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26.avril.201926.4.2019 // Les Crises

La caricature de guerre de Peter Jackson. Par Chris Hedges

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Source : Truthdig, Chris Hedges, 11-02-2019

M. Fish / Truthdig

Par Chris Hedges, le 11 février 2019

Lorsque le réalisateur-producteur Peter Jackson commence « They Shall Not Grow Old » [« Ils ne vieilliront pas », NdT] , un film sur la Première Guerre mondiale qui transforme miraculeusement les images d’archives en noir et blanc granuleuses et tremblotantes de la guerre en un spectacle moderne 3D en couleurs, il nous bombarde des clichés utilisés pour ennoblir les guerres. Les anciens combattants, sur fond musical, disent des choses comme « Je ne l’aurais pas manqué », « Je recommencerais parce que j’ai aimé la vie militaire » et « Ça a fait de moi un homme ». Après la guerre, trouver la minuscule minorité d’anciens combattants prêts à dire de telles idioties a dû demander un certain effort. La vie militaire est une forme de servitude, l’exposition prolongée au combat vous laisse brisé, marqué à vie par les traumatismes et souvent si engourdi que vous avez des difficultés à communiquer avec les autres, et la dernière chose que la guerre fait est de faire de vous un homme.

C’est l’expérience de l’acteur Wilfrid Lawson, blessé pendant la guerre avec maintenant une plaque métallique dans le crâne, qui était de loin la plus fréquente. Il buvait beaucoup pour atténuer la douleur incessante. Dans ses mémoires « Inside Memory », Timothy Findley, qui jouait avec lui, rappelait que Lawson « allait toujours au lit bourré et, toute la nuit, il était traîné d’un cauchemar à l’autre – souvent en hurlant – plus souvent en criant – très souvent luttant physiquement pour se libérer des draps et des formes menaçantes tapies dans l’ombre ». Il frappait les murs en criant « Au secours ! A l’aide ! A l’aide ! » Le bruit, ma chère… et les gens.

David Lloyd George, premier ministre de Grande-Bretagne pendant la guerre, a utilisé dans ses mémoires, pour décrire le conflit, des termes tels que ci-après :

…une vanité [sans] bornes qui ne reconnaîtra jamais une erreur… des individus qui préféraient un million de morts plutôt que d’avouer (même à eux-mêmes) qu’en tant que chef ils étaient des ratés…. la notoriété acquise grâce à un égotisme étroit et obstiné, inégalé parmi les désastres provoqués par la suffisance humaine… un mauvais plan mal géré … des ordres impossibles donnés par des généraux qui n’avaient aucune idée de ce que signifiait vraiment l’exécution de leurs ordres… cette entreprise insensée, cette aventure boueuse et confuse.

Le British Imperial War Museum, qui est à l’origine du film de Jackson, n’avait aucun intérêt à représenter la sombre réalité de la guerre. La guerre peut être sauvage, brutale et dure, mais elle est aussi, selon le mythe, anoblissante, héroïque et désintéressée. Vous ne pouvez croire à ces bêtises que si vous n’avez jamais combattu, ce qui permet à Jackson de moderniser une version caricaturale de la guerre.

Le poète Siegfried Sassoon dans « The Hero » a saisi l’inhumanité de la guerre :

« Jack est tombé comme il l’aurait voulu », dit la Mère,

Et plia la lettre qu’elle lisait.

« Le colonel écrit si bien ». Quelque chose se cassa

Dans la voix fatiguée qui s’étrangla.

Elle leva un peu les yeux. « Nous, les mères, sommes si fières

de nos soldats morts ». Puis elle baissa la tête.

Le frère officier sortit silencieusement.

Il avait raconté à la pauvre chère vieille des mensonges éhontés

Qu’elle entretiendrait jour après jour, sans aucun doute.

Tandis qu’il toussait et marmonnait, ses fragiles yeux

Avaient brillé d’un paisible triomphe, débordant de joie,

Parce qu’il avait été si courageux, son glorieux garçon.

Il pensait comment « Jack », ce salaud inutile aux pieds froids,

avait paniqué dans la tranchée cette nuit-là, la mine…

et s’était précipité au mauvais endroit ; comment il avait essayé

de se faire renvoyer chez lui ; et comment, enfin, il était mort,

Soufflé en petits morceaux. Et personne ne semblait s’en soucier

Sauf cette femme seule aux cheveux blancs.

Nos propres généraux et politiciens, qui, il y a près de vingt ans, ont commis la plus grande bévue stratégique de l’histoire américaine et ont gaspillé près de 6 billions de dollars dans des conflits au Moyen-Orient que nous ne pouvons gagner, ne sont pas moins égotistes et incompétents. Les images de nos guerres sont aussi soigneusement contrôlées et censurées que celles de la Première Guerre mondiale. Bien que la futilité et le carnage humain de nos conflits actuels soient rarement reconnus publiquement, on peut espérer que nous pourrons affronter l’idiotie suicidaire de la Première Guerre mondiale un siècle après.

