Les Crises Les Crises
22.septembre.202022.9.2020 // Les Crises

Hiroshima : Comment un rédacteur du Times a remporté le prix Pulitzer tout en étant rétribué par Ministère de la Guerre

Merci 51
J'envoie

Source : Consortium News, Amy Goodman, David Goodman

Traduit par les lecteurs du site www.les-crises.fr. Traduction librement reproductible en intégralité, en citant la source.

Le New York Times s’est aligné sur le discours officiel en rejetant catégoriquement les rapports sur les effets mortels des radiations dans les articles d’un correspondant du Times qui était payé par le gouvernement, révèlent Amy et David Goodman.

À l’aube de l’ère nucléaire, un journaliste australien indépendant du nom de Wilfred Burchett s’est rendu au Japon pour couvrir les conséquences du bombardement atomique d’Hiroshima. Le seul problème était que le général Douglas MacArthur avait déclaré le sud du Japon hors limites, interdisant la presse. Plus de 200 000 personnes sont mortes lors des bombardements atomiques d’Hiroshima et de Nagasaki, mais aucun journaliste occidental n’a été témoin des conséquences et n’a raconté l’histoire. Les médias du monde entier se sont massés docilement sur le USS Missouri, au large des côtes japonaises, pour couvrir la reddition des Japonais.

Wilfred Burchett a décidé de se lancer seul. Il était déterminé à voir par lui-même ce que cette bombe nucléaire avait fait, à comprendre ce qu’était cette nouvelle arme tant vantée. Il monta donc dans un train et voyagea pendant trente heures vers la ville d’Hiroshima, au mépris des ordres du général MacArthur.

Burchett est sorti du train dans un monde de cauchemar. La dévastation à laquelle il fut confronté ne ressemblait à aucune autre pendant la guerre. La ville d’Hiroshima, avec une population de 350 000 habitants, avait été rasée. Les immeubles de plusieurs étages étaient réduits en cendres. Il a vu les ombres des gens figée dans les murs et les trottoirs. Il a rencontré des gens dont la peau avait fondu. À l’hôpital, il a vu des patients avec des hémorragies cutanées violettes, de la gangrène, de la fièvre et une chute de cheveux rapide. Burchett a été l’un des premiers à observer et à décrire les effets des radiations.

Burchett s’est assis sur un morceau de décombres avec sa machine à écrire Baby Hermes. Son compte-rendu a commencé :

« À Hiroshima, trente jours après que la première bombe atomique ait détruit la ville et secoué le monde, des gens meurent encore, mystérieusement et horriblement – des gens qui n’ont pas été blessés dans le cataclysme – par une chose inconnue que je ne peux que décrire comme la peste atomique ».

Il a poursuivi en tapant les mots qui hantent encore aujourd’hui :

« Hiroshima ne ressemble pas à une ville bombardée. On dirait qu’un monstrueux rouleau compresseur est passé dessus et l’a écrasée. J’écris ces faits avec le plus grand recul possible, dans l’espoir qu’ils serviront d’avertissement au monde ».

L’article de Burchett, intitulé « La peste atomatique », a été publié le 5 septembre 1945 dans le Daily Express de Londres. L’histoire a fait sensation dans le monde entier. La réaction franche de Burchett face à l’horreur a choqué les lecteurs.

« Sur ce premier terrain d’essai de la bombe atomique, j’ai vu la désolation la plus terrible et la plus effrayante de quatre années de guerre. Cela fait ressembler une île bombardée du Pacifique à un Eden. Les dégâts sont bien plus importants que ce que les photographies peuvent montrer ».

« Quand vous arrivez à Hiroshima, vous pouvez regarder autour de vous sur une superficie de quarante et peut-être cinquante kilomètres carrés. On peut à peine voir un bâtiment. Cela vous donne une sensation de vide dans l’estomac de voir une telle destruction causée par l’Homme. »

Wilfred Burchett (YouTube)

Le reportage indépendant de Burchett a été un fiasco en matière de relations publiques pour l’armée américaine. Le général Douglas MacArthur s’était donné beaucoup de mal pour restreindre l’accès des journalistes aux villes bombardées, et ses censeurs militaires atténuaient et même détruisaient les dépêches qui décrivaient l’horreur. Le récit officiel des bombardements atomiques minimisait les pertes civiles et rejetait catégoriquement les rapports sur les effets mortels persistants des radiations.

Les reporters dont les dépêches étaient en conflit avec cette version des faits se sont retrouvés réduits au silence : George Weller du Chicago Daily News s’est infiltré à Nagasaki et a écrit un article de 25 000 mots sur le cauchemar qu’il y a trouvé. Il a ensuite commis une erreur cruciale : il a soumis l’article à la censure militaire. Son journal n’a même pas reçu son article. Comme Weller le résuma plus tard dans son expérience avec les censeurs de MacArthur, « ils ont gagné ».

Tuer le messager

Les autorités américaines ont réagi de manière classique aux révélations de Burchett : ils ont attaqué le messager. Le général MacArthur ordonna son expulsion du Japon (l’ordre fut ensuite annulé), et son appareil photo avec des photos d’Hiroshima disparut mystérieusement alors qu’il était à l’hôpital. Les responsables américains ont accusé Burchett d’être influencé par la propagande japonaise. Ils se moquaient de l’idée d’une maladie atomique. L’armée américaine a publié un communiqué de presse juste après le bombardement d’Hiroshima qui minimisait les pertes humaines, soulignant au contraire que la zone bombardée était le site de cibles industrielles et militaires de grande valeur.

