couloirs. Le couloir permettra ainsi le passage d’un fauteuil roulant, ou le croisement de 2 personnes (enfin !)

Les avions de lignes sont depuis la chute de l’URSS un point faible de l’industrie aérospatiale russe : Boeing et Airbus dominent largement le marché intérieur russe. Soukhoï* produit actuellement l’avion de ligne SSJ-100 (Superjet), concurrent des Embraer E-Jet et Bombardier CRJ. Cet avion exploité commercialement depuis 2011 peine à s’exporter : en dehors des compagnies aériennes russes, on ne compte qu’environ 20 avions livrés, et des contrats pour un peu plus de 40 avions, hors options. De nombreuses sociétés étrangères produisent des pièces pour cet avion, dont Thalès et Snecma. Le président russe a déjà exprimé qu’il n’estimait pas que l’aviation civile devait limiter sa coopération avec ses fournisseurs étrangers, au contraire de l’aviation militaire qui doit s’efforcer de devenir autonome.

Irkout* développe le MS-21, avion de ligne de 150 à 210 places attendu pour 2016, concurrent notamment de l’A320 Neo, et dont 160 exemplaires ont déjà été commandées par diverses compagnies aériennes russes.

Les constructeurs russes d’avions de ligne pourraient profiter de la volonté politique de faire de la Russie le 3ème producteur d’avions civils au monde après Boeing et Airbus, i.e. devant Embraer et Bombardier. Cette volonté se traduit par des mesures pour favoriser l’installation d’entreprises étrangères en Russie, particulièrement dans les domaines de compétences qui manquent en Russie. 159 milliards de roubles sont consacrés à ces mesures, avec un retour attendu de 2100 milliards de roubles de rentrées supplémentaire dans le budget des 20 prochaines années. Sur un autre front, la Cour des Comptes a attiré l’attention du gouvernement sur le fait que les avions de lignes sont tous acquis en leasing, enregistrés dans des paradis offshore (Bermudes etc). Début 2015, la Douma a demandé à Medvedev de prendre des mesures pour rectifier cette situation, qui fait perdre beaucoup en TVA impayée et des parts de marché au Superjet. Quoi qu’il en soit, l’industrie des avions de lignes russe aura besoin de partenaires internationaux pour se développer.

Démonstration du BE-200 au salon du Bourget 2011. Le Be-200 est un avion (bateau volant en fait) unique au monde. En plus d’être un bombardier d’eau, il peut faire du transport de passagers, et peut atterrir sur un champ comme sur un lac. Les commentaires des journalistes… peuvent être mis en sourdine.

Irkout* contrôle la société Beriev* et produit notamment des avions bombardier d’eau, dont le remarquable Be-200, unique en son genre. La France et les États-Unis pourraient commander en tout 30 exemplaires de Be-200, pour un coût estimé de 3 milliards de dollars.

Si l’aviation civile est actuellement en grande difficulté en raison de la crise, OAK* produira cette année 193 avions en tout contre 161 l’an dernier, avec un chiffre d’affaire de 400 milliards de roubles, en forte hausse. Pour faire face à la demande, OAK* embauchera cette année 8000 personnes, et 16 000 en tout d’ici 2017. En 2015, l’armée et la flotte russe recevront 126 nouveaux avions et 88 nouveaux hélicoptères. Les contrats d’achats d’avions de lignes étant souvent négociés pendant des années, il est peu probable que le Superjet et le MS-21 bénéficient du cours du rouble actuellement faible.

Dans le domaine de l’aviation intra-régionale, la Russie a besoin de très nombreux petits avions (moins de 20 passagers), et un accord a été trouvé entre l’autrichien Diamond et Rostec* pour produire dans l’Oural et dès 2016 jusqu’à 60 avions de 19 places par an. À Omsk, la production de biplans de 9 places reprendra pour concurrencer les avions Cessna et Pilatus. Enfin la compagnie Avgour’ produira des dirigeables de transport de passagers spécialement conçu pour fonctionner par grand froid, dès 2016 en Yakoutie. Notons que la ville de Yakoutsk n’est toujours pas relié au reste de la Russie par la route : la route et la voie de chemin de fer arrivent à Nijni Bestiaj, de l’autre côté du fleuve Lena. Le passage est possible en été par ferry, en hiver sur la glace, mais est bloqué pendant l’inter-saison. L’utilisation de dirigeables, capable de transporter de gros chargement avec beaucoup moins de carburant que les avions, pourrait être utile à Yakoutsk, ainsi que dans d’autres régions isolées en Sibérie, en Extrême Orient ou dans le Nord de la Russie. Ces projets concernant l’aviation intra-régionale pourrait permettre de fortement développer les régions isolées de Russie, en permettant de désenclaver leurs habitants mais aussi en leur apportant des touristes.

Point sur l’Ukraine : L’entreprise ukrainienne « Motor Sitch », née dans la Russie impériale, est un très grand producteur de moteurs d’avions et hélicoptères qui réalisait environ les deux tiers de ses ventes en Russie. L’usine d’Hélicoptères de Kazan (partie d’Hélicoptères de Russie) continue d’utiliser des moteurs ukrainiens, mais il est déjà prévu de passé à des moteurs Klimov (entreprise de Saint-Pétersbourg née en 1912 comme la première usine de Renault en Russie) pour toutes les usines d’Hélicoptères de Russie dès la fin du contrat avec Motor Sitch. L’entreprise ukrainienne compte sur le marché européen pour remplacer le marché russe. Motor Sitch a obtenu un contrat avec Diamond, mais il n’est pas certain que cela suffise à remplacer les clients russes : Le contrat avec Hélicoptères de Russie, qui va jusqu’en 2016, se montait à 1,5 milliards de dollars. Dès Mai 2014, le représentant en Russie de Motor Sitch laissait déjà entendre que tous les projets russo-ukrainiens dans le domaine aéronautique pourraient tomber à l’eau.