Leon Wolff, dans son livre « Au champ d’honneur : La campagne de 1917 », écrit au sujet de la Première Guerre mondiale :

Elle n’avait aucune signification, n’avait rien résolu et n’avait rien prouvé ; et ce faisant, elle avait tué 8 538 315 hommes et blessé de multiples manières 21 219 452 personnes. Sur les 7 750 919 autres personnes faites prisonnières ou portées disparues, plus d’un million ont été présumées mortes par la suite ; le nombre total de morts (sans compter les civils) avoisine donc les dix millions. Les déséquilibres moraux et mentaux des dirigeants de la race humaine avaient été démontrés avec une certaine exactitude. L’un d’eux (Woodrow Wilson) a admis plus tard que la guerre avait été menée pour des intérêts commerciaux ; un autre (David Lloyd George) avait dit à un journaliste : « Si les gens savaient vraiment, la guerre serait arrêtée demain, mais bien sûr ils ne savent pas et ne peuvent pas savoir. Les correspondants n’écrivent pas la vérité et la censure ne la laisserait pas passer. »

Il n’est pas fait mention dans le film de la stupidité colossale de l’état-major britannique qui a envoyé des centaines de milliers d’Anglais issus de la classe ouvrière – on les voit sourire à la caméra avec leurs dents cariées – vague après vague, semaine après semaine, mois après mois, dans la gueule des mitrailleuses allemandes pour être tués ou blessés. Il n’y a pas d’exploration sérieuse de la censure de fer qui a caché au public les réalités de la guerre et a vu la presse devenir un instrument pour les bellicistes. Il n’y a pas d’enquête sur la façon dont l’État s’est servi de la guerre, comme c’est le cas aujourd’hui, comme excuse pour éradiquer les libertés civiles. Rien n’est dit sur les immenses profits réalisés par les fabricants d’armes et les entrepreneurs, ni sur la façon dont la guerre a plongé la Grande-Bretagne dans la dette, avec les coûts liés à la guerre représentant 70 pour cent du produit national brut. Oui, nous voyons des images de blessures horribles, numérisées en couleurs, oui, nous entendons comment les rats mangeaient les cadavres, mais la guerre dans le film est soigneusement chorégraphiée, dépouillée des sons assourdissants, des odeurs répugnantes et surtout de la peur et de la terreur paralysantes qui font d’un champ de bataille un cauchemar stygien [Le Styx est un des fleuves des Enfers qui séparait le monde terrestre de celui-ci, NdT]. Nous apercevons des cadavres, mais il n’y a pas de longs clichés de la lente agonie de ceux qui meurent de blessures atroces. Des images aseptisées comme celles-ci sont de la pornographie de guerre. Le fait qu’elles ne soient plus saccadées et granuleuses et qu’elles aient été colorisés en 3D ne fait que donner un lustre moderne à un vieux porno de guerre.

« Quand la guerre n’était pas très présente, c’était vraiment amusant d’être en première ligne », dit un vétéran dans le film. « C’était une sorte de camp de vacances en plein air avec un peu de danger pour épicer et rendre ça intéressant. »

Des commentaires aussi insipides ont défini la perception de la guerre à la maison. L’affrontement entre une population civile qui considérait la guerre comme « une sorte de camp de vacances en plein air » et ceux qui l’ont vécue a creusé un fossé profond. Le poète Charles Sorley a écrit : « J’aimerais tant tuer le premier responsable de la guerre ». Et le journaliste et auteur Philip Gibbs a noté que les soldats avaient une haine profonde des civils qui croyaient aux mensonges. « Ils détestaient les femmes souriantes dans la rue. Ils détestaient les vieillards. … Ils voulaient que les profiteurs meurent à cause des gaz toxiques. Ils ont prié Dieu pour que les Allemands envoient des Zeppelins en Angleterre, pour que le peuple sache ce que signifie la guerre. »

Des études militaires ont déterminé qu’après 60 jours de combat continu, 98 pour cent de ceux qui survivent seront victimes de troubles psychiatriques. Le trait commun parmi les 2 pour cent qui ont pu endurer un combat soutenu était une prédisposition à avoir des « personnalités psychopathes agressives ». Le lieutenant-colonel David Grossman a écrit : « On n’est pas trop à coté de la plaque en observant qu’il y a quelque chose au sujet du combat continu et inévitable qui rendra fou 98 pour cent de tous les hommes, et les 2 pour cent restants étaient déjà fous à leur arrivée. »

Les clans militaires de la société américaine sont aussi omnipotents qu’ils l’étaient pendant la Première Guerre mondiale. Les symboles de la guerre et du militarisme, d’hier et d’aujourd’hui, ont une aura quasi religieuse, surtout dans notre démocratie défaillante. Nos généraux incompétents – comme David Petraeus, qui n’a fait que prolonger la guerre en Irak et augmenter le nombre de victimes et dont l’idée d’armer les rebelles « modérés » en Syrie a été une catastrophe – sont aussi adulés que le général Douglas Haig, commandant en chef britannique, qui a résisté aux innovations telles que le char, l’avion et la mitraillette qu’il a qualifié « d’arme très surfaite ». Il croyait que la cavalerie jouerait un rôle décisif pour gagner la guerre. Haig, lors de la bataille de la Somme, a essuyé 60 000 pertes le premier jour de l’offensive, le 1er juillet 1916. Aucun de ses objectifs militaires n’a été atteint. Vingt mille morts gisaient entre les lignes. Les blessés ont crié pendant des jours. Cela n’a pas freiné l’ardeur de Haig à sacrifier ses soldats. Déterminé à réaliser son plan de percée à travers les lignes allemandes et de lâcher ses trois divisions de cavalerie sur l’ennemi en fuite, il a maintenu les vagues d’assauts pendant quatre mois jusqu’à ce que l’hiver le force à cesser. Pendant le temps où Haig a été en place, l’armée avait subi plus de 400 000 pertes et n’avait abouti à rien. Le lieutenant-colonel E.T.F. Sandys, qui a vu 500 de ses soldats tués ou blessés dès le premier jour dans la Somme, écrit deux mois plus tard : « Je n’ai jamais eu un instant de paix depuis le 1er juillet ». Il s’est ensuite suicidé dans une chambre d’hôtel à Londres. Le livre illustré de Joe Sacco « La Grande Guerre », un panorama de 7,3 mètres de long sans texte qui dépeint le premier jour de la bataille de la Somme, révèle plus de vérité sur l’horreur de la guerre que la restauration élaborée d’un vieux film par Jackson.

