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L’imposture publicitaire : Une industrie du vide (1979) – par Cornelius Castoriadis

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Cornelius Castoriadis, « L’industrie du vide » (Le Nouvel Observateur, 9 juillet 1979)

Source : Pierre Vidal-Naquet

Il est regrettable que la lettre de Pierre Vidal-Naquet publiée dans Le Nouvel Observateur du 18 juin 1979 ait été amputée de quelques passages importants :

« II suffit, en effet, de jeter un rapide coup d’œil sur ce livre pour s’apercevoir que, loin d’être un ouvrage majeur de philosophie politique, il fourmille littéralement d’erreurs grossières, d’à-peu-près, de citations fausses ou d’affirmations délirantes. Devant l’énorme tapage publicitaire dont bénéficie ce livre, et indépendamment de toute question politique et notamment de la nécessaire lutte contre le totalitarisme, il importe de rétablir, dans les discussions intellectuelles, un minimum de probité […]. Qu’il s’agisse d’histoire biblique, d’histoire grecque ou d’histoire contemporaine, M. Bernard-Henri Lévy affiche, dans tous les domaines, la même consternante ignorance, la même stupéfiante outrecuidance, qu’on en juge : […]. »

Shmuel Trigano avait corroboré d’avance ce jugement, quant à l’histoire et l’exégèse bibliques, dans Le Monde (25 mai 1979). Il est simplement indécent de parer à ce propos de « jeu de la cuistrerie » et de prétendre que l’on veut « censurer toute parole qui n’aurait point d’abord comparu au grand tribunal des agrégés », comme a le front de le faire quelqu’un qui occupe les médias presque autant que la « bande des quatre » et pour y produire un vide de la même qualité.

Vidal-Naquet n’a pas demandé aux responsables des publications de « renforcer le contrôle sur la production des idées et leur circulation ». Il s’est dressé contre la honteuse dégradation de la fonction critique dans la France contemporaine. De cette dégradation, il est évident que les directeurs des publications sont aussi responsables – comme ils l’étaient (et le restent) d’avoir, pendant des décennies, présenté ou laissé présenter comme « socialisme » et « révolution » le pouvoir totalitaire des Staline et des Mao. Mais peut-être que l’auteur, du haut de la nouvelle « éthique » qu’il veut enseigner au monde, nous dira-t-il, comme naguère les « philosophes du désir », que « la responsabilité est un concept de flic » ? Peut-être n’a-t-il qu’une notion carcérale et policière de la responsabilité ?

Dans la « République des Lettres », il y a – il y avait avant la montée des imposteurs – des mœurs, des règles et des standards. Si quelqu’un ne les respecte pas, c’est aux autres de le rappeler à l’ordre et de mettre en garde le public. Si cela n’est pas fait, on le sait de longue date, la démagogie incontrôlée conduit à la tyrannie. Elle engendre la destruction – qui progresse devant nos yeux – des normes et des comportements effectifs, publics sociaux que présuppose la recherche en commun de la vérité. Ce dont nous sommes tous responsables, en tant que sujets politiques précisément, ce n’est pas de la vérité intemporelle, transcendantale, des mathématiques ou de la psychanalyse ; si elle existe, celle-ci est soustraite à tout risque.

Ce dont nous sommes responsables, c’est de la présence effective de cette vérité dans et pour la société où nous vivons. Et c’est elle que ruinent aussi bien le totalitarisme que l’imposture publicitaire. Ne pas se dresser contre l’imposture, ne pas la dénoncer, c’est se rendre coresponsable de son éventuelle victoire. Plus insidieuse, l’imposture publicitaire n’est pas, à la longue, moins dangereuse que l’imposture totalitaire. Par des moyens différents, l’une et l’autre détruisent l’existence d’un espace public de pensée, de confrontation, de critique réciproque.

La distance entre les deux, du reste, n’est pas si grande, et les procédés utilisés sont souvent les mêmes. Dans la réponse de l’auteur, on retrouve un bon échantillonnage des procédés de la fourberie stalinienne. Pris la main dans le sac, le voleur crie au voleur. Ayant falsifié l’Ancien Testament, il accuse Vidal-Naquet de falsification à ce même propos, et à ce même propos il se refalsifie lui-même (prétendant qu’il n’a pas écrit ce qu’il a écrit et renvoyant à d’autres pages qui n’ont rien à voir). On retrouve aussi les mêmes procédés d’intimidation : voyez-vous, désormais, relever les erreurs et les falsifications d’un auteur relève de la « délation », du « rapport de police », du « caporalisme savant » et des tâches de « procureur ». (Ainsi, Marchais engueule les journalistes : « Messieurs, vous ne savez pas ce qu’est la démocratie. »)

Ce qui importe n’est pas, évidemment, le cas de la personne, mais la question générale que Vidal-Naquet posait à la fin de sa lettre et que je reformulerai ainsi : sous quelles conditions sociologiques et anthropologiques, dans un pays de vieille et grande culture, un « auteur » peut-il se permettre d’écrire n’importe quoi, la « critique » le porter aux nues, le public le suivre docilement – et ceux qui dévoilent l’imposture, sans nullement être réduits au silence ou emprisonnés, n’avoir aucun écho effectif ?

Question qui n’est qu’un aspect d’une autre, beaucoup plus vaste : la décomposition et la crise de la société et de la culture contemporaines. Et, bien entendu aussi, de la crise de la démocratie. Car la démocratie n’est possible que là où il y a un ethos démocratique : responsabilité, pudeur, franchise (parrésia), contrôle réciproque et conscience aiguë de ce que les enjeux publics sont aussi nos enjeux personnels à chacun. Et, sans un tel ethos, il ne peut pas y avoir non plus de « République des Lettres » mais seulement des pseudo-vérités administrées par l’État, par le clergé (monothéiste ou non), par les médias.

Ce processus de destruction accélérée de l’espace public de pensée et de montée de l’imposture exigerait une longue analyse. Ici, je ne peux qu’indiquer et décrire brièvement quelques-unes de ses conditions de possibilité.

La première concerne les « auteurs » eux-mêmes. Il leur faut être privés du sentiment de responsabilité et de pudeur. La pudeur est, évidemment, vertu sociale et politique : sans pudeur, pas de démocratie. (Dans les Lois, Platon voyait très correctement que la démocratie athénienne avait fait des merveilles aussi longtemps que la pudeur, aidôs, y régnait.)