4.2 Chantiers navals

Plate-forme Prirazlomnaya

La plate forme pétrolière Prirazlomnaya, construite en Russie, résistante à la glace, permet d’extraire du pétrole depuis mai 2014 (photo Gazprom). C’est la première plate-forme au monde conçue pour l’Arctique.

OSK* (73 000 employés) est l’équivalent de OAK* pour la construction de bateaux et de ODK* pour les moteurs. Elle appartient à 100% à l’État russe et est comparable en chiffre d’affaire à STX Europe, mais tous ses employés travaillent en Russie quand STX Europe a des chantiers répartis sur 6 pays. OSK* profite largement des commande militaires de l’État. Par exemple, en février 2015, 4 sous-marins nucléaires sont en constructions dans le chantier naval de Sevmach (Severodvinsk, Mer Blanche). Sevmach a également construit la plate forme Prirazlomnaya, ici en photo, qui extrait actuellement du pétrole de la Mer de Barents. Si la Russie est encore loin d’être autonome technologiquement concernant l’exploitation du pétrole offshore en eaux profondes dans l’Arctique, cette plate forme semble indiquer qu’ils ont tout de même réussi à acquérir quelques compétences dans ce domaine. OSK* a aussi de nombreuses commandes civiles.

Concernant la marine, notons que dans l’ensemble, la Russie, comme auparavant l’Union Soviétique, base la puissance de sa flotte en grande partie sur les sous-marins nucléaires, moins chers que les immenses groupes navals américains constitués autour de porte-avions. Il est régulièrement question de remettre en cause cette doctrine et de construire des porte-avions, mais à la date de février 2015, le choix des construire des porte-avions n’est toujours pas clairement affirmé. La Russie n’a actuellement qu’un porte-avion, le Kuznetsov (un autre porte-avion a été vendu à l’Inde, et un autre porte avion soviétique avait été attribué à l’Ukraine qui l’a vendu à la Chine) qui n’utilise pas de catapulte mais une piste d’envol inclinée (STOBAR). Ce concept a ses limites, mais il est moins cher.

En février 2015, il a été confirmé que tous les navires construits pour la flotte russes seront « 100% sdelano v Rossii » : entièrement équipés de matériels produits en Russie, et ceci y compris pour les bateaux déjà en cours de constructions. Cela entraînera forcément des retards de livraison, mais c’est encore une bonne nouvelle pour l’industrie russe, moins bonne pour l’industrie européenne. La flotte russe recevra environ 50 nouveaux navires en 2015.

4.3 Dissuasion nucléaire

train-nucleaire

Train-missile exposé à la gare de Varsovie, à Saint-Pétersbourg. Bientôt le retour du train numéro zéro ? (photo Panther /Wikipedia)

La France se targue d’être l’un des très rares pays a maîtriser les 3 vecteurs de la force nucléaire. Comme la France, la Russie dispose de sous-marins lanceurs d’engins (classe Boreï) et de silos de missiles intercontinentaux. La Russie dispose en outre de bombardiers stratégiques supersonique (Tu-160). La Russie possède en outre un quatrième vecteur, avec des systèmes mobiles Iskander-M (portée de 500 km). Enfin, à la fin de l’époque soviétique avait été développé un système mobile sur train, BJRK, permettant de déplacer des missiles intercontinentaux sur tout le réseau ferré soviétique. Cette prouesse technologique impliquait des dizaines d’usines réparties dans 6 républiques soviétiques. L’intérêt de ce système était que ces trains étaient, de l’extérieur, absolument semblables à des trains de passagers (avec des fausses fenêtres) permettant de déplacer les missiles de façon indétectable, ce qui les immunise contre une attaque américaine, y compris nucléaire, qui ne peut être exclue (Cf. Hiroshima, Nagasaki, doctrine otanienne de frappe nucléaire préventive, « prompt global strike »… et la la « théorie du fou »). Le démantèlement de ces trains a fait parties des accords auxquels la Russie a dû se soumettre dans les années Ieltsine, et ce démantèlement a été accompli en 2005. Il est actuellement question de relancer ce projet, en réponse à la doctrine américaine « prompt global strike » : en cas de tentative américaine de détruire la capacité nucléaire russe, il serait pratiquement impossible de frapper ces trains, qui se déplacent continûment et de manière anonyme sur le réseau ferré, pendant des missions de plusieurs semaines, à la manière d’un sous-marin. Ce nouveau projet, nommé Bargouzine, lancera des missiles Yars.

