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15.octobre.201815.10.2018 // Les Crises

Grèce : le virage répressif du gouvernement Syriza. Par Stathis Kouvélakis et Costas Lapavitsas

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Source : Unité Populaire Paris, Stathis Kouvélakis et Costas Lapavitsas, 06-10-2018

Grèce : le virage répressif du gouvernement Syriza

Stathis Kouvélakis et Costas Lapavitsas

Certain.e.s dans les rangs de la gauche européenne persistent à croire que la situation en Grèce va en s’améliorant, et que le gouvernement Syriza reste une force de gauche qui protège les intérêts des travailleurs et des défavorisés, dans des conditions très difficiles. Parmi eux, Iñigo Errejon, l’un des principaux dirigeants de Podemos, qui a déclaré dans un récent entretien que « compte tenu de ces contraintes, le bilan [de Tsipras] est plutôt satisfaisant »[1]. Pour ceux qui partagent ce point de vue, le tour que prennent les événements apparaîtra comme une mauvaise surprise.

La réalité est que, depuis leur capitulation en juillet 2015 à la Troïka des créanciers de la Grèce (UE, Banque centrale européenne, FMI), Tsipras et son gouvernement ont appliqué de façon inflexible les mêmes politiques néolibérales de choc que tous les gouvernements grecs qui se sont succédé depuis 2010, date du premier Mémorandum signé avec la Troïka. Le gouvernement Syriza a ainsi procédé à une réduction drastique des dépenses publiques, à la poursuite de la déréglementation et à une vague sans précédent de privatisations[2]. Les salaires stagnent au niveau atteint après plusieurs années de chute drastique, les retraites et des aides sociales de nouveau amputées. L’investissement public (et privé) s’est effondré, tandis que les impôts indirects et directs ont atteint des niveaux sans précédent, frappant impitoyablement les ménages à revenus faibles et moyens.

La seule différence avec les prédécesseurs est que Tsipras et son parti ont été élus en janvier 2015 précisément dans le but de renverser ces politiques. Leur revirement de l’été 2015 – survenu quelques jours seulement après un référendum au cours duquel 61% des électeurs ont rejeté l’imposition d’un plan d’austérité – fût un choc traumatique pour la société grecque. Au cours des trois années qui ont suivi, le cynisme de Syriza a entraîné une profonde démoralisation qui imprègne tous les domaines de la vie publique. La passivité et le découragement ont été les principaux facteurs qui ont permis la mise en œuvre de nouvelles mesures d’austérité sans rencontrer d’opposition majeure.

Tsipras a de la sorte rendu d’excellents services à la Troïka, qui lui valent de chaleureux compliments de la part des Moscovici, Juncker et de leurs semblables[3]. Mais la poursuite de telles politiques, qui écrasent la majorité de la population, est impossible sans recourir à la répression et à la mise en place un cadre coercitif. Les coupes dans les services publics, les baisses de pensions et dépenses sociales, les augmentations d’impôts et la surexploitation des salariés ne peuvent s’appliquer sans mettre au pas les oppositions et intimider celles et ceux qui refusent de se soumettre.

L’expérience de l’Europe occidentale, des États-Unis et de plusieurs autres pays au cours des quatre dernières décennies confirme amplement ce constat. De 2010 à 2015, lorsque les gouvernements successifs du PASOK et de la droite mettaient en œuvre les plans d’austérité, la Grèce a connu une avalanche de mesures répressives. Lentement, sûrement – et inexorablement – le gouvernement d’Alexis Tsipras s’est engagé dans la même voie.

Ce qui a accéléré cette évolution au cours des derniers mois renvoie aux difficultés auxquelles sont confrontées les banques grecques. Si le slogan « aucune maison entre les mains des banques » était naguère scandé dans les meetings de Syriza, c’est désormais un gouvernement Syriza qui réprime celles et ceux qui tentent d’empêcher les ventes aux enchères des logements.

Serrer les vis

Pour comprendre l’importance politique croissante de la lutte contre les saisies immobilières, il faut se pencher sur la situation critique des banques et ses répercussions sur le gouvernement et la société grecque. Car c’est justement pour éviter un nouveau cycle de déstabilisation des banques que le gouvernement recourt à des méthodes de plus en plus répressives.

Suite à la crise du début des années 2010, le secteur bancaire grec est passé entre les mains de quatre banques dites « systémiques », qui contrôlent plus de 90% des dépôts et des actifs. Pour éviter leur propre faillite et se prémunir d’une éventuelle nationalisation, ces banques sont devenues les plus fervents défenseurs des plans d’austérité. Elles ont utilisé leur énorme pouvoir économique et social pour contraindre les gouvernements grecs successifs, y compris celui de Syriza, à se conformer aux exigences de la Troïka.

Depuis 2010, deux recapitalisations majeures des banques ont été engagées, la dernière sous un gouvernement Syriza. Le coût total a dépassé les 45 milliards d’euros. Il a été entièrement financé par des emprunts publics, remboursés par les contribuables grecs. Pourtant, en dépit de ce monstrueux fardeau imposé à la population, les banques grecques détiennent actuellement le record européen des « créances douteuses » et ont de fait cessé de soutenir l’activité économique. Les dites créances comprennent des « prêts non performants » (NPL), qui enregistrent un retard de remboursement de plus de 90 jours, mais aussi des « fonds non performants » (NPE), une catégorie plus large qui inclut les prêts dont on pense qu’ils ne seront pas intégralement remboursés, même si aucun retard formel n’a été enregistré[4].

La réduction de l’exposition des banques grecques aux NPE et aux NPL est depuis des années une priorité absolue pour la Banque centrale européenne. Depuis 2016, le gouvernement Tsipras a docilement obéi à ses injonctions en facilitant une vague de saisies de propriétés, y compris de logements principaux, ainsi que la vente à des fonds vautours de « packages » de créances douteuses à des prix bradés. Les ventes aux enchères de logements sont à cet égard à cet égard d’une importance stratégique.

L’incapacité des banques à résoudre ce problème n’a rien de surprenant, elle découle du dispositif mis en place par le gouvernement de Tsipras. En résumé, les banques grecques devaient progressivement assainir leurs bilans du poids des créances douteuses par le biais de ventes aux enchères et de pratiques de recouvrement des prêts plus rigoureuses. Ce processus prendra certainement plusieurs années. Dans le même temps, les banques étaient censées soutenir l’activité économique en fournissant de nouveaux crédits. Toutefois, comme c’était entièrement prévisible, les banques ont eu tendance à réduire l’octroi de nouveaux prêts tout en essayant de nettoyer leur bilan des créances douteuses. Cette limitation drastique du crédit a en fait compromis la reprise, aggravant le problème des créances irrécouvrables pour l’économie. La baisse globale du crédit signifie également que les créances douteuses représentent un ratio plus élevé du total. Il s’agit d’un exemple parfait de l’absurdité des plans de « sauvetage » mis en œuvre par le gouvernement Syriza.

L’échec des banques grecques à réduire le poids des « créances douteuses » a entraîné un effondrement de la valeur de leurs actions à la bourse d’Athènes depuis le début de l’été 2018, effondrement qui s’est accéléré au cours du dernier mois. En réalité, l’ensemble du secteur bancaire grec a été considérablement dévalué depuis la signature du plan de « sauvetage » de Tsipras. Des rumeurs circulent sur la nécessité d’une nouvelle recapitalisation, ou de formes de prise en charge des créances douteuses par l’Etat[5]. Si une telle perspective se concrétisait, ce serait un désastre complet pour le gouvernement, qui doit faire face à de multiples échéances électorales en 2019.

L’accélération du programme de liquidation des créances douteuses est ainsi devenue l’une des priorités de la Troïka et de leurs dociles serviteurs dans l’actuel gouvernement. Comme le problème semble être plus aigu pour les crédits immobiliers et les crédits à la consommation, des objectifs extrêmement ambitieux, et sans doute irréalistes, ont été fixés en matière de saisies et de vente aux enchères : 8 à 10 000 logements pour 2018, chiffre porté à 50 000 pour 2019.