Quatre jours après que l’histoire de Burchett ait fait la Une des journaux du monde entier, le major général américain Leslie R. Groves, directeur du projet de bombe atomique, a invité un groupe de trente reporters au Nouveau-Mexique. Le premier de ce groupe était William L. Laurence, le journaliste scientifique du New York Times, lauréat du prix Pulitzer. Groves a emmené les journalistes sur le site du premier essai atomique. Son intention était de démontrer qu’aucune radiation atomique ne subsistait sur le site. Groves a fait confiance à Laurence pour transmettre le message des militaires. Le général n’a pas été déçu.

L’article de Laurence du 12 septembre 1945 en première page. (Cliquez pour agrandir).

L’article de Laurence en Une – « Le site américain de la bombe atomique infirme les histoires de Tokyo : les essais menés dans la zone au Nouveau Mexique confirment que l’explosion, et non les radiations, a eu des effets destructeurs » – a été publié le 12 septembre 1945, après un délai de trois jours pour être validé par la censure militaire.

« Ce terrain historique du Nouveau Mexique, scène de la première explosion atomique sur terre et berceau d’une nouvelle ère de civilisation, a donné la réponse la plus efficace aujourd’hui à la propagande japonaise selon laquelle les radiations [sic] étaient responsables des décès même après le jour de l’explosion, le 6 août, et que les personnes entrant à Hiroshima avaient contracté de mystérieuses maladies dues à une radioactivité persistante », commençait l’article. Laurence a déclaré sans détour que la visite de l’armée avait pour but de « démentir ces affirmations ».

Laurence a cité le général Groves : « Les Japonais affirment que des gens sont morts de la radiation. Si c’est vrai, le nombre était très faible. »

Laurence a ensuite proposé son propre éditorial remarquable sur ce qui s’est passé :

« Les Japonais poursuivent leur propagande visant à donner l’impression que nous avons injustement gagné la guerre, et ainsi à créer de la sympathie pour eux-mêmes et des conditions plus douces… Ainsi, au début, les Japonais ont décrit des « symptômes » qui ne sonnaient pas juste ».

Mais Laurence en savait plus. Il avait observé le premier essai de la bombe atomique le 16 juillet 1945, et il a caché ce qu’il savait des retombées radioactives à travers le désert du sud-ouest qui empoisonnaient les habitants et le bétail. Il n’a rien dit sur les compteurs Geiger crépitant tout autour du site d’essai.

William L. Laurence a ensuite écrit une série de dix articles pour le Times qui ont servi d’hommage à l’ingéniosité et aux réalisations techniques du programme nucléaire. Dans ces articles et dans d’autres, il a minimisé et nié l’impact humain du bombardement. Laurence a remporté le prix Pulitzer pour ses reportages.

Payé par le gouvernement

Le général Leslie Groves (à gauche), chef militaire du projet Manhattan, avec le professeur Robert Oppenheimer (à droite). (Armée américaine)

Il s’avère que William L. Laurence ne recevait pas seulement un salaire du New York Times. Il était également sur la liste de paie du ministère de la Guerre. En mars 1945, le général Leslie Groves avait tenu une réunion secrète au New York Times avec Laurence pour lui proposer un emploi de rédacteur de communiqués de presse pour le projet Manhattan, le programme américain de développement d’armes atomiques. L’intention, selon le Times, était « d’expliquer les subtilités des principes de fonctionnement de la bombe atomique dans un langage profane ». Laurence a également participé à la rédaction de déclarations sur la bombe pour le président Truman et le secrétaire à la Guerre Henry Stimson.

Laurence a accepté avec enthousiasme l’offre, « sa curiosité scientifique et son zèle patriotique l’aveuglant peut-être à l’idée qu’il compromettait en même temps son indépendance journalistique », comme l’a écrit l’essayiste Harold Evans dans un article sur l’histoire de la guerre. Evans a raconté :

« Après le bombardement, le brillant mais intimidant Groves a continuellement supprimé ou déformé les effets des radiations. Il a rejeté les rapports sur les morts de Japonais comme étant des « canulars ou de la propagande ». Laurence, du Times, s’est également exprimé après les écrits de Burchett, et a parodié la ligne du gouvernement ».

Photo du bombardement de Nagasaki prise par Charles Levy depuis l’un des B-29 Superfortress utilisés pour l’attaque. (Office of War Information.)

En effet, de nombreux communiqués de presse publiés par l’armée après le bombardement d’Hiroshima – qui, en l’absence de témoignages, ont souvent été reproduits mot pour mot par les journaux américains – ont été rédigés par nul autre que Laurence.

« J’ai eu l’honneur, unique dans l’histoire du journalisme, de préparer le communiqué de presse officiel du ministère de la Guerre pour une diffusion mondiale », s’est vanté Laurence dans ses mémoires, « Dawn Over Zero. » « Aucun journaliste, ni personne d’autre d’ailleurs, n’aurait pu recevoir un plus grand honneur. »

“Atomic Bill” Laurence revered atomic weapons. He had been crusading for an American nuclear program in articles as far back as 1929. His dual status as government agent and reporter earned him an unprecedented level of access to American military officials-he even flew in the squadron of planes that dropped the atomic bomb on Nagasaki. His reports on the atomic bomb and its use had a hagiographic tone, laced with descriptions that conveyed almost religious awe.

« Atomic Bill » Laurence vénérait les armes atomiques. Dès 1929, il s’était engagé dans une croisade en faveur d’un programme nucléaire américain dans des articles. Sa double qualité d’agent du gouvernement et de reporter lui a valu un accès sans précédent auprès des responsables militaires américains – il a même volé dans l’escadron d’avions qui a largué la bombe atomique sur Nagasaki. Ses reportages sur la bombe atomique et son utilisation avaient un ton hagiographique, entrecoupé de descriptions qui suscitaient une ferveur presque religieuse.