Le journal américain « National Interest » a récemment fait une liste des 5 armes russes dont ‘l’ouest devrait avoir peur ». À la première place se trouvent les sous-marins de classe Boreï, produits par Sevmach. À la deuxième place du classement, l’auteur de l’article place les missiles nucléaires ballistique Bulava lancés par les mêmes sous-marins Boreï. Et à la troisième place, l’auteur place les sous-marins nucléaires d’attaque de classe Yassen. Ils semblent que les producteurs américains de sous-marins voient le « Yassen » comme un modèle à reproduire. Cette liste se termine par les missiles Iskander et RS-24 Yars. Dans une précédente opération de marketing pour le matériel militaire russe, le même journal avait indiqué qu’il fallait avoir peur du tank T-90S, des missiles supersoniques anti-bateaux Oniks, et des chasseurs Su-35. Au final on ne sait plus très bien si l’on doit croire que l’industrie russe est arriérée, ou si elle est tellement avancée que les Américains en ont peur. Le journal devrait prochainement mentionner le missile intercontinental Sarmat, actuellement en développement. Grâce à un système avancée de lutte anti-anti-missile, Sarmat devrait rendre inutile le très coûteux bouclier anti-missile américain. Il aura une portée d’au moins 10 000 km, et une charge utile de 10 tonnes.

4.4 Autres secteurs de l’industrie militaire

Le nouvel équipement de combat « Ratnik« , qui a commencé à équiper les soldats russes en 2015, est un ensemble comprenant des équipements de protection (90% du corps est couvert), de communication, de géolocalisation GLONASS, un nouveau pistolet-mitrailleur, ainsi que d’autres équipements couvrant tous les besoins des soldats en opérations. En 2014 il était prévu qu’une partie de ce matériel sera produit en France. Grâce à la politique française de sanctions contre la Russie, il a été décidé d’annuler ces commandes et de les remplacer par du matériel produit en Russie, ce qui permet le transfert de quelques emplois de la France vers la Russie. L’industrie russe produira de 50 000 à 70 000 ratniks par an.

« Les Tchétchènes aiment faire la guerre ». Comme le dit le président tchétchène Ramzan Kadyrov : « Nous avons ça dans le sang ». Cela pourrait devenir un axe de développement économique de la République caucasienne, puisqu’en février 2015 Kadyrov a annoncé la création d’un centre international de formation des soldats d’élite, déjà en construction à Goudermes. La formation des soldats d’élites russes se fait déjà dans le Caucase.

De façon générale, l’industrie russe de l’armement profitera de la politique occidentale en Ukraine. En effet toutes les commandes passées en Ukraine seront désormais passées en Russie, ce qui, à terme, condamne à mort toute l’industrie militaire ukrainienne. Il était estimé en septembre 2014 qu’il faudra 2,5 ans aux russes pour être capable de remplacer entièrement les fournisseurs ukrainiens, pour un coût d’environ 700 millions d’euros. Encore des ouvriers ukrainiens au chômage grâce à Obama, Barroso et compagnie qui envoient des dizaines de milliers d’emplois en Russie. Entre autres exemple, Les sous-marins nucléaires par exemple seront désormais 100% « sdelano v Rossii » (fabriqué en Russie) dès début 2017. Dès janvier 2015, le ministère de la défense russe affirmait que « la question ukrainienne est close […] nous ne dépendons pas de fournisseurs ukrainiens ».

La fin de la coopération industrielle russo-ukrainienne entraîne des retards, par exemple pour des livraisons de torpilles pour sous-marins. La volonté politique est ferme, il faut réduire ces retards autant que possible et aussi vite que possible, et cesser de dépendre, pour l’armement, de l’industrie de pays hostiles. Malgré les sanctions, la Russie (plus précisément Rossoboroneksport, la société d’état qui gère les exportations d’armement) avait en septembre 2014 un portefeuille de commande de 39 milliards de dollars, un niveau très satisfaisant. Les exportations d’armement russe ont été de 13 milliards de dollars en 2014, et devrait être au moins aussi importante en 2015. Dans le cadre de la nouvelle politique de remplacement des importations, un « cluster » d’entreprises produisant du matériel militaire actuellement acquis à l’étranger se met en place, à Saint-Pétersbourg, Vladikavkaz et Kirovgrad. 20 milliards de roubles seront investi dans ce projet qui démarrera dès l’été 2015, avec une production en série prévue dès 2020.

5. Industrie spatiale

Soyuz et Progress arrimés à la SSI

Vaisseaux Soyuz et Progress arrimés à la SSI. La Russie est actuellement le seul pays capable de permettre le fonctionnement de la Station Spatiale Internationale.

Actuellement la Russie est le seul pays capable d’amener des équipages à la station spatiale internationale, et la NASA a été contrainte en février 2015 d’acheter 6 vaisseaux Soyouz pour des vols en 2018 vers la station spatiale internationale, pour la simple raison que jusqu’à 2019 au moins la Russie reste le seul pays disposant de la technologie nécessaire pour ces vols.

L’industrie spatiale russe n’est pas aux mains d’une seule entreprise, mais de plusieurs :

Energia est la plus importante. Elle construit notamment les vaisseaux Soyouz.

Progress est notamment le producteur des lanceurs Soyouz-FG et des vaisseaux cargo Progress. Cette entreprise a son origine dans l’usine Dux, qui produisait à l’époque impériale des vélocipèdes, des automobiles, des dirigeables et des avions.

Le Bureau d’Études Makeïev produit notamment les Shtil, missiles intercontinentaux de sous-marins reconvertis dans la mise en orbites de satellites, ainsi que les célèbres missiles Scud. Depuis 2014, ses nouveaux missiles intercontinentaux R-29 RMU 2.1 (encore appelés « Layner »)sont entrés en service dans l’armée russe.