L’historien militaire B.H. Liddell Hart, qui a servi pendant la guerre, a écrit dans son journal :

Il [Haig] était un homme d’un suprême égoïsme et d’un manque total de scrupules – qui, à son ambition démesurée, a sacrifié des centaines de milliers d’hommes. Un homme qui a trahi même ses assistants les plus dévoués ainsi que le gouvernement qu’il servait. Un homme qui est parvenu à ses fins par des ruses non seulement immorales mais criminelles.

L’avocat américain Harold Shapiro, après la Première Guerre mondiale, a examiné les dossiers médicaux de l’armée au profit d’un ancien combattant invalide. Il a été consterné par la réalité que ces documents ont permis d’éclairer et par la perception erronée de la guerre au sein du public. Les descriptions médicales, écrivait-il, rendaient « tout ce que j’avais lu et entendu auparavant comme étant de la fiction, des réminiscences isolées, des généralisations vagues ou de la propagande délibérée ». En 1937, il a publié un livre intitulé « Ce que tout jeune homme devrait savoir sur la guerre ». Il a été retiré de la circulation lorsque les États-Unis sont entrés dans la Seconde Guerre mondiale et n’a jamais été réédité. C’était le modèle de mon livre « Ce que tout le monde devrait savoir sur la guerre ».

Shapiro a écrit dans son chapitre « Réactions mentales » :

Q : Qu’est-ce qui peut m’arriver après avoir atteint mon ennemi au visage avec ma baïonnette ?

Vous pouvez développer un tic hystérique rapide, soudain et convulsif, des spasmes convulsifs de contractions des muscles de votre propre visage.

Q : Que peut-il m’arriver une fois que j’aurai transpercé l’abdomen de mon ennemi avec ma baïonnette ?

Il se peut que vous soyez victime de contractions abdominales.

Q : Qu’est-ce qui peut m’arriver à la suite de spectacles particulièrement horribles ?

Vous pourriez être atteint de cécité de type hystérique.

Q : Que peut-il m’arriver si je trouve les cris des blessés insupportables ?

Vous pouvez développer une surdité de type hystérique.

Q : Qu’est-ce qui peut m’arriver si je dois participer à des enterrements ?

Vous pouvez développer une anosmie (perte de votre odorat).

Le pacifiste allemand Ernst Friedrich a rassemblé 200 photographies de blessures atroces, de cadavres empilés dans des fosses communes, de pendaisons et d’exécutions de déserteurs – on a dit à leurs familles qu’ils étaient « morts suite à des blessures » – et des atrocités du champ de bataille, censurées pour le public, dans son livre « WAR Against WAR » de 1924. Il a juxtaposé les images à la propagande qui a romancé le conflit. Ses 24 gros plans de soldats avec des blessures faciales grotesques et défigurantes restent difficiles à voir. Friedrich a été arrêté lorsque les nazis sont arrivés au pouvoir en 1933, son livre a été interdit et son musée anti-guerre fermé. Une photo d’un soldat presque nu mort dans une tranchée dans son livre dit : « Mères ! C’était le destin de vos fils à la guerre ; d’abord assassinés, puis dépouillés de tout et ensuite laissés comme bouffe pour animaux. »

Un examen honnête des guerres passées nous permet de comprendre les guerres actuelles. Mais c’est une lutte herculéenne. Le public est nourri de mythe et y aspire. Ce mythe est valorisant et ennoblissant. Il célèbre les prétendues vertus nationales et les prouesses militaires. Il permet à une population aliénée de se sentir membre d’un collectif national engagé dans une noble croisade. La célébration de la force destructrice de nos armes nous donne un sentiment de pouvoir personnel. Toutes les guerres, passées et présentes, sont effectivement enveloppées dans ce mythe. Ceux qui dénonçaient le gaspillage et le carnage, comme Keir Hardie, le chef du Parti travailliste indépendant, étaient raillés dans les rues. Le livre d’Adam Hochschild « To End All Wars » [« En finir avec les guerres », NdT] raconte la lutte des pacifistes et d’une poignée de journalistes et de dissidents pendant la guerre pour faire connaître la vérité, qui ont été raillés, réduits au silence et souvent emprisonnés.

« Peu d’entre nous peuvent rester accrocher à leur vraie nature assez longtemps pour découvrir les vérités capitales sur nous-mêmes et de cette terre qui tourne et à laquelle nous nous agrippons », écrit J. Glenn Gary, un ancien combattant de la Seconde Guerre mondiale, dans « The Warriors : Réflexions sur les hommes au combat ». « C’est particulièrement vrai pour les hommes en temps de guerre. Le grand dieu Mars essaie de nous aveugler quand nous entrons dans son royaume, et quand nous sortons, il nous donne une coupe généreuse des eaux du Léthé à boire ». [Le fleuve Léthé, un des cinq fleuves des Enfers, parfois nommé fleuve de l’Oubli, NdT]

Jackson termine le film avec une chansonnette de l’armée sur la prostitution. « Vous oublierez peut-être le gaz et les obus, dit la chanson, mais vous n’oublierez jamais la Mademoiselle ! Hinky-dinky, parlez-vous ? » [Hinky-dinky : référence à une chanson de soldats osée, NdT]

Des dizaines de milliers de filles et de femmes, dont les frères, les pères, les fils et les maris étaient morts ou mutilés, et dont les maisons avaient souvent été détruites, se sont retrouvées pauvres et souvent sans abri. Elles étaient une proie facile pour les bordels, y compris les bordels gérés par l’armée et les proxénètes qui servaient les soldats. Il n’y a rien d’amusant ou de mignon à s’allonger sur une natte de paille et à se faire violer par jusqu’à 60 hommes par jour, à moins que vous ne soyez le violeur.