En ces matières, l’absence de pudeur est ipso facto mépris d’autrui et du public. Il faut, en effet, un fantastique mépris de son propre métier, de la vérité certes aussi mais tout autant des lecteurs, pour inventer des faits et des citations. Il faut ce mépris du public au carré pour faire mine, lorsque ces bourdes sont relevées, de retourner l’accusation d’ignorance contre celui qui les a signalées. Et il faut une impudeur sans pareille – ou plutôt que les communistes et les fascistes nous avaient déjà exhibée – pour désigner comme « intellectuel probablement antitotalitaire » (souligné par moi ; le style de l’insinuation, qui pourrait être rétractée si les choses tournaient mal, pue L’Humanité à mille kilomètres) Pierre Vidal-Naquet, qui s’est toujours trouvé, depuis plus de vingt ans, à la première ligne des dénonciateurs du totalitarisme et a combattu la guerre d’Algérie et la torture à une époque où cela, loin de rapporter de confortables droits d’auteur, comportait des risques réels.

Mais des individus richement pourvus de ces absences de qualités ont existé de tout temps. Généralement, ils faisaient fortune dans d’autres trafics, non dans celui des « idées ». Une autre évolution a été nécessaire, celle précisément qui a fait des « idées » un objet de trafic, des marchandises consommables une saison et que l’on jette (oublie) avec le prochain changement de mode. Cela n’a rien à voir avec une « démocratisation de la culture » pas plus que l’expansion de la télévision ne signifie « démocratisation de l’information », mais très précisément, une désinformation uniformément orientée et administrée.

Que l’industrie des médias fasse son profit comme elle peut, c’est, dans le système institué, logique : son affaire, c’est les affaires. Qu’elle trouve des scribes sans scrupule pour jouer ce jeu n’est pas étonnant non plus. Mais tout cela a encore une autre condition de possibilité : l’attitude du public. Les « auteurs » et leurs promoteurs fabriquent et vendent de la camelote. Mais le public l’achète – et n’y voit que de la camelote, des fast-foods.

Loin de fournir un motif de consolation, cela traduit une dégradation catastrophique, et qui risque de devenir irréversible, de la relation du public à l’écrit. Plus les gens lisent, moins ils lisent. Ils lisent les livres qu’on leur présente comme « philosophiques » comme ils lisent les romans policiers. En un sens, certes, ils n’ont pas tort. Mais, en un autre sens, ils désapprennent à lire, à réfléchir, à critiquer. Ils se mettent simplement au courant, comme l’écrivait L’Obs il y a quelques semaines, du « débat le plus chic de la saison ».

Derrière cela, des facteurs historiquement lourds. Corruption des mécanismes mentaux par cinquante ans de mystification totalitaire : des gens qui ont si longtemps accepté l’idée que la terreur stalinienne représentait la forme la plus avancée de la démocratie n’ont pas besoin de grandes contorsions intellectuelles pour avaler l’affirmation que la démocratie athénienne (ou l’autogestion) équivaut au totalitarisme. Mais aussi la crise de l’époque, l’esprit du temps. Minable époque, qui, dans son impuissance à créer ou à reconnaître le nouveau, en est déduite à toujours resucer, remastiquer, recracher, revomir une tradition qu’elle n’est même pas capable de vraiment connaître et de vraiment faire vivre.

Il faut enfin aussi – à la fois condition et résultat de cette évolution – l’altération et la dégradation essentielle de la fonction traditionnelle de la critique. Il faut que la critique cesse d’être critique et devienne, plus ou moins, partie de l’industrie promotionnelle et publicitaire. Il ne s’agit pas ici de la critique de l’art, qui pose d’autres questions ; ni de la critique dans les domaines des sciences exactes, ou des disciplines spécialisées, où jusqu’ici la communauté des chercheurs a su imposer 1’ethos scientifique. Dans ces domaines, du reste, les mystifications sont rares aussi pour une bonne raison : trafiquer les coutumes des Bamilékés ou les décimales de la constante de Planck ne rapporte rien.

Mais trafiquer les idées générales – à l’intersection des « sciences humaines », de la philosophie et de la pensée politique – commence à rapporter beaucoup, notamment en France. Et c’est ici que la fonction de la critique pouvait et devait être importante, non pas parce qu’elle est facile, mais précisément parce qu’elle est difficile. Devant un auteur qui prétend parler de la totalité de l’histoire humaine et des questions qu’elle soulève, qui et comment peut distinguer s’il s’agit d’un nouveau Platon, Aristote, Montesquieu, Rousseau, Hegel, Marx, Tocqueville – ou d’un faux-monnayeur ?

Que l’on ne vienne pas me dire que c’est aux lecteurs de juger : c’est évident, et futile. Ni que j’invite la critique à fonctionner comme censure, à faire écran entre les auteurs et le public. Ce serait d’une insigne hypocrisie. Car la critique contemporaine accomplit massivement déjà cette fonction de censure : elle enterre sous le silence tout ce qui n’est pas à la mode et tout ce qui est difficile. Parmi ses plus beaux fleurons de honte, par exemple : elle ne mentionne, fugitivement, Lévinas que depuis que celui-ci, pillé-haché menu, a été utilisé dans la macédoine-Lévy. Et elle impose, pour autant que cela dépend d’elle, les « produits ».

À croire les critiques français, on n’a produit dans ce pays depuis trente ans que des chefs-d’œuvre ; et rien qui soit mauvais ou critiquable. Il y a belle lurette que je n’ai vu un critique critiquer vraiment un auteur. (Je ne parle pas des cas où la critique est obligée de se faire 1’écho de polémiques entre auteurs ; ni des critiques « politiquement » orientées.) Tout ce qui est publié – tout ce dont on parle – est merveilleux. Le résultat serait-il différent s’il y avait une censure préalable et si les critiques écrivaient sur ordre ? L’asservissement commercial-publicitaire ne diffère pas tellement, de ce point de vue, de l’asservissement totalitaire.

Il y a des standards formels de rigueur, de métier, dont la critique doit exiger le respect, et informer le lecteur si tel n’est pas le cas. Il y a un compte rendu du contenu des ouvrages, aussi honnête et fidèle que possible, à faire (pourquoi le Times Literary Supplement ou la New York Review of Books peuvent-ils le faire et les critiques français non ?). Et il y a un jugement sur le fond que le critique doit risquer et qu’il risque quoi qu’il fasse. Quoi qu’ils fassent, les critiques français qui ont porté aux nues toutes ces années les vedettes successives de l’idéologie française resteront à jamais devant l’histoire avec leur bonnet d’âne.

Le respect des standards formels de rigueur n’est pas une question « formelle ». Le critique doit me dire si l’auteur invente des faits et des citations, soit gratuitement, ce qui crée une présomption d’ignorance et d’irresponsabilité, soit pour les besoins de sa cause, ce qui crée une présomption de malhonnêteté intellectuelle. Faire cela, ce n’est pas être un cuistre, mais faire son travail. Ne pas le faire, c’est abuser son public et voler son salaire. Le critique est chargé d’une fonction publique, sociale et démocratique, de contrôle et d’éducation. Vous êtes libre d’écrire et de publier n’importe quoi ; mais si vous plagiez Saint-John Perse, sachez que cela sera dit haut et fort. Fonction d’éducation des futurs auteurs et des lecteurs, d’autant plus vitale aujourd’hui que l’éducation scolaire et universitaire se dégrade constamment.