Fin février 2015, Roskosmos a étudié la question d’une fusée « super-lourde » (70t-80t de charge utile, à comparer aux 105 tonnes de la navette Bourane lancée par la fusée Energia en 1988), pour laquelle ces 3 entreprises ont présenté des projets. Finalement, afin d’économiser 200 milliards de roubles, et parce que l’intérêt commercial d’une telle fusée n’est pas clair, il a été décider de « simplement » modifier la fusée Angara-A5 pour porter sa charge utile à 35 tonnes, contre 24,5 tonnes actuellement. Ces économies éloignent donc la possibilité d’une mission habitée vers la Lune, précédemment évoquée. La construction d’une station orbitale russe (ou sino-russo-indienne) après 2024 reste possible.

Angara5

Premier lancement de la nouvelle fusée lourde Angara-5, décembre 2014. Angara-5 (24,5 t en orbite basse) pourrait concurrencer Ariane 5 (16 t en orbite basse) dès 2017.

Parmi les autres entreprises russes du secteurs, citons GKNPZ Khrounitchev qui produit les fusées Proton. Elle a ses origines dans la société Russo-Balt, qui produisait des automobiles et avions à l’époque impériale. GKNPZ développe Khrounitchev développe la famille de lanceurs Angara, qui a réussi ses premiers tests en juillet et décembre 2014. Les fusées Angara sont lancées depuis le cosmodrome de Plessetsk, sur la nouvelle plate forme de lancement « Angara ».

Energomach est une autre entreprise importante du secteur et produit des moteurs de fusées.

En 2014, le secteur spatial russe a été réorganisé sur le modèle de OSK*, ODK* et OAK*, créés précédemment dans les secteurs de la constructions navale, des moteurs et de la construction aéronautique respectivement. La Corporation Unie de fusée et du Spatial (ORKK) rassemble notamment le Bureau d’Études Makeïev, Energomach, Energia et 8 autres entreprises du secteur, dont la célèbre usine péterbourgeoise Arsenal, fondée en 1711 par Pierre le Grand pour produire des canons, et qui a depuis diversifié son activité. Cette réorganisation fait partie d’un projet à long terme d’améliorer l’efficacité du secteur spatial russe.

Cosmodrome Vostochny. Présentation complète en anglais par Roscosmos en 2010.

La base de lancement la plus connue de Russie est la base de Baïkonour, qui se trouve sur le territoire Kazakh et que la Russie loue au Kazakhstan. Pour réduire la dépendance de la Russie envers le Kazakhstan dans ce domaine, un nouveau cosmodrome est en construction dans l’Extrême-Orient russe. Le coût de ce cosmodrome « Vostotchniy » serait d’environ 300 milliards de roubles. Comme on peut le voir dans la vidéo, la collaboration avec la France a joué un rôle non négligeable. Cette collaboration remonte à 1966 et se poursuivra encore longtemps, selon un accord signé en février 2015. Le complexe Vostotchniy sera aussi une ville moderne prévue pour 30 000 habitants et un centre universitaire. Il a pris du retard par rapport à ce qui était prévu en 2010, mais il avance maintenant activement, et on peut suivre sa construction en direct.

L’autre cosmodrome important de Russie est Plessetsk, qui se trouve à 62°N, dans la région d’Arkhangelsk. Il existe également deux autres cosmodromes : Dombarovski dans la région d’Orenbourg, et Kapoustine Yar à la frontière avec le Kazakhstan. Enfin, depuis 2010, Energia contrôle 95% de l’entreprise SeaLaunch qui lance des fusées depuis la plate-forme Odyssey placée sur l’Équateur, dans l’Océan Pacifique. Cette entreprise subit cependant les effets de la crise en Ukraine et est gélé au moins jusqu’au second semestre 2015.

Fin 2014, le vice premier-ministre russe Rogozine a annoncé que les fusées Zenit, produites en Ukraine, ne seraient probablement plus utilisées pour SeaLaunch. De façon générale, sauf retournement de situation, la fin des commandes russes aux entreprises ukrainiennes signifiera la mise à mort de l’industrie spatiale ukrainienne (50 000 emplois), et un renforcement des entreprises russes du secteur. Rogozine a affirmé que le secteur russe employait 250 000 personnes en 2011, contre 70 000 aux États-Unis, laissant entendre que l’industrie spatiale russe était pléthorique. Si les 250 000 Russes doivent désormais accomplir le travail des 50 000 employés ukrainiens du secteurs, cela pourrait aider à améliorer la compétitivité de l’industrie spatiale russe.

L’un des développements récents les plus importants de l’industrie spatiale russe est le déploiement du système de géolocalisation GLONASS, concurrent du GPS américain. GLONASS garantit l’indépendance de la Russie dans ce domaine vis-à-vis de l’armée américaine, qui a la possibilité de fausser le signal GPS sur un pays, comme elle l’a fait lors de l’invasion de l’Irak. Afin de promouvoir l’adoption de ce système par les grands producteurs d’appareils GPS, le gouvernement russe a décrété des taxes d’importation très importantes sur les appareils utilisant les GPS mais pas GLONASS. C’est ainsi que par exemple les dernières versions d’iPhone, et ses principaux concurrent, utilisent les signaux GLONASS en plus des signaux GPS.