« Donnez des mots à la douleur », nous rappela William Shakespeare, « Le chagrin muet murmure au cœur effrayé et lui ordonne de se briser. »

Heureusement, tous les participants à la guerre sont morts. Ils trouveraient dans le film un autre exemple du mensonge monstrueux qui nie leur réalité, ignore ou minimise leur souffrance et ne tient jamais pour responsables les militaristes, carriéristes, profiteurs et imbéciles qui ont décrété la guerre. La guerre est la raison d’être de la société technologique. Elle libère ses démons. Et ceux qui profitent de ces démons, hier et aujourd’hui, travaillent dur pour les garder cachés.

Source : Truthdig, Chris Hedges, 11-02-2019

Traduit par les lecteurs du site www.les-crises.fr. Traduction librement reproductible en intégralité, en citant la source.

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Commentaire recommandé

AtomeCrochu // 26.04.2019 à 10h02

« La guerre éduque les sens, mobilise la volonté, perfectionne la constitution physique et provoque des collisions si étroites et si fulgurantes dans les moments critiques que l’homme peut alors prendre toute la mesure de l’homme.  » Citation archi connue de Ralpĥ Emerson, fine fleur intellectuelle d’un pays où le culte de l’arme n’a pu être supplanté que par celui de la violence.

Le pacifisme béat me dégoûte peut être encore plus que les promoteurs de guerres saintes sur civils, acheteurs au son du canon, ou autres destinées manifestes niveau CP-CE1. D’autant que le lecteur avisé des crises aura suffisamment de connaissances sur la « contribution » tardive de l’amérique de wilson en 17 et la protection de sa « tête de pont » en Europe dans les années 30 puis 50, pour ne pas sourire de la bien-pensance des « pacifistes » d’oute-atlantique. La guerre c’est mal, ouais, ouais, mais le business, il est suffisamment juteux ?

Le célèbre général Smedley Butler est infiniment plus subtil à ce sujet, voir le manifeste « War is racket »
https://en.wikipedia.org/wiki/War_Is_a_Racket

Les massacres en Europe sont avant tout d’ordre économiques. 100 000 français poussés au suicide par le chômage depuis 2010, 1 avortement par minute depuis 40 ans, bien trop souvent parce que les jeunes parents n’a pas les moyens d’élever un enfant, abandon massif des soins par toute une génération pour des raisons financières… Les massacres sont là, horribles quand on regarde l’abîme dans les yeux.

33 réactions et commentaires

  • Myrkur34 // 26.04.2019 à 06h17

    J’aime bien cette image de pornographie de guerre car comme le dit l’auteur de l’article, le gars a simplement colorisé des images(déjà) calibrées par le bureau de propagande de chaque armée au conflit. Se rappeler des pages quasi-blanches du Canard Enchainé de l’époque du fait de la censure.
    De toute façon, quel choix avait un jeune néo-zélandais à cette époque, aucun du fait de la pression sociale ambiante( lâcheté,courage,femme) et le plus ironique pour les survivants et de se taire au retour parce que vous comprenez, tu nous ennuis avec tes histoires, il faut continuer à vivre, tu as eu des médailles, on n’y peut rien et autres fariboles.

    PS:A tous les étudiants américains qui souscrivent un emprunt auprès de l’armée US pour payer leurs études, réfléchissez y à deux fois……Même si vous êtes pauvres et que vous n’avez pas d’autre choix.

      +4

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    • Blabla // 27.04.2019 à 09h48

      On a toujours le choix, parfois entre plusieurs mauvaises options, mais la seule solution est toujours celle qui est décidée par d’autres

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  • porcinet // 26.04.2019 à 06h44

    C’est marrant, si on remplace guerre par travail, on obtient le même résultat. Ou par progrès, civilisation, technique.
    Nous sommes dans un monde de merde et nous y sommes parce que nous avons cru à ces mythes mais il ne faut surtout pas les remettre en cause !
    Et bien continuons, nous irons sur Mars ! Qu’est-ce qu’on l’aime ce dieu de la guerre !
    Il y aura bien quelques petites guerres pour s’approprier les ressources permettant cet exploit qui n’est même pas réalisable.
    Mais, les couillons préfèrent qu’on leur vendent du rêve même si c’est un cauchemar, un étron bien emballé se vend bien.
    C’est fou, cette propension qu’on les victimes à croire toutes les conneries de leurs bourreaux.
    Pour Mars, certains expliquent qu’on a pas le choix car le soleil s’éteindra dans 5 milliards d’années.
    Bonjour l’urgence !
    Donc on préfère détruire notre paradis terrestre pour un infime espoir d’aller vivre sur un enfer Martien et bien avant de posséder une quelconque chance de réussite.
    Totalement logique.

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    • Nicole de Nicomaque // 29.04.2019 à 16h53

      Il paraitrait même que Christophe Barbier a envoyé un SMS à Trump pour se dépêcher fissa fissa d’envoyer une bonne grosse fusée sur Mars d’ici 5 ans car il compte assister aux jeux olympiques martiens sur le vieux caillou enrubanné de sa chère étoffe en hommage à la planète rouge.