Dans l’article de Laurence sur le bombardement de Nagasaki (il a été bloqué par les censeurs militaires jusqu’à un mois après le bombardement), il a décrit la détonation au-dessus de Nagasaki qui a incinéré 100 000 personnes. Laurence s’est exclamé :

« Nous l’avons regardé s’élever comme un météore venant de la Terre plutôt que de l’espace, devenant de plus en plus vivant alors qu’il s’élevait vers le ciel à travers les nuages blancs… C’était une chose vivante, une nouvelle espèce d’être, née juste sous nos yeux incrédules. »

Laurence raconta plus tard ses impressions sur la bombe atomique :

« En l’approchant et en la regardant se transformer en un être vivant, d’une forme si exquise que tout sculpteur serait fier de l’avoir créée, on… se sentait en présence du surnaturel. »

Laurence savait garder les secrets de son maître, de la suppression des rapports sur la radioactivité mortelle au Nouveau-Mexique à leur démenti au Japon. Le Times a également été un bon gardien de secrets, ne révélant le double statut de porte-parole du gouvernement et de reporter de Laurence que le 7 août, le lendemain de l’attentat d’Hiroshima, et quatre mois après que Laurence ait commencé à travailler pour le Pentagone. Comme l’ont écrit Robert Jay Lifton et Greg Mitchell dans leur excellent livre « Hiroshima en Amérique : Cinquante ans de déni » : « Voici le principal reporter scientifique du pays, gravement compromis, non seulement incapable mais peu enclin à révéler tout ce qu’il savait des dangers potentiels de la plus importante découverte scientifique de son temps ».

Un autre Lawrence – Radiations : Maintenant vous les voyez, maintenant vous ne les voyez plus

Un autre journaliste du New York Times, qui a fait un reportage sur Hiroshima, s’appelle, croyez-le ou non, William Lawrence (sa signature est W.H. Lawrence), a donné une tournure curieuse à cette histoire. Il a longtemps été confondu avec William L. Laurence. (Même Wilfred Burchett confond les deux hommes dans ses mémoires et dans son livre de 1983, Shadows of Hiroshima). Contrairement au lauréat du prix Pulitzer du ministère de la Guerre, W.H. Lawrence s’est rendu à Hiroshima le même jour que Burchett et a fait un reportage sur cette ville. (William L. Laurence, après avoir fait partie de l’escadron d’avions qui a bombardé Nagasaki, a ensuite été rappelé aux États-Unis par le Times et n’a pas visité les villes bombardées).

L’article de Lawrence du 5 septembre 1945 en première page : « La visite d’Hiroshima prouve qu’elle est la ville la plus endommagée du monde ».

La dépêche originale de W. H. Lawrence depuis Hiroshima a été publiée le 5 septembre 1945. Il y rapporte les effets mortels des radiations et écrit que les médecins japonais craignent que « tous ceux qui se sont trouvés à Hiroshima ce jour-là meurent des suites des effets persistants de la bombe ». Il a décrit comment « les personnes qui n’avaient été que légèrement blessées le jour de l’explosion ont perdu 86 % de leurs globules blancs, ont développé une température de 40° Celsius, leurs cheveux ont commencé à tomber, elles ont perdu l’appétit, ont vomi du sang et sont finalement mortes ».

Curieusement, W. H. Lawrence s’est contredit une semaine plus tard dans un article intitulé « Pas de radioactivité dans les ruines de Hiroshima ». Pour cet article, la machine à mensonge du Pentagone était passée à la vitesse supérieure en réponse à l’horrible récit de Burchett sur la « peste atomique ». W. H. Lawrence rapporte que le Brigadier Général T. F. Farrell, chef de la mission de bombardement atomique du Département de la Guerre à Hiroshima, « a nié catégoriquement que [la bombe] ait produit une radioactivité dangereuse et persistante. » La dépêche de Lawrence ne cite que Farrell. Le journaliste ne mentionne jamais son témoignage oculaire de personnes mourant de maladies dues aux radiations qu’il a écrit la semaine précédente.

Le deuxième article de Lawrence, contredisant son précédent sur les radiations.

Les récits contradictoires de Wilfred Burchett et de William L. Laurence seraient peut-être de l’histoire ancienne s’ils n’avaient pas eu une réplique moderne. Le 23 octobre 2003, le New York Times a publié un article sur une controverse concernant un prix Pulitzer décerné en 1932 au journaliste du Times, Walter Duranty. Ancien correspondant en Union soviétique, Duranty avait nié l’existence d’une famine qui avait tué des millions d’Ukrainiens en 1932 et 1933.

Le Conseil du prix Pulitzer avait lancé deux enquêtes pour envisager de priver Duranty de son prix. Le Times « regrette les défaillances » de son reporter et avait publié un éditorial signé disant que le travail de Duranty était « l’un des pires reportages parus dans ce journal ». Le rédacteur en chef actuel du Times, Bill Keller, a dénoncé la « parodie de propagande crédule et non critique » de Duranty.

Le 21 novembre 2003, le conseil d’administration du Pulitzer a décidé de ne pas annuler le prix Duranty, concluant qu’il n’y avait « aucune preuve claire et convaincante de tromperie délibérée » dans les articles qui ont remporté le prix.

En tant qu’apologiste de Joseph Staline, Duranty est un choix facile. Qu’en est-il de la « tromperie délibérée » de William L. Laurence consistant à nier les effets mortels de la radioactivité ? Et qu’en est-il du fait que le conseil du Pulitzer ait sciemment attribué le prix du meilleur journalisme à un propagandiste rémunéré par le Pentagone, qui a nié les souffrances de millions de Japonais ? Le conseil du Pulitzer et le Times approuvent-ils la « parodie non critique de propagande » – tant qu’elle provient des États-Unis ?

Il est grand temps que le prix de l’apologiste d’Hiroshima soit retiré.