 

À suivre…

 

Notes :

1. Dans la même tirade, Obama a aussi affirmé que la Russie n’attire pas d’immigrants. La Russie a eu de 2011 à 2013 un solde migratoire de 910 550 personnes (303 517 personnes par an), mais c’est pas grave, tout est bon pour faire croire que l’économie russe n’est pas attractive: Go home Barack, you’re drunk! (retour au texte)

2. Pour en savoir plus sur le sujet on pourra utiliser des sites que j’ai abondamment utilisés et cités :

-le site sdelanounas (« fabriqué chez nous »), qui présente l’inauguration ou l’agrandissement des sites de production industrielle en Russie, et présente une carte indiquant divers succès de l’industrie russe
– Concernant l’industrie de l’armement, le site VPK (abréviation de « complexe militaro-industriel ») est une source précieuse et abondante d’informations.
-Le site Ruxpert quant à lui présente les grands projets russes, par période.
-Enfin la version russe de Wikipedia apporte quelques informations de base sur les grandes entreprises russes. C’est de là que j’ai tiré les nombres d’employés des différentes entreprises, ces chiffres sont donc à prendre avec des pincettes (sauf 3 trouvés sur le site des entreprises). (retour au texte)

3. Le secteur tertiaire, c’est essentiellement le commerce et l’utilisation d’objets produits par l’industrie, et le commerce d’outils de production industrielle. Donc, à moins de transformer la France en paradis fiscal, on ne peut avoir d’emplois du secteur tertiaire sans production industrielle (C’est difficile de vendre ce qu’on n’a pas). Si vous comprenez ça, vous êtes plus intelligent que la plupart des énarques, dommage que vous ne fûtes pas ministre à l’époque où nos très chers dirigeants regardaient de haut la « Chine, atelier du monde ». (retour au texte)

4. Noam Chomsky raconte ça abondamment dans ses conférences, mais je n’ai pas la référence exacte sous le coude. Ça vous fait une excellent raison de l’écouter. (retour au texte)

5. Selon Dobrenkov et Ispravnikova (ISBN 978-5-91304-335-1). Le chiffre donné pour Norilsk Nikel vient aussi de là. Voir aussi ce qu’en dit Marshal Goldman, qui parle par exemple de l’acquisition de Sibneft par Berezovsky pour 100 millions de dollars alors qu’elle en valait 3 milliards. En français, on peut lire https://hal.archives-ouvertes.fr/hal-00166897/document (retour au texte)

6. Concernant Hélicoptères de Russie, on peut noter qu’une privatisation partielle avait été envisagé, et HR* devait être cotée à Londres et à Moscou. Une campagne de promotion a été lancé, mais le projet a été abandonné en constatant le manque d’intérêt des investisseurs occidentaux pour HR*. Ainsi, la Russie post-Ieltsinienne préfère repousser ou abandonner une privatisation plutôt que de vendre des joyaux de l’industrie russe à une fraction de sa valeur. Peut-être qu’à la prochaine tentative le gouvernement russe préférera lancer son offre sur une place de marché asiatique ? (retour au texte)

Commentaire recommandé

Michel Ickx // 16.03.2015 à 01h05

Si on m’avait dit en 1991 qu’un jour je dormirais plus tranquille grâce à l’armement moderne de la Russie, j’aurais ri aux larmes.

Et voilà que maintenant je me réjouis de lire ce rapport qui montre que la Russie, en se protégeant contre « l’empire du bien », nous protège, sans que nous l’ayons mérité, contre la folie guerrière de faucons NéosUniens ainsi que des guerres qu’ils voudraient faire en Europe par pays interposés.

163 réactions et commentaires - Page 2

  • olivier imbert // 18.03.2015 à 16h24

    Nicolas semble considérer qu’il n’y a pas réalité développée et résistante, au délitement eltsinien, ou durable et renaissante partiellement dans les politiques publiques centralisées et recentrés de coopération avec l’asie proche de la CEI ou l’asie interne à la CEI,( y compris d’emprisonnement, par une justice efficace bien informée – par la science mondiale de l’information- des capitalo-ultra-libéraux amis de la bourgeoisie niçoise monégasque et genevoise ou zurichoise corrompus), de Poutine et Medvedev, avant l’été 1991.
    Il oppose le mal délitement et désorganisation de 1991 à 1999, au bien comme rationalité contrôlé et relance du moins de mesures de 2000 à maintenant…soit on apprend qu’il y a non seulement une rente issu des prix et de la demande mondiale donc extérieure au pays de pétrole et de gaz grâce à sa géographie humaine et physique donc économique, mais aussi des productions des biens agricoles et industriels- militaire comme d’avions, de trains et de sattellites donc de fusées, donc dits manufacturiers; soit, en effet, cela fait partie des « plans »- sans doute déjà quinquénaux de guerre depuis 1925- depuis la fin des années cinquante et ces plans concernaient donc les infrastructures et circulations de biens et biens intermédiaires produits et d’économies intégrées y compris financièrement en équivalence générale et en commerces susceptibles de balances de l’extérieur et de l’intérieur, différenciée in URSS puis première année de la CEI; en revanche la balance de paiements n’existait pas trop pour la soi disant mesure et unité de compte justement quand il s’agit non pas de capitalisme monopoliste mais de socialisme certes d’Etat et non d’autonomie sociale et autogérée, des entreprises certes, donc administrées mais fonctionnant au moins convenablement pour redonner post investissements venus d’on ne sait où???? de travailleurs se trouvant face à du capital fixe et du capital circulant en des rapports pré-existant on ne sait comment????et donc ce qu’il y a c’est bien une équivalence généralisable rapidement avec le travail général abstrait et socialiste donc mesuré en temps évoluant avec l’ efficacité des révolutions technique et scientifique( l’électricité, l’atome, le magnétisme et la numérisation et miniaturisation des programmations avec la recherche des matériaux instables et/ ou terre rare en plus des soviets…donc je pense l’ Etat, n’est pas comme chez Cournot/Bonaparte/Chirac/De Gaulle/Rocard du plan, l’alpha de l’omega des oligopoles industriels fixant/incitant des prix de productions.

