Les Crises Les Crises
16.mars.201516.3.2015 // Les Crises

L’isolement de la Russie 2/5 : Forces de l’économie russe face aux sanctions, par Nicolas

Merci 77
J'envoie

Ceci est la deuxième partie d’une série sur l’isolement de la Russie. La première partie est : L’isolement de la Russie 1/4 : l’effondrement de 1991. Je vous propos ici de faire un tour de l’économie russe, et en particulier de voir comment cette économie fait face à la guerre économique lancée par Washington. Cette partie étant plus longue que prévu, je l’ai coupée en deux (cette série est donc une tétralogie en 5 parties), et je commence avec des considérations générales sur l’économie russe puis un tour de ses principales forces.

L’auteur : je suis un citoyen franco-américain, polyglotte, traducteur et consultant. Vous pouvez me contacter, surtout si vous voulez une traduction ou de l’aide pour exporter. La Russie n’est pas encore complètement fermée, loin de là.

À en croire la rhétorique américaine, toute la Russie est un immense pays de Shadoks occupés à pomper du pétrole. Obama a affirmé : « La Russie ne produit rien » [1]. Donc je n’ai qu’à vérifier cette affirmation : soit cet article sera terminé après une vérification très simple, soit Obama est un menteur et j’en aurais pour des pages et des pages pour vous faire le tour d’une économie diversifiée. Vérifions, en utilisant les chiffres de l’emploi fournis chaque année par GKS (l’INSEE russe)

élément de comparaison 1991 1998 2003 2008 2013 Notes
Taux de chômage (%) 13,5 8,4 6,4 5,7
Chômage déclaré (%) 2,9 2,3 2,0 1,2
Emplois (milliers) 73848 63683 65979 68474 67901
dont, par secteur d’activité (en milliers) :
agriculture, chasse, industrie forestière 9101 7796 6675 6364
pêche 140 116 142 139
Extraction de matières premières 1167 1112 1044 1075 1,6% des emplois en 2013… soit environ 1,4% des personnes employés qui se consacrent à l’extraction de pétrole et de gaz.
Industrie manufacturière 11946 11932 11191 10065 Production doublée depuis 1998→ efficacité largement améliorée
Production et distribution d’eau, gaz et électricité 1824 1890 1884 1936
Construction 4439 4555 5474 5712 +1,3M → traduit la création de nouvelles infrastructures
Commerce ; réparation de véhicules et d’objets à utilisation personnelle 8447 10462 12020 12408
hôtels et restaurants 957 1150 1274 1267 Développement du tourisme
Transport et communication 4954 5205 5451 5420
Activité financière 645 771 1132 1309 +103%… Bien plus que l’extraction de pétrole
Opérations sur l’immobilier : location et services 4587 4859 5146 5815
Administration de l’État, sécurité militaire, sécurité sociale 2938 3266 3727 3711
éducation 6033 6092 5980 5570 Le nombre d’écoles a diminués pour réduire les coûts – comparaison : L’É.N. française emploie environ 1,1 M de personnes
Santé et services sociaux 4378 4469 4666 4523
Services communaux, sociaux et à la personne 2116 2295 2621 2520
Investissements (milliards de roubles) 2186,4 8781,6 13255,5 Les chiffres de 1998 ne sont pas comparables du fait de la dévaluation
dont, par origine (en milliards de roubles) :
russes 1837,8 7359,0 11761,1
russes privés 900,8 4490,6 7942,4
étrangers 89,6 655,7 757,4 Record de 1142,9 milliards en 2012
mixtes russes + étrangers 258,9 767,0 737,0 Record de 800,0 en 2012

 

[EDIT : Figurait ici une image modifiée des Shadocks, que nous pensions libres de droits. Ce n’est pas le cas. Nous l’avons donc supprimée et présentons nos excuses aux ayants-droits, Aaaproduction]

On a donc 1,6% des personnes employés travaillent dans l’extraction de pétrole, charbon, fer, or, diamant etc. Soit environ 1,4% dans l’extraction de pétrole et de gaz. La part de l’extraction des ressources naturelles dans le PIB est de 9,3% en 2013. C’est moins que l’immobilier, moins que l’industrie manufacturière et presque 2 fois moins que le commerce. Certes, grâce à l’augmentation du cours du pétrole c’est plus qu’en 2002 (5,9%) mais on reste très loin de l’économie basée sur l’extraction de pétrole qu’on nous présente régulièrement. Le chiffre d’affaire réalisé par l’extraction de ressources naturelles est 6,8 fois inférieur au chiffre d’affaire de l’industrie manufacturière. Le tableau ci-dessous laisse donc clairement entrevoir une économie diversifiée, soutenue par une industrie manufacturière en plein développement. La vision simpliste d’une économie qui ne repose que sur l’extraction du pétrole et « ne produit rien » est donc grotesque. Il va donc falloir que j’aille chercher un peu plus d’infos pour en tracer le portrait.

Structure des exportations russes en 2012 par produits

Structure des exportations russes en 2012 par produits (MIT)

Certes, la structure des exportations russes montre que les matières premières énergétiques ont une part importante dans l’économie russe. La part du pétrole brut, gaz et charbon s’élève en 2012 à 51,2% du total (à comparer aux 78,8% de l’Arabie Saoudite). Notons que le pétrole raffiné est le premier produit d’exportation des Pays-Bas ou de Singapour, pas un produit caractéristique d’une économie arriérée. Notons surtout que la structure des exportations n’est que la partie émergée de l’économie, l’essentiel de ce qui est produit en Russie est consommé en Russie, qui est un grand marché. L’exportation de pétrole est évidemment un apport important de devises pour le gouvernement russe, nous verrons ici que cet apport a permis d’investir massivement dans la modernisation de l’économie du pays.

Il serait impossible de parler de tous les grands projets qui sont lancés en Russie, depuis le début de l’année 2014, ou actuellement en cours [2]. Depuis 2011 il y a en effet environ un nouveau site de production industrielle par jour ouvré. Je ne donne qu’un aperçu de quelques secteurs d’activité important, en me concentrant sur l’activité industrielle. C’est après tout l’activité industrielle d’un pays qui fait son succès économique, ce que nos chers leaders ont oublié lorsqu’ils ont favorisé la désindustrialisation de la France, avec apparemment l’idée que la France est tellement développé qu’elle n’a besoin que d’emplois du secteur tertiaire [3].

Aux États-Unis, le développement de l’industrie se fait largement sur le modèle investissements publics – bénéfices privés. Par exemple, les entreprises informatiques qui se sont développées dans les années 50 à 70 profitaient très largement des achats de l’armée américaine qui achetait tous les ordinateurs disponibles, ce qui a permis à un grand nombre d’entrepreneurs privés de faire fortune [4]. La situation est la même dans l’aéronautique, le domaine spatial, la construction navale, les entreprises de défense, etc : Les achats massifs de l’armée américaine, avec l’argent des contribuables, permettent avant tout l’enrichissement d’entrepreneurs privés. Le modèle économique choisi par la Russie est différent. Les entreprises qui bénéficient le plus largement des commandes de l’État, que ce soit dans le domaine de l’armement, du gaz, du pétrole, sont des entreprises publiques, avec l’objectif d’obtenir des bénéfices publics grâce à des investissements publics. C’est ce que certains médias américains appellent le communisme, mais que l’on peut aussi appeler du pragmatisme guidé par l’intérêt national. Certains secteurs sont essentiellement privés, comme le secteur automobile. En effet l’État russe n’a plus que des parts minoritaires dans AvtoVaz (connu à l’export comme Lada) qui est contrôlée par Renault-Nissan. En revanche, pour ce qui est des domaines jugés stratégiques, des champions nationaux ont été créé, comme à l’époque où la France avait des ambitions industrielles et avait créé Areva (alors Framatome), Airbus, et Ariane.

Suite aux sanctions, le gouvernement a décidé de lancer une grande politique de remplacement des importations : dans les domaines de la défense, de la médecine, de l’infrastructure et de l’industrie, le président russe souhaite que la Russie devienne « technologiquement indépendante« , ce qui est très loin d’être le cas aujourd’hui. dans tous les secteurs, Le gouvernement pousse les industries russes à moins dépendre des équipements et matériaux étrangers, en particulier venant de pays hostiles, et a fixé des objectifs en ce sens, secteur par secteur.

Comme nous l’avons vu dans la première partie de l’article, l’économie russe avait été ravagée par l’effondrement de 1991, et a atteint le fond en 1998 avec le défaut partiel sur la dette. Elle s’est depuis reconstruite progressivement, secteur par secteur. De même qu’on ne commence à construire une maison par le toit, l’industrie russe se reconstruit dans l’ordre logique, et reste comparativement faible dans des certains secteurs industriels les plus modernes. Cette modernisation est loin d’être achevée, et sa poursuite est actuellement compliquée par le contexte de la guerre économique voulue par l’Empire du Bien. L’économie russe a subi, après la chute de l’URSS, de nombreuses privatisations très largement critiquées, dont je donnerai ici 2 exemples qui permettront d’avoir un aperçu du problème. Ces privatisations ont laissé de très mauvais souvenirs parmi la population, ce qui explique que le sujet de privatisations ultérieur est évoqué avec beaucoup de prudence. Cependant le gouvernement russe a une approche pragmatique et non idéologique (l’article 13.2 de la Constitution interdit au gouvernement toute idéologie, telle que communisme ou libéralisme) du sujet, et comprend l’importance des investissements privés pour renforcer l’économie russe. Des privatisations importantes sont donc en cours. En 2013, il était prévu que les privatisations rapporteraient 1700 milliards de roubles de 2014 à 2016. La privatisation de certaines entreprises jugées d’intérêt stratégique est exclues. Cela concerne évidemment les entreprises d’armement.

Pour tout le tour d’horizon de l’économie russe qui suit, l’astérisque suivant le nom d’une entreprise (exemple : « Gazprom* ») indique que cette entreprise a été frappée de sanctions européenne, américaine et / ou japonaise. Essentiellement, cela prive ces entreprises de possibilité de trouver des financement sur les places de marché de l’Empire du Bien.

1. Secteur énergétique

Oléoducs, stations de pompage et raffineries de Russie

Carte des oléoducs, stations de pompage et raffineries de Russie

Comme on nous l’a assez dit, le secteur pétrolier et gazier est un élément très important de l’économie russe, et ses entreprises appartiennent en grande partie à l’État. Cependant, le président russe a de nouveau exprimé en octobre 2014 que le gouvernement russe vendra des parts dans de grandes entreprises productrices d’énergie, en rappelant l’importance des investissements privés pour l’économie russe. Actuellement les champions nationaux du secteur sont :

Le groupe Gazprom* emploie environ 431 000 personnes en tout. Gazprom est le leader mondial du secteur gazier, et possède une filiale spécialisée dans le pétrole (Gazprom Neft), ainsi qu’une banque. Le gouvernement russe en possède 50% plus une action. L’État touche en outre 30% du prix du gaz exporté en droits de douane. Gazprom a évidemment été frappé par les sanctions occidentales (d’abord via sa filiale Gazprombank, puis une deuxième vague de sanctions a attaqué Gazpromneft et Gazprom elle-même).

Rosneft* : 170 000 employés (en 2012), ~100 milliards d’euros de CA en 2013, appartient à 69,5% à l’État russe, mais cette part pourrait diminuer dès 2015 à 50% + 1 action. BP en possède 19,75%. En 2013 Rosneft a investi 148,5 milliards de roubles en innovations, dont 23,2 milliard de roubles en R&D. En dehors de l’extraction, Rosneft* possède 7 raffineries.

Transneft* : 84 000 employés. 70 000 km de tuyaux, 500 stations de pompage. C’est la plus grande compagnie d’oléoducs au monde. La part de l’État dans cette entreprise doit descendre à 75% + 1 action.

Les sanctions contre ces 3 géants du secteur posent de réels problèmes. D’une part ces mesures de guerre économique limitent les possibilités de financer les projet que Gazprom, Rosneft et Transneft doivent développer, ce qui n’est pas une mince affaire puisqu’il doivent trouver des milliards de dollars. D’autre part ils importent de nombreux équipements. Un plan a été mis en œuvre pour remplacer les équipements venant des É-U et de leurs vassaux par des équipements produits en Russie ou dans des pays non alignés. Rosneft annonce qu’il achètera tout son matériel en Russie dès 2018, tandis que la part de matériels importés parmi les achats de Transneft* passera de 10% à 3%, et Gazprom a créé un département consacré au remplacement du matériel importé, dont la part est actuellement de 5%. Gazprom* prévoyait récemment d’acheter pour 2,5 milliards de dollars de matériel étranger en 2015. Les équipements étrangers qui ne peuvent pas être produits en Russie seront remplacés par des équipements de pays non vassaux des États-Unis (Chine et Corée du Sud notamment). Dommage pour les fournisseurs habituels dans les pays de l’Empire du Bien (Schlumberger, Schneider, Caterpillar, Sumitomo…). En outre, l’UE a décidé (ou plutôt John Kerry a ordonné) d’annuler le projet de gazoduc « South Stream », forçant ainsi la Russie à réorienter ce projet, sans conséquence énorme pour la Russie, autre qu’un retard (qui coûte des centaines de milliers d’euros par jours, mais sur un projet de plusieurs milliards). J’y reviendrai dans la partie 4/5 de la série.

En dehors des trois géants mentionnés ci-dessus, de grandes entreprises demeurent dans le secteur privé, comme Loukoïl* (151 000 employés) qui a les deuxième réserves prouvées de pétroles après Exxon parmi les entreprises privées, et qui produit autant de pétrole que l’Algérie, ainsi que Sourgoutneftgaz* (102 000 employés) qui est notamment le principal fournisseur de pétrole du Bélarus. Ces deux entreprises ont également été frappées de sanctions, bien qu’elles soient privées, preuve supplémentaire que ces sanctions ne sont qu’un outil de guerre économique sans aucun lien avec les prétextes annoncés. Notons à propos de Sourgoutneftgaz, qu’en 1995 40% de son capital a été vendu pour 88,9 millions de dollars. Cette part de l’entreprise vaut 11,2 Md$ en 2012, soit 126 fois plus. On comprend bien que la valeur intrinsèque de l’entreprise est très loin d’avoir augmenté d’autant. C’est un exemple du pillage que j’évoquais dans la première partie de l’article. [5].

La Russie n’est que le 7ème producteur mondial de charbon, mais est au 2ème rang mondial pour les réserves. Le secteur du charbon y est contrôlé par des entreprises privées, parfois enregistrées à Chypre. Actuellement, la majorité de l’extraction de charbon en Russie se fait en Sibérie occidentale (Kouzbass). Kouzbassrazrezougol par exemple emploie 25 000 personnes. Le secteur du charbon n’a pas (encore) été frappé par des sanctions de la part des É-U.

Rossatom est le champion russe de la construction de centrales nucléaires et extraction d’uranium. Rossatom emploie 255 000 personnes et a dépassé Areva en chiffre d’affaire. Son carnet de commande international se porte très bien, comme on le verra dans la partie suivante parlant des développements des relations internationales de la Russie depuis le début de la crise : une vingtaine de réacteurs sont prévus, en construction ou en négociation à l’étranger (13 pays). Sur le seul marché intérieur, 12 réacteurs sont en construction (en janvier 2015). Au total, le carnet de commande de Rossatom était de près de 100 milliards de dollars pour les dix prochaines années, excusez du peu. Et pendant qu’Areva est au bord du gouffre, Les scientifiques russes développent la technologies de production d’énergie à base de thorium (à la place de l’uranium). Comme disent les Américains, la Russie ne sait rien faire à part extraire du pétrole.

La production d’électricité est largement privé, et le sera encore plus à l’avenir. La distribution d’électricité en revanche est publique, contrôlée par Rosseti (Réseaux de Russie, 230 000 employés).

L’énergie hydroélectrique continue de se développer avec la construction de 12 nouvelles centrales hydroélectriques de 100 MW et plus d’ici 2030. L’usine hydro-électrique de Saïano-Chouchensk a été réparée fin 2014 (6400 MW). RusHydro est le plus grand producteurs d’hydroélectricité de Russie, le 3ème au monde (113 TWh en 2012). Elle appartient à 65,9% à l’État russe mais cette part doit diminuer à 50% + 1 action. En dehors de Rushydro, on note que les européens Enel et E.ON sont très présents, avec un CA combiné de près de 150 Md roubles en 2013 pour leurs filiales russes (presque la moitié de Rushydro).

Concernant l’exportation de gaz, la Russie a plusieurs projets, dont je parlerai dans la partie 4/5. Le contournement de l’Ukraine mettra fin aux possibilité de chantage que l’Ukraine a utilisé pendant des années en menaçant l’Europe de fermer le transit du gaz russe sur son territoire.

Afin de pouvoir vendre son gaz à tous les pays, la Russie construit également des stations pour le Gaz Naturel Liquéfié (GNL). Sur la péninsule de Yamal (au bord de l’Océan Arctique), une station est en cours de constructions. Avec la construction du port et de l’aéroport, il s’agit d’un investissement de 850 milliards de roubles. Ce port et cette station permettront d’exporter du gaz naturel partout autour de l’Océan Atlantique dès 2016.

2. Raffinage

Raffinage en Russie

Raffinage en Russie. Graphique de moi, d’après des données GKS

En 2012 la Russie a exporté 184 Md$ de pétrole brut contre seulement 70,6 Md$ (68 Md$ d’exportation nette) de pétrole raffiné, ce qui, bien que représentant un énorme apport de devises, traduit un manque de capacité de raffinage en Russie, et le vieillissement des raffineries existantes. Les nombreux projets actuellement en cours permettront d’améliorer cette situation de façon très significative, en améliorant très nettement la capacité de raffinage de pétrole du pays. Parmi les usines en construction en expansion ou très récemment construites dans le domaine de la pétrochimie, on peut mentionner la raffinerie de Volgograd, qui augmentera sa production de diesel de 1,8 Mt par an. Une raffinerie du Tatarstan aura quant à elle une capacité de 14 Mt de pétrole par an, contre 7 Mt actuellement (à 50$/barril, 7 Mt de pétrole valent environ 2,6Md$) et sa modernisation permettra d’améliorer la qualité, et donc le prix, du pétrole de marque « Urals » vendu à l’export. L’investissement de ce dernier projet est estimé à 235 milliards de roubles.

Sans entrer dans le détail, en décembre 2014, au moins 5 autres raffineries existantes étaient en cours de modernisation, grâce à des investissements très importants pour améliorer la « profondeur » du raffinage. En plus d’améliorer la qualité des carburants utilisés en Russie, tous ces projets rendront l’industrie pétrochimique russe beaucoup plus moderne et compétitive, ce qui améliorera nettement la balance commerciale de la Russie dans ce secteur.

Un point sur l’Ukraine : les raffineries de l’est de l’Ukraine était utilisées pour raffiner le pétrole russe : La Russie a importé pour 490M$ de pétrole raffiné d’Ukraine en 2012. L’augmentation des capacités de raffinages en Russie pourrait rendre les raffineries ukrainiennes moins utiles à l’industrie russe, en particulier si des taxes d’importation sont prélevées.

3. Secteurs minier et métallurgique

Udachnaya_pipe

« Cheminée Chanceuse », une mine de diamants d’ALROSA en Yakoutie (Photo Alexander Stapanov, Wikipedia). ALROSA extrait entre 7 et 8 tonnes de diamants par an.

Le grand champion national est ALROSA, la plus grande entreprise d’extraction de diamants au monde. Elle emploie 40 000 personne, réalise 27% de la production mondiale, et a les plus grandes réserves du monde. Son contrôle est partagé par l’État russe et la Yakoutie (=République de Sakha, plus grande entité territoriale sub-nationale au monde), mais la part de l’État russe doit descendre à 25% + 1 action.

Cependant le secteur minier est largement aux mains de grandes entreprises privées. Citons parmi les principales :

Norilsk Nickel (V. Potanine et O. Deripaska) emploie 96 000 personnes et est le leader mondial du Nickel. Sa privatisation en 1995 nous donne le second exemple de pillage. 38% de cette entreprise ont été vendus en 1995 pour 170,1 M$ en 1995, et valaient 15,8 milliards de dollars en 2012 (93 fois plus), ce qui pourrait éventuellement laisser comprendre que cette privatisation ne s’est pas totalement faite dans l’intérêt de l’État russe.

Polyus Gold (S. Kerimov) est l’un des plus grands producteurs d’or du monde (~53 tonnes par an) et dispose des troisièmes plus grandes réserves prouvées d’or au monde.

Rusal (O. Deripaska, M. Prokhorov et V. Vekselberg) emploie 67 000 personnes et est le leader mondial de l’aluminium, avec 4,5 millions de tonnes d’aluminium par an, correspondant à 9% de part de marché mondial. Rusal est actif dans 13 pays, mais la majorité de son activité reste en Russie. Rusal possède 27% de Norilsk Nikel.

VSMPO-AVISMA* est le leader mondial du titane, dont elle contrôle la majorité du marché mondial. C’est l’investisseur clé de la « Vallée du titane« , qui est un centre d’investissement et de recherche pour l’industrie du titane, actuellement en construction dans la région d’Iekaterinbourg. VSMPO-AVISMA* fait partie de Rostec*.

Metalloinvest (A. Ousmanov) emploie 60 000 personnes et est le plus grand producteur de fer de Russie. Elle dispose de 14,5 milliards de tonnes de fer de réserve (secondes réserves au monde, correspondent à 150 ans de leur production). Leader mondial du fer briqueté à chaud (HBI), c’est aussi un producteur important d’acier.

Severstal (A. Mordachov) est le plus grand producteur d’acier de Russie. Elle emploie 67 000 personnes, contre 320 000 pour Mittal. Le CA de Severstal est la moitié de celui de Mittal Steel. Depuis juillet 2014, Severstal a une nouvelle usine de profils laminés, capable de produire un million de tonnes par an (région de Saratov).

Evraz (R. Abramovitch et A. Abramov) est une multinationale née dans la Russie post-soviétique (Abramovitch) mais désormais basée à Londres. Elle est le deuxième producteur d’acier de Russie et emploie environ 100 000 personnes dans le monde, probablement la majorité en Russie.

NLMK (V. Lissine) emploie 60 000 personnes, est le troisième producteur d’acier de Russie, et contrôle des entreprises en France et aux É-U.

Metchel (I. Zyounine) emploie plus de 70 000 personnes, et ses activités incluent le charbon, l’acier et la production d’électricité (à partir du charbon). Concernant la baisse du cours du rouble, les responsables de Metchel commentent qu’il s’agit d’un « cadeau du destin« , cette baisse ayant fait baisser la dette du groupe de 8,6 à 6,4 milliards de dollars : Metchel, comme les autres entreprises métallurgique russes, vend la grande majorité de sa production à l’étranger. Metchel a une usine à Donetsk.

Secteur métallurgique

Production du secteur métallurgique. Graphe de moi, d’après des données GKS. En 2013 la production de tuayaux d’acier est presque remontée au niveau de 1991.

Début 2015, une douzaine d’usines d’acier et d’aluminium était en construction ou en expansion en Russie : une usine d’1,5 million de tonnes d’acier laminé par an près de Toula, une autre usine de 1,2 Mt /an près de Vladimir. Près d’Irkoutsk, c’est une usine de 750 000 tonnes / an d’aluminium qui est en construction. Une valse d’investissements qui se comptent en milliards de dollars, et renforcera très sensiblement le secteur métallurgique russe. La récente dépréciation du rouble a entraîné une hausse du prix des métaux, et dans cette situation les producteurs de métaux ont encore plus intérêt à vendre à l’étranger, à un prix plus élevé que ce que peuvent payer leur clients russes. Afin de soutenir les consommateurs de métaux (producteurs de trains, de voitures, de machines-outils…), le gouvernement a menacé les producteurs de métaux d’introduire des taxes à l’export s’ils ne font pas un effort pour soutenir leurs clients russes. Ah, un gouvernement qui a le droit de prendre des mesures pour soutenir ses industries (et donc les emplois industriels du pays), comme en France avant l’UE, ça fait rêver.