Pour deux raisons, le respect de ces standards est important. D’abord parce qu’il montre si l’auteur est capable ou pas de se soumettre à certaines lois, de s’autodiscipliner, sans contrainte matérielle ou extérieure. Aucune nécessité logique, ici : dans l’abstrait, on peut concevoir qu’un auteur génial maltraite au possible les faits et les citations. Mais, par un de ces mystères de la vie de l’esprit – visiblement impénétrables pour les génies-Darty –, on n’en connaît guère d’exemple. Il se trouve que les grands créateurs ont toujours aussi été des artisans acharnés. Que Michel-Ange allait surveiller lui-même l’extraction de ses marbres dans les carrières. Que, lorsqu’un savant archéologue a voulu dénoncer des « inexactitudes » dans Salammbô – roman, non pas ouvrage historique –, Flaubert a pu lui démontrer qu’il connais¬sait l’archéologie punique et romaine mieux que lui.

Mais aussi parce qu’il n’y a pas d’abîme séparant le « formel » et le « substantiel ». Si les critiques avaient tiqué sur le désormais célèbre auteur Hali-baba-carnasse, ils auraient facilement découvert, de fil en aiguille, que l’« auteur » tire son « érudition éblouissante » du Bailly (excellent dictionnaire pour les terminales des lycées, mais pas pour une enquête sur la culture grecque) et que les âneries qu’il raconte sur l’absence de « conscience » en Grèce tombent déjà devant cette phrase de Ménandre : « Pour les mortels, la conscience est dieu. »

S’ils avaient tiqué devant la « mise à mort du Dieu » par Robespierre, ils auraient peut-être plus facilement vu ce qui est gros comme une maison : que 1’« auteur » falsifie les faits pour lier athéisme et Terreur, et brouiller l’évidence historique massive montrant que les « monothéismes » ont été, infiniment plus que les autres croyances, sources de guerres saintes, d’extermination des allodoxes, complices des pouvoirs les plus oppressifs ; et qu’ils ont, dans deux cas et demi sur trois, explicitement réclamé ou essayé d’imposer la confusion du religieux et du politique.

Si la critique continue à abdiquer sa fonction, les autres intellectuels et écrivains auront le devoir de la remplacer. Cette tâche devient maintenant une tâche éthique et politique. Que cette camelote doive passer de mode, c’est certain : elle est, comme tous les produits contemporains, à obsolescence incorporée. Mais le système dans et par lequel il y a ces camelotes doit être combattu dans chacune de ses manifestations. Nous avons à lutter pour la préservation d’un authentique espace public de pensée contre les pouvoirs de l’État, mais aussi contre le bluff, la démagogie et la prostitution de l’esprit.

Cornelius Castoriadis

Source : Pierre Vidal-Naquet, 09-07-1979

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Commentaire recommandé

Jean-Do // 03.06.2021 à 08h10

J’ose à peine prendre la plume après ce qui vient d’être dit, mais cette lecture me pousse à réfléchir.

C’est quand on lit Castoriadis ou Pierre Vidal-Naquet qu’on saisit le mal que fait que fait le totalitarisme néo-libéral institué instrument d’éducation sociale : « À croire les critiques français, on n’a produit dans ce pays depuis trente ans que des chefs-d’œuvre ». Et tous sont écrits par leurs pairs : la République des copains et des coquins, « sans pudeurs » pour reprendre les mots de l’auteur. C’est tellement inspiré et grand que nous ne le verrons jamais plus sur nos écrans TV. Sur internet, si : la preuve !

51 réactions et commentaires

  • Guadet // 03.06.2021 à 08h07

    Merci pour ce texte prophétique, important pour comprendre notre époque.
    Je ne voudrais pas pour autant « tirer sur l’ambulance » BHL. Ce serait lui donner trop d’importance de lui attribuer l’origine de notre descente aux enfers. En 1979, l’époque était féconde en disputes entre marxistes et libéraux, où chacun en venait à déformer la réalité. Cornelius Castoriadis lui-même le fait : au XXe siècle, siècle des totalitarismes les plus sanglants ayant jamais existé, il est absurde de dire, et cela pour défendre l’athéisme, que « les « monothéismes » ont été, infiniment plus que les autres croyances, sources de guerres saintes, d’extermination des allodoxes, complices des pouvoirs les plus oppressifs ».

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    • LibEgaFra // 03.06.2021 à 09h43

      « il est absurde de dire, et cela pour défendre l’athéisme, que « les « monothéismes » ont été, infiniment plus que les autres croyances, sources de guerres saintes, d’extermination des allodoxes, complices des pouvoirs les plus oppressifs ». »

      Et pourtant c’est une évidence. La propagande s’est chargée de faire croire que ce que vous rapportez était « absurde » en maximisant les crimes des autres tout en niant ou minimisant ses propres crimes. Les exemples sont nombreux. Il suffit de comparer la colonisation de l’Amérique ou de l’Australie avec celle de la Sibérie. On sait alors aussi qui sont les racistes.

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      • Guadet // 03.06.2021 à 10h07

        Quel rapport avec le monothéisme ? Les crimes de la colonisation ont tout à voir avec le libéralisme capitaliste et rien avec le monothéisme. Voyez par exemple l’histoire des réductions jésuites en Amérique du Sud.
        Vous-même semblez minimiser les crimes du stalinisme, du maoïsme, des khmers rouges ou du nazisme, que vous les trouviez inférieurs à ceux du monothéisme.

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        • LibEgaFra // 03.06.2021 à 11h46

          « Quel rapport avec le monothéisme ? »

          Lisez la bible, tout y est. Notamment les justifications des massacres et des nettoyages ethniques. Cela fait 2700 ans que des crimes sont commis au nom des monothéismes. Egalement éradication des autres cultures.

          Encore une personne qui ne fait pas la différence entre guerre civile et guerre d’agression. Ah oui les droits humains qui permettent de massacrer un nombre encore plus grand de personnes…

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          • Guadet // 03.06.2021 à 12h50

            Si vous voulez défendre le capitalisme et les divers totalitarismes, continuez d’accuser le monothéisme.
            Sinon, prenez des leçons d’histoire. Moi je connais bien la Bible, j’ai fait de l’anthropologie religieuse et je suis historien.

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            • LibEgaFra // 03.06.2021 à 17h42

              Connaissez-vous l’oeuvre de Max Weber?

              https://fr.wikipedia.org/wiki/%C3%89mergence_du_capitalisme_selon_Max_Weber

              Pour la bible que vous connaissez si bien, je ne vous ferai pas le déplaisir de vous mentionner le veau d’or, Jéricho, Aï, etc.