      Vite ! vite ! ça urge !

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  • calal // 26.04.2019 à 08h25

    Je me souviens que l’une des plus fortes simulations que j’ai eu de ce que peut etre une guerre a ete de jouer a « call of duty ».
    Je me souviens de parties ou un tir de mitrailleuse mg40 invisible au loin me faisait sursauter alors que mon personnage mourait. La simulation de la bataille de stalingrad, ou les personnages devaient traverser le fleuve,debarquer,monter a l’assaut d’une colline tout cela sous le feu des avions,obus,mitrailleuses etait impressionnante.
    Et a chaque fois,la mort soudaine du personnage apres avoir entrapercu quelque part du coin de l’oeil, une courte lueur jaune…Le fait de se dire a chaque fois, »mince ce serait la realite,je serai mort »…

      +7

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    • RGT // 26.04.2019 à 09h23

      Ils devraient faire des jeux de guerre en « réalité augmentée ».
      Avec des dispositifs qui feraient ressentir pendant le durée de conscience restante aux joueurs les souffrances réelles subies lors de l’impact d’un projectile. Sans compter les odeurs…

      À mon avis, en dehors de psychopathes sado-masochistes plus personne n’achèterait ces jeux et les éditeurs feraient faillite très rapidement.

      Mais bon, c’est très mauvais pour le business alors ils trouveront bien quelque chose pour interdire des « simulations barbares ».

        +7

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  • Alfred // 26.04.2019 à 08h28

    « …Elle n’avait aucune signification, n’avait rien résolu et n’avait rien prouvé.. »
    Elle a quand même été l’occasion pour certaines oligarchies d’en remplacer d’autres. Qu’est ce donc à part les deux guerres mondiales qui a permis aux Etats Unis de supplanter le royaume Uni ?

      +8

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  • gotoul // 26.04.2019 à 08h44

    Bien vu ! La paix est le bon moment pour montrer la monstruosité de la guerre. Quand le battage médiatique ( et la censure qui va avec ) se met en marche, il est trop tard.
    Bonne journée

      +3

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  • Pierre C // 26.04.2019 à 09h13

    L’industrialisation de la guerre et aujourd’hui sa « technologisation », ont-elles retirées à la guerre sa dimension humaine, la rendant proprement inhumaine ?

    L’horreur d’une guerre inhumaine est-elle comparable avec l’horreur d’une guerre humaine ?

    La destruction engendrée par des bombes est-elle la même que celle d’un arc ou d’une lance ?

    Tuer ou être tué par la lame ou par le plomb, est-ce différent ?

    En somme, y-a-t-il jamais eu une guerre humaine, inhérente à la nature humaine, faite à la force des bras ? Les guerres modernes sont elles donc propres à la nature humaine, ou inhumaine car propre à la nature de la machine, à la possibilité technique ? Le mythe de la guerre héroïque serait-elle une réminiscence des guerres humaines ?

      +1

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    • fredmos // 26.04.2019 à 10h37

      La guerre du Péloponnèse; puis celle opposant Rome à Carthage, ont démontré qu’en matière de conflit, l’utilisation d’une lame ou d’une flèche est aussi meurtrière que les bombes.

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      • Pierre C // 26.04.2019 à 11h53

        Certes, il y a des morts.

        Mais de la même façon que l’infini des nombres entiers relatifs est en quelque sorte plus « grand » que l’infini des nombres entiers naturels, l’infinie horreur de la guerre moderne ne serait elle pas plus « grande » que l’infinie horreur des guerres d’antan ?

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        • Geoffrey // 26.04.2019 à 12h20

          ça me parait évident que les guerres d’hier étaient nettement plus douces que celles d’aujourd’hui : je pense que mourir d’un coup d’un seul vaut mieux que par le gaz moutarde (la moutarde, ça pique…humour).

          notre littérature parle d’héroïsme dans la guerre parce qu’à l’époque, il y en avait, càd qu’il fallait se planter dans la lumière face à face, l’épée en main et « d’estoc et de taille », tenter de dominer…la mort n’était même pas l’issue obligée (cfr demander grâce).

          aujourd’hui, le héros, c’est celui qui dit « non, je refuse » (et qui se fait conspuer par la classe moyenne bien pensante).

          Geof’

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          • fredmos // 26.04.2019 à 12h37

            Dans le registre de l’horreur, nous n’avons rien inventé de nouveau. Famine, pestilence, viols, torture… Les Grecs coupaient même les oliviers pour tarir les revenus de leurs ennemis. J’oublie: esclavage à la clé. Le concept de la guerre totale est un concept européen, dicté par les impératifs économiques et la Cité. Avant, on s’égorgeait entre voisins, histoire de passer le temps. Après, c’est devenu un business.

              +3

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            • Alfred // 27.04.2019 à 10h40

              « Le concept de la guerre totale est un concept européen ». Ethnocentrisme auto-flagellateur le plus basique et le plus étroit. (Ou dressage bien réussi ce qui revient au même).
              Les guerres des royaumes chinois? Les conquêtes mongoles (le sac de Bagdad?)? Les conquêtes maories sur certaines îles environnantes ?
              Pfuit. Rien du tout. Walou.
              Ça commence à de venir insupportable. Cette façon de se voir toujours le centre du monde (responsable de tout, dépositaires de tout) qu’on nous vend à longueur d’émission TV est une forme de racisme sournois qui sert de base à bien des anti racismes. Il faut se respecter soi même pour pouvoir respecter autrui. Et le respect envers soi comme envers les autres commence par s’interesser suffisamment aux autres pour leur laisser une pensée propre sans plaquer la notre.