Cet article a été publié à l’origine sur Common Dreams le 10 août 2004 et est republié sous licence Creative Commons.

Amy Goodman est l’animatrice de « Democracy Now ! », un journal télévisé et radiophonique international quotidien diffusé sur 1 100 stations en Amérique du Nord. Elle a reçu le Right Livelihood Award 2008, surnommé le prix « Nobel alternatif », et a été récompensée au Parlement suédois en décembre.

David Goodman, collaborateur de Mother Jones, est le co-auteur avec sa sœur Amy Goodman de « The Exception to the Rulers » : Exposing Oily Politicians, War Profiteers, and the Media That Love Them ». [Des gouvernants au-dessus des lois : démasquer les politiciens véreux, les profiteurs de guerre et les médias qui les adorent, NdT]

Traduit par les lecteurs du site www.les-crises.fr. Traduction librement reproductible en intégralité, en citant la source.

Source : Consortium News, Amy Goodman, David Goodman, 04-08-2020

Nous vous proposons cet article afin d'élargir votre champ de réflexion. Cela ne signifie pas forcément que nous approuvions la vision développée ici. Dans tous les cas, notre responsabilité s'arrête aux propos que nous reportons ici. [Lire plus]Nous ne sommes nullement engagés par les propos que l'auteur aurait pu tenir par ailleurs - et encore moins par ceux qu'il pourrait tenir dans le futur. Merci cependant de nous signaler par le formulaire de contact toute information concernant l'auteur qui pourrait nuire à sa réputation. 

Commentaire recommandé

Flint // 22.09.2020 à 11h39

La façon dont les américains ont anéanti en toute impunité morale le Japon sous les bombes incendiaires et – last but not least – sous deux bombes atomiques me laisse pantois. Il s’agit de massacres perpétrés contre des populations civiles, hommes, femmes, enfants, vieillards dont le chiffrage est encore aujourd’hui difficile. Probablement plus d’un million de morts…. Penser qu’ils n’étaient pas innocents fait froid dans le dos. Ce n’étaient pas de vulgaires «citrons ». Le discours officiel enseigné dans les écoles selon lequel c’était le seul moyen de mettre un terme à la guerres le plus rapidement possible est proprement inadmissible. Il faut dire non! Le degré d’acceptation, aujourd’hui encore, de ces actes, qui ne sont pas autre chose que des massacres – et leur justification complaisante – dit beaucoup sur le degré de soumission et d’avachissement dans lequel nous sommes tombés.

26 réactions et commentaires

  • JEAN DUCHENE // 22.09.2020 à 10h53

    Le NYT a toujours menti au service de la propagande de l’impérialisme américain. Voyez Chomsky « Fabriquer un consentement »

      +11

    Alerter
  • Flint // 22.09.2020 à 11h39

    La façon dont les américains ont anéanti en toute impunité morale le Japon sous les bombes incendiaires et – last but not least – sous deux bombes atomiques me laisse pantois. Il s’agit de massacres perpétrés contre des populations civiles, hommes, femmes, enfants, vieillards dont le chiffrage est encore aujourd’hui difficile. Probablement plus d’un million de morts…. Penser qu’ils n’étaient pas innocents fait froid dans le dos. Ce n’étaient pas de vulgaires «citrons ». Le discours officiel enseigné dans les écoles selon lequel c’était le seul moyen de mettre un terme à la guerres le plus rapidement possible est proprement inadmissible. Il faut dire non! Le degré d’acceptation, aujourd’hui encore, de ces actes, qui ne sont pas autre chose que des massacres – et leur justification complaisante – dit beaucoup sur le degré de soumission et d’avachissement dans lequel nous sommes tombés.

      +21

    Alerter
    • Philou // 22.09.2020 à 12h14

      Je suis anti-américain, c’est-à-dire anti-Deep State (oligarchie financière et industrielle, parti-Janus, Pentagone, politicaillerie, presstitution).. pour autant, comme vous y allez !
      Il ne sert à rien, qu’à rajouter de la confusion émotive, de monter sur ses grands chevaux pour clamer que « les Américains ont anéanti en toute impunité morale le Japon »… c’est toujours moins que ce qu’ont fait « les Japonais » en Asie, qui n’est pas porté à la connaissance des jeunes générations japonaises et qui l’est des jeunes générations chinoises ou autres mais de manière instrumentalisée (PCC, Kim…). Il y a eu 3M de morts pour le Japon (2,1M de militaires) mais 10 à 20M pour la Chine (on ne saura jamais) ou même 1M-1,5M en Indochine française (famine du Tonkin due aux opérations militaires japonaises) et encore 1,5-2,5 M en Inde (pas conquise mais famine du Bengale due aux opérations anglaises en Birmanie réquisitionnant transports et ressources). Oui, un cran supplémentaire a bien été franchi dans la barbarie humaine avec ces deux bombes mais il est aussi vrai qu’elles ont hâté la fin de la guerre et empêché Staline de prendre sa part du gâteau nippon. Connaissant la discipline et l’ardeur des Japonais, nous aurions toujours une République Populaire sur Hokkaïdô et le nord de Honshû, autrement plus terrible que la Corée du Nord !
      La guerre est un processus monstrueux où tous les acteurs sont coupables et victimes. L’émotion et le parti-pris empêchent d’en faire le bilan complet et d’en dévoiler toutes les causes, ce qui la perpétue.

        +7

      Alerter
      • Grd-mère Michelle // 22.09.2020 à 15h31

        « LA GUERRE EST UN PROCESSUS MONSTRUEUX OÙ TOUS LES ACTEURS SONT COUPABLES ET VICTIMES. L’ÉMOTION ET LE PARTI-PRIS EMPÊCHENT D’EN FAIRE LE BILAN COMPLET ET D’EN DÉVOILER TOUTES LES CAUSES, CE QUI LA PERPÉTUE. »

        1000 fois MERCI, Philou, de nous remettre les pieds sur terre.