Cibler les actions de protestation

Depuis la capitulation de l’été 2015, la question des saisies et des ventes aux enchères est devenue l’un des problèmes les plus épineux pour Tsipras et son parti. L’accélération du processus sous la pression des banques et de la Troïka a conduit à un affrontement majeur entre le gouvernement et un mouvement dynamique qui s’oppose aux ventes aux saisies et aux ventes enchères de logement. Ce mouvement a pris un nouvel élan après la relance des ventes aux enchères à l’automne 2016. La mobilisation continue de groupes d’activistes déterminés dans les salles d’audience des tribunaux a réussi à annuler des centaines de ventes, ce qui a considérablement ralenti l’ensemble des procédures[6]. C’est sans doute l’une des raisons pour lesquelles les banques n’ont pas réussi à atteindre leurs objectifs.

La réaction du gouvernement, obtempérant aux instructions de la Troïka, a consisté à transférer à partir l’été 2017 la procédure de vente aux enchères vers une plate-forme électronique, activée par des notaires à l’intérieur de leur cabinet, plutôt que d’organiser les ventes dans les tribunaux. Cela a certainement rendu les actions de protestation plus difficiles à organiser. De nouvelles dispositions législatives, votées en décembres 2017, ont créé un délit spécifique qui prévoit des peines d’emprisonnement de trois à six mois pour celles et ceux qui tentent d’entraver le processus de vente aux enchères[7]. Les actions se sont toutefois poursuivies, même si leur ampleur a été affectée, empêchant de nombreuses ventes aux enchères et rendant les notaires moins enclins à prêter leur concours[8].

Au cours de cette période, les affrontements avec la police devant les bureaux des notaires se sont multipliés. Des militants filmés et identifiés pendant les actions ont été systématiquement inculpés. Depuis le début de l’année, des dizaines de militants à travers le pays font face à des poursuites judiciaires. Parmi eux, citons Spiros Milios, conseiller municipal d’Ambelokipi-Menemeni, dans la région de Thessalonique, et militant d’Antarsya, la coalition d’organisation d’extrême-gauche. Dans la petite ville de Volos, pas moins de 20 militants sont le coup de poursuite, de même que 15 autres à Argos et Nauplie[9]. Le procès de trois militants anti-saisies a débuté à Athènes le 21 septembre.

Les poursuites à l’encontre des activistes anti-saisies ne sont que l’exemple le plus patent des pratiques autoritaires dont fait preuve le gouvernement de Tsipras. La répression a également touché les militants mobilisés contre le projet minier d’exploitation à ciel ouvert par le géant canadien Eldorado Gold à Skouries, dans le nord de la Grèce. Plus généralement, le gouvernement a eu recours à la force pour réprimer les manifestations contre sa politique, en particulier lorsqu’elles paraissent susceptibles de s’étendre. L’utilisation de la police anti-émeute contre les retraités n’en est que l’exemple le plus flagrant. Une tendance de fond a commencé ainsi à se dessiner : pour faire face aux réactions que suscite sa politique, le gouvernement s’appuie sur les mécanismes répressifs de « l’État profond ».

Les poursuites à l’encontre de Panagiotis Lafazanis

Un seuil symbolique dans cette escalade répressive a été franchi le 26 septembre, quand Panagiotis Lafazanis, une figure respectée de la gauche radicale, a reçu une convocation pour répondre à des accusations concernant sa participation à des actions de protestation hebdomadaires contre les saisies et les ventes aux enchères[10]. Lafazanis était ministre de l’énergie au sein du premier gouvernement Syriza (janvier à juillet 2015) et la figure de proue de la « Plate-forme de gauche», qui regroupait à l’époque la majeure partie de l’aile gauche de Syriza. Il est maintenant secrétaire national d’Unité Populaire, un front politique créé l’été 2015, principalement par les forces de la Plateforme de gauche, qui ont quitté Syriza et ont été rejointes par d’autres organisations de la gauche radicale.

C’est la première fois depuis la chute de la dictature (1974) – au cours de laquelle Lafazanis a été persécuté pour ses activités clandestines au sein du mouvement étudiant et de l’organisation de jeunesse du parti communiste – qu’un dirigeant d’un parti de gauche fait l’objet de poursuites pour son activité politique. Les chefs d’accusation à son encontre concernent des infractions présumées à pas moins de 15 articles du code pénal, sanctionnées par des peines de prison pouvant aller jusqu’à deux ans. S’il est reconnu coupable de toutes les accusations, la peine pourrait aller jusqu’à neuf ans.

Ce qui est également remarquable, c’est que la procédure émane non du procureur mais du « Département pour la protection de l’État et du régime démocratique », une branche spéciale des services de sécurité censée investiguer les activités liées au terrorisme et qui menacent la démocratie. Ce département a été créé en 2000, par les gouvernements « modernistes » du PASOK, alors que la Grèce s’apprêtait à rejoindre l’Union monétaire. Il a été modernisé en 2011, suite à la mise en place des plans d’austérité, et transformé en service de surveillance des actions de protestation. Des dispositions législatives adoptées en février sous l’impulsion du gouvernement Syriza ont encore élargi son éventail d’activités. Il est à noter que, depuis sa création, le département n’a développé aucune activité à l’encontre des néonazis d’Aube Dorée, ni d’aucune autre organisation d’extrême droite ou terroriste.

Lafazanis n’est pas le seul militant à être ciblé par les services de sécurité. Quatre autres activistes, parmi lesquels un membre d’Unité Populaires et deux personnalités connues du réseau « Je ne paie pas », Leonidas et Elias Papadopoulos, ont également été convoqués pour répondre à une longue liste de chefs d’accusation. La nature des pièces incluses dans son dossier ont permis de mettre en lumière le fait que Lafazanis était sous surveillance depuis des mois par une équipe de policiers déguisés en journalistes filmant des actions devant les bureaux de notaires. Ce matériel a été complété par des photos et des vidéos que les services de sécurité ont demandé aux chaînes de télévision. Des publications Facebook ont également été utilisées pour identifier ces militants lors de diverses actions de protestation.

Quelles suites ?

La vague de poursuites judiciaires, et en particulier celles l’encontre de Lafazanis, a forcé les médias grecs à parler de la répression. Elle a également provoqué certaines réactions dans les milieux politiques, notamment une question au parlement adressée au ministre de la Justice par 43 députés de Syriza. Cependant, la position officielle du gouvernement est que cette question relève entièrement du pouvoir judiciaire et de la police et qu’il n’est en rien concerné.

Il n’en reste pas moins que l’initiative des poursuites n’a pas été prise par la justice mais par un service appartenant à l’« État profond », à savoir le « Département de la protection de l’État et du régime démocratique ». Or ce département est placé sous l’autorité du ministre de l’ordre public. Il existe donc une implication et une complicité de la part du gouvernement, qui renvoie aux mesures prévues par le troisième Mémorandum signé en juillet 2015 et à la crise actuelle des banques grecques.

La mise en œuvre des plans d’austérité et des politiques néolibérales exige la répression et le gouvernement Syriza ne saurait faire exception à cette règle. La démocratie en Grèce est déjà en lambeaux et la situation risque de s’aggraver dans les mois à venir. A l’approche des élections, les problèmes des banques vont sans doute occuper une place centrale. Le désastre économique et social causé par la capitulation de Tsipras est devenu évident pour de larges couches de l’électorat et le dégoût se généralise dans la population. Un gouvernement qui a déjà vendu son âme en se faisant l’exécutant de la Troïka n’hésitera pas à faire monter d’un cran la répression à l’encontre de tou.te.s celles et ceux qui s’opposent à sa politique. La solidarité internationale est indispensable pour mettre fin à cette évolution extrêmement préoccupante de la situation en Grèce. C’est une question de défense de la démocratie.