              J’aime bien aussi le passage de Genèse 1:28. Il résume à lui tout seul le problème actuel: faire de notre espèce un dieu et transformer la Terre en un désert.

              Défendre le capitalisme et son corollaire l’impérialisme? Certainement pas puisque ce sont les conséquences des monothéismes.

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            • Guadet // 03.06.2021 à 20h19

              @ LibEgaFra // 03.06.2021 à 17h42
              Max Weber est un peu dépassé, et voir dans le monothéisme le responsable du capitalisme est un peu difficile à défendre.
              La Bible n’est pas plus un livre de morale pour jeunes filles que toutes les grandes mythologies, et il est malhonnête d’en isoler des extraits qu’on interprète comme on veut. Outre qu’il y a tout un contexte historique et culturel à connaître, les textes religieux doivent toujours être interprétés à la lumière d’un ensemble. Il est bien évident que Dieu n’a pas donné sa création aux hommes pour que ceux-ci la détruisent. Il dirait que la nature est bonne pour ensuite la laisser détruire ? Il l’offrirait aux hommes pour qu’ils s’en disputent la propriété ? Il dirait d’aimer son prochain pour encourager à asservir ce prochain ? Votre interprétation ne tient pas une seconde.

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            • LibEgaFra // 04.06.2021 à 01h08

              « Max Weber est un peu dépassé, et voir dans le monothéisme le responsable du capitalisme est un peu difficile à défendre. »

              C’est pas tout de le dire encore faudrait-il argumenter.

              « La Bible n’est pas plus un livre de morale pour jeunes filles que toutes les grandes mythologies, »

              Ah, les dix commandements ont été effacés?! Je ne savais pas.

              « et il est malhonnête d’en isoler des extraits qu’on interprète comme on veut. »

              Pour Genèse 1:28, pas besoin d’interprétation. Le propos est très clair. A moins de lui faire dire le contraire. Une spécialité très catholique.

              « Outre qu’il y a tout un contexte historique et culturel à connaître, les textes religieux doivent toujours être interprétés à la lumière d’un ensemble. »

              Bien sûr. Ai-je écrit le contraire. La bible a été fabriquée sous Josias. Ce n’est pas moi qui le dit, mais des archéologues israéliens. Dans un but de pouvoir. Déjà.

              « Il est bien évident que Dieu n’a pas donné sa création aux hommes pour que ceux-ci la détruisent. Il dirait que la nature est bonne pour ensuite la laisser détruire ? »

              Il faut croire qu’en créant l’homme il a raté sa création. Il y a comme un bug. C’est évident tous les jours.

              « Il l’offrirait aux hommes pour qu’ils s’en disputent la propriété ? »

              Ce n’est pas le cas tous les jours?!

              « Il dirait d’aimer son prochain pour encourager à asservir ce prochain ? »

              Vous n’avez pas répondu sur le veau d’or, Jéricho ou Aï. C’est intéressant. Là c’était pas asservir, c’était comment dire… mas-sacrer pour con-sacrer à leur divinité par ordre soi-disant de celle-ci. Quelle belle preuve d’amour en effet.

               » Votre interprétation ne tient pas une seconde. »

              Si vous le dites… Si vous pensez que votre divinité existe… Je ne peux rien pour vous.

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            • Guadet // 04.06.2021 à 07h16

              Je vais essayer d’étayer davantage mon propos.
              Genèse 1:28 ne peut être compris que dans son contexte. Dans l’histoire racontée il s’agit du paradis terrestre, où l’homme vit de cueillette dans une parfaite harmonie avec les animaux. Ce contexte et celui de l’écriture du texte n’ont rien à voir avec le monde moderne. Il n’est donc pas possible d’y voir un rapport avec l’exploitation, et encore moins la destruction, de la nature aujourd’hui.
              L’exploitation de la nature et la propriété privée ne viennent qu’en conséquences du péché originel. Après ce péché, la Bible raconte les errements de l’homme, qui ne vit plus en harmonie avec son environnement mais qui reste capable de chercher Dieu, qui veut que l’homme retrouve par lui-même cette harmonie. La vision de Dieu par l’homme change avec le temps et les progrès de cette recherche à travers les évènements de l’histoire. D’un dieu guerrier et vengeur, comme ceux des polythéistes, on passe progressivement à un dieu d’amour. Il s’agit d’un cheminement que doit faire chaque croyant en lisant la Bible. Si vous en restez au dieu guerrier vous avez raison de ne pas y croire.
              À l’époque de Josias les idées de grand peuple et de puissance ne sont plus d’actualité. On commence à parler d’un « petit reste » de peuple qui servirait d’exemple à l’humanité. Les idées mondaines de puissance et de vengeance demeurent pourtant fortes et Dieu doit envoyer son fils qui enseigne définitivement le salut par l’humilité et l’amour. L’histoire chrétienne prend alors la suite des progrès dans la recherche au milieu des errements.

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            • LibEgaFra // 04.06.2021 à 13h20

              Quel dieu d’amour?

              Celui de Bézier, de Montségur, de la Saint-Barthélémy?

              Celui de Luc 19:27?

              Celui de Matthieu 10:34?

                +2

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            • Guadet // 04.06.2021 à 15h37

              Bravo : je vois que vous avez une grande connaissance des Écritures. Pour Luc 19, 27 et Mt 10, 34, je vous laisserai donc vous-même remettre ça en perspective dans l’ensemble des Évangiles. Et j’arrête cette dispute qui est inégale puisqu’une partie de mes réponses est supprimée.

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            • LibEgaFra // 05.06.2021 à 00h33

              « une partie de mes réponses est supprimée. »

              Si ça peut vous rassurez, une partie des miennes aussi.

              Oui, je sais, on me fait le coup à chaque fois: le contexte changerait tout.

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            • Guadet // 05.06.2021 à 07h13

              Nous fatiguons le site par notre discussion. Il faudrait pouvoir la continuer ailleurs.
              Pour Luc 19, 27, il s’agit d’une parabole où Jésus met en scène un prince jaloux de son pouvoir comme dans d’autres un juge inique ou des gens cupides. Jésus ne cesse d’appliquer Ez 18, 23 et de refuser qu’on s’en prenne à ses opposants !
              Pour Mt 10, 34 il ne s’agit pas de l’épée qui tue mais de l’épée qui tranche nettement pour éviter toute compromission avec le mal. C’est une image bien connue dans la Bible : il faut trancher entre la vérité et le mensonge, le bien et le mal, en finir avec les fausses solidarités familiales ou tribales qui font qu’on appuie les méfaits des autres membres.