À Iekaterinbourg, les investissements (3 Mds roubles) pour la modernisation de l’usine Ouralkhimmach ont abouti en février 2015. Cette usine peut désormais produire des pièces beaucoup plus grande. Auparavant, certains très grands projets, tels que des réacteurs de raffineries ou des réservoirs de pétroles de plusieurs milliers de m³ devaient être importés d’Europe. Ceci pourra intéresser les ouvriers Italiens et Allemands qui ont perdu leur emplois suite à cette modernisation : Ouralkhimmach a 300 postes à pourvoir pour faire face à l’augmentation de la production, au double du salaire régional moyen.

4. Complexe militaro-industriel

Tyfon

La parade du 9 mai sur la Place Rouge est l’occasion de révéler au public les innovation de l’industrie militaire russe. Ici, la première apparition publique des « Taïfoun » (blindés parachutables), qui étaient suivis par les nouveaux missiles supersoniques antichars Chrysanthème-S. Le 9 mai 2015, le tank T-14 Armata devrait être présenté.

On peut le regretter si on veut, mais le secteur de l’armement est un moteur essentiel des progrès technologiques. Ça n’est pas récent, c’était déjà le cas du temps de Leonardo. En Russie, le secteur de l’armement est également largement contrôlé par l’État. Ce secteur occupe environ 1500 entreprises qui emploient plus de trois millions de personnes (cela inclut l’industrie spatiale et des entreprises qui ont aussi des activités hors armement). Les champions nationaux sont :

Rostec*, immense consortium rassemblant l’essentiel des entreprises d’États liés à la défense. 900 000 employés environ travaillent pour les nombreuses entreprises concernées.

Oboronprom* : Producteur d’armement contrôlé par la Russie, en partie via Rostec* et en partie directement.

ODK* (groupe Oboronprom) est une holding contrôlée par l’État et rassemblant des entreprises spécialisées dans la construction de turbines à gaz et de moteurs (de fusées et d’avions). En tout, environ 83 000 employés travaillent pour les différents entreprises qui la composent. ODK* fait partie de Rostec*.

Kalachnikov* a été renommée en 2013 pour profiter de la renommée des pistolets automatiques Kalachnikov (s’appelait Ijmash). Cette entreprise contrôlée par Rostec* a acquis ZALA, un producteur russe de drones pour diversifier sa gammes de produits. L’entreprise devrait également se lancer dans la production de bateaux, y compris de plaisance.

Rosselektronika* fait également partie de Rostec* et rassemble environ 120 entreprises spécialisées dans l’électronique. Une part importante de ces entreprises travaillent pour l’industrie militaires. Parmi leur très nombreux produits, on peut citer le viseur infrarouge de l’équipement « ratnik » (Cf. point 4.3 ci-dessous).

T-14 Armata

Le T-14 Armata, le tout nouveau tank russe, sera révélé lors de la parade du 9 mai. Le journal « National Interest » peut déjà le placer dans la prochaine liste des armes russes dont il faut avoir peur : son canon est plus puissant que celui du Leopard 2, et sa tourette est contrôlée à distance. Il ne faut que 2 personnes à bord.

Ouralvagonzavod* : « L’usines de wagons de l’Oural » est le plus grand producteur de wagons du monde (régulièrement plus de 20 000 wagons par an, record de 28 000), et aussi le plus grand producteur de tanks au monde (capacité de 1500 tanks par an). 27 600 employés. Appartient à 100% à l’État russe (cette part doit descendre à 75% + 1 action), dépend largement des commandes de l’armée et de RJD (la compagnie nationale de chemins de fer), mais exporte aussi, essentiellement vers le Kazakhstan, et il existe également des lignes de chemins de fer privés (aux mains de compagnies minières notamment). Comme d’autres entreprises russes, Ouralvagonzavod* pourrait bénéficier de la fin des commandes russes de matériel militaire et ferroviaire auprès des entreprises ukrainiennes, à moins que ces commandes aillent à l’une de ses concurrentes. L’entreprise a commencé à produire le très moderne tank de 5ème génération T-14 Armata, qui sera probablement présenté au public lors de la parade du 9 Mai. Une version modernisée du célèbre T-90 a été présentée à l’IDEX 2015. Le T-90 était déjà le tank le plus exporté au monde (plus de 1000 exemplaires en plus du milliers produits sous licence en Inde), et plusieurs pays se sont montrés intéressés par la version modernisée au salon IDEX 2015.

Pistolet-mitrailleur ADS

Le pistolet-mitrailleur ADS est le premier au monde a être aussi performant sous l’eau que dans l’air (Photo Sergueï Ptitchkine / RG)

La NPO Complexes de Haute Précision* fait partie de Rostec* et rassemble 19 entreprises et environ 45 000 employés. En dehors des célèbres missiles Iskander, cette holding produit par exemple des pièces d’artilleries. Concernant les derniers développements, elle a commencé la production de nouveaux instruments de contacts radio « Antey »en février 2015. Jusqu’à présent l’armée russe employait des appareil conçus il y a plus de 30 ans. Également en février 2015, une autre entreprise du groupe a présenté au salon IDEX-2015, à Dubaï, le pistolet-mitrailleur et lance-grenade amphibie ADS. Il était jusque là réservé à l’armée russe.

Parmi les autres développement d’Ouralvagonzavod*, il faut mentionner le blindé de transport « Atome ». Ce blindé est conçu par Renault Trucks. En avril 2014, la Suède a interdit à Renault Trucks de poursuivre le projet (Renault Trucks est, comme son nom ne l’indique pas, une filiale de Volvo, mais les sites de production et le siège sont en France). En juin, il a été annoncé que Renault Trucks continuait de travailler sur le projet. Cependant la collaboration s’est par la suite définitivement arrêtée. Depuis, une solution a été trouvé : Ouralvagonzavod* se passera du partenariat de l’indispensable industrie de l’Empire du Bien. Le Directeur Général d’Ouralvagonzavod* n’a pas précisé quel était le nouveau partenaire qui remplace Renault Trucks. Il pourrait s’agir d’une entreprise russe ou d’un autre pays de l’Union Économique Eurasiatique (UÉE), voire d’un autre pays qui refuse de sanctionner la Russie pour le bien de l’humanité (et un peu aussi pour le bien des grandes entreprises américaines). Concernant l’arrêt de la coopération de Renault Trucks, Ouralvagonzavod* explique « Les Français ont les mains liés« . Ah ? Par qui ? La France ne serait pas un pays indépendant ? Encore un bon point pour la diplomatie française dans ses efforts de favoriser le chômage de masse en France (c’est bien le but, apparemment).

Almaz-Anteï* : Systèmes anti-aériens et radars, 93 000 employés. Appartient à 100% à l’État russe. Le plus grand producteur d’armes en Russie, 12e au niveau mondial. 46 entreprises qui composent Almaz-Anteï*, et parmi leurs produits on peut citer le célèbre système lance-missiles « Bouk » connu de ceux qui suivent la guerre contre le Donbass, ou encore les S-300 que l’Iran avait essayé d’acheter, désormais remplacés par les Anteï-2500.

Missiles Tactiques: 40 000 employés. Produit comme son nom l’indique des missiles tactiques.

Bazalt* : 9500 employés, produit des munition et des lance-roquettes.

Technologies Radio-électroniques* (« KRET ») emploie 67 000 personnes et produit divers appareils radio-électroniques, en particulier de guerre électronique, mais aussi d’avionique, et a un laboratoire de photonique. En dehors de ses activité pour l’industrie militaire, cette entreprise produit également divers appareils médicaux. Bien que le gouvernement russe souhaite continuer la coopération des entreprises russes avec les entreprises occidentales pour tous les projets civils, KRET a annoncé en février 2015 que la part des équipement radio-électroniques produits en Russie passerait de 48% à 80% pour les avions MS-21 et Superjet (Cf. point 4.1 ci-dessous). KRET a commencé à préparer l’avionique des chasseurs de 6ème génération, avec et sans pilote.

Enfin, mentionnons l’Usine de Construction Mécanique de Mityschi* (MMZ), qui produit notamment des blindés sur chenilles. Ce n’est pas la plus importante usine de blindés de Russie mais puisqu’elle a eu l’honneur d’être frappée de sanctions, autant la mentionner.

4.1 Aéronautique

Mi-28M

Selon les experts américains, la Russie serait une république bananière sans bananes. Preuve du contraire, des bananes Mi-28N volent ici en formation au-dessus de Moscou, le 9 mai 2014. La Russie est un très grand producteur de bananes volantes.

Hélicoptères de Russie* (HR*, groupe Orboronprom*) est le 24e producteur d’armes au monde, et le second en Russie. Cette holding emploie 38 500 personnes réparties dans plusieurs usines dont la plus importantes est à Kazan. HR* et produit des hélicoptères civils et militaires exportés dans de nombreux pays. En 2015 elle a commencé la production de plusieurs nouveaux modèles :un hélicoptère lourd (15 tonnes de charge utile) de transport et de parachutage, un hélicoptère conçu spécialement pour l’Arctique, et un hélicoptère pouvant atteindre 400 km/h. En 2013, HR* a produit 303 hélicoptères, contre 422 pour le leader mondial Airbus Hélicopters. Cependant, tous les sites de productions d’HR* sont en Russie, alors qu’Airbus Helicopters a des sites de productions hors de France. Sur le secteur des hélicoptères militaires, HR* et son concurrent américain Sikorsky (Le Russe Igor Sikorsky avait construit le premier avion multi-moteur avant d’émigrer pendant la Guerre Civile) sont au coude-à-coude pour le leadership mondial. [6]. HR* ne pourra pas vraiment profiter de la baisse du cours du rouble : son carnet de commande est déjà plein (essentiellement de commandes de l’armée russe) et elle ne peut augmenter au maximum sa production que de 10%.

Depuis 2006, OAK* (Environ 100 000 employés en tout) a été créé pour devenir le champion russe de l’aéronautique, sur le même principe que ODK* ci-dessus ou OSK* ci-dessous. C’est dans en un sens l’Airbus russe, en ce qu’il est issu de l’union de toutes les entreprises russes qui construisent des avions militaires comme civils.

Côté aviation militaire, Iliouchine* a commencé en février 2015 à assembler le premier avion ravitailleur post-soviétique , le Il-78M-90A, version modernisée du Il-78. Iliouchine continue également de produire le célèbre avion cargo militaire Il-76 depuis plus de 40 ans.

Mikoyan* produit un chasseur de génération « 4++ », le MiG-35, version moderne du MiG-29 toujours en production.

Su-35

L’un des chasseurs les plus redoutables actuellement existants, le Su-35.

Soukhoï (26 000 employés) produit un autre chasseur de génération « 4++ », le multirôle Su-35, version modernisée du Su-27. Soukhoï développe également, avec l’indien HAL, le chasseur de 5ème génération FGFA.

Tu-22M3

La Russie ne produit rien. Ce rien (Tu-22M3) est conçu pour couler un porte-avion américain.

Tupolev* développe actuellement le bombardier stratégique de nouvelle génération PAK-DA qui doit remplacer le Tu-95 et le Tu-160. Ce projet en est à la phase de construction d’un prototype. Dans le même temps, Tupolev modernise le bombardier supersonique Tu-22 en Tu-22M3M.

De son côté, Irkout* (14 000 employés) produit actuellement le Yak-130, un chasseur léger et d’entraînement. 2014 fut une année record pour Irkout, et son président se montre très optimiste pour la suite.

MS-21

L’une des premières photos du MS-21, qui devrait décoller en 2016. Il aura le fuselage le plus large de tous les avions mono-couloirs. Le couloir permettra ainsi le passage d’un fauteuil roulant, ou le croisement de 2 personnes (enfin !)

Les avions de lignes sont depuis la chute de l’URSS un point faible de l’industrie aérospatiale russe : Boeing et Airbus dominent largement le marché intérieur russe. Soukhoï* produit actuellement l’avion de ligne SSJ-100 (Superjet), concurrent des Embraer E-Jet et Bombardier CRJ. Cet avion exploité commercialement depuis 2011 peine à s’exporter : en dehors des compagnies aériennes russes, on ne compte qu’environ 20 avions livrés, et des contrats pour un peu plus de 40 avions, hors options. De nombreuses sociétés étrangères produisent des pièces pour cet avion, dont Thalès et Snecma. Le président russe a déjà exprimé qu’il n’estimait pas que l’aviation civile devait limiter sa coopération avec ses fournisseurs étrangers, au contraire de l’aviation militaire qui doit s’efforcer de devenir autonome.

Irkout* développe le MS-21, avion de ligne de 150 à 210 places attendu pour 2016, concurrent notamment de l’A320 Neo, et dont 160 exemplaires ont déjà été commandées par diverses compagnies aériennes russes.

Les constructeurs russes d’avions de ligne pourraient profiter de la volonté politique de faire de la Russie le 3ème producteur d’avions civils au monde après Boeing et Airbus, i.e. devant Embraer et Bombardier. Cette volonté se traduit par des mesures pour favoriser l’installation d’entreprises étrangères en Russie, particulièrement dans les domaines de compétences qui manquent en Russie. 159 milliards de roubles sont consacrés à ces mesures, avec un retour attendu de 2100 milliards de roubles de rentrées supplémentaire dans le budget des 20 prochaines années. Sur un autre front, la Cour des Comptes a attiré l’attention du gouvernement sur le fait que les avions de lignes sont tous acquis en leasing, enregistrés dans des paradis offshore (Bermudes etc). Début 2015, la Douma a demandé à Medvedev de prendre des mesures pour rectifier cette situation, qui fait perdre beaucoup en TVA impayée et des parts de marché au Superjet. Quoi qu’il en soit, l’industrie des avions de lignes russe aura besoin de partenaires internationaux pour se développer.

Démonstration du BE-200 au salon du Bourget 2011. Le Be-200 est un avion (bateau volant en fait) unique au monde. En plus d’être un bombardier d’eau, il peut faire du transport de passagers, et peut atterrir sur un champ comme sur un lac. Les commentaires des journalistes… peuvent être mis en sourdine.

Irkout* contrôle la société Beriev* et produit notamment des avions bombardier d’eau, dont le remarquable Be-200, unique en son genre. La France et les États-Unis pourraient commander en tout 30 exemplaires de Be-200, pour un coût estimé de 3 milliards de dollars.

Si l’aviation civile est actuellement en grande difficulté en raison de la crise, OAK* produira cette année 193 avions en tout contre 161 l’an dernier, avec un chiffre d’affaire de 400 milliards de roubles, en forte hausse. Pour faire face à la demande, OAK* embauchera cette année 8000 personnes, et 16 000 en tout d’ici 2017. En 2015, l’armée et la flotte russe recevront 126 nouveaux avions et 88 nouveaux hélicoptères. Les contrats d’achats d’avions de lignes étant souvent négociés pendant des années, il est peu probable que le Superjet et le MS-21 bénéficient du cours du rouble actuellement faible.

Dans le domaine de l’aviation intra-régionale, la Russie a besoin de très nombreux petits avions (moins de 20 passagers), et un accord a été trouvé entre l’autrichien Diamond et Rostec* pour produire dans l’Oural et dès 2016 jusqu’à 60 avions de 19 places par an. À Omsk, la production de biplans de 9 places reprendra pour concurrencer les avions Cessna et Pilatus. Enfin la compagnie Avgour’ produira des dirigeables de transport de passagers spécialement conçu pour fonctionner par grand froid, dès 2016 en Yakoutie. Notons que la ville de Yakoutsk n’est toujours pas relié au reste de la Russie par la route : la route et la voie de chemin de fer arrivent à Nijni Bestiaj, de l’autre côté du fleuve Lena. Le passage est possible en été par ferry, en hiver sur la glace, mais est bloqué pendant l’inter-saison. L’utilisation de dirigeables, capable de transporter de gros chargement avec beaucoup moins de carburant que les avions, pourrait être utile à Yakoutsk, ainsi que dans d’autres régions isolées en Sibérie, en Extrême Orient ou dans le Nord de la Russie. Ces projets concernant l’aviation intra-régionale pourrait permettre de fortement développer les régions isolées de Russie, en permettant de désenclaver leurs habitants mais aussi en leur apportant des touristes.

Point sur l’Ukraine : L’entreprise ukrainienne « Motor Sitch », née dans la Russie impériale, est un très grand producteur de moteurs d’avions et hélicoptères qui réalisait environ les deux tiers de ses ventes en Russie. L’usine d’Hélicoptères de Kazan (partie d’Hélicoptères de Russie) continue d’utiliser des moteurs ukrainiens, mais il est déjà prévu de passé à des moteurs Klimov (entreprise de Saint-Pétersbourg née en 1912 comme la première usine de Renault en Russie) pour toutes les usines d’Hélicoptères de Russie dès la fin du contrat avec Motor Sitch. L’entreprise ukrainienne compte sur le marché européen pour remplacer le marché russe. Motor Sitch a obtenu un contrat avec Diamond, mais il n’est pas certain que cela suffise à remplacer les clients russes : Le contrat avec Hélicoptères de Russie, qui va jusqu’en 2016, se montait à 1,5 milliards de dollars. Dès Mai 2014, le représentant en Russie de Motor Sitch laissait déjà entendre que tous les projets russo-ukrainiens dans le domaine aéronautique pourraient tomber à l’eau.

4.2 Chantiers navals

Plate-forme Prirazlomnaya

La plate forme pétrolière Prirazlomnaya, construite en Russie, résistante à la glace, permet d’extraire du pétrole depuis mai 2014 (photo Gazprom). C’est la première plate-forme au monde conçue pour l’Arctique.

OSK* (73 000 employés) est l’équivalent de OAK* pour la construction de bateaux et de ODK* pour les moteurs. Elle appartient à 100% à l’État russe et est comparable en chiffre d’affaire à STX Europe, mais tous ses employés travaillent en Russie quand STX Europe a des chantiers répartis sur 6 pays. OSK* profite largement des commande militaires de l’État. Par exemple, en février 2015, 4 sous-marins nucléaires sont en constructions dans le chantier naval de Sevmach (Severodvinsk, Mer Blanche). Sevmach a également construit la plate forme Prirazlomnaya, ici en photo, qui extrait actuellement du pétrole de la Mer de Barents. Si la Russie est encore loin d’être autonome technologiquement concernant l’exploitation du pétrole offshore en eaux profondes dans l’Arctique, cette plate forme semble indiquer qu’ils ont tout de même réussi à acquérir quelques compétences dans ce domaine. OSK* a aussi de nombreuses commandes civiles.

Concernant la marine, notons que dans l’ensemble, la Russie, comme auparavant l’Union Soviétique, base la puissance de sa flotte en grande partie sur les sous-marins nucléaires, moins chers que les immenses groupes navals américains constitués autour de porte-avions. Il est régulièrement question de remettre en cause cette doctrine et de construire des porte-avions, mais à la date de février 2015, le choix des construire des porte-avions n’est toujours pas clairement affirmé. La Russie n’a actuellement qu’un porte-avion, le Kuznetsov (un autre porte-avion a été vendu à l’Inde, et un autre porte avion soviétique avait été attribué à l’Ukraine qui l’a vendu à la Chine) qui n’utilise pas de catapulte mais une piste d’envol inclinée (STOBAR). Ce concept a ses limites, mais il est moins cher.

En février 2015, il a été confirmé que tous les navires construits pour la flotte russes seront « 100% sdelano v Rossii » : entièrement équipés de matériels produits en Russie, et ceci y compris pour les bateaux déjà en cours de constructions. Cela entraînera forcément des retards de livraison, mais c’est encore une bonne nouvelle pour l’industrie russe, moins bonne pour l’industrie européenne. La flotte russe recevra environ 50 nouveaux navires en 2015.

4.3 Dissuasion nucléaire

train-nucleaire

Train-missile exposé à la gare de Varsovie, à Saint-Pétersbourg. Bientôt le retour du train numéro zéro ? (photo Panther /Wikipedia)

La France se targue d’être l’un des très rares pays a maîtriser les 3 vecteurs de la force nucléaire. Comme la France, la Russie dispose de sous-marins lanceurs d’engins (classe Boreï) et de silos de missiles intercontinentaux. La Russie dispose en outre de bombardiers stratégiques supersonique (Tu-160). La Russie possède en outre un quatrième vecteur, avec des systèmes mobiles Iskander-M (portée de 500 km). Enfin, à la fin de l’époque soviétique avait été développé un système mobile sur train, BJRK, permettant de déplacer des missiles intercontinentaux sur tout le réseau ferré soviétique. Cette prouesse technologique impliquait des dizaines d’usines réparties dans 6 républiques soviétiques. L’intérêt de ce système était que ces trains étaient, de l’extérieur, absolument semblables à des trains de passagers (avec des fausses fenêtres) permettant de déplacer les missiles de façon indétectable, ce qui les immunise contre une attaque américaine, y compris nucléaire, qui ne peut être exclue (Cf. Hiroshima, Nagasaki, doctrine otanienne de frappe nucléaire préventive, « prompt global strike »… et la la « théorie du fou »). Le démantèlement de ces trains a fait parties des accords auxquels la Russie a dû se soumettre dans les années Ieltsine, et ce démantèlement a été accompli en 2005. Il est actuellement question de relancer ce projet, en réponse à la doctrine américaine « prompt global strike » : en cas de tentative américaine de détruire la capacité nucléaire russe, il serait pratiquement impossible de frapper ces trains, qui se déplacent continûment et de manière anonyme sur le réseau ferré, pendant des missions de plusieurs semaines, à la manière d’un sous-marin. Ce nouveau projet, nommé Bargouzine, lancera des missiles Yars.

Le journal américain « National Interest » a récemment fait une liste des 5 armes russes dont ‘l’ouest devrait avoir peur ». À la première place se trouvent les sous-marins de classe Boreï, produits par Sevmach. À la deuxième place du classement, l’auteur de l’article place les missiles nucléaires ballistique Bulava lancés par les mêmes sous-marins Boreï. Et à la troisième place, l’auteur place les sous-marins nucléaires d’attaque de classe Yassen. Ils semblent que les producteurs américains de sous-marins voient le « Yassen » comme un modèle à reproduire. Cette liste se termine par les missiles Iskander et RS-24 Yars. Dans une précédente opération de marketing pour le matériel militaire russe, le même journal avait indiqué qu’il fallait avoir peur du tank T-90S, des missiles supersoniques anti-bateaux Oniks, et des chasseurs Su-35. Au final on ne sait plus très bien si l’on doit croire que l’industrie russe est arriérée, ou si elle est tellement avancée que les Américains en ont peur. Le journal devrait prochainement mentionner le missile intercontinental Sarmat, actuellement en développement. Grâce à un système avancée de lutte anti-anti-missile, Sarmat devrait rendre inutile le très coûteux bouclier anti-missile américain. Il aura une portée d’au moins 10 000 km, et une charge utile de 10 tonnes.

4.4 Autres secteurs de l’industrie militaire

Le nouvel équipement de combat « Ratnik« , qui a commencé à équiper les soldats russes en 2015, est un ensemble comprenant des équipements de protection (90% du corps est couvert), de communication, de géolocalisation GLONASS, un nouveau pistolet-mitrailleur, ainsi que d’autres équipements couvrant tous les besoins des soldats en opérations. En 2014 il était prévu qu’une partie de ce matériel sera produit en France. Grâce à la politique française de sanctions contre la Russie, il a été décidé d’annuler ces commandes et de les remplacer par du matériel produit en Russie, ce qui permet le transfert de quelques emplois de la France vers la Russie. L’industrie russe produira de 50 000 à 70 000 ratniks par an.