 

Cet article a été mis en ligne le 6 octobre 2018 par Jacobin magazine[11]

[1] lemonde.fr/europe/article/2018/03/22/europe-les-courants-populistes-ont-cesse-d-etre-des-exceptions-pour-devenir-la-regle_5274743_3214.html

[2] jacobinmag.com/2018/08/greece–tsipras-memoranda-austerity-odyssey

[3] lemonde.fr/idees/article/2018/06/22/le-courage-des-grecs-et-de-tsipras_5319456_3232.htmlet euractiv.fr/section/affaires-publiques/news/juncker-praises-tsipras-following-weber-jibe/

[4] bankofgreece.gr/BogEkdoseis/Sept18_Report_Operational_Targets_for_NPEs_EN_Final.pdf

[5] reuters.com/article/us-piraeusbank-capital-ceo-exclusive/piraeus-bank-says-debt-plan-on-track-as-shares-drop-30-percent-idUSKCN1MD0TZ

[6] theguardian.com/world/2017/mar/11/greek-activists-target-sales-of-homes-seized-over-bad-debts

[7] thepressproject.gr/article/121452/Perase-i-tropologia-gia-tous-pleistiriasmous

[8] ft.com/content/e7a5732c-3db0-11e8-b7e0-52972418fec4

[9] epitropi3den.blogspot.com/2018/09/blog-post_24.html

[10] ekathimerini.com/232997/article/ekathimerini/news/ex-minister-panayiotis-lafazanis-denounces-government-persecution

[11] jacobinmag.com/2018/10/syriza-repression-foreclosure-banks-tsipras

Source : Unité Populaire Paris, Stathis Kouvélakis et Costas Lapavitsas, 06-10-2018

 

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Duracuir // 15.10.2018 à 07h24

Syriza fut un choc effroyable pour moi.
La trahison de ce parti et sa « pasokisation » a fini par me faire perdre tout espoir en la gauche. Même la radicale.
Un crève-coeur.
J’y peux rien mais je regarde Meluche ou Corbyn et je vois Tsipras.

58 réactions et commentaires

  • Nerouiev // 15.10.2018 à 06h51

    Probablement l’exemple à ne pas suivre par l’Italie.

      +6

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  • wuwei // 15.10.2018 à 07h18

    « Parmi eux, Iñigo Errejon, l’un des principaux dirigeants de Podemos, qui a déclaré dans un récent entretien que « compte tenu de ces contraintes, le bilan [de Tsipras] est plutôt satisfaisant »[1]. »

    Pour les plus anciens cela nous rajeunit quelque peu, en effet c’est quasiment le copier-collé du « bilan globalement positif » de Georges Marchais parlant de l’ U.R.S.S. Pour ma part il est clair que Syrisa se pasokise à grandes enjambées sous les acclamations des minus-habens Moscovici, Junker et autres euro-nouilles.

      +20

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    • MANU // 15.10.2018 à 22h24

      C’est marrant, on ne parle jamais du Portugal qui suit une politique contraire aux exigences de L’UE.

      Pourtant…

        +7

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      • Mademoiselle M // 16.10.2018 à 10h06

        Le portugal suit en réalité la politique européenne, contrairement à ce que te tente de nous faire croire Meluche et la « gauche » ici en France.
        Ce mensonge permet de dire chez France insoumise, par exemple: « regardez, il est possible de ne pas appliquer les directives de Bruxelles » mais égallement aux européistes de dire:  » vous voyez, on peut être prospère au sein de l’union Européenne », dans les deux cas une manière de taire toute velléité de sortie, seule voie de salut réel.
        On peut d’ailleurs douter de la situation du Portugal, lorsqu’elle est saluée par les partis de « Gauche » comme de « droite », par les médias mainstream et par Bruxelles !
        Contrairement à ce que tous les medias veulent faire croire : le sois -disant modèle portugais qui irait à contre-courant des injonctions de Bruxelles est faux.
        Le Portugal à appliquer les remèdes amères prescits par Bruxelles bien avant nous et continue de la faire.
        Effectivement le taux de croissance affiché masque le départ des jeunes, les conditions de travail, l’austerité et une économie qui attire les entreprises étrangères mais pas les portugais…
        Ici un article pour vous faire une idée:
        https://www.soverain.fr/portugal-lultime-arnaque-de-lue/

          +7

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        • MANU // 18.10.2018 à 03h35

          Je n’aime pas du tout le lien que vous proposez… Ça se veut objectif et rien que des faits… Rien de pire pour commencer un article…

          https://www.monde-diplomatique.fr/2017/10/DARCY/58000

            +0

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          • Blabla // 23.10.2018 à 13h56

            Pourtant, ce sont les faits qui font l’information. C’est en multipliant les histoires autour et les interprétations que les médias nous enfument, le plus souvent.

              +0

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  • Duracuir // 15.10.2018 à 07h24

    Syriza fut un choc effroyable pour moi.
    La trahison de ce parti et sa « pasokisation » a fini par me faire perdre tout espoir en la gauche. Même la radicale.
    Un crève-coeur.
    J’y peux rien mais je regarde Meluche ou Corbyn et je vois Tsipras.

      +68

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    • Fritz // 15.10.2018 à 07h40

      Entièrement d’accord avec vous, d’autant que Tsipras promettait la Justice sociale ET l’indépendance nationale. Sa capitulation nous a tous dégoûtés, même si elle était prévisible dès la fin février 2015.
      Nous n’avons plus envie de nous faire syrizer.

      J’ajouterai que le bilan de cette « Coalition de la gauche radicale » frappe de nullité les discours de certains (certain·e·s pour imiter le verbiage paritariste) qui clament, envers et contre toute réalité, la pertinence éternelle et cosmique du clivage droite/gauche.

        +24

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      • Kess // 15.10.2018 à 09h53

        Fritz … et Duracuir, aussi, dont je présume qu’il partage votre engouement pour la cristaliisation d’un clivage politique non-issue de la représentation gauche/droite traditionnelle,

        Mettons que l’ensemble des acteurs politiques de gauche soient pourris et que les militants des formations de gauche soient leurrés. Il s’agit alors de regrouper des forces souverainistes … OK … le temps d’un basculement … et dans la confusion, cela peut être utile, quoique … Il ya fort à parier qu’aucune organisation de droite aussi souverainiste soit-elle ne souhaite la sortie des traités européens. La matrice de la droite (toute la droite) est le soutien au système capitaliste. Et le système capitaliste souhaite conserver les traités du libre-échanges européens. Ainsi, même si, dans un premier temps, le soulèvement populaire parvenait à faire respecter les promesses faite par une coalition souverainiste. A la première difficulté, la partie issue de la droite ferait machine arrière et se réassocierait avec les grands capitaux.

        A l’inverse, la matrice de la gauche est la lutte contre le déséquilibre de pouvoir du à l’accumulation des capitaux. Les électeurs de la gauche pardonneront moins facilement, voir trés difficilement, un renoncement au profit d’une quelconque recapitalisation bancaire du à la pression des acteurs financiers internationaux.

        Bref, je ne dis pas qu’il y a une solution simple. Mais, l’association avec des partis de droite souverainiste (pour pas dire plus) me semble être un leurre bien plus évident que le renoncement de Corbyn ou des militants de la France Insoumise.

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        • Fritz // 15.10.2018 à 11h43

          Votre argumentation se tient et je l’ai plussoyée. Mais n’oubliez pas que les « acteurs politiques de gauche », c’est aussi Tony Blair, Dominique Strauss-Kahn, Pascal Lamy, Michel Sapin, Pierre Moscovici…
          Pas vraiment des ennemis du capitalisme.

            +15

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          • Ben // 15.10.2018 à 13h06

            Tous les personnages que vous citez sont de droite. On l’ignorait peut-être il y a 10 ans. Aujourd’hui tout le monde le sait, personne n’est dupe. Le boulevard laissé aux démagogues d’extrême-droite par leur faute ne débouchera que sur une plus grande inégalité entre classes sociales. La droite succède à la droite.