        À lire, cette remarquable et courageuse tentative de projet qui, avec intelligence et détermination, nous encourage à imaginer et à essayer de mettre en place, tou-te-s ensemble, des possibilités de vivre sans nous infliger d’inutiles souffrances:

        http://www.cadtm.org/Un-projet-contre-l-Europe-militariste

          +1

        Alerter
      • anarkopsykotik // 22.09.2020 à 16h15

        > c’est toujours moins que ce qu’ont fait « les Japonais » en Asie
        ce qui n’est nullement un argument. C’est comme si sous prétexte que les nazis avaient des camps d’exterminations, en utiliser contre la population civile allemande serait légitime.

        >vrai qu’elles ont hâté la fin de la guerre et empêché Staline de prendre sa part du gâteau nippon
        de ce que j’en sais, elles ont essentiellement servies de bonne excuse pour la reddition nippone, car ni eux ni les américains ne voulait que l’urss puisse avoir une part du gâteau, l’empereur n’y aurait probablement pas survécu.
        https://foreignpolicy.com/2013/05/30/the-bomb-didnt-beat-japan-stalin-did/ (excellent article sur le sujet)

        >Connaissant la discipline et l’ardeur des Japonais, nous aurions toujours une République Populaire sur Hokkaïdô et le nord de Honshû, autrement plus terrible que la Corée du Nord
        vous dites ca comme si c’était une évidence (probablement du à vos préjugés sur les asiatiques?) et un point négatif. J’espère que vous ne gobez pas toutes les conneries répandues sur la corée du nord.

        >La guerre est un processus monstrueux où tous les acteurs sont coupables et victimes.
        oui

        >L’émotion et le parti-pris empêchent d’en faire le bilan complet et d’en dévoiler toutes les causes
        non

        >ce qui la perpétue
        absolument pas. La guerre est issue de contradiction entre divers pouvoirs, et certainement pas d’émotions et du manque de bilan ou de connaissance de son horreur.

          +7

        Alerter
        • Philou // 23.09.2020 à 10h00

          – je ne légitime rien ni ne veux excuser un massacre par un autre, ce qui est justement une émotion ; je mets seulement en perspective, tout doit être dit et redit.
          – figurez-vous que je vis au Japon …et j’y admire l’ardeur et la discipline japonaises, notamment dans cette crise Covid, qui ne leur occasionne que le 30e des morts français, sans effondrement de l’économie par un « rokku-daun », lockdown (confinement) catastrophique. E.Todd, grand connaisseur de l’Allemagne et du Japon, proteste de son admiration pour ces deux peuples ; la petite Allemagne de l’Est était – de loin – le plus performant et riche des Etats socialistes (per capita). Des analystes japonais, périodiquement, rappellent qu’une République Populaire du Japon aurait été le fleuron de la classe communiste, avec toutes les conséquences. Dire l’évidence à savoir que la RPCN est une satrapie dynastique sanglante et totalitaire est une « connerie » ? ..mais, oui, on peut discuter des souffrances indéniables du peuple coréen au nord, causées par les Japonais puis par les Américains, qui ont amené à cette obéissance aveugle à un médiocre dictateur pion de Moscou (Kim Il Sung) muée en paranoïa d’Etat.
          – on peut disserter sur les raisons objectives et les contradictions de pouvoirs qui amènent, certes, aux déclenchements des guerres. Mais, à la base, il s’agit toujours de sinistres passions, individuelles puis qui s’organisent en égrégores sociaux… « l’enchaînement des causes et des effets », explicité par le bouddhisme, est une loi du monde.

            +2

          Alerter
      • Gérard // 22.09.2020 à 17h51

        Diverses raisons ont poussé les américains à utiliser la bombe. Certaines « prolongent » la guerre dans le Pacifique – traumatisme des batailles récentes et comptabilité prévisionnelle effrayante des pertes à venir des deux côtés, gradation dans l’horreur des bombardements, désinhibition de la violence lâchée contre les japonais (agresseurs incontestables) – d’autres anticipent l’opposition des blocs US vs soviétique – fin accélérée de la guerre pour éviter de faire rentrer davantage les soviétiques en Asie de l’Est, volonté d’impressionner ce futur adversaire, de concrétiser les investissements dans la bombe… L’historiographie a-t-elle tranché?
        Semble difficilement contestable que :
        1) la poursuite de la guerre aurait tué beaucoup plus de monde, civils compris, tant par la poursuite des bombardements « classiques » sur les villes (campagne de 1944-45) que des effets des combats (30 à 100.000 morts civils pour la seule bataille d’Okinawa) et des effets secondaires envisageables (famine, surmortalité…).
        2) le pouvoir américain doit arbitrer entre continuer à faire tuer ses fils pour mettre un terme à une guerre qu’il n’a pas choisie (sachant que cette étape sera AUSSI un bain de sang civil et militaire côté japonais), et frapper un grand coup pour en finir. A l’été 1945 100,000 militaires US sont morts en 3 ans et demi dans le Pacifique pour conquérir des atolls isolés et des morceaux de jungle éloignés de tout. Ce n’est pas beaucoup à l’échelle du conflit, mais à rapporter au bilan probable des bombardements nucs.

          +2

        Alerter
        • Gérard // 22.09.2020 à 17h52

          Mais tout cela n’est pas le sujet de l’article, qui est de montrer comment les très respectables institutions du Prix Pulitzer et du NYT, ont contribué à la propagande mensongère et dissimulatrice sur les effets de ces bombardements.