« Les Tchétchènes aiment faire la guerre ». Comme le dit le président tchétchène Ramzan Kadyrov : « Nous avons ça dans le sang ». Cela pourrait devenir un axe de développement économique de la République caucasienne, puisqu’en février 2015 Kadyrov a annoncé la création d’un centre international de formation des soldats d’élite, déjà en construction à Goudermes. La formation des soldats d’élites russes se fait déjà dans le Caucase.

De façon générale, l’industrie russe de l’armement profitera de la politique occidentale en Ukraine. En effet toutes les commandes passées en Ukraine seront désormais passées en Russie, ce qui, à terme, condamne à mort toute l’industrie militaire ukrainienne. Il était estimé en septembre 2014 qu’il faudra 2,5 ans aux russes pour être capable de remplacer entièrement les fournisseurs ukrainiens, pour un coût d’environ 700 millions d’euros. Encore des ouvriers ukrainiens au chômage grâce à Obama, Barroso et compagnie qui envoient des dizaines de milliers d’emplois en Russie. Entre autres exemple, Les sous-marins nucléaires par exemple seront désormais 100% « sdelano v Rossii » (fabriqué en Russie) dès début 2017. Dès janvier 2015, le ministère de la défense russe affirmait que « la question ukrainienne est close […] nous ne dépendons pas de fournisseurs ukrainiens ».

La fin de la coopération industrielle russo-ukrainienne entraîne des retards, par exemple pour des livraisons de torpilles pour sous-marins. La volonté politique est ferme, il faut réduire ces retards autant que possible et aussi vite que possible, et cesser de dépendre, pour l’armement, de l’industrie de pays hostiles. Malgré les sanctions, la Russie (plus précisément Rossoboroneksport, la société d’état qui gère les exportations d’armement) avait en septembre 2014 un portefeuille de commande de 39 milliards de dollars, un niveau très satisfaisant. Les exportations d’armement russe ont été de 13 milliards de dollars en 2014, et devrait être au moins aussi importante en 2015. Dans le cadre de la nouvelle politique de remplacement des importations, un « cluster » d’entreprises produisant du matériel militaire actuellement acquis à l’étranger se met en place, à Saint-Pétersbourg, Vladikavkaz et Kirovgrad. 20 milliards de roubles seront investi dans ce projet qui démarrera dès l’été 2015, avec une production en série prévue dès 2020.

5. Industrie spatiale

Soyuz et Progress arrimés à la SSI

Vaisseaux Soyuz et Progress arrimés à la SSI. La Russie est actuellement le seul pays capable de permettre le fonctionnement de la Station Spatiale Internationale.

Actuellement la Russie est le seul pays capable d’amener des équipages à la station spatiale internationale, et la NASA a été contrainte en février 2015 d’acheter 6 vaisseaux Soyouz pour des vols en 2018 vers la station spatiale internationale, pour la simple raison que jusqu’à 2019 au moins la Russie reste le seul pays disposant de la technologie nécessaire pour ces vols.

L’industrie spatiale russe n’est pas aux mains d’une seule entreprise, mais de plusieurs :

Energia est la plus importante. Elle construit notamment les vaisseaux Soyouz.

Progress est notamment le producteur des lanceurs Soyouz-FG et des vaisseaux cargo Progress. Cette entreprise a son origine dans l’usine Dux, qui produisait à l’époque impériale des vélocipèdes, des automobiles, des dirigeables et des avions.

Le Bureau d’Études Makeïev produit notamment les Shtil, missiles intercontinentaux de sous-marins reconvertis dans la mise en orbites de satellites, ainsi que les célèbres missiles Scud. Depuis 2014, ses nouveaux missiles intercontinentaux R-29 RMU 2.1 (encore appelés « Layner »)sont entrés en service dans l’armée russe.

Fin février 2015, Roskosmos a étudié la question d’une fusée « super-lourde » (70t-80t de charge utile, à comparer aux 105 tonnes de la navette Bourane lancée par la fusée Energia en 1988), pour laquelle ces 3 entreprises ont présenté des projets. Finalement, afin d’économiser 200 milliards de roubles, et parce que l’intérêt commercial d’une telle fusée n’est pas clair, il a été décider de « simplement » modifier la fusée Angara-A5 pour porter sa charge utile à 35 tonnes, contre 24,5 tonnes actuellement. Ces économies éloignent donc la possibilité d’une mission habitée vers la Lune, précédemment évoquée. La construction d’une station orbitale russe (ou sino-russo-indienne) après 2024 reste possible.

Angara5

Premier lancement de la nouvelle fusée lourde Angara-5, décembre 2014. Angara-5 (24,5 t en orbite basse) pourrait concurrencer Ariane 5 (16 t en orbite basse) dès 2017.

Parmi les autres entreprises russes du secteurs, citons GKNPZ Khrounitchev qui produit les fusées Proton. Elle a ses origines dans la société Russo-Balt, qui produisait des automobiles et avions à l’époque impériale. GKNPZ développe Khrounitchev développe la famille de lanceurs Angara, qui a réussi ses premiers tests en juillet et décembre 2014. Les fusées Angara sont lancées depuis le cosmodrome de Plessetsk, sur la nouvelle plate forme de lancement « Angara ».

Energomach est une autre entreprise importante du secteur et produit des moteurs de fusées.

En 2014, le secteur spatial russe a été réorganisé sur le modèle de OSK*, ODK* et OAK*, créés précédemment dans les secteurs de la constructions navale, des moteurs et de la construction aéronautique respectivement. La Corporation Unie de fusée et du Spatial (ORKK) rassemble notamment le Bureau d’Études Makeïev, Energomach, Energia et 8 autres entreprises du secteur, dont la célèbre usine péterbourgeoise Arsenal, fondée en 1711 par Pierre le Grand pour produire des canons, et qui a depuis diversifié son activité. Cette réorganisation fait partie d’un projet à long terme d’améliorer l’efficacité du secteur spatial russe.

Cosmodrome Vostochny. Présentation complète en anglais par Roscosmos en 2010.

La base de lancement la plus connue de Russie est la base de Baïkonour, qui se trouve sur le territoire Kazakh et que la Russie loue au Kazakhstan. Pour réduire la dépendance de la Russie envers le Kazakhstan dans ce domaine, un nouveau cosmodrome est en construction dans l’Extrême-Orient russe. Le coût de ce cosmodrome « Vostotchniy » serait d’environ 300 milliards de roubles. Comme on peut le voir dans la vidéo, la collaboration avec la France a joué un rôle non négligeable. Cette collaboration remonte à 1966 et se poursuivra encore longtemps, selon un accord signé en février 2015. Le complexe Vostotchniy sera aussi une ville moderne prévue pour 30 000 habitants et un centre universitaire. Il a pris du retard par rapport à ce qui était prévu en 2010, mais il avance maintenant activement, et on peut suivre sa construction en direct.

L’autre cosmodrome important de Russie est Plessetsk, qui se trouve à 62°N, dans la région d’Arkhangelsk. Il existe également deux autres cosmodromes : Dombarovski dans la région d’Orenbourg, et Kapoustine Yar à la frontière avec le Kazakhstan. Enfin, depuis 2010, Energia contrôle 95% de l’entreprise SeaLaunch qui lance des fusées depuis la plate-forme Odyssey placée sur l’Équateur, dans l’Océan Pacifique. Cette entreprise subit cependant les effets de la crise en Ukraine et est gélé au moins jusqu’au second semestre 2015.

Fin 2014, le vice premier-ministre russe Rogozine a annoncé que les fusées Zenit, produites en Ukraine, ne seraient probablement plus utilisées pour SeaLaunch. De façon générale, sauf retournement de situation, la fin des commandes russes aux entreprises ukrainiennes signifiera la mise à mort de l’industrie spatiale ukrainienne (50 000 emplois), et un renforcement des entreprises russes du secteur. Rogozine a affirmé que le secteur russe employait 250 000 personnes en 2011, contre 70 000 aux États-Unis, laissant entendre que l’industrie spatiale russe était pléthorique. Si les 250 000 Russes doivent désormais accomplir le travail des 50 000 employés ukrainiens du secteurs, cela pourrait aider à améliorer la compétitivité de l’industrie spatiale russe.

L’un des développements récents les plus importants de l’industrie spatiale russe est le déploiement du système de géolocalisation GLONASS, concurrent du GPS américain. GLONASS garantit l’indépendance de la Russie dans ce domaine vis-à-vis de l’armée américaine, qui a la possibilité de fausser le signal GPS sur un pays, comme elle l’a fait lors de l’invasion de l’Irak. Afin de promouvoir l’adoption de ce système par les grands producteurs d’appareils GPS, le gouvernement russe a décrété des taxes d’importation très importantes sur les appareils utilisant les GPS mais pas GLONASS. C’est ainsi que par exemple les dernières versions d’iPhone, et ses principaux concurrent, utilisent les signaux GLONASS en plus des signaux GPS.

 

À suivre…

 

Notes :

1. Dans la même tirade, Obama a aussi affirmé que la Russie n’attire pas d’immigrants. La Russie a eu de 2011 à 2013 un solde migratoire de 910 550 personnes (303 517 personnes par an), mais c’est pas grave, tout est bon pour faire croire que l’économie russe n’est pas attractive: Go home Barack, you’re drunk! (retour au texte)

2. Pour en savoir plus sur le sujet on pourra utiliser des sites que j’ai abondamment utilisés et cités :

-le site sdelanounas (« fabriqué chez nous »), qui présente l’inauguration ou l’agrandissement des sites de production industrielle en Russie, et présente une carte indiquant divers succès de l’industrie russe
– Concernant l’industrie de l’armement, le site VPK (abréviation de « complexe militaro-industriel ») est une source précieuse et abondante d’informations.
-Le site Ruxpert quant à lui présente les grands projets russes, par période.
-Enfin la version russe de Wikipedia apporte quelques informations de base sur les grandes entreprises russes. C’est de là que j’ai tiré les nombres d’employés des différentes entreprises, ces chiffres sont donc à prendre avec des pincettes (sauf 3 trouvés sur le site des entreprises). (retour au texte)

3. Le secteur tertiaire, c’est essentiellement le commerce et l’utilisation d’objets produits par l’industrie, et le commerce d’outils de production industrielle. Donc, à moins de transformer la France en paradis fiscal, on ne peut avoir d’emplois du secteur tertiaire sans production industrielle (C’est difficile de vendre ce qu’on n’a pas). Si vous comprenez ça, vous êtes plus intelligent que la plupart des énarques, dommage que vous ne fûtes pas ministre à l’époque où nos très chers dirigeants regardaient de haut la « Chine, atelier du monde ». (retour au texte)

4. Noam Chomsky raconte ça abondamment dans ses conférences, mais je n’ai pas la référence exacte sous le coude. Ça vous fait une excellent raison de l’écouter. (retour au texte)

5. Selon Dobrenkov et Ispravnikova (ISBN 978-5-91304-335-1). Le chiffre donné pour Norilsk Nikel vient aussi de là. Voir aussi ce qu’en dit Marshal Goldman, qui parle par exemple de l’acquisition de Sibneft par Berezovsky pour 100 millions de dollars alors qu’elle en valait 3 milliards. En français, on peut lire https://hal.archives-ouvertes.fr/hal-00166897/document (retour au texte)

6. Concernant Hélicoptères de Russie, on peut noter qu’une privatisation partielle avait été envisagé, et HR* devait être cotée à Londres et à Moscou. Une campagne de promotion a été lancé, mais le projet a été abandonné en constatant le manque d’intérêt des investisseurs occidentaux pour HR*. Ainsi, la Russie post-Ieltsinienne préfère repousser ou abandonner une privatisation plutôt que de vendre des joyaux de l’industrie russe à une fraction de sa valeur. Peut-être qu’à la prochaine tentative le gouvernement russe préférera lancer son offre sur une place de marché asiatique ? (retour au texte)

Commentaire recommandé

Michel Ickx // 16.03.2015 à 01h05

Si on m’avait dit en 1991 qu’un jour je dormirais plus tranquille grâce à l’armement moderne de la Russie, j’aurais ri aux larmes.

Et voilà que maintenant je me réjouis de lire ce rapport qui montre que la Russie, en se protégeant contre « l’empire du bien », nous protège, sans que nous l’ayons mérité, contre la folie guerrière de faucons NéosUniens ainsi que des guerres qu’ils voudraient faire en Europe par pays interposés.

163 réactions et commentaires

  • Michel Ickx // 16.03.2015 à 01h05

    Si on m’avait dit en 1991 qu’un jour je dormirais plus tranquille grâce à l’armement moderne de la Russie, j’aurais ri aux larmes.

    Et voilà que maintenant je me réjouis de lire ce rapport qui montre que la Russie, en se protégeant contre « l’empire du bien », nous protège, sans que nous l’ayons mérité, contre la folie guerrière de faucons NéosUniens ainsi que des guerres qu’ils voudraient faire en Europe par pays interposés.

      +122

    Alerter
    • ulule // 16.03.2015 à 20h42

      L’autre folie des faucons qui nous menace …

      « La société de contrôle, nous l’avons dépassée. La société de surveillance, nous y sommes. La société de contrainte, nous y entrons »
      Trois entreprises de mise sous tutelle technologique de l’humain ont été étudiées en détail par ceux qui écrivent à l’enseigne de Pièces et Main d’Oeuvre (PMO) dans un ouvrage signé avec Frédéric Gaillard : L’industrie de la contrainte (Éditions l’Échappée)
      (http://www.piecesetmaindoeuvre.com/spip.php?page=resume&id_article=464)

      IBM travaille à inonder le monde de capteurs et de puces RFID via son projet de« planète intelligente ». Thales développe Hypervisor, un logiciel surpuissant capable de traiter et classer un nombre de données proprement stupéfiant. Et le laboratoire grenoblois Clinatec s’est spécialisé dans les implants cérébraux – nanotechnologies implantées au cœur même des neurones.

        +7

      Alerter
  • Feuille de Mars // 16.03.2015 à 01h16

    Je ne savais pas que les anglo-saxons connaissaient les Shadocks. Le sommet de l’humour psychédéliques et des jeux de mots à la Raymond Devos, des années 70.

    Repose en paix Claude Piéplu.

      +15

    Alerter
  • Theuric // 16.03.2015 à 01h50

    Il avait fallu plus de huit années aux russes pour commencer à redresser leurs industries, pour nous, nous n’aurons droit qu’à deux ans à peine, un an serait bien, six mois seraient parfaits.
    Étant entendu que la France et ses proches voisins sont tous quasiment désindustrialisés.
    Pourquoi?
    Lorsque l’économie mondiale se sera définitivement effondré notre pays sera en manque de presque tout ce qui permet à une société moderne de fonctionner avec, en plus d’une monnaie, l’euro, qui ne vaudra plus rien, accompagné en cela de tous les dollars, américains, canadiens, australiens, le yen, la livre sterling, le yuang, j’en passe et des meilleurs, un commerce international qui sera totalement à l’arrêt, sauf de petits filets de commerces fonctionnant par-ci, par-là.
    La seule solution qui restera sera de rebâtir une production sur notre propre sol, de la mine et plan de l’ingénieur jusqu’au produit fini, d’autant plus que comme nous ne produisons plus rien, nous ne pourrons pas faire repartir des échanges avec l’étranger, même notre agriculture est en grande difficulté avec, dès lors, des risques de disette dans les lieux retirés ou les grandes agglomérations.
    Les marchands de crédits ayant disparu avec les banques, les assurances et les sociétés spéculatives, nous n’aurons même pas les moyens d’amorcer le processus de réindustrialisation de cette façon.
    Nous n’aurons plus que le système « d » pour nous en sortir.
    Ceci, de plus, avec une jeunesse qui n’a été, pour l’essentiel, formé qu’aux métiers de vente, de comptabilité et de secrétariat (même il en est donné un nom plus élogieux).
    Et, surtout, tout un ensemble de métier très peu représenté par des professionnels et certain, même, que seuls quelques retraités connaissent encore.
    Vous ne me croyez pas?
    Demandez donc à monsieur Berruyer ce qu’il en est, je suis sûr qu’il serait capable d’en sortir tous les chiffres, ils doivent bien se trouver quelque part.
    Demandez tout simplement le métier de ceux que vous connaissez, des plus jeunes, vous verrez…
    L’Allemagne?
    Elle ne sait plus qu’assembler, le reste elle le fait usiner par d’autres qui risquent de lui confisquer ses usines.
    Je vous prie de me croire, le P.Q., bientôt, vaudra son pesant d’or, tout comme la savonnette…
    Une autre preuve, comptabilisez le nombre de produits vendu en grande surface ayant le petit drapeau bleu, blanc, rouge sur le paquet, et ceux fabriqués en Union-Européenne et, enfin, ceux du fait de nos pays voisins, et si les polonais ont juste ce qu’il faut pour leur propre consommation, c’est bien simple, si ils nous le vendent, se sera très cher, si ils nous le vendent.
    Vous avez aimé 1991/1998 en Russie, vous allez adorer 2015/2016 en France et dans le monde.
    Pour les français ce sera très dur, pour les anglais, catastrophique.
    Quand aux U.S.A., c’est très simple: ce sera le far west et la famine, la vrai, de celle qui tue et fait tuer.
    Alors, comment cela va-t-il se passer?
    Dès que le commerce international aura cessé, cela voudra dire que toutes les bulles spéculatives auront explosé, donc que les monnaies ne seront plus évaluées les unes, les autres, donc il n’y aura plus de change, à quelque niveau que ce soit.
    Ce qui voudra dire plus de carburant, hormis celui dû aux réserves stratégiques, si elles existent encore.
    Seul le train et le métro fonctionnera encore, mais ni les tracteurs, ni les camions poubelles, ni les autobus, merci les centrales nucléaires, mais nous serons juste autosuffisant en énergie.
    Voyez-vous où je veux en venir?
    Eh oui, si nous voulons que tout le monde puisse manger, il faudra semer et récolter à l’ancienne, à la charrue à bœuf et à la faux, au moins pour la première année.
    Sans compter que comme nous ne recevrons plus de produits phytosanitaire et d’engrais, nous risquerions bien d’avoir une récolte plutôt réduite.
    En même temps, il faudra rouvrir les mines, et croyez moi, la majorité de la population se moquera comme d’une guigne des cris des écolos, même les bobos.
    Agriculture, mines, mais aussi aciérie, fonderie, chimie…etc…, c’est tout, je dis bien tout qu’il faudra refaire fonctionner le plus rapidement possible, ne serait-ce le chlore pour purifier l’eau, les médicaments et/ou leurs produits actifs, les produits d’hygiène et tant d’autres choses.
    Combien croyez-vous que coûtera une modeste fourchette?
    Réfléchissez-y vite et prenez vos dispositions, personne ne peut dire dans combien de temps il sera trop tard…

      +47

    Alerter
    • Ataraxi // 16.03.2015 à 12h17

      Si effondrement il y a, la Russie semble effectivement bien mieux préparée que nous à l’affronter, non seulement grâce à sa réindustrialisation mais aussi grâce aux nombreuses expériences douloureuses de son histoire récente qu’elle a su dépasser. Pour les US en revanche, ce sera une expérience enrichissante. Mais je ne crois plus à l’effondrement, je m’attends à un lent naufrage pourrissant car des milliards de petits bras préfèreront toujours colmater les fuites plutôt que d’abandonner ce vaisseau fantôme à crédit qu’on appelle le capitalisme. Il paraît que la raison pour laquelle nous avons jamais rencontré d’extraterrestres est que le laps de temps est trop court entre le moment où une espèce intelligente est capable d’envoyer des trucs dans l’espace et celui de sa disparition.

        +17

      Alerter
    • Krystyna Hawrot // 16.03.2015 à 16h35

      Cela fait 10 ans qu’on a dit qu’il faut relocaliser (débat dans le cadre de la campagne contre le TCE, ou il a beaucoup été question de délocalisation de l’industrie) et on n’a pas le moindre début de commencement d’un mouvement politique capable d’amorcer cela.
      Pendant ce temps là on fabrique des chômeurs donc des personnes qui en 2-3 ans ont perdu leurs compétences et leur confiance en eux.

      Oui, il n’y a presque plus d’emplois industriels en France. Mon neveu, qui fait un bac de micro-mécanique, fait tous ses stages en Pologne. il y fabrique notamment des pièces pour les TGV…

        +14

      Alerter
    • coinfinger // 16.03.2015 à 17h43

      Que neni , que neni ….C’est une obligation bien Française que de s’accabler . Ce négatif peut devenir positif , si on le multiplie par du négatif .
      C’est précisemment ce que font les Français . En parole sont simplement négatif , en action négatif au carré . C’est pour çà que depuis 2000 ans nous tenons notre rang , au top .
      çà veut dire que 1) les Français sont le peuple le plus riche en or par téte , sans compter les autres divers placements inévitables en banques et autres voleurs d’épargne .
      2) champions aussi en bricolage , jardinage, informatique maison , etc …et pas toujours connement , se renseigner . C’est quand méme , à la louche le quart de la production dans le pays , et non comptabilisé . Tout çà n’est pas revenir à la faux , il existe une quantité considérable d’innovations qui rend ce secteur plus productif que nos multinationales .
      En résumé , le potentiel existe pour un renouveau , départ sur chapeau de roue , dés que le systéme parasitaire actuel et la domination étrangére associée , sera devenu obscoléte , caduc , remisé …Ce qui ne dépend pas que de nous .

        +6

      Alerter
      • mil // 16.03.2015 à 20h16

        Faux, l’or est détenu en grande majorité par les suisses
        http://metauxprecieux.blogspot.fr/2013/08/suisse-champion-du-monde-de-la.html
        l’info est de 2013
        impossible de trouver le taux des chinois, qui, je le rappelle, sont « encouragés » par le gouvernement chinois à acheter de l’or!
        les russes ont bien amassés
        et les indiens, sont restreints mais achètent encore!
        https://www.goldbroker.fr/actualites/inde-rbi-leve-interdiction-banques-importer-pieces-medaillons-or-722

          +4

        Alerter
        • coinfinger // 16.03.2015 à 23h08

          Bon ; les Suisses y sont bon aussi et z’on conservé d’autres bonnes coutumes , mais je maintiens , les Francais , en tant que personnes possédent plus que la BDF. J’ai pas de source là sous la main . Je suis pris au dépourvu , mais je peux trouver c’est pas un scoop , ni un secret .

            +2

          Alerter
        • Dany 2 // 17.03.2015 à 16h06

          Que viennent faire les chiffres de consommation d’or quand Coinfinger évoque les stocks détenus ? Les particuliers en Inde possèdent au minimum 15 000t et les Français entre 3 et 5000 t. Les Suisses détiennent effectivement le plus gros stock de pièces et lingots d’or fourrés au chocolat. Comprenant que l’avenir s’assombrit , ils essaient de combler leur retard en or. Parmi ces acheteurs combien de vrais Suisses ?

            +2

          Alerter
    • ulule // 16.03.2015 à 20h24

      Nous ? On fait exactement l’inverse et l’on va se retrouver dans la même situation que la Russie dans les années 90.

      Régionalisation
      Déréglementation totale (traités de libre échange Canada-UE, US-UE) et encore plus de désindustrialisation, allongement de la durée du travail, augmentation du chômage, baisse des salaires et des pensions, robotisation,
      Privatisation des services publics (la sécu. entre autre et en parallèle effets des PP, nanotubes, etc. sur la santé, croissances exponentielle des cancers chroniques, maladies orphelines, etc.)