              +12

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            • Fritz // 15.10.2018 à 17h25

              Hélas, les cinq personnages que j’ai cités représentent la « gauche de gouvernement », selon les médias, et c’est dans la tête des gens…

              L’ennui, c’est que si vous classez à droite tous les personnages qui n’appartiennent pas à la « gauche de gauche » (marque déposée), vous vous retrouvez à jamais minoritaire. Votre réaction est symétrique à celle des gens de droite, qui considèrent que les politiciens qu’ils n’aiment pas (comme Giscard, jadis) ne sont pas de la « vraie droite ».

              Le seul bénéficiaire de cette division droite-gauche savamment entretenue dans les têtes, aujourd’hui, c’est le Système capitaliste, européiste et impérialiste.

                +7

              Alerter
            • Ben // 15.10.2018 à 17h43

              C’est bien pour ça qu’un mouvement comme la FI ne se réclame pas de la gauche, par précaution, car la « gauche de gouvernement », droite honteuse, a pollué l’appellation pour un bon moment. Cela dit, je maintiens que personne n’est dupe de qui est quoi après Blair, Strauss-Kahn, Hollande et autres calamités. Du moins pour le cas français. En revanche, je suis toujours surpris d’entendre des nigauds de gauche soutenir que Syriza est un parti qui mérite le respect. Il est vrai que ce sont des gens proches du PS ou du PC. Une espèce en voie d’extinction, heureusement (ou de macronisation).

                +5

              Alerter
    • Traroth // 15.10.2018 à 10h17

      @Duracuir : Je comprends votre crainte, et tout le monde l’a à l’esprit. Mais que faire d’autre que de continuer à se battre ?

      L’Espagne et le Portugal, après l’Islande, sont des contres-exemples. On PEUT s’opposer au marché. Si Tsipras ne l’a pas fait, ce n’est pas parce que ça n’est pas possible, mais parce qu’il ne veut pas.

      Quand vous regardez Mélenchon ou Corbyn, vous choisissez de voir Tsipras. Pourquoi ne pas choisir de voir Antonio Costas ?

        +13

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      • outis // 15.10.2018 à 10h48

        merci pour ce message d’espoir

          +2

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      • Tassin // 15.10.2018 à 10h52

        Antonio Costas s’oppose au marché? Sérieusement? Vous avez vu l’état du système de santé Portugais depuis la cure d’austérité? Que des médecins déconventionnés qui vous facturent des honoraires inaccessibles en dessous des classes moyennes alors que beaucoup vous reçoivent à l’hôpital public! Le secteur public est totalement saturé.
        Il ménage la chèvre et le chou mais en aucun cas il ne s’oppose au marché.

        Et des récents résultats économiques, beaucoup est du aux exportations de biens ou d’ouvriers, c’est à dire sur la concurrence déloyale avec les pays voisins : l faut voir le nombre d’annonces de boîtes de BTP espagnoles cherchant à recruter des ouvriers Portugais pour travailler en Espagne au détriment des locaux.

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      • Duracuir // 15.10.2018 à 15h34

        C’est pas idiot. Mais le traumatisme est vraiment violent. Ce n’est pas une simple vue de l’esprit. Lors des jours de trahison de Tsipras et Syriza, je faisais partie des gens qui le défendait modicus et j’avoue, même violemment, ici même, contre ceux, hélas beaucoup plus lucides qui annonçaient cette trahison. J’étais furieux contre eux. Et quand l’Histoire leur a donné raison, j’ai carrément perdu pied. C’est la pire expérience politique de toute ma vie.
        Tsipras et son parti sont des criminels de l’idéal socialiste.

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        • moshedayan // 15.10.2018 à 21h46

          J’ai suivi votre discussion. Vous me paraissez bien trop pessimistes. L’UE c’est comme l’URSS, tout le monde croyait que ça allait durer, moi-même je l’avoue en croyant que ça allait juste évoluer. Eh bien, l’Histoire a montré une société qui s’effondre. Et ça je l’ai vécu au coeur. Et croyez-moi, vous n’avez que peu d’idées de ce qu’est un effondrement social…Je pense que l’Euro d’abord et l’UE par là-même s’effondreront. , rares sont ceux qui voient cette perspective, … Je pense seulement que je vais bien sourire si cela arrive dans un très proche avenir.

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          • Le Rouméliote // 16.10.2018 à 16h13

            Entièrement d’accord avec vous moshedayan ! Sauf que j’avais prévu l’effondrement du communisme dès 1978, après un voyage de 15 jours en Bulgarie. Le double langage des gens et leur fascination pour l’ouest en comparaison de leurs conditions de vie, m’avaient frappé. Une telle société du mensonge ne pouvait pas durer et je lui avais donné 10 ans… Bingo !

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    • Duracuir // 15.10.2018 à 15h38

      Je ne vois pas le rapport.
      Vraiment pas.
      Ce n’est qu’une constatation.

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    • zozefine // 17.10.2018 à 11h20

      et le choc, le trauma des grecs a fait que tout ce qui s’agitait un peu du peuple de gauche s’est pris cette inqualifiable trahison, sinon de « haute », en plein dans les gencives. tsipras a tué la gauche grecque. bon, il y en a des qui s’agitent encore un peu, comme LE, ou zoe kostantopoulou, mais tout ça tient dans un mouchoir de poche. par ailleurs c’est remarquable que XA (xhrisi avghi, aube dorée, nos fachos à nous) ne fasse pas de meilleurs résultats dans les sondages (qui sont ce qu’ils sont en grèce, entre le doigt mouillé et le wishful thinking), et si c’est vrai, c’est vraiment tout à l’honneur de cette population absolument sociocidée par l’UE (contrairement à d’autres).
      concernant la pasokisation de syriza, je suis pas vraiment d’accord. bon, le pasok, c’est vraiment le fin fond du puisard, mais il ne faut pas oublier que papandreou en 2011 avait caressé l’idée d’un referendum, et dont l’objet aurait été très nettement plus « offensif » que le truc minable de tsipras en 2015. il s’agissait de dire oui/non au plan de sauvetage de la troïka (UE, BCE, FMI). initiative avortée, en quelque sorte par peur d’un oui franc et massif (genre vous voulez être sauvés ou vous voulez la misère et l’explosion et pour finir la mort ?) pour lequel évidemment et internationalement la presse, les élites, et tout le petit monde qui blablate sans aucune idée de ce dont il s’agissait appelaient à voter oui.

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  • Ben // 15.10.2018 à 08h25

    Je recommande le récit de l’expérience Syriza par Eric Toussaint (du CADTM) qui démolit de manière précise et factuelle les fables ridicules de Varoufakis (a fortiori de Tsipras) concernant la déconfiture de cette équipe de bras cassés et de corrompus.

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  • nulnestpropheteensonpays // 15.10.2018 à 08h31

    les pays ne nous appartiennent pas , et donc bien sur leurs ressources ,elles appartiennent aux plus malins , a ceux qui n’ont aucun scrupules ,les mafias , les industriels , les politiques ,les banques .Et c’est marrant , les banques commandent aux industriels qui commandent aux politiques qui commandent a la mafia . Et tout ces gens se retrouvent sous l’étendard du pouvoir et de l’argent consommateur d »‘âme » par excellence . Et nous sous quel étendard pouvons nous nous rassembler ? Nous n’en avons aucun sinon celui de notre bêtise

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  • Bibendum // 15.10.2018 à 08h48

    Bah, un texte qui commence par « certain.e.s » et se termine sur « tou.te.s » avec cette perle en son sein, huître magnifique: « Département de la protection de l’État et du RÉGIME démocratique ».

    Que dire sinon que nous acceptons tout, avec une fainéantise sans commune mesure avec les enjeux. C’est vrai que cela coûte beaucoup de penser autrement que macho et d’inclure TOUTES et TOUS, et à défaut d’un tout, au moins citer CERTAINES et CERTAINS. Mais non, une société égalitaire, dans un RÉGIME de bananes démocratique, fait habilement passer les vessies pour des lanternes et CHACUN.E.S (brave.s collaborat.eur.rice.s) se pense.nt doté.e.s de la lumière à tous les étages.