            +9

          Alerter
      • Flint // 22.09.2020 à 20h03

        Oui c’est vrai, mon post est un peu véhément. C’est que, voyez-vous, je ne suis pas géopolicien et que les quelques centaines de milliers de morts sous les bombardements stratégiques produisent en moi une confusion émotive. Je reconnais que c’est un piège dans lequel ne tombe pas le vrai connaisseur.

        Mais le point soulevé est celui de la complaisance des médias à l’égard des méthodes américaines de bombardement sur des populations civiles dont je veux bien admettre, après lecture, qu’elles aient pu être justifiées (oups je voulais dire inévitables), mais qui demeurent inexplicablement peu ou pas discutées par ce que les américains prétendent être un contre-pouvoir démocratique.
        J’ai bien conscience que sur ce blog que je fréquente depuis peu, chacun le sait. Mais ça fait du bien quand même.

          +2

        Alerter
        • Flint // 22.09.2020 à 22h26

          Je n’arrive pas de la planète Mars. Que Hiroshima et Nagasaki soient discutés au Etats-Unis et partout dans le monde, c’est une évidence. Ce qui me pose problème en l’ occurrence, ce sont les bombardements stratégiques qui les ont précédés et qui font parti du package. Je veux être clair, je parle de ce projet qui pris le doux nom de « bombardement stratégique » . Sans aucun trémolo sentimental je maintiens que cela n’est pas dans le storytelling et que ça mériterait un traitement plus consistant compte tenu des chiffres qui, à preuve du contraire, sont au sommet de ce qu’une machine de guerre à pu produire en nombre de morts par unité de temps. Ce sont des faits et non des sentiments comme il a été dit plus haut.

            +5

          Alerter
        • Moussars // 23.09.2020 à 10h14

          La Corée, les Philippines, l’Amérique Latine (durant 150 ans)…

            +2

          Alerter
        • Philou // 23.09.2020 à 10h17

          J’ai visité (deux fois chaque) les musées de la bombe à Hiroshima et à Nagasaki. Il est évident qu’un cran supplémentaire – et irrémédiable – dans la barbarie humaine a été franchi par l’utilisation de la bombe atomique. On n’échappe pas à une émotion indescriptible au cours de ces visites. Aux dernières nouvelles, le musée de Nagasaki avait quand même fait l’effort de mettre un panneau rappelant la guerre japonaise dans la « sphère de co-prospérité asiatique », notamment « l’avancée » en Chine, de même qu’il y avait un fac-similé d’une affiche du commandement militaire nippon placardé dans les jours suivants la 1ère bombe (Hiroshima), prétendant qu’on pouvait se protéger de cette bombe « d’un type nouveau » (rappel des consignes de défense passive en fait), ce qui était une ignominie de plus de ce commandement vis-à-vis de sa propre population…
          Mon père me parlait toujours de l’annonce de la bombe de Hiroshima par la presse française comme d’une nouvelle et dernière libération : enfin cette horrible seconde guerre mondiale allait se finir dans les prochains jours ! …Camus a été le seul journaliste français à porter une ombre au tableau des réjouissances dans son éditorial du 8 août 45 dans « Combat » : https://www.lemondemoderne.media/camus-apres-hiroshima-la-civilisation-mecanique-vient-de-parvenir-a-son-dernier-degre-de-sauvagerie/

            +1

          Alerter
        • Grd-mère Michelle // 23.09.2020 à 12h07

          @Flint
          « …je ne suis pas géo-politicien… »
          Quiconque se soucie de, tente de s’informer sur, réfléchit à l’état (présent, passé et futur) du monde vivant sur terre, et imagine des solutions pour l’améliorer, EST géo-politicien-ne…
          La source de la gabégie continuelle qui produit d’intolérables souffrances et une cascade de ressentiments réside dans cette sorte de « complexe » (largement induit et entretenu par les dominants, les « puissants », et leurs complices en tous genres, y compris les médias) qui nous fait croire en notre incapacité à nous mêler de ce qui nous regarde au plus haut point et conditionne notre soumission à leurs folies destructrices.
          C’est ainsi que nos « représentant-e-s », à peine élu-e-s, se transforment en « dirigeant-e-s ».
          Or, sans notre passivité, notre acceptation de l’exploitation qu’ils font de notre force et de nos capacités de travailler et de combattre, à des fins insensées et mortifères, (et l’envie de leur ressembler, au vu des privilèges qu’ils accumulent), le monde pourrait être très différent et, si pas paradisiaque, un peu moins infernal.
          À ré-écouter: « Le déserteur » de Boris Vian, chanson qui a inspiré toute une génération de réfractaires dans les années 50-60.

            +3

          Alerter
        • Grd-mère Michelle // 23.09.2020 à 13h55

          Suite.
          Les effets de ce refus d’obéir se sont manifestés dans divers domaines: le pacifisme par rapport à la guerre au Vietnam, les grandes grèves dans celui du travail, la libération des mœurs grâce à la contraception, le « retour aux sources » et le nomadisme des mouvements beatnik et hippie, les choix de vie décroissants de bon nombre de désillusionné-e-s du « rêve américain », la culture « underground » qui se répandait hors des circuits « profitables »… et j’en oublie…
          Ils ont été favorisés par toutes sortes de progrès certains, dans le domaine des techniques de communications, et de la diffusion des cultures(notamment « le livre de poche » vendu jusque dans les gares, sans lequel, du fond de ma province et d’un milieu « modeste », je n’aurais pas lu Camus et Boris Vian à 15ans ,et la radio, la tv qui m’ont permis de découvrir Georges Brassens et Bob Dylan-chanté en français par Hughes Aufray, entre des centaines d’artistes plus conscientisant-e-s des milieux populaires les un-e-s que les autres).
          Ils ont aussi amené à ce que se produise la dernière « révolution » française en mai 68…(démarrée, rappelons-le, pcq les garçons ne pouvaient pas aller dans les dortoirs des filles).
          De sorte que les « Puissants » ont compris que leur principal moyen de contenir à l’avenir ces mouvements révolutionnaires spontanés et grandissants serait de contrôler et maîtriser toute la diffusion des idées, pour en réduire et travestir les aspects les plus séduisants…
          Et leur argent y a puissamment contribué, avec la corruption rampante et généralisée…