        +8

      Alerter
      • theuric // 16.03.2015 à 20h56

        je commencerais par dire que je ne suis ni optimiste, ni pessimiste, je me moque complètement de ces notions totalement inutiles à ma réflexion.
        Cet effondrement se produira et génèrera d’autant plus ses effets délétères que beaucoup de monde pense comme @Coinfinger.
        Celui-ci ne concerne absolument pas que la France ou l’Europe, la désindustrialisation actuelle ne concerne pas seulement la France ou l’Union-Européenne mais bien l’ensemble du système économique international et c’est lui qui, en vrai, ne s’effondrera pas, non, il disparaîtra.
        Oui, vous avez bien lu, je le réécris: « le système économique international ne s’effondrera pas, il disparaîtra! ».
        Ce qui fait que peu de monde y croit c’est que normalement ça aurait dû se produire il y a de cela plus d’un an, sans compter qu’en 2008, déjà, nous aurions dû traverser une crise majeur.
        C’est le retard pris qui, en en accentuant les déséquilibres, rendra le processus plus rapide et plus radical, soit plus violent et plus destructeur.
        Il est vrai que notre pays ne s’en sortira pas trop mal mais la première année sera très dure mais elle sera pire pour tous nos voisins.
        Enfin, au sujet de l’or, cette monnaie d’échange sera utile que quand la situation commencera à s’améliorer, un fameux crésus avait voulu s’en nourrir, il me semble qu’il s’y soit cassé les dents (je sais, ce n’est pas tout à fait l’histoire).

          +1

        Alerter
  • Anne // 16.03.2015 à 01h51

    Extraordinaire travail, Nicolas, un immense Merci pour toute cette documentation et son analyse affûtée, détaillée, et trés bien présentée.

    Je m’apprête à lire et relire toutes ces informations passionnantes, dont nulle part nous ne pouvions encore trouver la synthèse.

    Merci à Olivier aussi bien sûr.

    Ce que je retiens c’est qu’avant les sanctions, la Russie était engagée dans de multiples projets publics ou privés, et prenait avec loyauté et fair play sa place dans les grands échanges mondiaux.

    Aprés les années terribles, à la fois pour la population russe et pour le rang du pays au milieu des nations du monde, le pays retrouvait ses forces, renouait avec ses atouts dans un élan remarquable, en grande partie dû à son gouvernement capable de donner un élan à l’industrie, la confiance aux citoyens de cette nation immense, pleine de diversité, et justement d’en faire une nation rassemblée, et non plus un empire, malgré sa diversité.

    Cela sans doute du à l’élan de la confiance retrouvée.
    Quels idiots ceux qui ont boudé les magnifiques jeux olympiques de Sotchi, pour mijoter dans la pénombre leur sale coup en Ukraine, pour dénigrer au lieu de prendre plaisir.

    Il fallait voir tous les enfants russes chanter leur hymne national, aux paroles confiantes et apaisées sur la trés belle musique de l’hymne du passé. Ils ont su tourner la page, pourquoi leur tournons nous le dos ?

    Les USA et l’UE, en stigmatisant tout un peuple et en essayant de tromper toute une partie de l’opinion mondiale sur la nature de la Russie, de son régime politique, de son président et de ses représentants élus, ont fait une énorme erreur.

    Outre l’injustice, le mensonge, qui se sont répandus à flots dans les médias pour tromper l’opinion publique occidentale, à propos du renversement sciemment instrumentalisée du gouvernement ukrainien jusque-là proche partenaire et peuple frère en grande partie du peuple russe, l’occident s’est rendu coupable de complicité de crimes de guerres en Ukraine, sur des civils innocents.

    Les calomnies et mensonges incessants à la fois sur le peuple russe et son gouvernement élu, ont profondément blessé les Russes.

    Les dirigeants russes se sont comportés d’une façon dont l’Histoire rendra témoignage : retenue extrême, arguments d’une haute portée intellectuelle, diplomatie pleine d’intelligente énergie… c’est dans les grandes crises que l’on mesure les qualités des hommes et des pays, là la Russie a donné une magistrale leçon au monde entier.

    Car le monde ne se limite pas aux USA et à l’UE, qui eux ne manqueront pas d’être jugés par la majorité des habitants des autres divers et multiples pays, comme de dangereux criminels mettant le monde à feu et à sang, et n’hésitant pas à faire courrir au monde les dangers d’une troisième guerre mondiale…pouvant mener à la destruction pure et simple de toute vie sur terre. Heureusement que le gouvernement russe est composé d’hommes plus que remarquables et d’une retenue et d’une force morale que l’on a sans doute encore jamais pu voir.

    Le peuple russe, martyr du 20 ème siècle, et attaqué à nouveau pour être pillé de ses immenses richesses, réussit malgré les attaques à être le fédérateur d’immenses espoirs pour des milliards de personnes travers le groupe des BRICS.

    L’UE mesquine, corrompue et manquant de vision, le nez sur les indices boursiers et le bilan des banques, à la remorque des USA en déclin et menant une politique irrespectueuse de toutes les valeurs humaines, les USA, guidés par l’envie et la rapacitè s’est donné un personnel politique haineux, falsificateur et animé par la soif d’argent et la puissance, et le mépris des autres nations (nations alliées comprises évidemment, comme l’UE qu’ils essaient de diviser pour règner, utilisant menaces et corruption).

    Les « sanctions » sont les coups injustes du caïd d’une bande de médiocres jaloux, malheureusement suivi par une cohorte de suiveurs, incapables de voir ni la justice de la cause, ni leurs propres intérêts…

    La Russie et son peuple ont une immense capacité de résilience, comme on peut le voir aussi dans ce remarquable dossier, elle ne se laissera plus spolier ni tromper.

    Quel dommage que notre pays la France, n’ait pas compris à qui devait aller sa loyauté, son respect et sa fraternité.

      +87

    Alerter
    • Anne // 16.03.2015 à 01h55

      J’ai raffolé de l’image des Shadocks en illustration… 😉

      C’est vrais que les think tanks des néocons ne brillent pas par leur perspicacité 🙂

        +12

      Alerter
    • Nicolas // 16.03.2015 à 09h25

      Merci à tous les deux, ça me touche beaucoup.

        +12

      Alerter
    • Anne // 16.03.2015 à 09h59

      Merci Michel. Votre réponse me touche.
      Parfois les mots viennent tout seuls, c’est vraiment curieux, et c’était le cas hier soir pour moi.
      D’autres fois au contraire je ne sors que des « bafouillis »…

        +7

      Alerter
      • Michel Ickx // 16.03.2015 à 12h07

        Anne,

        C’est parce que les mots vous venaient du fond du coeur

          +7

        Alerter
        • Anne // 18.03.2015 à 12h08

          Merci de tout cœur Michel.
          J’aurais dû vous l’écrire plus tôt mais votre post, qui est le premier de la série, (et écrit sans doute à la même heure que le mien), est tout à fait percutant, vrai, et rationnel sur un fond d’humour fin…
          Et tout le monde ici a visiblement énormément apprécié, si j’en crois tous les « like » 🙂

            +2

          Alerter
      • Vénus // 16.03.2015 à 20h47

        Un double merci Anne, pour moi qui est Russe et pour tous les Russes, qui sont effectivement humiliés et dans une incompréhension totale, mais fiers et forts! J’ai eu des larmes aux yeux! Et merci à Nicolas pour cette belle analyse, je savais que mon pays était fort mais à tel point?

          +16

        Alerter
        • theuric // 17.03.2015 à 01h56

          @Vénus,
          Que je vous dise, je suis quelqu’un qui analyse, peut-être un peu froidement, un copain me l’a déjà reproché, mais bon, je fonctionne comme ça…
          Tout cela pour dire que pour un français qui pense politique, la Russie ne peut qu’être un allié naturel (je sais, de dire ça manque d’émotion mais c’est la réalité).
          Bon, ne tergiversons pas, les U.S.A. et ses colonisés sont devenus délirants, processus naturel au-devant de leur bientôt ruine et de la fin du dogmatisme comptable monétarien, ils se croient tous encore dans les années 70 ces pauvres garçons et filles, en vrai ils essaient de faire repartir leurs économies par leur complexe militaro-industriel, ce qui ratera, comme a raté le reste.
          Ce que vous voyez là en Ukraine n’est que la dernière balle de leur fusil, après il n’y a plus rien…que le vide.
          Il paraît même qu’aux U.S.A. ils essaient de créer une monnaie électronique, bitcoin, que ça s’appelle, c’est, je crois, la pire fadaise qu’il m’aie été donné de voir.
          Si vous connaissez le plaisir de certains français pour les jeux de mots de salle de garde, ce dont je suis, j’avoue que cette dénomination me laisse quelques perspectives alléchantes et, oserais-je le dire, un peu tordu.
          L’écu, déjà son époque…, quand à l’euro, il gaze…
          Parlons sérieusement, si vous êtes hors de la Russie, je vous conseillerais de rentrer chez-vous et de donner ce conseil à tous ceux de vos ressortissants vivant hors de votre mère patrie: tous les pays qui ne se sont pas effondrés économiquement depuis les années 90, comme la Russie, l’Argentine ou l’Islande, seront tous irrémédiablement ruinés dans les mois qui viennent, tous, sans une exception.
          Eh oui, la Chine aussi.
          Ensuite vous pourrez revenir.
          De toute façon dans deux ans, avec un petit peu de chance, la France sera contrainte de se refaire une armée, avec ou sans ses proches voisins, voire de rétablir le service militaire et la Russie deviendra notre premier partenaire économique et stratégique.
          En ces choses, la géographie commande toujours.
          Et puis, le mot « bistrot » ne vient-il pas du russe?
          Pour les choses sérieuse (je me sens l’esprit badin), la Russie est puissance, certes, elle est riche de ses matières premières, mais surtout de ses créateurs, ah que j’aime ses compositeurs…
          Vous avez expérimenté, plus de vingt ans avant nous, la décomposition de votre société, nous, nous allons sous peu vivre la même chose, mais avec une violence sans égal, ce sera plus soudain et rapide.
          Tous les peuples européens, dont vous êtes et je suis, ont cassé leur chronomètre lors de cette folie que fut le début de la première guerre mondiale, 1914, et nous laissâmes à ces mouflets que sont les étasuniens le soin de prendre notre place.
          Ils ont fait ce que font tous les gamins laissés sans limitation font: ils ont tout cassé!
          Ensuite à nous de tout reconstruire.
          Plus profondément, la guerre 14/18 fut un traumatisme d’une ampleur infini pour les français, les italiens et les belges (pour les anglais c’est autre chose, cela à définitivement détruit leurs élites et pour les allemands c’est plus complexe encore), que le traumatisme qui, sous peu, surviendra de cet effondrement économique et idéologique risquerait de générer un effet catharsis sur la population de ces trois pays, d’une certaine façon, de les en guérir.
          Alors à bientôt de la rencontre de nos deux peuples lors du songe d’une nuit d’été.

            +4

          Alerter
        • Anne // 17.03.2015 à 19h02

          @ Venus,
          Merci beaucoup de votre trop gentil petit mot à mon intention, ce que j’ai écrit partait du fond du cœur, vous savez, (comme me l’a dit Michel Ickx avec une trés grande gentillesse…. ), ….mais je n’en avais pas conscience en écrivant…

          (Je trouve que mon texte est vraiment loin d’être parfait, et j’aurais voulu faire mieux, mais je suis en tout cas trés heureuse de vous avoir montré ma profonde solidarité.)

          Je ressens tout ce qui se passe contre la Russie et les Russes en ce moment, comme une scandaleuse injustice, une mise en scène révoltante de mensonges éhontés, et j’ai vraiment honte de la conduite des gouvernements de l’UE, des USA et de la France, et je ne comprends pas que tant de gens se laissent abuser…

          Je n’arrive pas à comprendre moi non plus que le mensonge, l’abjection et l’hypocrisie aient pu atteindre un tel niveau, et me sens de tout coeur avec vous, (comme d’ailleurs pratiquement tous ceux sur ce blog qui sont pour la plupart des gens qui refusent fermement le mensonge, et même si les idées politiques sont différentes, la base commune est là, il me semble).

          Chacun s’exprime à sa manière, j’ai lu ce qu’a écrit Theuric à votre intention et j’ai trouvé que lui aussi, à sa manière personnelle, a écrit du fond de son cœur…. (je ne connais pas Theuric sinon par ses commentaires qu’il fait sur ce blog)…

          Le monde, et l’humanité entière, ont besoin de la Russie, les Russes sont riches d’un passé extraordinairement complexe, ils incarnent de mon point de vue la seule clef qui peut nous permettre de comprendre l’âme des temps modernes (qui démarrent au XIX ème siècle) , et de ce fait peuvent nous permettre d’essayer de comprendre notre temps présent et d’en dépasser les difficultés et les enjeux humains.

          Je pense, je ne sais pourquoi, à la chanson de Brassens :  » le petit cheval dans le mauvais temps, qu’il avait donc du courage, ….tous derrière et lui devant »…
          et je vois dans l’espace immense, dans le steppes sans fin, sous un ciel jusqu’à l’horizon, un galop mystérieux, en hommage à la Création…

          Mais ce qui s’est passé en Russie était terriblement sacrificiel, et lorsque j’écris cela, j’en tremble et suis loin de comprendre pourquoi cela a nécessité d’être si terrible.
          C’est comme si tant de richesse humaine, devait être payée d’un prix inouï…

          Mais ça c’est le passé, le présent, pour les Russes d’´aujourd’hui, (même si ce qui se passe en Novorossia semble être une réelle résurgence de tous les démons du 20ème, ajoutés au pire de ce que peut produire notre temps en fait de tromperie et de crimes), l’avenir se construit, s’élargit.

          Cette épreuve affreuse, et ces obstacles rendront les Russes plus forts…j’en suis convaincue…

          Il y a quelquechose de trés fort et de trés spécial : la Russie dès le tout début du 19 eme siècle a donné au monde des choses tellement nouvelles, que ce soit en peinture, en musique, et en littérature, et en sciences aussi…que c’est réellement totalement extraordinaire.

          Les Russes ont, en tant que peuple, un génie mystérieux prenant racine, clairement, dans la totalité de sa population, dans toutes les couches de la population, on le voit dans tous les arts, musique, peinture, littérature…et leurs sources d’inspiration.

          Et même les Russes qui dûrent s’exiler, et leurs descendants, ont dans leurs être quelque chose de très unique venant de la Russie éternelle, qui a continué de vivre en eux.

          Comme vous avez raison d’être fière et d’aimer votre immense et magnifique pays…

            +6

          Alerter
          • Vénus // 17.03.2015 à 21h22

            Theuric et Anne,
            En arrivant dans ce pays, je pensais que tous les Français sans exception, n’aimaient pas les Russes. En tout, c’est ce que je ressentais parfois dans les regards que les gens jetaient sur moi. Heureusement pour moi, j’ai eu des amis qui me viennent de Dieu et que j’aurais eu beaucoup de mal à quitter si je devais le faire un jour… Je vous remercie tous les deux Theuric et Anne pour vos longs messages sincères et enrichissants pour moi, ça me donne envie de vous avoir comme amis mais malheureusement, c’est un forum et c’est imprudent de laisser ses coordonnés personnels comme ça… Vous n’avez pas à avoir honte, Anne, car les Russes respectent beaucoup les Français et aiment beaucoup votre langue et votre pays. Un vrai Français c’est un patriote de son pays, fier et plein de bienveillance. Malheureusement, ceux qui nous gouvernent ne sont pas patriotes, donc ils ne sont pas Français, en tout cas pour moi. L’amitié franco-russe retrouvera un nouveau souffle, comme dit Theuric et je suis impatiente de vivre ce jour. Theuric parle d’une nuit d’été et moi, je dirais, le printemps russe. .. non, franco-russe plutôt!

              +4

            Alerter
            • Nicolas // 17.03.2015 à 22h08

              @Vénus, Theuric, Anne : vous pouvez me laisser vos coordonnées si vous voulez vous les échanger, comme ça je contribuerai encore plus au rapprochement franco-russe 🙂

                +4

              Alerter
            • Vénus // 17.03.2015 à 22h24

              @Nicolas: de mon côté, pas de problème, reste à savoir si mes amis potentiels sont d’accord! C’est gentil en tout cas de votre part, je suppose qu’il s’agit de laisser les coordonnées sur votre site?

                +2

              Alerter
            • Anne // 18.03.2015 à 11h40

              Merci Nicolas, c’est bien de contribuer au rapprochement franco russe, et votre travail y contribue beaucoup !

              J’attends d’ailleurs avec impatience le troisième chapitre de cette remarquable étude que vous avez entreprise, mais c’est un tel travail que vous nous offrez, et il ne se fait pas en un jour !
              Aussi nous allons devoir patienter un peu, je pense 🙂

              Je voudrais bien donner mes coordonnées à Venus, je serais heureuse de la connaître et de me montrer hospitalière et amicale !

              mais je ne sais pas comment faire pour que mon adresse mail n’apparaisse pas sur le blog !

              Comment faire ? Peut être à partir de mon e mail que vous avez sur le blog vous pouvez l’envoyer à Venus ? (C’est sans doute à cela que vous avez pensé. 🙂 , en tous cas si vous pouvez lui envoyer je serais ravie. 🙂

              Ainsi nous pourrons faire connaissance grâce à vous ! Merci

                +3

              Alerter
            • Anne // 18.03.2015 à 11h59

              Merci Venus,

              D’abord je veux vous dire mon admiration pour votre français absolument parfait, s’exprimer avec tant de nuances et tant de précision dans une langue étrangère est exceptionnel.

              Je serais ravie de vous connaître.

              J’ai demandé à Nicolas qu’il vous envoie mes coordonnées.
              Je pense que vous êtes plus de l’âge de ma fille que du mien 🙂 !
              mais parfois la génération plus âgée a plus de temps, est moins dans le tourbillon de la vie, et peut apporter aussi, et puis il y a des jeunes autour de moi !
              À bientôt j’espère, et en tous cas je vous envoie l’expression de ma chaleureuse amitié.

                +3

              Alerter
            • Nicolas // 18.03.2015 à 12h19

              @Anne, Vénus : je vous proposais de m’écrire en m’envoyant un message sur mon site (en cliquant sur mon prénom, puis en allant sur la page de contact).
              Je pense qu’Anne a écrit à Olivier en utilisant le formulaire de contact de les-crises… peut-être qu’il transmettra 🙂

                +4

              Alerter
            • Vénus // 18.03.2015 à 13h14

              @Olivier Berruyer: J’espère que vous n’êtes pas trop dérangé par tous nos échanges sentimentaux, ne vous inquiétez pas, nous n’avons pas l’intention de transformer votre site très sérieux en un site de rencontres :)!
              @Anne: merci encore pour votre réponse, on va pouvoir continuer nos échanges par mail, car de mon côté, j’ai transmis mon mail à Nicolas, via son site! Ne vous inquiétez pas, je m’entends mieux avec des personnes qui sont plus âgés que moi. J’apprends beaucoup de ces personnes là, y compris le bon français. Pour moi, c’est tout à fait normal de bien écrire, je manifeste ainsi le respect envers cette belle langue et mon amour pour la France! A bientôt!

                +4

              Alerter
    • ulule // 17.03.2015 à 01h06

      A propos des médias, discours de Paul Greg Roberts at the annual awards conference of the Club De Periodistas De Mexico
      « In my speech I emphasized that Truth is the country of real journalists. Unlike presstitutes, the loyalty of real journalists is to Truth, not to a government or corporate advertiser. Once a journalist sacrifices Truth to loyalty to a government, he ceases to be a journalist and becomes a propagandist.

      DISCURSO COMPLETO http://vocesdelperiodista.mx/nacional/discurso-completo-del-doctor-paul-craig-roberts-ingles-y-espanol/

        +3

      Alerter
  • Gaïa // 16.03.2015 à 02h03

    Article fort intéressant qui démystifie par ses données toute propagande émise jusqu’ici sur la piètre performance de l’économie russe, son manque de diversification dû à sa dépendance aux hydrocarbures et sa fragilité. Donc Hélène Carrère d’Encausse notre spécialiste si vénérée avait tout faux. Quant au prochain effondrement de la Russie, s’il n’y a pas de guerre totale contre elle, ce sera bien après les USA et l’Europe car la richesse créée dans ce pays me parait beaucoup moins virtuelle et plus concrète. Ceci dit ce modèle performant mais productiviste n’est pas celui que j’applaudirais nécessairement.

      +17

    Alerter
    • Nicolas // 16.03.2015 à 08h45

      @Gaïa : je ne sais pas quand Hélène Carrère d’Encausse a dit ça. Si elle l’a dit en 1998, c’était largement vrai, l’industrie était presque détruite comme on le voit d’après les chiffres de l’économie que j’ai donné dans la première partie et que j’ai illustré ici par 2 graphes. On pouvait continuer à le dire, en exagérant un peu, en 2004 voire 2005, mais depuis, c’est chaque mois et même chaque semaine un peu plus faux (sauf pour la baisse de 2009). Et depuis que la Russie a une production manufacturière supérieure à celle de la France (2008 peut-être), ce n’est plus très sérieux de dire ça.

        +10

      Alerter
      • Gaïa // 16.03.2015 à 13h37
        • Nicolas // 16.03.2015 à 15h32

          Je pense qu’elle sous-évalue l’ampleur des réformes qui ont été menées. La Russie a stagné pendant des années autour de la 120ème place au classement Doing Business, avant de bondir de la 112ème à la 62ème place en 2 ans (l’objectif fixé par Poutine était la 50ème place mais les autres pays se sont réformé aussi ! être sur les talons de l’Italie c’est plutôt un bon résultat). Les réformes mettent du temps avant de porter leurs fruits…
          Dans l’un de ces rapports (2010 ou 2012) il y a l’exemple d’une réforme de 1997 concernant les construction qui ne faisait que commencer à porter ses fruits. Les réformes plus récentes qui permettent de tout faire sur internet sont plus rapides à entrer en application, mais quand même, faut pas s’attendre à ce que tout le monde fasse les déclarations de douanes sur internet du jour au lendemain. Donc bref, quand elle dit qu’il n’y a pas eu assez de réformes en Russie je pense qu’elle se trompe. Il reste du chemin à faire et la guerre économique actuelle y contribue, mais le chemin déjà parcouru est énorme. Ayant subi l’administration russe dans toute sa « splendeur », j’apprécie peut-être mieux qu’H C-d’E les simplifications administratives à leur juste valeur.

            +8

          Alerter
          • Gaïa // 16.03.2015 à 18h50

            Bien d’accord. J’ai parcouru sur internet quelques pages de ce livre que je trouve intéressant aussi : Sophie Boutillier, Irina Peaucelle, Dimitri Uzunidis eds., L’économie russe depuis 1990.
            Je vais me le procurer. L’avez-vous déjà lu?