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            • LibEgaFra // 05.06.2021 à 10h26

              Ezechiel 18:24

              Matthieu 23:33

              J’attends toujours votre réponse sur le veau d’or. Jéricho, Aï, Hatsor…

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            • Guadet // 05.06.2021 à 12h56

              Pour Ez et Mt, il faut bien voir que la géhenne était le champ d’ordure de Jérusalem, et que la mort est prise le plus souvent au sens spirituel : condamner à la géhenne ou à la mort veut dire qu’il ne restera de vous que pourriture après votre mort, que vous n’avez pas accès à la vie éternelle.
              Pour le veau d’or, il me semble que c’est une condamnation du capitalisme, non ? C’est ainsi que le comprenait Mitterrand en 1981.
              Pour Jéricho, Hatsor et Aï, il s’agit de l’époque où dieu était vu comme vengeur avec des ennemis qui représentent le mal et qu’il faut donc anéantir. Cela se retrouve dans toutes les mythologies et dans tous les romans nationaux. Mais la Bible n’en reste pas là. D’abord Israël va de défaites en défaites et pense que c’est à cause de ses péchés. Puis, en particulier avec Jonas, vient l’idée que Dieu ne condamne pas si facilement. Le livre de Jonas est un peu l’équivalent de l’Illiade dans une autre religion : Y a-t-il une guerre qui puisse être dite « juste ». C’est alors que peut être introduite l’idée d’un dieu qui ne peut pas vouloir la mort du pécheur, même si le péché conduit lui-même à la mort (spirituelle).

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            • Havoc // 06.06.2021 à 17h18

              Guadet, si les Chrétiens du IIème siècle avaient accepté la proposition de Marcion, leurs descendants seraient légitimes à invoquer un « Dieu d’Amour », au lieu de quoi ils ont fait du marcionisme une hérésie et pourchassé ses disciples, ils n’ont donc que ce qu’ils méritent: le dieu ombrageux, vindicatif et belliciste des Hébreux.

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            • Guadet // 06.06.2021 à 18h06

              @ Havoc // 06.06.2021
              Marcion était un gnostique qui poussait le Christianisme à devenir une secte pire que la scientologie ou les témoins de Jéhovah. Son rejet de l’Ancien Testament était un signe de fermeture. L’Église a préféré le garder en entier, non censuré, pour plusieurs raisons. D’abord les textes étaient toujours abordés comme des allégories, des paraboles : on ne les prenait pas au premier degré mais on en cherchait l’interprétation à la lumière de l’acte d’amour de Jésus. Ensuite les Écritures ne sont pas considérées saintes parce qu’elles seraient directement dictées par Dieu mais parce qu’elles permettent un cheminement dans la recherche de Dieu. La Bible permet de passer d’une vision humaine de la puissance de Dieu – une idole tonnante et vengeresse comme Jupiter – à la vision vraie et profonde d’une puissance toute de vie et d’amour. C’est ainsi que les vrais croyants voient l’Ancien Testament : juifs, chrétiens ou même musulmans.
              Enfin, garder l’Ancien Testament permettait d’éviter de tomber dans l’irénisme (on dirait aujourd’hui le bisounours) qui serait déconnecté de la réalité terrestre. Il faut ne pas se cacher le caractère tragique de la vie terrestre, sinon, comme les progressistes capitalistes, on penserait que l’écologie n’est pas un problème puisque les progrès de la science permettront toujours de trouver une solution.

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            • Havoc // 07.06.2021 à 07h44

              Si les Chrétiens croient que les récits de l’Ancien Testament doivent tous être pris comme des paraboles, ils se trompent. Quand Dieu appelle à tuer, il appelle à tuer. Quand il punit lui-même, il punit. Et quand il commet un génocide, il le commet.

              Marcion avait raison: le dieu des Hébreux est mauvais et rancunier. En ne le rejetant pas, les Chrétiens se sont condamnés à tenir éternellement des discours hypocrites.

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            • Guadet // 07.06.2021 à 08h44

              La Bible ne donne pas une définition de Dieu, ni même une image fidèle. Dieu est par nature inconnaissable et indéfinissable puisqu’il dépasse la raison humaine. La Bible témoigne seulement d’une recherche. On ne peut pas la voir comme un programme à suivre mais comme un chemin à parcourir. Comme le disent les juifs, la Bible n’apporte pas des réponses mais des questions. Dieu y apparaît d’abord proche de ceux de chaque peuple ou de chaque tribu. Il faut se rappeler que, avant le monothéisme, le déroulement habituel des guerres voulait que le vainqueur massacre ou réduise en esclavage toute la population du vaincu. Le « génocide » était bien vu car il n’y avait pas encore l’idée que toute l’humanité est frère par le même Dieu.
              On ne peut même pas dire que la Bible soit une morale. Elle veut permettre un dialogue entre Dieu et les hommes, et un vrai dialogue exige des interlocuteurs parfaitement libres. On connaît la recommandation célèbre de Saint-Augustin : « Aime et fais ce que tu veux ».
              Le but d’un livre religieux n’est pas de dire à l’homme ce qu’il doit faire, « Sois toujours non-violent et politiquement correct », mais de l’amener librement à une attitude fraternelle avec ses congénères et avec la nature.

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      • RD // 03.06.2021 à 20h13

        C’est la valeur d’échange qui a créé les monothéismes et pas l’inverse. A noter l’ambivalence du catholicisme et du christianisme orthodoxe. La mutation du féodalisme en capitalisme est logique et la mutation en protestantisme est en sa conséquence logique.

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        • RGT // 05.06.2021 à 10h48

          N’étant ni croyant ni athée intégriste, je me contente de remarquer (ce qui n’engage que moi) que les ressorts de la religion et de la « vérité politique » sont les mêmes, et que les objectifs de ceux qui les prônent sont strictement identiques : Avoir un pouvoir de vie et de mort sur une population embrigadée qui va sans complexes mettre tous ceux qui ne pensent pas « comme il faut » sur le bûcher.

          Les pouvoirs politiques et religieux possèdent les mêmes outils de coercition : Des « polices de la pensée » qui fonctionnent exactement de la même manière en se basant sur la « loi » qu’elle soit « divine » ou « institutionnelle » pour réprimer dans le sang toute velléité de s’écarter de la pensée unique.

          Je ne vois pas de grande différence DANS LE FOND entre l’inquisition religieuse, les polices politiques (de « droite » ou de « gauche ») et les CRS qui mutilent des gilets jaunes désarmés.

          Toutes ces aberrations ont toutes été, depuis la nuit des temps, promues par une publicité mensongère ne servant qu’à manipuler une majorité de la population afin qu’elle adhère à la « vérité » qu’elle soit « divine » ou « idéaliste ».

          Le salafisme et le néo-libéralisme ne sont en fait que la même facette d’un même processus qui ne sert au final qu’à contrôler la population du territoire défini par des « élites » auto-proclamées qui ne pensent qu’à assouvir leur soif de pouvoir et/ou (autant avoir les deux pendant qu’on y est) de profit sans limites.