            +1

          Alerter
    • Darras // 22.09.2020 à 14h57

      Elle a aussi été la routine dans quasiment toutes les guerres depuis 45. De la Corée au Yémen, en passant par le Vietnam, l’Afghanistan 1, l’Afghanistan 2, l’Irak et j’en passe.
      Il faut avouer qu’à ce petit jeu du massacre de civils de 12000 mètres d’altitude ou à plusieurs centaines de km les USA ont un bonne dizaine de millions de vixtimes d’avance sur n’importe quel concurrent depuis 45.
      Mais avant 45, vous avez raison, je ne vais pas pleurer pour les civils Japonnais ou Allemands après les dizaines de millions de civils qu’ils ont COLLECTIVEMENT massacré.

        +4

      Alerter
      • Moussars // 23.09.2020 à 10h28

        Finalement, la seule différence n’est-elle pas qu’un côté produit ces horreurs parce qu’il est dictature, et l’autre les justifie au nom de la démocratie ?

          +1

        Alerter
  • Gérard // 22.09.2020 à 11h47

    un article essentiel (écrit dans un anglais magnifique, comme toutes les contributions de consortium news) qui invite à demeurer circonspect face aux « institutions » du journalisme, pas moins capables que d’autres de participer à la propagande d’Etat. C’est un élément d’objection indispensable quand « NYT », « Washington Post », ou… « Le Monde » sont envoyés comme arguments d’autorité. A contrario, l’indispensable vérité a été publiée par un tabloïd classé très à droite.

    on rappelle, accessoirement, la nécessité de militer pour la décrue des arsenaux atomiques (tant en nombre qu’en « performance », étudiée dans de nombreux articles des crises), qui sont un problème un million de fois plus grave pour l’humanité que le nucléaire civil…
    d’abord US et russes, pour permettre ensuite aux puissances nuc de second et troisième rang de réduire à leur tour, et aux pays du « seuil » de renoncer à leurs ambitions.

      +5

    Alerter
    • Flint // 22.09.2020 à 12h20

      Il fut un temps où tout élève de l’ENA devait prélever dans Le Monde les arguments d’un devoir bien noté. A tel point qu’une génération de hauts fonctionnaires et donc de « décideurs » a été formé indirectement par ce journal. Ce n’est peut être plus le cas aujourd’hui…

        +5

      Alerter
  • vert-de-taire // 22.09.2020 à 14h05

    Un régime démocratique implique la (totale) liberté d’expression et la liberté d’expression permet un possible régime démocratique.

    Faire de la censure sur des faits comme les effets du nucléaire implique un régime fasciste, au sens autoritaire irrespectueux de la population, de l’a-démocratie. La notion de démocratie occidentale est une fausse expression (oui il y a pire, et alors ? Doit-on mentir dans la sémantique même au nom du pire ? Un principe serait-il relativisable ?).
    Toute propagande faite pour tromper (déjà durant la première guerre mondiale en France) met le régime dans la catégorie fasciste, dictature.

    Le secret défense et le secret des affaires etc .. perpétuent cette situation inadmissible.
    Ce sont des lois scélérates au sens a-démocratiques, qui empêchent, qui interdisent de donner un avis éclairé, juste ; cela fausse notre vote, nos rapports sociaux, nos vies.

    Nos votes et autres agissements n’ont n’ont donc pas de sens, sinon celui de la mesure des effets de la propagande sur des ignorants.
    C’est une mesure de la qualité du mensonge délivré, c’est une mesure de notre envoutement dans le Spectacle, c’est une mesure du rendement à l’investissement dans le Spectacle.

    L’Internet ouvert, libre – déjà du passé – eut été un outil d’émancipation du pouvoir ploutocratique de la part des populations. C’est devenu tout au contraire un outil de contrôle qui se perfectionne rapidement.

    Merci de refuser ce régime.

      +8

    Alerter
    • Goupil // 23.09.2020 à 00h19

      Présupposer que la technologie est neutre et donc « y’aurait qu’à » la réorienter (du style l’internet libre blabla) pour la rendre vertueuse relève d’un fantasme désormais inscrit dans les gènes de nos sociétés civilisées, et qui ne s’est jamais vérifié dans les faits. C’est un peu vite oublier le rôle et le fonctionnement du triumvirat science-industrie-état, et l’affirmer sans démonstration permet toutes les fantasmagories techno-libertaires depuis « l’énergie propre citoyenne » jusqu’au transhumanisme le plus débridé. Je ne vois aucun problème à imaginer un régime autoritaire usant du logiciel et de l’internet « libres ». Ce n’est pas parce que l’on partage un usage, que la structure tangible sur laquelle il repose est un commun. Utiliser un panneau photovoltaïque en autoconsommation n’est en aucune façon une libération de quoi que ce soit (du système techno-industriel au hasard), mais un changement d’allégeance. Idem avec le logiciel « libre ».

        +0

      Alerter
    • Grd-mère Michelle // 23.09.2020 à 15h58

      @Vert de taire
      OUI! Et le devoir de ceux-celles qui se sentent et se veulent des citoyen-ne-s est d’exiger à tour de voix et de bras la transparence des candidat-e-/élu-e-s: la liste régulièrement actualisée de leurs mandats en tout genre, de leur activité politique(débats et décisions), et de leurs possessions(immobilières et financières) ainsi que celles de leurs proches. Cette exigence doit être inscrite dans la loi, et s’appliquer aussi aux juges et autres hauts fonctionnaires.
      C’est un minimum, afin de savoir pour qui l’on a voté, et pour choisir de continuer à leur accorder notre confiance.