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  • Duracuir // 26.04.2019 à 09h25

    Oui, ben ça, en Europe, ça ne fonctionne plus tôt ce genre de chose. Après 18, l’intellectuel Français ou Allemand ou Italien qui aurait osé magnifier la vie du poilu et parlé de « camps de vacance » se seraient fait lyncher. De Céline à Dorgelés en massant par Genevoix ou Remarque, toutes nos nations continentales étaient bercées d’horreur. Si nos « gueules cassées » étaient hautement respectées(place dans les transports) ce n’était pas par gloriole militaire mais par conscience du sacrifice et de l »horreur où ils étaient passé. Verdun a fait comprendre à toute une nation la réalité de la guerre. Si les Allemands, eux, avaient le moteur de l’humiliation et de l’injustice pour repartir pour un tour en 39, Moscou, Stalingrad, Koursk et Berlin les ont édifiés pour longtemps.
    Quand à l’affreuse réalité de la Somme, c’est que cette bataille n’a nullement été lancée pour percer les lignes allemandes, mais juste pour soulager les Français à Verdun.400 000 Anglais morts. Ce qui éclaire encore plus la scélératesse de Haig.
    Je crois qu’il y a une gène de la stupidité héroïque-théatrale chez les Anglo-saxon. Il y a un coté benêt chez ces gens là. Des benêts menés par des scélérats.
    Eastwood sort un film sur un sérial killer qui tue femmes et enfants(qu’il estime terroriste, faut le croire sur parole) au fusil à lunette, bien planqué au milieu du dispositif défensif de l’armée US, et le public US en a des orgasmes. A partir de là…

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    • Duracuir // 26.04.2019 à 09h39

      Non mais sérieusement, imaginez juste un instant un cinéaste français se piquant d’un certain intellectualisme(bidon mais bon, les critiques s’en pâment) tiens, Dahan, l’ineffable Dahan. Imaginons qu’il sortent un film sur l’adjudant Lambert, normand brut de décoffrage, tireur d’élite pendant la guerre d’Algérie qui tue 150 femmes et enfants en disant « j’te jure c’était des fells ». Sérieusement?
      Ou encore un film sur le capitaine de police Jacques Bauer, un bon Lorrain bien rude, officier d’élite à la DGSI qui passerait son temps à torturer des journalistes qui publieraient des choses sur l »implication de la France au Yemen pour connaitre leur source, ou des mères de familles voilées pour les forcer à dire où se cachent les apprentis jihadites dans leur ZUP. Sérieusement? Et ben les ricains ils t’en font des saisons entières.
      Imaginez un film montrant Patrick Drahi ou Niel ou Olivier Dassaut inventer une armure en métal et devenir des super-héros dans un film ou l’armée est privatisée à leur service, ou tout ce qui est d’état est nul et tellement minable qu’avec ses potes du MEDEF il est obligé de créer un état-major privatisé pour protéger la Freedom. Sérieusement?
      Les ricains eux en font des séries entière de films.
      Et là dedans, la violence et la mort sont toujours belles, sexy, joyeuse. Tellement que des centaines de millions de débiles en bouffent des tonnes de popcorn

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      • Sophia // 26.04.2019 à 17h45

        C’est vrai que ce personnage de marchand-d’armes-super-héros m’a toujours paru absolument répugnant. Et ce qui m’inquiète le plus, c’est le peu de monde que ça choque.

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        • Duracuir // 26.04.2019 à 22h29

          Mais non, le génie du truc, c’est qu »au lieu d’avoir mis un type en costard trois pièces avec une vraie gueule de PDG et un vrai comportement de PDG de boite d’armement, ils ont pris un acteur cooool, déjanté, sexy. C’est malin.
          C’est comme le Dr House, prenez un fumier de pervers narcissique type, un type horrible qui jouit à humilier ses collaborateurs, ses patients, ses amis, une véritable ordure, et donnez lui la séduction british et inventez lui une grosse douleur au genou et le tour est joué. Des centaines de millions de personnes adorent cet ordure.
          Hollywood adore ce genre de supercherie. Autre exemple, prenez un artiste peintre mûr du début du 20e siècle, un type qui a l’aplomb et le bagage d’un gars d’au moins 40 ans qui a beaucoup baroudé, puis mettez le dans la peau d’un angelot d’à peine 20 ans comme di Capprio, et hop, Titanic fait un tabac total.

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  • RGT // 26.04.2019 à 09h42

    Si la guerre pouvait, non pas comme disait Alphonse Allais, ne tuer que les professionnels mais aussi et surtout ceux qui les initient et en profitent en restant bien sûr bien à l’abri derrière la protection d’humains manipulés et massacrés elle serait un bienfait réel.

    Tous ces politicards, industriels, banksters, haut gradés qui envoient les autres à la boucherie devraient être placés de chaque côté en avant des lignes pour « donner l’exemple » d’un « comportement héroïque ».

    J’ai la certitude qu’à l’évocation de cette possibilité un armistice serait immédiatement signé entre les « dirigeants bienveillants » afin d’éviter ce conflit pour « protéger le peuple bien aimé ».

    Et toujours la même question récurrente : Pourquoi l’espèce humaine, « intelligente » (semble-t-il) s’est-elle « socialisée » en confiant son destin à des « élites » qui depuis la nuit des temps l’envoie à abattoir pour son profit personnel ?

    Cette simple question ne peut entraîner qu’une seule réponse de la part d’un être doté d’un soupçon de jugeote : J’embrasse la cause anarchiste, au moins si je suis contraint à me battre ce sera pour MOI et mes proches, et suite à une décision mûrement réfléchie sans aucune influence extérieure.