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    • Nicolas // 18.03.2015 à 18h49

      Désolé, j’ai rien compris, vous m’avez perdu dès la première phrase, avec l’emprisonnement des capitaux niçois en Asie centrale.
      Cette article n’est qu’un aperçu rapide des quelques secteurs de l’industrie russe, qui selon Obama « ne produit rien », pas une analyse politique.
      Quant à opposé le bien et le mal comme vous dites, j’oppose surtout chiffres à l’appui une réalité économique (et sociale) catastrophique à une amélioration après 2000.

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      • Vénus // 18.03.2015 à 19h33

        🙂 Je pensais que j’étais la seule à ne rien comprendre de ce message.

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        • olivier imbert // 19.03.2015 à 11h31

          https://www.facebook.com/notes/olivier-imbert/15-ao%C3%BBt-197115-ao%C3%BBt-201140-ans-dincuries-mon%C3%A9taires-par-berruyer-olivier-blog-le/4109106618665
          …j’ai commencé ma lecture du blog de cette manière,ci-dessus, j’interviens sous mon nom et mon prénom; je ne suis pas journaliste et ne m’intéresse pas au business, mais plutôt aux éléments théoriques et objectifs historiquement; et je crois qu’il y a une différence entre donner quelques chiffres pour dire que la politique de « notre maison la Russie » sous la présidence de Poutine est rationnelle, ce que je crois en effet, et dire comme un marxiste et un ami d’Oulianov que la russie n’a pas qu’un passif de l’urss, mais un actif tellement réel et effectif( dans ce mot il y a la relation de cause à effet, donc la relation temporelle( ce qui signifie au temps y compris historique de différentes durée et durabilité) que Poutine et medvedev sont tenus peut-être heureusement pense-t-il eux-aussi à propos de ce malheur dqu’est l’effondrement de l’urss est-je cru lire de leur part.
          Mais il y a aussi sur une blog une différence entre celui qui rédige longuement tout de même et prend le soinde s’appuyer des connaissances et qui s’efforce de répondre au moins sur un point et quelqu’un qui intervient pour dire sous un pseudo et avec une icone signalant en l’occurence, dans le contexte la participation à l’abrutissement des débats entre intellectuels, poru signaler que décidémment certains à savoir mésique sont des incompréhensibles..étant donné ce qui se dit chez les personnes pensant en quelques chiffres avantage et inconvénients, et donc bonne politique et mauvaise politique financière économique et monétaire cela pourrait devenir gênant lorsqu’il s’agit parfois d’un à propos, comme witz, d’un pays où ils s’est dit que les dissidents étaient traité d’une certaine manière. Restons donc en pour le moment à la question de la sincérité de l’effort de comprendre, je cherche moi en effet non pas quarante ans de bêtise de la fed ou du la bce ou de la banque de France; mais quarante ans de politiques financières plurielles mais comme une des variables d’ajustements des rapports de production et de circulation et distribution capitaliste contemporain; et donc aussi les faits historiques qui peuvent me prouver que depuis octobre 1917, il existe autre chose au monde, comme mode de production de circulation et distribution, que ou l’esclavagisme et l’aliénation asiatique totale et irrationnelle ou le l’ultralibéralisme détruisant en tout l’intervention publique. c’est peut-être inhabituel, mais totalement inconnu, notamment chez ds gens comme Sapir c’est pourquoi je ne livre qu’une nuance par rapport à ce que lui dit et expose qui n’est pas ce que nicolas m expose et cherche à défendre à juste titre; je ne considère pas que le produire asiatique de 1917 ou 1928, à 1991- y compris en Chine ou en Corée populaire- soi du capitalisme d’état, et donc le fait que nicolas m dise qu’il n’y pas de balance des paiements possible avant 1992, si cela signifie qu’il n’y pas capitalisme d’après moi cela ne signifie pas qu’il n’y pas de rapports commerciaux et monétaires avec l’étranger et donc la fermeture sur soi qui est sa thèse. c’est peut-être difficile à dire dans l’espace d’un commentaire avec les fautes de frappes et le peu de relectures mais bon il existe aussi des manières de répondre insistantes qui ont un autre sens peut-être que le seul trait d’humour iconique..

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        • Ladoga // 19.03.2015 à 19h31

          Pareil @Vénus… J’ai même pensé avoir fait un AVC en lisant, tellement c’est un charabia.