              +3

            Alerter
          • Andrea // 16.03.2015 à 21h46

            Merci pour cet excellent exposé …. Sans vouloir attribuer de l’iimportance à ce type d’études / de rang, le rapport ‘Doing business’ de la Banque Mondiale de 2015, liste, sur 62 pays, la Russie en avant-dernière place (rang 61), seul la Moldavie est ‘pire.’

            http://www.doingbusiness.org/~/media/GIAWB/Doing%20Business/Documents/Annual-Reports/English/DB15-Full-Report.pdf

              +1

            Alerter
            • Nicolas // 17.03.2015 à 07h07

              Vous vous êtes un peu embrouillé dans la lecture. Il y a 3 colonnes. La Russie est 62ème sur 189. Il y a du monde derrière : La Chine, Chypre, la Croatie, l’Argentine, le Brésil, Malte…

                +3

              Alerter
    • kriss34 // 16.03.2015 à 09h14

      >> Hélène Carrère d’Encausse notre spécialiste si vénérée avait tout faux
      ?? Je ne comprends pas ce qui vous permet de dire ça. Si vous preniez le temps de la lire… Elle a souligné dans de nombreux textes l’effet positif de la méthode Poutine, a noté (comme d’autres) le recentrage asiatique du pays etc.. etc.. Certains media mainstream l’ont même classée pro-russe!
      Et puis, ce qui se passe en Russie aujourd’hui, la diversification à marche forcée de son économie, c’est bien le signe d’une prise de conscience par le pouvoir d’une certaine faiblesse non? Donc non vraiment; votre commentaire me parait étrange…
      Pour revenir au fond, j’ai lu dans l’édition de février du Diplo une contribution un peu plus pessimiste: « Avis de gros temps sur l’économie russe » http://www.monde-diplomatique.fr/2015/02/VERCUEIL/52664. Pour synthétiser (et sans en faire une profession de foi personnelle), l’auteur y relève notamment des fragilités structurelles, comme le sous-développement des infrastructures de maillage territorial, ou le poids des oligarchies dans les secteurs énergétiques et financiers. Et souligne la possible contradiction entre un axe de développement consistant à bâtir un modèle économique « autochtone » [je cite], et un autre cherchant à « fonder le renouveau économique du pays sur l’attractivité du territoire », à l’international.
      Quoiqu’il en soit, les lignes bougent, tant mieux.

        +9

      Alerter
      • Nicolas // 16.03.2015 à 09h20

        Oui, la Russie doit plus compter sur elle même tout en attirant des investisseurs, c’est une équation compliquée.

          +8

        Alerter
        • Médiacrate // 16.03.2015 à 20h25

          Je pense que la Chine a fait de la Russie une des priorités stratégique des plus
          importante de sa politique extérieure , donc il faut s’attendre a une aide massive de la
          Chine à la Russie dans tous les domaines.
          La Chine s’est proposée de fournir déjà les composants électroniques sous embargo US
          de faire l’étude pour accélérer les synergies entre système de navigation Baidou et
          Glonnass créer ensemble un groupe industriel pour les gros porteurs de l’ aviation civiles etc etc….
          J’en conclu que nos oligarques et politiciens Européens sont soit sous influence, ou alors ont des peaux de saucisson sur les yeux.
          Car la politique de collaboration avec la Russie a une importance primordiale pour
          l’Europe en dehors du petit jeu débile des sanctions à tout va.

            +8

          Alerter
  • Serge // 16.03.2015 à 04h14

    Merci pour ce très gros travail qui répond à l’interrogation que je m’étais faite ,suite à la lecture de l’article de Forbes du billet précédent .Article qui affirmait que la croissance russe depuis le mandat de Poutine,avait été due à l’exportation du gaz et du pétrole ,faisant passer ainsi la Russie pour un pays sous-développé vivant uniquement de la rente des ressources de son sol .
    C’est ce qu’on dit aussi partout dans nos merdias et nos journaux.
    Ouf,il semble que ce ne soit pas le cas .
    Il est important pour un pays de maintenir des industries de pointe qui entraînent avec elle : recherche,innovation et enseignement de qualité à tous les niveaux .

      +24

    Alerter
  • Serge // 16.03.2015 à 04h20

    « On peut le regretter si on veut, mais le secteur de l’armement est un moteur essentiel des progrès technologiques. Ça n’est pas récent, c’était déjà le cas du temps de Leonardo. »
    —————————————————————————————————————————–
    Bien avant le temps du grand Léonard et tous les ingénieurs-peintres-architectes du 15° siècle .
    Le soc de la charrue est fait du même métal que celui du glaive et du bouclier …

      +6

    Alerter
    • Nicolas // 16.03.2015 à 09h07

      Oui, la première utilisation des métaux a probablement été guerrière, mais je ne sais pas si avant le 15è-16è siècle les États finançaient des savants pour qu’ils inventent de nouveaux instruments ou machines qui pourront être utilisées pour la guerre, et si ces investissements jouaient un grand rôle dans l’innovation. Mécène finançait les poètes Virgile, Horace et Varius. Quinze siècles et quelques plus tard, ce n’est pas que pour la beauté de la Joconde et les passionnantes conversations de Leonardo que François I l’a fait venir en France. Mais si vous en savez plus sur l’innovation technologique dans l’antiquité, je suis tout ouïe, ou tout yeux.

        +6

      Alerter
      • Anne // 16.03.2015 à 10h18

        Nicolas, votre esprit ouvert et curieux, comme on le voit dans cette réponse, votre soif de compréhension et aussi bien sûr votre énergie pour accomplir le travail dont nous sommes heureux de profiter ici, font de vous quelqu’un qui mérite notre gratitude.

        Vous aimez creuser à fond les sujets, et vous n’avez pas le nez dans le guidon, car on sent en vous le besoin de comprendre les choses, et j’aime votre capacité de prendre de l’altitude pour avoir une perspective nouvelle.

        J’aime aussi bien sûr votre sens de l’humour et les réponses que vous vous donnez la peine de faire à chacun.
        Bravo encore, à vous et merci à Olivier pour vous avoir découvert !

          +22

        Alerter
      • Serge // 16.03.2015 à 18h56

        Je parlais bien évidemment du principe même de l’évolution des techniques ,et pas du mécénat .Je pensais que tout le monde avait compris.
        Les silex taillés servaient aussi bien comme hachoirs pour découper la viande ,racloirs pour nettoyer les peaux ,que pour fabriquer des flèches meurtrières ,et inversement .

        Le grand Archimède ,pour ne citer que lui,inventa des machines de guerre (principe de la meurtrière, catapultes, bras mécaniques utilisés dans le combat naval).

        Le cas de Vinci est spécial .S’il s’est présenté au duc de Milan ,Sforza ,comme ingénieur capable de lui fabriquer des armes inédites.Il ne servit finalement à sa cour principalement que comme ordonnateur de ses fêtes ,utilisant ses machineries pour les spectacles de théâtre .
        Ses inventions ou perfectionnements de machines les plus audacieuses ne furent jamais construites ,et restèrent secrètement consignées dans ses carnets.
        Si François 1° l’a invité à venir s’installer en France à la fin de sa vie ,c’est surtout pour l’admiration qu’il lui portait globalement .Il s’intéressait plus à l’artiste qu’à l’ingénieur .Comme à la cour des Sforza,il utilisa ses talents de machiniste pour les spectacles .Projet de canal entre la Loire et la Saône et d’architecture ,rien d’autre .

          +5

        Alerter
  • Arnold99 // 16.03.2015 à 07h30

    Cet article, très fourni, montre le contrepied que fait la Russie par rapport à l’idéologie en vogue en Occident depuis 40 ans.

    La mondialisation signifie interconnexions des économies nationales donc interdépendance de celles-ci. L’Europe étant un sous produit de cette idéologie. C’est à dire en premier lieu, perte d’autonomie des nations.

    Donc, ce qui nous pend au nez est très simple et on peut faire une comparaison triviale.

    Si votre crémier de quartier vous refuse l’accès à son magasin, il ne vous reste plus que trois solutions :
    – prendre votre voiture pour vous payer un demi camembert pour le prix d’un du fait des couts de transport
    – monter une laiterie dans votre appartement et une étable sur le parking
    – retourner chez le crémier avec un fusil, les couts de l’acquisition de l’arme étant compensés par la gratuité du camembert.

    La solution du boycotte risque de pousser votre crémier à venir chez vous armé pour vous vendre le camembert deux fois le prix pour amortir ses couts d’armement comme le font les USA depuis de longues années.

    Oui je sais, l’Europe, la mondialisation, c’est la paix…

      +18

    Alerter
  • Ardèchoix // 16.03.2015 à 07h31

    Nicolas vous écrivez : La France et les États-Unis pourraient commander en tout 30 exemplaires de Be-200, pour un coût estimé de 3 milliards de dollars. Mais question, si la France passe commande, va t on être livré , parce que j’ai entendu que la Russie ne respectait pas ses contrats. 🙂

      +22

    Alerter
    • Nicolas // 16.03.2015 à 08h17

      Héhéhé 🙂 Voilà de la bonne question de journaliste à France Info ou TF1.
      Question respect de contrats d’affaires, la Russie se place même très bien : 14ème dans le monde, loin devant les USA et même devant le Japon. C’est la Banque Mondiale qui le dit dans son dernier rapport Doing Business.

        +22

      Alerter
    • Baltazar // 16.03.2015 à 15h02

      En matière de non respect de contrats, la France viens de largement faire ses preuves en annulant la livraison des deux cuirassiers Mistral !!
      Je vous défie de trouver une quelconque intention belliqueuse de la Russie envers la France depuis la 1ère guerre …
      Alors, si la Russie trouve meilleur acheteur pour ses Be-200, elle aurait tord de s’en priver …

        +10

      Alerter
    • Cédric // 16.03.2015 à 20h16

      c’était bien entendu de l’humour (explication rapide pour vos deux commentateurs ^^)

        +2

      Alerter
  • Loui JULIA // 16.03.2015 à 08h21

    « L’une des premières photos du MS-21, qui devrait décoller en 2016. Il aura le fuselage le plus large de tous les avions mono-couloirs. Le couloir permettra ainsi le passage d’un fauteuil roulant, ou le croisement de 2 personnes (enfin !) »
    Il va faire un tabac aux US: leurs obèses pourront enfin circuler dans les couloirs d’avions!

      +27

    Alerter
    • Nerouiev // 16.03.2015 à 10h06

      J’espère que les toilettes seront aussi à l’échelle.
      J’ai souvenir d’une Hollandaise restée bloquée sur le siège pendant toute la traversée de l’Atlantique.

        +4

      Alerter
  • Nicolas // 16.03.2015 à 08h29

    Pour répondre aux interrogations sur le dessin des Shadoks, j’ai décidé de leur coller une légende en anglais, parce que si cet article vous plaît et que vous décidez de le partager sur le Touitteur et l’Instagramme et et les autres réseaux en utilisant ce dessin (vous y êtes fortement encouragés, en indiquant l’adresse de cette page), le message pourrait éventuellement finir par arriver auxdits « think tanks » :). Bon, c’est un peu optimiste, mais le simple fait d’imaginer ces imposteurs s’étrangler de rage en voyant le mépris qu’ils m’inspirent m’amuse.

      +14

    Alerter
    • Joanna // 16.03.2015 à 08h50

      Nicolas, je n’ai pas assez de mots pour vous dire mon admiration vis à vis de la qualité des documents que vous produisez.
      J’aime bien aussi d’avoir eu l’idée de faire revivre les Shadoks dont les enseignements sont universels.
      Parmi toutes leurs pensées l’une de mes préférées est « Le passé ne sera jamais pire que l’avenir ».

        +27

      Alerter
  • caroline Porteu // 16.03.2015 à 08h40

    Merci Nicolas
    Il y a une chose que les anglo saxons ne peuvent pardonner à la Russie , c’est d’avoir une économie qui fonctionne différemment de la leur , et qu’ils ne soient pas soumis aux contraintes du « modèle de la dette » contrairement à nos propres pays .. pour lesquels toutes les analyses économiques ne concernent que ce sujet ou presque , alors que d’autres politiques économiques existent …
    Mais il ne faut surtout pas que cela se sache ..
    Chuuut …

      +18

    Alerter
  • Nerouiev // 16.03.2015 à 09h08

    Je ne peux que féliciter cet énorme travail merveilleusement mis en forme. Encore bravo. Un tel article devrait être proposé dans divers magazines, et surtout bien enregistrer les raisons de leur refus.
    Je suis exigeant, une synthèse des chiffres d’affaires (et emplois) des industries étrangères dans chaque pays avec évolution au cours des ans serait un complément dynamique très instructif.
    J’ai tellement vu d’industries françaises rachetées par des groupes étrangers que ça me donne la nausée. Finalement la Russie va profiter de ces événements pour faire un énorme bond en avant, comme quoi à toute chose malheur est bon. Je comprends que les USA soient pris de panique à l’idée d’une Europe de Lisbonne à Vladivostok d’où ils seraient, sinon exclus, du moins marginalisés.

      +14

    Alerter
    • Nicolas // 16.03.2015 à 12h32

      @Nerouiev : Merci beaucoup. Mon bousin fait 5 parties d’environ 20 pages chacune (au passage, bravo aux lecteurs qui arrivent au bout 🙂 ), donc je crois que c’est tout simplement trop long pour les magazines. Si vous avez un tuyau pour une publier ça autrement, ça vaudrait le coup de faire une version revue, augmentée et corrigée : ici il y a un chiffre faux (6,8 au lieu de 3,2) et puis surtout, les commentaires permettent de voir que certains points ne sont pas assez bien expliqués, ou que je passe trop brièvement sur des points importants. Je m’efforce d’y remédier dans les coms, mais c’est pas idéal.
      J’ai demandé à un ami de relire la partie 3, comme ça il devrait y avoir moins de problèmes : La partie 3 me semblait déjà prête, mais grâce à sa relecture je sais qu’il faut que j’explique et détaille quelques petites choses.
      Pour ce que vous dites de l’Europe de Lisbonne à Vladivostok, je suis d’accord avec vous, les USA n’y auraient aucun rôle, simplement d’un partenaire commercial, au même titre que l’Inde.

        +14

      Alerter
      • Krystyna Hawrot // 16.03.2015 à 16h43

        Si Alternatives Economiques n’étaient pas pro-atlantiste, ils pourraient publier votre étude en hors-série/
        Pourquoi ne pas essayer?

        http://www.alternatives-economiques.fr/

          +5

        Alerter
      • theuric // 17.03.2015 à 02h09

        Ce n’est pas tant que les U.S.A. n’auraient aucun rôle mais qu’ils auront totalement disparu!

          +4

        Alerter
      • Vénus // 17.03.2015 à 11h11

        Oui, une bonne idée de publier vos analyses dans un magazine! ça nous changerait un peu!

          +2

        Alerter
  • brigitte // 16.03.2015 à 09h39

    Une chose m’échappe dans ce tableau. Considérons cette ligne, la 3 ième :

    Emplois (milliers) 73848 63683 65979 68474 67901

    ,de 1991 à 2013, ainsi que les deux premières lignes sur les mêmes années :

    Taux de chômage (%) 13,5 8,4 6,4 5,7
    Chômage déclaré (%) 2,9 2,3 2,0 1,2

    Entre 1991 et 2013, il y aurait 73848-67901 K d’emplois en moins en passant de 13,5% à 5,7% de taux de chômage et de 2,9 à 1,2 de chômage déclaré ?

    Qu’est-ce qui m’aurait échappé ?

      +1

    Alerter
    • dupontg // 16.03.2015 à 09h57

      il me semble qu’il y a eu une baisse serieuse de la natalite et de la population…dixit Todt

        +5

      Alerter
    • Nicolas // 16.03.2015 à 11h47

      Le chiffre de 13,5% c’est pour 1998, quand il n’y avait plus que 63 millions d’emplois, et pas toujours payés…
      Vous m’avez fait peur, j’ai cru qu’il y avait une autre erreur (le rapport de 6,8 est en fait 3,2)

        +3

      Alerter
  • LBSSO // 16.03.2015 à 10h07

    Bonjour.

    A Nicolas:
    J’apprécie énormément ce travail qui mêle chiffres macroéconomiques et réalisations russes . Ceux qui pensent que la Russie « ne produit » rien ont oublié le savoir faire industriel de ce pays ,de sa main d’œuvre.J’aurais plusieurs questions à vous poser.Si vous avez le temps….

    -quand ont voit les secteurs industriels manufacturiers russes, on note que nombre d’entre eux sont rivaux avec la Chine (sans compter les problèmes frontaliers par ailleurs)
    Que penser alors d’un rapprochement avec ce pays ?On lit souvent que les US poussent la Russie vers la Chine ?Est ce aussi simple?

    -Concernant l’Allemagne. Il existe une lutte d’influence, certes, entre elle et la Russie pour l’influence dans les pays de l’Est . En même temps ,la Russie est un bon client de l’Allemagne pour les » machines outils », et inversement pour l’énergie. On lit souvent que dans l’affaire Ukrainienne ,c’est indirectement la Chine qui est visée .N’est ce pas plutôt la relation russo allemande que l’on cherche à affaiblir ?

    -Quelques questions/remarques techniques:
    « Le chiffre d’affaires réalisé par l’extraction de ressources naturelles est 6,8 fois inférieur au chiffre d’affaire de l’industrie manufacturière ». Comment avez vous retrouvé ce rapport ?
    Même si le gaz et le pétrole ne sont pas tout ,ils permettent à la Russie d’investir dans des projets industriels en contrôlant son endettement. Ils lui permettent « un effet de levier ».Plus largement les matières premières constituent un effet d’entrainement global de toute son économie.Un % du PIB ne le mesure pas.
    Enfin ,la hausse des taux et la baisse du rouble entrainent une forte baisse de la consommation qui a été jusqu’à présent un fort moteur de l’économie russe.

    En résumé dire que l’économie russe ne produit rien n’est que répéter les erreurs d’appréciation que font les européens sur ce pays depuis longtemps. Mais dire qu’en s’attaquant à son économie des matières premières on l’affaiblit me paraît incontestable. La question est de savoir si elle a les reins assez solides économiquement et politiquement ?Et plus loin la France et l’Allemagne ont elles une stratégie claire et commune vis à vis de la Russie ?

      +3

    Alerter
    • LBSSO // 16.03.2015 à 10h19

      Je n’ai pas pu corriger à temps ,ce sont des questions à Nicolas ou à d’autres membres du forum bien sûr .

        +1

      Alerter
    • Nicolas // 16.03.2015 à 11h19

      Bonjour LBSSN,
      pour la Chine, j’en parle dans la partie 4. Vous avez raison, c’est plus compliqué que ce que les journalistes racontent généralement. Les journalistes racontent toujours des trucs très simples, soit parce qu’ils ne savent pas de quoi ils parlent soit parce qu’ils pensent que leur public est trop bête pour comprendre des choses un peu subtiles.
      Oui, le gaz et le pétrole ont un effet levier, comme vous dites, qui a permis à l’industrie de se diversifier.
      Le rapport 6,8 je l’ai trouvé dans le rapport GKS 2014 :
      Aaaaaaaargh, non, c’est 3,2 le rapport ! 6,8 c’est le rapport des chiffres de la « consommation intermédiaire » dans ces secteurs économiques, c’est juste en dessous. Bon, ça change pas des masses, ça reste largement inférieur. Mais ça m’agace d’avoir laissé traîné une erreur. Pas fondamentale, mais ça m’agace. Grrr.
      Les russophobes auraient été incapables de trouver ces chiffres qui ne sont disponibles qu’en russe, mais comme j’ai un minimum d’honnêteté intellectuelle (contrairement à tous ces think tanks et autres défenseurs de l’Empire du Bien), je vous mets les chiffres exacts pour l’année 2013 :
      Production par secteur économique, en millions de roubles :
      extraction de ressources naturelles 9403909
      Industrie manufacturière 30057319,1
      Ça fait un rapport de 3,2…
      Et avant que vous ne le demandiez, construction 9177813 : un poil moins que l’extraction de pétrole, gaz, charbon, diamants, fer, or… réunis. Donc le CA de la construction fait plus que l’extraction de pétrole et de gaz.
      (rapport GKS, page 10, lignes 87, 88 et 90)
      Les chiffres qui sont dans les tableaux ou ceux utilisés dans les graphes sont des copiés-collés, donc ça va. Le coup du 9,3% du PIB c’est bon aussi, je viens de vérifier.

      Oui, la Russie est confrontée à des difficultés réelles, et la baisse des cours du pétrole pose des problèmes à la Russie, mais ces problèmes sont assez peu de choses comparés à l’affaiblissement de l’Iran (ennemi de l’Arabie Saoudite qui semble être à la manœuvre) et du Venezuela. D’une part grâce à la diversification économique que j’évoque ici et dans la suite (à publier la semaine prochaine j’espère, faut que j’apporte quelques précisions), mais aussi parce que la baisse du cours du rouble, comme je l’évoque ici (et un peu plus dans la partie suivante), favorise les exportation, ce qui permettra de compenser une partie de la consommation intérieure, de sorte que le ralentissement économique de 2015 sera moins brutal que celui de 2009.
      En plus, comme je l’évoque ici et un peu plus dans la suite, ces attaques contre l’économie russe constituent une opportunité unique qui est utilisé au maximum par le gouvernement russe. Ici j’évoque par exemple les 50 000 emplois du secteur spatial ukrainien qui vont disparaître de façon à renforcer le secteur spatial russe. Dommage pour la coopération internationale, mais effet positif tout de même. Pareil pour les moteurs d’avions, etc : des dizaines de milliers (probablement plus de 100 000) d’emplois industriels arrivent en Russie en réponse aux attaques. Et vous demanderez à un économiste, mais il me semble qu’un emplois industriel ça crée au moins 2 emplois indirects (dans le tertiaire).
      Pour l’Allemagne j’évoquerai ça dans la dernière partie. Il me semble que les 2 pays ont avant tout à continuer d’entretenir des bonnes relations économiques, et que c’est ce que veulent avant tout les milieux d’affaires allemands. L’Empire veut avant tout affaiblir l’Europe. imaginez une Europe unie de Lisbonne à Vladivostok : rien à faire des gros yeux de John Kerry ! Quand je dis « unie », je ne veux pas dire vivant tous sous les ordres de la Kommandantur de Bruxelles….
      En fait, quand on voit que le Vietnam, le Pakistan envoient paître les Zuniens en termes très clairs, on se demandent pourquoi nos dirigeants n’en font pas autant quand on reçoit des exigences délirantes (ne pas livrer les Mistral, par exemple). À moins qu’ils ne soient des traîtres. Mais que signifie être un traître, pour un « Young Leader » de la French-American Foundation ? Hollande risque peut-être la cour martiale aux USA s’il se met à défendre les intérêts de la France :).

        +36

      Alerter
      • LBSSO // 16.03.2015 à 12h50

        Merci Nicolas pour cette réponse argumentée.

        J’attends avec impatience la suite de votre travail.

        (pour l’erreur je me permets de vous suggérer de la corriger dans votre texte initial afin qu’elle ne serve de prétexte à certains pour démolir…. Grrr… une thèse globalement fondée)

        Ce rapport déposé au Sénat en 2009 et en ligne date un peu. Il serait salutaire de leur faire parvenir votre étude !

        http://www.senat.fr/rap/r09-182/r09-1821.html#toc12

        Je vous livre la synthèse de la COFACE qui ne va pas vous plaire:
         »
        POINTS FORTS
        •Abondantes ressources naturelles (pétrole, gaz et métaux)
        •Main d’œuvre qualifiée
        •Faible endettement public et réserves de change confortables
        •Puissance régionale et énergétique affirmée

        POINTS FAIBLES
        •Accentuation du caractère rentier de l’économie !?
        •Manque de compétitivité du secteur industriel
        •Secteur bancaire privé fragile
        •Faiblesse des infrastructures
        •Démographie déclinante !?
        •Lacunes persistantes dans l’environnement des affaires »
        http://www.coface.com/fr/Etudes-economiques-et-risque-pays/Russie

        La COFACE n’a t elle pas vu la diversification russe et/ou l’effet en trompe l’œil de la hausse des matières premières (jusqu’à présent) ? A t elle d’autres sources ?
        Quant à la démographie: »
        « Aujourd’hui, disons depuis quelques mois, j’observe à l’inverse que la mortalité infantile dans la Russie de Poutine est en train de diminuer de façon spectaculaire. Parallèlement, les autres indicateurs démographiques affichent une amélioration significative, qu’il s’agisse de l’espérance de vie masculine, des taux de suicide et d’homicide ou encore de l’indice de fécondité, plus important que tout. Depuis 2009, la population de la Russie est repartie à la hausse à la surprise de tous les commentateurs et experts. »Todd
        http://www.les-crises.fr/la-russie-nous-surprendra-toujours/

        Votre travail a un coup d’avance ! …sur des agents réputés sérieux !