          Dans ce registre, les « idéaux politiques » sont largement plus performants que leurs concurrents « religieux » car ils sont plus rémunérateurs poussant à l’extrême les rouages de cette mécanique bien huilée.

          Pensez par vous-mêmes et ne croyez JAMAIS tous ceux qui tentent de vous convaincre qu’ils détiennent la « vérité ultime ».

          Ce ne sont que des menteurs qui ne suivent que leur propre intérêt au détriment du votre.

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      • Hippocampe // 05.06.2021 à 09h40

        « Il suffit de comparer la colonisation de l’Amérique ou de l’Australie avec celle de la Sibérie. » C’est à dire ? La colonisation de la Sibérie aurait-elle été moins destructrice que celles de l’Amérique et de l’Australie ? C’est fort possible vu les différences de peuplement et de densité. Mais, au delà des différences naturelles, cela ne peut en aucun cas être imputé à une différence athéisme/christianisme (il ne sert à rien de cacher le christianisme dans un « monothéisme » à la Levy, qui cherche juste à avoir, pour sa paroisse, le beurre et l’argent du beurre). En effet la colonisation de la Sibérie s’est faite d’abord avec des missionnaires orthodoxes. Il suffit de la visiter de nos jours pour en voir encore la présence. Les cosaques du XVIème siècle qui la conquièrent ne sont pas russes, mais orthodoxes tout de même, ce qu’ils revendiquent avec vitalité. Les missions russes iront jusqu’en Alaska où, oui, les comportements vis à vis des autochtones seront très différents de ceu des « occidentaux »: apprentissage de la langue, création d’une écriture etc.
        La distinction à faire, dans ce cas, n’est donc pas athéisme/monothéisme/ polythéisme mais catholicisme/protestantisme/orthodoxie. De la même manière J.-P. Vernant a bien démontré les différences entre polythéisme grec et polythéisme hindou, plus parlantes que leur ressemblance.
        Les grandes généralités oiseuses sont pour la philosophie de comptoir, dont Lévy est un représentant banal.

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    • Incognitototo // 03.06.2021 à 15h19

      D’accord avec vous. D’ailleurs, pour ceux qui savent analyser et garder un peu de distance avec les idéologies, l’athéisme, le marxisme, le communisme et autres mots en « isme » (pour tous ceux qui s’érigent en dogme universel) sont bien des religions qui ne disent pas leur nom.

      Irène Falcon citée par Jorge Semprun dans « Autobiographie de Federico Sanchez » le disait de cette façon : « …Nous nous sommes libérés de la foi qui exclut la science, alors s’est renforcé en nous cette foi à laquelle Marx faisait référence lorsqu’il disait que les communistes sont capables de « prendre le ciel d’assaut ». Lorsque cette foi tiédit, lorsqu’on devient incrédule, on cesse d’être communiste. Voilà la vérité. »

      Mais j’aime tout autant la sentence de Stefan Zweig : « Quand les drapeaux sont déployés, toute l’intelligence est dans la trompette. »

      Plus généralement, comparer des horreurs et terreurs pour savoir laquelle serait plus ou moins horrible et terrible m’a toujours paru un exercice complètement absurde, vain, inutile… surtout quand en plus il est destiné à exonérer une des parties de ses responsabilités et culpabilités.

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      • LibEgaFra // 03.06.2021 à 17h28

        « pour ceux qui savent analyser et garder un peu de distance avec les idéologies, l’athéisme, le marxisme »

        L’ « athéisme » est un non sens, car ce n’est pas une idéologie, c’est au contraire une absence de croyance et donc d’idéologie. Pour ceux qui savent analyser. On dit un athée et pas un « athéiste ». Le mot athéisme est utilisé pour déprécier les athées.

        Marx a dit qu’il n’était pas marxiste. Moi non plus.

        Par contre nous avons le christianISME, l’islamISME, le judaISME…

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        • Incognitototo // 04.06.2021 à 01h50

          L’athéisme est bien une doctrine de non-croyance qui, avec les extrémistes qu’il a recelés et qui l’ont érigé en dogme, a provoqué beaucoup de morts et de massacres : allez donc dire aux morts dans des pogroms, aux prêtres orthodoxes assassinés et/ou déportés dans des goulags qu’ils avaient leur liberté de penser et de vivre en URSS. Et faites pareil avec les chrétiens chinois et avec ceux de tous les pays communistes d’ailleurs, passés ou actuels…

          Et si vous ne voulez pas le savoir, je n’y peux rien.

          Mais peut-être que vous confondez (et Wikipédia avec vous) athéisme et agnosticisme.

          Votre « culture » et votre compréhension des problèmes m’époustoufleront chaque fois… aussi merci de ne plus vous adresser à moi ; définitivement ça ne m’intéresse pas.

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          • LibEgaFra // 04.06.2021 à 08h53

            « Et faites pareil avec les chrétiens chinois et avec ceux de tous les pays communistes d’ailleurs, passés ou actuels… »

            1- Vous n’avez pas encore compris qu’il n’y a aucun pays communiste, ni passé ni actuel. Lisez le Manifeste.
            2- Le christianisme n’a rien à faire en Chine: comme partout il a servi de force d’invasion à l’impérialisme pour créer une cinquième colonne. Destruction des cultures locales.
            3- Vous confondez guerre civile et guerre d’agression et dans les deux cas, la France et les Français n’ont de leçon à donner à personne.

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          • LibEgaFra // 04.06.2021 à 09h31

            PS: ceci n’est pas une conversation privée.

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            • Incognitototo // 04.06.2021 à 10h33

              Ha nous y voilà, tous les extrémistes qui sont devenus des assassins, y compris les athées, l’ont fait parce qu’ils n’appliquaient pas bien les vrais dogmes… le problème est quand même qui l’ont fait au nom de ces mêmes dogmes. Aucune idéologie n’a fait exception et a généré son lot d’horreurs, c’était juste le constat et rappel de départ, point. Une fois que vous les excusez en avançant que ce sont des déviants des dogmes, je ne vois vraiment pas ce que ça change à l’histoire.

              Votre habitude de répondre toujours à côté quand on vous confronte à vos errances de pensée est permanente.
              Aussi, qu’est-ce que vous ne comprenez pas dans ma demande de ne pas vous adresser à moi ? C’est du temps perdu de « discuter » avec vous.

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            • LibEgaFra // 04.06.2021 à 13h38

              « Votre habitude de répondre toujours à côté quand on vous confronte à vos errances de pensée est permanente. »

              Etonnant; c’est exactement ce que je pense de vos propos. Pour une fois nous nous rejoignons.

              PS: je n’excuse aucun crime.

              PS2: les habitants de cette île des Sentinelles dans le golfe du Bengale, qui tuent systématiquement tout étranger qui débarque ne commettent pas un crime.