          @Olivier Imbert… Prenez le temps…. Respirez

          Et siou plait espacé votre texte, qu’il respire lui aussi!
          A moins que le syndrome Vallssolini vous guette ou bien alors c’est la même école ou bien c’est …… Une caricature

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          • Vénus // 19.03.2015 à 20h40

            Faites gaffe Ladoga, vous risquez d’avoir une longue réponse de M. Imbert , j’ai laissé tomber 🙂

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      • olivier imbert // 19.03.2015 à 10h48

        vous avez écrit un premier article qui ne parle que de politique antiéconomique jusqu’en 1991 et vous ne dites rien du lien avec la récupération des pouvoirs centraux et des coopérations internes à la CEI comme la suite de ce qui s’est fait de rationnel en URSS pendant un certain nombres d’années… et vous semblez prendre de manière statique les nations dans les échanges, c’est pourquoi les russes anciens blancs et leurs richesses à nice ou zurich ou genève ou monaco ne vous paraissent pas porteur des politiques des miliards soi disant prêtés par l’europe et le fmi pour al transition vers les privatisations et donc la soi disant désocialisation qui a fini comme je vous l’écrit même avec faute de frappe et parfois de syntaxe, en prison pour des patrons et capitaliste voyous…ainsi qu’en chine- parfois après la rétrocession de 1999 10 après des aptrons voyous vont en prison mais , où il s’agit d’état centralisé et avec contrôle public il s’agit du politique économique financière et de liberté et socialiste effective; et c’est aussi ce qui se voit en ce moment en amérique du sud et latine caraibe qui déjà avec les non-alignés et en afrique coopéraient rationnellement avec d’après eux des pays dits socialistes.

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  • Nonàladéshumanisationplanifiée // 18.03.2015 à 21h44

    rien compris non plus (Olivier Imbert)et pis, y a pas assez de virgules pour souffler;
    🙂

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  • Ladoga // 19.03.2015 à 22h11

    Bravo Nicolas
    C’est un plaisir et m’associe à mes camarades….
    Je tiens à souligner que vous répondez aux commentaires. Chose rare et qu’il faut reconnaitre. Avec vous, ce n’est pas un article, mais véritablement un échange.

    J’adore la chose militaire et vous remercie encore pour votre présentation (hélas trop succincte) du complexe militaro-industriel de la Russie.
    Etant un ancien du pétrole et très intéressé par le sujet, je vous remercie encore, et encore par votre présentation des grandes compagnies RU. De plus la guerre du Pipelistan étant primordiale pour la compréhension de notre monde, votre humble contribution avec carte à l’appui est un plus, qui pourrait appeler certaines personnes à aller plus loin. Un appel… Quoi !
    Voir PePe Escobar… Dans ce domaine il touche sa bille.
    D’ailleurs si j’étais un dirigeant UE en charge des pb énergétiques… 4 mois après l’abandon du South Stream et le basculement vers Türk Stream, j’aurais encore mal au cul !!!

    Ma profession est foreur-mineur. Votre très court présentation du complexe minier Russe me remplit de joie mais m’apporte si peu qu’il m’est impossible de vous dire bravo.
    Ce n’est pas ce que je voulais dire. J’en voulais beaucoup plus. Excusez-moi !

    REVENONS vers le coté armé ()

    Comme souligné précédemment la légende concernant les hélicos est fausse
    Le Mil Mi 28 est un hélicoptère d’attaque au sol, fortement blindé (Havoc code OTAN)
    Successeur du prestigieux Mil Mi 24 (Hind) qui a fait beaucoup parlé de lui en Afghanistan dans les années 80

    Le T14 ou 15 (?) est un char révolutionnaire de quatrième génération
    (Armata étant un châssis pour toute une gamme de blindé)
    Armé d’un canon de 125 mn voir 152 mn… d’une 12.7 machine gun et d’un canon de 30mn à tir rapide, sans personne en tourelle.
    En permanence en défilement de tourelle vu sa faible hauteur est quasiment inattaquable au sol
    Il me fait penser à un Sturmgeschûtz avec une tourelle opérée depuis le châssis

    En tant qu’ancien tankiste, comment contrôler tout cet armement, manœuvrer le bestiau, communiquer, et +, le tout à 2 hommes reste un mystère.

    Si ce nouveau concept d’arme très véloce et offensive par nature voit le jour et fait ses preuves au combat, alors la guerre terrestre sera toute autre. Ce char est révolutionnaire à plus d’un titre.
    C’est en gros les prémices d’un futur drone terrestre.

    Méfiance vis-à-vis des Russes. Il faut faire tomber le mythe de la formidable suprématie des panzers lors de la seconde guerre mondiale.
    La découverte du T34 en 1942 fut une déconvenue majeure pour la Wehrmacht et dut élaborer en catastrophe le Panther, copie amélioré du T34, mais cependant très handicapé par son moteur.
    Bien sûr tout ceci fut occulté par la faiblesse du Sherman qui donc justifia la suprématie des panzers, sinon comment expliquer les pertes ?

    Attention ! Les tankistes Allemands étaient de véritables bêtes de guerre. Faut rendre à César….
    + Le 88 Le canon de la seconde guerre mondiale

    Vivement le 9 mai

    Une vidéo de la chose…https://youtu.be/ysDTlJLL2uM

    PS Les démonstrations des forces de l’Otan à Narva ou ailleurs en pays Baltes sont des gamineries pour faire plaisir au stressé du bulbe et dire voyez braves gens.
    C’est une nasse
    Kaliningrad en est le verrou

    Il faut analyser la blitzkrieg de 2003 en Irak et multiplier les distances par 7 et se poser la question de la maitrise du ciel. Sans parler du risque nucléaire.