    Après la Grèce, l’Espagne puis l’Italie. Il faudra revenir un peu sur le Portugal qui se lâche un peu dans une politique trop sociale. Quant à la France, politique des petits pas, le mitage est en cours et les fondations grincent déjà.

    Mais restons inclusif, hein, la conclusion nous l’aurons suffisamment tôt.

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    • Fritz // 15.10.2018 à 09h13

      Que voulez-vous, quand on est con·ne, on est con·ne…

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      • RMM // 15.10.2018 à 14h36

        … « Certain.e.s », « tou.te.s celles et ceux »…
        Un mauvais signe, en effet.
        Cela dénote une soumission au politiquement correct. Et donc à ceux contre qui on voudrait mobiliser pour sauver la Grèce…

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    • Chris // 15.10.2018 à 10h43

      D’accord pour le « mitage » en très bonne voie.

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  • LowCost // 15.10.2018 à 08h57

    Syriza n’avait qu’une fenêtre de tir pour espérer quelques chose : la menace de la sortie de l’euro en 2015 après le référendum que la commission aurait voulu interdire.
    Malheureusement Tsipras a préféré baisser son pantalon et trahir son pays comme un vulgaire Sarkozy, alors même qu’il avait gagné dans les urnes, par plus de 60%.
    Dès lors, comme aurait dit Gambetta, il ne lui restait que deux voies : se soumettre ou se démettre.
    Il s’est soumis, et il est encore au pouvoir…

    Il ne faudra pas être surpris si Aube dorée fait un score à deux chiffre aux législatives de 2019.

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    • Fritz // 15.10.2018 à 09h16

      Mac Mahon, lui, avait eu l’élégance de démissionner.
      Ajoutons que ce royaliste de conviction avait refusé une restauration en catimini, en 1873, et qu’en demandant à l’Assemblée nationale de voter les lois constitutionnelles de 1875, il figure parmi les fondateurs de la IIIe République.

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      • Sam // 16.10.2018 à 15h25

        Mac Mahon était le comique troupier placé là 7 ans par l’oligarchie qui n’aimant pas le roi disponible attendit sa mort pour choisir le suivant, plus accommodant. C’est l’origine du septennat, l’oligarchie ayant pu constater que la démocratie de marché, c’est encore mieux que le royalisme pour vivre aux dépends des autres.
        «Les gens voteront comme on leur dira. »

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    • Ben // 15.10.2018 à 10h42

      Concernant la trahison indigne de Tsipras, ne pas oublier la situation géopolitique de la Grèce et les choix qui en découlent. Les dirigeants de Syriza sont de fervents europeistes, et par extension des atlantistes sans état d’âme. Il suffit d’examiner la politique étrangère de Syriza pour savoir qui est le véritable patron dans cette histoire pathétique. J’imagine sans peine les ricanements de Schauble lors des prétendues « négociations » à Bruxelles.
      Par ailleurs, le maintien de Tsipras à son poste, aussi honteux soit-il, est assez logique : il avait choisi son camp depuis longtemps. Il assume donc ses alliances.

        +15

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  • Louis Robert // 15.10.2018 à 09h03

    Avant-goût de l’effondrement global, le pillage de la Grèce, que l’on a tu si éloquemment, donne la pleine mesure du sordide totalitarisme impérial, ce mal absolu qui nous est tous réservé et qui bientôt nous ruinera puis nous détruira, méthodiquement et avec application, un pays après l’autre.

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  • Alexandre Clément // 15.10.2018 à 09h38

    http://www.greekcrisis.fr/2018/10/0687.html#deb

    Le dernier article de Panagiotis Grigoriou tente d’élargir la compréhension de ce qui se passe autour de la Grèce. Il parle de grand remplacement, et anticipe des tentatives de redécoupages des Balkans, avec une partie de la Thrace qui deviendrait une sorte d’enclave musulmane, une avancée de la Turquie. Panagiotis Grigoriou est un homme de gauche, mais il soutient maintenant toutes les tentatives souverainistes pour mettre bas le pouvoir européiste. Il cite également le chef de la CSU dont on parle beaucoup aujourd’hui à cause de son échec Il écrit « Signe des temps, de son côté… obscur de la force, Horst Seehofer, chef de la CSU bavaroise et ministre de l’Intérieur au sein du gouvernement Merkel, a déclaré la semaine dernière que “les Bavarois lesquels ont alors gouverné la Grèce par le passé durant une certaine période, ils auraient dû alors la gouverner de manière plus durable ».

      +8

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    • Ben // 15.10.2018 à 12h49

      Grigoriou est devenu haineux depuis un bon moment. Même si cela se comprend, c’est un affect qui biaise son analyse. Il gagnerait à retrouver son sang froid.

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  • gotoul // 15.10.2018 à 10h51

    Il n’y a plus qu’à souhaiter qu’un changement de plus en plus probable de coalition gouvernemantale en Allemagne donnera un peu d’air au peuple grec.

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  • MrJoe // 15.10.2018 à 10h52

    Certain.e.s

    Sérieusement?
    Vous allez tout faire en novlangue inclusive?

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  • Renaud // 15.10.2018 à 11h56

    Ces 17 minutes avec Gérard Foucher expliquent déjà tout en 2015 de la fin de la Grèce actuelle et des pays européens qui sont sur la même pente …
    Ne pouvant suivre le blog au jour le jour, le plus souvent, je laisse un commentaire presque toujours quand il n’y a plus de lecteurs du billet en question … Concernant ce sujet déterminant, je supplie qu’on regarde cette vidéo.
    Gérard Foucher y traite — exactement — (j’en témoigne) les faits (mal connus) et les éléments décisifs concernant la domination de l’euro sur la Grèce (et d’autres pays bien sûr).
    Voire d’urgence :
    https://www.youtube.com/watch?v=Mt1Q90Wip3s

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  • Olposoch // 15.10.2018 à 12h06

    Bon ça c’était il y a 3ans, on a fait le tour.
    Tsipras reste un criminel contre toute idée d’un monde meilleur, mais lui et sa famille sont assurés d’être protégés des violences qu »il a créées.
    Moi je verrais bien ici une analyse/compilation des médias qui viennent de prendre (un peu) peur après le premier tour des élections au Brésil…
    Ils expliquent que c’est par rejet du PT et de sa corruption, la montée du fachisme, la violence… alors qu’il n’est plus au pouvoir depuis plus de 2 ans et qu’ils ont soutenu le coup d’état qui a renversé la présidente élue et mis en prison le favori des brésiliens…
    Les critiques contre l’ordure qui va être élus sont molles et diluées, il faut dire qu »il a le soutien des milieux d’affaire(s), des médias « libres », des évangélistes soutenus par notre ami américain… pour nos médias la détestation de la bête noire qui revient ne va pas jusqu’à soutenir les tenants d’une politique sociale.
    On sent venir le bon fumier Bolsonaro « avec nous » vs le mauvais fumier Salvini récalcitrant.

      +7

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    • Ben // 15.10.2018 à 12h59

      Il faut les comprendre, toute l’énergie qu’ils mettent à dénoncer les rouges-bruns comme Mélenchon est autrement plus importante que la dénonciation d’une future dictature aussi tropicale que pittoresque. A se demander si un type comme Besancenot ne serait pas rétribué pour son dévouement à combattre la hyène mélanchoniste.

        +8

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    • Micmac // 15.10.2018 à 19h49

      Tout ça est très inquiétant. Bolsonaro, aussi fou qu’il soit, est l’homme de Washington.

      Il est possible que tout ça ait été prémédité de longue date. Les attaques judiciaires montées de toutes pièces contre Roussef puis Lula sentent bon le coup foireux, avec pour objectif final de faire élire un type assez fou pour lancer (militairement) le Brésil contre le Vénézuéla.