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            • Incognitototo // 04.06.2021 à 19h02

              Alors, pourquoi me parler si c’est ce que vous pensez de moi ? En plus d’être mal-comprenant, vous êtes maso ? Vous voyez bien que malgré toutes les « bêtises » dont vous inondez ce blog, je ne relève plus vos propos depuis longtemps. Alors merci d’en faire de même.

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            • LibEgaFra // 05.06.2021 à 00h59

              Vous avez commencer par écrire:  » les idéologies, l’athéisme, le marxisme, le communisme et autres mots en « isme » »…

              Et maintenant:  » le capitalisme n’est pas une doctrine (sauf pour certains qui confondent tout), c’est juste un mode de production généralisé par accumulation… »

              Et donc selon vous pas une idéologie et pas condamnable, malgré tous les crimes commis par cette idéologie.

              Bref, vous décidez de ce qui est une idéologie ou pas, qui a raison ou non. Et les autres (petite collection de sophismes):

              – « En plus d’être mal-comprenant, vous êtes maso ?  »

              – « mais certains notamment quand ils ne comprennent pas ce qu’ils disent  »

              – « Votre habitude de répondre toujours à côté quand on vous confronte à vos errances de pensée est permanente. »

              – « vous confondez cependant comme bien d’autres  »

              – « (sauf pour certains qui confondent tout) »

              –  » Et si vous arrêtiez de fantasmer »

              Bien sûr, bien sûr…

              « surtout quand en plus il est destiné à exonérer une des parties de ses responsabilités et culpabilités. »

              Ce qui revient à placer agresseurs et agressés sur le même plan.

              https://www.les-crises.fr/les-etats-unis-defendent-mais-la-russie-et-la-chine-agressent-le-deux-poids-deux-mesures-de-la-presse-americaine/

              On n’est pas loin de la novlangue. L’agresseur est l’agressé et l’agressé est l’agresseur.

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            • Incognitototo // 05.06.2021 à 13h57

              Hé oui, ne vous en déplaise, le monde n’est pas blanc ou noir, il est constitué d’une infinité de couleurs et de nuances ; il n’y a pas que le bien ou le mal, il y a là aussi de grandes variations relatives…

              Pour le reste comme vous divaguez complètement, je vous répète pour la cinquième fois que ça ne m’intéresse pas, tandis que vos obsessions et votre pensée tordue m’indiffèrent totalement.

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          • LibEgaFra // 05.06.2021 à 01h11

            « L’athéisme est bien une doctrine de non-croyance »

            Non, ce n’est pas une doctrine, c’est une absence de doctrine. Je ne connais pas deux athées qui aient la même « doctrine », la même pensée en dehors de cette absence de croyance. Pas de « bible », pas de dogme, pas de révélation. Chacun en fonction de ses connaissance et de son expérience et son intelligence et de son rapport à la vie.

            L’absence de croyance n’est pas la croyance d’une absence. Athée peut être avantageusement remplacé par « libre penseur ».

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            • Incognitototo // 05.06.2021 à 14h03

              Ne pas être capable d’intégrer que l’absence de doctrine peut aussi être une doctrine dépasse visiblement vos capacités cognitives. Je ne peux pas mieux vous répondre qu’en vous conseillant de lire le commentaire de RGT qui suit, parfaitement clair.

              Donc je répète pour la dernière fois, tous les « ismes », quand on les transforme en dogme, sont capables de tuer, y compris l’athéisme. Quel que soit le prétexte pour le nier ou le justifier, ça ne changera pas l’histoire. Et vos délayages pour noyer le poisson en étant à côté de ce qui est dit n’y changeront rien.

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          • RGT // 05.06.2021 à 11h22

            L’athéisme intégriste qui défend une « vérité » concurrente en se basant sur une « vérité » idéaliste (pour ne pas dire politique » est en effet tout aussi condamnable que l’inquisition et les extrémismes religieux qu’il combat.

            Par contre, cet athéisme violent est basé sur une « idéologie » qui entre en concurrence directe avec la « foi » religieuse – je parle de religions mono/polythéistes très organisées et basées sur des « écrits » de prophètes autoproclamés qui servent à contrôler les populations bien sûr, pas des croyances animistes es « primitifs » qui sont souvent moins nocives.

            C’est juste une guerre de pouvoir entre « élites » qui déterminera qui aura droit de vie ou de mort sur les « adeptes » de l’adversaire.

            Les athées apolitiques (dont je fais partie) n’ont pas la même vision de leur non-croyance : Leur approche est basée sur l’absence totale de faits tangibles leur prouvant sans restriction l’existence d’un ou de plusieurs « dieu(x) ».

            Ils font bien la différence entre la « foi » et les preuves et ont compris qu’il était contraire à leurs convictions d’aller attaquer les personnes qui ont besoin de croire en une « divinité » pour ne pas sombrer dans une lourde dépression en perdant un repère justifiant (à leurs yeux) leur propre existence.

            Personnellement je pense que l’on peut croire ce que l’on veut (dieu, petits hommes verts, reptiliens etc.) MAIS que cette croyance ne doit pas sortir du cadre privé.

            Et qu’il est strictement interdit de « convertir » des personnes qui n’ont rien demandé (enfants par exemple) ou qui ne souhaitent pas, ce qui est bien sûr le principal moteur pour récupérer de nouveaux disciples.

            Penses ce que tu veux mais n’importunes ou ne contrains pas les autres avec ce que tu juges être TA vérité.

            Tu te contentes de leur FOUTRE LA PAIX.

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      • Orhan // 03.06.2021 à 21h19

        Oui, ne pas oublier capitalisme et libéralisme qui sont quand-même même plus d’actualité que communisme ou socialisme.

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        • Incognitototo // 04.06.2021 à 01h34

          Je n’oublie rien et pas plus les méfaits et crimes du néolibéralisme… vous confondez cependant comme bien d’autres le capitalisme et le libéralisme qui n’ont aucune forme ni manifestation homogènes et qu’on ne peut donc pas condamner en soi et de manière indifférenciée.

          Pas d’actualité le communisme ??? S’ils sont tous passés à « l’économie de marché », il reste cependant 6 états dirigés par des communistes (dont un, la Chine, tenant le monde dans sa main) représentant à la louche 1,55 Md de personnes..

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          • Orhan // 04.06.2021 à 08h26

            Héhé je voulais juste m’assurer de votre réaction, chose faite. Tous les -isme ne sont pas égaux en quelque sorte. Et si je ne confonds nullement capitalisme et libéralisme (je les listais seulement), votre vision du communisme laisse à désirer. J’imagine des lors que la république démocratique et populaire de Corée vous plaît, c’est une république démocratique après tout !

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            • Incognitototo // 04.06.2021 à 10h39

              Qu’est-ce que vous savez de ma vision du communisme ? Pour le reste comme je ne comprends même pas ce que vous dites et ce que vous supposez, je vous laisse à vos supputations.