      À noter que le projet de M.Gorbatchev, de restructuration de l’URSS (Perestroika- Vues neuves sur notre pays et le monde- traduit en français et publié chez Flammarion en 1987) exigeait lui aussi une indispensable transparence(GLAZNOST). C’est, selon moi, ce qui a conduit à la fin du système soviétique, miné par la corruption(induite par le « Grand Marché » mondial) des dirigeants des « Conseils » des diverses républiques qui le constituaient ainsi que des pays « satellites » fonctionnant sur le même modèle.

        +0

      Alerter
  • Pierre Bacara // 23.09.2020 à 00h30

    « La façon dont les américains ont anéanti […] le Japon sous les bombes incendiaires et – last but not least – sous deux bombes atomiques me laisse pantois ».

    Ils ont anéanti le Japon de la même façon que les Britanniques avaient anéanti l’Allemagne : avec des bombardements stratégiques ; dont le plus brutal n’est ni celui d’Hiroshima, ni celui de Nagasaki mais celui de Tokyo dans la nuit du 9 au 10 mars 1945 (en appliquant la théorie britanniques du « firestorm »).

    A noter une spécificité en ce qui concerne le Japon : dans la stratégique de « downsizing progressif » des cibles (d’abord les villes de plus de 500.000 habitants, puis les villes de 200.000 à 500.000, puis les villes de 100.000 à 200.000 et ainsi de suite), les dernières phases sont encore plus stratégiques que les précédéntes puisqu’elles ciblent natuellement les ports de pêche de taille moyenne qui sont le « tuyau » d’alimentation en poisson d’un Japon pauvre en terres agricoles (d’où les célèbres sushi et autres sashimi). Le « tuyau » étant coupé par l’U.S. Air Force, la Japon s’est retrouvé sans rien à manger, ce qui a une fois de plus prouvé que la ressource stratégique première d’une nation n’est ni le pétrole ni le charbon, mais bien la nourriture.

      +3

    Alerter
  • RGT // 23.09.2020 à 09h42

    Prenons un peu de hauteur je vous prie et ne sombrons pas (uniquement) dans l’anti-américanisme primaire.

    Cette controverse n’est que la partie actuellement émergée de l’iceberg.

    De tous temps, sous toutes les latitudes, les gouvernements (« démocratiques » ou pas) ont systématiquement idéalisé le comportement de leurs forces armées « exemplaires » tout en traînant dans la boue « l’ennemi » qui se comportait de manière sournoise et ignoble.

    Dans les deux camps.

    Et seulement du fait des gouvernants, la population étant embrigadée à l’extrême « à l’insu de son plein gré ».

    Et pas seulement sur les conflits armés d’ailleurs, TOUTES les « actions bienfaisantes » des gouvernements ont toujours été (et seront toujours) glissées sous le tapis par ces « gouvernements bienfaisants » pour ne pas montrer le vrai visage de ceux qui détiennent le pouvoir.

    Donnez-moi UN SEUL exemple de gouvernement ayant volontairement accepté que les conséquences (militaires ou autres) de sa politique criminelle soit dévoilées au public et je mange mon casque de vélo.
    Les seuls cas concernent des capitulations forcées suite à des défaites monumentales (militaires ou révolutions) de gouvernements contraints et forcés par leurs défaites d’admettre la vérité (tout en minimisant largement leur responsabilité bien sûr).

    Quant aux « raisons humanitaires » qui ont conduit ces mêmes gouvernements à entrer en conflit avec une nation extérieure ou contre leur propre population n’en parlons pas.

    Qu’il soit externe ou interne, comme le disait le regretté Pierre Desproges, « L’ennemi est con, il croit que c’est nous l’ennemi alors que c’est lui. »

    Ce qui lui permet de travestir par tous les moyens disponibles, presse comprise, la réalité des faits afin d’enluminer ses décisions « humanitaires ».

    Les exemples ne manquent pas, encore aujourd’hui.

    Finalement, si certains gilets jaunes se sont retrouvés morts ou mutilés (même sans participer à des manifestations, juste en restant chez eux) il faut absolument passer ces faits sous silence avec la complicité des médias, et si l’info fuite toute la presse c’est de leur faute car ils ont violemment agressé les policiers débonnaires qui leur demandaient de se disperser avec des fleurs et des bisous.

    Certains me reprocheront de comparer l’horreur atomique subie au Japon avec les gilets jaunes.

    Certes, mais le FOND est bel et bien le même : L’objectif est d’écraser violemment « l’ennemi » par tous les moyens, même disproportionnés au delà de l’imaginable, pour ensuite minimiser les conséquences afin obtenir « l’approbation » de la population déjà bien embrigadée par la propagande guerrière.

    Et bien sûr, bien plus tard, la responsabilité éclaboussera TOUTE la population qui sera contrainte à assumer cette responsabilité et à éventuellement indemniser les victimes alors qu’elle aura financé intégralement les actions nuisibles de « ses » dirigeants.
    Double peine.

      +3

    Alerter
    • Philou // 23.09.2020 à 10h34

      C’est parfait ! Merci…
      Maintenant, qui est à l’origine de ces gouvernements monstrueux, inhumains, qui animent les « léviathans » que sont les Etats ?

        +2

      Alerter
  • Renaud // 23.09.2020 à 11h29

    Un flash qui représente une grande proportion de la « mentalité » américaine de l’époque :

    https://radieusedystopie.wordpress.com/2010/09/10/en-1946-la-polemique-du-gateau-bombe-atomique/

      +1

    Alerter
  • Afficher tous les commentaires

Les commentaires sont fermés.

Et recevez nos publications