          +9

        Alerter
        • Nicolas // 16.03.2015 à 14h01

          Je n’ai plus accès au texte une fois qu’il est en ligne, tant pis.

          J’allais dire qu’en gros il n’ont pas tort, mais en voyant « Démographie déclinante » on voit qu’ils ont au moins 5 ans de retard
          Et en voyant « Accentuation du caractère rentier de l’économie » je dirait qu’ils se basaient sur la situation de 2008, quand le prix du pétrole a fortement augmenté ce qui a effectivement amplifié temporairement cet effet de « rente ». Pas parce que la production industrielle a stagné mais parce que le prix du pétrole a augmenté plus vite… Et cette rente, comme on le constate quand on étudie la situation, a en fait été bien investie.
          Pareil pour ce qui est de l’environnement des affaires :
          *spoiler alert*
          La Russie est passé d’un classement catastrophique dans le rapport Doing Business à une honorable 62ème place, sur les talons de l’Italie. De nombreuses procédures ont été grandement simplifiés (certaines procédures absurdes qui faisaient le « charme » de l’administration russe ont simplement disparu), beaucoup de choses se font maintenant sur internet (déclaration de douanes par exemple)

          Ah… mais le rapport que vous mentionnez date de 2009, OK, ça explique tout. Oui, en 2009 les efforts de la Russie commençaient à peine à se faire sentir et leur constat est correct, même s’il aurait fallu ajouté que des évolutions rapides étaient en cours.

          Euh… oups je me suis gouré, c’est le rapport du sénat qui date de 2009, la COFACE a publié cette liste de points faibles en 2015. Hum… intéressant. Donc en gros quand on est client de la COFACE (dont le business in fine consiste en l’utilisation d’informations à jour) on est servi par des gars qui utilisent des infos en retard de plus de 5 ans ???
          C’est une bonne pub pour leurs concurrents. Parler de démographie déclinante de la Russie en 2015, fallait oser. Quelques mois après l’arrivée de centaines de milliers de réfugiés, un an après le rattachement d’une région de 2 millions d’habitants, pendant que l’espérance de vie des hommes augmente de plus de 6 mois par an, nan, sérieux, fallait oser.

          Autre point de poilade dans le rapport du Sénat, ils parlent de l’uranium comme de l’énergie du futur. Les Russes comme je l’écris ici cherchent à faire des centrales au thorium, et comprennent très bien les limites de l’uranium. D’une part ils ont des quantités énormes de thorium facilement disponible, d’autre part ça permettrait de faire des centrales plus petites (donc en exporter plein, surtout s’ils sont les premiers à maîtriser la technique), plus efficaces et qui durent plus longtemps.
          Bon, j’aurais pu approfondir cette histoire de thorium dans l’article. Si jamais ya moyen de publié une version améliorée…
          Je lirai le rapport du Sénat attentivement si j’ai besoin de rigoler un coup.

            +11

          Alerter
          • LBSSO // 16.03.2015 à 14h31

            Merci encore !

            Pour les sénateurs imaginez en un qui cherche une info sur son site ,il tombe sur un info qui date un peu….
            Vous savez ,il y a plein de chiffres (je n’ai pas voulu en rajouter) qui mentionnent que le pétrole et le gaz représentent 25 % du PIB russe alors que selon la Banque Mondiale ,de tête, l’industrie représente 36% du PIB en Russie, ça ne fait pas beaucoup de place pour le reste..(nucléaire, armement, automobile, ferroviaire ,spatial…) !

            (Pour la correction voyez avec Olivier, je suis certain qu’un jour il a repris un texte suite à un qualificatif ,utilisé pour une femme politique Ukrainienne ,qu’il ne pouvait je pense démontrer. Aussi ,je lui avais indiqué, de crainte qu’il ne soit poursuivi ou tout le moins embêté.)

            Cordialement,

            Laurent

              +4

            Alerter
          • Alain C // 16.03.2015 à 20h23

            Nicolas,

            Je me joins aux nombreux autres commentateurs pour vous féliciter sur la qualité exceptionnelle de ce travail, ainsi pour son utilité salutaire qui mérite effectivement d’être largement diffusé.

            En ce qui concerne vos « difficultés » à modifier vos textes, ça me semblait tellement surréaliste que je n’osais pas intervenir, mais apparemment ça pourrait être utile :

            Les-crises.fr est un site WordPress (j’ai vérifié)

            Pour pouvoir publier vos articles, Olivier dû vous donner un statut d’auteur, mais il semblerait qu’il ait omis les droits de modification, ce que vous devriez lui demander.

            Cela devrait prendre entre 5 et 10 secondes pour corriger ce « problème »

            Et ça serait profitable pour tout le monde

              +5

            Alerter
          • RGT // 16.03.2015 à 22h00

            Bonjour Nicolas.

            Décidément, il semble que les « Nicolas » issus de parents Franco-Américains soient des personnes exceptionnelles !!!
            J’ai un neveu issu de père français et de mère américaine qui habite à Los Angeles.
            C’est vraiment un garçon fantastique, intelligent et généreux. Je ne le vois pas très souvent hélas !!!

            « De nombreuses procédures ont été grandement simplifiés (certaines procédures absurdes qui faisaient le “charme” de l’administration russe ont simplement disparu)… »

            Le « charme » de l’administration française est toujours en forte expansion…
            A chaque nouvelle « simplification » nous avons droit en fait à une nouvelle usine à gaz encore plus compliquée que la précédente.

            Il semble que la quintescence de l’art de vivre chez nos « Chèrs Énarques » (très chers, surtout financièrement parlant) soit de complexifier au maximum tout ce qui pourrait être simple.

            Que ce soit dans les règlements administratifs, dans les notes de services, dans les textes de lois, plus c’est compliqué et alambiqué, plus ils trouvent du plaisir à les diffuser.

            Je ne pense pas que les « charmes » de l’administration soviétique n’aient jamais atteint les chevilles de l’administration française.
            Il faut quand-même préciser que notre langue, qui permet de très nombreux détours pour exprimer le même concept (quoique, bien utilisée elle permette des subtilités qu’aucune autre langue ne permet, ce qui la rend extrêmement difficile à apprendre) facilite cet épanchement verbal.

            Mon épouse est enseignante et dans l’éducation nationale ils ont poussé cette complexification à son paroxysme.

            Je me souviens d’un fou-rire mémorable lorsque mon épouse me fit lire un texte alambiqué d’un haut fonctionnaire et « Grand Penseur devant l’Éternel » qui avait pondu une note interne concernant la sychronisation des mouvements chez l’enfant.
            Il mentionnait un « élément bondissant » à de nombreuses reprises et après avoir relu plusieurs fois son oeuvre nous nous sommes apperçus qu’il prônait seulement l’utilisation de ballons en cours d’éducation physique !!!

            D’après-vous, les fonctionnaires soviétiques ont-ils atteint ce niveau de complexité de pensée ? Je ne pense pas !!!

            Quand ont lit de nombreux documents administratifs, on est convaincu que leurs auteurs devraient arrêter l’onanisme intellectuel.
            Ça ne rend pas sourd (en france, ou aveugle dans les pays anglo-saxons), ça ramollit seulement le cortex cérébral.

              +4

            Alerter
      • visiteur // 16.03.2015 à 12h53

        Le transfert (indirect) d’activités industrielles de l’Ukraine vers la Russie m’intrigue.

        Pourrait-il y avoir comme conséquence une émigration des travailleurs qualifiés ukrainiens vers la Russie, puisqu’ils ne trouveront plus d’emploi dans une Ukraine en faillite ?

          +5

        Alerter
        • Nicolas // 16.03.2015 à 13h27

          Il y a déjà des centaines de milliers d’habitants du Donbass en Russie, et on ne sait pas trop combien y retourneront, donc oui, au moins partiellement. Il n’y a pas que des ingénieurs dans le lot, mais tout de même beaucoup de travailleurs de l’industrie (machine-outils surtout), et puis si parmi les mineurs du Donbass quelques milliers sont prêts à aller dans les mines de l’extrême-orient (c’est bien payé, et avec beaucoup de vacances, ce n’est du tout la même chose qu’à l’époque où être envoyé dans les mines de l’Extrême Nord-Est(Kolyma) était quasi une condamnation à mort, sous Staline) c’est tout bénéf pour eux et pour l’économie russe. Il y a aussi beaucoup de paysans dans le lot, et la Russie en manque aussi, surtout en Extrême Orient encore une fois.
          Quant à savoir si les employés des entreprises ukrainiennes qui sont désormais condamnées à la faillite seront invités en Russie, je ne sais pas. Je suppose que la Russie cherchera à attirer les meilleurs d’entre eux, mais je n’ai rien lu à ce sujet. Je chercherai. Si je trouve quelque chose à ce sujet je le mettrai dans la prochaine partie, sur les « points faibles » de l’économie russe :).

            +5

          Alerter
          • Michel Ickx // 17.03.2015 à 10h56

            Bonjour Nicolas,

            vous trouverez la réponse dans un discour de Rogozine
            qui parle de nombreux techniciens et chercheurs Ukrainiens des industries de l’armement de l’Ukraine qui ont choisi de passer en Russie.

            http://www.informationclearinghouse.info/article39813.htm

              +1

            Alerter
            • Nicolas // 17.03.2015 à 11h57

              Merci, intéressant ce qu’il dit, que des centaines de spécialistes ukrainiens de l’industrie spatiale sont arrivé il y a déjà 10 ans.
              Donc on peut supposer que beaucoup d’autres sont arrivé au fur et à mesure de la dégradation de la situation. Au-delà, les Français qui sont ingénieurs ou autres spécialistes de construction de bateaux devraient prendre au sérieux son invitation : OSK a du travail pour eux, beaucoup et pour longtemps. Éventuellement pour refaire des porte-hélicos…

                +4

              Alerter
      • theuric // 17.03.2015 à 02h23

        C’est un mélange de manque de volonté, de blocages institutionnels et idéologique, de contrôle par l’empire de nombre de nos représentants politiques, du chantage sur nos banques et autres institutions financières, du contrôle de nos élections par nos médiats, du contrôle de nos médiats, de l’alliance directe de nos élites économiques avec la ploutocratie étasunienne, du contrôle, encore, de toute la sphère monétaire européenne ‘le CAC 40 est domicilié aux U.S.A. me semble-t-il), du fantasme de la population de devenir américain, voire d’être américain, le déni, surtout, de la prochaine disparition de l’empire U.S……
        En y réfléchissant un peu, je vous trouverais d’autres causes tous autant logiques et complémentaires.

          +7

        Alerter
  • DUGUESGLIN // 16.03.2015 à 10h24

    Bravo Nicolas. mille fois merci pour ce travail énorme et clarifiant, ô combien utile.

      +13

    Alerter
  • sergeat // 16.03.2015 à 10h48

    Cet article me donne à réfléchir sur la situation de la France:lorsque nous avions un « dictateur »(5 république coup d état permanent) ,nous avions des projets industriels,d indépendance,de recherche,de développement(plans quinquennaux….) ,d alliance extra idéologique,de création de monnaie……puis notre communauté européenne s est transformée, en mariage à 27(union),les seuls projets de nos gouvernants littéraires(ena,science po,avocat,..)sont sociétales:homophilie,euthanasie,antiracisme,égalitarisme pour le peuple uniquement,repentance,…..no fonctionnaires (hollande,macron,fabius,sarkozy….) de l ue qui elle meme est marie aux usa (et son gendarme l otan) cocufient la France et son peuple.Quand abandonnerons nous ce système libérale financiarise (du type friedman) et revenir à une cogérance public prive pour reconstruire notre patrie.Ce système a marche avec des « dictateurs »:De Gaule,Poutine,….Corée du Sud,….Pourquoi ne pas reprendre notre indépendance décisionnelle?la France ne manque pas de techniciens de spécialistes,de visionnaires… non littéraires ,non fonctionnaires de la politique,non carriéristes….

      +11

    Alerter
    • Léa // 16.03.2015 à 18h05

      Un petit bémol pour de Gaulle !

      Tellement obnubilé par le géant IBM, il a tué dans l’ oeuf l’informatique française, en voulant faire un géant pour contrer IBM : tout d’abord Bull qui n’ont jamais été des informaticiens , ni des scientifiques : ils régnaient sur la mécanographie ( des machines mécaniques à cartes perforées ).

      On avait un pionnier juste après la guerre : François -Henri Raymond, qui a fondé la SEA sur le mode déjà des startups américaines et fabriquait des calculateurs scientifiques. Il a entre autres créé le simulateur de vol de la Caravelle.

      http://www.museeinformatique.fr/Histoire-de-la-SEA-premier-constructeur-francais-d-ordinateurs_a16.html .

      De Gaulle qui ne voulait voir qu’une tête a voulu le marier avec Bull. Ca a fait des flammes, car pour Raymond , hors de question que ce soit des actionnaires qui dirigent ses travaux.

      http://jacques-andre.fr/chi/chi88/raymond-sea.html

      Puis ce ne sont pas les mêmes marchés, les mêmes milieux, les mêmes clients, la même culture que l’info de gestion.

      Puis ça a continué avec le plan calcul, de Gaulle a voulu faire un monstre, puis un plus gros au niveau européen : Uni Data. Et enfin il a confié la recherche à l ‘ IRIA où il a mélangé chercheurs universitaires qui ne rêvent que de publications et de subventions et chercheurs industriels ou pour des raisons de concurrence, c’est le domaine du secret industriel et on raisonne « produit ». les universitaires n’ont pas compris que pour fabriquer un second calculateur, il fallait vendre le premier et donc répondre au besoin d’un client au lieu de se faire plaisir sur tel ou tel sujet. Il y a des coups de pied dans le Q qui se perdent.

      Les seules boites qui ont réussi à damer le pion à IBM, ce sont Digital et Cray, deux start-ups au départ, mais avec une bonne collaboration avec les universités américaines.. Pas la peine de faire un monstre.

      Puis IBM s’est tiré un balle dans le pied avec le PC : le début de la fin des gros systèmes informatiques centralisés.

      Même bazar à Grenoble avec Mors auquel on associe le CNRS. Mors devenu Télémécanique avec une filiale : la SEMS qui a fabriqué des calculateurs industriels après avoir recruté quelques scientifiques américains, ne supportant plus nos « chercheurs » universitaires.

      http://fr.wikipedia.org/wiki/Solar_%28ordinateur%29

      La SEMS était devenue le deuxième exportateur mondial de calculateurs industriels. J ‘ai bossé sur un site qui était leur vitrine, j’ai vu défiler je ne sais combien de ministres et délégations de pays étrangers. Mieux ! Alsthom qui les installait vendait les usines clés en main avec le calculo. La SEMS étant mise à mal par des grèves, le gouvernement de gauche les a fusionnés avec Bull qu’il venait de nationaliser car au bord de la faillite, une nouvelle fois.

      Le gouvernement de gauche n’a rien trouvé de mieux pour diriger Bull que l’ancien patron des charbonnages de France !!!! et Bull a laissé tomber la SEMS. Mais il a aussi coulé Zenith et d’autres petites boites que l’ état lui a imposé, pour ne subventionner qu’une seule entreprise.

        +7

      Alerter
  • albert // 16.03.2015 à 11h07

    Je trouve interessant de voir que les relations commerciales continues malgré « la guerre ».
    Est-ce que les contrats de fourniture de pièces détachées d’equipements militaires entre l’Ukraine et la Russie sont maintenues? L’article semble l’affirmer pusiqu’on parle d’une future fin de coopération.

    Je trouve particulièrement ironique le contrat signé en 2015 entre la russie et la NASA,

      +4

    Alerter
    • Nicolas // 16.03.2015 à 11h26

      Héhé, s’il n’y avait que le contrat avec la NASA 🙂 À suivre dans la dernière partie.
      Les Russes ne rompent pas leur contrats juste comme ça. Le seul exemple récent connu concerne la livraison de système S-300 à l’Iran. Il a fallu une résolution de l’ONU pour que les Russes ne livrent pas. Remarquez que c’était sous la présidence Medvedev. Par la suite, la Russie a continué de livrer la Syrie tout ce qui était prévu par des contrats antérieurs aux sanctions de l’ONU.
      D’ailleurs, le mot « sanctions » en dehors du cadre de l’ONU est inexact.
      Donc, bref, il y a des contrats en cours entre les industrie russes et ukrainiennes, ils iront à leur terme, mais pas au-delà, comme précisé avec l’exemple de Motor Sitch : après 2016, moteurs russes.

        +6

      Alerter
  • Ardéchoix // 16.03.2015 à 11h26

    Bonjour, j’ai lu dernièrement deux livres qui donnent une vision de la Russie de nos jours .

    « Berezina » de sylvain Tesson : sur les chemins de la retraite de Russie 1812, vu par sylvain tesson qui l’a refait en side-car « Oural » en nous faisant partager son voyage et ce qu’ont vécus les grognards à l’époque .
    « L’hiver aux trousses » de Cédric Gras, voyage en l’Extrême-Orient russe de nos jours en suivant l’automne du nord au sud, il raconte la Russie pacifique contemporaine.

      +4

    Alerter
    • Nicolas // 16.03.2015 à 11h54

      Oh quelle belle idée et quelle jolie expression de voyager l’hiver aux trousses, agréable de savoir que quelqu’un l’a fait. Personnellement je ferais plutôt le contraire, aller du sud au nord pour pourchasser le printemps, surtout au Japon pour pourchasser le hanami (contemplation des cerisiers en fleurs) 🙂 Bon, les distances ne sont pas les mêmes mais il y aurait aussi de quoi raconter…

        +3

      Alerter
      • Ardéchoix // 16.03.2015 à 12h09

        Cédric Gras parle d’un écrivain Russe qui a fait le chemin du sud au nord pour suivre le printemps(région identique), je ne me rappelle plus l’auteur, mais le livre existe . Je me ferai un plaisir de vous donné l’auteur ainsi que le titre .

          +3

        Alerter
        • Ardèchoix // 17.03.2015 à 08h45

          A y est voilà le livre sur l’écrivain qui a suivit le printemps en Russie orientale : trois printemps en une année de Semion Chourtakov.

            +4

          Alerter
    • Joanna // 16.03.2015 à 14h54

      à Ardéchoix
      merci d’avoir cité ces deux livres qui me paraissent intéressants l’un et l’autre.
      J’ai lu que Cédric Gras vivrait en Ukraine (?). S’il y est bien sa vision sur ce dont il est témoin en ce moment serait intéressante à recueillir. Peut-être un prochain livre ?

        +3

      Alerter
      • Ardéchoix // 16.03.2015 à 15h10

        Une phrase que j’ai retenue entre autres c’est que les Russes dans cette partie Orientale ont « la nostalgie du futur » (ce qui donne à philosopher) la nostalgie d’un futur annoncé à l’époque de l’URSS.
        Et concernant l’automne, Toulouse-Lautrec disait « l’automne c’est le printemps de l’hiver »

          +4

        Alerter
  • step // 16.03.2015 à 11h34

    même si je ne cautionne pas le secteurs d’activité dont il est principalement sujet (armée et exploitation de ressources terrestres) (comme je ne les cautionne pas pour la France), se moquer des « non-occidentaux » comme des arriérés est une activité à plein temps d’une partie de nos médias et chien de gardes intellectuel. En effet si nous sommes la « civilisation choisie », nous sommes forcément en avance sur « les autres ». Si par malheur nous ne serions pas les meilleurs sur tout, cela pourrait avoir des conséquences sur la perception de nous même…. bref ce genre de réflexion, qui doit être absolument barrée par une occupation du temps de cerveau disponible.

    Sinon méfiance, je me souviens qu’à la veille du conflit irakien (que j’a suivi comme le veau géopolitique (et l’adolescent si cela peut atténuer…) que j’étais, les yeux plein d’admiration pour nos « soldats de la liberté ») on faisait grand cas (médiatique) de la capacité militaire de l’armée irakienne.Il vaut mieux concéder des gloires à un futur vaincu afin de mieux mettre en valeur notre vaillance au combat. C’est plus « narrative » que de dire qu’on a molesté un pays en déconfiture ou sous-équipé.

    Certes l’avancée technologique mais surtout la probable combativité de l’un n’a pas forcément rapport avec celle de l’autre, mais il est illusoire de s’imaginer faire face à une politique hostile venant des US par l’armée. A défaut d’être des grands créatifs, les US savent semer le chaos et trouver quelques sous-chef de l’armée pour mener une mutinerie au moment adéquat, ou promouvoir la démocratie en remplaçant le dirigeant élu. Dans ces situations, avoir ou pas un objet technologique performant entre les mains, c’est moins décisif.

      +4

    Alerter
    • ulule // 16.03.2015 à 12h37

      En fait, l’OTAN est un immense racket pour enrichir le complexe militaro-industriel US !

        +14

      Alerter
      • Nicolas // 16.03.2015 à 12h54

        Le mot « racket » que vous utilisez fait automatiquement penser au texte « war is a racket » du général Butler
        En voici une lecture partielle sur Youtube, je n’ai pas trouvé en français https://www.youtube.com/watch?v=F3_EXqJ8f-0
        S’il y a des wikinautes ici, dommage que l’article correspondant ne soit pas en français… (mais déjà allemand suédois tchec)
        http://en.wikipedia.org/wiki/War_Is_a_Racket

          +5

        Alerter
  • Alae // 16.03.2015 à 11h49

    valles, en réponse à votre requête, merci de vous reporter aux excellentes archives de ce site sur l’Ukraine, le coup d’Etat et ses suites (les tentatives de déstabilisation de la Russie en particulier, dont la campagne occidentale de diabolisation de Poutine).
    Elles sont précieuses pour comprendre qui, de la Russie ou de l’Occident/BAO/Otan, est l’agresseur, qui est l’agressé et partant, de quel côté se situe la propagandastaffel.

      +7

    Alerter
  • Stéphane // 16.03.2015 à 12h03

    Ce n’est que la 3ieme fois dans l’histoire récente que les occidentaux sous estiment la Russie.
    Les Français, les Allemands, et maintenant les Américains (chefs des occidentaux).
    C’est à se demander si les élites occidentales ne sont pas masochistes en attaquant la Russie.
    Car depuis un an nous sommes bien en guerre avec la Russie : Guerre économique et médiatique principalement (sauf pour les pauvres Ukrainiens qui sont au stade de la guerre civile), mais guerre tout de même (les passagers de l’avion détruit au dessus de l’Ukraine sont biens des victimes de guerres aussi).
    Encore une fois, la trahison des élites.

      +17

    Alerter
  • Alae // 16.03.2015 à 13h07

    Jamais je n’aurais imaginé qu’un jour, je m’intéresserais aux armements. Aujourd’hui, malheur ! encore un peu et je vais être incollable.
    Quel monde, non mais quel monde !
    Plus de loi internationale, un état-voyou qui perd tout contrôle de lui-même et oblige les autres à s’armer jusqu’aux dents, sous les applaudissements nourris de tous ceux qui en ont plus qu’assez des « regime changes », guerres démarrées sous de faux prétextes, pays plongés dans le chaos et autres atrocités de l’empire autoproclamé du « Bien ».

    En tous cas, un grand merci, Nicolas. Excellent travail, et Dieu seul sait s’il est dur de défricher la masse des infos contradictoires, noyées sous le BS pompé avec ardeur par la propagande occidentale, et d’en tirer des données fiables.