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            • Obscur // 06.06.2021 à 21h01

              Lorsque l’on est obligé d’ajouter « démocratique et populaire » après le mot République, c’est bien que le « produit » n’est pas conforme à la définition même de la République…
              C’est pareil pour le Congo Kinshasa par exemple.

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          • Orhan // 04.06.2021 à 11h55

            C’est pourtant clair. Votre postulat est que certains mots en « -isme » sont des religions qui ne disent pas leur nom. Vous en citez certains, j’en cite d’autres pour voir ce que vous en pensez. C’est très clair, pour vous Capitalisme et Libéralisme ne sont pas des religions. C’est donc que vous êtes croyant. Rien de plus, je remets l’église au centre du village.

            Prétexter que le communisme est d’actualité car la Chine, soi-disant, le serait, c’est quand même donner des indices sur votre vision du communisme. Elle est complètement banale toutefois.

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            • Incognitototo // 04.06.2021 à 18h55

              Au cas où vous l’ignoreriez, le capitalisme n’est pas une doctrine (sauf pour certains qui confondent tout), c’est juste un mode de production généralisé par accumulation… même l’URSS pratiquait le capitalisme d’État. Aussi la seule chose dont on peut juger pour celui-ci, c’est de son efficience et de sa capacité à produire à chacun selon ses besoins en fonction de qui détient les moyens de production.

              Idem pour le libéralisme qui ne veut rien dire en soi, tant il y a d’écoles et de définitions…

              Alors non, ce ne sont pas des religions en soi, mais certains notamment quand ils ne comprennent pas ce qu’ils disent en ont fait des religions.

              Quels indices ? Quelle vision ? Et si vous arrêtiez de fantasmer et que vous vous en teniez à ce qui est dit rien qu’à ce qui est dit, ça ne serait plus simple ?

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  • Jean-Do // 03.06.2021 à 08h10

    J’ose à peine prendre la plume après ce qui vient d’être dit, mais cette lecture me pousse à réfléchir.

    C’est quand on lit Castoriadis ou Pierre Vidal-Naquet qu’on saisit le mal que fait que fait le totalitarisme néo-libéral institué instrument d’éducation sociale : « À croire les critiques français, on n’a produit dans ce pays depuis trente ans que des chefs-d’œuvre ». Et tous sont écrits par leurs pairs : la République des copains et des coquins, « sans pudeurs » pour reprendre les mots de l’auteur. C’est tellement inspiré et grand que nous ne le verrons jamais plus sur nos écrans TV. Sur internet, si : la preuve !

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  • James Whitney // 03.06.2021 à 08h26

    Dans son bouquin « Berlin, 1933 » Daniel Schneidermann décrit l’ambiguïté d e la presse internationale face à Hitler. C’était le cas du New York Times « All the news fit to print » pourtant publié par la famille juive Sulzberger. On a publié les dépêches de tous les côtés sans chercher les impostures et mensonges.

    Je me souviens de tout ça, j’ai grandi en lisant ce journal, surtout tout ce qui concerne la guerre 39-45. Et en 1945 quand j’avais 10 ans, j’ai demandé à mes parents si le journal ne serait plus publié : pour moi la guerre était le seule sujet.

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    • LibEgaFra // 03.06.2021 à 11h51

      « C’était le cas du New York Times  »

      Lui ou un autre titre avait fait de Hitler l’homme de l’année.

      Ouf, nous l’avons échappé belle, Poutine n’a jamais eu cet « honneur »… dans la presse yankee. Ou est-ce que je me trompe?

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      • Havoc // 06.06.2021 à 15h26

        Sauf erreur de ma part, monsieur Poutine a été « person of the year » en 2007 dans le Time Magazine.

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  • Bats0 // 03.06.2021 à 09h00

    Merci les-crises; excellent billet.
    Pierre Vidal-Naquet ne semble pas avoir pris en compte que l’oligarchie en France, pour ne pas nommer les 9 plus importants fortunés de France, ont pris le pouvoir des médias, et comme dirait Noam CHOMSKY, la fabrique du consentement est mise en place…

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    • RD // 03.06.2021 à 22h34

      Mais si ce n’était pas les plus grandes fortunes de France, cela ne changerait rien et ils raconteraient la même chose, il faudrait à un moment sortir de cette logique subjective. France 2 dit la même chose que le Monde, pas besoin d’actionnaire privé.

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  • Dominique Gagnot // 03.06.2021 à 09h56

    Il est logique que les critiques eux-mêmes soient spécieux : notre système repose tout entier sur le déni de ce qu’il est !.
    Lire «Comprendre l-Arnaque capitaliste, Imaginer le système d’Après!» Pdf gratuit : http://bit.ly/capitalisme
    (écriture retravaillée depuis sa première publication en 2017…)

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  • Auguste Vannier // 03.06.2021 à 17h25

    Quel plaisir de lire ici (pour au moins la 2ème fois) un texte de C.Castoriadis.
    Auteur découvert dans le cadre de mon activité de chercheur confronté à la compréhension de l’institutionnalisation des pratiques d’éducation, il ne m’a plus quitté. Je relis son oeuvre théorique de référence (1975) « L’institution imaginaire de la société » (désormais en poche Seuil) et c’est à chaque fois un étonnement devant tant de lucidité, d’anticipation et de créativité. La suite des 6 volumes des « Carrefours du labyrinthe » est une réserve inépuisable d’aide à penser ce qui nous arrive. La rigueur de ses études sur la pensée grecque, qui faisait d’ailleurs l’admiration du grand helléniste P.Vidal-Naquet, nous invite à la modestie devant la puissance d’un Platon, d’Aristote, des Sophistes et mêmes des pré-socratiques,(Ce qui fait la Grèce, séminaires de l’EHESS), mais aussi à la nécessité de sortir de la « philosophie héritée » qui sature la recherche universitaire dans ce domaine.
    Autant dire que son évaluation des « nouveaux philosophes » est sans appel (BHL expédié en quelques observations passablement ironiques).

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  • thie ,du cotyé du anche entraine l’évi cgtion de tout débat,de toute varainte considérée agressive // 04.06.2021 à 22h39

    Toute idéologie,toute pensée qui,par la volonté d’une minorité fort souvent de »vient commune à toute ou grande partie de l’humanité contient en elle même les germes du totalitarisme.
    En effet,des lors qu’un seuil critique est atteint,toute conception ou idée différente sinon contraire,devient ou se transforme en ennemi systématique à détruire.
    Il ne subsiste aucune possibilité ni volonté de débat.Ainsi le paroxisme de la puissance du nombre associé à la soi disant vérité, berce cette majorité dans les certitudes que rien ne saurait remettre en cause(même les faits).
    Nous en sommes là,dans l’Occident otanien!
    La vérité,les faits se plie aux twits de la bien pensence!

      +1

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