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    • Renaud // 16.10.2018 à 12h23

      Les 5èmes colonnes mondialisées car mondialistes sont autant de « forces » en lien avec la politique stratégique américaine depuis les années 20 environ quelques soient les présidents aux États-unis. Le C.F.R. (Council of Foreign Relations), Brooklyn Institut, etc., pas mal d’autres « associations » du même gabarit, assurent la main-mise étatsunienne sur le monde au service des réseaux mondialistes. L’Amérique Hispanique et le Brésil, un temps, a relevé la tête. Mais désormais les hommes de Washington sont à nouveau à la manœuvre. C’est à pleurer quand on voit le président argentin, Macri à genou devant Mme Lagarde, pour l’implorer qu’elle « veuille bien » avancer le prêt de dizaines de milliards de dollars à l’Argentine pour que celle-ci assume ses toutes prochaines échéances financières…
      Le triomphe de l’usure, c’est de mettre les populations, truffées de mouchards électroniques, à genoux pour que, forcées, elles acceptent n’importe quel sort pour survivre…

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  • Le Rouméliote // 15.10.2018 à 12h07

    Article excellent qui décrit l’essence de la dictature européenne imposée aux nations dont les dirigeants sont les valets de l’Euro Working Group. Les auteurs soulignent la passivité des Grecs. Logique, car ils sont dans une stratégie de survie individuelle, exactement comme nous durant l’Occupation. Une infime minorité résistait et une plus infime encore collaborait activement, la majorité survivait avec le marché noir.
    Quand les auteurs disent : »Mais la poursuite de telles politiques, qui écrasent la majorité de la population, est impossible sans recourir à la répression et à la mise en place un cadre coercitif. »Ils décrivent l’essence même de l’UE : imposer des politiques fondées sur « le gouvernement des nombres », pour reprendre l’analyse d’Alain Supiot, base d’une idéologie supranationale. Le résultat est un Gosplan de type soviétique justifié par le néolibéralisme. Seule change l’appropriation des moyens de production, ce qui est un détail.
    Les banques grecques, dont trois ont été prestement revendues par BNP, la Société Générale et le Crédit Agricole, ne peuvent ni se faire renflouer directement par la BCE, ni répudier une partie de leurs NPL, ni se déclarer en faillite et être nationalisées ! Donc, il faut bien passer par un énième plan de prêt de la BCE, garanti par les contribuables européens et conforme au droit luxembourgeois, et remboursable par les contribuables grecs exsangues !
    Le poids de l’immobilier dans le patrimoine des Grecs est fondamental, comme en Espagne et à la différence de l’Allemagne. cela s’explique par des raisons culturelles structurelles qu’il serait trop long d’expliquer. Donc, l’acharnement à saisir les biens pour évacuer des bilans des banques les NPL est criminel pour le peuple grec et débile sur le plan économique. À qui vendre ces biens saisis ? Il n’y a plus d’acheteurs solvables sauf à Kolonaki quartier chic d’Athènes) et dans quelques îles touristiques.
    Les banques ne peuvent pas prêter aux entrepreneurs puisqu ceux-ci n’ont plus personne à qui vendre leur production !
    La mobilisation contre les saisies immobilières fait suite au mouvement contre l’impôt foncier de 2011, lequel impôt (le charatzi, kharadj ! c’est tout dire !) a accéléré l’insolvabilité des propriétaires du fait de son montant exagéré et de son mode de recouvrement. Et que dire de l’utilisation du numérique ! Belle illustration du monde orwellien qu’il nous prépare malgré l’engouement des naïfs pour tous ces bidules !
    Quant à « l’État profond », il ne s’agit pas du « Deep State », mais du « Parakràtos » grec mis en place pendant la Guerre Civile (1946-1949) ; soit cette collusion entre militaires, magistrats, policiers et activistes fascistes agissant en sous-main avec la complicité de l’État entre 1949 et 1967 et qui a triomphé avec la Junte des Colonels (1967-1974). Revoir le film Z de Costa-Gavras. Le PASOK avait créé en 2000 en fait, un contre-parakràtos qui, désormais fait partie du véritable parakràtos comme le décrivent les auteurs.
    S’attaquer judiciairement à un homme politique pour ses idées est inadmissible en Grèce quelles que soient ses opinions (voir le débat houleux lors de la levée de l’immunité parlementaire de députés Aube Dorée !); Alors que dire pour un Lafazanis (né en 1951, mathématicien) et grande figure de la résistance de gauche aux colonels, ancien ministre de Tsipras en janvier 2015 et qui signa l’accord gazier gréco-russe en 2015 (tiens ! tiens !) ! C’est ahurissant !
    Donc, l’article DÉCRIT le caractère ontologiquement autoritaire et antidémocratique de l’UE qui va bien au-delà des déclarations de Juncker ou des pratiques quasi-mafieuses décrites par Varoufakis : on assiste à l’établissement d’une dictature new style en Grèce, avant de la voir s’installer chez nous et dans tous les autres pays membres de l’UE.

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    • Bouddha Vert // 16.10.2018 à 01h50

      Merci pour ces rappels, cependant je voudrais dézoomer encore votre analyse et faire un travelling sur la frise de l’histoire.
      Il me semble que les démocraties, sauf erreur, sont apparues dans des pays en croissance économique, dans un monde lui même en croissance, parce que sans limites sensibles, donc sans contraintes sur les approvisionnements. Jancovici en parle très bien.

      Or, depuis quelques années déjà, non seulement la croissance économique, globalement, des pays de l’OCDE tend vers 0 (Il n’y a aucune raison pour que cela ne continue pas en négatif) mais la croissance du Monde se tasse, lors même que quelques milliards d’humains sur terre n’ont pas le pouvoir d’achat d’un smicard français.

      Nous n’arrivons plus à démultiplier autant de richesses marchandes qu’auparavant!
      Un peut d’arithmétique permet de comprendre qu’une croissance annuelle de 6% permet de doubler la quantité tous les 11 ans, ce qui veut dire une multiplication par 500 dans le siècle! A 5%, ce sont 14 ans et multiplication par 130.

      Aucun monde, quelle que soit sa taille ne peut supporter cela.
      Même à 100 millions d’individus sur terre, nous nous offririons certainement une croissance à 10% (parce qu’on le vaut bien, et que y a pas de temps à perdre!), un doublement tous les 7 ans, une multiplication de notre empreinte sur le monde par 16 500 dans le siècle!! Donc rebelotte.

      S’il existe un problème démographique; comment nourrir plus de 7 milliards d’humain avec moins de machines en fonctionnement, même sans viande, c’est surtout notre modèle croissantiste qui va devoir être abandonné alors qu’il nous a certainement donné la possibilité d’organiser nos société sous une forme civilisationnelle plutôt cool, appelée « démocratie » dans les pays de l’OCDE.

      C’est avec fatalisme mais sans désespoir que l’histoire de demain va s’écrire, parce qu’il faut bien vivre.
      C’est avec cet état d’esprit que nous devons regarder demain, parce que je suis sûr que si nous avions la croissance économique sans la pollution, les grecs ne seraient pas dans cet état et nous irions tous boire un raki à Athènes demain soir à la santé d’un monde sans limites.

        +2

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  • christian BERNARD // 15.10.2018 à 12h35

    « Certain.e.s dans les rangs… »
    aah non ! pas ici, pas de telles fautes d’orthographe sur Les Crises …

      +13

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  • Larousse // 15.10.2018 à 17h53

    Tsipras a goûté au pouvoir et applique une methode courante dans la social-démocratie -l’autoritarisme. Je ne veux pas être médisant, je demande aux modérateurs du site d’analyser en détail l’interview de Jean-Luc Mélenchon dimanche 14 oct sur Europe1 « le rendez-vous »… je crois avoir saisi une phrase lâchée au début de l’émission dans son analyse sur la situation « Macron »… qui m’a posé un problème mais peut-être me trompai-je.