      +7

    Alerter
  • Téji // 16.03.2015 à 13h50

    incroyable travail, merci Nicolas !

    « Selon les experts américains, la Russie serait une république bananière sans bananes. Preuve du contraire, des bananes Mi-28N volent ici en formation au-dessus de Moscou, le 9 mai 2014. La Russie est un très grand producteur de bananes volantes. »
    MDR …et l’humour rend ça facile à lire malgré les chiffres 😀

      +13

    Alerter
    • step // 16.03.2015 à 14h12

      dans le même registre:

      « Dès Mai 2014, le représentant en Russie de Motor Sitch laissait déjà entendre que tous les projets russo-ukrainiens dans le domaine aéronautique pourraient tomber à l’eau.

      4.2 Chantiers navals »

      Vous remarquerez la transition !! Quel talent !

        +4

      Alerter
  • Vinipoukh // 16.03.2015 à 14h25

    SUPER article !! Merci Nicolas, Olivier, et une pensée à Anne qui a remarquablement exprimé dans son commentaire la situation sur le fond.

    J’attends les prochaines parties avec impatience,… ces éléments se présentent déjà comme une véritable REFERENCE !

    Bon courage …

      +6

    Alerter
  • VladimirK // 16.03.2015 à 14h26

    La Russie est aussi un très gros producteur de Palladium et de Platine, métaux très utilisés dans l’industrie (notamment automobile)
    http://fr.wikipedia.org/wiki/Palladium_%28chimie%29

    http://fr.wikipedia.org/wiki/Platine

    L’Agriculture russe est en train de renaître grâce aux sanctions, et de nombreux expatriés participent activement – même si c’est ponctuel – et surtout avec enthousiasme au renouveau russe.

    En ce qui concerne l’informatique, j’ai oui-dire que la Russie est en train de développer son système d’exploitation.

    Autre chose : ce qui était amusant au début des sanctions, les chaînes de TV russes ont décidé de boycotter démonstrativement toute production américaine pendant un mois.

      +7

    Alerter
    • Nicolas // 16.03.2015 à 15h09

      Oh, oui, le platine et le palladium de Norilsk Nikel… pareil que pour les autres remarques pertinentes, si ya moyen de publier ça, ce sera ajouté 🙂
      Concernant la participation des expats, pouvez-vous en dire plus ? C’est intéressant. Pas besoin de raconteer dans le détail ce que vous faites si vou ne voulez pas, mais quelques indication, ou un lien qui en parle, éventuellement.
      Pour l’informatique, j’en parle dans la suite, c’est même un gros morceau. Faut dire que la Russie a un ministre qui sait de quoi il parle, c’est pas jeu 🙂
      Très bonne chose, si les chaînes russes pouvaient mieux financer les séries et films locaux, ce serait très bien. Difficile de concurrencer les séries américaines qui ont 10 ou 20 scénaristes qui calculent chaque blague à la seconde près. Forcément que Friends ou Big Bang Theory ont énormément de succès. Quand en face des séries russes comme Papiny dotchki ou Univer etc ont un budget qui doit facilement être 10 fois inférieur, difficile de lutter.
      Et pas besoin de virer toutes les séries américaines ou de ne faire que du local, faut aussi faire un peu plus attention à ce qui vient d’Europe, il y a toujours des choses très exportables, mieux que Hélène et les garçons, que les malheureux Russes subissaient il y a 20 ans. Pareil au niveau de la musique. Pourquoi être en adoration devant la musique anglo-US (80% de soupe au bas mot) quand il y a tant de bonne musique allemande et même française ? Ça vaut aussi pour les européens qui ignorent presque totalement les musiques de leurs voisins : vous entendez souvent du rock allemand sur Ouï FM? Pourtant il y a beaucoup de très bon groupes. De ce côté là je serai content quand dans la même journée Ouï FM passera une chanson serbe (ya du bon aussi, même si j’écoute pas trop pour ne pas embrouiller mon russe), un riff punk rock allemand, et un bon vieux Tchaïf (Чайф) ou Machina Vremeny. Je sais, je risque d’attendre longtemps, alors que je suis sûr que les auditeurs seraient contents de découvrir des nouveaux sons au lieu d’écouter la 150ème rediff du dernier tube de la bimbo à la mode.
      Cette omniprésence anglo-US à la télé et à la radio est la conséquence d’un formatage bien dommageable et qui profite toujours aux mêmes. Ça a sa source, pour l’Europe de l’ouest, dans l’ouverture du marché aux films américains, dès la fin de la guerre (je me souviens que F. Asselineau en parle dans une conf).

        +9

      Alerter
      • VladimirK // 16.03.2015 à 18h05

        Malheureusement, je ne suis pas expat en Russie, car trop compliqué pour moi (déjà, l’obtention d’un visa est un chemin de croix, c’est pourquoi j’écris tous les ans à Poutine pour quémander la citoyenneté russe), cela dit, j’ai plusieurs exemples intéressants :

        Déjà, le plus significatif, même si ça fait ricaner tout le monde, c’est Gérard Depardieu ; on aura beau rappeler qu’il a un penchant prononcé pour l’alcool, ainsi que tous ses dérapages, mais il a ouvert des restaurants en Russie, des vignobles, la fameuse montre – même si c’est anecdotique… http://www.vesti.ru/doc.html?id=2207996

        Je peux parler aussi de deux français qui ont racheté la fabrique de montre Raketa http://www.raketa.su/ et qui font bouger la compagnie (ce sont d’ailleurs Raketa qui a créé et installé l’horloge du magasin Detskii Mir de Moscou)

        Dans l’anecdotique, il y a le fameux John Warren, expat britannique qui a ouvert une usine de charcuterie en Russie, et qui a maintenant ses émissions de TV hebdomadaires sur la chaîne NTV, dont une qui promeut la culture et la cuisine russe
        http://www.telegraph.co.uk/sponsored/rbth/6500446/Russia-Now-British-expat-selling-sausages-in-Moscow.html

        http://4sale.ntv.ru/eng/item/13651/

        Ensuite, c’est peut-être de la propagande, mais toutes les semaines sur la TV russe, on parle d’agriculteurs français, allemands, américains qui se sont installés en Russie.

        Et quand on scrute le Net, ils sont bien plus nombreux qu’on ne le pense…

        Il y a aussi Xavier Moreau, Alexandre Latsa, qui sont assez politisés, donc je les cites avec précaution, mais il n’empêche qu’ils bossent sérieusement (et leurs articles sur la Russie ne sont pas inintéressants)

        Le fait est que la plupart des gens, des entrepreneurs (pas des expatriés de grands groupes) étrangers qui se sont installés en Russie militent à fond pour le pays.

          +8

        Alerter
      • VladimirK // 16.03.2015 à 20h55

        Autre exemple de ce que les russes sont capables de faire

        http://fr.wikipedia.org/wiki/Nginx

          +4

        Alerter
      • LBSSO // 17.03.2015 à 07h19

        Bonjour Nicolas

        Vous écrivez:
        « Pourquoi être en adoration devant la musique anglo-US (80% de soupe au bas mot) quand il y a tant de bonne musique allemande et même française ? »

        Vous ne trouvez pas que la chanson française se porte bien?Vous pouvez vérifier en comptant le nombre d’album français vendus dans les 10 premiers ? « 80 % » vous êtes certain ?
        http://www.lefigaro.fr/culture/2014/12/25/03004-20141225ARTFIG00028-le-top-10-des-albums-les-plus-vendus-en-france-en-2014.php
        http://www.infodisc.fr/CDCertif_Album.php

        Vous avez raison sur un point et c’est une excellente observation,nous écoutons assez peu de musiques européennes (hors GB)
        Pour autant ce n’est pas un raz de marée,comme pour le cinéma ,la chanson française résiste.
        Bien cordialement,un lecteur assidu de Nicolas qui lui « applique » sa propre méthode(sourire)

          +1

        Alerter
        • Nicolas // 17.03.2015 à 09h05

          @LBSSO. Vous m’avez mal lu. Je dis juste que la musique anglo-US est la référence absolue en France comme presque partout dans le monde : Parmi la musique étrangère, en dehors de Stromae qu’il faut saluer, il n’y a que de l’anglo-US. Et parmi la musique anglo-US qui passe sur les ondes en France, il y a au moins 80% de soupe, qu’on pourrait avantageusement remplacer par plus de musique française et européenne.
          Même dans ce domaine je trouve que la Russie sort un peu du lot puisqu’on y entend à la radio quelques chansons françaises et italiennes.
          La France a été contrainte d’adopter la loi Toubon pour que les radios commencent à diffuser plus de chansons françaises, et vous montrez que ça a porté ses fruits. Je ne fais que regretter que les Français comme les autres Européens ne s’intéressent pas aux productions de leurs voisins. Savez-vous seulement qui est Vasco Rossi, qui chante depuis des décennies et fait ses concerts dans des stades pleins. Pouvez-vous fredonner une chanson des Toten Hosen ? Si la réponse à l’une de ces questions est non, alors que vous connaissez malgré vous des dizaines de chansons américaines soupesques au possible, comment l’expliquez vous ?
          Zut, je vois en lisant la fin de votre message que vous êtes en fait d’accord. Bref.
          Au passage, je pense que question « raz-de-marée » comme vous dites, on risque d’être servi si le TAFTA passe. Les digues (loi Toubon etc) seront interdites. Bon, on est en démocratie donc les négociations sont secrètes donc je ne pense pas qu’il y ait de certitude à ce sujet, mais je serais étonné que ça ne fasse pas partie du deal…

            +2

          Alerter
          • LBSSO // 17.03.2015 à 11h06

            Rebonjour Nicolas,

            Vous écrivez:
            « Zut, je vois en lisant la fin de votre message que vous êtes en fait d’accord »

            Ouf, j’ai eu « peur ».

            Concernant le TAFTA ,j avais été scandalisé par ces personnalités du monde du spectacle qui avaient appelé à voter « oui » au referendum européen mais qui
            quand il s’agissait de les mettre en concurrence avec l’industrie US, en appeler à Bruxelles pour que soit « sortie » la culture du TAFTA. Ce qui a l’époque me semble t il avait été accepté.
            Du coup, nous n’entendons plus ces grands prescripteurs politiques que sont devenus les artistes sur nos media à ce sujet, Egoîstes qu’ils sont « ils se sont fait acheter ».
            Je n’ai pas le temps de faire de recherche précise et factuelle ,mais j’ai quelques noms de personnalités bien précises en tête.

            PS: les positions balancées sont parfois difficiles à tenir et à expliquer d’où la nécessité de bien écouter et lire et de ne pas s’en tenir a des a priori sur des personnes….complexité !
            En illustration et concernant la Russie ,vous pouvez écouter du Adler dans le texte (mon post dans le Billet d’Olivier ce jour sur Onfray/Vals).

            Au plaisir de vous lire.

              +1

            Alerter
          • Krystyna Hawrot // 17.03.2015 à 13h48

            tout à fait avec vous, la culture populaire fait partie de la puissance. On l’a bien vu avec la chute de l’URSS ou on s’est fait aveugler par l’efficacité d’Hollywood.
            A un tel point que même les pays qui avait une culture populaire de bon niveau n’ont plus rien – il n’y a qu’à voir que le fameux cinéma polonais n’existe plus. (le film « Ida » n’est qu’une pale copie de ce qui a existé de 1956 à 1989)

            Pourquoi, parce qu’il était financé et porté par les institutions de l’Etat et que les réalisateurs et techniciens travaillaient aussi à la télé sur d’excellente séries qu’on n’exportaient pas en Occident et les acteurs travaillaient tous dans les théatres; Lorsque la télé a été privatisée, les soupes américaines ont remplacé les productions polonaises et les réalisateurs et metteur en scènes étaient devenus inutiles.

            Culturellement la Pologne est un désert, et ce qui sort, Wajda, etc, c’est des productions nationalistes pour la gloire du pouvoir, servant à alimenter le nationalisme, surtout contre la Russie. On ne parle jamais des vrais problèmes du pays, comme par exemple les Roumains savent le faire.

              +3

            Alerter
  • grog // 16.03.2015 à 14h33

    Merci pour cet article très complet.

    JE vis à Togliatti, grosse ville industrielle de Russie, et je peux témoigner à ma petite échelle.
    LADA va lancer cette année 2 nouvelles voitures, la LADA VESTA et la LADA X-RAY qui n’auront plus grand chose à voir avec la vieille JIGOULI à laquelle on réduit parfois l’industrie automobile russe. De belles voitures modernes en perspective.

    A côté de Togliatti, une zone économique spéciale a été créée l’année dernière pour promouvoir les nouvelles technologies, la JIGOULI VALLEY, et ça a l’air de marcher. Il y a des boîtes turques, japonaises, coréennes qui se sont installées.

    Autre atout de la Russie que ne mentionne pas, si j’ai bien lu, cet article : les femmes, dont Théophile Gautier parle si bien dans son Voyage en Russie.

    Pour en savoir plus sur ces femmes à la « douceur hyperboréenne et à la grâce polaire », c’est par ici :

    http://leblogdegrog.blogspot.ru/2015/03/eloge-de-la-femme-russe.html

      +6

    Alerter
    • Stéphane Grimier // 16.03.2015 à 15h24

      Au passage, merci pour votre blog tout à fait rafraichissant. Ici, en France, on étouffe…..

        +6

      Alerter
  • mianne // 16.03.2015 à 14h42

    Un grand merci, Nicolas, pour cet exposé clair et précis, au contenu intense et teinté d’humour, jamais lassant. J’y apprends énormément de choses sur la Russie actuelle et attends avec impatience de lire les trois prochaines parties.

      +7

    Alerter
  • Léa // 16.03.2015 à 15h36

    Merci, c’est un vrai bonheur de commencer la semaine par la lecture d’un tel article de réinformation écrit par des gens qui sont sur place..

    Ca me console de voir mon pays partir en vrille, par la lâcheté et la veulerie de nos dirigeants. Pire encore, voir notre éducation nationale devenir une fabrique de crétins. Je n’ose pas imaginer que ce soit le même bordel dans une classe russe. On compromet gravement l’avenir. On avait un super système de santé ( par rapport à l’Espagne, l’Italie, l’ Angleterre), mais on est en train de le détruire. Il vaut mieux se faire soigner dans un hôpital en Thaïlande.

    J ‘aurais 25 ans, j’apprendrais le russe et je changerais de pays. ( comme attitude c’est pas pire que de tout brader, y compris notre souveraineté aux USA ).

    J ‘ai lu qu’en informatique, ils allaient créer leur propre microprocesseur pour les PC, pour ne plus dépendre d’ Intel. Et du même coup se passer de Microsoft.

    Pour l’informatique embarquée ( aviation, militaire, espace ) les US font un sacré protectionnisme ( autorisation d’exportation et interdiction de revente à d’autres pays), pour le Rafale on est pas passés loin de l’interdiction de vente ( à cause des microprocesseurs américains !!!! ) lors des premières négociations avec la Libye, mais vingt ans plus tard on a pas encore vendu un seul Rafale. Les US n’exportent leur haut de gamme que lorsqu’il est dépassé. C ‘est gênant pour les appareils de labos ultra performants, ça limite le progrès. Aussi je pense que les russes sont autonomes au niveau électronique embarquée. Plus simple sans doute mais les US glissent de plus en plus vers la sophistication, d’où les problèmes de mise au point.

    Pour les radars ils semblent avoir une bonne avance sur les US. Leur dernier char est équipé d’un mini radar fixe qui pilote un système de protection du char capable de détecter et descendre avec son canon tout projectile qui lui arrive dessus. Rien à mettre en place, à régler, comme le dernier radar que les ukrainiens ont abandonné aux rebelles : un radar fixe posé au sol et donc plus facile à détecter et à aveugler qu’un radar mobile monté sur un char. Le radar russe étant miniature, il est moins exposé aux tirs que les grosses antennes tournantes et sa détection 3D est plus rapide ( pas limitée par la vitesse de rotation de l’antenne ).

    La propagande des américains est assurée par Hollywood et les jeux vidéos, laissant croire à une supériorité du matériel américain. De l’autre coté , il y avait le rideau de fer. Il y a aussi plus de gens qui comprennent l’anglais et très peu de gens capables de lire l’alphabet cyrillique ( ne serait ce que pour chercher un mot dans le dictionnaire ), puis on a pas le bon clavier. L’info il faut aller la chercher.

    « Le MiG-31 ( premier vol en 1975, soit 40 ans ! ), qui est appelé à défendre l’espace aérien au-dessus de zones telles que la Sibérie, où il n’existe que peu de radars au sol, doit faire preuve d’une totale indépendance vis-à-vis des infrastructures au sol et doit offrir une résistance accrue aux conditions de guerre électronique.

    Pour cela, il est le premier avion de chasse au monde à avoir adopté un radar à balayage électronique, en l’occurrence le SBI-16 Zaslon, capable de détecter 10 cibles et d’en engager 4 en même temps. »

    http://fr.wikipedia.org/wiki/Mikoyan-Gourevitch_MiG-31

    http://en.wikipedia.org/wiki/Zaslon

    Sorti en 2004 le IRBIS E qui équipe les SU 30 et 35.

    Plus récent le N036 qui est sur l’avion T50 et une autre version plus petite celle qui doit être montée sur l’ Armata.

    http://en.wikipedia.org/wiki/Irbis-E.

    Bien sûr il y a ensuite des transferts de technologie dans l’industrie, plus ou moins selon les priorités, mais pour un pays que certains jugent en retard, avec un budget de la défense ridicule par rapport aux USA , ils supportent plutôt bien la comparaison et n’ont pas de mal à exporter leurs avions et missiles.

    Les russes ont moins de chars que les américains, mais ils sont plus perfectionnés que les Abraham reconditionnés qui datent de 30 ans et qui ont une autonomie bien moindre, ce qui implique une logistique plus lourde.. Pour l’Irak sur dix soldats US, 3 au combat et 7 pour la logistique. C ‘est lourd ! la France fait beaucoup mieux.

    Un autre secteur à développer : les machines outil CNC, commande numérique ( spécialité allemande ), ça allait plus vite de les acheter que de les développer, même si on a les compétences et les moyens. Mais ce n’est pas irrattrapable, il n’ y a plus de secrets là dedans.

    J ‘ai lu aussi qq part, pour l’industrie du bois , les russes se contenteraient de vendre leur bois vers l’ Asie. Il y a longtemps que les allemands se sont accaparés le domaine des machines à bois. J ‘accompagnais mon père dans un salon de la machine à bois. On les a regardés faire.

    Hier Sapir évoquait des problèmes dans l’agriculture ( financement et privatisation ) liés aux sanctions.

    Avec les évènements d’ Ukraine Antonov ( basé à Kiev ) qui fabrique les plus gros avions porteurs ( ceux que l’armée française loue à une compagnie russe, pour emmener et ramener le matériel d’ Afghanistan et au Mali ), risque de disparaitre alors qu’elle s’est développée sous l’ URSS.

      +7

    Alerter
    • Médiacrate // 16.03.2015 à 21h08

      Je pense que vous oubliez un facteur important c’est que l’allié stratégique de la Russie,c’est à dire la Chine, qui question machines outils a pompé la crème de l’industrie Européenne en prenant le contrôle ou parfois en participation avec des sociétés mondialement connues dans ce domaine ,pratiquement toutes les sociétés Allemandes et (Française ,Suisse etc) dans le domaine de la machine outil ont des accords avec la Chine , quand ils ne dépendent pas pratiquement totalement du marché Chinois.
      Donc je disais qu’avec un allié comme la Chine la Russie peut voir venir, surtout que pour la Chine
      la Russie est devenue un partenaire de la plus haute priorité stratégique.
      Exemple dans l’industrie spatiale mise en commun des études systèmes de navigation GLONASS BAIDOU,fourniture par la Chine des composants électroniques sous embargo (ne disait t’on pas
      qu’une partie importante des composants électroniques de l’armée des USA sont chinois )
      Étude pour le lancement d’un projet gros porteur Russo Chinois pour l’aviation civile.
      Ligne à grande vitesse à travers en partie la Sibérie enfin les projets sont innombrables …..
      Il n’y a que nos Eurocrates certainement sous influence pour ne pas faire le nécessaire pour
      remédier à une politique de larbin téléguidé par notre ami , destructrice pour notre avenir .

        +9

      Alerter
  • mianne // 16.03.2015 à 15h37

    Qui peut vérifier cette information ? C’est tellement énorme que je n’ose croire à cette HAUTE TRAHISON de notre pays et de son peuple par notre chef d’état.
    Notre porte-avions nucléaire Charles de Gaulle, fleuron de notre défense nationale, aurait été placé par Mr Hollande sous le commandement des Américains.
    Si c’est vrai, nos medias officiels n’en ont rien dit – honte à eux – et nous ne sommes plus qu’un petit pays colonisé qui a perdu toute souveraineté.
    http://lesmoutonsenrages.fr/2015/03/16/il-a-ose-le-porte-avions-nucleaire-charles-de-gaulle-place-sous-commandement-americain/

      +3

    Alerter
    • traduction // 16.03.2015 à 17h21

      mianne Le 16 mars 2015 à 15h37
      le lien donné fait référence à un article du Washington Post

      traduction :

      « A bord du Charles de Gaulle
      « Lorsque son avion a apponté sur le navire, le général Martin Dempsey est devenu le premier président du Comité des chefs d’état-major interarmées de l’histoire récente, et peut-être de toute l’histoire, a mettre le pied sur un porte-avions français, un signe du renforcement de l’unité opérationnelle dans la campagne contre l’Etat Islamique.
      Depuis que le bateau est arrivé dans le Golfe persique le mois dernier, les avions de combats américains se sont posés sur le Charles de Gaulle, Des avions français et américains ont mené ensemble des missions d’entraînement,et le bateau français a opéré aux côtés du bateau américain USS Carl Vinson, un autre porte-avions dans les mêmes eaux. Les deux vaisseaux sont maintenant sous commandement américain.

      « C’est la première fois que la France place le Charles de Gaulle, le seul porte-avions nucléaire non américain dans le monde et un joyau de l’organisation militaire française, sous le commandement opérationnel d’une nation étrangère, un reflet de l’importance que Paris a accordé au combat contre le groupe militant de l’Etat Islamique.

      « Ce sont les Etats-Unis qui continuent de porter sur leurs épaules la masse du fardeau militaire, parmi les membres de la coalition réunie pour combattre le groupe, qui a surgi de Syrie l’année dernière pour s’emparer d’un tiers de l’Irak. Des 2738 attaques aériennes que la coalition a mené en Syrie et en Irak depuis l’été dernier, les Etats-Unis se sont chargés de 2203.
      La Grande Bretagne, le contributeur le plus important après les Etats-Unis ont mené environ 160 attaques, selon le compte arrêté début mars. Les nations arabes, qui ont lancé des attaques principalement en Syrie plutôt qu’en Irak, en ont fait encore moins. »

      Il y a une coalition de plusieurs pays, il faut un chef, le chef est américain, qu’y a-t-il de nouveau ?

        +2

      Alerter
      • mianne // 16.03.2015 à 18h02

        Même s’il y a une coalition de plusieurs pays de l’OTAN avec un chef américain qui ne fonctionne que pour des intérêts américains, le porte-avions français, construit aux frais des contribuables français, doit absolument rester sous un commandement français.

        La France peut, à tout instant, se comporter en démocratie et respecter la volonté de son peuple, se retirer de l’Europe et de l’OTAN à laquelle elle n’appartient pas ( en 2005 le peuple français a refusé par referendum, les termes du traité de Lisbonne-Maastricht qui prévoyaient de la remettre dans l’OTAN ) , envoyer paître l’OTAN et sa coalition et ramener son porte-avions en France.