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  • Chris // 26.04.2019 à 09h43

    « Le pacifiste allemand Ernst Friedrich… a été arrêté lorsque les nazis sont arrivés au pouvoir en 1933, son livre a été interdit et son musée anti-guerre fermé »
    Un ancêtre de Julian Assange ?
    Tout change pour que rien ne change…

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  • AtomeCrochu // 26.04.2019 à 10h02

    « La guerre éduque les sens, mobilise la volonté, perfectionne la constitution physique et provoque des collisions si étroites et si fulgurantes dans les moments critiques que l’homme peut alors prendre toute la mesure de l’homme.  » Citation archi connue de Ralpĥ Emerson, fine fleur intellectuelle d’un pays où le culte de l’arme n’a pu être supplanté que par celui de la violence.

    Le pacifisme béat me dégoûte peut être encore plus que les promoteurs de guerres saintes sur civils, acheteurs au son du canon, ou autres destinées manifestes niveau CP-CE1. D’autant que le lecteur avisé des crises aura suffisamment de connaissances sur la « contribution » tardive de l’amérique de wilson en 17 et la protection de sa « tête de pont » en Europe dans les années 30 puis 50, pour ne pas sourire de la bien-pensance des « pacifistes » d’oute-atlantique. La guerre c’est mal, ouais, ouais, mais le business, il est suffisamment juteux ?

    Le célèbre général Smedley Butler est infiniment plus subtil à ce sujet, voir le manifeste « War is racket »
    https://en.wikipedia.org/wiki/War_Is_a_Racket

    Les massacres en Europe sont avant tout d’ordre économiques. 100 000 français poussés au suicide par le chômage depuis 2010, 1 avortement par minute depuis 40 ans, bien trop souvent parce que les jeunes parents n’a pas les moyens d’élever un enfant, abandon massif des soins par toute une génération pour des raisons financières… Les massacres sont là, horribles quand on regarde l’abîme dans les yeux.

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  • fredmos // 26.04.2019 à 10h31

    Le cinéma actuel prépare les populations à la guerre. Il y a les films de zombies montrant des populations décimées, des villes dévastées. Les jeux sur console et PC, les pseudo-simulations. Enfin, les films de catastrophe écologique, invasions diverses de l’échelle du virus à celle de vaisseaux spatiaux. Tout cela participe à la préparation mentale à une situation de crise. Les gouvernements ne sont jamais remis en cause. Ils n’apparaissent jamais. La Russie n’échappe pas à la règle, ,mais avec une certaine bonne humeur. Mon voisin m’avait invité à voir T-34 avec de la bière et du popcorn. Histoire de rigoler. J’ai décliné l’offre, car ayant travaillé pendant des années sur des blindés, je préfère respecter le sujet.

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    • Sophia // 26.04.2019 à 17h42

      L’oeuf ou la poule? Peut-être que le nombre de crises (écologique, démographique, économique, matières premières pollution…qui se profilent à l’horizon éveille en nos sociétés un sentiment d’angoisse et d’envie « que ça pète » pour passer à autre chose, d’où les tendances post-apocalyptiques au cinéma…?

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    • Nicole de Nicomaque // 28.04.2019 à 00h47

      Merci à vous pour votre lucidité Fredmos !

      Il est clair que nous baignons de plus en plus dans une culture morbide et il serait stupide de ne pas y voir un premier conditionnement psychologique à échelle mondiale. Il est tout aussi évident que certaines personnes auraient tout intérêt à nous exterminer pour relancer la machine à biftons qui selon leurs propres critères a tendance à s’essouffler. Hier comme aujourd’hui, ils préfèreront exterminer des millions de personnes plutôt que d’entamer un tout petit peu leurs comptes en banque pharaonique ou même imaginer une autre façon d’exister sur Terre.

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  • Ardéchoix // 26.04.2019 à 10h39

    Juste un petit commentaire sur un lieu à 20kms de Verdun, Vauquois petit village avec ses 167 habitants en 1914.
    Au début de la guerre les allemands vident le village, celui-ci est composé d’une grande rue qui donne sur l’église et son cimetière, environ trois terrains de foot mis bout à bout, hauteur 70 m au dessus de la plaine. Cette place a une grande importance pour les allemands, car de ce point ils voient Verdun et sa gare. Les Français essayent par 8 fois de prendre cette colline sans résultat, février 1915 les troupes françaises atteignent le sommet de la butte avec de fortes pertes, mais ne peuvent en faire partir les Allemands. Jusqu’à la fin de la guerre les soldats des deux camps vont se battre pour ce bout de terrain, les deux tranchées sont distantes de 10 à 20m. La guerre est en surface et sous terre avec les mines (519 explosions souterraines se sont produites), une mine explose sous le cimetière à coté de l’église . L’explosion projette les squelettes enterrés depuis des siècles ainsi que les corps putréfies des soldats morts dans le no man’s land, une vision de l’enfer, des images insoutenables sous les tirs ennemis. A la fin de la guerre cette petite colline a perdue 7m de hauteur. Le commandement est à 30kms de Vauquois à l’intérieur des terres dans un petit château, et donne ses ordres.
    L’assaut : l’Argonne et Vauquois avec la 10e division, 1914-1915 de Georges Boucheron.
    Nous autres à Vauquois: (1915-1916) Broché – 15 avril 2016 de André Pézard
    Association : http://butte-vauquois.fr/

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  • Winny l’ourson // 26.04.2019 à 10h53