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    • Nicolas // 20.03.2015 à 08h05

      Haha je vous comprends, c’est un aperçu trop court, surtout pour qui s’intéresse à tel ou tel domaine. Pour présenter l’économie russe il faudrait non 2 chapitres de ~8000 mots mais au moins 10. Si ça intéresse un éditeur, je veux bien…
      Sur les mines particulièrement je n’ai fait qu’une liste qui donne juste un aperçu de la Russie dans ce secteur, il faudrait faire un historique pour montrer l’énorme modernisation du domaine. A l’époque de Staline être envoyé à « la Kolyma » c’était presque une condamnation à mort (Quel groupe de travail est composé d’un mathématicien, d’un physicien et d’un philosophe ? – une équipe de mineurs )
      Aujourd’hui les mineurs de la Kolyma (extrême Nord-est de la Russie) travaillent dans des conditions très très différentes, avec des salaires très corrects et beaucoup de vacances. J’ai un Géo ou National Geographic (édition russe) qui en parle, très intéressant, beaucoup est fait pour le confort des mineurs, si jamais vous voulez déménager 🙂
      Difficile de parler de la Kolyma (région grande comme 2 fois la France, à la louche) sans rappeler l’intense génie de BHL à ce sujet :
      “Lorsque Brejnev se réclame du marxisme, ce n’est pas à tort.
      Quand au fronton de la Kolyma, le grand camp de concentration soviétique, il y a une phrase marxiste, ce n’est pas dénué de sens non plus”.
      https://www.youtube.com/watch?v=nU1SaEQg_Vw&feature=youtu.be&t=2m14s
      Je demande à voir le « fronton » en question, il doit être visible depuis la Lune. Il parle dans les années 1970, les camps ont fermé en 1956.
      Question complexe militaro-industriel russe, ils nous en préparent de belles. Le Sarmat, les sous-marins Iassen, les Armata, mais aussi un très gros porteur supersonique a été annoncé : de quoi transporter plusieurs Armata à 7000 km. Et parler du futur hélico super rapide et du gros porteur. Et du chasseur de 5ème génération préparé avec les Indiens, et puis du concurrent de l’A350 préparé avec les Chinois. Et Angara-5 qui va concurrencer Ariane 5. Il faudrait détailler chaque engin, les comparer avec leurs concurrents, etc. Et puis raconter la modernisation de l’armée, pas que de l’équipement. L’armée change complètement d’image, les incidents avec les conscrits se font plus rares, l’armée a acquis très vite un prestige qu’elle n’avait pas en 2008. Et puis il y a l’Arctique : nouvelle base pour contrôler la route du Nord-Est, et présence de l’armée de Terre renforcée…
      Bref, je comprends que vous restiez sur votre faim 🙂
      La prochaine partie parlera, brièvement aussi, de domaines que peut-être vous connaissez moins donc vous y apprendrez peut-être plus, mais pour ceux qui connaissent, ce sera pareil que pour vous sur le secteur minier et militaire.

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      • Ladoga // 20.03.2015 à 21h06

        C’est un peu merdique votre réponse Nicolas
        Sans doute, j’ai été trop appliqué.

        Je suis un ouvrier avec ma logique, c’est-à-dire 1+1=2
        Je n’ai connu que les 30, le pétrole, les explosifs
        Mineur, il faut rajouter « de fond » pour dire que tu n’emploies pas des explosifs

        C’est bon, ton invitation « Cheminée chanceuse » Je suis trop vieux, je ne parle pas la langue.
        Ce midi 4200 kg d’explosif. J’ai ma dose camarade
        Je pense plus à une fermette et des poules, des oies…

        Ouais ouais A ton avis le trou de « cheminée chanceuse » il sait fait comment?
        Roche magmatique
        Crois-moi camarade… Il faut faire parler la poudre

        La vidéo de bhl en temps normal est une déclaration de guerre. Venant de toi, je pense être trop con pour comprendre, lié en plus à Kolima ALORS LA…..

        Merci et encore merci pour ton Job Nicolas

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      • piotr625 // 28.03.2015 à 15h02

        Bien vut pour Kaliningrad, Ladoga
        faudrait rajouter espace terrestre et maritime

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        • Ladoga // 28.03.2015 à 20h38

          Oui, exact

          Kaliningrad est capable de couper en deux la mer Baltique
          Kaliningrad est une menace à plus d’un titre dans le grand jeu.

          Parlons un moment général d’empire… Si je veux être crédible, il me faut au minimum l’équivalant des troupes au combat en 1992 lors de libération de Koweït.
          Maintenant regardons une carte, mes divisions sont encerclées, et á moins de faire une pointe blindée, mais en direction de ou ? J’ai très peu de chance de ne pas subir une défaite majeure.

          Et quand nos merdias comparent Poutine á Hitler, ils ne font que mettre en évidence leur ignorance et leur manque de culture
          Avec les gouvernants de cette époque, les Baltes seraient soumis.

          En observant leur agressivité, comment soutenir des gens comme ça ?
          Hors de question que les Baltes, Polonais associé nous pousse á la guerre, qui eux même sont victime de l’empire du chaos

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          • Ladoga // 28.03.2015 à 21h14

            Apres relecture je ne suis pas sûr d’être très clair

            Les 500 000 hommes en question sont des troupes de l’otan (1992)
            Encerclé par leurs adversaires
            Les pays Baltes étant un piège et un immense chaudron pour qui voudrait venir

            J’ai répondue comme un con á Nicolas. Bien j’étais bourré
            Faut pas me parler de bhl. Surtout après avoir bu des canons

            Je ne supporte pas ces ordures
            Tiens vous saviez que Soros est le fils d’un ancien gestapiste hongrois ?

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  • Nicolas // 17.04.2015 à 08h07
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