          +8

        Alerter
      • VladimirK // 16.03.2015 à 18h36

        Il y a le même type de problème dont on parle assez peu au sujet des pays qui ont acheté de l’armement américain. C’est sans doute valable pour tout armement fabriqué aux États-Unis, mais personnellement que le cas des F-18.

        Le fait de posséder des F-18, que l’on soit le gouvernement Finlandais ou suisse, et de les équiper de missiles américains, impose la présence en permanence d’officiels américains pour le contrôle de l’utilisation de ces dites armes.

        C’est un point qui avait été relevé par Dassault Aviation dans les années 90, quand ils proposaient le mirage 2000 à la Finlande, mais cette dernière a tout de même sélectionné le F-18 (touchée par une grave crise économique, j’imagine que la Finlande a cherché à s’associer au plus fort)

          +4

        Alerter
      • VincentL // 16.03.2015 à 18h42

        Directement à la source :
        http://www.defense.gouv.fr/ema/le-chef-d-etat-major/actualite/rencontre-des-cema-francais-et-americain-sur-le-porte-avions-charles-de-gaulle

        Le symbole est fort effectivement, mais les opérations habituelles :

        « Si la présence des deux CEMA américain et français sur le porte-avions Charles de Gaulle constitue un événement, leur rencontre s’inscrit en revanche dans un cadre beaucoup plus habituel. »

        Et sinon oui :

        « Le groupe aéronaval est intégré depuis le 31 janvier dernier à la Task Force 50, sous commandement tactique américain. »

        « groupe aéronaval composé notamment du porte-avions Charles de Gaulle avec à bord 12 Rafale Marine et 9 Super Etendard Modernisés. »

          +3

        Alerter
      • Médiacrate // 16.03.2015 à 21h25

        A preuve du contraire le Charles de Gaule n’est pas un porte avion à propulsion nucléaire,
        a part cela je partage votre point de vue, nous sommes complétement inféodé à notre ami.

          +2

        Alerter
        • Léa // 16.03.2015 à 23h04

          Vous faites erreur 🙂

          extrait de la fiche wikipédia du ChdG :

          Propulsion 2 réacteurs à eau pressurisée K 15, 2 groupes turboréducteurs 61 SW, 2 hélices à 4 pales fixes
          Puissance 83 000 ch (61 000 kW)
          Vitesse 27 nœuds (50 km/h)

            +2

          Alerter
          • Médiacrate // 17.03.2015 à 12h40

            Ok je regrette ce commentaire je me référais à un souvenir qui s’avère inexact.

              +1

            Alerter
  • Homère d’Allore // 16.03.2015 à 15h51

    Merci beaucoup, Nicolas, pour ce panorama de l’économie russe.
    De nombreux « journalistes » professionnels n’auraient pas fait mieux et auraient même sûrement fait bien pire, aveuglés par leur racisme anti-russe.

      +6

    Alerter
  • Christo // 16.03.2015 à 17h03

    « les bobards sont la principale ressource naturelle des États-Unis »
    L’expression est d’une justesse d’horloger…et elle me fait vraiment rire!

      +15

    Alerter
  • jacques beaudry // 16.03.2015 à 17h14

    Merci Nicolas pour toute cette information rigoureuse.

      +4

    Alerter
  • Astrolabe // 16.03.2015 à 17h33

    Vraiment bravo à Nicolas pour cet énorme travail de recherche et de compilation.
    Pour que les choses soient plus concrètes ou plus proches de nous, j’ajouterai seulement un exemple: l’usine de titane VSPMO – AVISMA, que je connais bien, produit la presque totalité des pièces de titane de l’Airbus A-320 (qui partent par camion chaque semaine de l’Oural pour Hambourg et Toulouse) et celles du Dreamliner de Boeing.

      +5

    Alerter
    • Nicolas // 16.03.2015 à 17h38

      @Astrolabe : faut pas tout raconter au début sinon qui va lire jusqu’à la dernière partie ? 😉

        +3

      Alerter
    • Nicolas // 16.03.2015 à 17h43

      A propos, si vous connaissez la question : il me semble que VSMPO contrôle 70% de la production mondiale. S’ils se décidaient à ne plus vendre à Boeing et Airbus, est-ce que la production d’arrêterait ou est-ce que d’autres pourraient prendre le relais? Qui ? Mine de rien avec le niveau d’exigence qualité qu’implique l’aviation, j’imagine que ça mettrait un sacré binz. Bon, c’est pas le genre des Russes, qui honorent leurs contrats, eux, mais c’est juste par curiosité.

        +6

      Alerter
  • coinfinger // 16.03.2015 à 18h00

    La caricature des shadocs est exellente . Les shadocs US , les bien nommés néocons fatiguent à pomper , pomper des niaiseries . En plus ils font çà chacun pour eux mémes et leur lobbies , comme des shadocs . Triomphe de l’individuu . Qu’ils restent comme ils sont c’est drole .
    Il me semble qu’ils fatiguent quand méme …

      +4

    Alerter
  • Ignotus // 16.03.2015 à 18h12

    Quel travail Nicolas !
    Bravo et merci encore.

      +4

    Alerter
  • coinfinger // 16.03.2015 à 18h49

    Je viens de lire le dernier Geab . Ce qui me frappe c’est qu’ils ont lu Philippe Grasset , un as dans son domaine qui manque cruellement d’experts .
    Le domaine en question est je pense , l’exhorbitant pouvoir médiatique mainstream , lui méme sous tendu par l’exhorbitant pouvoir financier . L’effet est comme dans les dessins animés , on voit avec stupeur , le héros pédaler longement au delà du bord de la falaise . Dans les dessins animés c’est un gag , dans le réel c’est beaucoup moins drole et encore inexpliqué . ( j’ai mon explication , tout à fait réelle , mais je m’abstiendrai ) .
    Nicolas là nous raméne les pieds sur terre , c’est sécurisant , à long terme çà prévaudra , çà me fait du bien , j’attends LA SUITE…

      +5

    Alerter
  • Michel Roissy // 16.03.2015 à 19h04

    Merci à Nicolas pour ce travail fantastique… pas facile à lire ce gros pavé mais quand on en est venu à bout, c’est vraiment instructif, comme la lecture du Monde ou de l’Obs (nan, je déconne !!!)

    Cette coalition de la médiocrité US avec la servilité UE a quand même donné de fameux résultats ;

    – permettre à la Russie de récupérer (enfin) la Crimée,

    – ruiner TOTALEMENT l’Ukraine en lui retirant des marchés quasi-captifs avec la Russie plus la perte de l’outil productif du Donbass, base économique majeure,

    – amener la Russie à développer « à marches forcée » ses partenariats euro-asisatiques et à constituer avec l’OCS et les BRICS une force qui contrebalancera efficacement les EUSA,

    – engager la Russie dans la voie de l’autosuffisance dans les domaines industriels et agricoles,

    – obliger la Russie a développer son potentiel militaire et à revenir sur des traités de désarmement,

    – achever de ruiner accessoirement l’économie de l’UE pour les raisons sus-mentionnées,

    sans compter le coût humain en Ukraine (et il en reste à venir quand il n’y aura plus que des chômeurs dans ce pauvre pays).

    Un tel bilan en un peu plus d’un an donne la mesure de l’efficacité de l’ « empire du bien » !

      +10

    Alerter
  • Michel Roissy // 16.03.2015 à 19h36

    Nicolas, vous avez effleuré le sujet de la production cinématographique et télévisuelle russe.

    Devant la médiocrité des programmes français de la TNT (séries US, films US, téléréalités inspirées d’émission US pour la plupart), je ne regarde pratiquement plus que la télé russe (Planeta et Pervii Kanal) malgré mon très faible niveau de russe (mais j’ai ma traductrice à coté de moi 😉 )

    Bon, il est vrai que, comme partout, il y a des « daubes » mais, en règle générale, c’est de très haute qualité, je citerai par exemple « Le Maître et Marguerite » tiré du livre de Boulgakov, série en 10 épisodes et je regrette que peu de français puissent voir un jour cette œuvre… et bien d’autres

    Ça serait tellement plus gratifiant que programmer, reprogrammer jusqu’à plus soif des navets US !

      +10

    Alerter
  • Crapaud Rouge // 16.03.2015 à 20h23

    Dans la note 1, (qui vient à propos de la déclaration d’Obama ayant dit que « la Russie ne produit rien »), j’ai relevé : « tout est bon pour faire croire que l’économie russe n’est pas attractive » : c’est effectivement ce que l’on constate. Sur Rue89, un prof de Science Po avait repris le thème de la Russie qui aurait besoin d’être aidée pour se moderniser. Mais pourquoi ce dénigrement ? A mon avis, c’est pour mieux faire passer l’idée que Poutine est un dictateur car, dans la mythologie occidentale, démocratie et liberté d’entreprise sont les piliers d’une économie florissante.

      +8

    Alerter
  • Crapaud Rouge // 16.03.2015 à 21h33

    « Ils ont bien compris que cette affaire ukrainienne était une de leurs dernières chances, peut-être la dernière, de geler l’essor de la puissance russe » : probablement, en effet. Ça veut dire surtout qu’ils savent depuis longtemps ce que nous découvrons seulement depuis le début de la crise ukrainienne, et ça explique pourquoi ils haïssent Poutine en particulier : ils s’attendaient sans doute à trouver un second Eltsine moins alcoolisé mais tout aussi incapable.

      +5

    Alerter
  • Marco // 16.03.2015 à 21h55

    Alors la, chapeau bas Nicolas!
    Bravo et merci pour le travail de compilation et de synthèse effectue.
    Evidemment, on aura compris que la Russie ce n’est pas le tiers monde.
    Mais n’est-ce pas un peu grace a l’heritage de l’ere sovietique (enseignement, recherche, infrastructures, …) que certains s’etaient attribue a bon prix pendant la periode Eltsine?
    Moi je pense que oui.

      +4

    Alerter
  • Patrick Luder // 16.03.2015 à 21h57

    A mentionner, les tracteurs et machines agricoles « Belarus » 8e au niveau mondial, avec des conceptions connues pour leur fiabilité.

      +3

    Alerter
    • Nicolas // 17.03.2015 à 07h18

      Oui, mais c’est justement en Biélorussie (donc dans l’UÉE). La Russie fait aussi des tracteurs qui s’exportent. Tout le domaine automobile, c’est dans les faiblesses, partie suivante 😉

        +1

      Alerter
  • Klemens // 16.03.2015 à 22h03

    The « La Médaille Miraculeuse » gives protection for every christian, does not matter which christian confession!
    http://www.chapellenotredamedelamedaillemiraculeuse.com/FR/d__La_Medaille.asp
    So try to get one for every family member. We will get into difficult times, that`s sure.

      +1

    Alerter
  • Scytales // 16.03.2015 à 22h27

    Merci beaucoup pour ce passionnant travail, Nicolas, même si je préférerais un ton plus objectif et moins passionné.

    Une petite erreur s’est glissée dans la légende de la photographie des hélicoptères au-dessus de Saint-Basile : on y voit aucun Mi-28N (un hélicoptère de combat biplace qui a une gueule d’enfer) mais un Mi-26 (le plus gros hélicoptère au monde) et trois Mi-8 de transport.

    J’attends avec impatience la partie sur la microélectronique et l’informatique. Ça va causer Йотафон (le smartphone russe double-écran), МЦСТ (le concepteur des microprocesseurs Ельбрус pour les ordinateurs russes « sensibles »), Т-Платформы (le « Cray » russe qui élabore et fabrique des supercalculateurs, ces ordinateurs surpuissants qui moulinent du calcul à longueur de journées notamment pour la recherche scientifique, la météorologie…), Микрон et Ангстрем (concepteurs et fabricants de circuits intégrés) …

    A ce dernier propos, un petit film promotionnel que j’aime bien, réalisé de façon très professionnelle, certes en langue russe, mais avec des images assez explicites, sur Ангстрем (Ångström, du nom d’une unité de mesure de l’infiniment petit qui a pour éponyme un savant suédois) : https://www.youtube.com/watch?v=CoqnV1Wp1J4

    Un commentateur a attiré plus haut notre attention sur la part de la production industrielle dans le PIB de la Russie. Je conseille à tout un chacun de consulter le site de la Banque mondiale, qui publie des dizaines d’indicateurs très intéressants sur l’économie, la finance, le développement humain, etc… sur quasiment tous les pays au monde : http://donnees.banquemondiale.org/indicateur

    C’est sur ce site qu’on peut y trouver que la part de la valeur ajoutée de l’industrie dans le PIB russe était de 34,7 % en 2010 et de 36,3 % en 2013 (il n’y a pas encore les chiffres de 2014). A titre de comparaison, en France, cette part était de 19,6 % en 2010 et 19,8 % en 2013. Source : http://donnees.banquemondiale.org/indicateur/NV.IND.TOTL.ZS

    Voilà qui éclaire sur la pertinence d’un propos public de Laurent Fabius, qui a déclaré sur TF1 l’année dernière (je m’en souviendrais toute ma vie comme le fameux « Thomson CSF, ça ne vaut rien » d’Alain Juppé, premier ministre) à peu de chose près : « A part de la vodka, des armes et du pétrole, les Russes ne produisent rien! »…

    Le site de la Banque mondiale permet d’apprendre des tas de choses. Une donnée qui m’avait frappé l’année dernière : investissements étrangers nets (argent qui rentre moins argent qui sort) en Russie : 43,2 milliard de $ en 2010, 70,6 Md$ en 2013. Comparaison avec la France : 39 Md$ en 2010, 6,5 (six virgule cinq) Md$ en 2013 ! Source : http://donnees.banquemondiale.org/indicateur/BX.KLT.DINV.CD.WD

    Qu’en sera-t-il pour la Russie et la France en 2015 ?

    Enfin, il faut signaler au lecteur courageux une donnée macroéconomique dont on parle peu à propos de la Russie alors que les journalistes se sont confondus en efforts pour nous apprendre que l’économie chinoise était désormais devenue la plus importante du monde, devant celle des Etats-Unis d’Amérique, en parité de pouvoir d’achat.

    Si le PIB en $ nominal de la Russie situait ce pays en 2013 au 8ème rang mondial avec environ 2 100 Md $ (la France étant 5ème avec environ 2 740 Md$), en parité de pouvoir d’achat, il en va autrement. La Russie passe au 6ème rang avec environ 3 460 Md$, au même niveau que l’Allemagne (!) avec 3 490 Md$ et devant la France, qui tombe au 8ème rang avec 2 440 Md$. Sources :
    http://donnees.banquemondiale.org/indicateur/NY.GDP.MKTP.CD
    http://donnees.banquemondiale.org/indicateur/PA.NUS.PPP
    http://fr.wikipedia.org/wiki/Liste_des_pays_par_PIB_%28PPA%29

      +6

    Alerter
    • Nicolas // 17.03.2015 à 08h08

      Pour les hélicos, j’ai écouté le commentaire qui passait sur 1 Kanal (celui que les spectateurs de la Place Rouge entendait). Le commentateur a dit Mi-28N. Bon évidemment maintenant j’ai une doute, je réécouterai.
      Pour ce qui est de la micro-électronique, je suppose que vous faites partie de ceux qui ont reçu mon brouillon ;). Le sommet de l’Europe s’écrit Эльбрус.
      L’objectivité, je vais y revenir à chaque fois, mais pour faire court : J’ai été élevé comme un bon petit soldat de l’Empire, à apprendre que l’Amérique c’est le Bien, que les pays qui ne font pas partie de l’Empire sont des « dictatures », grâce à des gens « objectifs ». Donc bof.
      Les chiffres de l’investissement que vous donnés sont intéressants, ils sont supérieurs aux chiffres que je donne pour les investissement (en 2013, ~32 roubles pour un dollar). Si vous pouvez expliquer la différence, ça serait sympa ça m’évitera de me casser la tête là-dessus. D’autant plus étonnant, ces chiffres de la Banque Mondiale, que la Russie a un problème de fuite de capitaux qui se compte aussi en centaines de milliards de yuans (faut doucement commencer à s’habituer à la perte du statut de la monnaie américaine).
      Remarquez qu’Alain Juppé était premier ministre en 95-97, alors s’il l’a dit à cette époque, quand l’industrie russe était en plein désastre, c’est moins idiot qu’Obama qui dit la même chose en 2014.

        +3

      Alerter
      • Scytales // 18.03.2015 à 22h47

        Haro sur moi pour l’erreur d’orthographe sur le nom du mont Elbrus !

        J’ai regardé comme vous la parade sur la Belle Place de Moscou et j’ai remarqué qu’il y avait tout simplement parfois des décalages entre le contenu du commentaire et les images telles que montées et diffusées à la télévision : le commentateur parle parfois d’une chose, en l’occurrence des Mi-28N qu’il est en train de regarder, alors que la télé montre au même moment des Mi-8 et un Mi-26 (facilement identifiables pour des yeux habitués).

        Si je suis très exercé pour identifier la plupart des systèmes d’armes soviéto-russes, en ce qui concerne la macroéconomie, je ne suis malheureusement d’aucun utilité et je m’en remets à vous !

          +1

        Alerter
    • Nicolas // 17.03.2015 à 08h17

      Ah oui la banque mondiale ajoute les apports de fonds propres que j’ai indiqué dans le tableau avec les bénéfices réinvestis, OK.
      Et ils ajoutent aussi les capitaux à long terme et à court terme : c’est à dire, l’endettement des filiales russes ?

        +1

      Alerter
    • Léa // 17.03.2015 à 17h15

      Merci Scytales pour tes infos sur les fabricants de microprocs russes.

      J ‘ai pu combler mes lacunes sur les micro processeurs russes.

      Ils ont du 100 % russe avec Elbrus : Microprocesseur + OS + système de développement + compilateur

      MCST fabrique des microprocesseurs selon l’ architecture SPARC qui est aujourd’hui ouverte et non propriétaire. Ce qui a fait la gloire de Sun à l’époque, ( de supers stations de travail, mais hors de prix). avant qu’ils rentrent en hibernation et se fassent racheter par Oracle, qui a relancé les supers serveurs avec du SPARC plus performant..

      Ineum : fabrique des modules

      Voeux du directeur pour 2015 ! suites des sanctions

      https://translate.googleusercontent.com/translate_c?depth=1&hl=fr&prev=search&rurl=translate.google.fr&sl=ru&u=http://www.mcst.ru/pozdravlenie-direktora-mcst-s-nastupayushhimi-prazdnikami&usg=ALkJrhiEONlWnejgP2Hyg3Odg_FjFiJPZA

      Les trois sont agréés pour les centrales nucléaires, en France on a rien qui soit agréé pour les domaines à risques : normes IEC ( on se reposait sur nos lauriers ) on a pas développé de bus sécurisés pour les réseaux d’automates. Aussi Siemens était le partenaire d’ Areva.. Bientôt les chinois. C ‘est Siemens qui a vendu des rames Shuttle et pas Alstom.

      En microproc on a que ST Micro avec des microproc ARM, plus bas de gamme, ils avaient monté une « fonderie » ( pas loin de chez moi ) avec Texas qui ne fabrique plus et ST Micro annonce souvent des licenciements.

      http://www.laurentbloch.org/MySpip3/spip.php?article294

      On est 100 % dépendants des USA, et pourtant c’est stratégique : ils sont utilisés dans l’énergie, les transports, l’aviation, le spatial, la défense et j’en oublie .

      Vu le montant des marchés, le surcout des puces haut de gamme made in France serait négligeable ; ce n’est pas comme le matériel grand public vendu à des centaines de millions d’exemplaires sur la planète et là une économie de 1 € sur chaque puce représente une fortune.

      On a bien l’ingénierie ( qui crée peu d’emplois moins qualifiés ) mais si les USA ne nous vendent plus de composants micro électroniques, on a pas fini de baisser la culotte, comme pour les mistrals.

      Encore une fois ceux qui se moquent des russes, feraient bien de la fermer.

        +2

      Alerter
  • slim // 16.03.2015 à 23h13

    Cela fait prés de 300 ans que l’occident convoite les richesses de la Grande Russie ,il est trop tard les USA ont raté le coche en 1991 date de la fin de l’URSS ,la Russie a changée , pays puissant par son armée ultra moderne si conflit il y a non nucléaire les USA capoute la Russie n’est pas l’Irak ou la Libye

      +3

    Alerter
  • Alex Werner // 17.03.2015 à 00h37

    Une petite info intérressante à ajouter dans la section Spatiale & sanctions, bien que la Russie à annoncé qu’elle resera encore jusqu’en 2024 sur l’ISS elle à annoncé, qu’elle partira tout ou partie de segments russe du complexe orbital.

    Le coté funky ?
    L’un est l’élement central de l’iss (et le premier!) est indispensable. Mais il servira à faire la station spatiale russe.

    http://www.futura-sciences.com/magazines/espace/infos/actu/d/station-spatiale-internationale-iss-russie-ne-quittera-station-spatiale-quen-2024-57432/

      +3

    Alerter
  • Kiwixar // 17.03.2015 à 00h45

    Merci pour ce travail remarquable, que je diffuse largement.
    Quand on dit que les journalistes font de la propagande OTANesque parce qu’ils n’ont pas le temps de trouver les infos (ah submergés, les pauvres, 70,000 types à fournir la MEME soupe écrite de la MEME manière avec les MEMES anglicismes), c’est faux : toutes les infos vérifiées et équilibrées sur la guerre civile en Ukraine sont sur ce blog, et maintenant on a même de l’excellent travail de synthèse et de ré-information sur la Russie.

      +8

    Alerter
  • GUIDHOO // 17.03.2015 à 13h20

    Merci pour ce travail remarquable et tous mes encouragements

      +2

    Alerter
  • Didier // 18.03.2015 à 10h12

    Vous oublier de dire que dans la Russie de Poutine les opposants sont souvent éliminés physiquement ou intellectuellement…
    Un pays qui avance économiquement mais qui ne respecte pas les droits de l’homme à encore beaucoup de choses à apprendre… ( et je ne suis pas un agent de désinformation pro-occidentale ou autre qui ignore que rien n’est parfait chez nous ).

      +1

    Alerter
    • Nicolas // 18.03.2015 à 11h04

      @Didier : ça a dû vous échapper, mais ce que vous dites n’a aucun rapport avec le sujet de l’article qui parle de l’économie de la Russie. Pour quelqu’un qui n’est pas un agent de désinformation, je trouve ça amusant. Perso je n’irais pas sur le site d’un journal américain pour écrire dans un article parlant du développement de l’énergie éolienne ce que je pense sur les méfaits des multiples invasions de l’Empire du Bien. Mais bon c’est vous qui voyez.

        +2

      Alerter
      • Didier // 18.03.2015 à 11h53

        J’apprécie beaucoup vos interventions ici ou sur BFM BUSINESS en matière économique mais pour moi les droits de l’homme sont indissociable de l’univers économique d’un pays
        Bonne continuation ( je suis un humaniste sans étiquette politique ).

        Didier
        Ingénieur électronicien
        Bruxelles.

          +1

        Alerter
        • Nicolas // 18.03.2015 à 12h00

          Je pense que vous vous adressiez à Olivier. Je ne suis pas Olivier.
          Bon, j’ai fait ~8000 mots sur les points forts de l’économie russe, yen a autant derrière sur les secteurs plus faibles de l’économie russe, je ne vois pas du tout pourquoi j’aurais dû mettre une ligne sur l’opposition, c’est tout simplement hors sujet.
          Je suppose qu’à chaque fois que vous voyez un article sur l’économie française, vous vous étonnez qu’il n’y soit pas fait mention des dizaines de milliers de SDF qui dorment dans les rues des villes de France. Sinon vous êtes un hypocrite.

            +4

          Alerter
  • Afficher tous les commentaires

Les commentaires sont fermés.

Et recevez nos publications