      +0

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  • LEFROD // 15.10.2018 à 23h03

    J’espérais que la lecture des articles de ce site allait ouvrir l’esprit de tous ses lecteurs.
    Malheureusement, les clivages artificiels, qui relèvent de la programmation atavique, sont solidement ancrés, pour le plus grand bonheur de nos maîtres…

    Certains ici veulent faire l’union, mais uniquement à condition que le reste du monde pensent comme eux, avec «les idées qu’il faut».

    Il y a là un parfum de suffisance mâtiné de dogmatisme, qui me ferait hurler de rire, si notre situation n’était pas à pleurer.

    Les ennemis de la population, ont été EUX, capables de s’entendre sur le dos des peuples, pour leur plus grand bénéfice de leur égoïsmes.

    Et nous, qui prétendons penser à l’intérêt général, nous restons là, chacun dans notre petit pré carré, là où les serviteurs de Mammon nous ont parqués en refusant de parler aux moutons des autres parcelles, parce que (rayée les mentions inutiles): ce sont de sales gauchistes- ce sont des mecs de droite- ce sont des fachos, etc…

    Je suis persuadé que les personnes présentes ici, sur se site de réinformation, ont un esprit plus éveillé que la moyenne, car elles ont vu, au moins partiellement, la réalité de la Matrice.

    Je rappelle à l’attention de ce noble aréopage, que le conseil national de la résistance, si souvent cité comme référence, avait réussi l’unité nationale réelle, entre TOUS ceux qui combattaient l’occupation. Croix de feux, Action Française, modérés, Communistes. Juifs et antisémites patentés côte à côte;Francs-Maçons athéistes radicaux, et catholiques traditionnels, ensembles. Ils pensaient différemment, s’opposaient mêmes violemment. Mais dans l’amour charnel de leur patrie, ils ont trouvé la force de faire taire leurs différences pour faire front commun.
    Voilà la seule façon pour nous de vaincre les puissance d’argent et de la ruine (financière et morale, morale n’est pas un gros mot).

    En bref, «Nous devons apprendre à vivre ensemble comme des frères, sinon nous allons mourir tous ensemble comme des idiots»
    Martin Luther King.

      +8

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    • Bouddha Vert // 16.10.2018 à 02h17

      Vous y allez fort, plutôt que « dans l’amour charnel de leur patrie », il faut pragmatiquement admettre que c’est certainement majoritairement dans le front contre un ennemi commun qu’ils ont fait taire leurs différences.

      Pour la phrase de Luther King, elle avait du sens dans un monde qui se mondialisait, mais je ne sais pas si elle est soluble dans le patriotisme et dans un monde en déplétion de ressources?
      Demain les particularismes géographiques vont de nouveau se fixer parce que les populations bougeront moins, pour leurs lieux de travail, leurs loisirs, leurs produits de consommation alimentaire en particulier

        +1

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      • LEFROD // 16.10.2018 à 07h42

        «Vous y allez fort, plutôt que “dans l’amour charnel de leur patrie”, il faut pragmatiquement admettre que c’est certainement majoritairement dans le front contre un ennemi commun qu’ils ont fait taire leurs différences»

        C’était le sens de ma phrase, et c’est exactement votre reformulation. Mais avouez que ma formule est plus lyrique! ?

        Par contre, ce que les gens ont oubliés, c’est qu’à la base, le choix initial des Grecs n’était manifestement pas Siriza, mais Aube Dorée. Seulement, il y a eu une fortuite affaire de corruption qui a amenée à jeter tous ses députés en prison et dissoudre le mouvement, quelques mois avant les élections.

        Cette corruption était certainement avérée, mais vu l’état général de déliquescence des institutions grecques à l’époque, ce n’était pas exceptionnel.

        Cette volonté de faire «comme les autres» à fourni les outils à la Troïka pour abattre ce parti qui, quoi qu’on en pense, était le seul ennemi considéré comme tel par la Troïka.
        Manifestement, la fausse radicalité de Syriza correspondait mieux à nos maîtres, qui ont rapidement soumis ces révolutionnaires de pacotille.

        À remarquer que les déboires de Marine Le Pen
        Reprennent un scénario identique. Il est de notoriété publique que tous les groupes Européens magouillent en payant des permanents de leurs partis avec les fonds parlementaires UE. Mais malgré un leader déplorable, le RN est la force qui est crainte par l’oligarchie. Pas la France Insoumise.

        Vu le long parcours politique du Tribun Mélenchon, je n’ai aucun doute sur le fait qu’en cas d’arrivée au pouvoir, nos maîtres ont les leviers nécessaires pour le«Tsipraciser» (désolé j’aime bien les néologismes).

        Loin de moi l’idée de vouloir insulter l’idéalisme de certains sur ce forum, je vous assure.
        mais il faut bien comprendre «le grand soir» ne viendra jamais d’une gauche prétendument radicale mais parfaitement institutionnelle.

        L’exemple Italien me semble plus intéressant. L’union des populistes de gauche et de droite est le cauchemard des Eurocrates. En France, cette menace est écartée par l’intransigeance dogmatique de Mélenchon sur le sujet et l’incompétence de Marine Le Pen. Ça et la menace ridicule du «retour des heures les plus sombres de l’histoire» comme épouvantail perpétuel. Mais cela marche de moins en moins bien.

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        • Le Rouméliote // 16.10.2018 à 12h22

          Mille excuses, mais Aube Dorée n’a jamais été le premier choix des Grecs. Son premier succès électoral de 2012, réitéré en 2015, n’a rien à voir avec l’affaire de ses députés. Il est antérieur et cela lui a plutôt fait de la publicité ensuite, car en Grèce, on n’attaque pas un élu pour ses idées politiques quelles qu’elles soient.
          En fait Aube Dorée a récupéré l’électorat du LAOS (parti comparable au FN en France) et une partie des abstentionnistes pour arriver à des scores entre 6 et 8% sur un programme authentiquement néo-nazi. Rien à voir sur le plan idéologique avec Le Pen. Il faut connaître l’histoire des collabos en Grèce pendant l’Occupation (avec les Chitès notamment) et la coalition entre ces derniers et les résistants monarchistes durant la Guerre Civile. C’est eux qui ont fait le coup d’État en 1967 et on retrouve, avec Michaloliakos, (autre mathématicien !) notamment, d’anciens employés de la Junte.
          Syriza était un choix beaucoup plus crédible et populaire entre 2012 et 2015.

            +3

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          • LEFROD // 16.10.2018 à 13h59

            Enfin, vu la trahison de Syriza, et la destruction totale de la société civile, plus l’anarchie migratoire, les prochaines élections vont voir l’avènement d’un nouveau populisme en Grèce. C’est quasi certain

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            • Le Rouméliote // 16.10.2018 à 16h08

              Pour le moment – si l’on en croit les sondages (!) – on se dirige plutôt vers un retour de la droite ND ou d’une grande coalition ND-Syriza (je me frotte les yeux !) sur fond d’abstention massive. Mais un bon score d’Aube Dorée est assez probable, car c’est le seul parti avec le KKE (Parti communiste) à n’avoir pas trempé dans des gouvernements « mémorandaires ». Le KKE traîne trop de vieilles inimitiés pour constituer une alternative.
              Mais je peux tout à fait me tromper !