    Mais la guerre n’est que la continuation du business as usual.
    Comme disait J. Jaurès : « le capitalisme porte en lui la guerre comme la nuée porte l’orage ».
    Essayez de contrôler le marché du pétrole sans une armée puissante, de toutes matières premières d’ailleurs.
    C’est la mafia.Quand ses portes-flingues ne sont plus assez nombreux, elle recrute plus large.
    Nier la violence de l’homme est tout aussi improductif mais l’accepter n’est pas la justifier ni l’encourager.
    Les Européens, la plupart, pensent vivre dans un monde en paix et que la guerre n’est le fait que de quelques barbares, ces « pays là » comme on dit au bistrot.Aucun autre continent n’a connu de tels massacres (sauf l’Amérique mais de notre fait).C’est en champions que nous donnons la leçon !
    Pourtant c’est grâce à la supériorité militaire que nous vivons grassement.
    L’uranium Nigérian, c’est plus facile que si il était Américain mais qui va dénoncer cela ?
    Comment ? remettre en cause notre niveau de vie, nous, phare de l’occident, nation des lumières, mais vous n’y pensez pas.

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  • Jules Vallés // 26.04.2019 à 11h06

    » La guerre est un massacre de gens qui ne se connaissent pas, au profit de gens qui se connaissent mais ne se massacrent pas. » (Paul Valéry)
    Vive la propagande…

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    • fredmos // 26.04.2019 à 12h50

      Dans Fiesta, le Colonel chargé d’exécuter les prisonniers républicains de la guerre civile, y compris femmes et enfants, la mort n’ayant pas de sexe, a une réflexion au sujet de la guerre : on la fait pour ne pas s’ennuyer, et puis la guerre civile, c’est le moment idéal pour se débarrasser d’un cousin qu’on déteste. La guerre entre les nations, par contre, c’est débile, on tire sur quelqu’un qu’on ne connait pas!

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  • bluetonga // 26.04.2019 à 13h28

    Chris Hedges a entièrement raison, et dans le même temps, je le trouve peu subtil dans sa diatribe, voire contre-productif. Il est clair qu’il y a une certaine malhonnêteté ou naïveté à dépeindre la guerre uniquement comme le fait de brave civils contrariés pleins de bonne volonté patriotique, et de ne pas coloriser la tripe qui va avec, la peur, la lâcheté, la haine, les atrocités. Jackson et surtout Spielberg sont des experts de ces récits faussement compassés où le Tommies ou les GIs accomplissent héroïquement leur devoir en attendant de pouvoir (ou pas) retourner à leur vraie vie – civile, le tout épicés de scènes de violence finalement très sexy.

    Le récit de guerre (et sans doute le récit tout cour) qui m’a le plus marqué, c’est « le soldat oublié » de Guy Sajer, alias Guy Mouminoux. La guerre d’un jeune alsacien/lorrain sur le front de l’Est du côté allemand. L’auteur excelle à recréer les scènes et les atmosphères, et une chose est sûre, on ne veut surtout pas y aller. Mais entre deux scènes apocalyptiques, démentielles, dans le bain de sang, de tripe, de terreur, de tension extrême, de désespoir, il y a des éclairs fugaces d’humanité, de sacrifice, de camaraderie que, comme le dit l’auteur, il n’a jamais retrouvés dans la paix.

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    • calal // 26.04.2019 à 17h57

      la guerre pose la question aux hommes « pour quoi,pour qui,pour quelles valeurs es tu pret a risquer ta vie » ?
      et cette question, o combien politique, est de plus en plus d’actualite pour beaucoup d’entre nous (gilets jaunes,forces de l’ordre,complotistes pessimistes indecrottables…).
      Il faut vite trouver la reponse parce que dans un systeme de concurrence au niveau mondial, cela devient de plus en plus risque de n’etre qu’un dilettante.

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  • traroth // 26.04.2019 à 13h51

    Je ne suis pas d’accord avec le terme « idiotie suicidaire ». Il n’y a rien de suicidaire, dans la guerre. Ce ne sont pas ceux qui décident de la guerre qui y meurent !

    « La guerre, c’est le massacre de gens qui ne se connaissent pas, au profit de gens qui se connaissent et ne se massacrent pas. », Paul Valéry

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  • Wakizashi // 26.04.2019 à 14h22

    2 citations connues, que l’on trouve d’ailleurs en exergue sur ce site :

    « On croit mourir pour la patrie ; on meurt pour des industriels. »
    (Anatole France)

    « La guerre, c’est le massacre de gens qui ne se connaissent pas, au profit de gens qui se connaissent et ne se massacrent pas. »
    (Paul Valéry)

    Tout est dit, non ?

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  • Nicole de Nicomaque // 28.04.2019 à 00h34

    Merci à M.Berruyer d’avoir mis en avant ce texte de Chris Hedge, un journaliste qui de plus en plus me fait penser à Albert Londres.

    Je ne rajoute rien sur ce texte car il m’a scotché. Au delà du poids des mots délivrés, je suis surtout ravi d’avoir appris l’existence passée et incroyable d’Ernst Friedrich, un sacré type ! Voilà le genre de personnes dont on aurait bien voulu connaitre l’existence plus tôt. Un esprit « européen » dans le bon sens du terme, c’est à dire libre et effronté, au sens de Montaigne, Voltaire, Olympe de Gouges, Karl Kraus, Victor Serge ou Charlotte Delbo et de tant d’autres encore !…celles et ceux qui n’ont eu de cesse de combattre la stupidité de leur époque et les personnes qui méchamment la véhiculaient.

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