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  • Jérôme // 16.10.2018 à 02h46

    Il sera intéressant de relever quel poste sera proposé à Tsipras à la Commission, lorsque les électeurs grecs l’auront éjecté…

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  • zozefine // 17.10.2018 à 09h41

    laïki enotita est composé en grande partie de transfuges de syriza, c’est dire s’ils partent avec un méchant handicap pour la population grecque à toutes les élections à venir. et on peut pas dire que les LA se soient affolés bien vite devant leur poulain. dès la désignation de tsipras, qui ne peut gouverner qu’avec la collaboration de l’ANEL, parti d’extrême-droite (un peu comme si méluche gouvernait avec dupont-aignan) donc bien avant la signature de son mémorandum, avec varoufakis en badass guest star, c’était clair qu’ils n’allaient pas remettre en question les 2 mémoranda précédents, et allaient continuer à raquer les intérêts des intérêts (etc) de cette dette odieuse (système ponzi). le referendum a été une farce, organisé en une semaine, et oui/non à l’austérité c’est à peu près comme demander oui/non à la faim dans le monde, ou la guerre. les gens ont dit non, tsipras a signé « autre chose », un « plan de sauvetage ».
    mais bref, ce qui me choque dans cet article, c’est que cette analyse non pas tant économique que purement financière de cette « crise » (au bout de presque 10 ans, on ne peut plus appeler cela une « crise » mais bien un système) passe à côté de ce qui pour le coup est une vraie politique de colonisation territoriale et institutionnelle. j’imagine que vous n’avez jamais entendu parler du TAIPED, ΕΤΑΔ, hypertameio (ce dernier mot joliment et pertinemment traduit par gogole en « hypermarché », puisque c’est cela dont il s’agit), c’est ce truc genre société anonyme dans lequel TOUS les biens publics mobiliers et immobiliers ont été versés, dès lors privatisés, qu’ils soient ensuite vendus ou non au bénéfice des créanciers. tout y passe, même les sites archéologiques, les plages, les zone natura2000 et ramsar, tout. pour des raisons historiques, le patrimoine public grec était colossal. le patrimoine des grecs, du peuple grec. tout cela est à vendre/vendu, via internet. tous les requins investisseurs ont la salive à la gueule, et des chinois sur ma petite île viennent d’acheter 325 hectares au nord-est de l’île, dont 3 baies.
    alors c’est vrai que les histoires de banques, ça me passe très au-dessus de la tête, mais ce que je constate c’est qu’un pays qui n’a plus aucun contrôle de ses biens publics jusqu’en 2114 (oui, 2114), qui doit en référer à l’UE pour chaque décision prise à la vouli (parlement), qui reçoit chaque mois la visite de ses maquereaux qui viennent vérifier si leur gagneuse fait bien le job, et dont le patrimoine territorial part dans les mains d’étrangers qui viennent y « investir », avec tout un paquet de lois (par exemple du point de vue environnemental), votées dès 2011 (donc ça date pas de tsipras), qui leur facilite la digestion, c’est un pays colonisé par l’UE.
    au moment de l’adhésion de la grèce, il se disait dans les couloirs de bruxelles, que ce serait le club med’ de l’europe du nord. actuellement, on est bien bien au-delà de ça. entre le sous-sol (mines d’or en particulier), l’énergétique gazier/pétrolier, et la vente sous les radars du territoire (c’est marrant, on a beaucoup reproché aux grecs d’être corrompus, mais ce système de vente avec des enchères par internet, n’est-ce pas une porte ouverte à toutes les corrupstions possibles), moi je me sens vivre dans un pays au peuple spolié, dont on a tout confisqué, la démocratie en 1er, au nom de cette UE qui a été conçue dès le départ comme la pompe à fric du couple franco-allemand, tous les autres pays étant des pays périphériques socialement, économiquement et politiquement.
    pour en savoir plus sur le TAIPED, lire cet article qui date de 2016, en anglais, qui vous dira beaucoup mieux en quoi consiste une colonisation à bas voltage https://www.jacobinmag.com/2016/09/greece-tsipras-memorandum-privatization-public-assets/

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    • LEFROD // 17.10.2018 à 10h48

      De toutes façons, ce système d’oppression molle ne règne que par la peur de tout perdre par la dette.

      Or, à l’heure actuelle, les Grecs, trahis, dépossédés de leurs biens propres et collectifs, humiliés, n’ont plus grand chose à perdre.

      Question: quelle est la seule façon de ne pas perdre à un jeu ou quelque soit les options,on ne peut pas gagner et auquel on nous oblige à participer?

      Réponse: renverser la table. Légalement (Aube Dorée), où par les armes.

      À ce point de servitude, les Grecs pourrait nationaliser tous leurs biens culturels stratégiques, et s’assoir sur leur dette, que le tyran mou ne pourrait rien faire.

      Ils mettraient un pays d’Europe sous embargo, comme l’Irak de Saddam Hussein, pendant des années? Ils enverraient les bombardiers de l’OTAN?

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      • zozefine // 17.10.2018 à 11h28

        les grecs se sont pris une guerre civile post guerre mondiale orchestrée par les ricains et les anglais, une junte militaire, je suis pas sûre qu’ils aient vraiment envie de remettre le couvert et de sortir les tromblons. et ce serait en plus bien seuls, comme ils le sont, totalement, depuis le début de la colonisation par la dette (qu’on peut dater de 2008). quant aux sondages pour XA, ils montrent une relative résistance aux voix du fascisme – pas oublier que ce pays n’a jamais été facho, et a été pratiquement le seul à résister aux nazis-fachos pendant la guerre.
        quant à nationaliser ce qui a été versé au fonds de l’hypermarché, c’était nationalisé, donc, si tu as bien lu mon post. maintenant, les solutions en YAQU’A, elles pullulent, et ne tiennent absolument pas compte des réalités actuelles de ce pays et de cette population.

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        • LEFROD // 19.10.2018 à 23h23

          Alors pour ce qui est du nazi-facho, il y a un commencement à tout!?
          Plaisanterie mise à part, le problème du débat actuel, c’est qu’on le clos aisément avec des formules à l’emporte pièce genre:« c’est plus compliqué que ça,tu vois?»
          Et si finalement, les choses étaient simples bien au contraire?
          Qu’est ce que c’est que cette sacro sainte dette? Une convention, basée sur une fiction, qui est la confiance placée dans une monnaie, elle même une fiction basée sur une confiance sur sa valeur supposée. Donc,rien de concret en somme.
          Et donc, les individus, les états et les peuples se font asservir sur la base de cette double escroquerie? Sur du vent?
          Comment expliquez-vous que nous ayons tous foi dans cette duperie?
          Quelle peuvent être les conséquences sur un pays qui dirait: «votre dette,taillez la en pointe et asseyez vous dessus»? Il me semble qu’il y a des précédents,non? Genre l’Islande?
          Les marchés ne prêteraient plus? Il me semble que durant l’ère moderne il y a eu de multiples cas de défaut de paiement. Les pays en question ont disparu? Il ne me semble pas.
          Ah oui, mais ils ont eu une période très difficile! Les Grecs aussi actuellement…
          Les actifs d’un pays vaudront toujours plus que le papier toilette qui sert à l’asservir.

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          • zozefine // 20.10.2018 à 07h26

            « Comment expliquez-vous que nous ayons tous foi dans cette duperie? » FOI ?? les grecs votent OXI, c’est NAI par la main de tsipras une semaine après. non, ils n’ont pas foi.
            et on ne peut absolument pas comparer la situation islandaise avec la situation grecque. pour de multiples raisons, mais avant tout parce que l’islande ne fait pas partie de l’UE. le seul pays actuellement qui essaie de sortir du piège UE c’est via le brexit, la grande-bretagne, mais on voit bien à quel point sortir du club, et même pas de l’eurozone, est (rendu) difficile pour ce pays.

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            • Blabla // 23.10.2018 à 15h37

              Difficile? Je n’en suis pas sur.
              Les Eurocrates hurlent à la mort et on nous annonce l’apocalypse comme Paco Rabane fin 1999 ou d’autres fin 2012, mais outre que nous avons déjà pour la plupart survécu à deux fins du monde, cela est plus apparent que réel.
              Je peux le rapprocher de la méthode Trump : menacer toujours plus fort pour obtenir une concession qu’on appellera victoire.
              Au fond, c’est le Royaume Uni qui tient le bâton : il peut vivre sans l’UE mieux qu’elle sans lui (il peut importer de son Commonwealth, alors que les financiers européens ne voudront pas se passer de la City)

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